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24.décembre.201524.12.2015 // Les Crises

14 ans après les attaques du 11 septembre, la guerre contre la terreur accomplit tout ce dont Ben Laden avait pu rêver, par Tom Engelhardt

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Source : The Nation, le 08/09/2015

Convoi de marines dans le sud de l’Afghanistan en 2008. (AP Photo / David Guttenfelder, File)

Quatorze années se sont écoulées, y croyez-vous ? Les avons-nous réellement vécues ? Les vivons-nous encore ? Et cela semble tellement improbable !

Quatorze ans de guerre, d’interventions, d’assassinats, de torture, d’enlèvements, de « sites noirs », de croissance de l’appareil de sécurité national américain dans des proportions monumentales. Et l’extrémisme islamique s’est encore plus propagé à travers le Moyen-Orient et l’Afrique. Quatorze ans de dépenses astronomiques, de campagnes de bombardements et de politique étrangère militaire comprenant multiples défaites, déceptions et désastres. Quatorze ans de culture de la peur en Amérique, d’états d’alertes sans fin, ainsi que de prédictions sinistres d’attaques terroristes. Quatorze ans d’enterrement de la démocratie américaine (ou plutôt de sa refonte en un terrain de jeu pour milliardaires et une source de spectacle, non de gouvernance). Quatorze ans de secret, de classification de chaque document en vue, de persécution féroce de donneurs d’alerte, et une recrudescence de la foi pour donner un sentiment de sécurité aux Américains en les laissant dans l’ombre concernant les agissements du gouvernement. Quatorze ans de démobilisation de la citoyenneté. Quatorze années d’expansion de la caste guerrière, de transformation de la guerre et du renseignement en activités lucratives, de signature de contrats avec d’innombrables sociétés privées au Pentagone, à la NSA, à la CIA et dans tant d’autres composantes de la sécurité nationale qu’il est impossible d’en garder la trace. Quatorze années durant lesquelles nos guerres reviennent sur notre propre territoire sous la forme de syndromes de stress post-traumatiques, de militarisation de la police, et de la multiplication de technologies de guerre comme les drones et les missiles stingray sur le sol de la « patrie ». Quatorze années de cette expression non américaine, la « patrie » (« homeland »). Quatorze années d’expansion de toutes sortes de surveillances, et de développement d’un système global de surveillance dont la portée – depuis les dirigeants étrangers jusqu’aux groupes tribaux dans les coins les plus reculés de la planète – aurait stupéfié ceux qui dirigeaient les États totalitaires du vingtième siècle. Quatorze années d’étranglement financier des infrastructures américaines et toujours pas un seul kilomètre de ligne de train à grande vitesse construit où que ce soit dans le pays. Quatorze années durant lesquelles faire éclater la guerre d’Afghanistan 2.0, les guerres d’Irak 2.0 et 3.0, et la guerre de Syrie 1.0. En bref, quatorze années d’improbabilités devenues réelles.

Quatorze années plus tard, merci beaucoup, Oussama ben Laden. Avec peu de soutien, de 400 000 à 500 000 dollars, et dix-neuf détourneurs d’avion suicidaires, la plupart d’entre eux saoudiens, vous avez produit un tour de passe-passe géopolitique de première grandeur. De la sorcellerie sur la scène des ténèbres. Ce faisant, vous avez bien « tout changé », ou en tout cas suffisamment pour que cela compte. Ou plutôt, vous nous avez conduits à faire ce que vous n’aviez ni les moyens ni les capacités de faire. Alors autant vous rendre hommage. Du point de vue psychologique, les attaques du 11 septembre ont représenté un ciblage de précision dont les dirigeants américains n’ont pu que rêver dans les années suivantes. Je n’ai pas la moindre idée de comment vous y êtes arrivé, mais vous nous avez très clairement beaucoup mieux compris que nous ne vous avons compris, ou même que nous ne nous sommes nous-mêmes compris. Vous saviez exactement sur lesquels de nos boutons appuyer pour que nous nous chargions de mettre en place le reste de votre plan pour vous. Alors que vous vous reposiez et attendiez à Abbottabad, nous avons suivi les desseins de vos rêves et de vos désirs comme si vous l’aviez vous-même planifié, et ce faisant, nous avons modifié le monde de manière significative, (et significativement plus sinistre).

Quatorze ans plus tard, nous ne comprenons même pas ce que nous avons fait.

Quatorze années plus tard, l’improbabilité de tout ça continue à défier l’imagination, à commencer par ces vastes débris du World Trade Center dans le bas Manhattan, l’équivalent dans la vraie vie de la Statue de La Liberté émergeant du sable dans La Planète des Singes. Avec le Bas Manhattan brûlant encore dans un air âcre de destruction, ils semblaient la preuve d’une civilisation qui a passé son moment apocalyptique et qui l’a traversé et en a été transformée au point d’en être méconnaissable. A en croire la couverture médiatique de l’époque, les Américains avaient subi tout ensemble Pearl Harbour et Hiroshima. Nous étions les plus grandes victimes de la planète et dans le bas de New York se trouvait « Ground Zero », une expression jusque-là réservée aux lieux touchés par une explosion nucléaire. Nous avons instantanément été les plus grandes victimes du monde et ses plus grands survivants, et il allait de soi que notre désir de revanche allait être le plus grand du monde. Le 11 septembre allait être vu comme une attaque contre tout ce qu’il y a d’innocent, de bon et de triomphant chez nous, le suprême instant du « ils-haïssent-notre-liberté », et ça a marché, Oussama. Vous avez plongé ce pays dans une période de quatorze années durant lesquelles toute action stupide ou horrible, toute horrible loi ou intrusion dans nos vies privées ou restriction de nos droits se verrait remettre un laissez-passer inconditionnel. Vous n’avez pas seulement lâché vos chiens de guerre, mais bel et bien aussi les nôtres, ce qui était exactement ce qu’il vous fallait pour semer le chaos dans le monde musulman.

Quatorze années plus tard, laissez-moi vous rappeler à quel point l’attaque du 11 septembre était improbable, et combien frustrant était notre manque d’indices à ce moment. George W. Bush (et compagnie) ne purent même pas l’admettre quand, le 6 août 2001, le président a reçu une note quotidienne de renseignement intitulée « Ben Laden déterminé à frapper les USA ». La NSA, la CIA et le FBI, qui avaient dans leurs mains de nombreuses pièces du puzzle Ben Laden, étaient toujours incapables de l’imaginer. Et, croyez-moi, même alors que les événements se déroulaient, je n’arrivais pas non plus à y croire. Je prenais de l’exercice dans ma chambre à coucher, la télé allumée, quand j’ai entendu pour la première fois parler d’un avion qui aurait percuté le Word Trade Center et vis les premiers plans des tours fumantes. Et je me souviens de ce que j’ai pensé à ce moment-là : c’est comme le B-52 qui a failli faire s’effondrer l’Empire State Building en 1945. Des terroristes détruisant le World Trade Center ? Allons ! al-Qaïda ? Vous plaisantez. Plus tard, alors que deux avions avaient frappé New York et qu’un autre avait arraché une partie du Pentagone, et qu’il était clair qu’il ne s’agissait pas d’accidents, j’ai eu une pensée encore plus grotesque. J’ai réalisé que cette vulnérabilité inattendue d’Américains éprouvant, dans un pays largement protégé du chaos, tant de ce qu’éprouve le monde, pourrait nous ouvrir d’une nouvelle manière à la souffrance du monde. Rêve toujours. Cela nous a seulement ouverts à d’autres manières d’infliger de la souffrance au monde.

Quatorze années plus tard, ne trouvez-vous pas improbable que George W. Bush & Co a utilisé ces actes assassins et les quasi 3000 morts qui s’en sont suivis comme une excuse pour mettre la main sur le monde ? Il ne leur a pas fallu une minute pour décider de lancer une « Guerre Mondiale contre le Terrorisme » dans plus de soixante pays. Il ne leur en a pas fallu beaucoup plus pour rêver d’établir une future « Pax Americana » au Moyen-Orient, suivie d’une sorte d’empire global qui était auparavant seulement fantasmé par le genre de méchant qu’on retrouve dans les films de James Bond. Ne trouvez-vous pas étrange, en regardant en arrière, à quelle rapidité le 11 septembre a enflammé leurs esprits ? Ne trouvez-vous pas curieux que les hauts responsables de l’administration Bush se soient tant entichés de l’armée américaine ? Cela ne vous frappe-t-il pas qu’ils aient eu une foi aussi aveugle dans ce pouvoir militaire censément sans limite pour faire absolument tout et être « la plus grande force de libération que le monde ait jamais connu » ? Ne trouvez-vous pas intrigant que, dans le désastre du Pentagone, les premiers ordres que notre secrétaire à la Défense donna à ses adjoints étaient de travailler sur des plans pour attaquer l’Irak, même s’il était déjà convaincu que c’était al-Qaïda qui avait lancé l’attaque ? (« Allez-y à fond », indique la note d’un de ses subalternes en le citant. « Balayez-les tous. Qu’il y ait un rapport ou pas. ») Ne trouvez-vous pas que le « ou pas » résume l’époque qui en a suivi ? Ne trouvez-vous pas curieux que, dans les décombres de ces tours, les plans non seulement pour faire payer Oussama ben Laden, mais aussi pour transformer l’Afghanistan, l’Irak et même l’Iran – « Tout le monde veut atteindre Bagdad. Les vrais mecs veulent aller à Téhéran » – en protectorats américains étaient déjà imaginés?

Quatorze ans plus tard, quelle était la probabilité que le pays alors universellement considéré comme « l’unique superpuissance », ouvertement défiée seulement par de petits groupes de djihadistes extrémistes, avec une force militaire mieux dotée que les dix ou treize forces combinées suivantes (la plupart d’entre elles étant de plus des alliés), et dont la maîtrise technologique était, comme ils disent, à en crever, n’allait remporter aucune guerre, battre aucun ennemi, et n’arriver à aucune occupation réussie ? Quelles étaient les chances ? Ne me dites pas que vous n’auriez pas parié, le 12 septembre 2001, sur des chances à demi raisonnables d’une frappe militaire gagnante dans le grand Moyen-Orient.

Quatorze années plus tard, ne trouvez-vous pas incroyable que l’armée américaine ait été incapable de s’extraire d’Irak et d’Afghanistan, les deux guerres majeures qu’elle a menées durant le siècle, bien qu’elle ait officiellement quitté l’un de ces pays en 2011 (mais seulement pour y retourner à la fin de l’été 2014) et avoir sans arrêt annoncé la fin de ses opérations dans l’autre (mais seulement pour les remettre à nouveau en chantier) ?

Quatorze années plus tard, ne trouvez-vous pas incroyable que la politique menée par Washington après le 11 septembre ait contribué à établir un « califat islamique » sur des portions de l’Irak et de la Syrie démantelées, et à un mouvement extrémiste à peu près sans égal qui s’est affranchi avec succès de la Libye au Nigéria en passant par l’Afghanistan ? Si, le 12 septembre 2001, vous aviez émis pareilles prédictions, qui ne vous aurait pas tenu pour fou ?

Quatorze années plus tard, ne trouvez-vous pas incroyable que les États-Unis se soient lancés dans le business de l’assassinat robotisé ; que (malgré l’interdiction légale, datant de la période du Watergate, de pareils agissements), nous soyons à présent les Terminators de la planète Terre, et non ses John Connors ; que le président soit fièrement et ouvertement un assassin-en-chef possédant sa propre liste de cibles à abattre ; que nous ayons sans répit ciblé les régions les plus reculées de la planète avec nos (sinistres) drones Reaper et Predator (merci Hollywood !) équipés de missiles Hellfire ; et que Washington ait régulièrement abattu des femmes et des enfants dans leur recherche de leaders militants et de leurs suiveurs ? Et ne trouvez-vous pas incroyable que tout ceci ait été accompli au nom de la lutte contre les terroristes et leurs mouvements, malgré le fait que, où que nos drones fassent feu, ces mouvements semblent gagner en force et puissance ?

Quatorze années plus tard, ne trouvez-vous pas incroyable que notre « guerre à la terreur » se soit aussi régulièrement dévoyée en une guerre de et pour la terreur ; que nos méthodes, y compris le meurtre ciblé de quantité de chefs et « lieutenants » de groupes militants, ont visiblement contribué, au lieu de le freiner, au développement de l’extrémisme islamique ; et que, malgré ceci, Washington n’a en général pas redéfini ces méthodes de manière significative ?

Quatorze années plus tard, n’est-il pas possible de considérer le 11 septembre comme une fosse commune dans laquelle ont été ensevelis d’importants aspects du mode de vie américain, tel que nous le connaissions ? Bien entendu, les changements qui se sont produits, en particulier ceux qui ont renforcé les côtés les plus oppressifs du pouvoir d’État, ne sont pas sortis de nulle part, comme ces avions détournés. Qui, après tout, pouvait ignorer la taille et la puissance de l’État sécuritaire et du complexe militaro-industriel avant que ces dix-neuf hommes armés de cutters fassent irruption sur la scène ? Qui pourrait nier que, emballée dans le Patriot Act (voté en général sans avoir été lu au Congrès en octobre 2001), se trouvait une liste de projets de loi antérieure au 11 septembre renforçant les chevaux de bataille de la droite ? Qui pourrait nier que les plus importants dirigeants de l’administration Bush et leurs supporters néoconservateurs avaient réfléchi depuis longtemps à un moyen de transformer la « suprématie militaire américaine » en un nouvel ordre mondial de style Pax Americana ou qu’ils avaient rêvé d’un « nouveau Pearl Harbor » qui pourrait accélérer le processus ? Ce ne fut, cependant, que grâce à Oussama ben Laden qu’ils – et nous avec – s’embarquèrent pour le plus incroyable des siècles, le vingt-et-unième.

Quatorze années plus tard, les attaques du 11 septembre et les milliers d’innocents tués représentent un crime et une immoralité de première grandeur. De ceci, les Américains ne sont pas responsables mais – et c’est le plus incroyable de tout – personne à Washington n’a jamais endossé la moindre responsabilité pour avoir fait exploser le Moyen-Orient, pour avoir semé la désolation sur des portions significatives de la planète, ou pour avoir aidé à l’émergence de forces qui allaient créer le premier véritable État terroriste dans l’histoire moderne ; de même que jamais personne dans aucune institution officielle n’a endossé la responsabilité d’avoir créé les conditions qui conduisirent à la mort de centaines de milliers de personnes, peut-être un million ou plus, en transformèrent de nombreuses autres dans le grand Moyen-Orient en réfugiés intérieurs ou extérieurs, détruisirent des nations, et apportèrent des souffrances inimaginables à un nombre incalculable d’êtres humains. Durant ces années, aucun acte – ni la torture, ni le meurtre, ni l’emprisonnement offshore de gens innocents, ni la mort donnée depuis les cieux ou la terre, ni le massacre de fêtes de mariage, ni l’assassinat d’enfants – n’a émoussé parmi les Américains l’impression de vivre dans un pays « exceptionnel » et « indispensable » de stupéfiante bonté et d’innocence.

Quatorze années plus tard, est-ce si incroyable ?

Source : The Nation, le 08/09/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 24.12.2015 à 06h30

Hélas, trois fois hélas !
Comme l’a dit le Président de la Fédération de Russie: « Etes-vous seulement conscients de ce que vous avez fait?  »
Quelle est la force maléfique qui vous gouverne pour provoquer tant de haine de destruction et d’horreur, et à Qui en rendrez-vous compte? Le savez-vous? En êtes-vous seulement conscients?
Et nous mêmes que faisons-nous?

29 réactions et commentaires

  • Charles // 24.12.2015 à 04h17

    Magnifique réquisitoire, que je fais circuler massivement!
    Ramené à la France, avec Hollande et son état d’Uburgence, voici une vidéo qui en moins de 10mn je crois résume bien aussi la situation: http://wp.me/p5oNrG-gG0

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    • Chris // 24.12.2015 à 13h00

      La déchéance de la nationalité : l’arbre qui cache la forêt. Par contre, je suis pour l’abandon du droit du sol et particulièrement avec l’immigration massive qui s’abat sur l’Europe et que la politique de l’UE, Allemagne en tête, encouragent visiblement.
      Changement de la Constitution : quand les Français voudront protester contre la poursuite de la politique erratique de la France, peu importe le domaine, ils se découvriront bernés et démunis en constatant que les nouvelles dispositions sécuritaires jouent contre eux et non pas contre les terroristes qui courront toujours ! Est-ce si difficile à comprendre ?

        +19

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    • Crapaud Rouge // 24.12.2015 à 16h22

      Magnifique réquisitoire, en effet. Félicitons aussi les traducteurs, je pense qu’ils l’ont bien mérité !

        +8

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  • DUGUESCLIN // 24.12.2015 à 06h30

    Hélas, trois fois hélas !
    Comme l’a dit le Président de la Fédération de Russie: « Etes-vous seulement conscients de ce que vous avez fait?  »
    Quelle est la force maléfique qui vous gouverne pour provoquer tant de haine de destruction et d’horreur, et à Qui en rendrez-vous compte? Le savez-vous? En êtes-vous seulement conscients?
    Et nous mêmes que faisons-nous?

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    • Nerouiev // 24.12.2015 à 08h06

      … et nous elisons leurs supporters, tellement nous sommes convaincus de cette exceptionnabilite.

        +14

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    • olivier M // 25.12.2015 à 01h40

      On fait quoi?

      Faut pas compter sur l’armée française pour soutenir les résistants.

      Si on se met a élever des pigeons pour communiquer, ou si on crypte nos communications, on sera ajoutes a la liste S de la DGSI des « a surveiller ».

      Manifester? Ce n’est plus toléré que si on est contre le mariage des homosexuels.

      OK, je fais imprimer 1 millions de T-Shirts avec une brioche sur fond de guillotine? Si j’en vends 10 000, même a prix coutant, même si c’est au profit des restos du coeurs, ce serait un exploit.

      Je vais commencer a apprendre le russe, cela me semble être un meilleur investissement de mon temps perdu, j’ose esperer pouvoir obtenir la nationalité russe, histoire d’avoir la possibilité que la france m’enlève la nationalité française car je ne suis pas un mouton.

      Mais je suis optimiste: Valls va faire voter une loi permettant aux français de lui retirer sa nationalité française pour atteinte aux intérêts de la nation: y’a du progrès quand même.

      PS: j’assume toute la responsabilité de ce que j’écris sur les-crises.fr. Cela signifie que je ne reconnais pas les lois scélérates votées par les gouvernements français qui reportent ma responsabilité sur les propriétaires des médias/blogs sur lesquels j’écris. Traduction politique: Liberte, Egalite, Fraternite, ou guillotine, ou 6eme république sans ministère de la justice.

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      • Claudia // 26.12.2015 à 16h44

        Retirer la nationalité française au p’tit catalan, là je signe la pétition « des 2 mains » comme on dit – Dommage que « moi, président de la …. blablabla » soit (enfin je crois …) français « pur sucre » !!!

          +2

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        • lvzor // 27.12.2015 à 12h15

          En tant que co-prince Hollande a la nationalité andorrane. On peut donc le déchoir sans problème.

            +0

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  • olposoch // 24.12.2015 à 07h55

    14 ans plus tard Dick Cheney est honoré par une statue à son image

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  • numéro 6 // 24.12.2015 à 09h02

    Et quatorze ans plus tard , G.W.Bush coule des jours heureux dans son ranch au Texas .

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    • Crapaud Rouge // 24.12.2015 à 16h43

      Que « G.W.Bush coule des jours heureux dans son ranch au Texas » est une remarque pertinente, mine de rien, car les dictateurs traditionnels ont l’habitude de rester en poste à vie. Mais la dictature du système n’a pas besoin d’un dictateur incarné, c’est-à-dire d’une personnalité : il lui faut seulement un président qui en assume la fonction. La dictature est dépersonnalisée, il n’y a plus de responsable en chef. Le contraste est saisissant avec Poutine et Assad, avec les défunts Hussein et Kadhafi, et tant d’autres dirigeants déchus de force que l’on tient pour responsables de tous les malheurs du monde.

        +17

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      • Louis Robert // 24.12.2015 à 20h06

        « Le contraste est saisissant » surtout avec un de Gaulle… La France a un urgent besoin de se pencher sérieusement sur son propre cas! Uniquement sur celui-ci, pendant une bonne décennie.

          +8

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        • Claudia // 26.12.2015 à 16h56

          C’est vrai que « Mongénéral » peut être considéré comme un exemple, comparé surtout aux dirigeants qui se sont succédé après lui : de pires en pires ! Mais ne pas oublier tout de même qu’il a bel et bien abandonné SCIEMMENT les harkis sur place en Algérie sans se soucier le moins du monde du sort (horrible !) qui leur sera réservé, après le départ de l’armée française. Bien que non concernée directement, ni harki, ni « pied noir », ni …. je continuerai de dénoncer cette honteuse lâcheté qui fait une sacrée tache sombre dans son CV !

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    • vincent // 26.12.2015 à 21h07

      En compagnie de Dalaï Lama

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  • François Lacoste // 24.12.2015 à 09h04

    CQFD !

    Constatons que si les détails n’ont guère d’importance et que si seul le résultat compte, alors au pays du pragmatisme cela devrait suffire à établir la vérité « profonde », à l’image de l’état du même nom , « l’état profond ».

    Cette séquence historique est sans équivalent par dans sa dimension géostratégique hors mis les très grandes guerres à caractère continental ou mondial.
    Nous n’auront jamais de certitude quand aux causes réelles qui auront déclenché cette séquence.

    De la même façon, nous nous écharpons toujours sur les causes de la guerre de 14-18, le plus souvent non pas en historiens mais en propagandistes.

    Heureusement et contre cela personne n’y peut rien car c’est l’expression de notre libre arbitre, nous sommes des êtres de conviction.

      +4

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  • Nora // 24.12.2015 à 10h09

    L extrémisme islamique, produit d’une force obscure, issue du monde oriental et occidental est une victoire indiscutable de l organisation mondiale invisible, puissante et ultra organisée (réduction des libertés individuelles, affaiblissement des Nations, effritement des républiques, destruction des populations notamment musulmane, maintien de la terreur pour imposer le choix de l assujettissement ou de l épée)
    Notre force c est la prise de conscience (environnement, santé, économie, politique…). Notre force c est le nombre (99 %). Notre force c’est l Uni-vers.
    Il est probable que le pire est devant nous, mais l issu dépendra de notre réaction individuelle et/ou collective
    Bon ben je vous laisse les amis, j ai pas terminé mes cadeaux de Noël.

      +6

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    • Nora // 25.12.2015 à 11h16

      complexité

        +3

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  • Nerouev // 24.12.2015 à 11h26

    Votre non-dit passe mieux que le mien car il a aussitôt été éliminé dès que couché sur les réponses. Il manquait le trait d’union. N’empêche que le texte nous y pousse d’autant plus que Ben Laden y est nommé à juste titre.

      +3

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  • Hector // 24.12.2015 à 11h46

    Aux États Unis, tout est plus grand qu’ailleurs : les catastrophes naturelles , les interventions militaires dans le monde (une soixantaine depuis les bombes atomiques sur le Japon en 1945), l’attentat terroriste du 11/9, et …les mensonges qui les accompagnent . Interventionnisme et expansionnisme sous toutes ses formes sont justifiés par l’exceptionnalisme dont se prévaut cette nation (La destinée manifeste https://www.les-crises.fr/destinee-manifeste-exceptionnalisme-americain-14-histoire/ ).
    Un résumé de la mondialisation de la guerre, par l’économiste canadien Michel Chossudovski https://www.youtube.com/watch?v=DWBsCyaWTgU

      +6

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  • Gabriel RABHI // 24.12.2015 à 12h04

    L’auteur reste bien dans les clous pour éviter de dire que tout ceci était prévu, et poser les vrais questions :
    – pourquoi le gouvernement Bush a refusé de lancer une enquête sur ces attentats durant un an, qu’il l’a fait sous la pression médiatique des familles des victimes ?
    – qui peut croire qu’une tours de 47 étages, qui n’a jamais été touché par le moindre avion, et qui était touchée par un incendie mineur, s’effondre sur elle même comme un château de carte ?
    – pourquoi l’effondrement de la tours 7 n’est il même pas mentionné dans le rapport d’enquête ?
    – pourquoi n’y a t-il eu aucune enquête sur le jeu de simulation de détournement d’avion ce jour là, qui a fait que le NORAD a été incapable de les intercepter, de faux avions se mélangeant au vrais sur les systèmes de surveillance ?
    – pourquoi Cheney n’était il pas disponible durant les évènements ?
    – pourquoi manque t-il 8 pages au rapport, section qui établie le lien avec un état parrain des terroristes ?
    – pourquoi toute enquête sur les délis d’initié en bourse concernant les compagnies aériennes a été évitée ?
    – pourquoi les auditions des membres du gouvernement ont-elles été réalisées à huit clos ?
    – pourquoi plusieurs membres de la commission d’enquête ont dit eux-même que le rapport n’est qu’un énorme mensonge ?
    – pourquoi Ben Laden n’a jamais revendiqué les attentats du 11 septembre, et qu’aucun arrêté internationale n’a été déposé, faute de preuve et de revendication ?
    – pourquoi… pourquoi… pourquoi… j’en ai encore des wagons des questions de ce genre.

    Tout ceci est une gigantesque psy-ops : l’état profond américain est prêt à tout !

      +31

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  • Alae // 24.12.2015 à 13h16

    Impeccable résumé de quatorze années de folie destructrice, qu’on peut compléter avec le Grasset du jour pour un tableau encore plus détaillé du désordre paroxystique des USA.
    http://www.dedefensa.org/article/notes-sur-le-pouvoir-systeme-bloque
    On peut aussi y ajouter qu’au cours de cette période, leurs programmes de recherche militaire ont englouti des sommes colossales pour des résultats insignifiants, et que cela semble même être devenu un mode de fonctionnement : nonobstant les échecs fracassants du F-22 « Raptor » et surtout du F-35, ils recommencent exactement sur le même schéma avec un projet ruineux de nouveau bombardier « furtif », le LRS-B de Northrop Grumman, pendant que le Pentagone passe son temps à pleurnicher, sébile à la main, auprès du Congrès, pour toujours plus, et plus, et plus de crédits. Et personne ne s’inquiète de cette emprise totale des constructeurs d’armes et de l’armée sur le pays.
    Pendant ce temps, les USA battent des records d’inégalités sociales avec, entre autres symptomes, un enfant sur trois sous le seuil de pauvreté et la plus importante population carcérale au monde.
    Une armée hypertrophiée, une grande pauvreté, des infrastructures délabrées, des prisons bondées et d’énormes richesses concentrées entre les mains d’une minuscule minorité, c’est un profil typique de république bananière.
    Et c’est ça qui ose donner des leçons de « démocratie » ? C’est ça que suivons dans ses délires bellicistes ? Est-ce que nous nous rendons compte que, si nous continuons à emboîter le pas à ce b…l sans nom, nous allons finir exactement comme lui ?

      +26

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    • Gabriel RABHI // 24.12.2015 à 15h04

      Dedefensa, et bien d’autres ont depuis des années décrit cette inefficacité : un dollar investit chez les Russes, fait 3 fois plus d’efficacité militaire qu’au Pentagone. Dès lors, cela explique en partie la puissance Russe. Les Etat Unis ne sont pas sortis d’une économie de Guerre.

        +7

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  • Éthique // 24.12.2015 à 14h05

    Une chose me chiffonne dans cet article… Si l’auteur a étudié de près les attentats du 11 septembre, croit-il toujours en la version officiellement servie par le pouvoir états-unien ?

    Comment est-il encore possible d’y CROIRE après s’être informé en profondeur sur le sujet ? Pour ma part, ce fut le plus rigoureusement possible, allant jusqu’à m’intéresser de près à l’aéronautique, à la physique, à l’architecture et au bâtiment…etc. Après des centaines d’heures de lecture, de visionnages et de questionnements en tout genre, je pense sincèrement qu’il faut une dose élevée de crédulité pour continuer de CROIRE que Ben Laden et Al-Qaïda sont LES responsables du 9/11. Ca me semble aussi absurde que de CROIRE à l’immaculée conception.

      +31

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  • Gabriel RABHI // 24.12.2015 à 14h26

    Comment une tour de 47 étages à structure métallique, la tour 7 du WTC, qui n’a été touchée par aucun avion, qui n’a qu’un incendie mineur, peut-elle s’écrouler sur elle même à la vitesse de la chute libre, des heures après l’écroulement des tours jumelles ?

    Comment se fait il que les autorités n’aient fournie aucune vidéo du bâtiment le plus surveillé des Etats Unis, le Pentagone, qui avait une quarantaine de caméras braquées dessus, démontrant au monde entier que c’est bien un avion de ligne qui a causé les dégats ?

    Mystère !

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  • Max // 24.12.2015 à 16h20

    Article intéressant sur la situation actuelle.
    Cela-dit je n’ai pas tout à fait la même lecture en ce qui concerne les origines.
    Selon moi, plusieurs facteurs expliquent certaines des décisions des USA/OTAN qui ont conduit à la situation présente.
    L’une d’elle est l’intervention de l’URSS en Afghanistan.
    Les USA continuent ou font semblant de croire que leurs stingers ont fait perdre la guerre a l’URSS dans ce conflit.
    L’intervention militaire, en Afghanistan, fut décidée par Leonid Brejnev, un ukrainien.
    Au final les forces soviétiques se retirèrent non pas a cause d’une défaite militaire mais a cause du cout financier mais les USA pensèrent ou laissèrent à penser que c’était grâce a eux.
    Comme les Français en Algérie
    Le régime prosoviétique ne tomba qu’à cause d’interventions extérieurs.
    Pour contrer, la Russie et la Chine les USA armèrent les islamistes partout dans le monde.
    Leurs objectifs contenir la Russie mais surtout la Chine par le contrôle des oléoducs du proche et moyen orient.
    Le problème, pour les USA, est que cela n’a pas marché.
    Le pétrole Iranien et du sud de l’Irak s’écoule à flot vers la Chine.
    Les routes de la Soie se mettent en place et même le détroit de Macao est contourné.
    Tout ce pour contenir la Russie/Chine inutilement.
    Sur les manipulations des islamistes, encore une fois l’OTAN s’est trompé.
    Les islamistes ne se battent pas pour établir une société contrôlée par les USA mais pour établir la Charia et donc les ruptures se font très vite.
    L’autre point qui consistait a envoyé les islamistes en Russie et en Chine.
    La Russie en cassant beaucoup d’œufs a mis hors de combats les milices islamistes de Tchétchénie.
    La Chine est tout aussi féroce et donc les islamistes se dirigent vers l’UE, c’est plus tranquille.
    Pour finir, le 11 septembre, c’est aussi la mort de Salvador Allende le 11 septembre 1973, mort ainsi que des milliers d’autres argentin, assassinés dans un coup d’Etat soutenu par les USA.
    Cela n’enlève rien évidement à l’horreur de celui du 11 septembre 2001, sur les deux tours, organisé par des Saoudiens, alliés des USA.
    Les musulmans n’ont été que des pantins pour tenter de contrôler la Russie/Chine inutilement.

    Tous ces morts, par centaines de milliers, pour rien.

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    • subnihilo // 27.12.2015 à 17h38

      Entièrement d’accord avec Max, il faut remonter à la fin des années 70 et 80 pour expliquer le pataquès islamiste et terroriste engendré dans cette partie de l’Asie.

      L’intervention de l’ex-URSS en Afghanistan en 1980 avait avant tout pour but de contrer la réaction islamiste organisée depuis l’Afghanistan en direction des républiques socialistes d’Asie centrale à culte originel et culture islamique comme l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, etc..) de nature à ruiner 50 ans d’efforts réussis, bien entendu souventes fois par la répression; de laïcisation de ces diverses républiques et ainsi à moyen terme d’amorcer la déstabilisation et la désintégration de L’URSS.

      Le danger aux yeux des responsables soviétiques politiques de l’époque était d’autant plus grand que l’Iran venait de basculer contre toute attente dans les ténèbres d’ une république islamique rétrograde et représentait elle-aussi un danger sérieux aux marches ex-islamiques de l’Empire.

      Quant à savoir si maintenant ces tentatives géopolitiques de déstabilisation ont été organisées par les bras séculiers étatsuniens que sont la CIA ou le NSA, cela est une autre histoire, mais force est de constater que ces derniers en ont fait leur miel en arrosant d’aides diverses la résistance afghane quelle qu’ait été la nature et l’ampleur de son idéologie rétrograde. Les Etats-Unis en sont venus ainsi, par ce mécanisme, à conforter une vipère en leur sein et celle-ci s’est bien chargée de le mordre cruellement une fois le danger soviétique écarté. Et c’est ce mortel poison qui s’est répandu ainsi tout au long du Moyen-Orient puis vers l’Afrique puis l’Europe et jusqu’aux Etats-Unis avec son cortège de morts, de blessés, de destructions, d’horreur, de déplacements ….

      On peut donc remercier l’Oncle Sam de s’être ainsi fourvoyé et d’en faire payer le prix fort à des peuples qui ne devaient nullement être concernés par la progression de ce fléau.

        +0

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  • tintin // 24.12.2015 à 16h50

    Jean-François Bayart: «La France est droguée à l’argent des pétromonarchies»

    https://www.letemps.ch/monde/2015/12/03/jean-francois-bayart-france-droguee-argent-petromonarchies

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  • Louis Robert // 24.12.2015 à 19h58

    « This is a difficult letter to write, because I’m no longer sure who you are. Some of you may be having the same trouble. » (Il m’est difficile d’écrire cette lettre. Je n’ai plus la certitude de savoir qui vous êtes. Il se peut que certains d’entre vous éprouvent la même difficulté.)

    (M. Atwood, « Letter to America », 2003)

    http://www.thenation.com

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  • Betty // 27.12.2015 à 13h08

    « FLOWER POWER »
    Tom Engelhardt écrit: « Quatorze années plus tard, ne trouvez-vous pas incroyable que l’armée américaine ait été incapable de s’extraire d’Irak et d’Afghanistan (…) »

    Sans doute qu’un début de réponse, dans tous les cas pour l’Afghanistan, peut être trouvé ici:
     » (…) With a record 224,000 hectares under cultivation this year, the country produced an estimated 6,400 tons of opium, or around 90 percent of the world’s supply. The drug is entwined with the highest levels of the Afghan government and the economy in a way that makes the cocaine business in Escobar-era Colombia look like a sideshow. (…) « Even more shocking is the fact that the Afghan narcotics trade has gotten undeniably worse since the U.S.-led invasion: The country produces twice as much opium as it did in 2000. How did all those poppy fields flower under the nose of one of the biggest international military and development missions of our time?  »
    http://www.rollingstone.com/politics/news/afghanistan-the-making-of-a-narco-state-20141204

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