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14.juillet.201914.7.2019 // Les Crises

Vendémiaire : Liberté de naviguer, « guerres ouvertes » et  » guerres couvertes » … Par Richard Labévière

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière,

Le 25 avril dernier, la Chine a adressé une protestation officielle au motif que la frégate de surveillance française Vendémiaire aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan en pénétrant dans « les eaux territoriales chinoises ». Curieusement la veille, une dépêche de l’agence Reutersindiquait que, selon des sources américaines, « une frégate française a franchi le 6 avril le détroit de Taïwan, qui sépare cette île de la Chine populaire (…) Conséquence de la présence de cette frégate, la Chine a fait savoir à la France qu’elle n’était plus invitée à une revue navale chinoise à l’occasion des 70 ans de la création de la marine chinoise ».

Faux, faux et archi-faux a, immédiatement répondu le ministère français de la défense. Le Vendémiaire (numéro de coque F-734, frégate de surveillance de la classe Floréal)1 a bien franchi le détroit de Taïwan, mais en appliquant strictement les règles internationales, garantissant la liberté de navigation y compris dans les zones économiques exclusives (jusqu’à 200 nautiques). Florence Parly : « la Marine nationale transite en moyenne une fois par an dans le détroit de Taïwan, sans incident, ni réaction ». Conformément au droit de la mer, la France réaffirme ainsi son attachement à la liberté de naviguer. En fait, « les eaux territoriales » au sens où l’entend la Chine sont des « eaux internationales ». Bien que revendiquées depuis des années par Pékin au même titre que Taïwan, le transit dans ce détroit (entre 130 et 180 kilomètres) y est libre, absolument libre !

Notre pays, qui dispose officiellement du deuxième espace maritime mondial avec 12 millions de km2 – officieusement le premier en raison des demandes en cours d’extension de sa ZEE selon la cartographie des plateaux continentaux – a tout intérêt à voir strictement appliquées les règles de la CNUDM2 garantissant la liberté de navigation dans toutes les mers du monde.

Alors que la France ne médiatise pas ce qu’elle considère être l’exercice d’une liberté fondamentale inscrite dans le droit international, les Etats-Unis ont une approche différente et mènent quant à eux régulièrement des opérations appelées FONOPS3, appelant généralement une réponse chinoise plus agressive. Le 25 février dernier, deux bâtiments militaires américains ont, eux-aussi, emprunté le détroit de Taïwan et provoqué des réactions chinoises similaires dénonçant des « provocations ».

Ce qui est nouveau cependant, dans le cas du Vendémiaire, c’est la réaction chinoise en deux temps, la deuxième – postérieure au passage de la frégate française – consistant à annuler l’escale prévue du Vendémiaire en réponse à l’invitation de la marine chinoise à célébrer ses 70 ans. Dans une posture équilibrée, notre pays avait répondu présent. Il est intéressant de noter que cette « désinvitation » est intervenue après la diffusion de la dépêche de Reuters. L’opération française aura sans doute été assimilée à la posture américaine. Cela dit ces deux postures, si elles diffèrent dans leur méthode, rejoignent le même objectif : la primauté du droit sur la force et le fait accompli4.

Or depuis des années Pékin multiplie des manœuvres d’encerclement de Taïwan et d’autres archipels en mer de Chine méridionale, cherchant à s’approprier des eaux sous souveraineté vietnamienne, thaïlandaise, philippine ou japonaise. A plusieurs reprises, des chalutiers de ces différents pays ont été proprement éperonnés par des navires d’Etat chinois, Pékin multipliant la construction illégale (dans ces zones disputées) de digues flottantes, de ports artificiels et différentes infrastructures de renseignement militaire.

La Chine utilise indifféremment des navires de guerre (de la marine), ou des navires des garde-côtes (eux-mêmes pratiquement des navires de guerre, parfois d’un tonnage supérieur à nos plus grosses frégates) ou encore des milices (embarquées sur des navires de pêche mais qui ne pratiquent pas la pêche et dépendent de la même chaine de commandement que les précédents).

MENACES HYBRIDES

Ces différents agissements constituent autant de « menaces hybrides ». Celles-ci cherchent à emmagasiner des gains en combinant le contournement de la puissance militaire adverse, l’économie des moyens et la limitation de la prise de risque. La stratégie poursuivie est celle du fait accompli, permettant d’acquérir des positions, généralement dans des zones considérées comme « périphériques », sans jamais permettre à l’adversaire de riposter frontalement, d’élever sa posture défensive, voire d’initier un conflit ouvert.

Les menaces hybrides recouvrent des actions, la plupart du temps illégales sinon subversives, menées avec des moyens non spécifiquement militaires (surréaction diplomatique, désinformation, corruption, déstabilisation politique, cyber-attaques, etc.), pouvant agréger des actions militaires non-conventionnelles (opérations clandestines), voire des forces conventionnelles (manœuvres d’intimidation, soutien à des groupes armés locaux et autres supplétifs), pouvant y associer – au cas échéant – la dissuasion nucléaire.

Comme dans le cas du Vendémiaire – monté en épingle par les autorités chinoises -, les menaces hybrides cherchent à générer l’ambiguïté, à dérouter l’adversaire, à affecter son processus décisionnel et l’emploi de ses moyens en favorisant tous les facteurs de division interne. En l’occurrence, cela n’a pas manqué, les réseaux dits « sociaux » et autres sites d’information/désinformation multipliant les messages contradictoires selon trois modes principaux : la France a d’autres urgences sociales et économiques, la France provoque inutilement la puissance chinoise, la France n’a rien à faire dans le détroit de Taïwan…

Si la réponse générale et générique s’appuie principalement sur une défense objective et la promotion de l’espace maritime français, elle comporte aussi d’autres dimensions culturelles et médiatiques révélatrice des carences, sinon de l’ignorance des journalistes français. On a pu le constater encore dernièrement, dans une très grande largeur, lors de l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris, certains commentateurs ayant pu affirmer sans ciller qu’« avec le temps, les Chrétiens s’étaient appropriés l’édifice » (SIC).

Toujours est-il qu’on peut distinguer actuellement deux mises en perspective dominantes de menaces hybrides : avec la Russie qui privilégie traditionnellement le rapport de force, pouvant aussi provoquer l’instabilité pour restaurer un système de zones d’influence que ses seuls moyens économiques ne lui permettent pas en temps de paix ; avec la Chine, à l’exception de démonstration de force limitées, préférant collaborer à la consolidation de stabilités (le plus souvent, en pratiquant massivement des investissements d’infrastructures) qui rendent encore plus évidente sa puissance.

Ainsi, depuis la fin de la Guerre froide, une multitude de foyers de menaces hybrides se sont développés, transformant – en profondeur – la nature de la guerre. A l’ordre cartésien des confrontations Est/Ouest s’est substitué celui d’un Léviathan incertain mais généralisé où règne potentiellement un système de menaces de « tous contre tous ». Le more geometrico du « monde libre » opposé au système communiste s’est transformé en un « dispositif rhizomatique », sans centre ni rationalité, sans armée ni ligne de front et sans foi ni loi où prédomine un sens de la mesure extrême, une expérience maîtrisée des limites permettant de toujours éviter d’aller trop loin : ne jamais franchir le « seuil critique » au-delà duquel pourrait se déclencher une guerre ouverte classique en-deçà duquel on peut mener toutes les guerres possibles sans les faire… Privilégiant les « guerres couvertes » aux « guerres ouvertes », les stratèges chinois ont inventé le concept de « guerre hors limites », expliqué dans un manuel stratégique5devenu la référence de leurs écoles de guerre depuis 1996.

Qio Liang, colonel de l’Armée de l’air, directeur adjoint du Bureau de la création au Département politique de l’armée de l’Air et membre de l’Union des écrivains de Chine, et Wang Xiangsui, colonel de l’Armée de l’air et commissaire politique adjoint de division expliquent : « pour la guerre hors limites, la distinction entre champ de bataille et non-champ de bataille n’existe pas. Les espaces naturels que sont la terre, la mer, l’air et l’espace sont des champs de bataille ; les espaces sociaux que sont les domaines militaire, politique, économique, culturel et psychologique sont des champs de bataille ; et l’espace technique qui relie ces deux grands espaces est plus encore le champ de bataille où l’affrontement entre les forces antagoniques est le plus acharné. La guerre peut être militaire, paramilitaire ou non militaire ; elle peut recourir à la violence et peut être aussi non-violente ; elle peut être un affrontement entre militaires professionnels ainsi qu’un affrontement entre les forces émergentes principalement constituées de civils ou de spécialistes. Ces caractéristiques marquent la ligne de partage entre la guerre hors limites et la guerre traditionnelle, et elles tracent la ligne de départ des nouvelles formes de guerre ».

Ils concluent : « en outre, il est urgent que nous élargissions notre champ de vision concernant les forces mobilisables, en particulier les forces non militaires. A part diriger l’attention comme par le passé sur les forces conventionnelles, nous devrions porter une attention spéciale à l’emploi des ‘ressources stratégiques’ intangibles comme les facteurs géographiques, le rôle historique, les traditions culturelles, le sentiment d’identité ethnique ainsi que le contrôle et l’utilisation de l’influence des organisations internationales ».

LES 7 POINTS CARDINAUX DE LA GEOGRAPHIE « VUCA »

En 2014, les chercheurs Nathan Bennett et James Lemoine ont popularisé, à travers plusieurs articles publiés par la Harvard Business Review, un concept créé aux Etats-Unis par l’Army War College : le « VUCA », acronyme de Volatility, Uncertainty, Complexity et Ambiguity pour décrire les conséquences résultant de la fin de la Guerre froide : volatilité, incertitude, complexité et ambiguïté. Appliquée au monde actuel de « la guerre de tous contre tous » et notamment aux réalités induites par la « jurisprudence Vendémiaire », cette grille de lecture permet de répertorier différentes zones de guerre « sous le seuil », rejoignant le constat établi par le géographe français Yves Lacoste dès 1976 : la géographie, ça sert d’abord à faire la guerre6.

Dans cette perspective, il est parfaitement logique que cette « géographie VUCA » s’impose – dans et à partir – de zones maritimes dont les ambitions et la maîtrise constituent les articulations majeures de l’économie mondialisée contemporaine. En tête de liste vient l’appropriation de territoires et eaux territoriales. La Russie et la Chine ont, illégalement pris ou construit des terres avant d’en réclamer les eaux territoriales adjacentes, restreignant ainsi la liberté de navigation, sans aucune résistance internationale réelle.

Ici, la Chine tient la corde avec son projet de « routes maritimes de la soie », prévoyant d’établir un réseau de points d’appui jusqu’en Europe avec des installations civiles (terminal 1 du Pirée) et des bases militaires à proximité des détroits de Bab el-Mandeb (Djibouti), potentiellement de l’Inde (Colombo au Sri-Lanka), d’Ormuz (Gwadar au Pakistan), de Suez ou en Méditerranée (Tartous et Cherchell). Le levier est « d’abord civil/financier » avant de se concrétiser militairement (Djibouti, Tanzanie, Mozambique et Madagascar), mais aussi au travers de partenariats stratégiques comme au Pakistan notamment.

Parmi les objectifs russes, on peut citer une volonté d’implantation durable en Méditerranée et au Levant ; celle de dénier l’accès de puissances rivales dans les mers Noire et Baltique ; l’extension de son plateau continental dans l’océan Arctique. Pour se faire, Moscou réactive autant de « liens historiques » en Syrie, Algérie et Egypte, ainsi que dans les Balkans et, désormais en Afrique, tout en déployant une « diplomatie cohérente et pro-active ». Evitant de renverser ou de changer les régimes – comme cherchent à le faire brutalement les Etats-Unis -, la Russie soutient des acteurs militaires locaux tout en s’efforçant de détourner le droit international à son profit comme, par exemple, pour la route maritime du Grand nord.

En second lieu, il s’agit de souligner la vulnérabilité cyber des navires et des ports. Les effets « disruptifs » d’attaques cyber sur les navires et/ou les systèmes de navigation peuvent être considérables : satellites de communication, détecteurs, AIS7, systèmes de navigation et de propulsion, etc.). L’AIS est utilisable par des pirates et des pêcheurs illégaux. Ces derniers peuvent s’en servir pour cibler leurs victimes ou duper les différentes autorités maritimes. Une erreur de navigation GPS peut parfaitement être provoquée, avec des conséquences catastrophiques dans un détroit ou un port.

La troisième dimension de la géographie VUCA touche les câbles sous-marins. Les quelques 300 câbles, qui permettent d’acheminer 99% des communications internationales, sont physiquement vulnérables, d’éventuelles ruptures laissant aussi présager d’incalculables dégâts. Les menaces étatiques et non-étatiques (espionnage, sabotage, piraterie et terrorisme) qui pèsent sur ces câbles sont susceptibles d’affecter des infrastructures vitales, parce qu’au cœur de l’interdépendance des réseaux. A ce jour, il n’existe aucun instrument juridique international traitant de la protection des câbles en haute mer. Djibouti et Marseille constituent deux nœuds très sensibles pour l’Europe du Sud comme Hawaï pour l’Asie. La Norvège est également une cible potentielle.

La quatrième fragilité concerne les ressources en eaux profondes, connaissant un regain d’intérêt certain en raison de la raréfaction croissante des ressources naturelles terrestres. La Russie se positionne sur la zone arctique avec six nouvelles bases militaires. La Chine a renforcé sa « ligne des neuf traits » par la construction des îles et l’installation de bases civiles et militaires en mer de Chine méridionale. Elle s’intéresse activement aussi au Groenland. Le golfe de Guinée, la Guyane, le canal du Mozambique et la Polynésie où la France dispose d’intérêts important sont également concernés.

Cinquième incidence : piraterie et terrorisme en mer. Les espaces maritimes sont de plus en plus menacés par le brigandage, la piraterie, des trafics en tous genres et, désormais le terrorisme, ces différentes menaces pouvant s’imbriquer. Au cœur des activités illicites, les trafics d’armes, de drogues et d’êtres humains ramènent souvent aux capacités opérationnelles de réseaux criminels transnationaux.

Sixièmement : la prolifération. Les ventes d’armes aux pays en développement pour y gagner de l’influence compliquent énormément la donne et les logiques de la géographie VUCA. De surcroît, le développement des missiles balistiques peut donner lieu – notamment dans le cas Nord-coréen – à une prolifération secondaire par l’acquisition de systèmes balistiques ou de leurs composants par des pays tiers.

Enfin, septième perspective : des guérillas soutenues par des Etats. C’est le plus vieux métier du monde ! La Chine utilise contre paiement nombre de pêcheurs et de milices locales pour effectuer ses avancées illégales en mer de Chine méridionale et dans l’océan Indien, notamment dans le canal du Mozambique et entre Maurice et Madagascar. La plupart des détroits stratégiques – dont ceux d’Ormuz et de Bab el-Mandeb – peuvent facilement être minés à l’aide de moyens légers et par l’intermédiaire de sous-traitants disposés à remplir de genre de contrats.

QUE FAIRE ?

Pour faire face aux évolutions de cette géographie VUCA et ses menaces non conventionnelles, il s’agit à la fois de s’inscrire dans une logique d’approche globale et de renforcement des capacités de notre Marine nationale. Non seulement le Vendémiaire et l’ensemble de nos bâtiments de guerre doivent poursuivre leurs missions afin d’assurer et de garantir la liberté de navigation sur l’ensemble des mers et des océans de la planète, mais il s’agit – de manières opérationnelles, politiques et culturelles – de maintenir une « posture de vigilance à 360 degrés ».

Trois perspectives s’imposent : améliorer la coordination des différents acteurs, au sein des Etats, entre les Etats, entre Etats et organisations internationales, et entre organisations internationales. Une telle posture s’efforce de promouvoir le développement des normes internationales ou, selon les cas, politiquement contraignantes dans les domaines de menaces hybrides précédemment évoqués. Il s’agit ensuite de renforcer les capacités de recueil et de partage du renseignement afin de disposer d’analyses communes des situations. Cette étape s’avère indispensable pour améliorer la réactivité des instruments de sécurité, notamment par la mise en œuvre d’exercices conjoints intégrant les scénarios de menaces hybrides jusqu’à la conduite d’opérations militaires de haute intensité.

Enfin, la géographie actuelle du VUCA doit être retournée pour en inverser les dimensions contre l’adversaire, afin de lui imposer l’incertitude en maintenant le « flou » sur nos critères de réaction, à l’instar de la dissuasion qui vise à défendre des intérêts vitaux volontairement non explicités. Un impératif catégorique : élever le prix qu’il aura à payer en cas de passage à l’acte. Une information largement diffusée dénonçant ces comportements constitue donc un premier élément de réponse. Mais pour marquer la volonté de faire respecter les règles, une force navale crédible (donc visible) reste indispensable pour prévenir ces comportements.

La dernière « jurisprudence » Vendémiaire s’inscrit pleinement dans cette cohérence d’action. Alors, que les rigolos qui osent affirmer que le Vendémiaire n’avait rien à faire dans le détroit de Taïwan, commencent par s’informer avant de tourner trois fois leurs tweets dans la réalité des rapports de force internationaux et celle des intérêts de la France.

Richard Labévière
6 mai 2019

1 Même si depuis la fin de la Guerre froide, les conflits de grande envergure sont moins probables sans pour autant être définitivement exclus, la Marine nationale considère que ses avisos ne sont plus adaptés aux conflits de basse intensité et devait se doter d’un nouveau type de bâtiment plus adapté à ce nouvel environnement. L’une de ses principales missions est la surveillance de la Zone économique exclusive (ZEE), d’une étendue de 12 000 000 km². Il fallait donc des bateaux plus petits, plus rapides et embarquant un hélicoptère.
2 CNUDM : Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Ses travaux se sont achevés à Montego Bay (Jamaïque) par la signature le 10 décembre 1982 du texte. Cette convention est entrée en vigueur le 16 novembre 1994, après ratification du 60e État. La Communauté européenne ratifie la Convention en 1998.
3 La France ne fait pas d’opérations de liberté de navigation, contrairement aux Etats-Unis, qui pratiquent des FONOPS (Freedom of Navigation Operations). Elle ne médiatise pas ses actions car il n’y a pas à médiatiser un comportement normal, conforme au droit. La France ne prend pas parti dans les différends locaux, elle applique partout et sans exception les règles qu’elle juge fondamentales.
4 Il est également possible que le fait que le Vendémiaire assure aussi une mission de surveillance de l’embargo envers la Corée du Nord indispose la Chine dont l’attitude sur le sujet reste pour le moins ambiguë.
5 Qio Liang et Wang Xiangsu : La Guerre hors limites. Editions Payot&Rivages, 2003.
6 Yves Lacoste : La Géographie, ç sert d’abord à faire la guerre. Editions François Maspero, 1976.
7 Le Système d’identification automatique (SIA) ou Automatic Identification System (AIS) est un dispositif d’échanges automatisés de messages entre navires par radio VHF qui permet aux navires et aux systèmes de surveillance de trafic (CROSS en France) de connaître l’identité, le statut, la position et la route des navires se situant dans la zone de navigation.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 06-05-2019

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Shock // 14.07.2019 à 10h15

« Appliquée au monde actuel de « la guerre de tous contre tous » »

Vraiment? Ne serait-ce pas plutôt la guerre d’un seul (et de ses larbins) contre tous les autres?

« Même si depuis la fin de la Guerre froide, les conflits de grande envergure sont moins probables sans pour autant être définitivement exclus »

Nous sommes heureux d’apprendre – et les victimes des guerres en Yougoslavie, Irak, Libye, Syrie, Ukraine, Yémen encore plus heureuses – que ces guerres n’étaient et ne sont toujours pas des conflits de « grande envergure ».

Mais le meilleur est pour la fin:

 » Conformément au droit de la mer, la France réaffirme ainsi son attachement à la liberté de naviguer. »

C’est la raison pour laquelle la France a violemment protesté suite à l’acte de piraterie commis par les Anglais dans le détroit de Gibraltar.

Ah, on me dit que non, La France n’a pas protesté. Ferait-elle partie des larbins mentionnés plus haut? Je n’ose y croire…

52 réactions et commentaires

  • jjdono // 14.07.2019 à 09h48

    Franchement, un etat qui respecte strictement le droit international…rarement…La France aux Comores par exemple…La France appartient à l’OTAN, or l’OTAN cherche querelle au bloc sino-russe, le reste est bien plus flou que certains voudraient nous faire croire!

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    • septique // 14.07.2019 à 15h07

      Tout le monsait que le bloc sino-russe n’est constitué que de gentils camarades qui n’ont aucune visée mondiale pour s’assurer la main mise sur les ressources naturelles encore disponibles.
      Ce bloc n’est pas intéressé par le gaz, les carburants, les minéraux, la pêche internationale, etc, rien.
      On peut se demander pourquoi la Chine construit autant de bateaux militaire…pour soutenir son économie ? Pourquoi a t-elle installé une base militaire a Djibouti ? Pour assurer des vacances au soleil et au sec à sa marine militaire ?

        +1

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      • Serge WASTERLAIN // 14.07.2019 à 20h35

        Vous avez l’art de faire dire aux intervenants ce qu’ils ne disent pas pour pouvoir ensuite les contredire démontrant ainsi votre grand savoir. Évidemment que le bloc dont vous ne nommez pas la composition, mais dont on devine sans effort la composition aux travers de vos interventions toujours soucieuses de défendre la ‘’communauté internationale’’, est intéressé par le gaz, les carburants, les minéraux, la pêche internationale et autres intérêts économiques. Effectivement, la Chine construit autant de bateaux militaire…pour protéger son économie, dont il faudrait être le dernier des sots pour ne pas voir qu’elle dérange les USA et qu’elle a installé une base militaire à Djibouti pour garantir ses investissements en Afrique et surveiller le golfe d’Aden lui permettant son accès au canal de Suez. Et alors ? Personne ne prétend le contraire !
        La seule différence, c’est que ce bloc respecte le droit international pour protéger ses intérêts.

          +17

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        • Serge WASTERLAIN // 14.07.2019 à 20h35

          suite :
          Merci de ne pas me servir le ‘’détroit de Formose’’ pour me contredire car le fait même que la Chine a hérité du siège permanent au conseil de sécurité au détriment de Taiwan en 1971 et dont seuls 17 pays reconnaissent encore officiellement le gouvernement invalident par avance cette argumentation.
          Pour le reste des eaux territoriales revendiquées par plusieurs pays en mer de chine, le droit international attend encore une jurisprudence définitive pour statuer. Que la Chine exerce des pressions militaires pour s’assurer un avantage dans ce litige apparaît comme des broutilles eu égard aux violations permanentes et très récentes du droit international par ‘’l’autre bloc’’. Pour ne citer que le dernier d’entre eux, on soulignera le renforcement de militaires français sur le sol syrien décidé ces jours-ci par notre donneur de leçons ‘’géopolitiques’’ et ineffable président Macron.

            +13

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        • Serge WASTERLAIN // 14.07.2019 à 23h14

          Rire jaune probablement, faute de pouvoir argumenter…

            +0

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      • gryzor // 14.07.2019 à 20h39

        Je peux essayer de répondre pourquoi.
        La Chine développe une marine militaire parce qu’elle en a besoin en tant que puissance régionale, face aux marines japonaise et coréenne (dont aucune des deux n’est du petit lait).
        Et également (et surtout, peut-être) face à l’encerclement qu’elle subit du fait du Rimland (mot clé) étasunien.

        Une immense partie de la stratégie chinoise (nouvelles routes de la soie, terrestres et maritimes), que ce soit dans les partenariats qu’elle noue (Pakistan, Myanmar (pas évident du tout)) se comprend par cette volonté de désencerclement, et, oui, cette volonté d’accéder aux ressources premières, en Afrique, en Amérique du Sud même – et également aux marchés que constituent ces pays pour ses immenses excédents de production.

        Quant à sa base militaire à Djibouti, je crois connaître d’autres pays qui ont plein de bases militaires en Afrique et partout dans le monde. Il me faudrait un sacré dosage de « deux poids, deux mesures » pour en vouloir à la Chine d’établir une base militaire en Afrique, sans commencer par dénoncer ceux-là, et à commencer par la France. Quant au pourquoi, je comprends que la Chine tisse beaucoup de lien économique en Afrique, par des super projets d’infrastructures, pour s’assurer un accès aux marchés de matières premières. On pourrait établir un ratio (volume d’investissements + retombées économiques positives sur la population) / (nombre de soldats présents sur une base pas loin), et là aussi, le comparer avec celui d’autres pays. De quoi exercer votre septicisme sur un plus large spectre.

          +14

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  • weilan // 14.07.2019 à 10h01

    « Une erreur de navigation GPS peut être provoquée avec des conséquences catastrophiques… »

    C’est pourquoi il est vital de réapprendre aux jeunes navigateurs, tant militaires que civils, l’usage du sextant et autres classiques instruments de navigation. Se fier aveuglément au seul GPS peut en effet devenir dangereux.

    Quant à la navigation dans le Détroit de Taïwan, elle est entièrement libre pour les navires marchands. Les forces navales étrangères sont simplement priées de se signaler avant d’y entrer.

      +10

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    • septique // 14.07.2019 à 14h37

      Il faut sortir de temps en temps…Dans toutes les marines du monde on continue d’apprendre a utiliser un sextant, une boussole, a calculer la position d’un navire, sa vitesse, etc, …sans GPS ou autres systèmes de ce genre.

      [modéré] la navigation n’est pas basée sur l’utilisation exclusive des systèmes GPS. De plus il n’y a pas un seul satellite mais plusieurs…pour des questions de gestion de la redondance et parce qu’il faut effectuer en permanence une correction. Vous le savez probablement que le temps universel n’existe pas (merci Einstein…) donc pas besoin d’élaborer.

      Pour ceux qui pensent que leur téléphone cellulaire donne leur position…ce n’est pas vrai,c’est une approximation grossière. Cette précision est réservée aux militaires qui n’utilisent pas les satellites de Monsieur Dupont ou Madame Durand. Votre position n’est jamais précise…car vous n’êtes pas supposé lancer un missile ou une bombe incendiaire à laser..

        +0

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  • Shock // 14.07.2019 à 10h15

    « Appliquée au monde actuel de « la guerre de tous contre tous » »

    Vraiment? Ne serait-ce pas plutôt la guerre d’un seul (et de ses larbins) contre tous les autres?

    « Même si depuis la fin de la Guerre froide, les conflits de grande envergure sont moins probables sans pour autant être définitivement exclus »

    Nous sommes heureux d’apprendre – et les victimes des guerres en Yougoslavie, Irak, Libye, Syrie, Ukraine, Yémen encore plus heureuses – que ces guerres n’étaient et ne sont toujours pas des conflits de « grande envergure ».

    Mais le meilleur est pour la fin:

     » Conformément au droit de la mer, la France réaffirme ainsi son attachement à la liberté de naviguer. »

    C’est la raison pour laquelle la France a violemment protesté suite à l’acte de piraterie commis par les Anglais dans le détroit de Gibraltar.

    Ah, on me dit que non, La France n’a pas protesté. Ferait-elle partie des larbins mentionnés plus haut? Je n’ose y croire…

      +37

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  • RGT // 14.07.2019 à 10h29

    Sauf erreur de ma part, il me semble que cet article est une ré-édition de celui du 27 juin…

    Serais-je le seul qui suive dans ce blog ?

      +9

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    • Fritz // 14.07.2019 à 10h36

      Il me semble aussi… Article qui avait suscité la surprise ou même la consternation.
      Comme si « Taïwan » était un État reconnu par la France (ce n’est plus le cas depuis 1964), et comme si la France otanisée était une gardienne du droit maritime international.
      Quelle mouche a donc piqué M. Labévière ?

        +14

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      • ible // 14.07.2019 à 11h33

        « Comme si « Taïwan » était un État reconnu par la France »

        Au fait, il y a combien de gens ici qui savent que si la Chine considère que l’île qu’elle appelle Taïwan lui appartient, c’est tout simplement parce qu’elle l’a accaparée, fin XVIIe, aux dépens de, et sans considération pour, les populations austronésiennes qui étaient là avant elle, en application ordinaire de la loi du plus fort ?

        Au fait, un état qui prétend régenter selon son bon vouloir la navigation dans des eaux internationales, ou qui « cherch[e] à s’approprier des eaux sous souveraineté vietnamienne, thaïlandaise, philippine ou japonaise », c’est un abominable impérialiste qui se doit d’être véhémentement dénoncé par tout criseux.fr qui se respecte, non ?

          +2

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        • septique // 14.07.2019 à 15h16

          Absolument. La politique de la Chine dans cette partie du monde relève de l’impérialisme et rien d’autre, la loi du plus fort. Mais ici tenter seulement d’oser dire ceci vous expose aux foudres de ceux pour qui la Chine et la Russie sont le modèle à suivre, l’Otan vilain….pas bon, méchant, pas gentil..

          Quand on parle d’article qui a semé la consternation…c’est un gage d’analyse équilibrée…

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          • subnihilo // 14.07.2019 à 18h20

            Qu’il est doux de constater qu’il existe encore sur ce blog des thuriféraires de l’OTAN et de la pensée occidentale. Malheureusement ces néocons en culottes courtes ne connaissent pas très bien l’histoire mondiale et surtout que la Chine (qui sait être très patiente) a un lourd passif et passé à régler avec toutes les puissances occidentales qui n’ont cessé de l’humilier pendant tout le XIXème siècle et une bonne partie du XXème (guerre de l’opium, contrats commerciaux léonins, politique de la canonnière, etc..). Aussi cet empire multimillénaire avance-t-il ses pions comme au jeu de go, sa spécialité, et espère dans l’avenir effacer ces camouflets que lui ont prodigués lesdites puissances par une reprise en main de sa zone d’influence.

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            • septique // 14.07.2019 à 19h25

              Comment pouvez-vous supposer que les gens qui n’ont pas votre opinion ne connaissent rien à l’histoire mondiale ?

              Ce qui est décrit dans cet article est exactement ce que fait la Chine dans cette région au détriment de TOUS ses voisins et cette information est aussi disponible ailleurs.
              Pour le jeu de go..la dernière fois Big Blue, un super calculateur de IBM a battu le champion du monde de go (qui n’est pas chinois) à plate couture…

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        • Fritz // 14.07.2019 à 16h06

          Au fait, il y a combien de gens ici qui savent que si la France considère que l’île qu’elle appelle Corse lui appartient, c’est tout simplement parce qu’elle l’a accaparée, fin XVIIIe, aux dépens de, et sans considération pour, les populations autochtones qui étaient là avant elle, en application ordinaire de la loi du plus fort ? Et en arguant d’un traité avec la république de Gênes ?

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        • weilan // 14.07.2019 à 17h08

          ible: Vous connaissez mal l’histoire de cette région. Au 17ème siècle les Ming ne montraient pas plus d’intérêt pour cette île que leurs prédécesseurs.
          Après une tentative de colonisation espagnole, ce sont finalement les Hollandais qui colonisèrent Taïwan.
          Afin d’exploiter l’île, ils encouragèrent une importante migration de Chinois du continent.
          Finalement, en 1662, Zhen Chonggong (alias Koxinga) expulsa les Hollandais de Formose sans pour autant bénéficier de la reconnaissance de l’empereur Ming.

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        • RGT // 14.07.2019 à 20h27

           » l’île qu’elle appelle Taïwan lui appartient, c’est tout simplement parce qu’elle l’a accaparée, fin XVIIe, aux dépens de… »

          Certains états « bénis » se sont accaparés des terres qui ne leur appartenaient pas, bien plus récemment, et de plus ont commis des génocides sur les populations autochtones…

          Certes la Chine n’est pas très propre dans le cas de Taïwan, mais n’oublions pas que cette île n’a PAS été restituée à ses anciens habitants mais que « l’indépendance » de cette île a été décrétée par Tchang Kaï-chek suite à la branlée qu’il s’est prise en Chine continentale par Mao…

          S’en est suivie une dictature sous « protectorat » US qui n’avait rien à envier à celle des communistes.

          Au début des années 90, je connaissais une étudiante taïwanaise qui n’avait qu’un seul désir, rester en France à tout prix pour ne pas retourner dans ce « temple de démocratie », la condition des femmes dans cette île étant franchement… féodale.
          Finalement elle a trouvé un prince charmant français (dont elle était réellement éprise, pas un mariage blanc) et a ainsi pu obtenir la nationalité française avec la bénédiction de sa famille…

          Peu de temps après j’ai effectué mon premier voyage professionnel (d’une très longue série) en Chine et j’ai été étonné de constater que les chinois continentaux n’étaient ni stressés, ni malheureux et que les femmes avaient un statut strictement équivalent à celui des hommes.

          Ça fait quand-même réfléchir.
          Certes la Chine est loin d’être le paradis, mais les habitants de ce pays vivent heureux et sont souriants..

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          • septique // 14.07.2019 à 23h03

            Tout va pour le mieux…c’est vrai..

            Les 6 et 7 mars 2015, neuf défenseurs des droits des femmes et pour l’égalité des genres, ont été arbitrairement arrêtés (pour plus d’informations, voir l’appel urgent de l’Observatoire du 13 mars). Cinq d’entre elles, à savoir Mlle. Li Tingting, aussi connue sous le pseudonyme de “Li Maizi”, manager du programme LGBT au centre Yirenping de Pékin, Mlle. Wu Rongrong, fondatrice et directrice exécutive du centre pour femmes Weizhiming d’Hangzhou, Mlle. Zheng Churan, aussi connue sous le pseudonyme de “Datu”, membre du centre Yirenping à Guangzhou, Mlle. Wei Tingting, directrice de l’organisation Ji’ande pour les droits des personnes LBGT à Pékin, et Mlle. Wang Man, coordinatrice du Global Call to Action Against Poverty (GCAP) basée à Pékin, restent à ce jour en détention dans la capitale, sans qu’aucun chef d’accusation n’est officiellement été retenu contre elles.

            C’est l’occasion de rappeler les inégalités grandissantes entre hommes et femmes, dans une Chine retrouvant ses valeurs patriarcales après la parenthèse égalitariste des années Mao, à l’époque du fameux slogan « Les femmes soutiennent la moitié du ciel  » et de la figure de « la fille de fer » des affiches maoïstes !

            https://lepetitjournal.com/shanghai/actualite/8-mars-chine-femme-journee

            On est loin de la parité : sur les 200 membres du Comité central du Parti moins de 5% sont des femmes.

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            • Serge WASTERLAIN // 14.07.2019 à 23h18

              Ici en France, après sept mois de manifestation, près de 25 éborgnés, 5 mains arrachées, plusieurs dizaines de gueule cassées, plusieurs centaines de condamnation à la prison ferme, plus de 2.000 ar…
              Bref, c’est pas mieux !

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        • là « cépaspareil » // 14.07.2019 à 21h27

          @ « ible » et « septique » . « …en application ordinaire de la loi du plus fort ? » ha ben si on commence à remonter quelques siècles avant, on n’est pas sorti, tiens remontons en 1780 ou à peu prés, et dénonçons l’impérialisme des futurs USA qui pratiquent un génocide sur quelques millions d’indiens…Haaaa on me dit que là « cépaspareil ». [modéré]

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        • Jean-François91 // 23.07.2019 à 11h31

          Certes, mais pas plus les « charmants » nationalistes de Tchang Kaï-chek (qui s’y sont repliés pour en faire un bastion occidental, avec le soutien géopolitique de …) que les groupes politiques taïwanais actuels ne se soucient des populations austronésiennes autochtones qui subsistent. Trois siècles plus tard, l’île est quasi-totalement sinisée et seul des groupes de citoyens défendent les droits culturels de la minorité autochtone (en tant qu’hexagonaux nous devrions connaître le phénomène…).
          En tout état de cause, il paraît difficile de faire à la seule République populaire de Chine le procès de la colonisation.

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      • Paul Atreide // 14.07.2019 à 11h57

        Je ne sais pas, mais il a une dent contre la chine visiblement, si j’en lis son dernier pamphlet au sujet des penseur chinois de l’école Xantia, ou Xintia, (mode de gouvernance) où je le trouvais bien acerbe et de mauvaise foi, surtout quand Zhao Tingyang a fait un livre en commun avec Regis Debray sur cette question où ils debattent (du ciel à la terre) . Je n’ai pas saisi le grief de Labervière, qui semble s’étonner et s’offusquer qu’ailleurs dans le monde les gens imagine et pensent des système politique différent du notre.

        Bref j’ignore que penser, autant sur les dossier du moyen orient il est irréprochable, mais dès qu’on parle de la chine, cette dernière semble encore plus coupable que quiconque d’exercer son influence.

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        • RGT // 14.07.2019 à 20h45

          Je ne connais pas les traditions ni la mentalité des habitants des autres pays de l’extrême orient, mais concernant la Chine, je peux vous garantir qu’ils ont un mode de pensée radicalement différent des occidentaux.

          Et ce mode de pensée n’est PAS influencé par le maoïsme, c’est réellement culturel.

          Quand vous allez en Chine vous avez réellement l’impression de débarquer sur une autre planète. Le dépaysement est total, particulièrement si on s’éloigne des mégapoles urbaines (Shanghai, Pékin).

          Avec une culture si différente de la notre, pourquoi les chinois devraient-ils se conformer à nos « idéaux » occidentaux?

          Malgré le matraquage politico-médiatique mondialiste que subissent les €uropéens depuis la fin de la seconde guerre mondiale on ne peut que constater que les cultures sont très différentes entre des états de petites dimensions et qui sont très proches.

          Et plus on s’éloigne de notre département de vie, plus les divergences sont importantes.
          Il suffit simplement d’observer les différences entre un méditerranéen et un auvergnat (~200 km à vol d’oiseau) et on s’aperçoit que les cultures sont déjà très différentes.
          Alors vouloir que les chinois aient la même culture et les mêmes modes de gouvernance que les occidentaux, c’est tout simplement DÉBILE.

          Le principal problème des occidentaux, c’est qu’ils sont tellement imbus de leur supériorité (bouffis de suffisance serait plus précis) qu’ils veulent à tout prix imposer aux autres peuples un mode de vie que les peuples occidentaux (pas les « élites ») n’apprécient même pas.

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  • , // 14.07.2019 à 10h44

    Doit-on penser qu’un second passage de cet article soit le moyen choisi pour le rendre moins atlantiste, ce qui me désole venant de Richard Labévière jusque là beaucoup plus objectif ?

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    • Séraphim // 15.07.2019 à 10h11

      Si c’est le calcul, il est pour le moins raté. On aurait pu espérer d’ailleurs, une petite correction ici ou là, des amendements. Non rien du tout. Les mêmes poncifs à contresens sur « la guerre hors-limites », ouvrage totalement détourné ici, ou sur « le droit de la France » à faire respecter les eaux « internationales »! Les mêmes cause produisant les mêmes effets, j’en profite pour rappeler que lors de ce passage dans le détroit de Taïwan, le Vendémiaire n’a pas appliqué le comportement et les usages en cours depuis des décennies, qui étaient d’avertir à l’avance, par une note diplomatique, du passage du navire. Cet avertissement ne valait pas soumission ou demande d’autorisation, mais était une politesse discrète permettant de sauver la face à toutes les parties, sans entrer dans des considérations théoriques interminables. La France ne l’a donc pas fait. Délibérément et consciemment. Bel et bien comme supplétif des USA. Et au mépris des conséquences diplomatiques et du peut-être lourd prix à payer commercialement et diplomatiquement. Confirmant les très courtes vues des Ministères de la Défense et des Affaires Etrangères (surtout très étrangères à Le Drian…)

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  • medmed // 14.07.2019 à 11h35

    Je pose une simple question. Que vont faire des navires de guerre français prés des cotes chinoises à 9000 km de la France ?
    Les navires de guerre Chinois croisent-ils régulièrement près de nos cotes françaises ?

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    • LBSSO // 14.07.2019 à 22h29

      La Vendémaire, victime collatérale des tensions americano-chinoises.

      Oui, les marines occidentales américaine , française et britannique n’ont plus le monopole du contrôle de la méditerranée.La marine hauturière chinoise est présente pour sécuriser ses lignes commerciales.

      Certains commentaires mélangent :
      – le fait que la Vendémiaire semble avoir agit comme des navires américains de catégorie supérieure l’ont fait lors des mois précédents.
      – la question de la libre circulation dans ce détroit.

      On peut s’étonner que la France se mette dans le sillage des destroyers lance-missiles américains tout en condamnant l’attitude chinoise dans les eaux internationales du Détroit. Non ?
      A noter: le porte-parole du ministère de la défense chinois a en effet accusé la marine française d’être entrée « illégalement dans les eaux chinoises », ce qui, s’agissant du Détroit de Taïwan où le passage est libre, est un abus de langage que Pékin n ‘a jamais employé avec Washington…

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      • Jean-François91 // 23.07.2019 à 11h38

        « un abus de langage que Pékin n ‘a jamais employé avec Washington… »
        Si elle se comporte parfois comme le petit chien du chef de l’OTAN, peut-on s’étonner que la France en soit traitée comme le maillon faible, le petit chien auquel on se permet à l’occasion de donner un coup de pied.
        On récolte ce qu’on sème.

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  • Duracuir // 14.07.2019 à 11h50

    En parlant de liberté de circulation maritime si chère à l’occident, ce qui est normal puisqu’il a bati sa domination mondiale sur la puissance de ses « 3 ponts » puis de ses cuirassés et enfin de ses porte-avions , que l’auteur nous parle un peu de l’arraisonnement du pétrolier transportant du pétrole Iranien dans les eaux internationales au large de Gibraltar par la marine britannique si soucieuse de la liberté de navigation.
    Quant à la prétendue politique de la force de la Russie(sous entendu, nous occidentaux civilisés ne connaissons que le droit) l’auteur m’aura offert mon fou rire du jour.
    A propos de la politique de « la force », l’auteur devrait demander alors aux Français de retirer leurs forces spéciales de Syrie où personne ne les a invitées. Qu’il demande à l’OTAN de supplier le pardon de la Serbie pour avoir bombarder ses forces en Krajina dés 95 et carrément leur pays pour soutenir les séparatistes kosovars un peu plus tard.
    Enfin, pour finir, j’invite les forces maritimes nucléaires russes et chinoises à venir croiser à la limite des eaux territoriales US au large de New-York, Anapolis, Houston, Cap Canaveral, Los Angeles, Frisco et Seattle. Juste pour rire.
    Et même Toulon juste pour voir. On verra si les si respecteux du droit maritime international US et Franchouille le prendra avec le sourire.
    L’auteur est bien comme les autres finalement.

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    • septique // 14.07.2019 à 14h58

      Il n’y a pas de marine nucléaire chinoise et la marine nucléaire russe se limite aux sous-marins, rien d’autres. La Chine n’a aucun sous-marin nucléaire d’attaque ou autres et aucun bâtiment de surface de ce type.

      Il n’y a aucun moyen nucléaire sur les bâteaux de surface russe ou chinois pas plus que les autres (y compris les américains).

        +1

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      • Duracuir // 14.07.2019 à 20h11

        Et bien alors les marine chinoises et russes, tout simplement.
        Le résultat sera le même.
        J’imagine bien une frégate lance-missile Russe à 12 nautiques(22 km) de Houston dans le golfe du Mexique et un porte-avion Russe à 12 nautiques de Los Angeles . Ou un sous-marin nucléaire(il y en a là) Russe ou Chinois faisant paisiblement des aller-retours en surface à la même distance de Toulon, jouissant paisiblement de leur droit à la circulation sur les mers du globe.

          +9

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        • lvzor // 15.07.2019 à 20h51

          Quand on se rappelle que les USA et leurs larbins s’offusquaient bruyamment il y a peu de ce que la Russie déploie des troupes …en Russie, après que l’OTAN en eût massé dans des pays limitrophes qui entretiennent l’illusion d’être suffisamment intéressants pour valoir d’être conquis…

            +4

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      • Rémy@B // 14.07.2019 à 21h06

        heu, j’ai pourtant lu quelque part que les russes
        avaient des brise-glaces nucléaires, me trompe-je?

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        • medmed // 14.07.2019 à 22h06

          Oui le Lénine est un bris-glace nucléaire.
          Les croiseurs (classe Kirov) sont me semble t-il à propulsion nucléaire. A venir dans les années 2025, les destroyers a propulsion nucléaire (classe Lider).

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          • septique // 14.07.2019 à 22h53

            Un brise-glace n’est pas un bateau militaire que je sache…

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            • medmed // 14.07.2019 à 23h42

              Les croiseurs Kirov étaient a propulsion nucléaire. Ce sont des navires de guerre, que je sache.
              Les navires de guerre a propulsion nucléaire existent aussi bien chez russes et les ricains. Et cela a commencé dans les années 50..

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    • Chris // 14.07.2019 à 15h05

      Et pour en rajouter, parlons de la « menace hybride » que la Chine a adoptée, constatant qu’appliquée par le bloc BOA, elle marchait si bien depuis les années 80-90 !
      Pourquoi se priver d’un outil de riposte qui, à l’évidence, fonctionne ?!

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  • septique // 14.07.2019 à 14h48

    La Chine construit au milieu de nulle part des îles artificielles pour étendre son domaine maritime au-dela de son espace reconnue actuellement (Mer de Chine du Sud).
    Une politique vivement dénoncée par tous les pays de la région qui a pour conséquence des incidents de plus en plus fréquents avec l’Indonésie, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie ou à tour de rôle on assiste à la destruction des flottes de pêche par les marines militaires.
    Il y a aussi d’autres raisons. La politique de pêche des flottes chinoises, déjà dénoncée pour la ravages qu’elle fait sur les côtes ouest de l’Afrique a dans le passé complètement dévastée l’espace maritime côtier de la Chine d’ou sa prétention à l’extension de celui-ci.

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    • Duracuir // 14.07.2019 à 20h14

      Les pays occidentaux ont profité de la ruée mondiale à partir du XVIIIe siècle pour planter leur drapeau sur n’importe quel ilot qui leur convient et où ils n’ont rien à faire. La Chine n’ayant pu, à l’époque, profiter de la curée, en quoi construire des iles artificielles est-il moins légitime que l’appropriation par la France d’iles comme les Kerguelen ou de millions de km² en polynésie? Ou l’appropriation des Bikinis par les USA(après expropriation des indigènes. Ou tous ces sortes de choses commises par les puissances Européennes et US?

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      • Jérôme // 15.07.2019 à 07h12

        Ben oui. Et la Chine aussi, en son temps, a profité du fait que d’autres ne l’avaient pas fait avant elle pour conquérir la Mongolie intérieure, le Turkestan oriental rebaptisé Xinjiang, le Tibet, une partie de la Mandchourie.

        Votre argument se démonte si facilement. La Chine est impérialiste. Dites le vous bien : la chute de l’empire américain, bienvenue en soi, ne débouchera pas sur un monde meilleur. Les chinois sont des américains 4,5 fois plus nombreux, plus intelligents, plus bosseurs, et sans le moindre vernis d’esprit démocratique et de scrupules.

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        • Duracuir // 15.07.2019 à 12h28

          Ai-je dit que la Chine était haaachement cooool ou l’Empire du bien? Nulle part. Alors ne me prêtez pas des opinions que je n’ai pas. Je me lève seulement contre les paille-poutre

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  • Alain // 14.07.2019 à 15h35

    Taïwan n’a jamais proclamé son indépendance, donc aux yeux de tous – y compris d’elle-même – elle reste en droit une province chinoise. Depuis 1949 deux gouvernements revendiquent représenter la Chine, celui de Pékin et celui de Formose; jusqu’à la reconnaissance du gouvernement de Pékin par Nixon, c’était d’ailleurs le gouvernement de Formose qui siégeait à l’ONU.

    Puisqu’on est féru de droit international – à éclipse car la présence militaire française en Syrie est bien totalement illégale aux yeux du droit international – le détroit de Formose est-il international étant donné qu’il sépare deux territoires chinois?

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    • Séraphim // 16.07.2019 à 04h33

      Les eaux internationales ou « haute mer » commencent à 370kms des côtes. Le détroit de Taïwan fait 130 kms au point le plus étroit. CQFD.
      Il faudrait que Taïwan fût un pays indépendant reconnu comme tel pour que la ligne de partage passât au juste milieu des 130kms.

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  • Myrkur34 // 14.07.2019 à 16h03

    Taïwan c’est juste un peu plus gros que Hong Kong et ils veulent juste qu’on en s’occupent plus de leurs affaires. Personne n’aime les diktats du voisin proche.
    Par leurs comportements avec leur horizon proche, la Chine montre le même visage que les USA, tout pour moi et fourches caudines pour les autres.

      +2

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  • Jacques // 14.07.2019 à 19h36

    Taiwan n’est pas un Etat ! La preuve : ce territoire ne dispose pas d’un siège à l’ONU.

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    • iMike // 14.07.2019 à 21h31

      Taïwan à des frontières, un gouvernement démocratiquement élu, bat sa monnaie et décide de ses lois, c’est donc bien un pays.

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  • claudius // 14.07.2019 à 19h50

    chaque jour les mers cotieres de la France sont traversees par des bâtiments etrangers voir russe (donc suspect)ils sont accompagnes par des bâtiments de grande bretagne de France etc,,,alors que dire de cette fregatte françraise dans les eaux de la mer de chine sinon un air de « je suis chez moi »

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  • là « cépaspareil » // 14.07.2019 à 21h36

    en réalité la France est aller participer aux provocations US en passant là sans prévenir, un peu pour aider les US à faire monter la tension, aprés tout nous faisons partie de l’OTAN, non? Il faut aussi savoir mettre la main à la pate quand l’oncle sam tape du pied droit, certes on a aidé en Syrie, mais on a toujours l’intervention contre la guerre d’Irak à se faire pardonner…[modéré]

      +7

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