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15.septembre.201915.9.2019 // Les Crises

2019 Dernier été avant une nouvelle crise éonomique globale ! Par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 26-08-2019

Le mois de juillet 2019 aura été le plus chaud que l’on ait enregistré depuis plusieurs décennies. Les neiges n’ont d’éternelles que le nom. Bien que plus clément sur le plan météorologique, le mois d’août nous apporte quelques surprises diplomatiques – dont les prémisses se situent dans les mois et semaines précédentes – qui sont loin d’être réjouissantes pour l’avenir de la planète. Escalade des tensions entre les États-Unis et la Chine, entre les États-Unis et l’Iran, contestation à Hongkong pouvant conduire à une intervention musclée de Pékin pour mater les « terroristes », réouverture de l’abcès de fixation du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan après le dangereux « coup de maître » de Narendra Modi1, crispations croissantes entre la Corée du Sud et la Corée du Nord qui se livre à de très réguliers tirs de projectiles2, incertitudes au Soudan, chaos incontrôlable en Libye et au Yémen, Union européenne paralysée par les avatars d’un interminable « Brexit », relance de la course aux armements entre les Grands (Chine, États-Unis, Russie)… On l’aura compris, les sujets de perplexité et d’inquiétude ne manquent pas. Tous sujets dont les médias nous informent alimentent avec une certaine régularité si tant est que quelques faits divers (canicule, inondations, disparition d’un randonneur français en Italie, intervention de chirurgie esthétique suivie d’une luxation de l’épaule de la première Dame de France…) ne viennent faire la une de nos gazettes. Plus graves encore nous semblent être tous les signaux faibles de nature économique, financière et monétaire qui pourraient être les mauvais augures annonciateurs d’un ralentissement économique mondial durable, d’une crise monétaire, d’inquiétants affolements sur les marchés financiers…

La succession constante de ces évènements ne pourrait-elle pas déboucher sur une crise d’une plus grande ampleur ? Ne serait-elle pas révélatrice de craquements assourdissants du monde ? Ne serait-elle pas significatrice d’une décomposition accélérée du monde d’hier ? Comme le souligne le site mediapart dans une analyse très pertinente : « Il y a des signes qui ne trompent pas » 3. En nous inspirant de cette démarche, nous allons tenter de présenter les principaux actes de ce drame qui se joue dans une indifférence presque totale de notre clergé médiatique adepte du nivellement de l’information par le bas. Donald Trump décide de se lancer dans une véritable croisade contre l’inondation de produits chinois sur le sol américain en imposant de les taxer fortement pour rééquilibrer sa balance commerciale et mettre au pas, voir mettre à genoux, le géant économique Xi Jinping qui développe lentement mais sûrement sa toile avec ses « nouvelles routes de la soie ». Mais, l’Empire du milieu ne s’en laisse pas compter, utilisant les armes qui lui sont favorables pour contrer la guerre américaine. Une fois de plus, la très vocale Union européenne semble incapable de prendre conscience de la gravité de la situation, de se concerter sur les mesures idoines au risque d’être balayée par une tempête d’une rare violence qui se prépare.

DONALD TRUMP LANCE LA GUERRE COMMERCIALE AVEC LA CHINE

Dans toute guerre (militaire, commerciale, diplomatique, culturelle, médiatique…) dans laquelle on se lance, il faut toujours prendre garde que le remède ne soit pas pire que le mal que l’on veut soigner. Et, c’est bien ce qui semble être le cas après la taxation par les États-Unis des produits importés de Chine. Les premiers effets maléfiques sur l’économie américaine ne tardent pas à se faire sentir même si Donald Trump fait tout pour tenter de le dissimuler pour masquer la face noire de son bilan économique à quelques mois de la présidentielle.

La taxation des produits chinois importés aux États-Unis

Au nom de la défense des intérêts bien compris des États-Unis (« America First »), Donald Trump décide de se lancer dans une guerre commerciale sans merci avec la Chine accusée de dépouiller l’Amérique de son industrie, de ses secrets, de ses emplois. Il en est ainsi décidé : Pékin doit être sévèrement puni de tous ses méfaits. La meilleure arme consiste, selon le 45ème président des États-Unis, à appuyer où cela fait le plus mal. Il décide d’imposer d’importants droits de douane à l’importation des produits chinois qui inondent un marché américain qui n’en peut mais en dépit d’un protectionnisme bien présent et d’un droit extraterritorial très protecteur. Au passage, rappelons que Donald Trump utilise (menace d’utiliser) la même méthode avec les produits européens tels l’acier en vue de rééquilibrer ses échanges avec notre continent. C’est surtout l’Allemagne et ses exportations d’automobiles qui est visée. Pour sa part, la France envisage de taxer les activités des GAFA sur son sol. Donald Trump réagit par un tweet vengeur menaçant de taxer les importations de vins français et qualifiant la décision d’Emmanuel Macron de « stupidité ». Pour en revenir à la relation sino-américaine et pour être tout à fait objectif, n’oublions pas que Donald Trump joue en même temps du bâton (la multiplication des droits de douane à l’importation des produits chinois) et de la carotte (la poursuite d’une négociation bilatérale destinée à trouver une solution « diplomatique » au problème). Mais, il est toujours difficile de faire marche arrière surtout lorsque votre adversaire ne manque pas de ressources pour vous faire comprendre les multiples inconvénients que vous pouvez subir de votre démarche peu ou mal pensée.

Le retour de bâton chinois sur le consommateur américain

À y regarder de plus près, quelques économistes américains distingués soulignent de plus en plus souvent que cette guerre ne tournerait pas nécessairement à l’avantage de l’Amérique. Elle serait plutôt dévastatrice pour l’économie américaine. Les résultats de la politique de Donald Trump seraient plus que problématiques en matière de rééquilibrage commercial. Dans un récent article publié dans le New York Times, l’économiste Paul Krugman reprenait tous les chiffres de cette guerre commerciale lancée contre Pékin depuis un an. Ses conclusions sont implacables : « La guerre commerciale ne marche pas. Elle ne conduit pas aux résultats escomptés par Trump. » À l’appui de sa démonstration, Paul Krugman donne des chiffres qui donnent froid dans le dos : le déficit commercial avec la Chine augmente au lieu de baisser ; les débouchés américains, notamment pour les produits agricoles, se réduisent ; les entreprises n’ont pas ramené leurs activités aux États-Unis mais les ont déplacées vers d’autres pays comme le Vietnam ; et ce sont les consommateurs américains qui finalement doivent payer le prix des augmentations des tarifs douaniers imposés aux importations chinoises. 100 milliards de dollars seraient ainsi prélevés chaque année sur le budget des ménages américains, selon ses estimations. Ayant créé un problème, il faut tenter d’y trouver une solution de très court terme, prochaines élections présidentielles américaines obligent. D’où les pressions sur la Banque centrale américaine pour qu’elle renoue avec une politique monétaire non conventionnelle. Abaisser les taux dans une économie où tous les ménages empruntent à taux variable, c’est donner une bouffée d’oxygène immédiate aux consommateurs, leur donner le sentiment qu’ils regagnent du pouvoir d’achat. Déverser à nouveau des milliards, c’est soutenir un système financier et des marchés dopés à l’argent gratuit, c’est créer une apparence de richesse censée soutenir l’économie. Rien ne prouve que les remèdes déjà utilisés maintes fois par la FED auront cette fois les mêmes effets4. Car ils sont devenus en partie la cause des malaises et des tensions actuelles. Mais ce n’est pas la préoccupation de Donald Trump : l’important est de donner l’illusion du succès de sa politique, d’une économie prospère. Au moins le temps d’une campagne électorale. La ficelle est un peu grosse mais elle fonctionne bien dans toutes les démocraties avares de bobards… nous dit-on.

Mais, cette manœuvre américaine avait fait l’impasse sur la capacité de réaction rapide de Xi Jinping qui dispose de plus d’un tour dans son sac pour enfoncer une grosse épine dans le pied de l’Oncle Donald.

XI JINPING RÉAGIT PAR LA GUERRE DES MONNAIES

Les autorités chinoises ont décidé de déporter le problème du terrain commercial au terrain monétaire sur lequel il se sent plus assuré, créant ainsi un mouvement de panique sur les marchés financiers occidentaux et laissant le président américain dans une position inconfortable (pour être honnête, nous reprenons intégralement les éléments d’analyse du site mediapart, n’ayant pas une connaissance suffisamment fine des questions monétaires pures).

Le déplacement du problème par la Chine sur le terrain monétaire

Après plusieurs mois de réflexion, le gouvernement chinois a décidé de changer d’attitude. Il ne cherche plus, comme il y a un an quand Donald Trump a pris ses premières sanctions douanières, à temporiser, à rappeler son attachement aux traités internationaux, à l’ordre international. Il est désormais décidé à défendre ce qu’il considère comme ses droits et ses ambitions, même s’il lui faut en payer un prix élevé. Le monde a pris la mesure de ce durcissement le 5 août 2019. Ce jour-là, le président Xi Jinping a annoncé sa riposte, en représailles aux nouvelles hausses douanières annoncées par les États-Unis. Non seulement la Chine ne reprendrait pas ses achats de soja américain, comme elle l’avait fait miroiter dans les négociations, mais elle laissait filer sa monnaie, permettant au yuan de passer pour la première fois sous le seuil symbolique de 1 dollar pour 7 yuans. Contrairement à la plupart des pays, la Chine garde un contrôle étroit de sa monnaie : elle encadre les fluctuations du yuan dans un couloir de 2 %, autour d’un cours pivot. Malgré le ralentissement de l’économie chinoise depuis plus d’un an et les sanctions américaines, les autorités de Pékin ont veillé pendant tout ce temps à ne pas laisser tomber la valeur de la monnaie, afin de ne pas être accusées de manipuler leur monnaie en vue de soutenir leurs exportations et d’effacer les sanctions douanières américaines. Le yuan a perdu 10 % de sa valeur par rapport au dollar l’an dernier. Pour certains économistes et même le FMI, il aurait pu chuter beaucoup plus, compte tenu de la situation économique de la Chine. Voir les autorités chinoises autoriser la monnaie à passer au-dessus des 7 yuans, considérés comme la ligne magique par les marchés, et même fixer ironiquement par la suite le nouveau cours pivot à 7,0001 yuans pour un dollar, ne peut être lu que comme un signe politique. Pékin ne s’en cache même pas d’ailleurs. Dans un communiqué, la Banque centrale de Chine a expliqué que la chute du yuan était « due aux effets des mesures unilatérales et protectionnistes [américaines – ndlr] et aux prévisions à la suite des annonces tarifaires contre la Chine ». « Ça s’appelle de la manipulation monétaire », s’est emporté Donald Trump, avant de s’en prendre à nouveau à la FED. Dans la minute, tous les marchés ont commencé à dégringoler, s’alarmant de l’escalade des tensions entre La Chine et les États-Unis. « Les représailles de Pékin sont massives ; sur une échelle de 1 à 10, elles sont à 11. […] les mesures prises par Pékin ciblent directement la Maison blanche et semblent conçues pour avoir un impact politique maximum », dit Chris Krueger, responsable à l’institut de recherche Cowen. Où tout cela va-t-il nous conduire ? Nous ne possédons pas le début d’une réponse à cette question aussi monétaire que géopolitique. Mais le moins que l’on puisse dire est que toute cette imprévisibilité rend les marchés nerveux et la situation globale particulièrement volatile.

La très grande volatilité de la situation

Quand les financiers brusquement redécouvrent l’attrait de l’or, quand ils sont prêts à perdre de l’argent pour le mettre dans des placements jugés sûrs, quand ils commencent à s’inquiéter de la liquidité sur les marchés, c’est que la mécanique financière est en train de se dérégler, que la peur est en train de gagner. Depuis le début du mois d’août, le spectre d’une nouvelle crise est revenu planer. Des secousses de plus en plus fortes, de plus en plus fréquentes saisissent les marchés. Mercredi 14 août, Wall Street a connu sa plus forte chute depuis le début de l’année : – 3 % en une séance. Dix jours auparavant, le marché financier américain avait connu une baisse à peu près comparable, avant de se reprendre un peu. Wall Street le 14 août. Les signes de dérèglement les plus patents sont sur les marchés obligataires. Leur univers désormais est celui des taux négatifs, où l’argent ne vaut plus rien, où des banques font payer les déposants pour garder leurs avoirs. Mercredi, les derniers points de résistance se sont effondrés : les courbes des taux des obligations américaines et britanniques sont désormais inversées ; emprunter de l’argent à dix ans coûte moins cher qu’emprunter à deux ans.

Cette inversion des courbes, qui n’est pas intervenue depuis 2007, est analysée comme un chat noir par le monde financier. Beaucoup y voient les signes annonciateurs d’une récession imminente. Brusquement, les financiers prennent en compte des informations, à l’œuvre pourtant parfois depuis des mois, mais qu’ils avaient minimisées, négligées, voire superbement ignorées. La récession qui menace l’Allemagne et toute la zone euro, l’essoufflement de la croissance américaine, l’escalade des tensions entre la Chine et les États-Unis, le ralentissement chinois, le conflit à Hong Kong, le Brexit, l’Argentine…

Tout devient source d’inquiétude et d’alarme. Alors que les craquements du monde deviennent assourdissants, des flots de capitaux vont déjà se cacher dans les lieux censés être les plus sûrs. L’once d’or est ainsi revenue au-dessus de la barre des 1 500 dollars pour la première fois depuis 2013. Les signatures jugées sûres, comme celles de l’Allemagne, de la Suisse, de la Suède, de la France, sont recherchées, quel qu’en soit le prix. Toutes les obligations d’État allemandes et suisses, même au-delà de 30 ans, ont des taux négatifs.

En d’autres termes, pour garder leurs avoirs en lieu sûr, les investisseurs acceptent de perdre de l’argent. La totalité des titres offrant des taux négatifs dans le monde est estimée désormais à 15 000 milliards de dollars. « Pour l’instant, certains investisseurs restent encore sur la piste de danse, puisque l’orchestre joue encore. Mais ils se tiennent près de l’issue de secours, au cas où la musique s’arrêterait brutalement », écrivait il y a quelques jours un des chroniqueurs du Financial Times, résumant l’état d’esprit ambiant. Et la musique risque de s’arrêter brutalement.

Quand ? Comment ? Pourquoi ? Les analystes et les économistes avancent des hypothèses. Chacun a ses explications ou ses obsessions du moment : la Chine, le Brexit, Donald Trump, l’endettement privé. Mais tous dressent finalement un même constat : le système actuel est à bout de souffle. L’addition de la crise non résolue de 2008, faute d’avoir voulu tirer les leçons des échecs qui l’avaient provoquée, et des remèdes qui y ont été apportés avec une débauche d’argent gratuit déversé dans le système financier par les banques centrales a contribué à créer une instabilité5, des déformations économiques et des niveaux d’inégalité ingérables, sans parler des problèmes environnementaux. Le moindre grain de sable peut gripper la machine, la moindre étincelle mettre le feu aux poudres. Le moindre tweet, surtout.

L’EUROPE VOIT PASSER LES TRAINS SANS RÉAGIR

Dans un monde aussi interdépendant et aussi imbriqué qu’est celui dans lequel nous évoluons, la guerre commerciale lancée par Donald Trump contre la Chine ne pouvait pas rester très longtemps circonscrite aux seuls deux protagonistes de cette farce. Par l’Allemagne, elle s’introduit subrepticement en Europe qui n’en peut mais. Le machin fonctionne en mode vacances d’été et il est toujours difficile de l’extraire de sa torpeur et de son inertie naturelle.

L’Allemagne première victime collatérale du choc commercial sino-américain

Qu’adviendra-t-il si, en cas de crise, le gouvernement chinois n’est plus d’accord pour aider à stabiliser le système économique et financier mondial ? Des économistes assurent que, malgré tout, Xi Jinping n’est pas prêt à tirer un trait sur une politique de soft power, mise en œuvre après le massacre de Tian’anmen, qui lui a été profitable. La façon dont Xi Jinping va gérer la question de Hong Kong dans les jours, voire dans les heures qui viennent dira ce qu’il en est. Une des victimes collatérales manifestes de cette escalade des tensions entre la Chine et les États-Unis est l’Europe (l’Union européenne dans le cas d’espèce). Et elle risque sans doute d’être un des terrains d’affrontement privilégiés entre les deux superpuissances à l’avenir. L’Allemagne, première puissance économique du continent, est la première atteinte. Son modèle mercantiliste, reposant sur des excédents commerciaux hors norme et leur recyclage financier à Wall Street, est touché au cœur depuis la montée des tensions commerciales mondiales. Elle voit des marchés se fermer, des débouchés disparaître.

La Chine, qui était son premier client, est en passe de devenir son premier concurrent. De plus, la spécialisation de son économie, bâtie sur l’industrie automobile, est remise en cause, au fur et à mesure que les questions environnementales deviennent de plus en plus préoccupantes. Au deuxième trimestre, l’Allemagne a enregistré une baisse de 0, 2 % de son activité économique. Pour de nombreux observateurs, Berlin n’échappera pas à une récession cette année. La contraction de l’économie allemande a déjà entraîné un ralentissement dans ses principaux pays sous-traitants (Hongrie, Pologne, Tchéquie). Mais elle risque aussi d’emmener avec elle toute la zone euro, qui ne s’est toujours pas relevée de la crise de 2008. Pourtant, rien ne bouge.

L’Allemagne a ainsi répété ces derniers jours qu’elle se refusait à renoncer à sa règle d’or de l’équilibre budgétaire, comme ne cessent de le lui suggérer de nombreux économistes, afin d’adopter des mesures contracycliques susceptibles de soutenir son économie et celle de l’Europe. Est-ce véritablement une surprise compte tenu de ce que nous savons du fonctionnement habituel de l’Union européenne, experte en procédure mais nulle en stratégie et en anticipation des lendemains difficiles.

L’Union européenne entraînée dans la tourmente demeure encore inerte

Alors, une nouvelle fois, la Banque centrale européenne est montée au créneau. Inquiète des risques grandissants dans le système financier mondial, elle a fait savoir de façon tout à fait inhabituelle le 15 août 2019 qu’elle était prête à prendre des mesures de soutien hors norme pour venir en aide à l’économie européenne dès le début septembre. « Il est important que nous élaborions un train de mesures important et percutant en septembre. Lorsque vous travaillez avec les marchés financiers, il est souvent préférable de tirer plus fort plutôt qu’en dessous, et de disposer d’un ensemble très solide de mesures politiques, plutôt que de bricoler », a déclaré Olli Rehn, membre du conseil de la BCE en tant que gouverneur de la Banque centrale de Finlande. Alors que les taux directeurs de la BCE sont déjà négatifs, que l’institution monétaire a racheté des tombereaux de titres obligataires ces dernières années pour 2 600 milliards d’euros, beaucoup se demandent de quelles armes dispose encore la Banque centrale européenne pour reprendre sa politique de soutien monétaire. Ceci ressemble étrangement à un cataplasme sur une jambe de bois. A-t-on convoqué le moindre sommet européen extraordinaire des chefs d’état et de gouvernement de la zone euro ? Que nenni ! Nos dirigeants, en particulier Jupiter, peaufinent leur bronzage et préparent l’acte II du quinquennat qui ne se présentent pas sous les meilleurs auspices. Tels sont les éléments importants dans le monde de la communication, du court-termisme et du buzz continu.

On l’aura constaté, tout ceci n’a rien de très réjouissant. Comme souvent, nos dirigeants pratiquent avec un art consommé la politique du chien crevé au fil de l’eau, ne voulant pas tirer toutes les leçons de la crise financière de 2008. Face aux risques de récession, l’administration Trump hésite6.

« Périodiquement déçue mais toujours solvable est l’Espérance »7. La parenthèse de la mondialisation « heureuse », telle que nous la connaissons depuis 30 ans, depuis la chute du mur de Berlin, n’est-elle pas en train de se refermer. Une certaine « démondialisation », n’a-t-elle pas déjà commencé, sans que l’on puisse savoir à ce stade quelle forme prendra la suite. C’est face à cette décomposition accélérée de l’ordre ancien, du monde d’hier que les responsables du G7 (États-Unis, Allemagne, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, la Russie ayant été exclue de ce cénacle depuis l’invasion de la Crimée) vont se retrouver à Biarritz du 24 au 26 août 2019 dans une ville assiégée par les altermondialistes dont la voie se fait plus audible au fil du temps (Cf. polémique autour de la conclusion du CETA ou de l’accord conclu par l’Union européenne avec les États du Mercosur).

Cette importante rencontre internationale, comme tant d’autres auparavant et bien d’autres à l’avenir, risque de n’aboutir qu’à des déclarations de circonstance tant les divisions entre ses membres sont importantes. Comme à leur habitude, les responsables politiques, incapables de tirer la moindre leçon de leurs échecs passés, seront tentés de dire qu’il est urgent d’attendre.

Comme à leur habitude, ils n’imagineront pas adopter d’autre approche, tant leurs traités, leurs politiques, les principes idéologiques qui les sous-tendent, leur semblent des chefs d’œuvre indépassables. Au risque du monde…8 L’été 2019 ne serait-il pas le prélude d’une crise économique mondiale ?

Guillaume Berlat
26 août 2019

1 Guillaume Delacroix, Inde : le dangereux coup de maître de Narendra Modi au Cachemire, Le Monde, 18-19 août 2019, p. 27.
2 Philippe Mesmer, La Corée du Nord rejette tout dialogue avec le Sud, Le Monde, 18-19 août 2019, p. 4.
3 Martine Orange, Economie, marchés, monnaies : ce mois d’août où le monde change sous nos yeux, www.prochetmoyen-orient.ch , 18 août 2019.
4 Arnaud Leparmentier, La FED prise au piège de Donald Trump, Le Monde, 21 août 2019, p. 11.
5 Philippe Jacqué, Les dividendes versés dans le monde atteignent un nombre record, Le Monde, 21 août 2019, p. 11.
6 Gilles Paris, Face aux risques de récession, l’administration Trump hésite, Le Monde, 22 août 2019, p .10.
7 Régis Debray, L’Europe fantôme, Gallimard, 2019, p. 2.
8 Martine Orange, précitée.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 26-08-2019

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Commentaire recommandé

Duracuir // 15.09.2019 à 08h09

Article méritoire mais dont on sort sans avoir rien appris ni découvert un éclairage lumineux.
Décevant.
J’aurai préféré que Berlat nous parle, au contraire, des signes encourageants qui ne manquent pas, même si c’est en creux;
1) le retour de la diplomatie Française et le retournement Français vis à vis de la Russie.
2) Bolton a été viré. Je répète, Bolton a été viré.
3) commencement de début de détente ukraino-russe
4) refroidissement de la crise irano-usa
5) sang froid des Chinois à Hong-Kong
6)enfin une vraie volonté politique pour le Brexit dont le délire sans fin bloque toute l’UE
7)sang froid remarquable sur le front cashmiri
et franchement le « haaaa mon dieu, on va tous mourir de la peste et du choléra », ça commence à être lassant.
Dans les années 80 déjà, le Diplo, chaque semaine nous disait que d’une manière imminente, les USA allaient s’effondrer et tout le système économique mondial avec…

48 réactions et commentaires

  • Crapaud Rouge // 15.09.2019 à 07h34

    Je ne savais pas que Corée du Nord et du Sud étaient de nouveau en froid. Que s’est-il passé ? Quelqu’un pour m’éclairer rapidos d’un petit lien ? Merci d’avance.

      +4

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  • Duracuir // 15.09.2019 à 08h09

    Article méritoire mais dont on sort sans avoir rien appris ni découvert un éclairage lumineux.
    Décevant.
    J’aurai préféré que Berlat nous parle, au contraire, des signes encourageants qui ne manquent pas, même si c’est en creux;
    1) le retour de la diplomatie Française et le retournement Français vis à vis de la Russie.
    2) Bolton a été viré. Je répète, Bolton a été viré.
    3) commencement de début de détente ukraino-russe
    4) refroidissement de la crise irano-usa
    5) sang froid des Chinois à Hong-Kong
    6)enfin une vraie volonté politique pour le Brexit dont le délire sans fin bloque toute l’UE
    7)sang froid remarquable sur le front cashmiri
    et franchement le « haaaa mon dieu, on va tous mourir de la peste et du choléra », ça commence à être lassant.
    Dans les années 80 déjà, le Diplo, chaque semaine nous disait que d’une manière imminente, les USA allaient s’effondrer et tout le système économique mondial avec…

      +53

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    • Duracuir // 15.09.2019 à 08h34

      J’oubliais, dans la liste non exhaustive des nouvelles porteuses d’espoir:
      MBS a perdu la guerre au Yemen. Abandonné par les EAU, maintenant, c’est lui qui subit la pression Houthi par drone interposé. La fin du massacre en vue?
      Israel s’est dégonflé après une attaque de représailles en bonne et due forme du Hezbollah. Et alors? fini la Tsahal invincible? Juste bonne à massacrer des civils désarmés? pardon, lourdement armés de lance-pierres.
      En France, on enferme enfin les politiciens pourris. Pourvu que ce soit seulement un début et pas juste un bouc émissaire.

        +28

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      • S // 15.09.2019 à 12h49

        Le politicien que vous évoquez ne serait-il pas plutôt un leurre qu’un bouc émissaire ?. La justice est très zélée ces derniers jours, ne trouvez-vous pas ? Pourquoi s’intéresse-t-elle tant, par exemple, à Bayrou et Sarnez qu’elle laissait tranquilles depuis 2 ans, pourquoi Ferrand est-il mis en examen ? ( vous voyez bien, la justice n’est pas aux ordres )
        C’est donc une justice indépendante qui va juger jeudi prochain Mélenchon qui risque de 1 à 3 ans de prison selon que l’on retient le chef d’accusation d’outrage ou de violences ( un policier présent a été tellement traumatisé par l’attitude de Mélenchon qu’il a eu 7 jours d’arrêt de travail …).

          +23

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        • Tête2Boeuf // 15.09.2019 à 21h17

          Oh! c’est dingue un policier traumatisé! Une petite nature probablement.La France est devenue au fil des temps un territoire insolite.Les gaulois de souche ont véritablement du souci à se faire quant à leur avenir.

            +5

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        • Yannick // 15.09.2019 à 23h48

          Un procès politique contre Mélenchon ? Mais non voyons !
          Le procureur qui a perquisitionné chez Mélenchon a été voir le juge Moro au Brésil (le type qui a embastillé Lula sans preuve, devenu depuis ministre de la justice de Bolsonaro en remerciement)…
          C’est juste tellement énorme…

            +18

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      • Chris // 15.09.2019 à 18h58

        Israël ne s’est pas dégonflé à cause du Hezbollah (quoique, en addition…), mais à cause de la mise en garde de Poutine qu’il était venu voir pour consolider sa stature électorale :
        https://www.zerohedge.com/geopolitical/israeli-attacks-syria-halted-after-russia-threatened-shoot-down-jets-report
        Désormais, tout avion bombardant la Syrie serait abattu par les chasseurs russes ou les S-400. Poutine est même allé, fait nouveau, jusqu’à condamner « l’agression israélienne au Liban » (l’incident du drone la semaine dernière) et a prévenu son interlocuteur de se garder de renouveler la chose.

          +11

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    • Monsipoli // 15.09.2019 à 08h52

      « Dans les années 80 déjà, le Diplo, chaque semaine nous disait que d’une manière imminente, les USA allaient s’effondrer et tout le système économique mondial avec… »

      « Allaient s’effondrer », dites-vous. Cet effondrement n’est pas à venir, il est déjà là. Il faut être aveugle pour ne pas le voir, ou obstinément convaincu des bienfaits du libéralisme, ces deux postures n’étant nullement incompatibles.
      Quand une gigantesque part des richesses est concentrée entre quelques mains tandis que toutes les autres se tendent pour en réclamer leur juste dû et qu’on les ignore, oui l’effondrement est déjà en cours. N’imaginez pas qu’il soit spectaculaire dans ses premiers temps, tout est fait pour en réduire le bruit.

        +48

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      • Monsipoli // 15.09.2019 à 08h54

        … suite ci-dessus :

        Cela ne signifie rien d’autre que d’aucuns s’affairant à son maquillage en sont parfaitement conscients. Un libéralisme triomphant claironnerait son efficience, il ne vous aura pas échappé qu’il semble beaucoup moins fanfaron ces derniers temps et ses derniers soubresauts indiquent sa fin probable – l’histoire de quelques années, tout au plus. Fin probable et souhaitable, l’effondrement dont nous parlons est celui de ce système inique à bout de souffle, nous aurons à en payer les pots cassés mais la situation nous obligera à la créativité, tout n’est pas négatif dans ce bourbier dont il faut se débarrasser une bonne fois pour toutes. Et promouvoir un nouveau paradigme radicalement opposé à cette parenthèse mortifère qu’aura été cette idéologie prédatrice. Nous, nous ne nous effondrerons pas, nous sommes plus intelligents que cette bande d’abrutis. Ce n’est pas difficile de faire mieux, ils ont tout faux.

          +21

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        • Je me marre // 15.09.2019 à 10h46

          Le système capitaliste n’est-il pas le meilleur à l’exclusion de tous les autres? Impérialisme, soumissions des singes humains, concentrations des richesses, crises économiques, guerres… le tout assuré encore et encore…
          Je me marre…

            +5

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          • Dominique Gagnot // 16.09.2019 à 07h56

            (je me marre, je rebondis sur votre ironie) :
            à l’exclusion de tous les autres … sauf peut être au moins un qui jamais n’a été mis en œuvre :
            « Il est un fait passé sous silence que les puissants tirent leur pouvoir de la propriété des ressources essentielles. Celui qui tient la gourde dispose d’un pouvoir absolu sur ceux qui ont soif…
            Une réelle démocratie supposerait que la collectivité en soit propriétaire car ils perdraient ainsi leur domination et, nous montrons comment dans ce livre, nous serions enfin libres de les gérer afin de restaurer la planète et sauver ses habitants dans un système qui, par ailleurs, peut être libéral.
            Cette hypothèse détonante semble insensée tant nous sommes conditionnés. Et pourtant… »
            Voir ceci : http://bit.ly/capitalisme

              +6

            Alerter
    • jon // 15.09.2019 à 09h32

      c’est exactement ce que je pensais à la lecture des premières lignes de l’article. Les médias y compris indépendants sont désormais encore plus anxiogènes (par moment) que les médias mainstream. cela devient lassant en fait, qu’on parle de choses positives ferait le plus grand bien aux gens. Désormais le moindre fait divers est monté en épingle pour faire pleurer dans les chaumières pendant 15 jours. cela fait 3 ou 4 ans, peut être même plus, que les « économistes » annoncent tous les ans une crise sans précédent qui nous fera retourner à l’âge de pierre… planche à billet etc … O.Delamarche est dans ce genre quand on l’écoute on se demande pourquoi on s’ennuie à aller bosser car tout va disparaitre demain.

        +14

      Alerter
    • Pascalou // 15.09.2019 à 09h35

      Concernant les signes encourageants certains n’avaient pas encore eu lieu le 26 août….(bolton très récent par exemple)

        +8

      Alerter
    • obermeyer // 15.09.2019 à 09h49

      Je vous trouve bien optimiste, pour moi , l’article de Berlat est encore en dessous de la réalité . Depuis la rédaction de cet article , de nombreux éléments vont bien dans le sens d’un effondrement économique , d’un prolongement de la crise qui continuera de dégrader nos niveaux de vie .
      1) retournement français vis à vis de la Russie : mais pas de levée des sanctions , et toujours à la botte US sur les questions géopolitiques.
      2) Bolton viré , il reste Pompéo , ancien dirlo de la CIA connu pour être un faucon pro israelien .
      3) Détente ukraino- russe : effectivement , échange de prisonniers , mais aucun début d’application des accords de Minsk .
      4) Iran – USA , où les USA ont compris qu’ils ne peuvent entamer un gros conflit dans le coin sans ruiner l’économie mondiale . Les drones Houtis viennent de bombarder les champs pétroliers saoudiens , la production de ce pays divisée par deux .
      5 et 7 ) Ok . sang froid des deux côtés , mais les tensions restent très élevées .
      6) Brexit : l’histoire est loin d’être résolue , les oligarchies anglo saxonnes feront tout pour saboter la décision populaire , comme en France le vote de 2005 .
      Les équilibres mondiaux basculent peu à peu , la prééminence US s’étiole au bénéfice d’une Asie en construction rapide , les économies ne sortent pas de la crise de 2008 , malgré les niveaux astronomiques des marchés financiers qui sont toujours aussi fragiles , les contradictions entre l’écologie et les ressources qui font notre niveau de vie …….

        +36

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    • iséorcé // 15.09.2019 à 12h09

      Trump joue peut-être un jeu parfois difficile à décrypter : sembler régresser pour mieux sauter en utilisant puis immobilsant les anciens pions de l’état profond, ce qui le maintient au final dans les objectifs plutôt pacifiques de sa campagne présidentielle.

        +4

      Alerter
    • Dominique65 // 15.09.2019 à 12h58

      « J’aurai préféré que Berlat nous parle, au contraire, des signes encourageants qui ne manquent pas [comme] le retournement Français vis à vis de la Russie. »
      Berlat évoque dans cet article « l’invasion de la Crimée » par la Russie. Le rapprochement de la France et de la Russie ne peut être pour lui quelque chose d’encourageant.

        +2

      Alerter
      • riton // 17.09.2019 à 10h47

        Il n’y a pas eu  » invasion  » de la Crimée, mais annexion consécutif à un référendum. Nuance !

          +1

        Alerter
        • Marie Colin // 18.09.2019 à 11h17

          c’est curieux cette appellation « d’invasion » pour la Crimée… pure infox en l’occurrence !

          En effet, la Crimée est liée depuis des siècles à la Russie (même si ce n’a pas été toujours dans l’allégresse…mais, à comparer à Mayotte pour la France)

          Elle avait été « confiée » en 1953 ou 54 à l’Ukraine, par pur « fait du prince » soviétique de l’époque.

          Que les criméens russophones aient réagi rapidement contre la décision des dirigeants Ukrainiens de supprimer le russe comme langue officielle – quoi de plus compréhensible ?

            +1

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      • Dominique65 // 20.09.2019 à 10h54

        Bon, en fait il semblerait que Berlat s’amuse (ironise) en employant des mots « mainstream ».

          +0

        Alerter
    • Daniel // 16.09.2019 à 08h32

      un article très intéressant sur ce sujet a été publié dans le figaro du 13 septembre pour appeler à
      « Arrêter cette guerre commerciale qui pourrait provoquer un krach mondial »
      Guerre commerciale ou technologique ?
      LES SOLUTIONS A CETTE CRISE
      1) UN SOMMET D’URGENCE TRUMP-XI JINPING
      2) LE MONDE PEUT ACCUEILLIR DEUX GEANTS
      3) EN FINIR AVEC LES FAUSSES ACCUSATIONS
      4) PRODUIRE ENSEMBLE DES RICHESSES NOUVELLES
      6) UNE CONTRIBUTION UNIQUE DE LA CHINE AUX ETATS-UNIS
      https://www.institutschiller.org/Le-monde-a-besoin-d-une-cooperation-sino-americaine.html

        +1

      Alerter
    • Patrick // 16.09.2019 à 09h47

      refroidissement de la crise irano-usa ??

      après le coup de maître des Houtis contre les installations saoudienne , la crise semble repartir de plus belle.
      Et avec la production saoudienne en berne de 50 % , ça risque d’être chaud dans les semaines qui viennent.

        +5

      Alerter
    • lois-economiques // 16.09.2019 à 15h29

      @Duracuir
      Le déni et/ou la politique de l’autruche a du bon mais cela ne fonctionne qu’un temps.
      Il n’y aucune solution à l’endettement délirant que nous connaissons.
      Ce qu’avait parfaitement compris Von Mises ( « Human Action », Ludwig Von Mises, 1949).
      « Il n’y a aucun moyen d’éviter l’effondrement final d’un boom provoqué par une expansion du crédit. L’alternative est de savoir si la crise doit arriver plus tôt, par l’abandon volontaire d’une expansion supplémentaire du crédit, ou plus tardivement, comme une catastrophe finale et totale du système monétaire affecté ».
      La solution qui semble être retenu est la fuite en avant dans l’endettement et donc la fin complète et totale de toutes les monnaie actuelles.
      Le retour à l’étalon Or est donc le résultat inévitable de toute cette gabegie monétaire.
      Ce qui voient une autre alternative ne comprennent pas l’économie.

        +4

      Alerter
    • Océan de sagesse // 16.09.2019 à 22h18

      4) refroidissement de la crise irano-usa
      Hein, vous avez bu ?

        +1

      Alerter
    • plipploup // 17.09.2019 à 11h00

      Ben d’une certaine manière l’Empire Américain s’est effondré. Il n’est plus que l’ombre de ce qu’il était en Amérique Latine, Cuba est toujours debout et les fascistes n’y ont plus la même envergure qu’à la grande époque. Suffit de voir la popularité extérieure d’un Bolsonaro pour s’en convaincre. De même en Asie du sud est et au MO. La Russie qui s’est cassée la gueule avant eux, se relève et la Chine n’en parlons pas. Au bon vieux temps l’Iran croulerait déjà sous les bombes depuis belle lurette, idem pour la Corée du Nord.
      Leur politique de déstabilisation ne prend plus aussi facilement qu’avant, ils sont obligés de la jouer plus finement et clairement ce n’est pas dans leur culture, qui préfère taper d’abord et réfléchir ensuite. Quant au système économique mondiale, il s’est lui aussi ramassé. Simplement l’Occident n’en à pas trop payer les pots cassé en délocalisant la crise sur les pays pauvres et émergents. Celle qui vient sera plus dure à envoyer balader par contre… Les choses ne viennent pas en un jour ouvré, hein. Tout ça prend du temps, mais l’analyse marxiste du monde finit toujours par viser juste, jusqu’à preuve du contraire.

        +2

      Alerter
  • la vieille gauloise // 15.09.2019 à 09h00

    Merci duracuir pour votre réaction pertinente Moi aussi j’ en ai assez des prophètes de malheur …. surfer et diffuser la peur est très profitable pour beaucoup ….moi je pars du constat démographique du vieillissement de la population Les baby boomers qui sont encore au pouvoir ( pour peu de temps , ils le savent ) ont opté pour une  » mort douce » Ils préfèrent finalement un monde multipolaire ou chaque pays pourra commercer à leur guise
    et pour eux s’ assurer une fin de vie tranquilou et pépère Alors on va ouvrir les vannes pour calmer les sans dent parce qu’ aussi une économie ne peut être viable que dans des pays stables et bien ordonnés

      +3

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    • Duracuir // 15.09.2019 à 12h34

      Génération narcissique par excellence, nous gonfle depuis 50ans pour nous montrer comment vivre, puis, l’âge arrivant, la mort d’approchant. Ils ne peuvent pas imaginer que le monde puisse leur survivre. Vous ne trouverez aucun collapsologue et autre bullshiterie cassandresque de moins de 55 ans.

        +2

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      • Lo // 15.09.2019 à 13h40

        Servigne, est-ce l’exception qui confirme la règle ?

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        • Lustig // 17.09.2019 à 00h21

          malheureusement les collapsologues ont une audiance chez les jeunes désoeuvrés… c’est même un business… le survivalisme rapporte gros à certains vendeurs de kits de survie plus ou moins farfelus…

            +0

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      • yann // 15.09.2019 à 21h04

        On est pas loin de 8 milliards, ce qui implique plus ou moins 8 milliards de définitions du terme « narcissique ».
        Vous parlez de laquelle, exactement ?

          +3

        Alerter
      • Patrick // 16.09.2019 à 09h49

        les moins de 25 ans fournissent une cohorte de collapsologues paniqués . » » on va tous mourir  » , à cause du réchauffement climatique cataclysmique que les médias annoncent tous les jours. ( montée des eaux d’au moins 500 mètres , +58°C d’ici la fin du siècle … j’exagère à peine )

          +2

        Alerter
      • Lustig // 17.09.2019 à 00h23

        @ duracuir
        le dernier truc des baby-boomeurs c’est la « fin de vie »… comment mourir « en suisse », et sans souffrance… jusqu’à la fin ils nous priveront du lien humain et spirituel… la mort était un des moments de la vie où les anciens transmettaient un flambeau aux suivants… désormais, c’est chacun pour sa gueule… et « ma mort m’appartient »…

          +2

        Alerter
    • lois-economiques // 16.09.2019 à 15h38

      @la vieille gauloise
      Le déni à ce point, cela devient gênant…
      Alors nous citerons un autre Cassandre, Maurice Allais .
      « L’économie mondiale tout entière repose aujourd’hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile. Jamais dans le passé une pareille accumulation de promesses de payer ne s’était constatée. Jamais sans doute il n’est devenu plus difficile d’y faire face. Jamais sans doute une telle instabilité potentielle n’était apparue avec une telle menace d’un effondrement général »
      Ils y en a qui sont lucide d’autres non, ceux qui ne le sont pas vont avoir des lendemains difficiles, très difficiles…

        +6

      Alerter
      • Lustig // 17.09.2019 à 00h27

        jusqu’au début des années 1970 l’économie mondiale a tourné, à l’Est et à l’Ouest… au début des années 1970 la machine s’est grippée… à l’Est, ils sont entrés dans la « stagnation brejnévienne » puis se sont effondrés… à l’Ouest, on est entré à la même date dans la cavalerie financière que nous connaissons…

        Le plus drôle, c’est que la plupart des gens restent persuadés que le système Est fonctionnait « moins bien » que le système Ouest : alors que ça n’a rien à voir ! Si l’Ouest n’avait pas inventé la financiarisation à partir des 70’s, il se serait effondré aussi ! …et ça explique aussi pourquoi les économistes attendent dans leurs radars son effondrement depuis des décennies

          +2

        Alerter
        • lois-economiques // 17.09.2019 à 10h36

           » Si l’Ouest n’avait pas inventé la financiarisation à partir des 70’s, il se serait effondré aussi !  »
          C’est plutôt le couple « abandon de l’étalon or/ financiarisation », le second ne pouvant aller sans le premier.

            +1

          Alerter
  • RGT // 15.09.2019 à 09h05

    « Comme à leur habitude, les responsables politiques, incapables de tirer la moindre leçon de leurs échecs passés, seront tentés de dire qu’il est urgent d’attendre. »

    Il est surtout urgent d’attendre car leurs mandataires n’ont pas encore terminé leurs prises de bénéfices.

    Une fois que ces derniers auront raflé jusqu’au dernier kopeck et se seront débarrassés de tous leurs avoirs pourris, nos « grands dirigeants informés et bienfaisants » pourront alors tirer la sonnette d’alarme car l’effondrement aura déjà commencé.

    Concernant les problèmes de distorsion de concurrence, ils datent de plus de 30 ans quand les « grands dirigeants » ont accepté (sans broncher à l’époque) que les produits chinois soient importés sans taxes dans leurs propres nations pendant que les chinois appliquaient des taxes de 300% à l’importation sur TOUS les produits manufacturés (mais pas les matières premières ni l’alimentation, pas cons les chinois).

    Cette « grande décision humaniste destinée à favoriser l’émergence de ce pays en voie de développement » a surtout été très favorable aux entreprises qui délocalisaient en Chine, ainsi qu’aux importateurs, qui pouvaient ainsi se permettre d’accroître leurs profits tout en baissant les « coûts exorbitants » de la main d’œuvre de leurs propres pays.

    Dans une relation équitable avec un « partenaire » on ne se tire pas soi-même une balle dans le pied sans raison.

    Ce n’est pas AUJOURD’HUI qu’il fallait imposer des taxes sur les produits chinois, c’était il y a 30 ans.
    Par contre, Apple et ses potes n’auraient jamais connu une telle croissance de leurs profits.

      +35

    Alerter
    • Je me marre // 15.09.2019 à 10h58

      Mais mais mais des taxes sur les produits chinois n’auraient pas permis d’engranger des profits records, car il aurait fallu augmenter parallèlement les salaires pour que la masse puisse maintenir son standard de vie et renoncer à délocaliser les productions. Inimaginable dans un système où le profit est roi.
      Je me marre…

        +8

      Alerter
  • Urko // 15.09.2019 à 09h36

    Recenser les points de tension dans le monde, qui en manque rarement dans l’histoire, présente un grand intérêt – les « marchés » n’ont pas attendu Mediapart pour abondamment les commenter – mais ça ne suffit pas à prédire que la crise systémique se tenant a priori tapie dans l’ombre, créature de la création monétaire débridée des temps derniers, va demain surgir et mordre.

      +4

    Alerter
  • Ardéchoix // 15.09.2019 à 10h43

    Je suis très optimiste avec les chefs de guerre qu’ on a . 😎
    En 14 pendant la boucherie, un de ces chefs de guerre déconnectés, dans son PC enterré bien en arrière demandait au sergent qui montait la garde devant la porte « où tombaient les obus  » et celui-ci de repondre inlassablement  » parterre mon colonel « .
    Une idée, pourquoi pas un Grenelle de l’effondrement, mais après les municipales. 😎

      +13

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  • Dominique65 // 15.09.2019 à 13h03

    La dette russe est très faible, si l’on prend les mêmes bases de calcul que celle qu’on prend généralement pour la France par exemple, mais pas nulle. De l’ordre de 15%.
    Et je ne vois pas trop le rapport avec le sujet.

      +0

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  • Dominique65 // 15.09.2019 à 14h03

    « A-t-on convoqué le moindre sommet européen extraordinaire des chefs d’état et de gouvernement de la zone euro ? »
    Je suis surpris par cette question qui ignore le fait (que pourtant l’auteur connait) que la BCE et indépendante et qu’elle n’a aucun compte à rendre aux politiques, fussent-ils chefs d’état.
    Au fait, qui est « on » dans cette question ?

      +4

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    • BOURDEAUX // 17.09.2019 à 09h20

      la « BCE indépendante », vous croyez vraiment à cette fable ? Je conçois mal qu’une banque centrale vraiment indépendante ait pu décider seule de s’engager dans une escalade d’engagements telle que celle où est enfermée aujourd’hui la BCE, si ce n’est sous la pression des chefs d’états. Une BCE indépendante aurait laissé les faillites inévitables aboutir il y a 10 ans, c’est ce qui se fait dans un monde capitaliste « normal ». Les cassandres pullulent aujourd’hui, sans doute parce que notre capitalisme est névrosé, et que les règles premières qui ont fait son succès par le passé ne sont plus respectées; par exemple, celle qui veut que l’individu qui a prêté à un agent insolvable perd son investissement purement et simplement. il n’y a pas de capitalisme sans responsabilité.

        +1

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  • Renaud // 15.09.2019 à 18h15

    Il est à peu près sûr que dans la crise Iran-USA, c’est Trump qui a le plus la pétoche….
    L’élection de Ubu-Trump, ce « grand homme d’affaires », aura fait s’éloigner, pour quelques temps au moins, les principaux risques de guerres et autres épouvantes…
    Ainsi le commentaire de Duracuir (@ 15.09.2019 à 08h09) vient à point nommé en soulignant les points « dangereux » du monde qui ne pourraient n’être que des pétards mouillés. C’est ce que j’ai ressenti progressivement depuis au moins fin 2017.
    Actuellement, les grondements en hausse de l’environnement et de l’écosystème pourraient en assagir plus d’un et les forcer à réfléchir et à travailler d’urgence sur la préservation de l’ordre naturel dont les ruades pourraient nous balayer tous sans ménagement ni aucun « libéralisme » si nous ne sous assagissons pas d’urgence.

      +2

    Alerter
  • Larousse // 15.09.2019 à 19h55

    J’approuve le bilan fait par Duracuir.
    Guillaume Berlat se place toujours à mi-chemin. Il se place juste « à gauche » d’un Thierry Breton que je viens d’entendre sur LCi. Dans ses « mauvais jours », cet homme d’affaires le traitera de « crypto-bolchévik »… Pour ne pas occuper trop le site.
    La crise financière, selon Breton, est aussi inévitable… mais selon ce même homme qui serine « la dette, la dette… » on ne devine qu’une solution « en pointillés » : se serrer la ceinture jusqu’à vider les comptes de tous les petits épargnants (ou alors il n’ose le dire « une bonne guerre » dans son inconscient).
    Rien sur ceux qui s’enrichissent sur « la dette la dette ». Heureusement grâce à les-Crises j’ai découvert les éconoclastes.

      +3

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  • VVR // 16.09.2019 à 03h10

    Sur la Chine, une nuance tout de même: ces trois banques sont des banques locales dont la comptabilité n’est pas en dollars, mais en yuan. Et la chine étant un état souverain qui ne s’impose pas de rendre des comptes aux marchés, elle peut s’en procurer très facilement.

    Ou, pour la forme, charger ICBC d’en prendre le contrôle (aprés avoir fait un petit arrangement avec le principal créancier, la Banque populaire de Chine): ça plombe un peu la valeur boursière d’ICBC, mais l’actionnaire ultra-majoritaire n’avait pas l’intention de vendre et s’en moque totalement.

      +3

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  • Tardieu // 16.09.2019 à 06h20

    Bien mal « inspiré » ! Alors que les médias n’arrêtent pas de nous matraquer :

    – « En nous inspirant de cette démarche, nous allons tenter de présenter les principaux actes de ce drame qui se joue dans une indifférence presque totale de notre clergé médiatique »

    Porte-parole du catastrophisme, il est gravement atteint !

    – « Tout devient source d’inquiétude et d’alarme. »

    Et alors ? Le néant… il faut bien le conserver le capitalisme…

    – « tous dressent finalement un même constat : le système actuel est à bout de souffle. »

    Un tweet « surtout » : un crétin ou il le fait exprès ?

    – « Le moindre grain de sable peut gripper la machine, la moindre étincelle (…). Le moindre tweet, surtout. »

    Vient ensuite les spéculations oiseuses :

    – « Qu’adviendra-t-il si, en cas de crise, le gouvernement chinois n’est plus d’accord pour aider à stabiliser le système économique et financier mondial ? »

    Ils sont la solution, pas le peuple, la classe ouvrière…

    – « Comme souvent, nos dirigeants (…) ne voulant pas tirer toutes les leçons de la crise financière de 2008. »

    Un nanti idéologiquement corrompu. Quel bonheur toutes ces guerres…

    – « La parenthèse de la mondialisation « heureuse » (…) depuis 30 ans (…) n’est-elle pas en train de se refermer.  »

    Et malgré tout, il en appelle aux mêmes pour résoudre les problèmes auxquels est confrontée la civilisation humaine : Médiocre, pathétique !

    – « cette décomposition accélérée de l’ordre ancien, du monde d’hier »

    On ne compte plus les articles similaires, qui ont pour unique but de vous faire perdre votre temps ou vous embrouiller.

      +2

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  • xavier37 // 16.09.2019 à 22h10

    Pour avoir une idée de l’avenir de nos sociétés-systèmes, lire:
    http://www.francois-roddier.fr/?p=934 et autres articles avoisinants
    La thermodynamique appliquée aux sociétés…
    A méditer

      +2

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