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21.septembre.201921.9.2019 // Les Crises

Le sens profond d’une guerre perdue. Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 19-08-2019

Alastair Crooke

Le 19 Août 2019

C’est plutôt clair. L’Arabie Saoudite a perdu, et comme le note Bruce Riedel, « l’Iran et les Houthis en sont les vainqueurs stratégiques ». Les mandataires Saoudiens à Aden [Capitale du Yémen, NdT.], siège du « proto-gouvernement » de Riyad au Yémen, ont été chassés par les laïcs, anciens marxistes, du mouvement sécessionniste du Sud. Que peut faire l’Arabie Saoudite ? Elle ne peut plus progresser. La retraite n’en serait que plus difficile. L’Arabie devra livrer contre les Houthis une guerre menée à l’intérieur même du Sud du royaume ; ainsi qu’une seconde – toute différente – guerre au Sud du Yémen. MbS [Mohamed Ben Salmane, NdT.] est coincé. L’état-major de l’armé Houthie a compris son avantage et n’est pas intéressé – pour le moment – à un arrangement politique. Ils cherchent à engranger plus « d’atouts dans leur jeu ». Les EAU [Émirats Arabes Unis, NdT.], qui ont armé et entraîné le mouvement sécessionniste du Sud ont choisi de se retirer. MbS reste seul et « porte le chapeau ». Un bel imbroglio en perspective.

Donc, quel est le sens de tout ça ? Cela signifie que MbS ne peut plus « livrer » ce dont Trump et Kushner avaient besoin, et qu’ils lui avaient demandé : Il ne peut plus livrer le monde du Golfe pour leurs grands projets, et encore moins rassembler le « Monde Sunnite » pour initier une grande confrontation avec l’Iran, ou forcer les Palestiniens à une soumission abjecte, qualifiée de « solution ».

Que s’est il passé ? Il semble que MbZ [Mohammed ben Zayed, NdT] ait crut au slogan du Mossad disant qu’attaquer l’Iran serait de la « rigolade ». Sous la pression des sanctions internationale, l’Iran s’écroulerait rapidement, et supplierait Trump de négocier. Et le résultat en serait un traité punitif débouchant sur le démantèlement de tous les alliés nuisibles de l’Iran dans la région. Les états du Golfe seraient ainsi libres de continuer à façonner un Moyen-Orient débarrassé de la démocratie, des réformistes ainsi que des (ces détestés) islamistes

Qu’est ce qui a fait que les Émirats Arabes Unis, dont les États-Unis avaient fait l’éloge en les comparant à une « petite Sparte » solide, ont reculé ? Ce n’était pas seulement le fait que les Émirs eussent vu la guerre du Yémen comme non gagnable, ce qui était le cas ; Mais, de façon plus significative, il leur est apparu que l’Iran ne serait pas de la « rigolade ». Mais plutôt que la tentative Américaine d’étrangler l’économie iranienne risquait de provoquer une escalade des sanctions vers le conflit militaire. Et dans cette éventualité les Émirats seraient dévastés. L’Iran a explicitement prévenu que l’envoi d’un ou deux drones contre les « tours de verre » de leurs quartiers financiers ou contre leurs installations pétrolières et gazières les renverrait vingt ans en arrière. Ils les ont crus.

Mais il y avait un autre facteur dans cet ensemble. « Alors que le monde est au bord d’une autre crise financière », Esfandyar Batmanghelidj a noté, « peu d’endroits son autant saisis par l’angoisse que Dubaï. Chaque semaine, un nouveau titre annonce la crise à venir dans la ville des gratte-ciel. Le prix des villas de Dubaï sont au plus bas de la dernière décennie, une baisse de 24% en un an seulement. L’effondrement du tourisme a vu les hôtels de Dubaï atteindre le taux d’occupation le plus faible depuis la crise financière de 2008, alors même que ce pays s’apprête à accueillir l’Exposition Universelle 2020 l’an prochain. Comme Zainab Fattah, journaliste à Bloomberg, l’a rapporté en novembre de l’année dernière, Dubaï commence à « perdre de son éclat », son rôle de centre du commerce mondial étant « ébranlé par une guerre tarifaire globale, et en particulier par la volonté des États-Unis de mettre fin à tout commerce avec l’Iran voisin » ».

L’impact d’un drone Houthi dans la zone financière de Dubaï serait le « coup de grâce » (les expatriés s’enfuiraient sur le champ), une perspective bien plus alarmante que la crise de 2009, lorsque le marché immobilier de Dubaï s’était effondré, menaçant d’insolvabilité plusieurs banques et grandes sociétés immobilières, dont certaines liées a l’État, et avait nécessité un renflouement de 20 milliards de dollars.

En bref, le Golfe a réalisé que le projet de MbS d’une confrontation avec l’Iran était bien trop risqué, surtout alors que l’ambiance financière mondiale s’assombrissait si rapidement. Les dirigeants émiratis ont tenu tête à MbZ , idéologue de la confrontation, et les Émirats Arabes Unis se sont officiellement retirés du Yémen (tout en laissant leurs mandataires sur place), et ont initié une campagne de rapprochement avec l’Iran pour le sortir également de cette guerre.

Il n’est maintenant plus concevable que MbS puisse livrer ce que Trump et Netanyahou désirent. Cela veut-il donc dire que la confrontation américaine avec l’Iran, et l’accord du siècle de Jared Kushner, sont terminés ? Non. Trump a deux électorats clés aux États-Unis : l’AIPAC [Commission américaine des affaires publiques israéliennes ,NdT] et les « Sionistes » Chrétiens Évangéliques pour « faire un carton » électoral dans la perspective des élections de 2020. Il est également fort probable que Netanyahou, en tête de sa propre campagne électorale, reçoive davantage de « cadeaux », afin de mieux séduire son électorat national (et ses donateurs).

En ce qui concerne la confrontation des États-Unis avec l’Iran, il semble que Trump réduise l’intensité de la belligérance à l’égard de l’Iran, espérant que la « magie » des sanctions économiques opère en mettant la République islamique à genoux. Il n’y a néanmoins aucune indication de cela, et aucun signe d’un réel plan « B » Americain (l’Initiative Lindsay Graham n’en est pas un).

Que devient MbS du point de vue des intérêts américains et israéliens ? Et bien, pour être franc et malgré les amitiés familiales… « sacrifiable », peut-être? Le parfum d’un éventuel désengagement américain de la région plane encore dans l’air.

Le sens profond dans la « guerre perdue du Yémen », en fin de compte, est la fin des espoirs du Golfe que le « magicien » Trump pourrait remédier à la précédente peur panique du Golfe que l’Occident ne normalise ses relations avec l’Iran (au travers du JCPOA [Accord de Vienne sur le nucléaire iranien, NdT]), laissant ainsi l’Iran devenir une puissance régionale hégémonique. L’avènement de Trump, avec toutes ses affinités pour l’Arabie Saoudite, semblait aux états du Golfe comme la promesse d’une nouvelle opportunité de « verrouiller » le parapluie protecteur américain sur les monarchies arabes, protégeant ces états de tout changement significatif, tout comme de laisser l’Iran enchaîné et incapable d’assumer une hégémonie sur la région.

Un deuxième sens au Yémen est que les investissements lourds de Trump et Netanyahu en MbS et MbZ se sont révélés être chimériques. Il s’est avéré que ces deux-là étaient « nus » depuis le début. Et maintenant le monde le sait. Ils ne peuvent pas réussir. Ils ont été battus par une armée irrégulière de robustes membres de tribus Houthi.

La région constate maintenant que la « guerre » n’a pas lieu (encore qu’il s’en soit fallu d’un cheveu) : Trump ne va pas, de sa propre volonté, renvoyer l’Iran dans les années 80 à coups de bombardements. Et les états du Golfe constatent maintenant que s’il le faisait, ce serait eux – les états du Golfe – qui en paieraient le prix fort. Paradoxalement, c’est sur les Émirats Arabes Unis, le principal agitateur à Washington contre l’Iran, qu’est retombée la charge de la campagne de rapprochement avec l’Iran. Cela représente une leçon salutaire de « realpolitik » pour certain états du Golfe (et Israël). Et maintenant que celle-ci a été apprise, il sera difficile de voir la tendance s’inverser aussi facilement.

L’orientation stratégique vers une nouvelle architecture de sécurité est déjà sur les rails, avec la Russie et la Chine qui proposent une conférence internationale sur la sécurité dans le Golfe Persique. La Russie et l’Iran ont d’ores et déjà convenu d’un accord d’exercices navals communs dans l’océan indien et le détroit d’Ormuz, et la Chine envisage également d’y envoyer ses navires de guerre afin de protéger ses pétroliers ainsi que sa flotte commerciale. De toute évidence, il y aura une certaine concurrence locale, mais l’Iran a toujours la haute main sur Ormuz. C’est un puissant moyen de dissuasion (quoique ce soit la menace la plus proférée, mais jamais utilisée).

Bien sûr, rien n’est certain en ces temps changeants. Le Président Américain est inconstant, et enclin à faire volte-face. Et il y a déjà de puissants intérêts aux États-Unis qui veulent voir l’Iran complètement bombardé. Mais d’autres à Washington D.C., plus significativement, au sein de la droite « nationaliste », sont beaucoup plus virulents pour défier les « faucons » de l’Iran. Peut-être que ces derniers ont raté leur chance ? Le fait est que Trump a reculé (mais pas pour les raisons indiquées) avant l’action militaire. L’Amérique entre maintenant dans la période des élections, et elle est concentrée sur son nombril. La politique étrangère est déjà oubliée et n’est pas un problème dans l’atmosphère partisane de l’Amérique d’aujourd’hui.

Il est probable que Trump « jettera encore quelques os à ronger à Israël », mais est-ce que cela changera quelque chose ? Probablement, pas grand-chose. C’est un piètre réconfort, mais cela aurait pu être bien pire pour les Palestiniens. Et le Grand Israël ? Un lointain, prométhéen espoir.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 19-08-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Je me marre // 21.09.2019 à 09h55

Quand le Canard enchaîné à ses préjugés anti-iraniens (et anti-russes) parle des coups portés aux installations pétrolières de l’Arabie, il écrit que c’est un « acte de guerre délibéré ». Bigre il ne savait donc pas que l’Arabie menait une guerre d’agression « délibérée » contre le Yémen depuis plusieurs années… Et que le Yémen ne fait que se défendre légitimement contre cette agression.

Ce qui est intéressant, c’est de constater que certains pays sont très vulnérables du fait de certaines installations sur leur territoire (suivez mon regard…), comme l’article le mentionne. Il devient clair que certains pays du Golfe feraient bien de ne pas chercher des noises à l’Iran, qui a encore d’autres moyens que les Yéménites.

Je me marre…

25 réactions et commentaires

  • RGT // 21.09.2019 à 08h55

    Juste quelques petites questions que devrait se poser tout citoyen de la « communauté internationale » :

    – Qui finance les intégristes de tous poils pour aller prêcher la « bonne parole divine » sur toute la planète à coups d’attentats qui visent des civils qui n’ont rien demandé et qui n’ont aucune influence sur leurs gouvernants ?

    – Qui envahit militairement ses voisins et massacre sans gêne des civils innocents et désarmés ?

    – Qui finance les « évangélisateurs » qui viennent s’infiltrer dans tous les lieux de culte afin de promouvoir leur « vision » religieuse ?

    – Qui pratique le « mécénat politique » en dépensant des fortunes dans l’acquisition de matériel militaire ou en rachetant les « joyaux de famille » des états occidentaux en pleine déliquescence ?

    – Qui prône officiellement des pratiques religieuses drastiques (et archaïques) aux « fidèles » du monde entier en se gardant bien de se les appliquer à lui-même ?

    – Qui se permet d’égorgeter et d’équarrir ses opposants politiques à l’étranger sans aucun complexe ?

    – Qui … (La liste est bien trop longue pour ce commentaire).

    Pas l’Iran en tout cas. Ce pays se contente de sanctuariser son propre territoire et apporte une assistance à ses voisins (même anciens ennemis) qui lui demandent de l’aide pour combattre les agressions dont ils sont victimes de la part d’armées étrangères (Liban, Yémen…) ou de mercenaires étrangers qui viennent foutre le bordel de l’intérieur (Syrie, Irak…).

    Voisins dont la déstabilisation pourrait s’étendre sur le territoire iranien, sinon ils déclinent l’invitation.

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    • Je me marre // 21.09.2019 à 09h59

      « – Qui prône officiellement des pratiques religieuses drastiques (et archaïques) aux “fidèles” du monde entier  »

      L’Arabie et le Qatar, mais c’est à la demande expresse des dirigeants des pays occidentaux, mbs dixit.

      Je me marre…

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  • Je me marre // 21.09.2019 à 09h55

    Quand le Canard enchaîné à ses préjugés anti-iraniens (et anti-russes) parle des coups portés aux installations pétrolières de l’Arabie, il écrit que c’est un « acte de guerre délibéré ». Bigre il ne savait donc pas que l’Arabie menait une guerre d’agression « délibérée » contre le Yémen depuis plusieurs années… Et que le Yémen ne fait que se défendre légitimement contre cette agression.

    Ce qui est intéressant, c’est de constater que certains pays sont très vulnérables du fait de certaines installations sur leur territoire (suivez mon regard…), comme l’article le mentionne. Il devient clair que certains pays du Golfe feraient bien de ne pas chercher des noises à l’Iran, qui a encore d’autres moyens que les Yéménites.

    Je me marre…

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    • Catalina // 21.09.2019 à 10h11

      https://lecridespeuples.fr/2019/09/19/mike-pompeo-liran-est-coupable-meme-si-nous-navons-aucune-preuve-nos-armements-sont-les-meilleurs-meme-sils-ne-fonctionnent-pas/
      « Mike Pompeo : l’Iran est coupable même si nous n’avons aucune preuve, nos armements sont les meilleurs même s’ils ne fonctionnent pas »

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      • Jean-Pierre Georges-Pichot // 22.09.2019 à 11h00

        Il est vrai que ces gens là nous font au moins rire de temps en temps. Dans la même veine, je me souviens qu’au moment de l’affaire de Carpentras, un grand chef socialiste, je ne sais plus lequel, avait expliqué que « le Pen en était responsable même s’il n’y était pour rien »…. Et il y a aussi Rumsfeld, au moment de la seconde guerre du Golfe, expliquant que « les Etats-Unis étaient prêts pour toutes les éventualités, prévisibles ou imprévisibles ». Ou encore sur le Pen, l’accusation portée, à nouveau par une grande conscience socialiste, selon laquelle sa perversité allait jusqu’à « nier être ouvertement raciste ». Il faudrait faire un recueil de la bêtise flaubertienne de nos élites.

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    • Chris // 21.09.2019 à 12h13

      Le texte de Crooke éclaire significativement les (multiples) raisons qui induisirent les attaques « houthies » contre le complexe de traitement de pétrole et de gaz saoudien à Abqaiq : un
      ciblage réalisé avec une connaissance détaillée des processus et dépendances. Les Saouds se voient privés de la moitié de leurs revenus pétroliers et leurs protecteurs US ne peuvent rien faire, hormis couiner et mouliner dans les chancelleries : ils ne disposent pas de la quincaillerie militaire susceptible de protéger le territoire saoudien des attaques.
      Grands stratèges, ces Persans ! Ils démontrent une grande connaissance de la psychologie et limites de leurs adversaires, mais aussi opportunité (campagne électorale us). Mossagadeh tient sa revanche posthume.
      Le plan israélo-américain au MO se grippe : Netanyahou est incapable de se faire réélire pour obtenir un gouvernement opérationnel et Poutine lui déclare, après 3 heures d’attente en antichambre, que désormais, tout avion bombardant la Syrie sera abattu par les chasseurs russes ou les S-400… y compris sur le Liban. Badaboum !
      Aramco pédalant dans la choucroute, devra attendre son introduction en bourse. Mauvais pour les finances saoudiennes déjà mises à mal… Oui décidément tout va mal pour les magiciens impérialistes.

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      • Chris // 21.09.2019 à 14h48

        Un autre aspect dont Crook ne parle pas…
        https://www.zerohedge.com/geopolitical/blain-its-bad-week-credibility-mohammed-bin-salman
        Une bien mauvaise semaine pour la crédibilité de Mohammed bin Salman, le souverain de facto de l’Arabie Saoudite. Après que le troisième plus grand Etat du Globe dans le domaine des dépenses de défense ait été paralysé par des rebelles Houthi supposés non sophistiqués (avec une assistance probable de l’Iran) lorsqu’ils ont attaqué son infrastructure pétrolière, ce matin, il est clair que le MBS tente à présent de convaincre les riches Saoudiens de racheter le capital discrédité Aramco IPO.
        …… Un certain nombre d’analystes soupçonnent les Houthis d’avoir peut-être bénéficié d’une assistance interne. Insurrection croissante en Arabie saoudite.

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    • LBSSO // 21.09.2019 à 14h13

      Les armes.Les larmes.

      L’Arabie saoudite a procédé à des opérations militaires dès 2009 ( et non en 2015 ) au Yémen suite à des incidents frontaliers.
      A cette époque,les housthistes dénonçaient depuis un moment l’utilisation de l’espace aérien saoudien par les bombardiers yéménites pour les prendre à revers.Cette réaction saoudienne n’a fait que confirmer le soutien de cet état au président yéménite Ali Abdallah Saleh (cette remarque n’a pas pour objectif d’amoindrir la responsabilité iranienne).

      @Je me marre, @observateur,face à cette guerre, je n’arrive toutefois pas à me marrer.

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  • Patrick // 21.09.2019 à 11h14

    Je ne savais pas que les USA produisaient 15 millions de barils par jour… Ce ne serait pas plutôt dans les 10 millions pour une consommation journalière de l’ordre de 19 à 20 millions ?

      +8

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    • Patrick // 21.09.2019 à 11h41

      Ce qui est sur c’est qu’ils consomment plus de 20 millions de barils/jour de pétrole. Donc ils ne sont pas autosuffisants et doivent en importer un minimum de 5 millions/jour. Soit 2,5 x ce qu’importent la France journalièrement.

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    • aleksandar // 21.09.2019 à 11h55

      Quand on est 25% moins cher comme sont les russes, il n’y a aucune compétition.
      Juste les mafieux américains qui essayent de placer leur came par la menace.
      Tout le secteur d’extraction par freaking est déficitaire et ne tient que grâce a des crédits bancaires.
      Cette bulle spéculative finira par exploser.
      Rien a voir avec le marché de l’énergie.
      Quand on produit a perte, on produit a perte….point.
      L’argument des réserves US n’a aucun sens si il n’est pas corrélé par le cout d’extraction.
      Si le cout d’extraction est supérieur a celui des autres réserves, les gisement ne seront pas exploités pour éviter une hausse du prix a la pompe qui énerverait les electeurs américains drogués au pétrole pas cher.
      Les fondamentaux de l’économie, simplement

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      • Patrick // 21.09.2019 à 12h10

        Que le gaz américain soit 25% plus cher que le gaz russe, ce chiffre est connu. Donc votre commentaire  » l’alignement habituel sans chiffres » n’a aucun fondement. Et si nous passons au gaz américain, il y aura donc bien une augmentation du prix de 25% plus les taxes. C’est pour cela que les allemands n’en veulent pas et font tout pour que le projet Nord Stream 2 soit opérationnel le plus vite possible. C’est vital pour leur économie industrielle.

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      • Erick // 21.09.2019 à 16h45

        Vous feriez bien de vous renseigner un peu mieux également « observateur »:
        – les fantastiques réserves du Vénézuéla sont bidons (non exploitables à coût raisonnable essentiellement)
        – le Canada ne peux pas exporter plus de pértrole vers les US pour cause d’oléoducs à pleine capacité (et les nouvelles capacités ne seront pas ajoutées avant un moment)
        – de plus,la production Mexicaine est en chute libre (pic pétrolier mexicain bien passé)

        Donc compter sur les voisins immédiats ne suffira pas pour combler le manque

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  • Jérôme // 21.09.2019 à 11h51

    Les USA sont le plus gros producteur de pétrole mais essentiellement pour leur consommation interne. Ils sont très loin d’être le 1er exportateur de pétrole. Ils ne sont que 4ème derrière l’Arabie Saoudite, la Russie et l’Irak.

      +7

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    • Jérôme // 21.09.2019 à 19h10

      Au lieu de fanfaronner, quand on n’y connaît pas grand chose ou quand on ne maîtrise pas la différence entre production et exportation, on a le bon sens de vérifier.

      https://en.m.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_oil_exports

      Les USA ne sont pas le 1er exportateur mondial de pétrole. Ils exportent 2 fois et demi moins que l’Arabie Saoudite et un tiers de moins que la Russie. Ils sont seulement le 1er producteur mondial de pétrole, un point c’est tout.

      Et je ne vois pas en quoi énoncer ces classements illustrerait une affinité pour Poutine ou pour Trump ou Obama ou Clinton ou Netanyahou ou Xi ou le pape !

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  • manup // 21.09.2019 à 11h53

    Il y a un truc qui m’échappe. Dans le premier paragraphe, je lis :
    « Les mandataires Saoudiens […] ont été chassés par les laïcs, anciens marxistes, du mouvement sécessionniste du Sud »
    et
    « Les EAU […] ont armé et entraîné le mouvement sécessionniste du Sud […] »
    Donc je comprends que les EAU ont armé les opposants à l’Arabie Saoudite, alors que je croyais que les EAU et Arabie saoudite étaient dans le même camp.

      +1

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    • aleksandar // 21.09.2019 à 12h00

      C’est exactement ça.
      Ne jamais oublier que le EAU sont nés pour contrer les volontés expansionnistes de la Barbarie Saoudite.
      Une victoire au Yemen et la destruction de l’Iran, c’est la perspective pour les EAU de devenir une simple colonie saoudienne.
      En plus les emiratis détestent et méprisent les saoudiens qu’ils considèrent comme des arriérés.
      Y a pas d’amour entre ces deux là, juste des convergences parfois d’intérêts.
      Les EAU ont gagné beaucoup d’argent avec l’Iran depuis 40 ans en contournant les sanctions, pas sur qu’ils veuillent voir mourir la poule aux œufs d’or.

        +8

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      • Chris // 21.09.2019 à 12h37

        Circonstances qui éclairent également la politique du turc Erdogan, lequel vola au secours de Doha en but à l’hostilité saoudienne, il y a 2 ans et y maintient une puissante garnison…

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  • Chris // 21.09.2019 à 12h33

    Et que faites-vous du coefficient EROI appliqué à l’extraction du gaz de schiste ?
    Oui les Yankees vendent du GNL en Europe, surtout chez les derniers adhérents à l’OTAN.
    La Russie vend aussi du GNL Sibérien (Yamal) à la Chine :
    https://www.total.com/fr/expertise-energies/projets/petrole-gaz/gnl/yamal-lng
    Total qui a massivement investi dans le GNL américain en Louisiane :
    https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Total-Etats-Unis-demarrage-de-la-production-de-GNL-au-terminal-d-exportation-Cameron-LNG-en-Loui–28593799/
    Les majors sont apatrides…

      +1

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  • Kiwixar // 21.09.2019 à 12h50

    On voit un énorme changement d’équilibre militaire :
    – avant : les porte-avions US, la suprématie aérienne totale, les armées arabes médiocres, Tsahal l’invincible

    – aujourd’hui : les porte-avions obsolètes qui restent très très loin, dans leur port d’attache, en arguant de soucis de maintenance, le F-35 qui ne vaut rien, les bulles de déni aérien S300/400, l’armée syrienne la plus aguérrie de la zone, la camelotte « Patriot » qui ne sert à rien, Tsahal qui se fait battre en 2006 par le Hezbollah et n’est plus bonne qu’à dégommer les genoux de civils armés de pierres, la Russie qui donne le ton, l’Iran qui utilise une stratégie asymétrique

    Nous vivons des temps intéressants. Je verrais d’um bon oeil les Saoudiens envoyés dans les poubelles de l’histoire et les Zuniens se recentrer sur leur propre pays à rebâtir (infrastructures, système de santé etc).

      +21

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    • Catalina // 21.09.2019 à 19h44

      Observateur,
      et vous un peu d’humilité ! seriez-vous un comparse de septique qui a bien heureusement disparu du site. Ce n’est pas parce que vous affirmez que c’est vrai, et non, les usa ne sont pas exportateurs nets, ils dépendent encore et toujours de l’importation pour vivre leur mode de vie irrespectueux de tout et de tous. Et comme ce sont les rois du mensonge, la langue fourchue planétaire, et bien, nul ne peut croire en leurs fariboles, pour être crus, il aurait fallu que rien qu’une foi ils cessent de mentir et respectent au moins un traité, ce qui n’a jamais été le cas,
      CDLT
      ps ! bluffer, c’est typiquement us.

        +0

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  • Nicole de Nicomaque // 21.09.2019 à 20h02

    Un excellent article de M. Alastair Crooke.

    Merci à M.Berruyer et à toute son équipe de nous l’avoir fait connaitre.

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  • koui // 21.09.2019 à 21h49

    Les houthis ne sont pas le Yémen, certes. Mais il n’y a pas de gouvernement du Yémen, juste un vieux président a la retraite en Arabie saoudite. Le Yémen est divisé entre plusieurs fraction dont la plus puissante est constituée par les houthis et leurs alliés, notamment les militaires et les cadres de l’état. La seule solution est un compromis politique car il ne peut pas y avoir de victoire militaire dans ce pays tribal ou chacun est armé.

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 22.09.2019 à 11h16

    Sur les élections : les spéculations sur les effets électoraux des événements internationaux sont toujours un peu spécieuses, parce qu’elles représentent des conséquences de très basse intensité comme pouvant être des conséquences importantes, voire la raison d’être, de décisions de très grande intensité. On ne fait pas la guerre pour faire perdre les élections à un gouvernant étranger que l’on n’aime pas. Pour cela, on fomente tout au plus un coup d’état ou un assassinat, en essayant de ne pas se faire prendre pour ne pas déclencher des conséquences beaucoup plus conséquentes et imprévisibles que le résultat obtenu. Un dirigeant est toujours remplacé par un autre, qui en général lui ressemblera beaucoup. Si l’histoire est rationnelle, c’est parce qu’elle dépend peu des individualités. Et du coup les politiques étrangères des Etats sont toujours d’une très grande continuité, et les résultats électoraux d’une grande vanité.

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