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6.septembre.20196.9.2019 // Les Crises

Le FMI nuit aux pays qu’il prétend aider, par Mark Weisbrot

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Source : The Guardian, Mark Weisbrot, 27-08- 2019

La police équatorienne arrête un manifestant lors d’une manifestation contre les mesures d’austérité du président Lenin Moreno. Photographie: Cristina Vega / AFP / Getty Images

Quand les gens pensent aux dommages que les pays riches – généralement dirigés par les États-Unis et leurs alliés – causent aux populations du reste du monde, la première chose qui leur vient à l’esprit est sûrement la guerre. En Irak, des centaines de milliers de personnes sont mortes suite à l’invasion de 2003, et bien d’autres encore à mesure que la région s’enflammait.

Mais les pays riches ont aussi un pouvoir considérable sur la vie de milliards de personnes en contrôlant les institutions de la gouvernance mondiale. L’un d’eux est le Fonds monétaire international. Celui-ci compte 189 pays membres, mais les Etats-Unis et leurs alliés des pays riches disposent d’une solide majorité en matière de droits de vote au sein de l’organisme. La tradition veut que le chef du FMI soit un Européen, et les États-Unis disposent à eux seuls de suffisamment de voix pour opposer leur veto à de nombreuses décisions importantes – bien que les pays riches ne votent presque jamais les uns contre les autres.

Pour voir à quoi ressemble le problème, observons un prêt récemment octroyé par le FMI. En mars, l’Équateur a signé un accord pour emprunter 4,2 milliards de dollars au FMI sur trois ans, à condition que le gouvernement adhère à un programme économique spécifique énoncé dans l’accord. Selon Christine Lagarde, alors directrice générale du FMI, il s’agissait  » d’un vaste programme de réforme visant à moderniser l’économie et à ouvrir la voie à une croissance forte, soutenue et équitable « .

Mais est-ce vraiment le cas ? Le programme prévoit un resserrement considérable du budget national – environ 6 % du PIB au cours des trois prochaines années. (À titre de comparaison, imaginez un resserrement du budget fédéral américain de 1,4 billion de dollars, résultat d’une réduction des dépenses et d’une augmentation des impôts). En Équateur, il s’agira notamment de licencier des dizaines de milliers d’employés du secteur public, d’augmenter les impôts qui pèsent de manière disproportionnée sur les pauvres et de réduire l’investissement public.

Le résultat de cet important resserrement budgétaire sera d’entraîner l’économie dans la récession. Le FMI prévoit une récession relativement modérée jusqu’à l’an prochain, mais elle sera probablement beaucoup plus profonde et plus longue, comme c’est souvent le cas avec les programmes du FMI. Le chômage augmentera – même les projections du programme du FMI le reconnaissent – tout comme la pauvreté.

L’une des raisons pour lesquelles le programme s’avérera probablement bien pire que ce que prévoient les projections du FMI est que celui-ci repose sur des estimations qui ne sont pas crédibles. Par exemple, le FMI prévoit un afflux net du secteur privé étranger dans l’économie de 5,4 milliards de dollars (environ 5 % du PIB) pour 2019-2022. Mais si l’on considère les trois dernières années, il y a eu une sortie de capitaux de 16,5 milliards de dollars (17 % du PIB). Qu’est-ce qui rendrait les investisseurs étrangers soudainement plus enthousiastes à l’idée d’investir leur argent en Équateur ? Certainement pas la récession que même le FMI prévoit.

[Le plan du FMI contient] d’autres suppositions peu plausibles et même certaines résultent d’erreurs comptables, et elles vont malheureusement toutes dans la même direction. Il semble que l' »austérité expansionniste » prévue par le programme – une formule qui ne se matérialise presque jamais – ne fera probablement pas de l’Équateur une exception: il est peu probable que l’économie croisse si la demande globale diminue.

Le programme vise également à remodeler l’économie d’une manière qui, aux yeux de nombreux Équatoriens, pourrait paraître politique. L’autonomie de la Banque centrale sera accentuée, les actifs publics seront privatisés et le droit du travail sera modifié de manière à donner aux employeurs un pouvoir sans entraves sur les travailleurs. Certains de ces changements – par exemple la séparation entre la Banque centrale et les autres instances décisionnelles du gouvernement – rendront la reprise économique encore plus difficile.

Tout cela se déroule sous un gouvernement qui, alors qu’il avait été élu en 2017 sur un programme de continuité, cherche à inverser une décennie de réformes politiques. Pourtant, ces réformes avaient été, selon divers indicateurs économiques et sociaux, couronnées de succès. La pauvreté a été réduite de 38 % et l’extrême pauvreté de 47 % ; les investissements publics – notamment pour les hôpitaux, les écoles, les routes et le secteur énergétique – ont plus que doublé en pourcentage de l’économie. Mais le gouvernement précédent était un gouvernement de gauche qui montrait plus d’indépendance vis-à-vis des Etats-Unis (en fermant, par exemple, la base militaire américaine présente dans le pays).

On peut imaginer la tournure que vont prendre les évènements, alors que le gouvernement de Trump acquiert un énorme pouvoir en Équateur non seulement grâce au prêt de 4,2 milliards de dollars du FMI, mais aussi grâce aux 6 milliards de dollars octroyés par des institutions multilatérales basées à Washington, telles que la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement. (Le montant total représente environ 10 % du PIB annuel de l’Équateur, ce qui équivaudrait à plus de 2,1 billions de dollars aux États-Unis).

En fait, nous n’avons pas besoin d’imaginer grand-chose, puisque le nouveau président, Lenín Moreno, s’est sagement aligné sur la politique étrangère et économique de Trump dans la région. Parallèlement, son gouvernement s’est mis à persécuter son prédécesseur, l’ex président Rafael Correa, avec de fausses accusations lancées l’année dernière (Interpol a d’ailleurs refusé de les faire valoir avec un mandat international. D’autres dirigeants de l’opposition ont fui le pays pour éviter toute détention illégale – c’est le cas de l’ancien ministre des Affaires étrangères Ricardo Patiño, coupable d’avoir prononcé un discours que l’actuel gouvernement n’a pas apprécié.

Comme Washington contrôle les prises de décisions du FMI pour cet hémisphère, l’administration américaine et le Fonds sont impliqués dans la répression politique ainsi que dans la tentative plus large de reconvertir l’Équateur dans le type d’économie et de politique que Trump et Pompeo voudraient voir, bien qu’il soit clair que la plupart des Équatoriens n’aient pas voté pour ce genre de programme.

Tout cela confirme la nécessité de mener une réforme sérieuse du FMI, en commençant par en faire une institution plus multilatérale que ce qu’elle ne prétend l’être aujourd’hui. Au cours des 20 dernières années, le Congrès des États-Unis – qui doit approuver des augmentations de financement pour le FMI – est intervenu à de rares occasions pour éliminer certains abus. Au début des années 2000, par exemple, des millions d’enfants pauvres en Afrique ont eu accès à l’enseignement primaire et aux soins de santé parce que le Congrès états-unien a rendu impossible pour le FMI et la Banque mondiale le fait d’exiger aux gouvernements de ce continent de taxer les usagers de services fondamentaux – comme elles avaient l’habitude de le faire depuis longtemps.

Dans les prochaines semaines, le FMI choisira très certainement un nouvel Européen aisé et blanc à la tête de l’institution. Les membres progressistes du Congrès [états-unien] qui se soucient de l’impact de la politique étrangère américaine sur le reste du monde, devraient soutenir quelques demandes de réformes au sein de cette institution.

Mark Weisbrot est codirecteur du Center for Economic and Policy Research à Washington et président de Just Foreign Policy. Il est également l’auteur de « Failed : Ce que les « experts » n’ont pas compris au sujet de l’économie mondiale ».

Traduit par Luis Alberto Reygada (@la_reygada)

Note du traducteur :

Le CEPR a réalisé une étude très critique sur l’aide apportée par le FMI à l’Argentine dans un rapport publié fin 2018 : Argentina’s Deal With the IMF: Will « Expansionary Austerity » Work? (Mark Weisbrot et Lara Merling). Un résumé en français de cette étude est disponible sur le site de l’Observatoire Politique de l’Amérique latine et des Caraïbes (Sciences Po).

Source : The Guardian, Mark Weisbrot, 27-08- 2019

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LA ROQUE // 06.09.2019 à 06h47

Le FMI tel un vautour rode au dessus des pays en difficulté. Son but : détruire toutes les protections et aides sociales dont bénéficie les habitants afin de s’assurer que les états remboursent les prêts consentis et vendre les biens nationaux aux multinationales .

29 réactions et commentaires

  • LA ROQUE // 06.09.2019 à 06h47

    Le FMI tel un vautour rode au dessus des pays en difficulté. Son but : détruire toutes les protections et aides sociales dont bénéficie les habitants afin de s’assurer que les états remboursent les prêts consentis et vendre les biens nationaux aux multinationales .

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    • Barbe // 06.09.2019 à 07h03

      Est-ce que ce sont les initiales de François macron Inc?

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    • Serge WASTERLAIN // 06.09.2019 à 19h23

      Le FMI est un des trois piliers des accords de Bretton Woods (juillet 1944), nouveau système monétaire mondial pour la reconstruction et l’expansion économique des vainqueurs de la deuxième guerre et surtout faire des États-Unis (le seul vrai vainqueur), et de leur dollar, le socle de l’économie mondiale (à la sortie de la guerre, la majeure partie des liquidités mondiales sont détenues par les USA.
      FMI + dollar + GATT en 1947 transformé en OMC en 1995) sont donc les trois éléments qui consacrent la domination économique mondiale des USA qui n’hésitent pas de l’imposer par la force en :
      usant de la politique de la canonnière si nécessaire Yougoslavie, Irak, Libye et bien d’autres;
      la guerre par proxys Syries, Tunisies et Yémen en sont les derniers exemples;
      les révolutions de couleurs, rose en Géorgie, orange en Ukraine, des Tulipes au Kirghizistan et j’en oublie ;
      les embargos, Cuba, Venezuela, Russie, Iran, etc… ;
      extra territorialité de leur Droit, BNP Pariba, Alstom, Alcatel !
      et enfin, mais j’en oublie peut-être, par l’imposition unilatérale de droits de douane.
      Si on veut sortir de l’aliénation US, il ne faut donc pas s’attaquer au seul FMI, mais à l’ensemble du système monté et dirigé à leur profit par les USA !

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      • Matt // 06.09.2019 à 19h57

        Que le gouvernement des Etats-Unis soit un cancer pour l’humanité est un fait incontestable. Cependant, il ne faudrait pas trop vite exonérer l’UE qui est le cheval de Troie du néo-libéralisme.

        Qui signe des Traités de libre échange avec tous les continents afin que – mis bout à bout – on aboutisse à un grand marché unique mondial ? C’est l’UE.

        Qui signe en parallèle des traités de libre-échange bi-latéraux avec les pays du Sud (et singulièrement africains) pour continuer à les piller ? C’est encore l’UE.

        Je pense qu’il faudrait juste changer les initiales pour mieux comprendre ce qui se passe depuis 20 ans (Seattle et Gènes) : UE = OMC.

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        • Serge WASTERLAIN // 06.09.2019 à 20h04

          Quand je parle des USA, j’assoie tous ses vassaux, donc l’UE. J’aurais du le préciser. Merci de me permettre de le faire suite à votre intervention.

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    • anomail // 09.09.2019 à 18h02

      J’ai aussi l’impression que leur seul but est la vente à la découpe des pays dans lesquels ils plantent leurs crocs.

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  • Matt // 06.09.2019 à 08h38

    A titre de comparaison le PAS en Grèce atteint le montant record de 140 milliards de dollars. Évidemment les Grecs n’ont jamais vu la couleur de cet argent
    • qui a notamment servi à renflouer les banques françaises et allemandes
    • mais surtout pas à conserver les actifs (vente du port du Pirée)
    • et encore moins à désendetter l’Etat grec (175% du PIB)

    Ce qui est effarant c’est l’insistance des décideurs qui – comme tout un chacun – peuvent constater que les Plans d’Ajustement Structurels (=Privatisations et Austérité Sauvages) aggravent sensiblement les problèmes partout où ils sont mis en oeuvre :
    • misère en Argentine en 2001
    • éclatement de l’ex-Yougoslavie
    • …

    Ne pas tenir compte de l’expérience mais se fier à un dogme (en l’occurrence pour ce qui concerne le FMI, il ‘agit du « consensus de Washington », https://fr.wikipedia.org/wiki/Consensus_de_Washington) … c’est juste de l’obscurantisme. Et comme le dit le poète : « el sueño de la razon produce monstruos » 🙁

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  • Kokoba // 06.09.2019 à 09h46

    On connait le système par coeur.
    L’Occident utilise son controle des institutions « internationales » pour imposer sa volonté.
    Mélange d’idéologie et d’interets bien compris.
    L' »aide » du FMI permettra d’imposer l’ouverture du marché intérieur aux entreprises occidentales.
    Les privatisations permettront de piller le pays.

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  • tchoo // 06.09.2019 à 09h49

    Quel pays s’est relevé économiquement avec l’aide du FMI?

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    • Matt // 06.09.2019 à 10h35

      Le Portugal semble s’en sortir timidement … mais après avoir subi de lourdes pertes en 2007 et avoir rompu (très partiellement) avec l’austérité (https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_du_Portugal#Le_%C2%AB_miracle_%C3%A9conomique_portugais_%C2%BB)

      Et les effets des politiques d’austérité d’avant 2015 seront difficilement estompées : endettement, émigration massive (110 000 / an dont la fuite notable des jeunes diplômés), développement des emplois précaires toujours d’actualité… https://www.revolutionpermanente.fr/La-face-sombre-du-miracle-economique-portugais

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      • ellilou // 06.09.2019 à 13h04

        Article très intéressant à ce sujet (mon beau pays…) dans la dernière édition du Monde Diplomatique (désolé mais l’intégralité est réservée aux abonnés) https://www.monde-diplomatique.fr/2019/09/CORREIA/60350
        Au Portugal (comme en Grèce et dans les autres pays européens mis au pas brutalement) les malfrats s’y sont mis à trois, la notoirement toxique troïka (FMI+BCE+COMMISSION EUROPÉENNE) pour perpétrer leurs crimes.

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      • Matt // 06.09.2019 à 14h07

        @ellilou

        On peut élargir la focale.

        L’association fréquente FMI + UE et la frénésie des traités de libre-échange que signe cette dernière urbi et orbi devraient nous faire reconsidérer le rôle véritable de l’UE.

        Elle a, sinon totalement remplacé l’OMC, du moins endossé sa mission libérale / de marchandisation du monde.

        De ce point de vue, nos Etats du Vieux continent ont une très lourde responsabilité dans la brutalité économique qui martyrise les populations du Nord comme du Sud.

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  • Black-micmac // 06.09.2019 à 11h24

    Ah le FMI !!
    Cette institution qui aide des millions de gens à travers la planète. Comment ? On m’aurait menti ?
    John perkins dans « les confessions d’un assassin financier » explique très bien les procédés de ces meurtriers de masse, car c’est bien de cela dont il s’agit.

    1/ Financement de projets choisis par le fmi
    2/ prévisions de croissance largement surestimées
    3/ remboursement impossible car calculé sur la prévision de croissance du fmi
    4/ privatisation des services publics pour pouvoir rembourser la dette
    5/ lois sur mesure pour dépouiller le pays au profit de quelques uns
    …..

    Et l’argent prêter retourne aux États Unis car les travaux sont faits par des grandes entreprises états-uniennes.

    Une arnaque bien rodée depuis des décennies.
    Comment peut-on encore se faire avoir par ces criminels ?

    Le premier pays terroriste de la planète c’est les États Unis. J’attends avec impatience leur chute. Qui viendra je n’en doute pas (c’est d’ailleurs en cours).
    Car à trop tirer sur l’élastique il finit toujours par nous péter à la gueule.

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  • Louis Robert // 06.09.2019 à 12h28

    Le monde d’avant-hier et d’hier, au goût du jour. — Oublions un moment la Chine!

    Rappel:

    1. « Les confessions d’un assassin financier – Révélations sur la manipulation des économies du monde par les États-Unis » – 3 avril 2007, de John Perkins.

    https://www.amazon.fr/confessions-dun-assassin-financier-manipulation/dp/2896260013

    2. « Confessions d’un assassin économique – Nouvelles révélations d’initiés sur la manipulation des économies du monde » – 3 septembre 2016, de John Perkins.

    https://www.amazon.fr/Confessions-dun-assassin-économique-manipulation/dp/2896263055

    3. « John Perkins: Les Confessions d’un Assassin Financier »

    https://www.youtube.com/watch?v=IukiYSD3nVk

    Et ça continue…

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  • toto // 06.09.2019 à 15h36

    Question de Candide
    Pourquoi a t on besoin du FMI?
    Pourquoi les pays ne se financent pas eux même…
    Les algériens le font non ?

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    • RGT // 06.09.2019 à 19h02

      en fait, le FMI ne finance pas QUE les états mais il permet aussi aux dirigeants de s’offrir une retraite dorée et à l’abri du besoin une fois ces « grands hommes » répudiés par le population qui a bien compris qu’ils les avaient trahis.

      Comme partout, si un gouvernant ne veut pas de « l’aide bienveillante » du FMI, on en change (suite à un coup d’état ou un « accident de la vie »).
      Et si ledit dirigeant tient un tant soit peu à sa propre existence il ne va quand-même pas refuser une offre qui lui permettra d’assurer son avenir loin des gueux repoussants qui composent le pays qu’il est censé administrer.

      Imaginez un seul instant le dilemme de cet homme : D’un côté il a droit à une vie misérable et risquée et de l’autre il pourra pété dans la soie « jusqu’à plus soif » sans avoir de comptes à rendre à sa population.

      Quelle solution choisira-t-il s’il n’est pas un « dictateur sanguinaire » « honni par la Communauté Internationale » façon Castro, Chavez, Kadhafi ou Gbagbo ?

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      • Louis Robert // 07.09.2019 à 10h48

        « … refuser une offre qui lui permettra d’assurer son avenir loin des gueux… »?

        Ólafur Ragnar Grímmson, président de l’Islande de 1996 à 2016, l’a fait. Il s’est plutôt tourné résolument vers la Chine.

        «  J’ai trouvé remarquable le niveau de sophistication dont ont fait preuve les dirigeants chinois dans ce dialogue lorsque tous nos amis et alliés traditionnels n’étaient pas intéressés ou nous étaient très hostiles. »

        « Iceland CBC Interview with President Olafur Grimmson (Transcript Janet Eaton)»

        https://beyondcollapse.wordpress.com/2011/12/13/iceland-cbc-interview-with-president-olafur-grimmson-transcript-janet-eaton/

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    • Matt // 06.09.2019 à 19h40

      @toto

      Le Fond Monétaire International a été créé en même temps que l’ONU pour garantir la stabilité des accords de Bretton Woods (caduques depuis les années 70 mais l’institution est demeurée). A la différence de la plupart des instances onusiennes, le FMI ne respecte pas le principe d’égalité entre les Etats (principe : 1 Etat = 1 voix) puisque par exemple Europe + Etats Unis détiennent la majorité absolue (principe : qui paie décide).

      Le FMI sert essentiellement à prêter de l’argent aux pays en grave difficulté monétaire et qui ne peuvent plus faire appel aux marchés financiers ou recourir à la planche à billets. En contrepartie ces pays sont tenus de mettre en place des mesure d’austérité (PAS) et de libre-échange.

      Lorsqu’un pays n’est pas en difficulté grave (votre exemple de l’Algérie), il ne fait pas appel au FMI, il emprunte aux marchés financiers qui n’exigent qu’un taux d’intérêt et pas un abandon de souveraineté.

      Jusque dans les années 80, les pays ayant fait appel au FMI étaient des pays en voie de développement mais les « clients » se sont étendus au Nord :
      • avec la chute du mur (fin des années 90)
      • et du fait des déséquilibre engendrés par la construction européenne et l’Euro (à partir de 2010)

      L’importance croissante prise par le FMI va de paire avec la mondialisation et la financiarisation de l’économie.

        +4

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      • toto // 09.09.2019 à 17h24

        j’ai cru comprendre que les algériens faisaient peu appel aux marches financiers et que le FMI leur reprochait justement de ne pas se financer à l’extérieur…

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  • piedecou // 07.09.2019 à 06h06

    FMI = Camdessus, Lamy, Strauss-Kahn ( 3 socialistes), Lagarde. Tous français ! Coco rico comme on dit là bas.

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  • christian gedeon // 07.09.2019 à 10h54

    Les potions du FMI ne sont plus à décrire. Elles sont amères et ont tendance à tuer le malade plus qu’à le soigner. Ceci étant dit,la question se pose de savoir pourquoi on a recours au FMI et à la palanquée d’organismes internationaux du même acabit.la question est vertigineuse,parce qu’elle met en cause la gouvernance (pour parler à la mode) de nombre de pays,qui ne sont jetés nolens volens ,dans la gueule du loup aux crocs insatiables qu’est le FMI. Cette chose est un instrument de domination gtlobale,y compris et surtout politqiue. Et ce sont donc des causes des causes politqiues qui lui permettent de réduire à quia nombre de pays.Comment empêcher les gouvernants de ces pays de créer les conditions d’intervention du FMI,that is the question. Et j’ai dit vertigineuses,parce que les implications de cette question mettent en cause la souveraineté même des pays en question.

      +2

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    • Matt // 07.09.2019 à 15h48

      « pourquoi on a recours au FMI »
      > la réponse est assez simple, c’est lorsqu’un Etat n’a plus le choix (plus aucune possibilité d’emprunter sur les marchés ni de faire marcher la planche à billets)

      « mettent en cause la souveraineté même des pays en question »
      > le FMI ne fonctionne pas de manière égalitaire (1 pays / 1 voix) mais selon le principe du plus riche (celui qui met le plus au pot décide)
      > fort de ce biais initial, un tournant a été pris dans les années 70 (avec la fin de la convertibilité or) : le FMI s’est vu attribuer des fonctions politiques par les principaux bailleurs (Etats-Unis, UE en tête)

      Plus profondément concernant la souveraineté, ce qu’il me semblerait intéressant d’interroger c’est l’évolution du cadre légal qui aboutit aujourd’hui aux tribunaux d’arbitrage : on passe de la relation Etat à Etat (cadre du FMI) à Etat / firmes, ce qui me paraît encore plus « vertigineux »

        +0

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  • Julien // 07.09.2019 à 14h54

    Faites une recherche sur qui a créé le FMI et dans quel but … Ensuite posez donc vos parties sur la table et osez appeler un chat un chat au lieu de tourner autour du pot et de faire l’autruche.

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    • Matt // 07.09.2019 à 15h39

      « posez donc vos parties sur la table »

      A chacune de vos interventions on y a le droit 🙁
      https://www.les-crises.fr/la-mal-information-sur-la-vie-internationale-mensonges-manipulations-silence-des-medias-dominants-par-robert-charvin/#comment-594601

      La vulgarité n’apporte rien aux échanges. Quant à la création du FMI, ce n’est pas ses créateurs qu’il faut mettre en question (c’était il y a 70 ans) mais son évolution. Notamment depuis la fin de la convertibilité or. Pas mal de choses sont disponibles sur Wikipedia (pour commencer)

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      • Julien // 08.09.2019 à 10h07

        oui j’aime cette expression. un réel plaisir dans ce monde de plus en plus feminisé. Et vous qui appuyez toutes vos interventions sur wikipédia, trouvez d’autres sources, wikipedia est en aucun cas une référence en terme d’informations en particulier sur ce genre de sujet … va falloir apprendre à poser vos parties intimes sur la table 🙂

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  • Pierre // 07.09.2019 à 21h03

    Çà alors ! Mais alors il faudrait que Christine Lagarde aille en prison et pas à la tête de la banque centrale européenne !

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