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Le sénateur Cruz cuisine un cadre de Google au sujet d’une histoire de taupe

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Source : Project Veritas, 25-06-2019

Le 25 Juin 2019

Le 25 juin 2019, au cours d’une audience de la commission sénatoriale américaine, le sénateur du Texas Ted Cruz a interrogé Mme Maggie Stanphill, directrice de Google User Experience, au sujet des conclusions du récent rapport d’enquête du Projet Veritas, qui présentait des témoignages de personnels Google, une vidéo en caméra cachée d’une cadre de Google et des documents internes qui avaient fait l’objet de fuites. Le sénateur Cruz a précisé :

« Eh bien, je pense que ces documents soulèvent de sérieuses questions concernant les parti-pris politiques. »

Vous pouvez voir un extrait vidéo de l’audition ici :

Voici une transcription partielle de l’échange entre le sénateur Cruz et Mme Stanphill.

CRUZ : Êtes vous au courant du rapport publié hier par Veritas, comprenant un lanceur d’alerte au sein de Google ainsi que des vidéos d’une cadre supérieure de Google, et comprenant aussi des documents qui seraient des powerpoints internes de Google ?

GOOGLE : Oui j’ai entendu parler de ce rapport aux informations.

CRUZ : Avez-vous vu ce rapport ?

GOOGLE : Non je ne l’ai pas vu.

CRUZ : Vous n’avez donc pas examiné le rapport pour préparer cette rencontre ?

GOOGLE : J’ai eu une journée chargée et j’ai un emploi principal qui est Digital Well-being chez Google donc j’essaie de m’assurer que …

CRUZ : Et bien je suis désolé que cette rencontre empiète sur votre emploi quotidien.

GOOGLE : C’est une grande chance, je vous en remercie.

CRUZ : Une des choses dans ce rapport, et je recommanderais aux personnes intéressées par les parti-pris politiques chez Google de prendre connaissance de l’ensemble du rapport et de juger par elles-mêmes, est qu’il y a une vidéo d’une femme, Jen Gennai, une vidéo en caméra cachée qui a été enregistrée, Jen Gennai si j’ai bien compris est à la tête de l’innovation responsable pour Google. Connaissez-vous Mlle Gennai ?

GOOGLE : Je travaille dans l’expérience utilisateur et je crois que le groupe d’IA [Intelligence Artificelle, NdT] travaille sur les principes de l’IA. Mais c’est une grosse société et je ne travaille pas directement avec Jen.

CRUZ : Vous la connaissez ou non ?

GOOGLE : Je ne connais pas Jen.

CRUZ : D’après ce que j’ai compris, on la voit dans la vidéo disant, et c’est une citation, « Elizabeth Warren dit qu’on devrait briser Google. Et, enfin, je l’aime bien, mais elle est bien mal conseillée, enfin, ça n’arrangera pas les choses. Ça ne fera que les empirer. Parce que toutes ces petites entreprises qui n’ont pas les mêmes ressources que nous, ce sera à elles d’empêcher la prochaine élection de Trump. Et, enfin, une petite entreprise ne peut pas faire ». Pensez-vous que c’est le boulot de Google de prononcer « empêcher la prochaine élection de Trump ? »

GOOGLE : Merci, Monsieur le sénateur. Je ne suis pas d’accord avec ça. Non Monsieur.

CRUZ : Et donc un autre individu, un lanceur d’alerte identifié simplement comme un membre de Google connaissant l’algorithme, a été cité dans le même rapport comme disant, Google est, ouvrez les guillemets, « déterminé à ne plus jamais laisser quelqu’un comme Donald Trump arriver de nouveau au pouvoir ». Pensez-vous que c’est le boulot de Google de s’assurer que, ouvrez les guillemets, « quelqu’un comme Donald Trump n’arrive jamais au pouvoir ? »

GOOGLE : Non, Monsieur, je ne pense pas que ce soit le travail de Google et nous développons pour tout le monde, y compris chaque croyance religieuse, chaque groupe démographique,chaque région géographique et bien sûr chaque orientation politique.

CRUZ : Eh bien je dois dire que cela ne semble absolument pas être le cas. Parmi les cadres supérieurs de Google, en connaissez-vous un seul qui ait voté pour Donald Trump ?

GOOGLE : Merci, Monsieur, le sénateur. Je suis directrice de l’expérience utilisateur et je travaille Digital Well-being chez Google, je peux vous dire que nous avons des usages divers…

CRUZ : Avez-vous entendu parler de quiconque ayant voté pour Trump ?

GOOGLE : Je connais bien sûr des gens qui ont voté pour Trump.

CRUZ : Parmi des cadres supérieurs de Google.

GOOGLE : Je ne parle pas politique avec mes collègues.

CRUZ : Dois-je prendre ça pour un non ?

GOOGLE : Pardon est-ce un non à quoi ?

CRUZ : Connaissez-vous un cadre supérieur, même un seul cadre supérieur de la compagnie qui ait voté pour Trump ?

GOOGLE : En tant qu’experte de Digital Well-being, je ne pense pas qu’il soit de mon ressort de commenter… Je ne sais absolument pas …

CRUZ : Parlons d’un des PowerPoints qui a fuité. Dans le rapport Veritas, Google dit en interne : « Je propose de centrer intentionnellement l’apprentissage machine sur l’humain et d’intervenir pour l’équité ». Ce document est-il exact ?

GOOGLE : Merci Monsieur, je n’ai pas eu connaissance de ce document donc je ne sais pas.

CRUZ : D’accord, je vais vous demander de répondre par écrit au comité par la suite pour savoir si ce PowerPoint et les autres documents inclus dans le rapport Veritas sont exacts. Et je reconnais que vos avocats peuvent vouloir rédiger des explications, vous êtes invitée à écrire toute les explications que vous voulez, mais je veux aussi une réponse simple et claire, ce document précis a-r-il été produit par Google. Êtes-vous d’accord avec le sentiment exprimé dans ce document ?

GOOGLE : Non Monsieur.

CRUZ : Nous allons vous en lire un autre, également dans ce rapport, qui indique que Google, selon ce lanceur d’alerte, fait délibérément des recommandations si quelqu’un fait une recherche de commentateurs conservateurs, et fait délibérément une substitution de recommandations de sorte qu’au lieu de référencer d’autres commentateurs conservateurs, Google recommande des organisations comme CNN ou MSNBC ou des médias politiques de gauche. Est-ce que c’est quelque chose qui existe ?

GOOGLE : Merci Monsieur, je ne peux pas commenter, je ne peux pas commenter des algorithmes de recherche ou des recommandations étant donnée ma compétence en tant que responsable de Digital Well-being. Mais je peux cependant le rapporter à mon équipe.

CRUZ : Est-il du ressort de Digital Well-being que les recommandations de recherche reflètent l’orientation souhaitée par l’utilisateur plutôt que de changer délibérément d’orientation ?

GOOGLE : En tant que professionnels de l’expérience utilisateur, nous nous concentrons sur la réalisation des objectifs des utilisateurs. Nous essayons donc de nous mettre à l’écart et de nous concentrer sur la tâche à accomplir.

CRUZ : Donc, une dernière question, l’un de ces documents qui a été divulgué explique ce que fait Google et qu’il a une série de marqueurs, de données de formation, collectées et classées, que des algorithmes sont programmés, les médias filtrés, classés et agrégés, et cela se termine avec des gens, entre parenthèses, comme nous, qui sont programmés. Est-ce que Google considère qu’il relève de son travail de programmer des gens au moyen des résultats de recherche ?

GOOGLE : Merci Monsieur le sénateur. Je ne peux pas parler au nom de toute l’entreprise, mais je peux vous dire que nous faisons en sorte que nos utilisateurs passent en premier dans la conception.

CRUZ : Je pense que ces questions, ces documents soulèvent des questions très sérieuses sur les parti-pris politiques.

Source : Project Veritas, 25-06-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

RGT // 05.10.2019 à 09h24

Lancez la même recherche sur Gogol, Duckduckgo et Yandex (à la solde de Poutine – je suis obligé de le préciser) et comparez les résultats.

Si les moteurs de recherche étaient « neutres » les résultats devraient être identiques.
Pour Yandex, à la limite, on pourrait comprendre…
Et pour la liste des chiens écrasés aussi…

Maintenant, prenez la presse occidentale indépendante et RT (média de Poutine lui aussi) puis cherchez simplement une info qui pourrait s’avérer « gênante » pour les « élites »…
Oups !!! Pareil !!!

Tous les moyens disponibles à l’information sont TOUS biaisés en fonction des intérêts de leurs propriétaires et de leur collusion avec le pouvoir ou des entités politiques susceptibles d’accéder au pouvoir ne l’oublions pas.
Et ensuite nos « grands esprits » s’étonnent de la montée de « théories » délirantes parmi la population.

Comme au temps de l’URSS, et avec un sourire entendu : « Si c’est écrit dans la Pravda, c’est que c’est vrai »…
Maintenant nous pourrions dire « Si c’est affiché dans Gogol c’est que c’est vrai!!! ».
Vous pouvez remplacer Gogol par n’importe quel autre dispositif centralisé permettant de diffuser ou de trouver une information, ce sera encore vrai.

Il faut toujours croiser les recherches et les infos avec une source totalement antagoniste pour tenter de s’approcher de la réalité des faits.

11 réactions et commentaires

  • Patrick // 05.10.2019 à 06h06

    On savait déjà que Google n’avait aucun scrupule à frauder le fisc, on apprend à présent qu’il n’en a pas davantage à manipuler les consciences.

    Prochaine étape, supprimer la mémoire ? Pour l’instant le nom de Maggie Stanphill retourne bien ce procès comme réponse, est-ce que cela va durer ?

    En tout cas l’image de la firme s’assombrit… c’est la seule bonne nouvelle. Cela ne peut qu’encourager Mme Warren à démanteler cette Google façon puzzle. Mais est-ce encore possible ? Faut-il passer certaines des activités de Google en Open source ?

      +5

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  • Emmanuel // 05.10.2019 à 06h41

    Intéressant en effet. Comme le conclut Monsieur Cruz, « ces documents soulèvent des questions très sérieuses sur les partis-pris politiques », mais au-delà….Espérons que les élections américaines qui viennent vont permettre de mettre à jour l’énorme potentiel de manipulations qui ont cours désormais avec les outils internet. On se souvient du scandale « Cambridge Analytica » ; depuis, il faut s’attendre à ce que les techniques de « digital well-being » se sont perfectionnées…Les « influenceurs » (nudge) ont de beaux jours devant eux….

      +1

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    • Papagateau // 05.10.2019 à 10h09

      Well-being est le terme orwellien pour censure.
      Le terme était dans toute les premières réponses à la présentation d’une preuve nouvelle.
      Bien-être … votre bien-être, votre plaisir, le plaisir de la société. Êtes vous contre le plaisir ? Êtes vous fou ?

      Et bien non, quand je vais sur un site de tri des informations, ce qui fait mon bien-être, c’est de savoir que le tri est impartial, et qu’il correspond aux mots clés que j’ai rentrés. Ni un mot en moins, ni un mot en plus, ni un mot à la place d’un autre.

      Le ministère de la vérité d’orwell ne cachait pas assez bien son but, il fait place au ministère du bien-être.
      Bien-être = police de la pensée.

        +10

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  • calal // 05.10.2019 à 08h33

    un truc que le senateur rapporte et qui est marrant apres qu’il ait demande si la responsable de chez google connaissait des electeurs de trump dans sa societe est extrait du rapport public sur les donations aux differentes campagnes electorales de 2016: des gens de chez google ont donné de l’argent a la campagne de clinton mais aucun n’a donne a trump. Qu’ils donnent moins ou pas beaucoup pas de probleme mais zero c’est suspect niveau diversite d’opinions qui peuvent s’exprimer au sein d’une entreprise…

      +8

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  • RGT // 05.10.2019 à 09h24

    Lancez la même recherche sur Gogol, Duckduckgo et Yandex (à la solde de Poutine – je suis obligé de le préciser) et comparez les résultats.

    Si les moteurs de recherche étaient « neutres » les résultats devraient être identiques.
    Pour Yandex, à la limite, on pourrait comprendre…
    Et pour la liste des chiens écrasés aussi…

    Maintenant, prenez la presse occidentale indépendante et RT (média de Poutine lui aussi) puis cherchez simplement une info qui pourrait s’avérer « gênante » pour les « élites »…
    Oups !!! Pareil !!!

    Tous les moyens disponibles à l’information sont TOUS biaisés en fonction des intérêts de leurs propriétaires et de leur collusion avec le pouvoir ou des entités politiques susceptibles d’accéder au pouvoir ne l’oublions pas.
    Et ensuite nos « grands esprits » s’étonnent de la montée de « théories » délirantes parmi la population.

    Comme au temps de l’URSS, et avec un sourire entendu : « Si c’est écrit dans la Pravda, c’est que c’est vrai »…
    Maintenant nous pourrions dire « Si c’est affiché dans Gogol c’est que c’est vrai!!! ».
    Vous pouvez remplacer Gogol par n’importe quel autre dispositif centralisé permettant de diffuser ou de trouver une information, ce sera encore vrai.

    Il faut toujours croiser les recherches et les infos avec une source totalement antagoniste pour tenter de s’approcher de la réalité des faits.

      +21

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    • Touriste // 05.10.2019 à 11h41

      Bonjour,
      L’aura du Gogol de 1998-1999 innovant, efficace, transgressif (un petit goût de revenez-y en 1977) persiste encore.
      « Gogol est ton ami » est pratiquement entré dans le langage courant des djeunz et des trentenaires.
      Bien que le « Don’t be evil » ait été jeté aux orties, officiellement, par l’entreprise elle-même, le (gros) malentendu perdure et il est toujours profondément ancré dans l’imaginaire collectif. En ce qui me concerne, je le constate quasi-quotidiennement.
      Vous voulez voir l’avenir de vos futurs petits-enfants ? Regardez le film « Rollerball » (1975) de Norman Jewison et/ou lisez la nouvelle de William Harrison « Roller Ball Murder » (dans le recueil de nouvelles « Histoires de l’an 2000 » dans la collection « La grande anthologie de la science-fiction », Le Livre de Poche).
      On y va droit dedans et à marche forcée.

        +2

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      • RGT // 06.10.2019 à 11h44

        J’avais vu le film « Rollerball » à sa sortie (j’étais bien jeune alors) et cette dystopie m’avait autant marqué que « Soleil Vert » sorti 2 ans plus tôt (à l’époque ou Charlton Eston jouait dans des films engagés).
        Je pense que Soleil Vert se rapproche plus de la dystopie actuelle que Rollerball, mais c’est un avis personnel.

        De plus, Rollerball a TRÈS MAL VIEILLI, ce qui est moins le cas pour Soleil Vert.

        J’avais entendu dire qu’un navet immonde avait été produit pour faire un « remake » (anglicisme volontaire pour montrer l’absence totale de créativité des studios hollywoodiens qui font à tour de bras des reprises minables de films à succès) mais que cette DAUBE ne valait même pas le coup d’être piratée sur Internet (si elle est disponible).

        Finalement, dans les années 70 de nombreux scénaristes avaient déjà vu vers quoi notre société allait évoluer mais leurs mises en garde sont tombées dans l’oubli.

          +1

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        • narm // 06.10.2019 à 17h18

          Résumé de wiki
          En 2018, les nations ont disparu, remplacées par des cartels économiques planétaires qui regroupent les activités humaines en six départements : l’énergie, le luxe, l’alimentation, le logement, les communications et les transports. Ces corporations dirigent des formations sportives pratiquant le rollerball, sport violent ne permettant pas l’émergence de vedettes individuelles.

          Quelle belle description
          finalement , ils se sont légèrement trompé, nous avons encore beaucoup de vedettes individuelles qui permettent l’adoration des foules …..

            +0

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  • manuel // 05.10.2019 à 10h18

    Quand on cite CNN comme média de gauche, cest qu’on est très très à droite. Dans le reste il y a des questions bizarres, en particulier la question sur qui a voté quoi. Mais c’est vrai que dans le pays du macartisme et de la religion, il n’y a pas de limites.

      +9

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    • Yanka // 09.10.2019 à 02h38

      La question de l’appartenance politique aux States n’est pas une bizarrerie. Là-bas, on ne cache pas son appartenance politique, elle figure même parfois dans des documents officiels, comme le sexe chez nous ou l’état-civil. J’ai vu ça en généalogie.

        +0

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  • L. A. // 05.10.2019 à 15h04

    @manuel : le pays du maccartisme, de la religion et de la ségrégation raciale (loin d’être terminée).

      +4

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