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16.octobre.201916.10.2019 // Les Crises

Iran : Pourquoi une haine si tenace ? Par Richard Labévière

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, Richard Labévière

Il est très curieux de voir l’ensemble des dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, reprendre sans la moindre distance la rhétorique américaine – « l’Iran ne doit pas acquérir la bombe atomique » -, comme si l’accord signé le 14 juillet 2015 à Vienne, après plus de quinze années d’âpres négociations, n’avait jamais – oui, jamais – existé ! Et pourtant, cette négociation a été menée, qui plus est, en format « Cinq-plus-un », c’est-à-dire avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (dont les Etats-Unis) et l’Allemagne… Donc, on ne parle pas d’un accord mineur mais bien du résultat de l’une des plus grandes négociations de l’après-Guerre froide.

Cette diplomatie de perroquet – l’Iran ne doit pas, etc. – pose d’autant plus de problème qu’elle ne comporte aucune dimension multilatérale régionale. Ainsi, Israël peut, quant à lui, disposer de quelques trois cents têtes nucléaires sans être l’objet de la moindre critique ni menace, sans être soumis à la moindre inspection de l’Agence internationale atomique (AIEA), puisque qu’il n’a jamais été question que Tel-Aviv signe le Traité de non-prolifération (TNP).

Sans compter qu’en pleine Guerre froide, les Etats-Unis ont effectué des transferts de technologie pour que le Pakistan fabrique sa propre bombe atomique face à une Inde devenue une puissance nucléaire, à l’époque soutenue par l’URSS. Aujourd’hui, et en flagrante violation du TNP – le fait est confirmé par plusieurs agences européennes et arabes de renseignement -, Washington transfert aussi les technologies nécessaires pour que l’Arabie saoudite lance son propre programme nucléaire.

Dans ces conditions, pourquoi l’Iran représenterait-il une menace exceptionnelle, sinon planétaire ? Pourquoi la bombe iranienne serait-elle plus menaçante que les bombes israélienne ou pakistanaise ? La réponse à la question sent – à l’évidence -, plus le pétrole et le gaz que l’uranium enrichi. Et, plus que des considérations directement militaires, ce sont bien davantage des enjeux énergétiques qui dictent l’agenda diplomatique, la rhétorique occidentale, sinon une haine viscérale et incompréhensible envers un Iran diabolisé comme la pire des menaces au monde.

Ainsi, Washington cherche à empêcher, par tous les moyens, l’exportation des hydrocarbures iraniens et russes, comme à ralentir, sinon à saboter les gazoducs qui échappent à son contrôle.

DYNAMITER NORD STREAM-II

Depuis la dénonciation de l’accord nucléaire par Donald Trump, les exportations iraniennes de pétrole ont fortement chuté. De 2,5 millions barils par jour en 2017, elles seraient tombées à moins de 500 000 au début juillet. Malgré tout, la Chine continuerait d’en importer 300 000 barils/jour, de même que la Turquie et la Syrie. « En réalité », note Jean-Michel Quatrepoint, « ce n’est pas tant le pétrole iranien qui est un enjeu, mais le gaz. L’Iran est déjà le troisième producteur mondial et détient les plus importantes réserves du monde »1. En asphyxiant l’économie iranienne, Washington cherche évidemment à provoquer un changement de régime à Téhéran, mais aussi à dynamiter le projet du gazoduc Nord Stream-II, vital pour les exportations de gaz russes.

Un expert russe du fonds national pour la sécurité énergétique insiste sur le lien existant entre les dossiers russe et iranien : « Il pourrait y avoir un deal secret : les Etats-Unis finissent par épargner peu ou prou Nord Stream-II de leurs sanctions mais, en échange, la Russie adoucit son opposition aux sanctions américaines contre l’Iran, le retour de ce pays comme puissance régionale du Moyen-Orient étant devenu une véritable obsession de l’administration Trump ».

Depuis une quinzaine d’années, un bras de fer récurrent oppose Washington à Moscou sur le tracé et le contrôle des nouveaux gazoducs. Le Russe Gazprom cherche impérativement à s’émanciper des transits polonais et ukrainiens. Depuis 2005, Moscou et Berlin se sont mis d’accord pour doubler le gazoduc Nord Stream-I qui traverse la mer Baltique. L’ancien chancelier Gerhard Schröder pilote le projet : Nord Stream-II doit permettre à l’Allemagne d’augmenter ses approvisionnements en gaz au moment où ses centrales nucléaires ferment les unes après les autres.

Depuis 2014 et les émeutes de Maïdan à Kiev, Nord Stream-II est devenu le gazoduc de la discorde opposant l’Allemagne aux Etats-Unis, et ces derniers à Moscou. Tandis que les Pays Baltes, ainsi que la Pologne et la Suède ont pris la tête d’une croisade contre la dépendance européenne à l’égard du gaz russe et iranien… Et Washington – actionnant tous les leviers de l’extra-territorialité du droit américain – en rajoute en menaçant directement les entreprises qui participeraient à la construction de Nord Stream-II ! Contre ce « tuyau de la discorde », les Américains cherchent à favoriser la réalisation d’un gazoduc alternatif qui passerait par la mer Caspienne.

Le gazoduc de la mer Caspienne (TCGP) est censé relier la côte ouest du Turkménistan à la côte est de l’Azerbaïdjan pour faire son entrée dans le corridor gazier méridional (SGC). Il s’agit d’une voie d’approvisionnement en gaz d’Azerbaïdjan vers l’Europe en passant par le sud du vieux continent. Le projet avait même fait l’objet de l’exemption des sanctions américaines en pleine interdiction de l’achat du pétrole et du gaz de l’Iran.

RETOUR AU PACTE DU QUINCY

Il convient toujours de revenir au Pacte du Quincy dès que l’on évoque la puissance économique des Etats-Unis. Le 14 février 1945 – de retour de la conférence de Yalta – le président américain Franklin Roosevelt convoque à bord du croiseur USS-Quincy, le roi Ibn Séoud, le fondateur de la dynastie des Saoud. Le pacte signé garantit à la monarchie saoudienne une protection militaire en échange d’un monopole américain sur les immenses réserves d’hydrocarbures de la péninsule arabique. La durée de l’accord vaut pour 60 ans. Il a été renouvelé pour une même période le 25 avril 2005 lors d’une rencontre entre George W. Bush et le prince héritier Abdallah à Crawford au Texas. La grande presse n’a pipé mot.

Au sortir de la Seconde guerre mondiale, Washington intègre la leçon essentielle du conflit planétaire : l’accès aux ressources naturelles constitue l’une des données les plus basiques de la puissance. Désormais, le dossier énergétique sera traité comme une question primordiale de sécurité nationale. Dans son remarquable article, Jean-Michel Quatrepoint l’explique très bien : l’énergie est le pilier de la géopolitique américaine : « en éliminant le Venezuela et l’Iran, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite cassent aussi, de fait, l’OPEP : l’Irak et les Emirats arabes unis sont sous contrôle ; la Libye ne compte plus ; l’Algérie est surtout préoccupée par l’après-Bouteflika ; l’Equateur ne peut plus rien refuser à Washington ; le Nigeria est contrôlé par les grandes compagnies internationales ».

Par conséquent, la bombe iranienne a bon dos, d’autant que sur le plan stratégique, le nucléaire n’est plus vraiment la question d’actualité. Comme le Japon, l’Iran est désormais un « pays seuil », c’est-à-dire un pays capable de fabriquer effectivement la bombe si les conditions l’exigeaient – et ce – quel que soit le devenir de l’accord sur le nucléaire iranien ! Comme l’affirme un ambassadeur européen actuellement en poste au Proche-Orient repris par le politologue libanais Walid Charara (voir notre revue de presse) : « désormais, la question centrale, c’est les missiles… ».

« LA QUESTION CENTRALE, C’EST LES MISSILES ! »

L’une des qualités du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah – les Israéliens en conviennent – est de toujours coller rigoureusement à une réalité factuelle précise sans « bidonner les données », ajoutent les bons observateurs de la région ; « et lorsqu’il parle, on sait à peu près à quoi s’en tenir sur le terrain… ». Durant ses trois dernières interventions publiques, Hassan Nasrallah a mis Tel-Aviv en garde, avertissant que si l’armée israélienne attaquait de nouveau le Liban, la riposte serait terrible puisque le Hezbollah dispose désormais de missiles de moyenne et longue portée pouvant atteindre tous les recoins du territoire israélien, notamment l’emplacement de la centrale nucléaire de Dimona !

Ce n’est pas un secret, l’arsenal du Hezbollah dépend largement des soutiens et du conseil iraniens. Les ingénieurs de Téhéran aident non seulement le Hezbollah, mais aussi les groupes armés houthis au Yémen. Et la grande crainte de Tel-Aviv est de voir, à terme, le Hamas palestinien doté des mêmes capacités balistiques que le Hezbollah et les Houthis. Cette réalité stratégique explique l’insistance de Washington à vouloir négocier un nouveau traité pour y inclure non seulement un changement d’orientation de la diplomatie iranienne en Syrie, au Yémen et en Palestine, mais surtout le dispositif de missiles dont dispose la République islamique.

D’ores et déjà – et à plusieurs reprises – le guide de la Révolution Ali Khamenei a radicalement balayé ces exigences s’en tenant au principe « du nucléaire, tout le nucléaire, rien que le nucléaire ». Il a aussi répété que le programme iranien de missiles balistiques constituait l’un des piliers de la défense et de la sécurité nationales de l’Iran. Il a rappelé que durant la guerre Irak-Iran (1980 – 1988), les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France et… l’Allemagne avait puissamment armé l’Irak de Saddam Hussein, même avec des moyens chimiques utilisés à plusieurs reprises contre les populations civiles. Par conséquent, les missiles d’aujourd’hui servent à sanctuariser le territoire iranien pour qu’il ne connaisse pas la répétition de ce genre de menace. Et les conseillers du Guide, dont Ali-Akbar Velayati (qui fut ministre des Affaires étrangères de 1981 à 1997), ne se privent pas de dire (dans le texte) que l’Iran d’aujourd’hui fait exactement ce que la France du général de Gaulle a fait en son temps : assurer une défense nationale avec une armée et des moyens nationaux !

A terme, Téhéran n’exclut pas l’ouverture d’une négociation sur la question des missiles, « mais de manière multilatérale », précise un haut-diplomate iranien ; « il n’y a aucune raison de voir l’Iran seul renoncer à ses missiles tandis qu’Israël, l’Arabie saoudite, voire les Emirats arabes unis continueraient à développer ce genre de programmes. Négocier oui, mais de manière équitable, équilibrée, donc en format multilatéral ».

L’insistance américaine concernant le dossier des missiles est d’autant plus forte que Washington a perdu la partie en Syrie, qu’il est en train de la perdre au Yémen et que la question palestinienne est redevenue l’épicentre de l’arc de crises proche et moyen-oriental.

Sur la Syrie, le Yémen et la Palestine, Téhéran ne changera pas son fusil d’épaule – le guide Khamenei l’a aussi expliqué à plusieurs reprises -, il est parfaitement illusoire d’envisager que l’Iran puisse amender son système d’alliances régionales. Et plus que jamais la question de la défense de la Palestine et de la libération de Jérusalem passe, bel et bien, par Téhéran.

Richard Labévière

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Commentaire recommandé

Duracuir // 16.10.2019 à 11h29

M. Labeviere, j’attire votre attention sur un passage du film « la prisonnière du désert » du chantre impérial John Ford. A un moment, le neveu de John Wayne s’inquiète de voir arriver un indien. Son oncle regarde, sourit et dit: « non, celui là est soumis. Soumis comme un chien ». Verbatim. Il ne dit pas: « ami » ou allié ou rallié ou pacifique ou intégré, il dit « soumis comme un chien ». Voilà exactement la vraie manière qu’ont les USA de voir les restes du monde pour lequel, depuis les Grecs et leurs barbares, ils sont bien les seuls à avoir inventé un acronyme méprisant « ROW », REST OF THE WORLD. Soit soumis comme des chiens soit ennemis soit mort. Planquer ça derrière la classe souriante d’un Clinton ou d’un Obama et la legende hollywoodienne ne changent rien sur le fonds. Soumis comme des chiens, comme presque toute l’Amérique et toute l’Europe ou ennemis comme Russes, Chinois, Iraniens ou Vénézuélien. ça va bcp plus loin que le seul pétrole ou même l’intérêt stratégique. Les seuls bons indiens sont soit soumis comme des chiens soit morts.

31 réactions et commentaires

  • Duracuir // 16.10.2019 à 07h12

    Article meritoire, dans lequel on apprend rien de bien nouveau, mais salutaire eu égard aux inepties proférées par de pretendus experts. Par exemple, un collègue me relatait le c dans l’air d’avant hier où un certain Pierre Servent, soit disant expert, disait que le but de Poutine était de … Virer les forces US de Méditerranée. Sans dec…., Comment peut-on oser proférer une telle ineptie sans crainte d’être grillé et ridiculisé? Comment peut-on ne serait-ce que seulement virer les US de là alors que la rive nord appartient directement à l’OTAN, qu’Israel domine tout l’est, l’Égypte et le Maroc couvrant le reste de la côte sud pour les USA. Alors là, c’est vrai, à côté de ça, Labeviere est un phénix.

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    • Duracuir // 16.10.2019 à 17h55

      Quel rapport avec ce que j’ai écrit svp? Quel rapport entre le moyen-orient du golfe et la Méditerranée? Israel ne fait pas partie de l’OTAN(je ne dis rien de tel) Israel doit être considéré comme totalement intégré dans le dispositif US.
      Sinon, où avez vous vu un retrait des USA au moyen-orient? Ils ont dissous CENTCOM?Ils sont parti d’Irak? Il sont parti de leur énorme base nucléaire de Turquie? Ils sont parti de Syrie? Ils sont parti de leur énorme base du Qatar? Ils sont parti de leurS énormes bases d’Arabie Saoudite? Ils sont parti de Jordanie? Ils ont décidé de couper les liens stratégiques avec Israel? l’Egypte?
      Mais encore une fois, je ne vois absolument aucun rapport entre votre post et le propos du mien.

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    • David // 16.10.2019 à 18h02

      « Cette entente entre la Russie et les autres (Syrie, AS, UAE et pourquoi pas le Qatar) va se faire sur le dos…de l’Iran  »
      On parie combien?

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 16.10.2019 à 18h09

      Israel étant le 52ème état des Etats-Unis, après la Grande-Bretagne qui est le 51ème, il fait partie de l’OTAN de facto sinon de jure. Croire que les Etats-Unis pourraient « quitter le Moyen-Orient », c’est tomber dans un piège de propagande. Juste avant la première guerre du Golfe, Madame Albright avait expliqué à Saddam Hussein que s’il avait un conflit avec le Koweit, qui lui devait des sous, ce n’était pas du tout l’affaire des Etats-Unis, qui n’interviendraient pas dans leur querelle. Comme le chat qui fait semblant de ne pas regarder la souris. Soyons sérieux ! Ici l’auteur remonte à 1945 pour expliquer la situation. Il aurait pu remonter un tout petit peu avant : en 1941, lorsque Churchill s’est allié en l’espace d’une semaine avec Staline, et a pris comme toute première décision dans le cadre de cette alliance de renverser le gouvernement iranien pro-allemand pour sécuriser d’un coup l’Egypte et le flanc sud de l’URSS et préempter l’attaque de la Wehrmacht sur la région qui aurait lieu au printemps 1942. C’est dire l’importance de la Perse pour l’empire anglais, dont les positions ont été reprises par les Etats-Unis. Cela remonte à l’empire des Indes. La Perse et l’Afghanistan sont les deux points de rencontre, d’habitude confllctuelle mais de coopération entre 41 et 45 , de l’empire britannique et de l’empire russe. A mon avis, on n’est pas près d’en voir la fin. Ou plus exactement, avec le réchauffement climatique, pas avant la fin du monde.

        +7

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  • Rémi // 16.10.2019 à 08h58

    Les iranniens refusent d’obéir.
    Le pétrole joue un rôle, mais il faut surtout que les USA puissent avoir leur part du gateau pétrolier Irannien et le contrôle sur le robinet.
    Ave les Mollah ca n’arrivera pas, il faut donc changer de régime.

      +19

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    • scc // 17.10.2019 à 19h37

      Les américains n’en ont peut-être être pas besoin mais pensez-vous qu’ils laisseraient ceux qui menacent leur suprématie occuper la place?

        +3

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  • max // 16.10.2019 à 09h21

    L’Iran c’est d’immenses réserves fossiles, c’est l’accès à l’Asie Centrale et du temps du Shah un allié fidèle (tout au moins pendant un temps), l’avènement de l’Ayatollah Khomeiny a changé cette donne fondamentale.
    Après avoir subie une guerre terrible contre l’Irak de Saddam Hussein soutenu par de nombreux pays occidentaux/de nombreux autres pays musulmans et même l’union soviétique de l’époque qui commençait à être en phase terminale, l’Iran étant seule contre tous finalement gagna cette guerre qui lui a permit de prendre pied en Irak.
    L’Iran d’aujourd’hui sait très bien le sort qui lui sera réservé si elle ne maintien pas et ne développe pas son programme de missiles, drones et peut être nucléaire et donc les sanctions qui durent depuis des dizaines d’années ne la feront pas fléchir, pas plus que la Corée du Nord.
    Certains missiles en question pouvant certes atteindre Israël mais aussi une partie de l’Europe.
    Le jour ou l’Iran en sera au même point que la Corée du Nord une page se tournera définitivement.

      +25

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  • David // 16.10.2019 à 09h29

    L’histoire de David et Goliath.

    David = HezboIlah, Goliath = Israël.

    Un seul « caillou » serait suffisant pour mettre Goliath à terre si l’on en croit Labévière.

    Nous apprenons donc que tout pays ayant une ou des centrales nucléaires sur son territoire est en position de grande vulnérabilité en cas de conflit.

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    • Bouddha Vert // 16.10.2019 à 21h05

      Ce qu’évoque Labévière c’est que la politique de la dissuasion est désormais à la portée du Liban grâce à ces missiles à même de toucher la centrale israélienne de Dimona, une nouvelle donne à même d’assurer l’équilibre.

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      • Rafa // 16.10.2019 à 22h35

        Jamais Israël ne ce serait imaginé que sa centrale nucléaire pourrait jouer un jour contre sa propre sécurité.
        Ce qu’il y a de bien avec les centrales nucléaires, c’est que ce sont des bombes atomiques déjà sur place. Quelques bombes conventionnelles suffisent à allumer la mèche.

          +4

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  • Fabrice // 16.10.2019 à 09h47

    Ce qui est « amusant » c’est que les USA se trouvent confrontés encore un fois à la création de la CIA (http://www.entelekheia.fr/2017/04/05/liran-la-grande-bretagne-le-petrole-et-la-cia-1953-operation-ajax/) ne devrait elle pas enfermer les dirigeants de la CIA pour avoir nuit aux intérêts des USA ?

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    • Fabrice // 16.10.2019 à 10h03

      J’oubliais l’article sur le sujet par les crises. Fr https://www.les-crises.fr/la-cia-admet-son-role-dans-le-coup-detat-iranien-de-1953/

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    • Rémi // 16.10.2019 à 18h00

      Non,
      Le douze Septembre 2001 on a donné plus d’arent plus d’hommes plus de pouvoir à la CIA.
      L’échec est donc recompensé.

      Normalement après le 11 Septembre la CIA et le FBI auraient du subir une purge ultra sévére. On a fait le contraire qu’en dire?
      Puis on a investit des centaines de milliards en avions et sattelites supplémentaires pour traquer des Djihadistes en sandales.
      Rien á ajouter votre honneur

        +5

      Alerter
  • Arcousan09 // 16.10.2019 à 11h03

    L’Iran donc la Perse bénéficie d’une culture, une culture millénaire
    On ne peut pas dire la même chose des USA évangélistes incultes
    Cela se traduit par un comportement réfléchi des iraniens contre une impulsion agressive génies autoproclamés US
    Les guignols américains excellent dans le style du parjure et accusent l’adversaire d’en être le responsable

      +29

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    • Rafa // 16.10.2019 à 11h17

      Merci de votre réponse et bien d’accord avec vous.
      Les états qui se définissent par un « destin manifeste » sont des dangers pour l’Humanité.

        +11

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    • Fabrice // 16.10.2019 à 18h00

      La culture ne se résume pas aux licences et aux films Hollywoodiens, un peuple qui n’a que ses découvertes technologiques satisfaisant que ses besoins primaires (ce n’est pas péjoratif) sans développer la sagesse, la philosophie,… est il plus évolué qu’un homme primitif qui agis qu’avec ses instincts, ses peurs déconnecté de son milieu ? Non il a juste des outils plus évolués pire il peut désormais détruire toute vie sans une once de réflexion vu qu’il a préservé jusqu’au bout ce qu’il considère comme ses intérêts qui priment sur les autres cela a été résumé dans le destin manifeste.

        +17

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    • RGT // 16.10.2019 à 18h27

      « Les USA sont le pays du monde qui compte le plus de prix Nobel … »

      Une très grande partie (si ce n’est la quasi-intégralité) des plus grands scientifiques US sont étrangers, russes entre autres car les USA ont bénéficié de l’effondrement de leurs pays d’origine pour les récupérer.

      De même, de nombreux scientifiques occidentaux (pas mal de français) bossent aux USA car nos « élites » ont fermé la porte de certaines recherches « peu intéressantes » qui entraient en conflit avec les recherches US. Lesdits chercheurs ont donc été obligés de s’exiler sinon ils se retrouvaient « profs de sciences nat » dans des collèges, ce qui n’est pas franchement l’idéal pour un scientifique de haut niveau.

      Le pourcentage de scientifiques de haut niveau dans les labos de pointe aux USA est franchement lamentable, et si les scientifiques étrangers quittaient leurs postes pour retourner dans leurs pays d’origine les USA se retrouveraient au niveau du Burkina Faso en terme de développement scientifique.

      Comme dans tous les domaines, ils pillent allègrement les « ressources » des autres pour se les accaparer.
      Si un scientifique français souhaite être reconnu dans son pays d’origine, il est obligé d’aller se prostituer dans un labo US sinon il se retrouvera de corvées de chiottes.
      Et il en va de même pour tous les scientifiques du « monde libre ».
      Lamentable.
      Les seuls qui profitent de l’aubaine sont les chinois qui envoient leurs meilleurs cerveaux dans les labos US (avec des résultats exceptionnels, ce qui prouve que ce pays offre une formation de haut niveau) et qui ensuite reviennent au pays en ayant énormément appris.

      Ensuite, on vient nous bassiner car les « chinois pillent tout ».

      Erreur, ce sont les USA qui les appellent pour progresser, mais ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que les « pigeons » retournent chez eux et profitent de l’expérience.

        +21

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  • Duracuir // 16.10.2019 à 11h15

    Je dirais plutôt descendants des Perses et des Parthes ennemis fondateurs de Grecs et Romains auxquels nos pauvres yankee s’assimilent pour le messianisme impérial.

      +1

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  • Duracuir // 16.10.2019 à 11h29

    M. Labeviere, j’attire votre attention sur un passage du film « la prisonnière du désert » du chantre impérial John Ford. A un moment, le neveu de John Wayne s’inquiète de voir arriver un indien. Son oncle regarde, sourit et dit: « non, celui là est soumis. Soumis comme un chien ». Verbatim. Il ne dit pas: « ami » ou allié ou rallié ou pacifique ou intégré, il dit « soumis comme un chien ». Voilà exactement la vraie manière qu’ont les USA de voir les restes du monde pour lequel, depuis les Grecs et leurs barbares, ils sont bien les seuls à avoir inventé un acronyme méprisant « ROW », REST OF THE WORLD. Soit soumis comme des chiens soit ennemis soit mort. Planquer ça derrière la classe souriante d’un Clinton ou d’un Obama et la legende hollywoodienne ne changent rien sur le fonds. Soumis comme des chiens, comme presque toute l’Amérique et toute l’Europe ou ennemis comme Russes, Chinois, Iraniens ou Vénézuélien. ça va bcp plus loin que le seul pétrole ou même l’intérêt stratégique. Les seuls bons indiens sont soit soumis comme des chiens soit morts.

      +47

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    • Pollix // 16.10.2019 à 15h45

      Dans un domaine très différent mais très révélateur de leur mentalité, il apparaît que les scientifiques anglo-saxons se considèrent comme les maîtres sur le plan international, les autres n’étant que des supplétifs ou invisibles pour l’empire… pourtant les nations scientifiquement montantes vont immanquablement les submerger…

        +6

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  • Kiwixar // 16.10.2019 à 13h12

    « Delenda est Iran » : comme la banque centrale du Vénézuela, la banque centrale d’Iran n’est pas parmi les 60 banques centrales actionnaires de la BRI (Banque des règlements internationaux), contrairement à la Russie, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie etc.

    « La BRI bénéficie en Suisse d’une immunité de juridiction tandis que ses hauts cadres ainsi que les représentants des banques centrales bénéficient d’une forme d’immunité diplomatique ».

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_des_r%C3%A8glements_internationaux

    J’ai comme l’impression que tous les pays qui ne sont pas amalgamés dans le « borg » de la BRI s’attirent la haine de l’Otanie…
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Borg_(Star_Trek)
    « Toute résistance est futile… »

      +7

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    • Duracuir // 17.10.2019 à 08h13

      Oui mais là c’est comme si Carthage avait fait alliance avec les Grecs, les Séleucides et les Ptolémée, ils auraient eu du mal les Romains.

        +3

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  • Jaaz // 16.10.2019 à 17h11

    « la question palestinienne est redevenue l’épicentre de l’arc de crises proche et moyen-oriental. »
    Je crois que RL a tort sur ce point: la question centrale n’a jamais été la question palestinienne, qui est instrumentalisée.
    On sait très bien que les USA ne vont jamais laisser tomber leur 51ème état fédéré qu’est Israel.
    L’enjeu à ce niveau serait limité à un hypothétique partage des terres, par ailleurs non riches en hydrocarbures.
    La question centrale demeure la domination US et le partage de la région entre pro et anti-US. Soit vous êtes soumis et votre régime est soutenue par les US et leur annexe dans la région, soit vous êtes insoumis mais dans ce cas, vous en paierez le prix fort. C’est évidemment cette ligne de fracture qui explique toute la problématique de l’indépendance militaire et nucléaire de l’Iran.

      +4

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  • Christian Gedeon // 16.10.2019 à 17h37

    Rien de nouveau dans cet article en fait. L’auteur fait toutefois un oubli et une erreur. L’oubli est qu’il ne fait en aucune façon référence au discours constant de l’Iran et de ses alliés sur l’éradication d’Israel. L’erreur est de considérer que les us ont « perdu la partie » en Syrie. Parce qu’ils n’ont pas joué de partie en Syrie à dire vrai. Pour être plus clair ils s’en foutent complètement. Et ce depuis le début.

      +1

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    • Gilles // 16.10.2019 à 17h45

      Vous oubliez tout de même le projet de gazoduc Qatar-Turquie via la Syrie que les US voulaient voir aboutir à seule fin de contrarier le projet russe
      (south stream en bonne voie d’achèvement permettant l’alimentation en gaz de l’Europe du sud): Ce petit détail à l’origine des 8 années de guerre que beaucoup ont oublié(jusqu’ici).

        +15

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      • Christian Gedeon // 16.10.2019 à 18h32

        Pensez vous! Ça ne change rien à la vie des états-uniens que ça se fasse ou pas.A l’extrême limite je concède que le gigantesque bordel causé par l’affaire syrienne dans le monde moyen oriental ne leur a pas forcément causé des cauchemars et que ça a démontré si besoin était l’état pitoyable de ce qu’il est convenu d’appeler l’Europe.

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        • scc // 17.10.2019 à 19h50

          Bien sûr que si cela est vital. Pas pour la vie des états-uniens mais pour assurer qu’aucune puissance étrangère ne menace la suprématie absolue que USA prétendent verrouiller et maintenir.
          Cfr le PNAC.

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      • Duracuir // 17.10.2019 à 08h24

        C’est sûr, c’est comme la Ière guerre mondiale, tout le monde sait que c’est à cause de la pluie et la révolution française à cause d’un hiver rigoureux. Impayable.

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        • Bouddha Vert // 17.10.2019 à 12h23

          L’Observateur, à mon avis, force le trait sur une réalité historique qui permet de comprendre que l’avenir du MO risque d’être sous la contrainte de l’assèchement de la région.
          En effet, la tendance que donne l’ensemble des modèles climatiques est un assèchement du pourtour méditerranéen.
          Or 2010 correspond au pic de 4 années successives d’absence de pluie sur la région, ce qui a contraint une énorme partie d’agriculteurs à quitter leurs terres pour rejoindre les villes.
          La libéralisation de l’économie syrienne, entre autre alimentaire, a certes jeté les agriculteurs syriens dans la misère mais le facteur déclencheur c’est effectivement la sécheresse et donc l’abandon des terres et la migration des populations.
          Ce sont des faits indéniables qui permettent de prédire pour ce pays, mais bien d’autres, une perte d’autonomie alimentaire, une perte de travail et la détresse croissante pour un nombre croissant de ces populations.
          Pour finir, la déplétion des richesses en hydrocarbures du pays a fini d’achever la capacité à entreprendre une politique d’aide alimentaire.
          Ventre affamé n’a pas d’oreille et toute famine se paye au prix cher.

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  • Bouddha Vert // 16.10.2019 à 23h54

    Merci pour cet article qui, il me semble, s’interroge sur l’attitude de l’Europe face à la volonté de l’OTAN de « démonter » l’Iran.
    Il me semble que l’Europe géographique ne dispose plus de ressources en hydrocarbures (mer du nord en déplétion accélérée) et il faut donc choisir entre le gaz Russe par pipe line ou le zunien par bateau GNL.
    Ecologiquement la deuxième solution est encore pire, évidemment également pire pour nos finances et notre balance commerciale!
    Diplomatiquement, je ne comprends personnellement pas l’intérêt de détruire le monde chiite au profit du sunnite (l’équilibre n’a pas d’avenir, alors diabolisons).
    L’abandon de la Russie, doit être je suppose à mettre en comparaison du traitement historique réservé à l’URSS par le parlement européen (dossier traité ici par OB il y a 3 semaines, encore merci).

    Nos eurotechnocrates ont donc décidé que nous resterons les caniches des USA!
    C’est dommageable pour nous français, pour les européens mais également pour le monde qui aurait certainement avantageusement bénéficié d’une multipolarité salvatrice.
    A l’heure où nous allons devoir diverger des modèles économiques, industriels et politiques initiés en des temps où les horizons de ressources de toutes sortes étaient infinis, nous nous enfermons dans des logiques du XIX et XXème siècle sous l’égide des champions du climato-scepticisme et de l’impérialisme depuis 70 ans!

    Mais il existe un adage qui prétend que l’on a les représentants que l’on mérite!
    Pauvre humanité.

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  • Owen // 17.10.2019 à 14h02

    Pourquoi ? Sans doute que le croissant chiite expose de plus en plus crûment la plaie sur Washington que représente le parasitisme saoudien qui continue à déployer sa férocité.

    1980: Saddam Hussein, craignant, à juste raison, la contagion de la révolution islamique après le renversement du shah, attaque l’Iran. Il s’y est cassé les dents.

    1983: sous influence de la révolution islamique, l’ambassade, puis les deux bases américaines subissent au Liban des attentats sanglants. L’armée américaine se retire de cet état minuscule, la queue entre les jambes.

    2001: contre toute évidence, Saddam Hussein est pointé du doigt après l’effondrement des tours. Sans doute pour masquer la probable implication, au minimum, des saoudiens à cet attentat. En tout cas, après le renversement d’Hussein, des élections à l’américaine placent des gouvernements chiites pour succéder. D’où la rancoeur sunnite en Irak qui nourrit l’État Islamique et sa charia à forte odeur wahhabite. Avec la mansuétude de Washington, parce que les gouvernements chiites irakiens avaient un tropisme pour Téhéran. Bah…

    Et maintenant, le Liban et la Syrie évacuent leurs rancoeurs meurtrières passées, avec le Hezbollah et les Pasdaran, d’origines terroriste et tyrannique, en guest-stars des armées stabilisatrices des pays du M.O.

    L’Empire a beau éructer que le terrorisme mondial est iranien, la tribu saoudienne lui cause des remontées gastriques de plus en plus douloureuses après lui avoir fait manger le pacte du Quincy.

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