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5.juillet.20205.7.2020 // Les Crises

Le Capitalisme détruit l’« espace opérationnel sûr » de l’humanité – par Nafeez Ahmed

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Source : Medium
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La pandémie de COVID19 a mis en évidence une étrange anomalie dans l’économie mondiale. Si elle ne continue pas à croître sans fin, elle se brise tout simplement. Croître, ou mourir.

Mais il y a un problème plus profond. De nouvelles recherches scientifiques confirment que l’obsession structurelle du capitalisme pour une croissance sans fin détruit les conditions mêmes de la survie de l’homme sur la planète Terre.

Une étude marquante publiée dans la revue Nature, intitulée « Scientists’ warning on affluence » (Avertissement des scientifiques sur l’abondance) – par des scientifiques australiens, suisses et britanniques – conclut que le moteur le plus fondamental de la destruction de l’environnement est la surconsommation des super-riches.

Ce facteur s’ajoute à d’autres tels que la consommation de combustibles fossiles, l’agriculture industrielle et la déforestation : car c’est la surconsommation des super-riches qui est le principal moteur de ces autres facteurs.

L’étude note que les 10 % les plus riches sont responsables de jusqu’à 43 % des impacts environnementaux mondiaux destructeurs. En revanche, les 10 % les plus pauvres de la planète ne sont responsables que d’environ 5 % de ces impacts environnementaux :

« Ces conclusions signifient que l’impact environnemental est dans une large mesure causé et dirigé par les citoyens riches du monde ».

Cette nouvelle étude est rédigée par Thomas Wiedmann de l’École d’ingénierie civile et environnementale de l’UNSW Sydney, Manfred Lenzen de l’École de physique de l’Université de Sydney, Lorenz T. Keysser du Département des sciences des systèmes environnementaux de l’ETH Zürich et Julia K. Steinberger de l’École de la terre et de l’environnement de l’Université de Leeds.

Elle confirme que les inégalités structurelles mondiales dans la répartition des richesses sont intimement liées à une crise environnementale croissante qui menace l’existence même des sociétés humaines.

Synthétisant les connaissances de l’ensemble de la communauté scientifique, le document identifie le capitalisme comme la principale cause des « tendances alarmantes de la dégradation de l’environnement » qui constituent désormais « des menaces existentielles pour les systèmes naturels, les économies et les sociétés ». L’étude conclut :

« Il est clair que les systèmes économiques capitalistes dominants, axés sur la croissance, ont non seulement augmenté l’abondance depuis la Seconde Guerre mondiale, mais ont également conduit à d’énormes augmentations des inégalités, de l’instabilité financière, de la consommation des ressources et des pressions environnementales sur les systèmes vitaux de la Terre ».

Le capitalisme et la pandémie

L’étude montre que grâce au fonctionnement du capitalisme, les super-riches sont incités à continuer à s’enrichir – au détriment de la santé de nos sociétés et de la planète dans son ensemble.

La recherche fournit un contexte scientifique important pour comprendre les nombreuses études scientifiques antérieures qui révèlent que l’expansion industrielle a énormément augmenté les risques d’apparition de nouvelles maladies.

En avril dernier, un article paru dans la revue Landscape Ecology a révélé que la déforestation due à l’augmentation de la demande de produits agricoles ou de viande bovine a augmenté la probabilité que des « zoonoses » (maladies exotiques circulant parmi les animaux) se transmettent à l’homme. En effet, l’expansion industrielle, poussée par les pressions capitalistes, a intensifié l’empiètement des activités humaines sur la faune et les écosystèmes naturels.

Il y a deux ans, une autre étude de Frontiers of Microbiology a conclu sans ambages que l’accélération de la déforestation due à la « croissance démographique » et à l’expansion connexe de « l’agriculture, de l’exploitation forestière et de la chasse », transforme dangereusement l’environnement rural.

Davantage d’espèces de chauves-souris porteuses de virus exotiques se sont retrouvées à côté des habitations humaines, selon l’étude. Cela augmente « le risque de transmission de virus par contact direct, d’infection des animaux domestiques ou de contamination par les déjections ».

Il est difficile d’éviter la conclusion selon laquelle la pandémie de Covid-19 est directement issue de l’impact des activités humaines. Comme le confirme le nouvel article paru dans Nature , ces impacts se sont accélérés dans le contexte des opérations fondamentales du capitalisme industriel.

Érosion de l’ « espace opérationnel sûr »

Le résultat est que le capitalisme pousse les sociétés humaines à menacer de plus en plus les frontières clés de notre planète, telles que le changement d’utilisation des terres, l’intégrité de la biosphère et le changement climatique.

Il est essentiel de rester à l’intérieur de ces frontières pour maintenir ce que les scientifiques décrivent comme un « espace opérationnel sûr » pour la civilisation humaine. Si ces écosystèmes clés sont perturbés, cet « espace opérationnel sûr » commencera à s’éroder. Les répercussions mondiales de la pandémie de Covid-19 sont une autre indication claire que ce processus d’érosion a déjà commencé.

« Les preuves sont claires », écrivent Weidmann et ses co-auteurs.

« Le bien-être humain et planétaire simultané à long terme ne sera pas atteint dans l’Anthropocène si la surconsommation des super-riches se poursuit, stimulée par des systèmes économiques qui exploitent la nature et les humains. Nous constatons que, dans une large mesure, les modes de vie des super-riches déterminent l’impact environnemental et social mondial. En outre, les mécanismes du commerce international permettent au monde riche de déplacer son impact sur les pauvres du monde entier ».

Les nouvelles recherches scientifiques confirment donc que le fonctionnement normal du capitalisme érode l' »espace de sécurité » grâce auquel la civilisation humaine peut survivre.

Les structures

Le document explique également en détail comment cela se passe. Les super-riches finissent par faire avancer ce système destructeur de trois manières principales.

Premièrement, ils sont directement responsables de « l’utilisation des ressources biophysiques… par une consommation élevée ».

Deuxièmement, ils sont « membres de puissantes factions de la classe capitaliste ».

Troisièmement, en raison de ce positionnement, ils finissent par « imposer des normes de consommation à toute la population ».

Mais l’idée la plus importante de ce document n’est pas de rejeter toute la faute sur les individus super-riches. L’article dénonce avant tout les pressions systémiques produites par les structures capitalistes.

Les auteurs soulignent ce point : « Les impératifs de croissance sont actifs à de multiples niveaux, faisant de la poursuite de la croissance économique (investissement net, c’est-à-dire investissement supérieur à la dépréciation) une nécessité pour différents acteurs et conduisant à l’instabilité sociale et économique en son absence ».

Au cœur du capitalisme se trouve une relation sociale fondamentale définissant la manière dont les travailleurs sont systématiquement marginalisés de l’accès aux ressources productives de la terre, ainsi que les mécanismes utilisés pour extraire ces ressources et produire des biens et des services.

Cela signifie que pour survivre économiquement dans ce système, certains modèles comportementaux ne sont pas seulement normalisés, mais semblent entièrement rationnels – du moins dans une perspective limitée qui ignore les conséquences sociétales et environnementales plus larges. Selon les termes des auteurs :

« Dans un système capitaliste, les travailleurs sont séparés des moyens de production, ce qui implique qu’ils doivent être compétitifs sur le marché du travail pour vendre leur force de travail aux capitalistes afin de gagner leur vie ».

En attendant, les entreprises qui possèdent et contrôlent ces moyens de production « doivent être compétitives sur le marché, ce qui entraîne la nécessité de réinvestir les profits dans des processus de production plus efficaces afin de minimiser les coûts (par exemple en remplaçant la force de travail humaine par des machines et des rendements d’échelle positifs), l’innovation de nouveaux produits et/ou la publicité pour convaincre les consommateurs d’acheter plus ».

Si une entreprise ne parvient pas à rester compétitive en adoptant de tels comportements, « elle fait faillite ou est reprise par une entreprise plus performante. Dans des conditions économiques normales, cette concurrence capitaliste devrait conduire à une dynamique de croissance globale ».

L’ironie est que, comme le montre également le document, la « richesse » accumulée par les super-riches n’est pas corrélée au bonheur ou au bien-être.

Restructuration

La domination « hégémonique » du capitalisme mondial est donc le principal obstacle à la transformation systémique nécessaire pour réduire la surconsommation.

Il ne suffit donc pas d’essayer de rendre la consommation actuelle plus « verte » grâce à des technologies comme les énergies renouvelables. Nous devons en fait réduire notre impact sur l’environnement en changeant nos comportements et en nous concentrant sur la réduction de notre utilisation des ressources planétaires :

« Non seulement l’innovation technologique ne permet pas de dissocier suffisamment les incidences environnementales et sociales négatives de la croissance économique, mais le mécanisme axé sur le profit des systèmes économiques dominants empêche la nécessaire réduction des impacts et de l’utilisation des ressources en soi.« 

La bonne nouvelle est qu’il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi.

Le document passe en revue une série d' »études ascendantes » montrant que des réductions spectaculaires de notre empreinte matérielle sont parfaitement possibles tout en maintenant un bon niveau de vie matériel.

En Inde, au Brésil et en Afrique du Sud, « un niveau de vie décent » peut être soutenu « avec une utilisation d’énergie par habitant inférieure d’environ 90 % à celle actuellement consommée dans les pays riches ». Des réductions similaires sont possibles pour les économies industrielles modernes telles que l’Australie et les États-Unis.

En prenant conscience de la manière dont le système économique au sens large encourage des comportements destructeurs pour les sociétés humaines et les écosystèmes planétaires essentiels à la survie de l’humanité, les travailleurs ordinaires et les secteurs plus riches – y compris les super-riches – peuvent travailler à la réécriture du système d’exploitation économique mondial.

Cela peut se faire en restructurant la propriété des entreprises, en égalisant les relations avec les travailleurs et en réorganisant intentionnellement la manière dont les décisions sont prises concernant les priorités d’investissement.

Le document souligne que les citoyens et les communautés ont un rôle crucial à jouer pour s’organiser, améliorer les efforts d’éducation du public sur ces questions clés et expérimenter de nouvelles façons de travailler ensemble pour atteindre des « points de basculement sociaux », c’est-à-dire des points où l’action sociale peut catalyser un changement de masse.

Si un sentiment de malheur et d’apathie quant aux perspectives d’un tel changement est compréhensible, des preuves de plus en plus nombreuses fondées sur la science des systèmes suggèrent que le capitalisme mondial tel que nous le connaissons est dans un état de crise et d’effondrement prolongé qui a commencé il y a quelques décennies.

Cette étude soutient fortement l’idée que, alors que la civilisation industrielle atteint les dernières étapes de son cycle de vie systémique, il existe des possibilités sans précédent pour des actions et des efforts à petite échelle d’avoir des impacts importants sur l’ensemble du système.

Ce nouveau document montre que la nécessité d’une action conjointe est primordiale : le racisme structurel, la crise environnementale, les inégalités mondiales ne sont pas vraiment des crises distinctes – mais différentes facettes de la relation brisée de la civilisation humaine avec la nature.

Mais, bien sûr, le plus important est que ceux qui portent la plus grande responsabilité dans la destruction de l’environnement – ceux qui détiennent le plus de richesses dans nos sociétés – doivent de toute urgence prendre conscience que leurs modèles de vie étroits détruisent littéralement les bases de la survie de l’humanité dans les décennies à venir.

* Le Dr Nafeez Ahmed est le directeur exécutif du System Shift Lab. Il est chercheur au Schumacher Institute for Sustainable Systems et membre de la Royal Society of Arts. Journaliste d’investigation primé, il est rédacteur en chef de la plateforme de journalisme d’investigation participative INSURGE intelligence.

Auparavant, il a tenu un blog sur l’environnement dans le Guardian, où il a couvert la géopolitique des crises environnementales, énergétiques et économiques interconnectées. Il a été chercheur invité au Global Sustainability Institute de l’université Anglia Ruskin, où il a produit son dernier livre, Failing States, Collapsing Systems : BioPhysical Triggers of Political Violence (Springer, 2017). Il a remporté le prix de l’essai Routledge-GCPS 2010 et le prix 2015 Project Censored Award for Outstanding Investigative Journalism.

Source : Medium
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises


Avertissement des scientifiques sur l’abondance

Source : Nature
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Résumé

Depuis plus d’un demi-siècle, la croissance mondiale de la richesse n’a cessé d’accroître l’utilisation des ressources et les émissions polluantes, et ce bien plus rapidement toute tentative de les réduire grâce une meilleure technologie.

Les citoyens aisés du monde entier sont responsables de la plupart des impacts environnementaux et sont au cœur de toute perspective future de retour à des conditions environnementales plus sûres. Nous résumons les faits et présentons les approches de solutions possibles.

Toute transition vers la durabilité ne peut être efficace que si des changements profonds du mode de vie complètent les avancées technologiques. Cependant, les sociétés, les économies et les cultures existantes incitent à l’expansion de la consommation et l’impératif structurel de croissance dans des économies de marché compétitives empêche les changements sociétaux nécessaires.

Introduction

Les récentes mises en garde des scientifiques confirment les tendances alarmantes de la dégradation de l’environnement due à l’activité humaine, ce qui entraîne de profonds changements dans les fonctions essentielles de maintien de la vie sur la planète Terre.

Ces avertissements supposent que l’humanité n’a pas réussi à trouver des solutions durables à ces changements qui font peser des menaces existentielles sur les systèmes naturels, les économies et les sociétés et appellent une action des gouvernements et des individus.

Les avertissements décrivent avec justesse les problèmes, identifient la population, la croissance économique et la richesse comme les moteurs de tendances non durables et reconnaissent que l’humanité doit réévaluer le rôle des économies axées sur la croissance et la recherche de la richesse.

Toutefois, elles ne parviennent pas à identifier clairement les forces sous-jacentes de la surconsommation et à énoncer les mesures nécessaires pour s’attaquer à la puissance écrasante de la consommation et au paradigme de la croissance économique.

Cette perspective fait la synthèse des connaissances existantes et des recommandations de la communauté scientifique. Nous apportons la preuve, à partir de la littérature, que la consommation des ménages aisés dans le monde entier est de loin le facteur le plus déterminant et l’accélérateur le plus puissant de l’augmentation des impacts environnementaux et sociaux mondiaux.

Nous décrivons les facteurs systémiques de la surconsommation des ménages riches et synthétisons la littérature qui propose des solutions possibles en réformant ou en modifiant les systèmes économiques.

Ces approches de solution vont des idées réformistes aux idées radicales, en passant par la décroissance, l’éco-socialisme et l’éco-anarchisme. Sur la base de ces idées, nous formulons des recommandations pour des recherches plus approfondies.

La richesse comme moteur des impacts environnementaux et sociaux

Le lien entre la consommation et les impacts

Il existe un grand nombre d’ouvrages dans lesquels la relation entre les impacts environnementaux, les ressources et les impacts sociaux d’une part, et les variables explicatives possibles d’autre part, est étudiée. Nous passons en revue et résumons les études qui évaluent de manière globale l’impact des activités humaines, en ce sens que les impacts ne sont pas limités au domicile, à la ville ou au territoire des individus, mais sont plutôt comptabilisés indépendamment du lieu où ils se produisent. Cette perspective d’évaluation est généralement appelée « comptabilité basée sur la consommation » ou « empreinte au sol .

L’attribution des impacts environnementaux aux consommateurs est conforme à la perspective selon laquelle les consommateurs sont les moteurs ultimes de la production, leurs décisions d’achat déclenchant une série de transactions commerciales et d’activités de production, qui se répercutent sur les réseaux internationaux complexes de la chaîne d’approvisionnement.

Toutefois, l’attribution des impacts aux consommateurs n’implique pas nécessairement une compréhension causale systémique de l’acteur qui doit être tenu pour le plus responsable de ces impacts. La responsabilité peut incomber au consommateur ou à un acteur externe, comme l’État, ou dans les relations structurelles entre les acteurs.

Les spécialistes de la consommation durable ont montré que les consommateurs ont souvent peu de contrôle sur les décisions préjudiciables à l’environnement le long des chaînes d’approvisionnement, mais qu’ils ont souvent le contrôle sur la prise de décision de consommation au départ. Alors que dans l’économie de type keynésien, la demande des consommateurs détermine la production, l’économie politique marxiste ainsi que la sociologie environnementale considèrent l’économie comme étant dominée par l’offre. Dans le présent document, nous mettons l’accent sur la mesure des impacts environnementaux de la consommation, tout en notant que de multiples acteurs en portent la responsabilité.

Les études holistiques des conséquences environnementales ou sociales de la consommation impliquent généralement l’utilisation d’une évaluation du cycle de vie ou d’une analyse input-output qui ne tient pas seulement compte des impacts directs (sur le site, à l’intérieur du territoire) mais, ce qui est important, inclut également les impacts indirects se produisant tout au long des chaînes d’approvisionnement mondiales et complètes.

L’utilisation de ces méthodes est importante, car le fait de ne pas détecter l’externalisation des impacts indirects (également appelés déversements ou fuites) risque de compromettre gravement les efforts de réduction de l’impact environnemental au niveau mondial, par exemple en ce qui concerne le changement climatique.

Une proportionnalité importante entre la consommation et l’impact existe pour un large éventail d’indicateurs environnementaux, de ressources et sociaux. Les implications de la consommation sur les ressources énergétiques rares sont apparues dès les années 1970 et ont été confirmées par de nombreuses analyses fondées sur la consommation pour des indicateurs aussi variés que les émissions de CO2, les matières premières, la pollution atmosphérique, la biodiversité, les émissions d’azote, la rareté de l’eau ou de l’énergie.

Bon nombre de ces études ont utilisé des techniques de régression multiple ou des techniques similaires, ce qui a permis d’établir clairement notre première conclusion : la consommation est de loin le facteur le plus déterminant des impacts mondiaux, éclipsant d’autres facteurs socioéconomiques et démographiques tels que l’âge, la taille du ménage, la qualification ou la structure du logement.

Alors que la proportionnalité entre la consommation et l’impact diminue légèrement vers des revenus plus élevés (mesurés par ce que l’on appelle les élasticités), la consommation s’est avérée être un facteur constamment positif. En d’autres termes, l’intensité de l’impact de la consommation diminue, mais les impacts absolus augmentent vers une consommation plus élevée. Le découplage absolu, sans parler d’une relation de Kuznets de type U inversé, ne se produit pas dans une perspective de comptabilité basée sur la consommation.

Pour certains indicateurs sociaux, les associations causales entre la consommation et l’impact sont faibles ou inexistantes. Par exemple, le retrait de la consommation de pays où les salaires sont inégaux, le travail des enfants, la corruption ou les risques professionnels graves peut ne pas influencer ces conditions, et peut même exacerber les problèmes sociaux. Les études d’empreinte sur ces indicateurs caractérisent néanmoins les consommateurs de produits d’origine socialement problématique comme étant impliqués dans des impacts préjudiciables.

Tendances

De nombreux indicateurs des impacts environnementaux et sociaux mondiaux ont été suivis dans le temps, et il existe des données de séries chronologiques5. De nombreuses études mondiales décomposant les séries chronologiques des empreintes de la consommation en moteurs de tendances ont été réalisées au cours des dernières décennies, par exemple sur les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’énergie, l’utilisation de l’eau, les matériaux ou les émissions de mercure.

Ces études décomposent couramment les tendances d’impact mondiales en effets dus à l’évolution d’un certain nombre de facteurs, tels que la technologie, la structure des intrants de production, la combinaison de produits dans la demande des consommateurs, le niveau de consommation par habitant ou la population.

La majorité des études s’accordent à dire que les principaux moteurs des impacts mondiaux sont, de loin, le changement technologique et la consommation par habitant. Alors que la première agit comme un retardateur plus ou moins puissant, la seconde est un puissant accélérateur de l’impact environnemental mondial.

Il est remarquable que la croissance de la consommation (et, dans une moindre mesure, de la population) ait été largement supérieure aux effets bénéfiques de l’évolution technologique au cours des dernières décennies. Ces résultats sont valables pour le monde entier ainsi que pour de nombreux pays.

La figure 1 montre l’exemple de l’évolution de l’empreinte matérielle mondiale et des émissions de gaz à effet de serre par rapport au PIB au fil du temps. Les études sur la décomposition montrent clairement que, dans le monde entier, l’explosion de la consommation a réduit ou annulé tous les gains apportés par les changements technologiques visant à réduire l’impact environnemental.

En outre, les groupes à faible revenu occupent rapidement les tranches de revenus moyennes et élevées dans le monde entier. Cela peut potentiellement exacerber encore les effets de la consommation liée à la mobilité, dont il a été démontré qu’elle augmentait de manière disproportionnée avec le revenu (c’est-à-dire que l’élasticité est supérieure à un).

Cela signifie que si la consommation n’est pas prise en compte dans les futurs efforts d’atténuation de l’impact environnemental, les solutions technologiques seront confrontées à une bataille difficile, en ce sens qu’elles devront non seulement réduire l’impact mais aussi contrecarrer les effets de la croissance de la consommation et de l’affluence.

Pour éviter une nouvelle détérioration et des dommages irréversibles aux systèmes naturels et sociétaux, il faudra procéder à un découplage global et rapide des effets néfastes de l’activité économique. Si un certain nombre de pays du Nord ont récemment réussi à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre tout en continuant à développer leur économie, il est très peu probable qu’un tel découplage se produise plus largement dans un avenir proche, assez rapidement à l’échelle mondiale et pour d’autres impacts environnementaux.

En effet, les énergies renouvelables, l’électrification, les technologies de captage du carbone et même les services ont tous des besoins en ressources, principalement sous la forme de métaux, de béton et de terres. L’augmentation de la demande d’énergie et des coûts d’extraction des ressources, les limitations techniques et les effets de rebond aggravent le problème Il a donc été avancé que « les décideurs politiques doivent reconnaître que la lutte contre la dégradation de l’environnement peut nécessiter une réduction directe de la production et de la consommation économiques dans les pays les plus riches « . Nous aborderons cet argument dans la section sur les facteurs systémiques et les solutions possibles.

Les disparités internationales

Dans ce qui suit, nous allons expliquer pourquoi nous caractérisons la consommation comme une richesse. L’inégalité est communément décrite par l’indice de Gini, 0 caractérisant une égalité totale (tous les individus sont égaux) et 100 représentant une inégalité totale (un individu possède tout). Les indices de Gini des pays du monde en matière d’inégalité des revenus varient entre 25 (Scandinavie) et 63 (Afrique australe).

L’indice de Gini de l’inégalité des revenus dans le monde se situe autour de 75, ce qui est supérieur à l’indice correspondant de toute population nationale. En termes simples, le monde dans son ensemble est plus inégalitaire que n’importe quel pays pris individuellement.

Étant donné que le revenu est fortement lié à la consommation, et que la consommation est à son tour liée à l’impact (voir section précédente), on peut s’attendre à ce que les inégalités de revenus existantes se traduisent par des inégalités d’impact tout aussi importantes.

En effet, les impacts sur l’environnement, les ressources et la société s’exercent de manière inégale sur l’ensemble de la population mondiale. Teixido-Figueras et al. signalent que les coefficients de Gini internationaux pour les émissions de CO2, la consommation de matières et la productivité primaire nette (toutes deux mesurées du point de vue de la production et de la consommation) se situent entre 35 et 60.

Ces valeurs signifient que les 10 % des personnes les plus riches du monde sont responsables de 25 à 43 % de l’impact environnemental. En revanche, les 10 % des personnes dont les revenus sont les plus faibles dans le monde n’exercent qu’environ 3 à 5 % de l’impact environnemental. Ces résultats signifient que l’impact environnemental est, dans une large mesure, causé et déterminé par les citoyens riches du monde.

Étant donné que les modes de vie des citoyens riches se caractérisent par une abondance de choix, de commodité et de confort, nous soutenons que le déterminant et le moteur que nous avons appelé dans les sections précédentes la consommation, est plus justement qualifié d’affluence.

Teixido-Figueras et al. constatent également que les émissions de carbone et l’utilisation des matériaux sont globalement plus inégalement réparties lorsqu’elles sont comptabilisées sous forme d’empreintes. Contrairement aux allocations territoriales, les empreintes attribuent des charges environnementales au consommateur final, quel que soit le lieu où la pression environnementale initiale s’est exercée.

Dans ce cas, le commerce international est responsable du transfert des charges des producteurs des pays en développement, pour la plupart à faible revenu, vers les consommateurs des pays développés à revenu élevé. Ce phénomène d’externalisation semble exacerber les disparités mondiales, du moins dans les contextes des émissions de carbone et de l’utilisation des matériaux.

Facteurs systémiques et solutions possibles

Comme le montre la section précédente, il existe une relation positive entre l’utilisation des ressources biophysiques et l’aisance, telle que définie par le revenu. En outre, les groupes les plus riches ont des revenus plus élevés que les dépenses, et leurs économies et investissements entraînent un impact environnemental supplémentaire important.

Par conséquent, et en raison des importantes inégalités de richesse et de revenus entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci, nous faisons une distinction entre les groupes globalement riches, comme l’Union européenne, et les groupes les plus riches et les plus aisés à l’intérieur des pays, par exemple les segments de revenus les plus riches de <1 à 10 %.

Comme le montrent les recherches quantitatives les consommateurs très riches sont les moteurs de l’utilisation des ressources biophysiques (a) directement par une consommation élevée, (b) en tant que membres de factions puissantes de la classe capitaliste et (c) par la mise en place de normes de consommation dans la population. Les sections suivantes se concentrent sur les groupes d’affluents au niveau mondial et sur les segments intra-nationaux les plus riches et les plus aisés (ci-après appelés super-affluents).

Réduire la surconsommation

Étant donné que le niveau de consommation détermine l’impact total, il faut s’attaquer à l’affluence en réduisant la consommation, et pas seulement en la rendant plus écologique. Il est clair que les systèmes économiques capitalistes dominants, axés sur la croissance, ont non seulement accru l’affluence depuis la Seconde Guerre mondiale, mais ont également entraîné une augmentation énorme des inégalités, de l’instabilité financière, de la consommation des ressources et des pressions environnementales sur les systèmes vitaux de soutien de la terre. Un concept approprié pour aborder la dimension écologique est le cadre largement établi « éviter-transférer-améliorer » décrit par Creutzig et al..

L’accent qu’il met sur le service d’utilisation finale, comme la mobilité, la nutrition ou le logement, permet une analyse multidimensionnelle des réductions d’impact potentielles au-delà du seul changement technologique. Cette analyse peut être axée sur la satisfaction des besoins humains ou sur des niveaux de vie décents – une autre perspective proposée pour endiguer les crises environnementales.

Cette perspective nous permet surtout d’examiner différents systèmes d’approvisionnement (par exemple, les États, les marchés, les communautés et les ménages) et de faire la distinction entre la consommation superflue, qui est une consommation qui ne contribue pas à la satisfaction des besoins, et la consommation nécessaire qui peut être liée à la satisfaction des besoins humains. Il reste important de reconnaître les complexités qui entourent cette distinction, comme nous l’avons évoqué dans les sections sur les impératifs de croissance ci-dessous. Néanmoins, empiriquement, la satisfaction des besoins humains montre des rendements en diminution rapide avec la consommation global.

Comme le laisse entendre la section précédente sur la richesse comme moteur, le pilier le plus solide de la transformation nécessaire consiste à éviter ou à réduire la consommation jusqu’à ce que le niveau de consommation restant se situe dans les limites de la planète, tout en satisfaisant les besoins humains.

Éviter la consommation signifie ne pas consommer certains biens et services, de l’espace de vie (maisons trop grandes, résidences secondaires des riches) aux véhicules surdimensionnés, en passant par les aliments nuisibles à l’environnement et le gaspillage, les loisirs et les modes de travail impliquant la conduite automobile et l’avion.

Cela implique de réduire les dépenses et la richesse le long des « couloirs de consommation durable », c’est-à-dire des normes de consommation minimales et maximales (figure 2). Sur le plan technologique, la réduction du besoin de consommation peut être facilitée par des changements tels que l’augmentation de la durée de vie des biens, les télécommunications au lieu des déplacements physiques, le partage et la réparation au lieu de l’achat de nouveaux biens et la modernisation des maisons.

Toutefois, les deux autres piliers du changement et de l’amélioration sont toujours essentiels pour réaliser la transformation socio-écologique. Les modes de consommation doivent encore être réorientés vers des biens et des services à forte intensité de ressources et de carbone, par exemple la mobilité des voitures et des avions vers les bus et les trains publics, le vélo ou la marche, le chauffage au mazout vers les pompes à chaleur, l’alimentation – dans la mesure du possible – des animaux vers des produits saisonniers à base de plantes.

Dans certains cas, il s’agit de passer de la haute technologie à la basse technologie (de nombreuses alternatives de basse technologie étant moins intenses en énergie que leurs équivalents de haute technologie, par exemple la corde à linge par rapport au sèche-linge) et de passer du niveau mondial au niveau local. Parallèlement, il convient également de réduire l’intensité en ressources et en carbone de la consommation, par exemple en développant les énergies renouvelables, en électrifiant les voitures et les transports publics et en augmentant l’efficacité énergétique et matérielle.

Le cadre « éviter-transférer-améliorer », appliqué de manière cohérente avec un évitement dominant et une forte réorientation, implique l’adoption de modes de vie moins riches, plus simples et axés sur la suffisance afin de lutter contre la surconsommation en consommant mieux mais moins.

Cela implique également de s’attaquer à la sous-consommation non durable sur le plan social dans les communautés appauvries, tant dans les pays moins riches que dans les pays riches, où il faut en faire assez et mieux pour parvenir à une répartition plus équitable des richesses et garantir un niveau minimum de prospérité pour vaincre la pauvreté Il est donc nécessaire de mettre en place une stratégie de corridors de consommation durable à la fois au niveau du sol et du plafond (figure 2).

Il est bien établi qu’au moins dans les pays riches, une réduction persistante, profonde et généralisée de la consommation et de la production réduirait la croissance économique telle que mesurée par le produit intérieur brut (PIB). Les estimations de la réduction nécessaire de l’utilisation des ressources et de l’énergie dans les pays riches, entraînant une diminution concomitante du PIB d’une ampleur similaire, vont de 40 à 90%.

Des études ascendantes, telles que celles de Rao et al. montrent que des niveaux de vie décents pourraient être maintenus en Inde, au Brésil et en Afrique du Sud avec une consommation d’énergie par habitant inférieure d’environ 90 % à celle des pays riches. Trainer , pour l’Australie, et Lockyer , pour les États-Unis, constatent des réductions possibles similaires. Dans les économies capitalistes actuelles, de telles voies de réduction impliqueraient une récession économique généralisée avec une cascade d’effets actuellement socialement préjudiciables, tels que l’effondrement du marché boursier, le chômage, les faillites d’entreprises et le manque de crédit.

La question devient alors de savoir comment une telle réduction de la consommation et de la production peut être rendue socialement durable, en sauvegardant les besoins humains et la fonction sociale. Cependant, pour répondre à cette question, nous devons d’abord comprendre les divers impératifs de croissance des systèmes sociaux et économiques capitalistes et le rôle des segments super-affluents de la société.

Les consommateurs super-affluents et les impératifs de croissance

Les impératifs de croissance sont actifs à de multiples niveaux, faisant de la poursuite de la croissance économique (investissement net, c’est-à-dire investissement supérieur à l’amortissement) une nécessité pour différents acteurs et entraînant une instabilité sociale et économique en son absence.

Selon une perspective marxiste, telle qu’elle est proposée par Pirgmaier et Steinberger , les impératifs de croissance peuvent être attribués au capitalisme en tant que système socio-économique actuellement dominant dans les pays riches, bien que cela soit débattu par d’autres spécialistes. Pour structurer ce sujet, nous discuterons séparément des différents acteurs concernés, à savoir les entreprises, les États et les individus, en suivant les exemples de Richters et Siemoneit.

Plus important encore, nous abordons le rôle des consommateurs super-affluents au sein d’une société, qui se superposent à des fractions puissantes de la classe capitaliste. Dans une perspective marxienne, cette classe sociale est structurellement définie par sa position dans le processus de production capitaliste, liée financièrement à la fonction du capital. Dans le capitalisme, les travailleurs sont séparés des moyens de production, ce qui implique qu’ils doivent être en concurrence sur le marché du travail pour vendre leur force de travail aux capitalistes afin de gagner leur vie.

Même si certaines petites et moyennes entreprises parviennent à s’abstenir de poursuivre leur croissance, par exemple en raison d’une faible intensité de concurrence sur des marchés de niche ou de l’absence d’impératifs d’endettement financier, on ne peut en dire autant de la plupart des entreprises.

Dans le capitalisme, les entreprises doivent être compétitives sur le marché, d’où la nécessité de réinvestir les bénéfices dans des processus de production plus efficaces afin de minimiser les coûts (par exemple en remplaçant la force de travail humaine par des machines et en obtenant des rendements d’échelle positifs), dans l’innovation de nouveaux produits et/ou dans la publicité pour convaincre les consommateurs d’acheter plus. En conséquence, l’intensité énergétique moyenne de la main-d’œuvre est aujourd’hui deux fois plus élevée qu’en 1950.

Tant qu’une entreprise dispose d’un avantage concurrentiel, elle est fortement incitée à vendre autant que possible. Les marchés financiers sont essentiels pour permettre cette expansion constante en fournissant des capitaux (porteurs d’intérêts) et en les canalisant là où ils sont les plus rentables.

Si une entreprise ne parvient pas à rester compétitive, elle fait faillite ou est reprise par une entreprise plus performante. Dans des conditions économiques normales, cette concurrence capitaliste devrait conduire à une dynamique de croissance globale.

Toutefois, deux facteurs renforcent encore cette dynamique de croissance. Premièrement, si la productivité du travail augmente continuellement, la croissance économique globale devient alors nécessaire pour maintenir l’emploi constant, sinon il en résulte un chômage technologique. Cela crée un des impératifs pour les États capitalistes de favoriser la croissance agrégée, car avec la détérioration des conditions économiques et un chômage élevé, les recettes fiscales se réduisent, par exemple celles provenant des taxes sur le travail et sur la valeur ajoutée, tandis que les dépenses de sécurité sociale augmentent.

De plus, les États sont en concurrence avec d’autres États sur le plan géopolitique et en offrant des conditions favorables au capital, tandis que les capitalistes disposent des ressources nécessaires pour influencer les décisions politiques en leur faveur. Si l’on s’attend à ce que les conditions économiques se détériorent, par exemple en raison d’une récession imprévue ou d’un changement politique progressif, les entreprises peuvent menacer de fuir les capitaux, les marchés financiers réagissent et la confiance des investisseurs comme des consommateurs se réduit.

Deuxièmement, les consommateurs augmentent généralement leur consommation en fonction de l’augmentation de la production60. Ce processus peut s’expliquer, du moins en partie, par les efforts publicitaires considérables déployés par les entreprises. Toutefois, d’autres mécanismes sont en jeu, comme expliqué plus loin.

A la suite de cette analyse, il n’est pas surprenant que le paradigme de la croissance soit hégémonique, c’est-à-dire la perception que la croissance économique résout toutes sortes de problèmes sociétaux, qu’elle est synonyme de progrès, de pouvoir et de bien-être et qu’elle peut être rendue pratiquement illimitée par une forme de croissance soi-disant verte ou durable.

Prises ensemble, les dynamiques décrites créent de multiples dépendances des travailleurs, des entreprises et des États vis-à-vis d’une accumulation de capital qui fonctionne bien et exercent donc un pouvoir matériel, institutionnel et discursif plus important (par exemple pour le lobbying politique) sur les capitalistes qui sont généralement les consommateurs les plus riches.

Même si différentes fractions de la classe capitaliste ont des intérêts multiples et concurrents qui doivent être constamment renégociés, il y a un intérêt commun à maintenir le système capitaliste et des conditions favorables à l’accumulation de capital, par exemple par une croissance globale et une consommation élevée. La manière dont cette corruption politique des super-affluents se manifeste dans la pratique est bien documentée, par exemple pour l’industrie de la viande au Danemark.

Les consommateurs super-affluents déterminent les normes de consommation

Les impératifs et les moteurs de la croissance (ces derniers décrivant des mécanismes moins coercitifs pour augmenter la consommation) peuvent également être actifs au niveau individuel. Dans ce cas, le niveau de consommation peut servir de variable de substitution. Pour commencer, les décisions individuelles de consommation ne sont pas prises dans le vide, mais sont façonnées par les structures (physiques et sociales) et les systèmes d’approvisionnement environnants.

Sanne et Alexander discutent de plusieurs obstacles structurels aux modes de vie axés sur la suffisance, qui verrouillent la consommation élevée. Il s’agit notamment du manque de logements convenables, de l’insuffisance des possibilités de socialisation, d’emploi, de transport et d’information, ainsi que de la forte exposition aux tentations des consommateurs. Souvent, ces conditions sont délibérément favorisées par les États et aussi par les capitalistes (ces derniers se superposant aux consommateurs super-affluents et ayant une influence disproportionnée sur les États) pour augmenter la consommation.

Parmi les autres mécanismes actifs visant à stimuler la croissance, on peut citer la consommation de position et d’efficacité, qui contribue à une augmentation de la consommation globale. Une fois les besoins matériels de base satisfaits, une proportion croissante de la consommation est orientée vers les biens de position.

La caractéristique de ces biens est qu’ils sont chers et qu’ils sont synonymes de statut social. L’accès à ces biens dépend du revenu par rapport aux autres. Le statut est important, car des études empiriques montrent qu’actuellement, le revenu relatif est l’un des plus grands déterminants du bonheur individuel. Dans l’ensemble cependant, la recherche d’une consommation positionnelle, motivée par des consommateurs super-affluents et de fortes inégalités, ressemble probablement à un jeu à somme nulle en ce qui concerne le bien-être de la société.

Chaque acteur s’efforçant d’accroître sa position par rapport à ses pairs, le niveau moyen de consommation augmente et des biens de position encore plus coûteux deviennent donc nécessaires, tandis que le niveau de bien-être sociétal stagne. Ceci est confirmé par un grand nombre de recherches empiriques, qui montrent que le bonheur d’un individu est en corrélation positive avec son propre revenu, mais négative avec le revenu du groupe de pairs71 et que l’inégalité d’accès aux biens de position favorise la hausse de la consommation.

Ce processus sans fin est une partie essentielle du capitalisme car il maintient l’élan social et la consommation à un niveau élevé, les consommateurs aisés nourrissant des aspirations et des espoirs d’ascension sociale dans les segments peu aisés. Le comportement de consommation positionnelle des super-affluents détermine donc les normes de consommation de l’ensemble de la population, par exemple en raison de leurs déplacements excessifs en avion, comme le montre Gössling.

Enfin, dans le capitalisme, les travailleurs doivent se faire concurrence sur le marché du travail afin de gagner leur vie grâce aux capitalistes. À la suite de Siemoneit, cela peut conduire à un impératif d’investissement net (augmenter le niveau de consommation/investissement) similaire à celui observé chez les capitalistes.

Afin de rester compétitifs, les individus sont poussés à augmenter leur temps et leur rentabilité en investissant dans des voitures, des appareils de cuisine, des ordinateurs et des smartphones, en utilisant les médias sociaux et le commerce en ligne, etc. Cette consommation efficace – une autre facette de l’effet de rebond – aide à gérer des charges de travail élevées, assurant ainsi un revenu, tout en préservant la vie privée.

Elle s’accompagne souvent de tendances à la marchandisation , c’est-à-dire à la commercialisation de produits et de services qui étaient auparavant fournis par des biens communs ou des accords sociaux réciproques exigeant plus de temps, par exemple les plats cuisinés ou la cuisine en commun. Comme dans l’exemple de l’alimentation, ce remplacement du travail humain par une production industrielle à forte intensité énergétique et matérielle accroît généralement les pressions sur l’environnement.

Grâce à ces pressions économiques, des boucles de rétroaction positives et des lock-ins devraient apparaître, puisque d’autres consommateurs doivent suivre ces investissements ou sont confrontés à des désavantages, par exemple lorsque la possession d’une voiture ou d’un smartphone devient présupposée. Conjugués à la consommation positionnelle, aux obstacles structurels à la suffisance et aux efforts publicitaires considérables des capitalistes, ces mécanismes expliquent dans une large mesure pourquoi les consommateurs semblent si disposés à augmenter leur consommation en fonction de l’augmentation de la production.

Approches de solutions

En réponse aux facteurs de richesse susmentionnés, diverses approches et stratégies de solution sont en cours de discussion. Nous les différencions en fonction de leur appartenance à un groupe plus réformiste et plus radical (tableau 1). Ceci est basé sur la catégorisation d’Alexander et Rutherford.

Toutes ces approches diffèrent de l’approche établie de la croissance verte (écomodernisme) , en ce sens qu’elles adoptent au moins une position agnostique, voire négative, sur la question de savoir si le PIB peut être suffisamment découplé des impacts environnementaux. Par conséquent, ces approches diffèrent également des objectifs de développement durable (SDG), puisque le SDG 8 vise une croissance continue du PIB mondial d’environ 3 % par an, ce qui est probablement en contradiction avec plusieurs autres SDG, par exemple les SDG 12 et 13.

En outre, les SDG ne représentent pas un cadre théoriquement cohérent, puisqu’ils font partie d’un processus de délibération, et mettent de côté la dynamique de pouvoir sous-jacente ainsi que les interactions entre les injustices. Néanmoins, les approches fondées sur des objectifs multidimensionnels de bien-être social et d’environnement, comme l’économie des beignets de Kate Raworth, constituent de solides alternatives à celles axées sur le PIB et peuvent inspirer des changements transformateurs dans le contexte des approches de solution plus réformistes décrites ci-dessous. Il est important de noter que la discussion qui suit ne peut donner qu’un aperçu approximatif des approches respectives.

Le groupe réformiste se compose d’approches hétérogènes telles que la croissance a80, l’après-croissance de précaution/pragmatique52, la prospérité42 et la gestion85 sans croissance ainsi que l’économie de régime permanent. Ces approches ont en commun qu’elles visent à réaliser la transformation socio-écologique requise par et au sein des institutions dominantes actuelles, telles que les États démocratiques centralisés et les économies de marché.

De cette position, il s’ensuit souvent que les institutions actuelles, socialement vitales, telles que l’État providence, les marchés du travail, les soins de santé, les retraites et autres, doivent être réformées pour devenir indépendantes de la croissance du PIB.

En général, les mouvements ascendants sont considérés comme cruciaux, conduisant à des changements de valeurs et de culture vers la suffisance. Toutefois, des changements politiques importants sont finalement proposés pour parvenir à la réduction nécessaire de la consommation et de la production et/ou à la réduction des impacts environnementaux par le découplage.

Il s’agit, entre autres, d’écotaxes strictes ou de systèmes de plafonnement et d’échange, d’investissements ciblés dans les industries vertes et les institutions publiques, de la redistribution des richesses par le biais de la fiscalité et d’un revenu maximum, d’un revenu de base garanti et/ou d’une réduction du temps de travail. Bien que ces politiques semblent déjà radicales par rapport aux politiques actuelles, les partisans des approches réformistes sont convaincus que la transformation peut être réalisée dans les économies capitalistes et les États démocratiques actuels.

Le second groupe, plus radical, n’est pas d’accord et soutient que la transformation socio-écologique nécessaire impliquera nécessairement un changement au-delà du capitalisme et/ou des États centralisés actuels. Bien que présentant une hétérogénéité considérable, il peut être divisé en deux groupes : les approches éco-socialistes, qui considèrent l’État démocratique comme un moyen important de réaliser la transformation socio-écologique et les approches éco-anarchistes, qui visent plutôt une démocratie participative sans État, minimisant ainsi les hiérarchies.

De nombreuses approches de décroissance combinent des éléments des deux, mais voient souvent un rôle plus important pour l’action de l’État que les éco-anarchistes. La décroissance est définie ici comme « une réduction équitable du débit [c’est-à-dire des flux d’énergie et de ressources dans une économie, fortement couplés au PIB], avec une garantie concomitante de bien-être « , visant à mettre en place un système économique stable, à échelle réduite, qui soit socialement juste et en équilibre avec les limites écologiques.

Il est important de noter que la décroissance ne vise pas une réduction du PIB en soi, mais l’accepte plutôt comme un résultat probable des changements nécessaires. En outre, les approches écoféministes mettent en évidence le rôle des relations sociales patriarcales et les parallèles entre l’oppression des femmes et l’exploitation de la nature, tandis que les approches post-développement soulignent les visions multiples et hétérogènes de la réalisation d’une telle transformation socio-écologique à l’échelle mondiale, en particulier dans le Sud.

Les partisans de la décroissance proposent des changements politiques similaires à ceux du groupe réformiste. Toutefois, il est souligné que la mise en œuvre de ces changements impliquerait très probablement un changement au-delà du capitalisme, par exemple en empêchant l’accumulation de capital par des déséconomies d’échelle et la propriété collective des entreprises, et nécessiterait donc un changement social radical.

Les éco-socialistes se concentrent généralement davantage sur le rationnement, la planification des investissements et de l’emploi, le contrôle des prix et la propriété publique d’au moins les moyens de production les plus centraux afin de planifier leur réduction d’échelle d’une manière socialement durable.

Les deux groupes s’accordent sur le rôle crucial des mouvements ascendants pour changer la culture et les valeurs, pousser à la mise en œuvre de ces changements descendants et établir des parties de la nouvelle économie au sein de l’ancienne.

Enfin, les éco-anarchistes ne considèrent pas l’État comme un moyen central pour réaliser la transformation socio-écologique. Au contraire, ils soulignent le rôle des initiatives de base ascendantes, telles que les initiatives de transition et les écovillages, pour préfigurer la transformation ainsi que les changements de culture et de valeurs comme condition préalable nécessaire à un changement radical plus large. Grâce à l’extension de ces initiatives, l’État pourrait s’habituer à lever les obstacles et à soutenir la mise en place d’une économie post-capitaliste participative et localisée.

En résumé, il semble y avoir un certain chevauchement stratégique entre les approches réformistes et les approches plus radicales éco-anarchistes et éco-socialistes, du moins à court terme. La question reste de savoir comment ces approches de solution aident à surmonter la dynamique capitaliste précédemment décrite, car ici l’action ascendante et gouvernementale semble être limitée. Il est important de reconnaître le rôle pivot des mouvements sociaux dans ce processus, qui peuvent faire avancer les points de basculement sociaux par des rétroactions complexes, imprévisibles et renforçantes et créer des fenêtres d’opportunité à partir des crises.

Nouvelles orientations de la recherche

Les preuves sont claires. Le bien-être humain et planétaire à long terme et simultané ne sera pas atteint dans l’Anthropocène si la surconsommation des riches se poursuit, stimulée par des systèmes économiques qui exploitent la nature et les humains. Nous constatons que, dans une large mesure, les modes de vie des riches du monde déterminent et déterminent l’impact environnemental et social mondial.

En outre, les mécanismes du commerce international permettent au monde riche de déplacer son impact sur les pauvres de la planète. Non seulement un découplage suffisant des impacts environnementaux et sociaux négatifs de la croissance économique ne peut être réalisé par la seule innovation technologique, mais le mécanisme axé sur le profit des systèmes économiques dominants empêche la nécessaire réduction des impacts et de l’utilisation des ressources en soi.

Dans ce contexte, la révolution numérique – et plus largement la quatrième révolution industrielle (RIF) avec ses innovations convergentes et évolutives dans les domaines de la technologie numérique, de l’intelligence artificielle, de l’internet des objets, de l’impression en 3D, de la biotechnologie et de la nanotechnologie – a été présentée comme un facteur de découplage absolu grâce à des gains d’efficacité exponentiels.

Si la numérisation est déjà un moteur essentiel de la transformation de la société, elle a jusqu’à présent entraîné une augmentation de la consommation et des inégalités et est restée associée à l’utilisation indirecte d’énergie et de matériaux, ce qui a permis de maintenir des modèles de croissance à forte intensité de ressources et de gaz à effet de serre au niveau macroéconomique.

Si la révolution numérique augmente indubitablement la productivité du travail – ce dont témoignent les grandes entreprises individuelles présentant un fort paradoxe de productivité – il reste à voir s’il en va de même pour la productivité des ressources, et cela dépendra de la gouvernance et de la réglementation. Même si la FIR devait parvenir à un découplage absolu, cela représenterait un risque potentiellement élevé pour la vie privée, la liberté, la souveraineté des données, les droits civiques, la sécurité, l’égalité et la démocratie.

Ce qu’il faut, ce sont des solutions convaincantes et viables au niveau des systèmes qui peuvent être suivies. Nous demandons à la communauté scientifique de toutes les disciplines d’identifier et de soutenir les solutions par des recherches multidisciplinaires, au public de s’engager dans de larges discussions sur les solutions et aux décideurs politiques de mettre en œuvre et de permettre des solutions dans les processus politiques.

Sur la base de la documentation examinée ci-dessus, nous identifions les domaines suivants qui nécessitent des recherches supplémentaires. Cette liste n’est pas exhaustive, ni même totalement concluante, mais se veut plutôt le début d’un débat continu pour définir les futurs agendas de recherche et d’action qui doivent être discutés et critiqués.

La recherche pour faire progresser la compréhension académique de base

Peut-on formuler et démontrer des visions inspirantes pour une vie durable dans la prospérité, mais dans les limites de la planète et avec moins d’affluence matérielle ? Comment motiver et soutenir des changements fondamentaux dans les modes de vie de la partie aisée de la population humaine ?

L’interface entre les modes de vie matériellement rétrogradés et l’environnement social (institutions, valeurs, normes et gouvernance) doit faire l’objet d’une attention particulière. Quelles circonstances permettront et soutiendront des changements généralisés des modes de vie ?

Quels sont les obstacles institutionnels, culturels et individuels à l’adoption de changements de mode de vie et comment peut-on les surmonter ? Quel est le rôle des groupes sociaux, des organisations et des mouvements ascendants ? Pouvons-nous tirer des enseignements des sociétés, par exemple des sociétés indigènes et préindustrielles, qui ont réussi à vivre sans croissance économique ?

Jusqu’à présent, les concepts d’équilibre, de décroissance ou de croissance n’ont pratiquement pas été mis en œuvre à grande échelle. Des recherches sur la durabilité environnementale et sociale de ces propositions sont nécessaires.

Est-il possible de passer à une consommation réduite et modifiée tout en conservant la stabilité économique et sociale ? Quelles sont les implications sur le travail, l’emploi et la croissance démographique ? Comment maintenir la sécurité sociale et accroître l’égalité ? Quelles sont les conséquences pour le commerce et pour le Sud en particulier ?

La communauté scientifique devrait élaborer des scénarios et des voies possibles de consommation et de production durables fortes avec des limites supérieures et inférieures comme le suggère le cadre plancher-plafond, ou des couloirs de consommation durable.

Ceux-ci doivent présenter un débit physique réduit (pouvant entraîner une réduction du PIB) et une recomposition de la consommation avec une réorientation sociale simultanée des personnes, des institutions et des gouvernements. Des indicateurs et des scénarios appropriés, fondés sur des recherches interdisciplinaires, doivent être mis en œuvre pour suivre les progrès réalisés.

Recherche sur les changements sociétaux pour les citoyens et les communautés

Une première mesure immédiate que chacun peut prendre est de parler de la surconsommation, c’est-à-dire des niveaux actuels de consommation de la plupart des habitants du Nord, et de son caractère non durable, non éthique ou injuste. Un large débat dans la société, la recherche et la politique est nécessaire.

De nombreuses personnes ne se considèrent pas comme faisant partie du problème ou de la solution, mais recherchent des gouvernements, des technologies et/ou des entreprises pour résoudre le problème. Il faut discuter, envisager et partager les alternatives d’avenir nécessaires. Il est important de créer un sentiment de responsabilité et d’action collectives.

La recherche et les approches des sciences sociales peuvent aider en créant, en fournissant et en partageant des concepts, des expériences et des plateformes où se déroulent des débats et des dialogues publics. Les personnes qui ont déjà rétrogradé doivent pouvoir partager leurs motivations et leurs expériences pour briser la stigmatisation et l’isolement, tout comme les militants qui créent un mouvement populaire plus large sur l’action climatique.

La recherche peut identifier les principales questions à traiter en priorité (vols, viande et produits laitiers, conduite automobile, suffisance des ménages, etc.) et comment créer des cultures de suffisance, d’attention, de solidarité et de simplicité. ) et comment créer des cultures de suffisance, d’attention, de solidarité et de simplicité. Les individus peuvent rétrograder ensemble en tant que ménages et communautés.

La recherche peut aider à repenser et à réorganiser les villes pour permettre des distances plus courtes, des communautés plus proches, une plus grande autosuffisance, une identité locale accrue et une production plus décentralisée, y compris celle de la nourriture.

Plus important encore, les citoyens peuvent apprendre à s’engager en tant qu’acteurs sociaux pour faire avancer les points de basculement sociaux. Ces points de basculement sociaux comprennent, par exemple, la suppression des subventions et des investissements dans les combustibles fossiles, la construction de centrales énergétiques décentralisées ou de villes à faibles émissions de carbone. Ces macro-efforts sont clairement plus importants que les efforts individuels, pourraient contribuer à remédier aux éventuels effets de rebond de la suffisance et méritent donc une attention et une orientation accrues de la part de la recherche.

En outre, comme le soulignent Smith et al. en réaction à Otto et al. , il est essentiel de se demander « qui initie un changement délibéré et radical dans l’intérêt collectif » et de reconnaître le rôle central des mouvements sociaux dans ce processus.

Recherche sur la gouvernance

Un certain nombre de propositions politiques concrètes pour la gouvernance peuvent être extraites de la littérature (voir également Cosme et al.). Toutes ces propositions devront faire l’objet d’un examen et de recherches supplémentaires sur leur faisabilité et leur mise en œuvre :

Premièrement, remplacer le PIB comme mesure de la prospérité par une multitude d’autres indicateurs et être agnostique à la croissance. Il faut s’attendre à une diminution probable du PIB si des politiques environnementales suffisantes sont adoptées. La recherche doit donner des conseils sur la meilleure façon de suivre et de rendre compte des progrès réalisés en matière de bien-être humain et planétaire.

Deuxièmement, il faut renforcer l’autonomie des populations et leur participation aux processus démocratiques, et permettre une plus grande autogestion locale. Concevoir la gouvernance et les institutions de manière à permettre les expériences, l’engagement et l’innovation au niveau social. Cela pourrait être testé et organisé, par exemple par le biais d’assemblées ou de jurys de citoyens, comme l’exige la rébellion de l’Extinction et comme le pratiquent déjà, par exemple, les initiatives de transition ou la coopérative intégrale catalane.

Troisièmement, renforcer l’égalité et la redistribution par des politiques fiscales appropriées, un revenu de base et des garanties d’emploi et en fixant des niveaux de revenu maximum, en développant les services publics et en faisant reculer les réformes néolibérales (par exemple dans le cadre d’un New Deal vert). U

ne réglementation plus stricte pourrait être nécessaire pour interdire certains produits ou certaines industries écologiquement destructives qui ont prospéré grâce à un héritage d’intérêts particuliers, de lobbying et de subventions soutenues par l’État.

Quatrièmement, la transformation des systèmes économiques peut être soutenue par des modèles d’entreprise innovants qui encouragent le partage et les économies de don, basées sur la coopération, les communautés et les économies locales plutôt que sur la concurrence. La recherche est nécessaire pour créer, évaluer et réviser les instruments politiques appropriés.

Enfin, le renforcement des capacités, le transfert de connaissances et l’éducation – y compris les médias et la publicité – doivent être adaptés pour soutenir les projets d’autosuffisance locale et les initiatives citoyennes.

Source : Nature
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Commentaire recommandé

florian lebaroudeur // 05.07.2020 à 09h37

Et quel est la consommation journalière de ceux qui préconisent la mise à niveau des personnes vivant en Occident sur les standards du tiers-monde ? Quel est l’effort demandé au populo de la france périphérique qui doit se serrer la ceinture et contraint de polluer pour aller travailler dans les agglomérations progressistes énergivores. Quel est l’effort demandé à la bien-pensance des beaux quartiers qui ne produit rien, qui pollue pour profiter des délices du village global et qui joue le jeu d’une frénésie immobilière hors-sol. La critique du capitalisme a bon dos quand les plaques tournantes du capital sont de plus en plus habités et gérés par des personnes qui se définissent contre lui.

35 réactions et commentaires

  • Dominique Gagnot // 05.07.2020 à 08h21

    Loi fondamentale pour une humanité durable :

    1. La Terre et les ressources premières sont des biens communs, propriété inaliénable de la collectivité qui a la responsabilité de les transmettre aux générations suivantes.

    2. Chacun peut acheter des «droits d’usage» de biens communs à la collectivité dans les limites d’une gestion raisonnée.

    3. La Rente issue des «droits d’usage» permet à la collectivité de financer l’entretien de la biosphère.

    4. Dans ce cadre l’entreprise est libre et sera, de part la structure de ce nouveau système, d’autant plus profitable qu’elle répondra aux souhaits de la collectivité.

    ( Voir ce PDF à partager : http://bit.ly/tragédiecapitaliste )

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    • calal // 05.07.2020 à 13h13

      3. La Rente issue des «droits d’usage» permet à la collectivité de financer l’entretien de la biosphère.

      la est le point faible. Vous ne mettez pas en concurrence ceux qui entretiennent la biosphere avec l’argent de la rente issu des « droits d’usage ».Sur quels criteres allez vous jugez l’efficacite de l’allocation des ressources issu de la « rente des droits d’usage »?

      Acheter ou menacer le fonctonnaire qui distribue les tickets de rationnement: 1ere regle du capitalisme de connivence…

        +0

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      • Dominique Gagnot // 05.07.2020 à 13h35

        Il pourrait s’agir de marchés publics selon cahier des charges, et concurrence entre différents projets. Ou encore des entreprises proposeraient spontanément des services innovants.

        La corruption de fonctionnaire n’est pas une fatalité, elle dépend du système politique mis en place. C’est un sujet en soi, que l’on ne peut exposer en quelques lignes.

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        • Patrick // 05.07.2020 à 14h48

          Cahier des charges , marchés publics … foirage assuré.
          J’ai eu à travailler sur ce genre de dossiers, mort de rire mais j’ai laissé tomber à la fin.
          Le dernier dossier que j’avais eu à traiter était un appel d’offre d’une collectivité locale pour du matériel informatique.. à côté de la plaque les gars.

            +0

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          • Dominique Gagnot // 05.07.2020 à 15h33

            Patrick,

            1 – je ne connais pas d’autre manière de faire, et vous ?
            2 – la corruption est liée au système politique que l’on peut laaargement améliorer.

            Il faut imaginer quelque chose de différent de ce que l’on a toujours connu, et non pas partir de ce que vous avez vécu.

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            • barbe // 05.07.2020 à 18h38

              Dominique
              Ce n’est pas la bonne stratégie face à la mauvaise foi qui caractérise en général les indécrottables libéraux.
              Il faut passer par la voie institutionnelle : demander la démocratie directe. Le reste s’ensuivra.

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    • Patrick // 05.07.2020 à 14h44

      Les ressources premières sont des biens communs !!!
      Bon, on va aller dire aux Russes et aux Saoudiens que leur pétrole est à tout le monde.
      On va aller dire aux Chinois que les terres rares sont à tout le monde .
      Etc …
      qui y va en premier ? Personne.
      Donc on laisse tomber cette histoire de biens communs.

        +5

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      • Dominique Gagnot // 05.07.2020 à 15h39

        Je propose un principe général qui peut s’appliquer à différentes échelles : locale, régionale, nationale, mondiale.
        Si certains ne veulent pas, ben on fait avec ceux qui veulent ! Puis les choses évoluent…

        (Nous avons déjà eu cette discussion… :/ )

          +3

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  • Crapaud Rouge // 05.07.2020 à 09h00

    Aussi bien le texte de l’auteur que l’étude de Nature sont casse-pied à lire. On n’y trouve rien de neuf, de longues phrases pour seulement une information, aucune « tension » dans le texte. Exemple : « Il y a deux ans, une autre étude de Frontiers of Microbiology a conclu sans ambages que l’accélération de la déforestation due à la « croissance démographique » et à l’expansion connexe de « l’agriculture, de l’exploitation forestière et de la chasse », transforme dangereusement l’environnement rural. » Et en plus c’est plein d’euphémismes, comme ce « transforme dangereusement ».

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  • florian lebaroudeur // 05.07.2020 à 09h37

    Et quel est la consommation journalière de ceux qui préconisent la mise à niveau des personnes vivant en Occident sur les standards du tiers-monde ? Quel est l’effort demandé au populo de la france périphérique qui doit se serrer la ceinture et contraint de polluer pour aller travailler dans les agglomérations progressistes énergivores. Quel est l’effort demandé à la bien-pensance des beaux quartiers qui ne produit rien, qui pollue pour profiter des délices du village global et qui joue le jeu d’une frénésie immobilière hors-sol. La critique du capitalisme a bon dos quand les plaques tournantes du capital sont de plus en plus habités et gérés par des personnes qui se définissent contre lui.

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    • anarkopsykotik // 05.07.2020 à 10h26

      Les journalistes d’investigations qui remettent en cause le capitalisme et chercheurs gouvernementaux sur les question climatiques sont des plaques tournantes du capital ? Ils vivent dans le faste des beaux quartiers ? Redescendez sur terre…
      Je suis curieux de savoir quelle personne critique tellement le capitalisme tout en le gérant ? Les milliardaires préfèrent généralement la charité et les révolutions de couleur qui ouvrent des marchés à la socialisation des moyens de productions…

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    • pseudo // 05.07.2020 à 13h00

      l’article est douloureux à lire et s’épanche très peu sur le sort des classes sociales les moins riches des pays d’occident, mais ce sujet mérite une analyse approfondie car la situation y est structurellement différente de celle des pays du tiers monde. Il y a une contrainte à polluer qui illustre les changements à apporter à nos sociétés. C’est en réorganisant la société autour du mode de vie des moins riches que l’on trouvera les meilleurs compromis face à la dure et insupportable rugosité du modèle physique qui nous impose le changement. Réduire sa pollution quand on riche c’est facile, il suffit de s’en donner les moyens, quand on ne l’est pas c’est plus difficile. A minima parce qu’il faut travailler deux fronts à la fois, sa survie, la réduction de ces émissions dans un environnement qui est structurellement adverse à cette idée.

        +3

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  • Pierre Darras // 05.07.2020 à 09h48

    Capitalisme ou pas, tous les systèmes économiques que l’humanité ai connu ont été basés sur la prédation sans conscience de l’environnement. Ce qui change la donne, c’est d’une part la démographie et le « progrés  » technique des deux derniers siècles vomissant des fleuves de cochonneries synthétiques que la nature ne peut pas recycler ou sur des périodes tellement longues qu’elle étouffera avant.
    Je ne crois pas que c’est le capitalisme spécifiquement qui aggrave la chose, je crois que c’est la capitalisme sans entrave. Je crois sur c’est tout système productiviste sans entrave.
    Jorion parlait d’une solution intéressante et relativement facile à mettre en place. Au même titre que la taxe carbone, inclure le prix de la prédation naturelle, dépollution, remplacement, dans le prix du produit. Le recyclage en deviendrait rentable , l’agriculture vivriére et familiale aussi, les relocalisations deviendraient naturelles, les mises à sac de pays émergents ne seraient plus rentables. C’est sûr, on pourrait s’acheter moins de babioles et en avoir l’air moins riches mais nos vies retrouveraient du lien et du sens.

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    • Alfred // 05.07.2020 à 10h12

      Le principe même du « libre échange » mondialisé c’est de masquer les externalités. Piller et pilier hors de vue et de conséquence et profiter dans un endroit relativement sur. Seul une explosion du coût du transport mettra fin à tout cela. Probablement très voir trop tard.

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    • Didier // 05.07.2020 à 11h20

      «Tous les systèmes économiques que l’humanité (a) connu ont été basés sur la prédation sans conscience de l’environnement».

      Cette seule phrase discrédite malheureusement tout le reste de votre propos.

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      • Patrick // 05.07.2020 à 14h56

        Les systèmes économiques précédents ne disposaient pas de sources d’énergies gigantesques , donc leur prédation étaient limitées . Ce n’était pas une question de conscience mais de moyens techniques.

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      • Pierre Darras // 05.07.2020 à 15h03

        Ha bon? Merci de donner un contre exemple. Je vous assure que j’en ressortira regaillardi

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        • Dominique Gagnot // 05.07.2020 à 15h41

          Il me semble que les Indiens d’Amérique étaient très respectueux de la nature, et de ce qu’elle offrait.

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          • Pierre Darras // 05.07.2020 à 16h49

            Les indiens d’Amérique du nord étaient des chasseurs cueilleurs ou des cultivateurs encore au paléolithique et organisés en chefferies donc on ne peut pas parler de système. Pas d’administration, de spécialisation des tâches, de constructions fixe monumentales.
            Mais les Mayas étaient une civilisation qui a tellement épuisé ses ressources qu’elle en a disparu. Les Aztèques et les Incas étaient tellement dans la prédation qu’ils étaient tous deux dans une course territoriale à la soumission et au pillage des voisins, ce qui a permis la conquête espagnole qui eut été impossible sans les haines semées par ces deux empires prédateurs.

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            • LibEgaFra // 06.07.2020 à 04h07

              Bravo, c’est un bon résumé de la propagande raciste qui a conduit aux génocides des Amérindiens. Les guerres européennes, la colonisation, les armes de destruction massive, la destruction des écosystèmes, c’est tellement mieux.

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          • Pierre Darras // 05.07.2020 à 19h11

            D’autant plus que quand vous voyez comment les aborigènes ont complètement détruit la méga faune australienne et les immenses forêts avec leurs brûlis de chasse, le « bon sauvage »….

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          • LibEgaFra // 06.07.2020 à 04h17

            Les aborigènes auraient détruit la mégafaune? Théorie non démontrée. Jamais entendu parler de changement climatique? Les anglo-saxons sont en train eux détruisent réellement et non théoriquement. Les Tasmaniens, vous connaissez.

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        • Didier // 06.07.2020 à 01h21

          @Patrick & Pierre Darras
          Il a existé des dizaines de milliers de cultures sur cette planète. Balayer d’un revers de la main tous les groupes humains qui ont refusé de s’organiser en structures hiérarchiques (car c’est un choix politique, et non la conséquence d’une supposée carence, ou d’un supposé caractère attardé) est absurde. Et considérer comme nul et non advenu leur rapport au monde sous prétexte qu’ils ne disposaient pas d’une énergie illimitée, l’est encore plus : on est dans le pur procès d’intention, sous-tendu par la doxa occidentale qui veut que hors de la recherche de l’intérêt personnel, pas de principe d’organisation sociale possible.
          Il est exact que certains de ces groupes, quel que soit leur mode d’organisation, ont gravement endommagé leur environnement (et pas besoin d’énergie illimitée pour y arriver) ; il est tout aussi exact que des milliers d’autres ont vécu, durant des laps de temps parfois considérables, sans y porter d’atteinte majeure (i.e., irréparable).
          Il ne s’agit pas ici de « mythe du bon sauvage » – il n’existe pas de « sauvages », sinon dans l’œil de celui qui regarde – mais de données anthropologiques de base.

          P.S: la théorie de la disparition de la culture monumentale des Mayas – et non des Mayas – en raison d’atteintes à leur environnement est une théorie, certes bien dans l’air du temps, mais que rien n’a prouvé à l’heure actuelle.

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    • pseudo // 05.07.2020 à 13h14

      je trouve qu’il manque de dimensions humaine à votre analyse. Elle semble ignorer que l’une des activités favorite des capitalistes et de toujours repoussés les frontières, de toujours supprimer toutes les règles de protections ou de précautions.

      Le ver était dans le fruit. Vos préconisations, je pense, auraient sûrement pu nous aider à prévenir les changements auxquels nous nous préparons, ou devrions, cependant, il eu fallut que notre analyse du système productif à créer de la richesse intègre de manière effective le cycle de vie naturelle de la biosphère terrestre. En des termes plus clairs, il nous faudrait concevoir chaque objets de manière à pouvoirs le recycler à 90% (admettons quelque pertes pour le bien du progrès), et que cette règle soit inscrite de manière immuable et indépassable dans chaque usine, atelier de conception, bureau d’artisan.

      A ce sujet il y a au moins un changement technologique problématique que nous pouvons citer, l’avènement du plastique. A pousser le concept, on s’interroge sur la place de la numérisation dans un monde intégré. L’énergie, non renouvelable, peut elle être consacrée à la maintenance d’un monde électronique. De manière beaucoup plus immédiate, le déploiement de panneaux solaires et d’éoliennes peu recyclable doit forcer notre interrogation.

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    • Pierre Darras // 05.07.2020 à 19h15

      Oui c’est toujours un argument débile des décroissants et malthusien qui ne cesse de me stupéfier: demander aux occidentaux avec leur démographie négative d’arrêter de se reproduire. On ne demande rien aux pays à forte démographie car ce n’est pas politiquement correct en tant que reste d’un vieux complexe colonial de mâle blanc hétéro.

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  • anarkopsykotik // 05.07.2020 à 10h21

    >Je ne crois pas que c’est le capitalisme spécifiquement qui aggrave la chose, je crois que c’est la capitalisme sans entrave.
    Le problème c’est que l’un des effets tendanciel du capitalisme est de concentrer le pouvoir politique dans les mains de ceux qui ont le pouvoir économique : des corporations de plus en en plus grosses, qui profitent de plus en plus de ce pouvoir pour accroitre leur bénéfice et leur croissance. Croire qu’on peut séparer le problème de l’environnement de sa cause dans l’une des principales contradiction de notre système économique est illusoire. C’est comme se plaindre que celui qui commence à gagner au monopoly gagne de plus en plus facilement : si tu veux changer ca, c’est pas en essayant de convaincre le joueur gagnant de distribuer son argent que tu fais avancer les choses, il faut changer de jeu.

    >Je crois sur c’est tout système productiviste sans entrave.
    tout à fait, et le problème est bien de pouvoir mettre des entraves à celui qui a le pouvoir politique….

    >Jorion parlait d’une solution intéressante et relativement facile à mettre en place. Au même titre que la taxe carbone, inclure le prix de la prédation naturelle, dépollution, remplacement, dans le prix du produit.
    intéressant, et complètement irréalisable à la fois économiquement et politiquement

    En tout cas le credo n’a jamais été aussi vrai
    Le socialisme ou l’extinction

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    • Pierre Darras // 05.07.2020 à 11h01

      Le socialisme: mettre tous les moyens e production à une bande d’apparratckiks n’est pas mieux que les filer à à une bande de gorets actionnaires et leurs larbins politiques.
      Le passé a prouvé qu’on pouvait plier le capitalisme, le plus souvent à la schlague, c’est hélas le seul langage que comprends un verrat à qui ont veut toucher l’auge.
      Redistribution par l’impôt
      Lois anti trusts
      Lois anti monopole
      Lois de séparation de la banque de dépôt et d’affaire
      De Gaulle avait même proposé une vraie loi de participation des salariés, à savoir pas seulement une part des dividendes mais surtout une entrée du salariat d’une manière significative dans l’actionnariat, les conseils d’administration à l’horreur absolue de Pompidou et du patronal mondial mais aussi des syndicats et de la gauche à qui on piquait le fond de commerce d’élevage d’oprimés.
      Toutes ces lois devraient être ré- activées et celle sur le coût écologique rajouté,
      Ça demande pas de revolution ou de changement de système, ça demande juste de la volonté politique. C’est à dire de volonté et de détermination populaire à se battre pour faire plier Mamon.

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      • Dominique Gagnot // 05.07.2020 à 12h48

        Très bien, mais le contexte actuel n’est plus celui des années 60 : il s’agit aujourd’hui de mettre l’économie entière au service de la reconstruction d’une planète dévastée par l’exploitation capitaliste. Et pas seulement de limiter les dégâts supplémentaires.

        Par ailleurs le communisme peut être libéral et démocratique ( !), comme il l’est démontré dans le lien ci après. http://bit.ly/tragédiecapitaliste

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      • pseudo // 05.07.2020 à 13h40

        > Le passé a prouvé qu’on pouvait plier le capitalisme, le plus souvent à la schlague

        Ce dont je suis certain c’est qu’en situation de sauvetage de nageur en mer, si t’es le sauveteur et que tu n’es pas capable de sauver la victime tu te dois de penser à sauver ta vie en premier lieu… si on en est là, le genre de questions que vous posez est sensible, particulièrement dans le cadre de pensée occidentale post-seconde guerre mondiale. Dans l’état actuel des conjectures ceux qui vont s’effondrer en premier, seront nos sociétés technologique. Il apparaît comme évident que les groupes d’hommes vivant reclus au fin fond de la forêt, si ils réussissent à survivre à notre consommation des ressources, seront les rois sur terre après la disparition de nos structures physique et institutionnelles. Il faut percevoir que non content de devoir subir les crises successive de nos sociétés en décadence, nous avons aussi oubliés les savoirs nécessaire à vivre en son dehors. Même les permaculteurs avec tous leurs matériels en plastique sont concernés. Du coup, dans cette tragédie, savoir qui est le sauveteur de qui est la victime, vis-à-vis de mon analogie première, cela ne me semble pas si évident… tic tac … tic tac … tic tac … le temps presse. Notre budget carbone est calculé et nous connaissons les limites que nous ne devrions pas dépasser, nous pourrions en déduire les allocations que nous devrions effectuer pour tenter de réussir un virage improbable, un premier virage, car il ne faut pas douter que si nous venions à réussir l’univers nous présentera d’autres défis.

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  • Libellule75 // 05.07.2020 à 12h06

    Il ne s’agit plus de dénoncer uniquement les « supers riches » dans la destruction des écosystèmes car combien même les 7,8 Mds d’humains vivaient avec le même niveau de vie des Nigérians, le système ne serait pas plus soutenable. Nous vivons à l’ère de la surpopulation mondiale sous un déni généralisé.
    https://www.demographie-responsable.org/population-soutenable-population-optimale.html
    https://www.demographie-responsable.org/equation-de-kaya.html
    https://www.demographie-responsable.org/l-empreinte-ecologique.html

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    • Dominique Gagnot // 05.07.2020 à 13h47

      Vous omettez l’hypothèse essentielle de ce qu’il est possible d’imaginer des modèles économiques régénérateurs, et non destructeurs de ressources.
      Implicitement vous considérez le système économique actuel immuable, ce qui est absurde.
      Il ne faut pas parler de niveau de vie, mais de niveau de gaspillage. Rien que ça éclaire le problème très différemment. 😉

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  • Patrick // 05.07.2020 à 14h51

    Les super-riches !!! Les 10% les plus riches de la planète !!
    Soit la plus grande partie des populations occidentales, et les 90% restants ont surtout envie de consommer comme nous.

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    • Dominique Gagnot // 05.07.2020 à 15h43

      Ils ont envie de ce qu’ils voient à la télé… Nuance.

      En fait tout dépend de ce que l’on nous met dans le crâne. Notre horizon se limite à ça, alors que le champ des possibilités est infini.

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      • Dominique Gagnot // 06.07.2020 à 01h35

        Ok, s’ils veulent consommer comme nous, (comme le dit Patrick) il faut bien qu’ils en aient une idée ! Avec ou sans télévision.
        et pourquoi pas sur un mode de vie désirable et durable ?

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  • christian gedeon // 09.07.2020 à 07h31

    Logorrhée marxiste…et l’assèchement de la mer d’Aral elle était capitaliste? Ce qui réduit ce concept assez bizarre d’espace operationnel sûr c’est la braguette la double braguette consumériste et de reproduction. Huit milliards d’individus réduisent l’espace de toute façon , et la consommation folle aggrave les choses. La Chine a la recherche désespérée de terres arables en est un exemple parfait. Tout comme le cc consommateur cretin qui se rue sur le dernier phone la dernière console et prive le Mexique d’avocats( pas ceux qui plaident ceux qu’on mange).

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