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6.juillet.20206.7.2020 // Les Crises

L’ex numéro 2 du schiste américain Chesapeake Energy se déclare en faillite

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Source : connaissancedesenergies.org

Le groupe énergétique Chesapeake Energy, ex numéro 2 américain dans l’exploitation de gaz de schiste acculé par la dégringolade des prix du pétrole, a annoncé dimanche s’être placé sous la protection du régime des faillites pour pouvoir mener à bien la restructuration de sa dette de sept milliards de dollars.

Un temps leader américain de l’exploitation du gaz de schiste, dont les opérations s’étendent du Texas à la Pennsylvanie, le groupe a indiqué, dans un communiqué, n’avoir plus d’autre choix que cette restructuration. « Notre dette et nos obligations contractuelles se sont révélées trop importantes dans ce contexte de cours (bas) de matières premières sans précédent », a-t-il expliqué.

Chesapeake a précisé s’être volontairement placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites afin de pouvoir entreprendre une restructuration sans la pression de ses créanciers. Le PDG Doug Lawler s’est félicité, dans le communiqué, d’avoir obtenu l’engagement d’une partie de ces derniers à souscrire une émission de 600 millions de titres de dette, « en plus d’assurer le financement de nos opérations en cours et faciliter notre sortie de ce processus » de faillite.

L’industrie américaine du schiste est organisée autour de producteurs de petite et moyenne taille, recourant à des techniques d’exploitation telles que la fracturation qui sont très décriées par les écologistes, et d’autant plus que les forages se sont rapidement étendus à plusieurs États.

L’essor du schiste a permis aux États-Unis de ravir le premier rang de producteur de pétrole mondial à l’Arabie saoudite, une performance facilitée par des milliards de dollars de prêts à taux bas. Mais l’effondrement des prix du pétrole en raison de la crise sanitaire a porté un coup fatal au secteur, et les sociétés d’exploration aux États-Unis et au Canada affichent désormais une dette estimée à 86 milliards de dollars à échéance 2020-2024 et composée à 62% de titres classés en catégorie spéculative.

Source : connaissancedesenergies.org


Chesapeake Energy dépose son bilan, alors que des révélations apparaissent sur ses extravagances

Source : nbcnews
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Chesapeake Energy, l’enfant chéri de la révolution américaine du schiste, s’est placé sous la protection du régime des faillites. Cette décision intervient alors que l’entreprise et l’industrie en général ont été secouées par la chute des prix du pétrole et du gaz dans le contexte de la pandémie de coronavirus.

L’entreprise fortement endettée est en difficulté depuis un certain temps, et en mai, elle a déclaré qu’elle avait des inquiétudes quant à sa viabilité à long terme.

Chesapeake a déclaré que 7 milliards de dollars de dettes seront effacés grâce à la restructuration. L’entreprise a obtenu 925 millions de dollars de financement du débiteur en possession de ses biens afin de poursuivre ses activités pendant la procédure de faillite. En outre, Chesapeake a obtenu un accord de principe de certains prêteurs existants pour un financement par emprunt de 2,5 milliards de dollars à la sortie de la faillite, ainsi qu’un engagement de soutien pour 600 millions de dollars de nouveaux capitaux propres.

Franklin Resources et Fidelity comptent parmi les plus gros créanciers, selon des personnes proches de l’entreprise, et ils seront parmi les principaux actionnaires après la restructuration de la société. La société continuera ses activités à une capacité très réduite, avec une poignée de plateformes de gaz et aucune plateforme pétrolière, selon ceux qui connaissent les plans de la société.

« Nous sommes en train de remanier fondamentalement la structure du capital et les activités de Chesapeake pour remédier à nos faiblesses financières héritées et capitaliser sur nos forces opérationnelles substantielles », a déclaré le PDG Doug Lawler dans une déclaration.

Chesapeake Energy a été fondée en 1989 par Aubrey McClendon. Pionnier du forage horizontal, il a fait de la société un acteur clé de l’industrie gazière américaine. À son apogée, Chesapeake avait 175 appareils de forage en service, avec des opérations dans tous les États-Unis, notamment au Texas, en Louisiane, en Pennsylvanie et dans l’Ohio.

Mais la société s’est beaucoup endettée pour alimenter son expansion rapide, et de 2010 à 2012, elle a dépensé 30 milliards de dollars de plus en forage et en leasing que ce qu’elle a tiré de ses activités.

Le dépôt de bilan du géant de la fracturation fait suite à un désordre financier de l’entreprise qui ne comprenait aucun budget, une énorme collection de vin et une facture à neuf chiffres pour des parkings, ont déclaré des sources à David Faber de CNBC.

Le PDG de l’entreprise, Robert D. “Doug” Lawler, a découvert en examinant les livres de la société, une facture de 110 millions de dollars pour deux parkings, a rapporté Faber lundi. Parmi les autres révélations, on trouve une collection de vin cachée derrière un placard à balais dans le bureau de Chesapeake. Les extravagances comprennent également un forfait d’abonnement à l’Oklahoma City Thunder de la NBA, le plus grand de la ligue, et un campus somptueux inspiré de l’université de Duke, avec des apiculteurs, des traitements au botox et des aumôniers pour les employés.

McClendon a finalement été évincé de la société en 2013 et, en 2016, il a été inculpé par le gouvernement fédéral de conspiration d’appels d’offres pour des concessions de pétrole et de gaz naturel pour une nouvelle entreprise qu’il avait lancée. Le jour suivant, McClendon a péri dans un accident de voiture.

Lorsque l’actuel PDG Doug Lawler lui a succédé, la société avait presque autant de dettes qu’Exxon et Chevron réunis.

« Au cours des dernières années, nos employés dévoués ont transformé les activités de Chesapeake – en améliorant l’efficacité du capital et la performance opérationnelle, en éliminant les coûts, en réduisant la dette et en diversifiant notre portefeuille », a déclaré M. Lawler dans un communiqué. « Bien que nous ayons supprimé plus de 20 milliards de dollars d’endettement et d’engagements financiers, nous pensons que cette restructuration est nécessaire pour le succès à long terme et la création de valeur de l’entreprise ».

Le ralentissement de Chesapeake n’est pas unique. Whiting Petroleum fait partie des autres grands foreurs qui n’ont pas pu survivre à une chute historique des prix du pétrole. L’entreprise s’est placée sous la protection de la loi sur les faillites le 1er avril.

Source : nbcnews
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Source : Federal Reserve Bank of Dallas
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Enquête de la Fed de Dallas sur l’énergie – 24 juin 2020

Effondrement de l’activité pétrolière et gazière

L’activité dans le secteur du pétrole et du gaz s’est encore détériorée au deuxième trimestre 2020, selon les dirigeants du secteur du pétrole et du gaz qui ont répondu à l’enquête de la Fed de Dallas sur l’énergie. L’indice de l’activité des entreprises – la mesure la plus large des conditions auxquelles sont confrontées les entreprises du 11e district énergétique – est passé de -50,9 au premier trimestre à -66,1 au deuxième trimestre. Il s’agit de la valeur la plus basse des quatre années d’existence de l’enquête, ce qui indique une contraction significative de l’activité. L’indice d’activité des entreprises de services pétroliers a chuté de -46,3 à -73,5, tandis que l’indice d’activité des entreprises d’exploration et de production (E&P) est passé de -53,3 à -62,6.

Les indices de production suggèrent que la production de pétrole et de gaz a chuté par rapport au trimestre précédent. Selon les dirigeants de l’E&P, l’indice de production pétrolière a fortement baissé, perdant 36 points pour atteindre -62,6. L’indice de production de gaz naturel a également chuté de manière significative, passant de -21,2 à -47,8. L’indice de production pétrolière est à son point le plus bas depuis la réalisation de l’enquête il y a quatre ans.

L’indice des dépenses d’investissement des entreprises d’E&P est passé de -49,0 au premier trimestre à -66,1 au deuxième, ce qui indique une nouvelle réduction des dépenses d’investissement. En outre, l’indice des dépenses d’investissement des entreprises de services pétroliers a baissé de -50,0 à -73,5.

La plupart des indices indiquent une détérioration de la situation des entreprises de services pétroliers. L’indice d’utilisation des équipements est passé de -47,2 au premier trimestre à -69,2 au deuxième, un niveau très bas d’après l’enquête. L’indice des marges d’exploitation est passé de -50,0 à -68,6. Alors que les entreprises ont trouvé un soulagement avec l’effondrement des coûts des intrants – cet indice est passé de -11,3 à -50,0 – l’indice des prix reçus pour les services a également glissé en territoire négatif, de -37,7 à -64,7.

L’indice global de l’emploi a enregistré un cinquième résultat négatif consécutif, passant de -24,0 à -46,1, ce qui suggère une accélération des suppressions d’emplois. En outre, l’indice agrégé des heures travaillées des salariés est passé de -32,1 à -47,0. L’indice des salaires et prestations agrégés a encore baissé en territoire négatif, passant de -8,2 à -41,7.

L’indice des perspectives des entreprises s’est amélioré mais est resté profondément négatif à -51,0 au deuxième trimestre, ce qui indique une détérioration des perspectives. Bien que l’incertitude soit restée élevée, un peu moins d’entreprises ont noté une hausse de l’incertitude ce trimestre que le précédent, et l’indice agrégé a chuté de 28 points à 35,7.

En moyenne, les répondants s’attendent à un prix du pétrole West Texas Intermediate (WTI) de 42,11 dollars par baril d’ici la fin de l’année 2020, les réponses allant de 22 à 65 dollars par baril. Les participants à l’enquête s’attendent à ce que le prix du gaz naturel du Henry Hub soit de 2,15 $ par million de British thermal units (MMBtu) d’ici la fin de l’année. À titre de référence, les prix au comptant du WTI étaient en moyenne de 37,75 $ par baril pendant la période de collecte de l’enquête, et les prix au comptant du Henry Hub étaient en moyenne de 1,61 $ par MMBtu.

* Les données ont été recueillies du 10 au 18 juin 2020, et 168 entreprises du secteur de l’énergie ont répondu. Parmi les répondants, 115 étaient des entreprises d’exploration et de production et 53 des entreprises de services pétroliers.

La Fed de Dallas mène une enquête trimestrielle sur l’énergie afin d’obtenir une évaluation opportune de l’activité énergétique des entreprises pétrolières et gazières situées ou ayant leur siège dans le onzième district. On demande aux entreprises si l’activité commerciale, l’emploi, les dépenses d’investissement et d’autres indicateurs ont augmenté, diminué ou sont restés inchangés par rapport au trimestre précédent et par rapport au même trimestre de l’année précédente.

Les réponses à l’enquête sont utilisées pour calculer un indice pour chaque indicateur. Chaque indice est calculé en soustrayant le pourcentage de répondants ayant déclaré une diminution du pourcentage ayant déclaré une augmentation.

Lorsque la part des entreprises déclarant une augmentation dépasse la part déclarant une diminution, l’indice sera supérieur à zéro, ce qui suggère que l’indicateur a augmenté par rapport au trimestre précédent. Si le pourcentage d’entreprises déclarant une diminution est supérieur au pourcentage d’entreprises déclarant une augmentation, l’indice sera inférieur à zéro, ce qui suggère que l’indicateur a diminué par rapport au trimestre précédent.

Source : Federal Reserve Bank of Dallas
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Commentaire recommandé

Pierre Darras // 06.07.2020 à 07h47

Ponzi évident qui trouve son dénouement logique comme évoqué dés la naissance enthousiaste du phénomène. Pour les gros investisseurs, ils s’en moquent, l’argent gratuit pour eux , s’est écoulé par pipelines pour les renflouer par ailleurs. Les gros faiseurs se frottent les mains ils vont récupérer gisements et matos pour une bouchée de pain et attendre benoîtement que le marché remonte à 100 dollars. Ils ont le temps. Beaucoup.
Par contre au niveau emploi, ça va être un carnage et c’est une pomme pourrie(un sac?un tombereau?un wagon? Un tanker?) de plus qui va venir alourdir encore les créances douteuses du système financier.
Nota pour ceux qui auraient la mémoire courte: je rappelle que Sarkozy était le plus zélé promoteur pour que cette escroquerie vienne en France. Tout comme il voulait absolument y importer les subprime. Quelle lucidité.

34 réactions et commentaires

  • chimiste // 06.07.2020 à 07h29

    Le pétrôle de schiste part le premier car il n’a jamais été rentable, mais voyons voir la cascade de faillites qui va suivre dans tous les secteurs, avec ou sans injections massives de liquidités. Le virus n’était qu’une étincelle, c’est maintenant qu’on commence à vraiment rigoler.

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  • Pierre Darras // 06.07.2020 à 07h47

    Ponzi évident qui trouve son dénouement logique comme évoqué dés la naissance enthousiaste du phénomène. Pour les gros investisseurs, ils s’en moquent, l’argent gratuit pour eux , s’est écoulé par pipelines pour les renflouer par ailleurs. Les gros faiseurs se frottent les mains ils vont récupérer gisements et matos pour une bouchée de pain et attendre benoîtement que le marché remonte à 100 dollars. Ils ont le temps. Beaucoup.
    Par contre au niveau emploi, ça va être un carnage et c’est une pomme pourrie(un sac?un tombereau?un wagon? Un tanker?) de plus qui va venir alourdir encore les créances douteuses du système financier.
    Nota pour ceux qui auraient la mémoire courte: je rappelle que Sarkozy était le plus zélé promoteur pour que cette escroquerie vienne en France. Tout comme il voulait absolument y importer les subprime. Quelle lucidité.

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    • Charles Michael // 06.07.2020 à 08h55

      Plus que Ponzi c’est le syndrome de la Reine Rouge ou système Shadock

      le nombre de puits avait déjà baissé en Juin 2019 et c’est effondré de Mars à Juin 2020
      graphique très parlant :
      https://srsroccoreport.com/chart-of-the-week-the-collapse-of-the-u-s-oil-drilling-rig-count-spells-big-trouble-ahead/

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    • Patrick // 06.07.2020 à 13h01

      Coûts extravagants , certainement.
      Mais qui dit coût de l’énergie extravagant dit aussi arrêt d’une partie de l’économie et baisse drastique de la demande en énergie + chômage + misère + problèmes sociaux …
      Pour une société organisée , on peut même dire créée, sur le pétrole abondant et pas cher , ce n’est même plus un changement d’organisation c’est une remise en cause totale.

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    • eugenieGrandet // 06.07.2020 à 15h42

      Les compagnies pétrolières ne détiennent pas le matériel nécessaire pour les forages. Ce sont des compagnies de service qui iront l’offrir ailleurs (et certaines pourraient aller en Russie s’il n’y avait pas l’embargo et la chute de l’économie pour cause de pandémie; ou ailleurs et il y a plein d’endroits dans le monde où ce type de production pourrait marcher,)

      Les majors et les mid pétrolières vont reprendre les licences. Elles ont les reins solides pour passer la période d’étiage qui vient.

      La production de ces hydrocarbures est trop importante pour les Etats Unis et ces derniers ne vont pas l’abandonner comme ça (c’est à dire qu’ils ne vont pas abandonner la possibilité donnée aux banques de prêter aux compagnies ce dont elles ont besoin en faisant de la création monétaire s’il le faut, ce qu’ils font depuis 2014 au moins.)
      .
      Cette production domestique a permis aux US se désengager de relations historiques au Moyen Orient sans perdre d’accès à l’énergie.

        +3

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    • Linder // 06.07.2020 à 15h54

      Pouvez-vous préciser le sens des comparaisons avec ke F-35, les S400 ou les torpilles supersoniques ? Merci.

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  • chokk // 06.07.2020 à 07h48

    Le 1er de la liste. L’industrie du schiste est voué à l’effondrement, et avec elle l’approvisionnement énergétique des USA, qui vont devenir géopolitiquement encore plus aux abois. Le monde d’après, c’est celui-la

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    • RV // 06.07.2020 à 12h58

      D’après Jancovici, courbes à l’appui, le prix du pétrole sur le moyen et long terme est décorrélé de la production de pétrole. Il joue au yoyo, et il explique pourquoi. Les influences restent ponctuelles et limitées dans le temps en réponse aux crises ponctuelles de surproduction ou de sous-production.
      Pouvez-vous nous mettre le lien vers « le rapport Swift pour l’Europe » auquel vous faites allusion ?

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    • RV // 06.07.2020 à 13h20

      « Prévoir le prix du baril a donc été fait un nombre incalculable de fois, et la comparaison de ce qui s’est réellement passé avec les pronostics effectués ne sont pas souvent très flatteurs pour les « pronostiqueurs » concernés ! »
      (JM. Jancovici)
      corrélation entre prix et production . . .
      en 2012 : https://jancovici.com/transition-energetique/petrole/quel-sera-le-prix-futur-du-petrole/
      en 2015 : https://jancovici.com/transition-energetique/petrole/comment-a-evolue-le-prix-du-petrole-depuis-1860/
      en 2020 : https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/du-petrole-ou-pas/

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      • calal // 06.07.2020 à 13h48

        les prix du petrole sont lies a la quantite de monnaie disponibles aux banques pour speculer a la hausse dessus.Quand tout le monde se sera mis a une energie « de flux » (gaz,electricite) qui ne se stockera plus ( bois,fioul dans une citerne) ,la speculation a haute frequence va s’en donner a coeur joie et votre electricite ou votre gaz sera achete et revendu 1000 fois avant votre compteuret evidemment c’est vous consommateur final qui paierez les plus values faites par tous les parasites intermediaires.

        Enron pour le monde entier,escroquerie a la tva sur la taxe carbone idem…

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  • MS // 06.07.2020 à 08h06

    ..et en attendant, la ressource gaspillée fuit, les terres sont détruites, le sous sol inutilisable, et les nappes phréatiques irrémédiablement polluées.

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  • Fabrice // 06.07.2020 à 08h11

    C’est là où on va peut être voir si l’effondrement des producteurs de gar et pétrole de schiste se transforme en effet domino avec la finance qui l’a financé plus que de raison ?

    Cela entraînera-t-il une nouvelle crise qui achèvera la situation actuelle et surtout j’imagine le retournement de veste de cette administration américaine qui serait contrainte de revoir sa politique au moyen Orient.

      +10

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    • John V. Doe // 06.07.2020 à 12h35

      Sa politique est DÉJÀ de détruire ou de satelliser les pays producteurs de pétrole pour soutenir un prix élevé nécessaire à la survie de son industrie locale malgré l’opposition foireuse de cet incapable de Trump.

      Pourquoi les néo-conservateurs Républicains soutiennent-ils Biden, le représentant des néo-conservateurs au sein du pari démocrate ? Car ils sont dans la même pensée stratégique : afin de faire remonter les prix du pétrole, ils vont attiser la guerre, au moins commerciale, avec la Russie (producteur d’énergie) quitte à se fâcher avec la trop indépendante Allemagne, satelliser le Vénézuela (les plus grosses réserves d’énergie du monde) et mettre le plus grand désordre chez les plus gros producteurs ou « transiteurs » comme l’avaient fait Hillary & C° à la tête du département d’état US sous Obama : Libye, Irak, Syrie, Ukraine (Maïdan à 5 Mds de $) Turquie (via Gülen), etc…

        +2

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      • Dominique65 // 06.07.2020 à 13h11

        « satelliser le Vénézuela (les plus grosses réserves d’énergie du monde) »
        Plus grande ou pas, elle sont surtout complémentaire à celle des États-Unis et géographiquement proches. Tu m’étonnes qu’il intéresse ces derniers !

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    • Fabrice // 06.07.2020 à 17h24

      les taux de ces prêts ne sont pas à zéro vu que les organismes financiers ne sont pas là pour faire de la philanthropie, et si ceux à qui ont été prêtés les sommes sont dans l’incapacité de rembourser les sommes prêtées là c’est le problème pour les organisme financiers et l’économie surtout si les pétroliers de schistes tombent tous en même temps.

        +1

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  • Lohr64 // 06.07.2020 à 08h56

    La demande de ressource est ralentie mais n’a pas irrémédiablement disparue. Les besoins en gaz de schiste ne seront pas remplacés quand viendra l’hiver. La crise terrible du secteur en 2015 a été parfaitement absorbée. Nous vivons une époque de restructurations, pas nécessairement de disparitions.
    La montée en utilisation du gaz de schiste est a mettre en parallèle avec l’amélioration de la qualité de l’air depuis 2010.

      +1

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  • Patrick // 06.07.2020 à 10h54

     » vous avez aimé la bulle internet ? vous allez adorer le pétrole de schiste » 🙂

    Donc : des dettes , des dettes , encore des dettes , des gens qui se gavent et au final une activité qui brûle tout le cash sans pouvoir dégager aucun bénéfice.
    Les financiers vont prendre leurs pertes … épisode amusant et intéressant , l’effet domino qui va suivre ??
    Les gros pétroliers vont-ils vouloir investir et récupérer les sociétés en faillite ? pas sur , les actifs sont surtout des puits qui ne donnent plus rien , ça vaut pas forcément le coup de reprendre ça , ni d’investir dans cette activité.

    Question essentielle : l’économie mondiale va-t-elle redémarrer et relancer la demande en pétrole ?

      +2

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    • Barachin // 06.07.2020 à 11h43

      « Les gros pétroliers vont-ils vouloir investir et récupérer les sociétés en faillite ? pas sur , »

      Vous rigolez ou quoi ? Ce ne sont pas les firmes pétrolières mais directement les Etats qui vont renflouer. Les Etats ne peuvent pas se permettre une rupture dans l’approvisionnement de pétrole, quelque soit le prix ils mettront la main à la poche… des consommateurs.

      Comme d’habitude, privatisation des bénéfices et socialisations des coûts.

      « Question essentielle : l’économie mondiale va-t-elle redémarrer et relancer la demande en pétrole ?’

      Interrogation un peu simpliste.

      Ce n’est pas un jeu entre l’offre et la demande :
      ›› faible prix du baril
      ›› faibles investissements dans la prospection
      ›› impact sur la productivité sur plusieurs années

      Par ailleurs, il ne vous aura pas échappé que le pic pétrolier conventionnel a été franchi en 2008 … et que s’agissant du pétrole de schiste, le coût d’extraction est tellement élevé que seuls les Etats pourront en assumer – contraints et forcés – le coût.

      En dehors de toute considération offre / demande.

        +4

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      • Patrick // 06.07.2020 à 12h47

        L’extraction pétrolière est une affaire de spécialistes, les états ne savent pas faire, c’est le boulot des pétroliers. A condition que ce soit rentable, et donc que le marché soit suffisamment porteur.
        Le pétrole de schiste concerne surtout les USA , pas les autres états. Si ils veulent du pétrole ce sera plus pratique et moins cher d’aller se servir ailleurs , y compris à coup de B52 en amenant la démocratie dans tel ou tel coin.
        De plus , ça fait déjà quelques mois que l’on voit la capacité des puits baisser , les retour sur investissements sont de plus en plus mauvais , la fracturation ne semble pas une bonne solution ( sauf pour pomper le fric des financiers ). Et ce n’est pas seulement une question d’argent mais aussi un ratio énergie récupérée/énergie consommée pour extraire qui est de plus en plus faible.
        Si l’économie ne redémarre pas , la demande restera faible , donc la fracturation aura encore moins d’intérêt.

          +4

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        • EugenieGrandet // 06.07.2020 à 15h31

          Où avez vous vu les USA agir de la sorte (B52)?
          L’Arabie Saoudite? C’est le pacte du USS Quicny.
          L’Irak? La production exportée l’est par des compagnies européennes, chinoises, russes, et une seule américaine. Cette production va à 100% en Asie du Sud Est aujourd’hui.
          La Libye? Très peu est exporté et quand c’est possible, cela se passe sur le pourtour méditerranéen.
          Ce qui fait la valeur des sociétés d’hydrocarbures de schistes, c’est celle de leurs blocs de production, pas vraiment celle de leurs puits (même si ils peuvent produire 20 ans à petit débit. Une fois les write-off faits, c’est du cash qui tombe.) Donc ExxonMobil, Chevron, BP Americas, Shell Oil, etc… vont engranger des licences pour l’avenir.

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          • Patrick // 06.07.2020 à 16h01

            Les « blocs de production » ? , bof ça a pas l’air folichon , les zones les plus faciles et les plus productives ont déjà été exploitées, donc cette production ne pourra qu’être un feu de paille avec des coûts de plus en plus rédhibitoires.

              +0

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            • EugenieGrandet // 06.07.2020 à 16h09

              Les coûts ne sont pas de plus en plus rédibitoires, Les forages durent de moins en moins longtemps, donc les coûts baissent.
              Les roches mères aux US couvrent d’assez vastes étendues. Certes les sweet spots ont été attaqués en premier (comme pour l’exploration pétrolière claissque, on commence par le facile) mais cela n’empêchera pas d’aller chercher les moins bons spots;..
              Avec un forage tous les deux cents metres

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      • Barachin // 06.07.2020 à 13h48

        « L’extraction pétrolière est une affaire de spécialistes »
        Je ne vous parle pas du métier de pétrolier. Je réponds à votre question sur le financement : c’est l’Etat qui va garantir puis éponger les dettes as usual.

        « Si l’économie ne redémarre pas  »
        Comment voulez-vous qu’elle « redémarre » alors que le pétrole est précisément le facteur limitant (loi de Liebig : https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Liebig_sur_le_minimum)

        Le pic pétrolier est dépassé à la fois conventionnel et de schiste (très probablement). Ce n’est plus une question de prix du baril et de rentabilité de l’extraction (ROI : https://fr.wikipedia.org/wiki/Retour_sur_investissement) mais de limites physiques. On racle le fond de la cuve.

        Dans ce contexte de baisse des approvisionnements, le nombre de machines qui peuvent être alimentées par les hydrocarbures ne peut que baisser … les échanges commerciaux et le PIB avec.

        L’économie NE PEUT PAS redémarrer.

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        • Patrick // 06.07.2020 à 16h05

          c’est bien mon avis .. l’économie ne redémarrera pas ( le « si » était rhétorique )
          donc demande pétrolière au plus bas , pas d’investissement pour l’instant mais au moins ça va prolonger les puits conventionnels actuellement en fonctionnement.

          Nous vivons une période intéressante

            +2

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  • calahan // 06.07.2020 à 11h32

    « McClendon a finalement été évincé de la société en 2013 et, en 2016, il a été inculpé par le gouvernement fédéral de conspiration d’appels d’offres pour des concessions de pétrole et de gaz naturel pour une nouvelle entreprise qu’il avait lancée. Le jour suivant, McClendon a péri dans un accident de voiture. »

    Dommage, encore un qui ne pourra plus parler.
    C’est à ce genre de troublant détail que l’on peut entrevoir le bourbier.

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    • eugenieGrandet // 06.07.2020 à 15h22

      McLendon est mort dans un accident de voiture en heurtant les piles d’un pont sans qu’aucune trace de freinage visible sur la route (il y a des photos sur internet, de mémoire).
      Il s’est donc probablement suicidé.

      Mais c’était un « entrepreneur » border line qui avait surfé sur la vague montant des gaz de schistes aux US. Cela n’a rien à voir avec le fond du sujet qui est que les hydrocarbures de schistes sont là aux US pour longtemps (hélas pour la planète) car ils viennent des roches mère qui ont fait la production historique des Etats Unis (au moins à terre.)

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  • Barachin // 06.07.2020 à 11h39

    La faillite de Chesapeake Energy me rappelle les propos de JM Jancovici qui pointe que le pic pétrolier conventionnel est passé depuis 2008 et que l’augmentation légère de la production depuis cette date n’est due qu’au schiste des Etats-Unis.

    S’agissant du pétrole conventionnel, le Shift Project a eu accès aux données brut d’un cabinet d’analyse de l’industrie pétrolière (il y en a 3 dans le monde et vendent leurs données plusieurs millions d’euros).

    Un premier dépouillement centré sur l’approvisionnement de l’Europe a été publié sur le site du Shift (https://theshiftproject.org/article/ue-declin-approvisionnements-petrole-2030-etude/), dont un compte rendu est disponible également sous forme de Webinair (https://www.youtube.com/watch?v=FlJ14aOfS3s).

    Quelques « surprises » : la chute à très brève échéance de la Russie, les stocks importants de l’Irak.

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    • Patrick // 06.07.2020 à 12h49

      Les Russes avaient annoncé eux-même la baisse de leur production et surtout de leurs exportations.
      Ils vont garder le pétrole pour leur utilisation interne , un sacré avantage concurrentiel dans un monde qui va en manquer.

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      • Barachin // 06.07.2020 à 13h52

        Patrick,

        Merci de regarder la vidéo proposée. Les Russes n’ont jamais fait mystère de la chute de leur production en revanche c’est la vitesse qui a de quoi surprendre.

        Ce n’est pas un « avantage concurrentiel » c’est une arme géopolitique. Mais comme indiqué, il n’y en a plus pour très longtemps.

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        • Patrick // 06.07.2020 à 16h06

          oui quand je dis « avantage concurrentiel » , il faut voir ça sous l’angle du pays , donc c’est aussi une arme géopolitique en plus d’être une arme économique.

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    • Barachin // 06.07.2020 à 16h14

      « Pour la Russie..c’est une surpise pour ceux qui ne savent pas ou sont les gisements russes…le permafrost fond..les stocks de l’irak à la condition qu’ils soient encore exploitables..un autre sujet…Il y a aussi l’Iran bien sûr. »

      Regardez la vidéo, vous comprendrez mieux.

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  • Patrick // 06.07.2020 à 12h56

    Même avec des taux d’intérêts négatifs , les quelques centaines de milliards de dollars de dette du pétrole de schiste ne seront pas remboursées et vont plomber les comptes de quelques financiers, on verra bien lesquels d’ici peu, ça va couiner.
    En ce qui concerne la baisse de consommation énergétique , attendons quelques mois pour savoir où nous allons.

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  • Jean Paul B. // 06.07.2020 à 17h29

    Bonjour,
    pour ceux qui s’intéresse à ces questions, je recommande la lecture du blog d’Observatus Geopoliticus (Christian Greiling à l’état-civil), intitulé Chroniques du Grand Jeu.

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  • Alligator427 // 06.07.2020 à 20h25

    Matthieu Auzanneau, directeur du Shift Project : « C’est une situation inouïe et décisive : s’entêter ou se sevrer du pétrole »

    A écouter 30 min. : https://www.youtube.com/watch?v=rO3YoWzoFnw

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