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21.septembre.202021.9.2020 // Les Crises

Climat : D’ici 50 ans, la niche environnementale de l’humanité aura davantage bougé qu’en 6000 ans

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Source : PNAS, Chi Xu, Timothy A. Kohler, Timothy M. Lenton, Jens-Christian Svenning, Marten Scheffer

Traduit par les lecteur du site Les Crises

https://doi.org/10.1073/pnas.1910114117

Intérêt

Nous allons montrer que pendant des milliers d’années, les humains se sont concentrés dans un sous-ensemble étonnamment étroit en ce qui concerne les climats possibles sur Terre, ce qui est caractérisé par des températures annuelles moyennes autour de ∼13 °C. Cette répartition reflète probablement une niche de température humaine liée à des contraintes fondamentales.

Nous allons démontrer qu’en fonction des scénarios d’augmentation de la population et de réchauffement, au cours des 50 prochaines années, 1 à 3 milliards de personnes devraient se retrouver en dehors des conditions climatiques qui ont bien aidé l’humanité au cours des 6 000 dernières années. En l’absence de mesures d’atténuation du climat ou de migrations, une partie importante de l’humanité sera exposée à des températures annuelles moyennes plus élevées que presque partout ailleurs aujourd’hui.

Résumé

Toutes les espèces ont une niche environnementale, et même en présence de progrès technologiques, l’homme ne fera probablement pas exception. Ici, nous allons démontrer que depuis des millénaires, les populations humaines vivent dans la même partie étroite de l’enveloppe climatique disponible sur le globe, ce qui est caractérisé par un mode majoritairement autour de ∼11 °C à 15 °C de température moyenne annuelle (TMA).

Confirmant la nature essentielle de cette niche de température, la production actuelle de cultures et de bétail est largement limitée aux mêmes conditions, et le même optimum a été trouvé pour la production économique tant agricole que non agricole des pays grâce à des analyses de variation d’une année sur l’autre. Nous allons montrer que dans un scénario de statu quo concernant le changement climatique, la position géographique de cette niche de température devrait se déplacer davantage au cours des 50 prochaines années qu’elle ne l’a fait depuis 6000 ans.

Les populations ne se contenteront pas de suivre l’évolution du climat, car l’adaptation in situ peut permettre de relever certains des défis, et de nombreux autres facteurs influent sur les décisions de migration. Néanmoins, en l’absence de migration, un tiers de la population mondiale devrait connaître une TMA de plus de 29 °C, ce que l’on ne trouve actuellement que sur 0,8 % de la surface émergée de la Terre, principalement concentrée dans le Sahara. Comme les régions potentiellement les plus touchées sont parmi les plus pauvres du monde, où la capacité d’adaptation est faible, renforcer le développement humain dans ces régions devrait être une priorité au même titre que la lutte contre le changement climatique.

Le réchauffement climatique affectera les écosystèmes ainsi que la santé humaine, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau et la croissance économique de nombreuses manières (1, 2). On prévoit que les impacts augmenteront fortement avec le degré de réchauffement. Par exemple, on estime qu’un réchauffement à 2 °C, contre 1,5 °C, augmentera, d’ici 2050, et de plusieurs centaines de millions, le nombre de personnes exposées aux risques climatiques et à la pauvreté. Il reste cependant difficile de prévoir les impacts humains de l’interaction complexe des mécanismes induits par le réchauffement (1, 3).

Une grande partie de l’impact sur le bien-être humain dépendra des réponses de la société. Il existe souvent des options d’adaptations locales qui pourraient améliorer les effets, si les ressources sont suffisantes (4). Dans le même temps, si certaines régions peuvent être confrontées à un déclin des conditions de prospérité humaine, les conditions dans d’autres endroits s’amélioreront. Par conséquent, malgré les formidables obstacles psychologiques, sociaux et politiques à la migration, un changement dans la répartition géographique des populations humaines et de la production agricole est un autre élément probable de la réponse adaptative spontanée ou gérée que l’humanité peut envisager face à un climat en évolution (5). Il est clair qu’il est nécessaire de comprendre les conditions climatiques nécessaires à l’épanouissement de l’homme.

Malgré une histoire longue et mouvementée d’études sur le rôle du climat, et de l’environnement en général, sur la société en termes de géographie et au-delà (6), les liens de causalité sont restés difficiles à établir, et les affirmations déterministes largement réfutées, étant donnée la complexité des relations en question (7). Plutôt que de retourner dans les eaux troubles du déterminisme environnemental (8, 9), nous allons jeter ici un regard neuf sur cette question complexe et controversée.

Nous allons exploiter les vastes ensembles d’informations démographiques, d’utilisation des terres et concernant le climat qui sont devenus disponibles ces dernières années afin de nous demander quelles ont été les conditions climatiques pour la vie humaine au cours des millénaires passés, puis nous allons examiner les lieux où ces conditions devraient de nouveau se produire à l’avenir.

Résultats

Association présente et passée de l’homme avec le climat.

Nos résultats révèlent qu’aujourd’hui, tant les humains, que la production de cultures et de bétail (Fig. 1 A, D et E), sont concentrés dans une partie étonnamment étroite de l’espace climatique total disponible (Fig. 1G). Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne la température annuelle moyenne (TMA), où le mode principal se situe autour de ∼11 °C à 15 °C (Annexe SI, Fig. S1).

En revanche, une grande partie de la gamme des précipitations disponibles autour de cette température (Fig. 1G et Annexe SI, Fig. S1) est utilisée, sauf pour sa partie la plus sèche. La fertilité des sols ne semble pas être un facteur majeur de la répartition humaine (Fig. 1H), et la productivité potentielle ne peut pas non plus être tenue pour un facteur dominant, car la productivité primaire nette montre une répartition géographique très différente (Fig. 1I), avec un pic dans les forêts tropicales humides, qui n’ont pas été les principaux foyers de peuplement humain.

Fig. 1. La niche climatique humaine réalisée par rapport aux combinaisons disponibles de TMA et de précipitations. Les populations humaines sont historiquement restées concentrées dans un sous-ensemble étroit (A-C) de la gamme climatique disponible (G), ce qui ne s’explique pas par la fertilité du sol (H) ou la productivité primaire potentielle (I).

La production actuelle de cultures (D) et de bétail (E) est largement conforme à la répartition humaine, tandis que le produit intérieur brut atteint son maximum à des températures un peu plus basses. Les reconstructions des populations humaines au cours des 500 dernières années sont fondées sur la base de données HYDE, tandis que celles pour 6 000 ans sont basées sur ArchaeoGlobe ( https://www.pnas.org/content/117/21/11350 , Harvard Dataverse, V4). NPP, productivité primaire nette. Voir annexe SI, Méthodes.

Il est frappant de constater que les conditions apparentes de l’épanouissement humain sont restées pour l’essentiel les mêmes depuis le milieu de l’Holocène jusqu’à aujourd’hui (Fig. 1 A-C). Les reconstructions de la répartition humaine et du climat sont relativement fiables pour les siècles passés, mais l’incertitude augmente inévitablement à mesure que l’on remonte dans le temps.

Néanmoins, les deux ensembles indépendants de reconstructions disponibles que nous avons analysés suggèrent que, dès 6000 ans avant notre ère, les humains étaient concentrés dans un sous-ensemble à peu près identique concernant les conditions de température disponibles au niveau mondial (Fig. 1C et 2A), bien que les gens de l’époque aient vécu de manière très différente de ceux d’aujourd’hui, principalement dans les premières phases de l’agriculture ou en tant que chasseurs-cueilleurs.

Les contingences historiques (y compris la dépendance à l’égard des chemins) peuvent jouer un certain rôle dans l’inertie que nous observons, notamment en ce qui concerne les sites de domination économique. Cependant, ces points névralgiques économiques se produisent dans des conditions un peu plus froides que là où on trouve le centre des distributions de population (Fig. 1F vs. Fig. 1A), et donner une explication à ces modèles de domination économique exige de démêler la dynamique des cadres historiques, culturels et institutionnels (10⇓⇓⇓-14), ce qui dépasse la portée de cet article.

Fig. 2. Modification des TMA vécue par les humains. (A) Densités de population humaine présente et passée (normalisée à la somme des unités) et niche humaine modélisée (courbe bleue en pointillés, un double ajustement du modèle gaussien de la densité de population actuelle) en fonction des TMA (°C), par contraste avec la situation projetée en 2070 (courbe rouge). Les bandes représentent les cinquièmes et 95e centiles de l’ensemble des reconstructions du climat et de la population.

Pour la projection future, nous prenons les populations projetées et le climat RCP8.5 et SSP3. (B) Température moyenne subie par un être humain à différentes périodes. Les diagrammes et les points de données (points gris) sont indiqués pour l’ensemble des reconstructions du climat et de la population. Les reconstructions des populations humaines il y a 6 000 ans sont basées sur les bases de données HYDE (HY) et ArchaeoGLOBE (AG) (avec traitement supplémentaire).

Si l’on se concentre sur la répartition mondiale des densités de population et que l’on examine comment ce co-développement avec le climat s’est fait au fil du temps, il s’avère que la niche des précipitations s’est élargie au cours des siècles derniers (Fig. 1A vs. Fig. 1B), ne laissant inoccupée que la partie la plus sèche du gradient (Fig. 1A vs. Fig. 1G).

En revanche, la répartition de la population humaine par rapport aux TMA est restée largement inchangée (Fig. 2A), avec un mode principal autour de ∼11 °C à 15 °C accompagné d’un mode secondaire plus restreint autour de ∼20 °C à 25 °C correspondant largement à la région de la mousson indienne (Annexe SI, Fig. S2). Dans ce document, nous allons nous concentrer sur cette niche de température réalisée. Les résultats pour la niche combinée précipitations-température sont présentés pour comparaison dans l’annexe SI.

Changement prévu

L’inertie historique de la distribution humaine en ce qui concerne la température (Fig. 2) contraste fortement avec le changement que devraient connaître les populations humaines au cours du prochain demi-siècle, en supposant des scénarios de maintien du statu quo pour le climat (voie de concentration représentative 8.5 [RCP8.5]) et la croissance démographique (voie socio-économique 3 [SSP3]) en l’absence de migration importante (Fig. 2A, courbe rouge).

En l’absence d’atténuation du climat ou de migration humaine, la température subie par un être humain moyen devrait changer davantage au cours des prochaines décennies qu’elle ne l’a fait au cours des six derniers millénaires (Fig. 2B ; pour différents scénarios de croissance démographique et de changement climatique, voir l’annexe SI, Fig. S3). Par rapport à la situation préindustrielle jusqu’à 300 ans en arrière, l’augmentation moyenne de la température ressentie par l’homme d’ici 2070 s’élèvera à environ 7,5 °C, soit environ 2,3 fois l’augmentation moyenne de la température mondiale, un écart qui est largement dû au fait que la terre se réchauffera beaucoup plus rapidement que les océans (2), mais qui est également amplifié quelque peu par le fait que la croissance de la population devrait se faire principalement dans les endroits plus chauds (annexe SI, fig. S3).

Une façon d’obtenir une image des températures prévues dans les zones très peuplées en 2070 est de regarder les régions où des conditions comparables sont déjà présentes dans le climat actuel. La plupart des régions qui sont aujourd’hui proches du mode historiquement dominant ∼13 °C auront, dans 50 ans, une TMA ∼20 °C, que l’on trouve actuellement dans des régions telles que l’Afrique du Nord, certaines parties du sud de la Chine et les régions méditerranéennes (annexe SI, figure S4).

En attendant, les populations des régions qui sont déjà chaudes actuellement augmenteront pour représenter une partie importante de la population mondiale (mode droit de la courbe rouge de la figure 2A ; le rôle de la croissance démographique est visible dans l’annexe SI, figures S5 à S7). Ces populations croissantes connaîtront des TMA que l’on trouve actuellement dans très peu d’endroits. Plus précisément, 3,5 milliards de personnes seront exposées aux TMA ≥29.0 °C, une situation que l’on ne retrouve dans le climat actuel que sur 0,8 % de la surface terrestre mondiale, principalement concentrée dans le Sahara, mais qui devrait couvrir 19 % des terres en 2070 (Fig. 3).

Fig. 3. Expansion des régions extrêmement chaudes dans un scénario de maintien du statu quo climatique. Dans le climat actuel, les TMA>29 °C sont limitées aux petites zones sombres de la région du Sahara. En 2070, de telles conditions devraient se produire dans toute la zone ombragée selon le scénario RCP8.5. En l’absence de migration, cette zone abriterait 3,5 milliards de personnes en 2070 selon le scénario de développement démographique SSP3. Les couleurs de fond représentent les TMA actuelles.

Une autre façon de quantifier le changement consiste à suivre le mouvement de la localisation géographique de la niche de température humaine (Fig. 4 et Annexe SI, Figs. S8 et S9). Pour le scénario de changement climatique RCP8.5 (2), le déplacement géographique prévu des conditions favorables au cours des 50 prochaines années est important (Fig. 4). En effet, le déplacement de la niche sur la carte mondiale est plus important qu’il ne l’a été depuis 6000 ans (Annexe SI, Fig. S8 et S9).

Ces résultats sont robustes pour différentes reconstructions du climat passé, différentes approches de projection du climat futur (Annexe SI, Fig. S9), et différentes versions des reconstructions de l’utilisation des terres d’ArchaeoGlobe. L’ajout des précipitations comme dimension climatique supplémentaire permet d’affiner le modèle, principalement en excluant les déserts, mais laisse l’image globale inchangée (Annexe SI, Fig. S10). Le résultat est qu’au cours des prochaines décennies, le créneau du climat humain devrait se déplacer vers des latitudes plus élevées de manière sans précédent (Annexe SI, Fig. S11). Dans le même temps, les populations devraient s’étendre principalement aux basses latitudes (annexe SI, fig. S5), ce qui amplifiera le décalage entre la répartition prévue des humains et le climat.

Fig. 4. Projection du déplacement géographique de la niche de température humaine. (Haut) Position géographique de la niche de température humaine projetée sur la situation actuelle (A) et le climat projeté pour 2070 par la RCP8.5 (B).

Ces cartes représentent les répartitions relatives des humains (additionnées à l’unité) pour la situation imaginaire où les humains seraient répartis sur les températures selon le modèle double gaussien stylisé adapté aux données modernes (la courbe bleue en pointillés de la Fig. 2A). (C) Différence entre les cartes, visualisant les zones de source (orange) et de puits (vert) potentiels pour les décennies à venir si les humains devaient être déplacés de manière à maintenir cette distribution historiquement stable en ce qui concerne la température. La ligne en pointillé dans A et B indique le percentile de 5 % de la distribution de probabilité. Pour une analyse incluant les effets des précipitations, voir l’annexe SI, figure S10.

Une hypothétique redistribution

Comme les conditions vont se détériorer dans certaines régions, mais s’améliorer dans d’autres (Fig. 4C et Annexe SI, Fig. S9 et S10), une façon logique de caractériser la tension potentielle résultant du changement climatique prévu est de calculer comment la population future devrait en théorie être redistribuée géographiquement si nous voulons conserver la même distribution par rapport à la température (méthodes et résultats détaillés dans l’Annexe SI, Matériel). Un tel calcul suggère que pour le scénario climatique RCP8.5 de maintien du statu quo, et compte tenu des évolutions démographiques prévues (le scénario SSP3 [15]), ∼3,5 milliards de personnes (environ 30 % de la population mondiale projetée ; annexe SI, fig. S12) devraient se déplacer vers d’autres régions si la population mondiale devait rester répartie par rapport à la température de la même manière qu’elle l’a été au cours des derniers millénaires (annexe SI, fig. S13).

Une forte atténuation du climat suivant le scénario RCP2.6 réduirait considérablement le déplacement géographique dans le créneau des humains et réduirait le déplacement théoriquement nécessaire à ∼1,5 milliards de personnes (∼13% de la population mondiale projetée ; annexe SI, fig. S12 et S13). De toute évidence, les différents scénarios de croissance démographique ont également des effets substantiels sur les estimations absolues de la migration potentielle (annexe SI, tableau S3).

Ces estimations de mouvements de niche permettent de quantifier les implications du réchauffement climatique en termes non monétaires. Par exemple, en tenant compte de la croissance démographique prévue dans le scénario SSP3, chaque degré d’augmentation de la température au-dessus de la base actuelle correspond approximativement à un milliard d’êtres humains laissés en dehors de la niche de température, en l’absence de migration (annexe SI, figure S14).

Discussion

La transparence de notre approche est séduisante, mais implique inévitablement une certaine perte de nuances. Par exemple, la température ne rend compte que d’une partie du climat concerné (16), et les facteurs potentiellement importants de la prospérité humaine sont liés de manière complexe au climat (13). Il est important de noter que si notre projection du déplacement géographique de la niche de température est illustrative, elle ne peut être interprétée comme une prévision de la migration, car de nombreux facteurs autres que le climat influent sur les décisions de migrer, et une grande partie des exigences de migration peuvent potentiellement trouver une réponse par l’adaptation au climat (5, 17, 18). Ces complexités invitent à réfléchir sur deux questions clés : premièrement, comment expliquer l’étroitesse de la niche de température réalisée ? Deuxièmement, quelles sont les implications en termes de migrations potentielles futures en réponse au déplacement géographique de la niche de température ?

La question de la causalité.

Pourquoi les humains sont-ils restés si constamment concentrés dans la même petite partie de l’espace climatique potentiel ? L’ensemble des mécanismes responsables de ces tendances est évidemment difficile à démêler. La constance de la répartition centrale des humains au cours des millénaires face à l’accumulation des innovations suggère un lien fondamental avec la température. Cependant, on pourrait avancer que la niche réalisée pourrait simplement refléter les besoins anciens de la production agraire. Peut-être que les gens sont restés et que les populations ont continué à se développer dans ces endroits, même si les conditions climatiques correspondantes étaient devenues sans importance ? Trois sources de données suggèrent que cela est peu probable, et qu’au contraire, la prospérité humaine reste largement limitée à la niche de température réalisée observée pour des raisons de causalité.

Premièrement, on estime que 50 % de la population mondiale dépend des petites exploitations agricoles (19), et une grande partie de l’énergie utilisée dans ces systèmes provient du travail physique effectué par les agriculteurs, qui peut être fortement affecté par les températures extrêmes (20). Deuxièmement, les températures élevées ont de fortes répercussions (21⇓-23), affectant non seulement la capacité de travail physique mais aussi l’humeur, le comportement et la santé mentale par l’épuisement dû à la chaleur et les effets sur les performances cognitives et psychologiques (20, 24, 25).

La troisième indication, et peut-être la plus frappante, de la causalité derrière l’optimum de température que nous trouvons est qu’il coïncide avec l’optimum de productivité économique trouvé dans une étude des dynamiques liées au climat dans 166 pays (12). Afin d’éliminer les effets confondants des différences historiques, culturelles et politiques, cette étude s’est concentrée sur la relation au sein des pays entre les différences annuelles de productivité économique et les anomalies de température. L’optimum de ∼13 °C dans les TMAqu’ils ont trouvé se maintient au niveau mondial dans l’ensemble de l’activité agricole et non agricole des pays riches et pauvres. Ainsi, sur la base d’un ensemble de données entièrement différent, cette étude économique indique indépendamment le même optimum de température que nous déduisons.

Dans l’ensemble, il semble plausible que l’association historiquement stable entre la répartition de l’homme et la température reflète un lien de cause à effet plutôt qu’un héritage, dépendant de modèles anciens reflétant les besoins agraires ou les préférences encore plus anciennes des chasseurs-cueilleurs. Cela conforte l’idée que la relation historiquement stable et étroite entre la répartition humaine et les TMA représente une niche de température humaine reflétant les contraintes fondamentales auxquelles sont soumises les populations humaines.

La migration comme réponse possible au changement climatique.

Il est évident que nos calculs hypothétiques de redistribution ne peuvent être interprétés en termes de migration attendue. Tout d’abord, des études régionales détaillées suggèrent que la migration réagit de manière non linéaire à la température (18, 26, 27). Ainsi, la migration ne peut s’accélérer que lorsqu’un seuil climatique critique est atteint. Plus généralement, les décisions en matière de migration ont tendance à être évitées et dépendent d’un ensemble complexe de facteurs, notamment des options d’adaptation (5, 17, 18).

Cela implique que les chiffres de migration réalisés seront probablement bien inférieurs à ce que laisse supposer l’écart entre l’emplacement prévu du créneau de température et la répartition réelle de la population, même si nous n’avons pas pris en compte plusieurs facteurs susceptibles d’exacerber les mouvements, tels que les phénomènes météorologiques extrêmes ou l’élévation prévue du niveau de la mer, qui peuvent en eux-mêmes entraîner des déplacements de population importants à l’échelle mondiale (28, 29).

Il est clair que les projections de l’ampleur des futures migrations liées au climat (y compris les demandes d’asile) resteront très incertaines. Même les liens apparemment simples entre le climat et les récents conflits et vagues de migration sont controversés. Par exemple, dans les années qui ont précédé l’actuel exode syrien, le croissant fertile a probablement connu la pire sécheresse en 900 ans, rendant l’agriculture de subsistance dans les campagnes extrêmement difficile et poussant des millions de Syriens vers les villes, où les tensions se sont accrues (30).

Toutefois, comme de nombreux facteurs jouent un rôle, l’évaluation du rôle relatif du climat dans ces conflits spécifiques ou dans les migrations massives reste toujours difficile (31, 32). Cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de preuves d’une relation de cause à effet entre les conflits et les événements climatiques tels que les sécheresses prolongées, tant aujourd’hui (33) que dans le passé (34). En fait, la littérature regorge de preuves d’anciens épisodes de migration et de bouleversements humains déclenchés par le climat (par exemple, les références 34⇓⇓⇓⇓⇓-40). Par exemple, la phase la plus froide du petit âge glaciaire en Europe (1560 à 1660 après JC) a été liée à un pic de migration (1580 à 1650 après JC) et à un effondrement de la population européenne à un minimum en 1650 après JC (41).

Auparavant, le Petit Âge glaciaire de la fin de l’Antiquité, de 536 à environ 660 après J.-C., avait touché la majeure partie de l’hémisphère nord, contribuant probablement à la transformation de l’Empire romain, aux mouvements de la steppe asiatique et de la péninsule arabique, à la propagation des peuples de langue slave et aux bouleversements en Chine (40). Il est clair que les leçons tirées de ces dynamiques anciennes ne peuvent être directement extrapolées aux temps modernes. Toutefois, si les résultats dépendent du contexte et si des considérations sociales, culturelles et politiques confuses sont toujours présentes, une série d’analyses suggère que les changements de conditions climatiques peuvent exercer suffisamment de stress pour déclencher des migrations (5, 17, 18, 42), dont une partie peut prendre la forme de vagues de demandeurs d’asile en réponse à des conflits liés au climat (43).

Il semble donc raisonnable de supposer qu’au moins une partie de l’écart causé par le déplacement géographique prévu dans le créneau de la température humaine pourrait être réduite par différentes formes de migration. Toutefois, il reste impossible à ce stade de prévoir l’ampleur de la redistribution de la population humaine due au climat.

Les scénarios technico-économiques, les évolutions politiques, les changements institutionnels et les conditions socio-économiques qui influent sur les options d’adaptation peuvent avoir une incidence profonde sur les résultats d’une manière qui méritera d’être explorée dans le cadre d’analyses de scénarios plus approfondies utilisant les différentes hypothèses qui sous-tendent les SSP. En outre, l’augmentation de la mortalité due aux vagues de chaleur sur des populations denses dans des endroits déjà chauds comme l’Inde invite à un examen plus approfondi (44). Un travail de suivi est nécessaire pour rechercher des voies intégratives pour une adaptation efficace, ainsi que pour définir les limites fondamentales de ce qui est possible compte tenu des ressources disponibles.

Perspectives.

En résumé, nos résultats suggèrent une forte tension entre la répartition future de la population prévue et les emplacements futurs des conditions climatiques qui ont bien servi l’humanité au cours des derniers millénaires. Jusqu’à présent, la portée de l’adaptation locale a été le point central des analyses des réponses possibles à un climat changeant (4), malgré un manque frappant d’adaptation réalisée dans la plupart des régions (12, 13).

Il n’est pas trop tard pour atténuer le changement climatique et pour améliorer la capacité d’adaptation, en particulier lorsqu’il s’agit de stimuler le développement humain dans le Sud (45, 46). Cependant, notre approche soulève naturellement la question du rôle que la redistribution des populations peut jouer.

La migration peut avoir des effets bénéfiques pour les sociétés, notamment en stimulant la recherche et l’innovation (47). Cependant, à plus grande échelle, la migration provoque inévitablement des tensions, même aujourd’hui, alors qu’un nombre relativement modeste de ∼250 millions de personnes vivent en dehors de leur pays de naissance (48). L’examen des avantages de l’atténuation du climat en termes de déplacements potentiels évités peut être un complément utile aux estimations en termes de gains et de pertes économiques.

Traduit par les lecteur du site Les Crises

Source : PNAS, Chi Xu, Timothy A. Kohler, Timothy M. Lenton, Jens-Christian Svenning, Marten Scheffer, 26-05-2020

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Manu // 21.09.2020 à 08h46

Comment ne pas évoquer les optimums romain et médiéval ? En parlant du petit du petit âge glaciaire intercalaire. Ça permet d’éviter de dire que par deux fois, ça s’est réchauffé (puis refroidi) sans CO2 « humain ».
Évidemment, il est vite précisé que ça n’aurait concerné que « la majeure partie de l’hémisphère Nord ». J’ai peine à croire que le climat pourrait notablement changer sur une moitié de la planète sans affecter l’autre.

Ceci dit, parler de changement climatique significatif, rapide et « récent » hors 20ème siècle ne semble plus être un tabou. On progresse.

24 réactions et commentaires

  • pseudo // 21.09.2020 à 07h43

    les cartes prévisionnels montrent bien que les endroits vivables seront ceux où la richesses s’accumulent indécemment aujourd’hui. La survenue d’une telle catastrophe est une aubaine pour les marchands de malheur aux manettes de ces sociétés depuis 50 ans, celle ci leurs donnera toutes les libertés et toutes les largesses nécessaires pour finir d’assouvir leurs pulsions d’accaparement sans fin au nom d’une propriété individuelles performative dans les mots et les matraques des pouvoirs « démocratique » dont ils se sont emparés en usant de leurs capacités financières et monétaire.

    Face à cette vision de dystopie, il n’est qu’une seule certitude, les lois de la physique sont inébranlable et leurs délires sera leurs pertes à eux aussi.

    Des petits liens pour illustrer le changement de discours que ceci génère.

    Aurélien Barrau, astrophysicien et philosophe – Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité
    https://www.youtube.com/watch?v=tp8t8G4NYCM

    Sébastien Bohler, docteur en neurosciences – « Le bug humain »
    https://www.youtube.com/watch?v=EA-HrZJHG-k

    Jancovici : Sortir du désastre écologique – The SwissBoxConversation – 17/09/2020
    https://www.youtube.com/watch?v=EmupJkEXX-w

      +7

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    • LibEgaFra // 21.09.2020 à 11h41

      « Sébastien Bohler, docteur en neurosciences – « Le bug humain » »

      L’idée n’est pas nouvelle: Koestler, « Le cheval dans la locomotive », 1967.

      « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité » n’est pas le réchauffement climatique (les glaciations ont posé un défi bien plus grand), mais l’armement nucléaire, la pullulation humaine et le bug dans son cerveau.

        +0

      Alerter
      • LibEgaFra // 21.09.2020 à 11h53

        « Sébastien Bohler, docteur en neurosciences – « Le bug humain » »

        Il reprend la thèse de Koestler sans le citer, avec les deux (ou trois) cerveaux…

          +1

        Alerter
  • Manu // 21.09.2020 à 08h46

    Comment ne pas évoquer les optimums romain et médiéval ? En parlant du petit du petit âge glaciaire intercalaire. Ça permet d’éviter de dire que par deux fois, ça s’est réchauffé (puis refroidi) sans CO2 « humain ».
    Évidemment, il est vite précisé que ça n’aurait concerné que « la majeure partie de l’hémisphère Nord ». J’ai peine à croire que le climat pourrait notablement changer sur une moitié de la planète sans affecter l’autre.

    Ceci dit, parler de changement climatique significatif, rapide et « récent » hors 20ème siècle ne semble plus être un tabou. On progresse.

      +14

    Alerter
    • LibEgaFra // 21.09.2020 à 11h46

      « le climat pourrait notablement changer sur une moitié de la planète sans affecter l’autre. »

      A l’époque l’hémisphère sud était très peu peuplé et les masses continentales moins importantes et donc l’impact d’un refroidissement moins fort.

        +1

      Alerter
      • Manu // 22.09.2020 à 07h21

        Que vient faire la densité de population là-dedans ? Par ailleurs, impact plus faible ne veut pas dire magnitude plus petite.

          +3

        Alerter
    • sylla // 21.09.2020 à 13h07

      « Significatif, rapide »? En gros variation 3 fois plus petite, et 5 fois plus lente que ces dernières décennies.

      Le « tabou », O.B. en parlait il y a 7 ans : « On observe très nettement le réchauffement intervenu pour notre Hémisphère au Moyen-âge puis le « petit âge glaciaire » du XVIIIe siècle. Il saute aux yeux que le réchauffement actuel est bien plus important (+2 °C contre +0,5 °C) et beaucoup plus rapide (80 ans contre 500 ans, une bonne partie s’emballant dans les 30 dernières années…). » https://www.les-crises.fr/climat-8-analyse-rechauffement/
      Je lis plutôt +1.2°C contre +/- 0.4°C mais je ne vais pas chipoter, de toute façon la « fusée +1.5°C » est déjà lancée.

        +7

      Alerter
      • Manu // 22.09.2020 à 07h17

        Selon https://fr.wikipedia.org/wiki/Optimum_climatique_romain, le climat était comparable à celui que l’on connait actuellement.

          +1

        Alerter
        • sylla // 22.09.2020 à 12h02

          C’est vague, comparable.
          D’après ce que je lis dans l’article que vous citez, ça parle d’une température au maximum inférieure de 1°C par rapport à aujourd’hui (l’article original n’utilise pas « comparable »), et d’un réchauffement 4 fois plus lent. On aurait ça aujourd’hui, O.B. (ou quiconque à part qq’un dont c’est le métier) ne s’emmerderait pas à en parler.

          Pas vraiment comparable du coup. Et la taille de la population? juste 30 fois moindre. Rien de comparable donc.

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          • sylla // 22.09.2020 à 12h08

            Cependant, puisque vous les cherchez, l’ampleur du problème actuel a bien connu des précédents (4) dans les 400 000 dernières années. Notamment un, il y a qq 120 000 ans.
            Mais la comparaison s’arrête là. Pour au moins 3 raisons.

            -Les humains étaient nomades et peu nombreux : vastes territoires à leur disposition.
            Il y a 20 000 ans, fin de la dernière ère glaciaire, il y a 10 000, arrêt du réchauffement, stabilisation du climat, ce qui rend possible l’agriculture et la sédentarisation (l’urbanisation, en gros). Faisant passer la population mondiale de qq millions à qq centaines de millions dans l’antiquité, et à qq milliards récemment. Population devenue quasi totalement dépendante de l’agriculture (et de ses rendements!).
            Au passage la surface cultivable moyenne par habitant est aujourd’hui de 2000m2 (banque mondiale), et à 700m2 on est dans la famine (FAO).

            -l’effet seuil : au delà de 3°C de réchauffement, les modèles climatiques calent. Le climat devient imprévisible. Seule certitude : la fréquence des événements hors norme augmentera, le climat sera moins stable (et donc l’agriculture sera moins stable, les régimes politiques dans son sillage etc).

            -C’est la première fois que c’est aussi rapide. Pas d’un chouilla. En gros 5 fois plus rapide.

            D’où un inintérêt total pour l’optimum machin ou truc : la situation a changé.

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    • Subotai // 21.09.2020 à 22h12

      Je ne sais pas ce que signifie votre commentaire.
      Mais comme dit Jancovici, on ne peut pas résoudre un problème tant qu’on n’a pas compris la question.
      Deux intervention récentes QUI SE COMPLETENT pour avoir une approche de compréhension du problème posé.
      Un peu « taquin » face à des financiers
      James Finance contre Docteur Carbone – Genève – 17/09/2020
      https://www.youtube.com/watch?v=xMpTDcuhl9w

      Sortir du désastre écologique avec Jean-Marc Jancovici, The SwissBoxConversation
      https://www.youtube.com/watch?v=VjKiwlEC7m0
      A mon avis les autres spéculations sont oiseuses.
      C’est vous qui voyez…

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    • Etienne // 22.09.2020 à 16h29

      Ces optimums n’étaient pas des modifications de la T° moyenne mondiale. Juste une modification de la répartition de la chaleur sur le globe. (en clair pendant qu’il faisait plus chaud en Europe, il faisait plus frais en Amérique du sud) mécanismes mal établis de modifications lente des streams.

      Rien à voir avec le réchauffement anthropique lié à l’excès de Co2 où là c’est l’énergie du système qui augmente et la T° moyenne mondiale qui suit.

      De plus les variations ne sont pas comparables. L’optimum médiéval c’est +1°C sur l’europe. Or, là on est déjà à +2°C sur les terres en europe…

      Donc OSEF des faibles variations sur l’europe qu’ont été les « optimums », ce qui est là et va s’aggraver est un changement mondial, d’une amplitude plus importante.

        +1

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  • Myrkur34 // 21.09.2020 à 12h06

    Il y a une semaine, j’avais calculé que la surface brûlée dans l’Ouest Américain (12000km2) représentaient celles du Var et des Alpes de Haute Provence en cumulé.(5973km2 + 6925km2).
    Le biotope est train de s’ajuster au climat, on va passer dans ce coin là du climat méditerranéen, voire semi-aride au climat aride tout court.
    Mais tant que l’on peut produire des amandes (10l d’eau par fruit sur un cycle complet !) ou de la marijuana qui consomme aussi beaucoup d’eau, parce que le marché est plus que porteur et bien on forera de plus en plus bas où on ira chercher (voler) de l’eau en pipeline très loin.
    En Espagne aussi, la guerre de l’eau et de l’huile d’olive fait rage…..

      +7

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  • gotoul // 21.09.2020 à 12h46

    Je me permet un petit désaccord : amha la température moyenne de 13*C est plutôt une zone où la vie humaine est un peu difficile encourageant l’usage de la violence pour survivre. Ce qui n’etait pas le cas dans des endroits comme Bali ou les Caraïbes où la nature beaucoup plus généreuse permettait une organisation sociale non violente. ( Un peu comme la différence entre chimpanzés et bonobos ). Les européens aguerris depuis longtemps à la violence n’ont fait qu’une bouchée de ces civilisations qui s’épanouissaient dans un milieu autour de 20*C de moyenne à peu près. Bonne journée

      +4

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    • Patrick // 22.09.2020 à 22h34

      C’est clair qu’il y a eu une sacrée sélection naturelle du côté des européens et que cela a créé des sociétés beaucoup tournées vers la survie.

        +0

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  • sylla // 21.09.2020 à 13h37

    à chaud, sur ce concept de « niche environnementale de l’humanité ».
    Que je sache l’humanité a colonisé à peu près tous les recoins du globe. Des coins ont une capacité de production de nourriture plus élevée=>démographie plus importante et donc après coup apparente concentration de la population dans certaines zones=>concept de « niche ».
    (Reste qu’à 7 milliards, ces niches sont certainement devenues indispensables)

      +1

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  • Quintus // 21.09.2020 à 15h16

    Les cartes de répartition de la population en fonction du climat ne doivent pas faire oublier que le « trou » vers 20°C de température moyenne correspond peu ou prou à la zone subtropicale où se trouvent les déserts et où la capacité de la terre à nourrir et abreuver des populations humaines est réduite. En revanche là où l’eau ne manque pas la population est très abondante, cf la Chine, ainsi que la Mésopotamie, l’Égypte et l’Inde antiques où des sociétés populeuses et prospères se sont épanouies des siècles durant.

    En climat tropical et équatorial, la chaleur et l’humidité ont toujours été pénibles, aussi les hautes terres sont traditionnellement bien plus prospères que les basses terres (ex. Altiplano, Nouvelle-Guinée, grand rift africain), et c’est probablement dans ces zones-là que le dérèglement climatique va apporter le plus de tensions entre migrants chassés des plaines par une chaleur insupportable et autochtones défendant jalousement leurs terres.

    Il faudra se dépêcher d’organiser la fertilisation des terres arctiques pour en tirer un maximum profit du fait du réchauffement climatique, mais elles sont mathématiquement en bien moindre surface que les terres tropicales menacées par le réchauffement climatique.

      +2

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    • Subotai // 21.09.2020 à 22h17

      « mais elles sont mathématiquement en bien moindre surface que les terres tropicales menacées par le réchauffement climatique. »
      *****
      Juste un « petite » réalité physique incontournable que beaucoup n’ont pas encore compris. 🙂

        +2

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  • Pierre // 21.09.2020 à 17h55

    Étant donnée que les futures régions « viables » sont plutôt en phase de vieillissement (Europe, Russie et dans une moindre mesure USA et Canada), elles pourront accueillir avec joie toute cette jeunesse tropicale!
    Reste plus qu’à convaincre les nationalistes de nos contrées….

      +5

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  • Subotai // 21.09.2020 à 22h25

    «  »elles pourront accueillir avec joie toute cette jeunesse tropicale! » »
    ********
    Sauf que ce n’est pas comme ça que ça risque de se passer.
    Votre scénario fonctionne tant que les énergies fossiles sont à disposition pour les véhicules de migration. Donc nécessairement pas en masse.
    La réalité (historique) d’ailleurs est que les mouvements se font à pied, de proche en proche et que ceux qui risquent de migrer vers les contrées septentrionales habitent actuellement entre la Loire et la Manche. 🙂

      +1

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  • RGT // 22.09.2020 à 11h11

    Notre « belle civilisation moderne », que je préfère appeler le technocène au lieu de l’anthropocène, risque fort de se retrouver en « jus de boudin » avant même que les ressources pétrolières ce commencent sérieusement à faire défaut…

    Souvenez-vous de l’éruption solaire de 1989 qui, bien qu’assez forte, était quand-même modérée par rapport aux plus grosses « colères » qui peuvent affecter le soleil.
    Réseau électrique du Québec en rideau, télécommunications en vrac, etc…
    À l’époque internet n’existait pas encore et les systèmes électroniques étaient rares.
    Si une telle éruption se reproduisait aujourd’hui j’ai l’impression que tout le système financier en serait « en vrac » et que les spéculateurs qui s’adonnent aux « joies » du HFT se retrouveraient en slip… Et vous aussi même si vous n’avez rien demandé car TOUTES les banques sont liées et il s’en suivrait un crash mondial à côté duquel la crise des subprimes passerait pour un spectacle de rue.

    Et je en vous parle pas d’un événement équivalent à la tempête solaire de 1859, infiniment plus puissant mais qui s’est montré sans conséquences critiques (hormis les télégraphes – très résistants ne l’oublions pas – qui sont tous tombés en carafe) car l’électricité était plutôt un phénomène de laboratoire à l’époque.

    Une telle tempête aujourd’hui risquerait de faire « exploser » l’immense majorité des dispositifs électriques et électroniques qui ne sont pas conçus (pour des raisons de coût) pour résister à de telles perturbations.

    La catastrophe commencerait par les satellites qui seraient « vaporisés », puis les réseaux, les ordis, tablettes, smartphones, (même déconnectés de leur source d’énergie), TOUS les dispositifs raccordés au réseau électrique, TOUS les dispositifs de transformation (« création ») électrique, TOUS les véhicules motorisés à l’exception des « vieux mazout qui puent » qui n’ont PAS besoin d’électricité pour fonctionner (à condition de pouvoir les démarrer), les avions, les bateaux, les trains, etc, etc.
    Bien sûr, tous vos comptes bancaires seraient « vaporisés », Internet à la trappe, et tous les services régaliens ou publics seraient paralysés.

    Pour se chauffer il ne resterait plus que les vieilles cheminées et les poêles à bois rustiques, et les seuls dispositifs utilisables fonctionneraient SANS électricité, tous les autres ayant été détruits…
    Quant aux frigos, congélateurs et autres dispositifs de conservation, je vous conseillerai de le vider de toute urgence car tous leurs contenus seraient voués à une putréfaction immédiate.

    Ce risque est loin d’être nul, il est même CERTAIN à plus ou moins brève échéance (peut-être dans quelques secondes), mais comme les protections sont trop coûteuses tout le monde s’en fout.

    Quant aux « bobos écolos » qui délocalisent leur pollution loin de leur habitation en roulant « électrique » j’ai la certitude qu’ils se précipiteront sur les mazout archaïques (tous les systèmes électriques des voitures à essence ayant été détruits et étant irremplaçables) qu’ils veulent aujourd’hui envoyer à la casse afin de continuer à emmener leurs gosses à l’école en bagnole.

    À mon avis, ce risque est bien plus critique que le manque de pétrole…

    Mais largement moins que le changement climatique car il n’impactera que les sociétés humaines « développées », le « quart monde » ne le sentant même pas passer.

      +3

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  • christian gedeon // 22.09.2020 à 11h16

    Il ne faut donc pas parler de démographie. Pas politiquement correct j’imagine. Ce qui était soutenable ( anglicisme à la mode) a 4 milliards d’humains ne l’est plus à 8. Il ne faut pas le dire? Alors la terre est plate et c’est le soleil qui tourne autour!

      +2

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  • Rgotfra // 22.09.2020 à 19h21

    C’est tout à fait vrai concernant le CO2.
    Par contre, la pression démographique a un impact très lourd concernant l’occupation des sols (et donc sur la biodiversité) et la gestion de l’eau (et donc de l’accentuation de la sécheresse par irrigation agricole).

      +1

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  • Patrick // 22.09.2020 à 22h38

    Ce sont les chiffres d’Oxfam ? Calculs bidons et méthodologie hasardeuse, en gros c’est n’importe quoi.
    Pour info, Oxfam considère que ce sont les producteurs qui sont responsables tout mais pas les consommateurs. Total est responsable du CO2 mais pas celui qui brûle le carburant.
    La seule compétence d’Oxfam se limite aux petites fêtes organisées dans certains pays pauvres.

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