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27.mai.201627.5.2016 // Les Crises

Algérie, août 1955 : la mort filmée en direct, par Marie Chominot

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Source : Culture Visuelle, Marie Chominot, 29-03-2012

Le 20 août 1955, une insurrection a secoué l’ensemble du Constantinois, au cours de laquelle deux massacres d’Européens ont été perpétrés par des émeutiers : l’un à El Alia, petite agglomération minière où 35 personnes ont été tuées, l’autre au sein d’une famille d’Aïn Abid où 7 personnes ont été tuées. L’estimation globale du gouvernement général est de 123 tués : 31 militaires, 71 civils européens et 21 Algériens. Les représailles qui se sont abattues sur la population algérienne de la région, à partir du 20 août, ont été terribles. La violence, extrême et générale, a duré des semaines ; le nombre de victimes algériennes, hommes, femmes et enfants, n’est pas connu avec précision mais dépasserait 7 500. Un film d’actualités rend compte de la violence de cette répression. Ces images sont connues et documentées par les historiens depuis des années[i]. Malgré tout, elles suscitent encore aujourd’hui des interprétations erronées et restent instrumentalisées pour générer des polémiques. Cet article se propose de revenir en détail sur l’histoire de ces images, afin qu’elles puissent être lues et utilisées correctement et, surtout, sereinement.

En cette année de cinquantième anniversaire de la fin d’une guerre qui vit l’Algérie accéder à l’indépendance, la diffusion d’un film documentaire (Guerre d’Algérie, la déchirure, de Gabriel Le Bomin et Benjamin Stora, diffusé sur France 2 le dimanche 11 mars 2012 à 20h30) fait ressurgir l’une des plus grandes polémiques médiatiques qu’ait connue la France pendant la guerre d’Algérie, dans les derniers jours de l’année 1955.

La séquence incriminée montre un gendarme en train d’abattre, de sang froid et sans sommation, un civil algérien qui s’éloigne sur une route, avant de recharger son arme. Un message, posté sur un blog le 9 mars 2012, puis largement relayé auprès d’un certain nombre d’associations, qualifie ces images de « mise en scène, réalisée par la Fox Movietone et tournée le 22 août 1955 à Aïn Abid, devant une dizaine de journalistes. On voit le suspect s’éloigner. Soudain, il jette sa casquette en l’air (ce qui permet au gendarme de la prendre pour cible). Le suspect s’écroule ensuite, simulant la mort… Le gendarme G…. , qui avait accepté de tourner cette scène contre rétribution, a ensuite bénéficié d’un non-lieu devant le tribunal où il avait comparu pour faute. Tournée en 1955, ces images ont ensuite été utilisées par des cinéastes du FLN pour illustrer la répression qui a suivi les événements de Sétif, en 1945[ii] ».

Mise en scène, trucage des images : plus de cinquante ans après, on retrouve ici la rhétorique et les arguments utilisés par le gouvernement français lors de la publication de ces images, fin 1955, images qui le plaçaient face à la révélation de la brutalité et du caractère indiscriminé de la répression militaire consécutive à l’insurrection nationaliste du 20 août 1955 dans le Nord-Constantinois. Avant d’expliciter les conditions de production et de diffusion de ces images, puis le déroulement du scandale médiatique qu’elles ont provoqué en 1955, arrêtons-nous un instant pour les regarder vraiment.

Que s’est-il passé le 22 août 1955 à Aïn Abid ?

Le 22 août 1955, à Aïn Abid, petit village à une quarantaine de kilomètres au sud de Constantine qui venait d’être le théâtre de l’assassinat de sept de ses habitants européens par l’ALN[iii], ce n’est pas une mais trois exécutions sommaires qui se déroulèrent devant la caméra. Ces trois séquences différentes (deux sur une route et une autour d’une tente de nomades) ont été, parmi d’autres, tournées par le caméraman Georges Chassagne, natif d’Algérie et correspondant permanent dans ce pays pour deux firmes d’actualités : la française Gaumont[iv] et l’américaine Fox-Movietone.

Georges Chassagne a travaillé dans la plus grande légalité, respectant le système des autorisations alors en vigueur pour les journalistes : un laissez-passer délivré par les autorités civiles (Gouvernement général et préfets), permettant de se rendre dans des zones où l’armée opérait. Le 21 août, il a été « convié officiellement, par le gouvernement général, ainsi que cinq de ses confrères de la presse américaine et algéroise, à un voyage organisé, et sous escorte, dans le Constantinois[v] ». Le début de son reportage, tel que conservé dans les archives Pathé-Gaumont, montre qu’il a accompagné le Gouverneur général Jacques Soustelle lors de sa visite auprès des victimes européennes à l’hôpital de Constantine : c’était l’objectif de ce voyage de presse organisé. Le lendemain matin, il a profité, avec cinq autres journalistes (dont Robert Soulé, correspondant de France Soir et Jacques Alexandre, correspondant de la firme américaine d’actualités CBS News, concurrente de la Fox Movietone), d’une escorte de CRS, qui convoyait des autorités locales jusqu’à Oued Zenati, pour rejoindre la zone troublée.

Ils s’arrêtèrent à Aïn Abid, où l’armée était en train d’opérer un ratissage afin de retrouver les auteurs de la tuerie du 20 août. « Les militaires avaient demandé à tous les musulmans de se rassembler pour un contrôle d’identité. […] Tous ceux qui ne s’étaient pas présentés aux autorités devaient être considérés comme rebelles », rapporte Robert Soulé[vi]. Les journalistes suivirent alors une patrouille formée de six à huit soldats et d’un gendarme « qui semblait conduire les opérations de nettoyage[vii] ». Originaire d’Aïn Abid, il était proche de la famille Mello, dont plusieurs membres avaient été tués.

Première séquence filmée : la patrouille fouille des tentes de nomades (qui campaient, l’été, à l’extérieur du village). A peine sorti de sa tente, sans arme et les bras en l’air, un Algérien est abattu d’un coup de fusil. Un militaire l’achève d’une balle de revolver dans la tête, à bout portant. La tente est ensuite démontée. Selon Georges Chassagne, on y a « d’ailleurs retrouvé des objets provenant du pillage de la maison d’un fonctionnaire des PTT[viii] ». Un peu plus tard, « la patrouille entra dans la cour d’une ferme et demanda à un Algérien d’une soixantaine d’années si un musulman, nommément désigné, était resté à la ferme ou s’il s’était enfui ». Chassagne était resté à l’extérieur : « Il vit ressortir le gendarme, poussant un individu. Sur l’ordre du gendarme l’homme s’éloigna. Il fut abattu à quelques mètres par un coup de mousqueton[ix] ». Chassagne déclencha alors sa caméra, pour filmer une scène dont le déroulement lui était connu, puisqu’il en avait déjà filmé une semblable, quelques minutes plus tôt : un Algérien, vêtu d’une djellaba blanche, abattu par le même gendarme, devant une maison. Témoin de cette nouvelle exécution sommaire, Chassagne déclencha sa caméra plus rapidement et la séquence filmée est un peu plus longue (8 secondes, contre 3 pour la séquence précédente) et un peu mieux cadrée.

Des images qui font le tour du monde

Après avoir tourné quelques plans de la mosquée, qui a servi de PC aux émeutiers[x], Chassagne quitta Aïn Abid en fin de matinée, pour rejoindre Constantine puis Alger. Le soir même, il transmettait ses bobines à ses employeurs. Comme la firme Gaumont, qui n’inclut pas ces images dans son journal filmé de la semaine (diffusé dans les cinémas avant le film), le bureau parisien de la Fox Movietone décida « d’exclure les séquences en cause des montages destinés à la France et à l’Europe[xi] ». A New-York, ces images furent montées, avec d’autres – en provenance, notamment, du Maroc – pour une bande d’actualités évoquant les troubles qui avaient secoué l’ensemble de l’Afrique du Nord le 20 août 1955. Ce film d’actualités fut diffusé sur les télévisions du continent américain, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Amérique latine, à quelques jours de l’ouverture de la 10e session de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, à l’ordre du jour de laquelle 15 Etats du groupe afro-asiatique avaient demandé l’inscription de la question algérienne[xii]. Les images d’exécution étaient accompagnées du commentaire suivant : « Les victimes sont des fanatiques voués à l’assassinat. C’est une poursuite où les Français, qui ont vu des hommes, des femmes et des enfants européens dépecés sauvagement, ne peuvent prendre le temps de discuter (effet sonore sur l’image – silence au moment de l’exécution – effet sonore sur l’image). La pitié est à nouveau oubliée dans une guerre meurtrière[xiii]. »

Découvrant ces images à la télévision américaine, puis dans le magazine Life où cinq photogrammes issus de la bande filmée furent publiés le 5 septembre 1955[xiv], l’ambassadeur de France à Washington prévint immédiatement Paris, tout en l’informant que certaines avaient été utilisées par le MNA (Mouvement national algérien de Messali Hadj) dans un document adressé au gouvernement des Etats-Unis : A black paper on french repression in Algeria[xv]. Le 14 novembre, le ministère de l’Intérieur demanda au Gouvernement général de lui « adresser d’extrême urgence un projet de réfutation du livre noir » et que « ses services s’emploient à déterminer dans quelle mesure il n’y a pas trucage à l’origine des documents Fox Movietone et Life[xvi] ». Georges Chassagne fut alors convoqué au Gouvernement général pour authentifier ses images et confirmer le lieu et la date de la prise de vues. Dans sa note de synthèse du 23 novembre, le Gouvernement général dénonçait le film de la Fox comme un « montage truqué, dans lequel des images prises hors d’Algérie [notamment au Maroc] sont intercalées avec celles prises sur place[xvii] ».

« Trail of terror. Riots cut blood-wet swath across North Africa », Life, 5 septembre 1955 (édition américaine) et 3 octobre 1955 (édition internationale), pp. 24 25.

« Trail of terror. Riots cut blood-wet swath across North Africa », Life, 5 septembre 1955 (édition américaine) et 3 octobre 1955 (édition internationale), pp. 24 25.

Le scandale médiatique en France

C’est la publication de ces cinq mêmes photogrammes dans L’Express du 29 décembre 1955 (sous le titre : « Des faits terribles qu’il faut connaître ») qui déclencha le scandale en France où ces images n’avaient pas été vues, sinon, marginalement, via l’édition internationale de Life du 3 octobre 1955.

« Des faits terribles qu’il faut connaître », L’Express, 29 décembre 1955, pp. 8-9.

L’Express dénonçait certes la censure dont cette bande filmée aurait été victime en France (alors qu’il s’agissait d’une décision assumée d’autocensure de la part de la Fox) mais aussi, plus largement, les méthodes de la répression française en Algérie en révélant – témoignages oraux, documents écrits et images à l’appui – un certain nombre de « faits accablants » pour l’armée et le gouvernement, à qui le quotidien demandait d’apporter des démentis. Bien que connue des services gouvernementaux, l’exécution sommaire dont ces images apportaient la preuve n’avait donné lieu à aucune enquête sérieuse et le quotidien déplorait que « rien n’ait été fait depuis ni pour sanctionner ni pour prévenir le retour de tels abus ». Alors que la France se trouvait en pleine campagne électorale pour les législatives, L’Express considérait que « seule la connaissance des faits permettra à l’opinion de manifester sa volonté politique et d’arrêter la chute, par impuissance, dans une guerre sans honneur et sans issue[xviii] ».

La contre-attaque du gouvernement ne se fit pas attendre. Étonnamment, elle ne visa pas L’Express, qui ne fut pas saisi, mais les producteurs des images : la stratégie fut de discréditer ces images en criant au trucage et à la mise en scène pour ne pas avoir à s’expliquer sur les faits eux-mêmes. Le jour même de la publication dans L’Express, à l’issue d’une conférence extraordinaire à la Présidence du Conseil, Edgar Faure reconnaissait l’exécution sommaire mais en faisait porter la responsabilité au caméraman qui avait tourné cette bande d’actualités, accusé d’avoir « soudoyé le gendarme auxiliaire afin qu’il se prête au scénario[xix]» : la mise à mort n’aurait eu lieu que pour permettre à l’opérateur de réaliser des images-choc.

Par le biais d’un communiqué officieux, diffusé par l’AFP sous la forme d’une « note émanant des milieux autorisés », le gouvernement annonçait que ce dernier serait poursuivi pour « corruption de fonctionnaire, provocation au meurtre et complicité » et qu’une action en justice serait intentée contre la firme américaine Fox Movietone, accusée d’avoir « alimenté la propagande antifrançaise[xx] ». Le communiqué n’hésitait pas à qualifier la réalisation de cette bande filmée d’ « opération montée », de « machination organisée par l’étranger » et de « véritable complot politique, car elle est intervenue quelques jours avant le vote de l’ONU sur l’affaire algérienne[xxi] ». Dans les milieux diplomatiques, la diffusion de ces images à travers le monde était en effet perçue comme l’une des causes du vote majoritairement hostile à la France. Quant au gendarme auxiliaire, le gouvernement annonçait qu’il avait été déféré devant un tribunal militaire.

Tous les points de cette version officielle se trouvèrent démentis en quarante-huit heures, mettant le gouvernement dans une posture délicate. Pour sa défense, la Fox organisa en effet à Paris, le 31 décembre, une conférence de presse au cours de laquelle Georges Chassagne détailla les conditions dans lesquelles il avait réalisé ce film[xxii]. Sa version des faits était dans le même temps corroborée par le témoignage que son collègue de France Soir Robert Soulé livrait à son journal[xxiii].

Empêtré dans ses mensonges, le gouvernement multiplia pendant plusieurs jours les réunions de crise et les communiqués contradictoires. Contraint de reconnaître l’innocence de Chassagne, contre qui aucune poursuite n’avait été effectivement engagée, il dut lui présenter des excuses officielles[xxiv], mais aussi révéler que le gendarme incriminé, loin d’avoir été inculpé par un tribunal militaire, n’avait fait l’objet que d’une mesure disciplinaire hâtive, peu de temps avant que le scandale n’éclate[xxv]. Jean Daniel dénonçait alors « l’égarement d’hommes responsables qui, devant la dénonciation de leur impuissance, s’en prennent aussitôt et avec une tragique frivolité à n’importe quel bouc émissaire. Pour se disculper ils n’ont pas un seul moment hésité à mettre en cause une nation alliée, à calomnier un journaliste honnête, à falsifier des informations pour construire de prétendus démentis[xxvi] ».

Finalement, l’affaire s’éteignit à la faveur du changement de majorité : les élections du 2 janvier 1956 firent du gouvernement responsable un gouvernement sortant. Le 4 janvier, Maurice Bourgès‑Maunoury, ministre de l’Intérieur au moment des faits, déclara prendre « l’entière responsabilité de ce qui s’est passé » mais invoqua le souvenir de « l’atmosphère au lendemain du massacre du 20 août[xxvii] » pour relativiser la violence de ces images d’exécution.

En participant à l’internationalisation du conflit, ces images ont donc servi la cause algérienne, bien que les nationalistes algériens ne soient en rien responsables de leur réalisation ni de leur diffusion. L’écho qu’elles obtinrent à travers le monde et à la tribune de l’ONU n’est peut-être pas pour rien dans la décision prise par les responsables de l’Armée de libération nationale (ALN), réunis en congrès dans la vallée de la Soummam, le 20 août 1956, tout juste un an après les événements d’Aïn Abid, de lancer une vaste campagne de publicité à l’étranger fondée sur l’image. A partir de 1956, la guerre qu’ils menaient contre les Français fut aussi une guerre diplomatique et une guerre médiatique, qui s’appuya notamment sur des reporters étrangers invités à venir filmer dans les maquis[xxviii].

Des images reprises dans les films documentaires sur la guerre d’Algérie

Le documentaire Guerre d’Algérie, la déchirure ne révèle pas ces images au public français puisqu’elles ont été incluses dans la plupart des documentaires consacrés à ce conflit depuis quarante ans (et notamment, dans La guerre d’Algérie, d’Yves Courrière et Philippe Monier en 1972 ; dans La guerre d’Algérie, de Peter Batty en 1984 ; dans L’ennemi intime, de Patrick Rotman en 2002 et dans Pacification en Algérie, d’André Gazut la même année). On peut donc s’étonner que leur diffusion en 2012 déclenche à nouveau une polémique sur leur origine et leurs conditions de production, polémique destinée à discréditer le documentaire (« fausses preuves, faux témoignages ») et le discours historique objectif et dépassionné que celui-ci porte sur le conflit algérien.

Il faut dire que l’insuffisante documentation des images, lorsqu’elles sont utilisées dans des documentaires filmés qui, au fil du montage, choisissent de séparer les séquences, de les intercaler avec d’autres sources ou leur faire illustrer des événements différents (la répression française de l’insurrection du 20 août 1955, mais aussi le thème plus général de l a torture ou des violences pendant la guerre) peut entretenir la confusion et concourt à la dilution de l’information. Quand André Gazut reprit les images de Chassagne en 1974 pour un documentaire sur Jacques de Bollardière et la torture, puis en 2002 pour Pacification en Algérie, il ne fit aucune référence aux événements précis dont ces images rendaient compte. Dans ce dernier film, elles sont montées en continu avec d’autres images tournées par l’armée française, à l’appui d’un commentaire général qui évoque le « début de la troisième année de guerre » (c’est-à-dire 1956) : « L’armée n’a pu venir à bout des Algériens du FLN qui luttent pour leur indépendance. Le gouvernement socialiste de Guy Mollet, élu sur une promesse de paix, a cédé aux ultras de l’Algérie française et envoyé 400 000 hommes faire la pacification [images de Chassagne]. Les soins à la population, les efforts de scolarisation, vont de pair avec une répression atroce : arrestations massives, tortures, exécutions sommaires ». Pour Gazut, il importait moins de les rattacher à un fait particulier que d’illustrer la violence de la pacification en Algérie.

Dans l’émission Arrêt sur images, diffusée sur France 5 le 7 janvier 2001, André Gazut indiquait d’ailleurs qu’il avait emprunté ces images au film de Courrière de 1972 et qu’il n’en connaissait pas l’auteur, la date et le lieu de prise de vue. Présent sur le plateau, l’historien Benjamin Stora émettait alors l’hypothèse qu’il s’agirait d’images prises lors de la répression du soulèvement du 20 août 1955 dans le Constantinois. La boucle était bouclée et nous voilà revenus à la case départ, puisque ces images illustraient bien, dès 1972, dans le film de Courrière, la séquence sur le 20 août 1955 et ses conséquences. Si les journalistes ont tôt fait de manier la rhétorique de l’occultation, de la dissimulation et de la censure, à laquelle ils opposent leur logique de dévoilement, de transparence, de scoop, il n’est aucunement question ici de manipulation des images, mais bien d’une absence de travail historique pour les documenter et, par conséquent, les utiliser à bon escient.

Comme en Algérie, où ces images sont régulièrement utilisées (à la télévision et dans les musées) pour illustrer la séquence de mai 1945, les réalisateurs Medhi Lallaoui et Bernard Langlois utilisèrent à tort les images de Chassagne, en 1995, dans leur film Les massacres de Sétif : un certain 8 mai 1945. Evoquant ce film ainsi qu’une photographie généralement mal légendée[xxix], Le Monde dénonçait en octobre 2004 « le double mensonge des images » à propos des massacres du Constantinois en 1945 et prétendait retrouver l’origine de ces images et contribuer à rétablir, une nouvelle fois, leur véritable datation[xxx], alors qu’elles avaient été correctement utilisées dans L’Ennemi intime de Patrick Rotman, en 2002.

Un regard calme sur les images

Quelques précautions méthodologiques sont à appliquer à la lecture des images, comme pour toutes les autres sources historiques[xxxi]. Dans le cas des séquences incriminées ici, elles permettent de réfuter l’argument de la mise en scène et du trucage. D’abord, les images seules ne suffisent pas pour écrire l’histoire. Il faut les croiser avec d’autres sources (sources écrites, mais aussi témoignages oraux) afin de les éclairer et, notamment, pour comprendre leurs conditions de production, leur contexte de diffusion et les réactions que cette diffusion a suscitées, à toutes les époques.

Il est également nécessaire de revenir, chaque fois que cela est possible, à l’image originelle, l’image-source. L’analyse des images de Chassagne ne peut se satisfaire de la lecture des seuls photogrammes publiés dans Life puis dans L’Express qui, par définition, figent le mouvement dans une série d’instantanés. Regarder la séquence dans sa durée permet de se rendre compte que le coup de feu part avant que le couvre-chef du civil ne vole et que celui-ci ne fait aucun geste pour jeter celui-ci en l’air, offrant une cible de substitution au tir du gendarme.

Enfin, plutôt que de considérer une image isolément, il faut analyser des séries d’images, et les confronter à d’autres. Dans le cas d’une photographie, l’étude de la planche-contact (la totalité des images prises sur une même pellicule, à l’ère de l’argentique) permet de visualiser l’amont et l’aval de la prise de vue, comment le photographe a abordé son sujet, tourné autour, et le hors-champ qui peut avoir disparu de l’image finalement choisie pour publication. On a vu combien les images tournées par Georges Chassagne à Aïn Abid le 22 août 1955 gagnaient à être regardées comme une série : dans cette perspective, l’exécution sommaire n’apparaît pas comme un acte isolé et exceptionnel, mais comme le corollaire d’opérations indiscriminées de ratissage, de véritables « chasses à l’Arabe » selon Claire Mauss-Copeaux[xxxii].

Le visionnage des trois séquences différentes ne laisse aucun doute quant à la mise à mort effective des « suspects » : le nomade, touché à la sortie de sa tente par un tir de fusil, est achevé d’une balle de revolver dans la tête, à bout portant, alors qu’il gît au sol. Le corps des deux hommes abattus sur la route sont agités des soubresauts de l’agonie. La comparaison des trois séquences permet également d’écarter la thèse de la mise en scène. Contrairement à cette première séquence devant une tente de nomades, longuement filmée, en plan large, les deux autres (civils abattus sur une route) sont extrêmement brèves et relativement mal cadrées. Chassagne a déclenché sa caméra bien avant l’assassinat du nomade : il suit alors les militaires qui fouillent le campement et enregistre d’abord le démontage brutal d’une tente. La caméra tourne toujours quand l’homme, sorti de sa tente, est abattu devant l’objectif. Par leur cadrage et leur brieveté, les deux autres séquences sont marquées du sceau de l’urgence : Chassagne, qui attend à l’extérieur du bâtiment où la patrouille est entrée, caméra éteinte, ne s’attend pas à la scène qui va suivre. Mais, ayant déjà assisté à une exécution sommaire, il en reconnaît les prémices. Quand l’homme s’éloigne sur la route et est mis en joue par le gendarme, Chassagne déclenche sa caméra presque en catastrophe : nous n’avons donc aucune trace des instants qui ont précédé. Mais un homme qui s’enfuit prend-t-il le temps de se retourner vers son poursuivant, et de le regarder ? On peut donc faire l’hypothèse que nous sommes là face à deux exemples de la pratique des « fuyards abattus ». Dans leur instruction du 1er juillet 1955, les ministres de l’Intérieur et de la Défense avaient clairement autorisé cette pratique : « Le feu doit être ouvert sur tout suspect qui tente de s’enfuir ». Mais, comme le montre l’historienne Raphaëlle Branche, « l’usage de l’expression “fuyard abattu” est devenu un moyen pratique de camoufler des exécutions sommaires en actes légaux[xxxiii] ». Ce qu’en d’autres termes on connaît sous le nom de « corvée de bois ».

Les documentaristes sont, la plupart du temps, dans une logique d’illustration des faits rapportés et non dans une logique d’analyse des images, de leur origine et de leur histoire. Il s’agit de deux approches différentes qui, malgré tout, peuvent se compléter : le travail scientifique du chercheur peut venir au secours du documentariste et l’on voudrait plaider ici pour des documentaires plus respectueux des images et de leurs sources et d’une collaboration plus grande entre réalisateurs et historiens spécialistes des images. L’enjeu est malgré tout de taille pour les spectateurs que nous sommes tous : ne pas rester passifs devant les milliers d’images dont nous sommes bombardés chaque jour.

Ce texte a été précédemment publié, le 17 mars 2012, sur le site de la section de Toulon de la Ligue des Droits de l’Homme (http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4909).


[i] Fabrice d’Almeida, « Photographie et censure », dans Laurent Gervereau, Jean Pierre Rioux, Benjamin Stora (dir.) La France en guerre d’Algérie, Paris, BDIC, 1992, pp. 224-225 et Fabrice d’Almeida, « L’internationalisation des images », dans Laurent Gervereau et Benjamin Stora (dir.) Photographier la guerre d’Algérie, Paris, Marval, 2004, pp. 120 121.

[ii] http://francaisdefrance.wordpress.com/page/2/

[iii] Voir Claire Mauss-Copeaux, Algérie, 20 août 1955. Insurrection, répression, massacres, Paris, Payot, 2011, pp. 162-170.

[iv] La totalité des images filmées les 21 et 22 août 1955 par Georges Chassagne est conservée dans les archives Pathé-Gaumont sous la référence 5500GNU14730 (www.gaumontpathearchives.com).

[v] L’Express, 31 décembre1955-1er janvier 1956, p. 5.

[vi] « Un témoin de la scène raconte », France Soir, 31 décembre 1955, p. 5.

[vii] Ibidem.

[viii] « M. Chassagne et la Fox Movietone réitèrent leurs protestations », Le Monde, 1er-2 janvier 1956, p. 5.

[ix] Ibidem.

[x] Sur les représailles françaises à Aïn Abid, voir Claire Mauss-Copeaux, op. cit., pp. 211-219.

[xi] « M. Chassagne et la Fox Movietone réitèrent leurs protestations », Le Monde, 1er-2 janvier 1956, p. 5.

[xii] Le film a même été diffusé à l’ONU. Voir M. Thomas, The French North-Africa Crisis, New-York, Saint Martin’s Press, 2000, p. 100-101.

[xiii] Le Monde du 3 janvier 1956 publie la traduction du texte du commentaire américain, p. 3.

[xiv] « Trail of terror. Riots cut blood-wet swath across North Africa », Life, 5 septembre 1955 (édition américaine) et 3 octobre 1955 (édition internationale), pp. 24‑25.

[xv] A black paper on french repression in Algeria. Submitted to the Government of the USA by the Algerian National Movement, 20 septembre 1955, Archives nationales d’outre-mer (ANOM), 12CAB 93*. Au début du mois de septembre, le MNA avait soumis un autre texte au secrétariat des Nations Unies : Memorandum on recent bloody events in Algeria.

[xvi] Télégramme du ministère de l’Intérieur au Gouvernement général, 14 novembre 1955, ANOM, 12CAB 93*.

[xvii] Note du gouverneur général au ministre de l’Intérieur à propos de la documentation relative au dossier noir de Messali, 23 novembre 1955, ANOM, 12CAB 93*.

[xviii] « Des faits terribles qu’il faut connaître », L’Express, 29 décembre 1955, pp. 8-9.

[xix] « A la suite de la publication des dossiers de la répression, conférence extraordinaire à la Présidence du Conseil », L’Express, 30 décembre 1955, p. 3.

[xx] Ibidem.

[xxi] Le Monde, 30 décembre 1955, p. 1.

[xxii] La presse rend compte de cette conférence de presse, voir notamment Le Monde 1er et 2 janvier 1956. On trouve également une interview de Chassagne, réalisée avant la conférence de presse, dans les archives Pathé-Gaumont, sous la référence 5600ENU48806. Chassagne déclare notamment : « J’affirme qu’aucune mise en scène n’a été montée, que je n’avais jamais vu le gendarme, que je ne l’ai jamais revu et qu’à plus forte raison, je ne l’ai jamais soudoyé ».

[xxiii] « Un témoin de la scène raconte », France Soir, 31 décembre 1955, p. 5. Il écrit notamment : « Je peux affirmer qu’à aucun moment les cinéastes n’ont proposé de l’argent au gendarme, ou tenté d’organiser avec lui une mise en scène ».

[xxiv] Un communiqué du Quai d’Orsay qualifie les accusations portées contre Chassagne et la Fox « d’hypothèses non confirmées » et présente des excuses. L’Express, 31 décembre 1955-1er janvier 1956, p. 1.

[xxv] D’après Claire Mauss-Copeaux (op. cit., pp. 213-215), le gendarme auxiliaire filmé par Georges Chassagne, proche d’une des familles victimes des massacres du 20 août, aurait été recruté en toute connaissance de cause pour guider les ratissages d’une des unités venues en renfort. Identifié et dénoncé dans les notes remises par la délégation des députés algériens au ministre de l’Intérieur le 30 août, il n’a été sanctionné par une mutation dans le Sud de la France qu’à la suite de l’affaire Chassagne.

[xxvi] Jean Daniel, « La vérité en 24 heures », L’Express, 31 décembre 1955-1er janvier 1956, p. 5.

[xxvii] « M. Edgar Faure a conféré avec MM. Bourgès-Maunoury et Jacques Soustelle », Le Monde, 5 janvier 1956, p. 6.

[xxviii] Voir Marie Chominot, « Des maquis algériens à la scène internationale. L’ALN sous l’objectif de deux reporters américains », dans Abderrahmane Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari Tengour, Sylvie Thénault, Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, Paris, La Découverte, à paraître (septembre 2012). Sur la dimension diplomatique du conflit, voir Matthew Connelly, L’arme secrète du FLN. Comment de Gaulle a perdu la guerre d’Algérie, Paris, Payot, 2011. Sur la dimension médiatique du conflit et les usages de l’image par les deux camps, ma thèse sera publiée chez Payot au début de l’année 2013.

[xxix] Sur cette photographie, voir l’article « Algérie, août 1955 : une photo et sa légende », mis en ligne le 17 mai 2011 sur le site de la section de Toulon de la LDH (http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4417).

[xxx] Sophie Malexis et Simon Roger, « Erreurs d’images à propos des massacres de Sétif, Le Monde, 29 octobre 2004 et des mêmes auteurs, « « Massacres du Constantinois de 1945 : le double mensonge des images », Le Monde 2, n° 37, du 30 octobre 2004, pp. 84-85.

[xxxi] Pour une synthèse éclairante, voir Ilsen About et Clément Chéroux, « L’histoire par la photographie », Etudes photographiques, n° 10, novembre 2001 (http://etudesphotographiques.revues.org/index261.html ).

[xxxii] Claire Mauss-Copeaux, op. cit., p. 213.

[xxxiii] Voir Raphaëlle Branche, La Torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, Paris, Gallimard, 2001, p. 72.

Source : Culture Visuelle, Marie Chominot, 29-03-2012

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

PatrickLuder // 27.05.2016 à 07h48

Il n’y a pas de guerre propre … et dans toute guerre, qui est par nature violente , il y a des excès et des actes condamnables. Relater de tels actes qui ont plus de 50 ans ne fait que faire appel à nos émotions. La question est => dans quel but ?

84 réactions et commentaires

  • Papagateau // 27.05.2016 à 03h30

    Si la société supporte ces tristes faits (une forme d’approbation), alors la loi n’est plus que des mots.

    La loi n’a pas de force en soi, car elle ne peut rien contre la mauvaise foi, en particulier la mauvaise foi d’Etat, des juges, de la police, et des rapports de l’armée.
    Eventuellement dans un contexte de journaux déficitaires, des journalistes.

      +5

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  • Louis Robert // 27.05.2016 à 05h59

    Ne sont libres et n’ont véritablement un avenir que les nations et les peuples qui sont parvenus non seulement à assumer leur passé pour ce qu’il fut, mais encore à regarder leur présent bien en face.

    L’aveuglement tue les peuples et les nations; l’hypocrisie et le mensonge suivent, qui les achèvent.

      +12

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    • Louis Robert // 27.05.2016 à 11h39

      Merci, Durand. Ayant lu tous les commentaires, je me dois de préciser ma pensée.

      Assumer et regarder bien en face, c’est en tout temps:

      1. reconnaître sa responsabilité pleine et entière,

      2. rendre des comptes au grand complet,

      3. réparer tous les torts que l’on a infligés,

      4. ne surtout pas récidiver encore et encore.

      Apprendre de ses propres crimes, après les avoir bien désignés par leur nom,, c’est d’abord cela. Rien de moins ne saurait sauver l’honneur.

        +13

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    • Louis Robert // 27.05.2016 à 11h58

      P.S.

      Le père d’Albert Camus, au discours de l’instituteur qui renvoie dos à dos les parties prenantes:

      « Non, un homme, ça s’empêche. — Voilà ce que c’est un homme, ou sinon… »

      (Source, le « Camus » d’Onfray, cette œuvre selon moi d’une humanité exceptionnelle)

        +7

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  • sylko // 27.05.2016 à 06h51

    Bonjour Olivier,
    ce travail sur la guerre d’Algérie est salutaire. Cependant il ne faut pas oublier d’autres exactions commises, par exemple la répression contre les Bamilékés au Cameroun ou la répression suite au coup d’état de 1964 au Gabon, ou encore plus proche de nous la guerre civile au Congo Brazzaville en 1997 (1 an après le génocide au Rwanda, bravo les artistes!)

      +18

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  • Ludovic // 27.05.2016 à 07h25

    Des exactions de ce type ont eu lieu dans d’innombrables autres conflits, coloniaux ou non, contemporains de la guerre d’Algérie ou plus proches de nous. C’est à se demander l’intérêt de cultiver ce masochisme haineux, surtout vu le contexte actuel… [Modéré]

      +21

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    • fanfan // 27.05.2016 à 16h38

      Lien vers l’essai de Daniel Lefeuvre : http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/08/29/2558359.html
      L’Hommage à Daniel Lefeuvre (1951-2013) http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3?id_article=310

        +2

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    • visiteur // 27.05.2016 à 17h31

      Les enjeux liés à l’histoire coloniale française, largement débattus dans les autres commentaires, obscurcissent ce qui me semble être un point fondamental. En effet, cet article décrit en détail :

      a) comment un reportage pris sur le vif (pour ainsi dire) subit les avanies de l’autocensure et de la propagande gouvernementale en vue de le décrédibiliser;

      b) comment, une fois prouvée son authenticité, il fut dépecé pour constituer le « contenu » d’autres documentaires — avec perte concomittante du contexte qui assurait une interprétation correcte des images;

      c) et comment, à la faveur de cette perte de contexte, resurgissent les vieux arguments propagandistiques invalidés il y a 50 ans et qui servirent au gouvernement d’alors à condamner ce film qui révélait la réalité du conflit en Algérie.

      De ce point de vue, cet article est en parfaite cohérence avec un thème important traité dans ce blog, à savoir débusquer la désinformation, en déjouer les mécanismes, et faire l’effort d’étudier le contexte permettant d’interpréter une situation de crise.

        +11

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    • Nanita // 31.05.2016 à 15h29

      Lorsque vos crimes sont dénoncés ce sont les victimes qui font preuve d’un « masochisme » haineux? Vous avez toujours eu l’habileté du propos mais cela ne suffit pas: votre colonialisme a été criminel , mettez vous le bien dans la tête !

        +3

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  • politzer // 27.05.2016 à 07h26

    bonjour

    LeFLN commandita les massacres d europeens pour que l armee reprime aveuglement et obtienne ce qui n etait pas gagne le ralliement de la population algerienne favorable a la france.
    Un ami chirurgien le docteur Lehmann alors soignant a Alger m a certifie avoir vu de ses yeux un plein camion d appeles francais faits prisonniers et massacres par les talibans d alors, les testicules coupes et dans la bouche des martyrs.
    Ilfaut tout de meme preciser que la folie meurtiere des europeens avait de quoi s alimenter : quand les fermiers sont rentres chez eux ,les femmes avaient ete violees massacrees eventrees pour les femmes emceintes les bebes coupes en tranches comme de la viande.
    Il faut que cela se sache et cesser de faire passer le fln pour des #moderes# ! c est la mode ! Comme les ricains ils ont lance des hordes de barbares issus du Moyen age pour terroriser les populations algeriennes et europeennes meme si leur cause de liberation nationale etait juste historiquement = clarification des luttes de classes et exploitation a leur profit du proletariat indigene. Seulement ils n ont meme pas ete capable de legitimer leur pouvoir en developpant ur pays se comportant comme des predateurs

      +3

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  • PatrickLuder // 27.05.2016 à 07h48

    Il n’y a pas de guerre propre … et dans toute guerre, qui est par nature violente , il y a des excès et des actes condamnables. Relater de tels actes qui ont plus de 50 ans ne fait que faire appel à nos émotions. La question est => dans quel but ?

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    • Durand // 27.05.2016 à 09h07

      PatrickLuder

      Dans le but de salir la France pour noyer sa responsabilité d’avoir soutenu la même gauche courtisane que celle qui a dû laisser le pouvoir aux militaires en Algérie… Cette gauche des banquiers apatrides, la meme que celle d’aujourd’hui ou de 1940, avec son long cortège de compromission et de trahison…

        +24

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      • gracques // 28.05.2016 à 10h01

        Si la SFIO est partie prenante de la guerre d’Algérie , ses représentants compromis dans Vichy sont minoritaires …. et là responsabilité principale est à imputer à ces ‘nationalistes’ surtout anti sociaux qui veulent ‘oublier’ tout cela et ne pas ‘remuer’ le passé pour pouvoir raconter n’importe quoi !
        Le Pen , Massu et autres putchistes sont ceux qui ont les mains les plus sales …ne pas l’oublier comme ne pas oublier les Guy Mollet de l’époque , Soustelle etc….
        Quant à Hollande , il avait quel âge en 1955 ?

          +3

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    • Bozi Lamouche // 27.05.2016 à 09h50

      Oui dans quel but ? Pourquoi la recherche de la vérité ? Pourquoi parler de cette guerre ? Ça devient pathétique….
      Parlons des néoconservateurs américains ce sera plus simple et consensuelle…

      La vérité c’est que la France de 2016 reste caractérisé par un comportement et une mentalité de colon.
      Oui 30 à 50 ans c’est un minimum pour avoir des gens documentés et à peu près objectifs pour aborder le sujet…

        +22

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      • Albert // 27.05.2016 à 10h43

        Durand

        On ne salit pas la France en montrant ce que ‘certains’ français ont fait de dégueulasse il y a 50 ans, alors que d’autres le dénonçaient déjà quand ils le savaient, puis d’autres encore lorsqu’ils l’apprirent.
        c’est le silence et la dénégation qui salissent, pas la dénonciation.
        Alors pourquoi ce dossier, Patrick Luder ?
        je m’interroge tout comme vous.
        Je suis surpris que O.B se lance la dedans, tandis que la France du bas manifeste et que les medias, tous les mainstream, se fourvoient, tels de petits soldats des puissants:
        http://www.acrimed.org/TF1-et-France-2-au-secours-des-mal-aimes-de-la
        http://www.acrimed.org/L-editocratie-unanime-haro-sur-les-greves
        http://www.acrimed.org/Penurie-de-carburant-ou-penurie-d-information-s

        eh bien, peut etre peut on y voir ce qui se révèle lorsqu’un pouvoir nie une partie de sa population (l’Algérie était un département français), parce qu’elle se soulève, puis, lorsque confronté au terrorisme, en agissant de même, il perd lui même tout honneur et sang froid.

        Ce qui se passe lors des manifs en ce moment, a un petit air de ça :
        on gaze plus fort et plus tôt, on forme des nasses (contraire aux protocoles de strategies de maintien de l’ordre), on flashballise à hauteur de visage, on matraque jeunes et vieux parce qu’ils manifestent pas dans les clous, et je parle pas des casseurs là, et puis, on frappe à coup de poings, des personnes menottées, entravées, ou à terre.

        et bien sur, la presse, autrefois seulement « chienne de garde », a réussie le passage ultime : devenir corps combattant : chienne d’attaque.

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        • Chris // 27.05.2016 à 12h47

          Pourquoi ce dossier sur l’Algérie ?
          Si ce (droit de) regard avait eu lieu dans les 20 ans qui suivirent cette guerre, des centaines de conscrits français ayant participé aux exactions de l’armée française sur les ordres de « Paris » et/ou autres psychopathes sur le terrain, ne se seraient pas suicidés, n’en pouvant plus de cette omerta (dont un cousin).
          Une parole libérée vaut toutes les thérapies quand l’âme est atteinte (d’où l’intérêt de la confession chez les catholiques).
          Pour ajouter à ces témoignages médiatiques, cet ami dont je parlais dans un précédent post, me racontait que lorsque le référendum sur l’indépendance de l’Algérie eut lieu, en tant que sous-officier (de 22 ans !), il reçut l’ordre de sa hiérarchie d’abattre tous les Algériens qui ne prendraient pas part au vote. Il n’y avait que des bulletins « oui »… (*)
          Eduqué anar (père gaulliste de la première heure), il courut d’un village à l’autre pour avertir les chefs de la situation, les assurant que si un soldat devenait menaçant, il serait abattu sur place, message aussi adressé aux soldats de sa compagnie. Tous les villageois votèrent à son grand soulagement. Ce fut un stress épouvantable, étant seul à bord pour gérer ce dilemme.
          * Malgré la guerre, les Algériens restaient très divisés sur l’indépendance.

            +11

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          • Van // 28.05.2016 à 14h46

            Ma mère algérienne son frère et d’autre écoliers algériens ont été sauvés par une institutrice française  » Madame Éliane « qui avait refusé de séparer les algériens des français et de les conduire a la cour pour une exécution , les parachutistes l’avaient roué de coup l’avait trainé dans toute la cour par ses cheveux la laissant gisante inanimée .
            autre histoire un de mes oncles un peu plus âgé qui réussissait dans ses études a était enroulé de force dans l’armée français et il a était arraché a ma grand mère qu’avec les armes et un coup de feu en pleine tête sur sa mère .
            mon grand père qui été éduque et maitrisait bien le français travaillait a la petite poste du village , un jour il a était embarqué par les militaire et torturé au electrochoc avec une lampe introduite dans sa bouche , il n’avait rien fait paradoxalement il avait fait la guerre d’Indochine sous le drapeau français quelque années auparavant .
            il ya des histoire similaires dans presque tout les foyer algériens de l’époque .

              +8

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        • Durand // 27.05.2016 à 13h39

          Albert,
          Je n’ignore pas que cette guerre était aussi sale que toutes les autres… Je n’ignore pas non plus que la colonisation était nécessaire à la France pour tenter d’équilibrer les forces contre l’Angleterre qui avait déjà un empire qui s’étendait sur la moitié du globe et qui menaçait notre existence comme il le fait encore de nos jours avec une combinaison de moyens économiques et militaires.
          La France a rendu leur liberté à ses colonies et n’a pas à rougir de la situation qu’elle leur a laissé. En terme d’éducation, d’infrastructures, de santé, ces pays étaient d’une modernité sans égale dans leur voisinage géographique… Ce qu’ils en ont fait par la suite est très variable, mais nous n’en sommes plus responsable

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          • houasnia // 27.05.2016 à 14h48

            D’ abord ces peuples n’ont rien demandé à la france ni à l’angleterre Ensuite si ce que vous dites a été mise en place s’était pour pouvoir exploiter au maximum ces populations et les territoires pas pour leur bien être

            [Modéré]

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            • Durand // 27.05.2016 à 15h14

              Vous ne seriez sûrement plus là pour le souhaiter si la France n’avait pas résisté à l’hégémonie anglo-saxonne…
              Bien sûr que la France pensait augmenter sa puissance économique et diplomatique en créant un empire colonial !
              Bien sûr que les populations autochtones ont pâti d’une guerre que la France devait mener contre l’hégémonie anglo-saxonne et qui ne les concernait pas ! Vous pensez que je trouve ça juste ?
              Les peuples colonisés ont été l’herbe où se sont battus les éléphants !

              Mais ce n’est pas la France qui a commencé ce combat. Elle a dû défendre son existence comme elle doit la défendre aujourd’hui, contre un mème risque, celui de disparaître dans l’esclavage généralisé voulu depuis toujours par les anglo-saxons. Rien n’a changé.

              [modéré : c’est possible d’être moins agressif ? ]

                +10

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            • Durand // 27.05.2016 à 16h31

              …rien n’a changé !… La Syrie est l’Algérie d’aujourd’hui… Elle subit une guerre qui ne la concerne pas… Seul le style de colonisation a changé… On égorge, on brûle, on détruit… Partout, des innocents… Des gosses…
              Mais partout et depuis toujours, les mêmes éléphants s’affrontent par Dombass ou par Sunites interposés, comme on le faisait hier par Angola, Algérie ou Vietnam interposés…
              Ceux qui n’ont pas encore compris que la France, dans cette éternel enfer géostratégique, n’a jamais fait que défendre sa peau, n’ont encore rien compris à l’Histoire et n’ont surtout rien compris à la France.
              La France ne peut pas être ailleurs que du côté des peuples opprimés, y compris ceux qu’elle a violentés. Il n’y a pas de contradiction entre la colonisation d’hier et la solidarite que devrait avoir la France d’aujourd’hui avec ses anciennes colonies. Bien au contraire !

                +9

              Alerter
          • Brother // 27.05.2016 à 21h29

            « La France a rendu leur liberté à ses colonies et n’a pas à rougir de la situation qu’elle leur a laissé. En terme d’éducation, d’infrastructures, de santé, ces pays étaient d’une modernité sans égale dans leur voisinage géographique… Ce qu’ils en ont fait par la suite est très variable, mais nous n’en sommes plus responsable »

            Quelle vision ethnocentrique et minimaliste de votre part ! Comme si le modèle de développement occidental était un exemple à suivre et à universaliser (ni plus ni moins la vision colonialiste actuelle de nos gouvernements)…
            Certes les générations actuelles n’en sont pas responsables, en revanche occulter et taire l’histoire n’est sûrement pas la « bonne manière » d’aller de l’avant en apprenant des événements passés.
            Aimeriez-vous que nous français soyons considérés comme des points de « détail » de l’histoire (notamment pour les guerres mondiales) ?

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        • Durand // 27.05.2016 à 13h40

          Je peux tout de même affirmer pour l’avoir vécu, que de nombreux colonisés redoutaient la foire d’empoigne politique qui succéderait à leur décolonisation… Et il ne s’agissait pas du syndrome de Stockholm mais d’une grande partie de ces population qui préféraient les conditions sociales que la France avait installées à celles qui allaient suivre… La suite leur a souvent donné raison…

          Je crois que ceux qui n’ont pas connu cette époque pensent que la vie y était infernale alors que jamais dans l’histoire ces peuples n’avaient connu de paix aussi longue ni une telle prospérité. La douceur de vivre existait en Indochine à Madagascar et en Afrique centrale et de l’Ouest pour tout le monde. Je l’affirme ! Ce ne sont pas les conditions de vie des autochtones qui ont provoqué ces violences, mais des manipulations politiques étrangeres qui n’avaient d’autre but que de déstabiliser la France.

          Les exactions coloniales françaises sont l’exception. Ces différents billets veulent faire croire le contraire et je trouve cela irresponsable. C’est de la désinformation pure et simple que je ne m’attendait pas à trouver sur ce blog

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          • houasnia // 27.05.2016 à 14h37

            Tenir de telles propos est vraiment lamentable, l’amour de l’esclave pour ses chaînes .130 ans de colonisation avec régulièrement des révoltes écrasées dans le sang et vous vous étonnez que cela puisse développé une mentalité soumise dans une partie de la population et la crainte des changements dans un contexte de guerre et de massacre.En 1940 1941 1942 1943 99% des français chantaient maréchal nous voilà (ma maman la chantait à l’école ) c’était surement qu’ils aimaient les allemands et l’occupation allemande n’est ce pas?Si la grande majorité des algériens comme vous le pensez avaient été bien traités rien ni personne n’aurait été pour l’indépendance et d’ailleurs au début les algériens voulaient l’égalité des droits cela ne vous aura sans doute pas échappé pas l’indépendance alors vos sources sont tronqués.

              +16

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            • Durand // 27.05.2016 à 17h12

              « et d’ailleurs au début les algériens voulaient l’égalité des droits »…

              Ce début dont vous parlez, c’était plutôt la fin, il me semble… Entre le vrai début et le votre, il s’était écoulé plus d’un siècle de colonisation dans un calme qui laisse supposer que les conditions de vie de la population locale étaient plutôt en amélioration constante… Et c’est bien à la fin que cette question d’égalité des droits c’est posée !

              Mais de Gaulle – entre autres considérations – a jugé que le jeu démocratique serait faussé par la présence de quelques dizaines de députés en djellabas au parlement …! En conséquence, il a donné sa liberté au peuple algérien.
              Ce qui a été fait avant lui n’a pas été fait par lui, mais par les gouvernements successifs de la Troisième et de la Quatrième, ceux qui, en 1946, avaient préféré le jeu des partis et rejeté sa proposition de régime présidentiel,…ceux qui sont allé le chercher à Collombey quand après 12 années de gabegie politique, ils étaient incapables de gérer la crise algérienne…
              12 ans trop tard et une guerre qui aurait pu être évitée… On ne refait pas l’histoire !

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          • Louis Robert // 27.05.2016 à 15h18

            Durand, n’y allez-vous pas un peu fort lorsque vous écrivez: « La douceur de vivre existait en Indochine à Madagascar et en Afrique centrale et de l’Ouest pour tout le monde. Je l’affirme! Ce ne sont pas les conditions de vie des autochtones qui ont provoqué ces violences, mais des manipulations politiques étrangeres qui n’avaient d’autre but que de déstabiliser la France. »?

            Parmi tant d’autres, « Le procès de la colonisation française » de Ho Chi Minh nous est bien connu, vous savez, et depuis longtemps, le Vietnam ayant troublé les consciences de notre génération durant la plus grande partie de nos vies… Il ne faudrait pas l’ignorer. Nous savons.

            http://www.legrandsoir.info/le-proces-de-la-colonisation-francaise.html

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            • Durand // 27.05.2016 à 17h36

              Je ne nie pas que des rébellions motivées aient éclatées…, mais essentiellement pendant les 40 dernières années de la colonisation.

              C’est pourquoi il est important de comprendre qui gouvernait la France à cette époque et pendant la décennie précédente… Tout à leurs affaires de commerce colonial, ils n’ont rien fait pour élever le statut des « indigènes, et ce n’est qu’à la fin des années trente qu’ils ont consenti à supprimer le « statut des indigènes », notre « code noir » de l’époque… Entre temps, ils s’étaient bien enrichis grâce aux produits coloniaux, produits et acheminés grâce aux infrastructures locales financées par les Français et déjà détournées de l’intérêt commun…

                +5

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          • houasnia // 27.05.2016 à 15h48

            Quand on prétend se défendre des anglosaxons,au lieu de commettre les mêmes crimes qu’eux contre des populations innocentes et complètements étrangères à ces querelles d’éléphants,pourquoi ne pas en faire des alliés, cela ne serait ‘il pas plus logique?

            [modéré : on va arrêter là la « conversation ». Tout message suivant sera supprimé.]

              +4

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          • Olivier Berruyer // 27.05.2016 à 19h54

            « C’est de la désinformation pure et simple que je ne m’attendait pas à trouver sur ce blog »

            Désolé. Si vous attendez des billets sur le rôle positif de la colonisation (ou de la torture, ou du nazisme, ou du stalinisme, ou du maoïsme), vous vous êtes en effet trompé de blog…

            Mais cherchez, vous en trouverez ailleurs…

              +14

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          • bourdeaux // 27.05.2016 à 21h32

            Cher durand, faire porter la responsabilité de nos échecs à d’obscures manœuvres étrangères est une vieille tradition française que je vous remercie de faire revivre ici pour nous. Pourtant, vous aurez peut-être la curiosité de lire cet extrait des mémoires de JF REVEL, qui vécut et enseigna à Tlemcen en 47-48:
            « …Je revins de ma virée dans le sud à la veille de l’élection. Elle se présentait mal, puisque déjà, la police avait arrêté à titre préventif une bonne moitié des candidats musulmans non-conformistes. En outre, le dimanche du scrutin, elle cerna les bureaux de vote et filtra les musulmans, ne laissant accéder aux urnes que les électeurs dont les sentiments « administratifs » étaient connus… à suivre

              +5

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          • bourdeaux // 27.05.2016 à 21h34

            suite : « Vers 10h du matin, plusieurs de mes étudiants vinrent à l’hôtel moderne et demandèrent à me voir. Ils me supplièrent de les accompagner dans la campagne environnante, pour que je sois témoin du siège policier dont se trouvaient investis les bureaux de vote des villages. Je fus même surpris de la grossièreté du procédé employé par Naegelen (nom du gouverneur général). Il existe, malgré tout, des moyens plus subtils de falsifier des élections. Dans les villes, le dispositif gubernatorial était moins voyant, ce qui n’empêcha pas le candidat administratif de passer haut la main à Tlemcen. L’ « élu » poussa même l’indécence jusqu’à parcourir, le soir, les rues de la ville au volant de sa voiture en faisant sonner son avertisseur, pour célébrer sa « victoire ». J’étais en train de dîner avec Si Khaddour et son cousin Si Takki, un propriétaire terrien des environs, dans la salle à manger de l’hôtel moderne. J’entends encore Si Takki, au bruit de ce klaxon insultant, murmurer à plusieurs reprises : « c’est de la provocation ».

              +6

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          • bourdeaux // 27.05.2016 à 21h35

            fin : »Et lui, même lui, un lettré, fleur rare, aussi, de la culture algéro-française, parangon de cette civilisation qui aurait pu être et ne devait jamais advenir, ajouter avec un triste sourire : « aujourd’hui, une page a été tournée. Nous avons compris que nous ne pourrons plus jamais faire confiance à la France, ni nous entendre avec les français. » Quelques années plus tard, pendant la guerre d’indépendance, Si Takki (je l’appris par mon ami l’instituteur Khelladi) devait mourir sous la torture. »
            Inutile donc, vous en conviendrez, s’il on veut saccager l’image de la France en Algérie, d’aller chercher à l’extérieur quelque sombre complot quand on a chez soi du Naegelen…

              +6

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          • gracques // 28.05.2016 à 10h12

            Comme le sac de Pékin sous le second empire ? Un geste de défense contre l’impérialisme anglo saxon ?
            Le destin des peuples colonisés à été brise et la France comme les autres puissance à participe à ce viol ….. on ne fait pas le bonheur des peuples en les envahissant , la leçon de l’invasion de la Belgique par les troupes révolutionnaires et celle de l’Espagne ou de la future Italie par celles de Napoléon en sont le témoignage ….
            Même Braudel se plaisait à dire que la colonisation de la gaules par les romains avait été un malheur.

              +3

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    • bozi lamouche // 27.05.2016 à 12h27

      oui dans quel but ??
      En ce qui concerne la guerre d’Algérie en France, nous sommes dans la culture de l’excuse…

      [modéré : HS]

      MERCI AU SITE d’aller là ou les autres ne vont pas.

        +5

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      • Albert // 27.05.2016 à 22h59

        Bonsoir,
        Vous vous trompez, ce n’est pas sur la guerre d’Algérie que nous sommes toujours en excuses, c’est sur l’ Algérie tout court.
        d’une colonie, la France en avait fait un département;
        nul besoin de vous rappeler ce que cela signifie, ça veut dire « territoire de la république » avec ses droits et ses devoirs.
        hors il ne suffit pas d’y mettre un mot, un statut, il faut être cohérent.
        il ne peut y avoir, au sein de la République Française, de citoyens de seconde zone comme ce qui se passa en Algérie.
        Que l’impression que ça vous laisse, soit difficiles, je comprends, mais c’est parce qu’elles ne sont jamais bien formulées :
        – à ceux qui sont allé se battre et qui faisait 24 (28) mois de service obligatoire (comme mon papa)
        PARDON
        – à ceux qui ont cru que, franchement, là-bas, on se comportait bien (on est des français non ?), et qui aimait ce pays (on dit pays pour des contrée en France, pour ceux qui savent pas)
        PARDON
        – à nos anciens, ceux de la marseillaise :
        « Français, en guerriers magnanimes,
        Portez ou retenez vos coups »,
        PARDON
        et enfin, pardon à la république, celle de 1793,
        Liberté, Égalité, Fraternité, ou la Mort
        ceux qui choisissent l’un, plutôt que l’autre, à défaut du troisième, à leur préférence, ne vallent rien.
        Qui a dit que ce serait facile ?

          +4

        Alerter
    • fanfan // 27.05.2016 à 17h29

      Du bon usage des images. D’abord durant la guerre d’Algérie elle-même qui fut aussi une guerre des images. On organisait déjà pour la presse des « visites guidées » dans l’Algérie insurgée … sans toujours en maîtriser complètement le résultat. Puis dans cette « guerre mémorielle communautariste » (B. Stora) qui perdure trop souvent un demi-siècle après et qui est une pathétique poursuite de la guerre par d’autres moyens. 

        +2

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      • houasnia // 27.05.2016 à 17h50

        Je pense que si une bonne fois pour toute le travail de mémoire et la reconnaissance de la guerre et pas des évènements d’algérie avait débouché sur le faite que dans cette guerre il y a un agresseur et un agressé, un colon et un colonisé cela ferait longtemps que ces discussions seraient du passé.La faute originelle c’est le colonialisme ,la guerre ,les massacres c’est le résultat du colonialisme il ne faut pas iinverser les rôles.

          +12

        Alerter
    • Subotai // 27.05.2016 à 18h39

      Dans quel but?
      Celui de nous faire comprendre que nous ne sommes pas dans le camp des |gentils|
      D’autre part si ça pouvait nous faire comprendre que ce nous dénonçons des allemands envahisseurs est ce que nous faisons quand nous envahissons. Aujourd’hui encore!

        +6

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  • houasnia // 27.05.2016 à 07h54

    Si je suis votre logique un massacre justifiant un massacre , je pense que la solution c’est de ne pas envahir militairement les autres peuples sous prétexte d’oeuvres civilisatrices avec toutes les exactions commises et les humiliations qui vont avec.Ces massacres ne viennent pas de nulle part,ils sont le résultat de politique criminelle dont furent victimes principalement le peuple algérien.Si en algérie comme ailleurs les populations avaient été respectées rien de cela ne serait arrivé.Alors oui la guerre c’est sale des victimes innocentes il y en a des deux côtés des salauds aussi mais les responsabilités ne sont pas du même ordre.

      +18

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    • Annouchka // 27.05.2016 à 13h04

      Entièrement d’accord pour dire que le colonialisme est un crime et le colonialisme s’appuyant sur des principes pseudo-humanitaires et civilisateurs, un crime contre l’humanité.
      Néanmoins, il faudrait s’interroger sur ce que l’on entend réellement par « peuple algérien » à l’époque de la guerre.
      Ce peuple était comme tout peuple une construction historique et politique.
      Je veux dire par la que la terre qui constitue aujourd’hui l’Algerie à été colonisée au cours de l’histoire de très nombreuses fois et par des envahisseurs d’origine très diverses. Les Français n’ont été que les derniers en date.

        +5

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      • houasnia // 27.05.2016 à 13h57

        lsaviez vous que le Dey en 1830 a accepté de capituler sous la pression de la population d’alger ? et que le traité (jamais respecté par la france) insistait sur le respect des libertés de culte et des biens des algeriens ? les français ont mis 1 mois pour faire 20 kilometres alors qu’ils etaient supérieurs en nombre et en armes sur le terrain et que le commandant algérien etait pour ne pas dire incompétant mais n’etait pas l’homme de la situation. il y’avait pas d’occupation turc au sens propre du terme vu que les turcs ont ete acceptés par les locaux hormis certaines resistances locales en general dues a l’impôt et les turcs ici étaient intégrés a la population et parlaient l’arabe algerien pour la majorité et en 1830 la plupart sont restés ici et je connais beaucoup d’algeriens d’ascendance turque comme c’est le cas en tunisie ou en lybie (la ville de misrata sont presque tous des turcs d’origine) et pour la question de la souveraineté, avant 1830 la france avait une dette financiere envers l’algerie, et on a une dette envers une entité souveraine et non envers une province

          +5

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      • houasnia // 27.05.2016 à 14h12

        « Histoire d’un parjure », livre de Michel HABART, basé sur les écrits laissés par les Généraux de la Conquête.

        Voici ce que disent de ce pays, tel qu’ils l’ont vu avant d’y mettre le feu et d’y répandre le sang, quelques-uns de ces criminels :

        Colonel Saladin : « Rien de comparable en Europe à la région de Blida. »
        Saint Arnaud : « La Kabylie est superbe, un des pays les plus riches que j’aie jamais vus. »
        Gentry de Bussy : « Pays couvert d’arbres fruitiers de toutes espèces, jardins cultivés jusqu’à la mer, grande variété de légumes grâce à un système d’irrigation très bien entretenu par les Maures. » En algérie comme ailleurs le colonialisme a menti pour justifier ses crimes, avant la france il n’y avait rien.Comme si un pays sans valeur pouvait être convoité et agressé ridicule non? ,alors on invente l’oeuvre , le devoir de civiliser pour justifier ses crimes et la rapine.

          +9

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        • Annouchka // 27.05.2016 à 15h36

          Mais vous ne répondez pas sur le fond du problème.
          Tous les non-musulmans d’Algerie ne sont pas arrivés avec les armées françaises en 1830.
          Et ne me faites pas non plus croire que les conquérants musulmans du VIIe siècle ou les envahisseurs turcs sont arrivés les bras chargés de fleurs, et uniquement de fleurs…
          Je n’évoque même pas la colonisation romaine et ce qu’il y eu avant elle.

          L’Afrique du Sud a fait le choix du pardon et de la reconcilliation. Ce n’est pas le cas de l’Algerie du FNL. Et je ne crois pas que l’apartheid était plus doux que la colonisation française.

            +11

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          • houasnia // 27.05.2016 à 17h19

            L algerie comme la france s’ est constituée d’une superposition de différentes couches de populations tout au long de son histoire.Que voulez-vous démontrer ou que cherchez-vous?Les arabes viennent d’arabie l’expansion de l’islam s’est faite aussi par les convertis vus la population arabe originelle ce n’est pas elle toute seule qui a islamisé l’extrème, le proche, le moyen orient et cela s’est souvent fait par adhésion pas que par la violence comme on veut le faire croire.Quand l’armée française a envahie l’algérie les structures existaient au même titre qu’en france elles étaient moins centralisées c’est tout .Quelle que soit ces structures cela revient au même il y a agression massacre colonisation et lutte pour l’indépendance .130 ans d’humiliation et je souhaite à l’algérie tout le bonheur du monde et pour la réconciliation en france il aurait été souhaitable que le gouvernement français depuis très longtemps reconnaisse cela .Le gouvernement allemand n’a pas refusé de reconnaitre ces fautes sous prétexte que des allemands aussi étaient morts pendant la 2 ème guerre mondiale .Les gouvernements français se sont déshonorés pendant et après la guerre d’algérie et ils continuent encore avec ces dépôts de gerbes à alger par un ministre de second rang .

              +4

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      • Olivier Berruyer // 27.05.2016 à 19h51

        « Néanmoins, il faudrait s’interroger sur ce que l’on entend réellement par “peuple algérien” à l’époque de la guerre. »

        Ceux qui n’avaient pas le même doit de vote que les Français, ceux qu’on déportaient, ceux qu’on torturaient, ceux qui se prenaient des balles de l’armée… etc

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    • KM // 27.05.2016 à 15h34

      Non, c’est de ne pas les envahir tout court. Militairement ou non…

        +1

      Alerter
  • ArthurAlmide // 27.05.2016 à 08h29

    Pourquoi ne pas évoquer aussi le massacre de la Rue d’Isly à Alger, le 26 mars 1962, où 45 soldats du 4eme régiment de tirailleurs tunisiens de l’armée française ont fait feu sur la foule de manifestants pacifiques, en faveur du maintien de l’Algérie française, laissant un bilan estimé à 80 morts et 200 blessés ? Vous pourriez aussi faire un article sur les 4 à 5000 civils européens massacrés dans des conditions épouvantables par le FLN…Ca nous changerait un peu de la doxa anti-française habituelle.

      +25

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    • houasnia // 27.05.2016 à 09h02

      Il y a beaucoup d’arrogance dans votre vision de l’histoire et je dois dire malheureusement qu’en ayant cette comptabilisation macabre, les algériens auront toujours le triste privilège d’être les premières victimes de ce qu’aura été le colonialisme en algérie.Il ne s’agit pas de doxa ,mais simplement de reconnaitre la responsabilité de l’état français et des grands colons avec qui et c’est bien dommage la plus grande partie des pieds noirs c’est compromis pour ne pas accepter l’égalité de droit et de devoir, pas du peuple français à qui on a rien demandé .Sans parler de repentance reconnaitre ces crimes cela fait partie aussi de la grandeur d’une république qui prétend représenter la forme la plus aboutie des droits de l’homme.Le colonialisme est un crime et tout ces massacres sont le résultat de ce crime.

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      • J // 27.05.2016 à 09h13

        Des montagnes de cadavres derrière l’armoire, il y en a de partout. Pour la repentance, il ne me semble pas que la France, l’Occident en général, soient à la traine. L’Eglise Catholique a fait repentance pour l’Inquisition, etc. On peut ne pas s’en contenter mais elle l’a fait. L’URSS d’après Staline et la Chine communiste d’après Mao ont fait une forme de repentance. Je n’en vois pas beaucoup, de repentance, pour, d’une manière générale, les horreurs du djihad de conquête depuis quatorze siècles.

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        • houasnia // 27.05.2016 à 09h54

          Quand on ne sait pas quoi répondre on répond à côté .Les quatorze siècles de djihad c’est tout ce que vous avez trouvé? Cela n’a rien à voir avec le sujet qui nous occupe.

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          Alerter
          • Annouchka // 27.05.2016 à 11h20

            Évoquer le djiad dans ce cas n’est pas hors-sujet. Le FLN a utilisé cette ficelle idéologique pour gagner les populations musulmanes algériennes à sa cause.
            Et cette référence au djiad comme substitut de sentiment nationaliste a d’ailleurs eu des conséquences dans la terrible guerre civile des annees 90.

              +10

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            • houasnia // 27.05.2016 à 11h58

              Vous êtes toujours dans l’accusatoire envers le FLN et la population algérienne.Pour vous la seule explication finalement à la guerre d’algérie c’est la faute des algériens du FLN et du djihad on a bien compris.Avec un état d’esprit pareil pas étonnant que cela s’est terminé comme cela.

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            • Olivier Berruyer // 27.05.2016 à 19h50

              Tu m’étonnes… Salauds d’Algériens qui ne se soumettaient pas 🙂

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              Alerter
            • bozi lamouche // 27.05.2016 à 13h06

              non faux ce n’est pas le djihad qui a permis au FLN de gagner les populations musulmanes : voila encore une excuse pour justifier l’injustifiable …le FLN a gagné le coeur des algériens ( devant les plus modéré du MNA ) par exemple à cause de :
              -l’ampleur des répressions et massacres (Sétif c’est 45000 morts ) etc..( 1 pour 1000 morts en général)
              -la dureté de la colonisation…l’humiliation quotidienne…
              -la torture généralisée….etc
              c’était une guerre pour l’indépendance, une guerre nationaliste…ce n’était pas une guerre de religion !!!!!

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              Alerter
          • J // 27.05.2016 à 13h02

            Ca a à voir avec la question de pourquoi on évoque, ou pas, les crimes du passé.

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          • gracques // 28.05.2016 à 10h23

            Exact , cela n’a rien a voir, mais les méchants et les bons sont variables selon le rapport de force …..
            L’islam s’est étendu par la force aux premiers temps puis par le commerce , surtout en Asie et de nouveau par la conquête turque….
            Quant à l’esclavage en Afrique , le travail sur la traite arabe n’en est qu’aux débuts et dévoile un pan de l’histoire Africaine aussi terrible que le commerce triangulaire.

              +3

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          • Van // 28.05.2016 à 14h02

            @houasnia
            Ouais c’est un genre de joker intemporel ou l’on peut excuser le passé par daesh , ou bien justifier le present et le future par le passé ou le fantasme comme le font si bien les ricains ( qui n’ont quasiment pas d’histoire ancienne avec l’orient ) , c’est très utile et ca ne mange pas de pain .

              +1

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    • Olivier Berruyer // 27.05.2016 à 19h36

      non, je ne le ferai pas, les soldats français et les civils n’avaient qu’à ne pas aller coloniser l’Algérie…

      Par ailleurs, il n’y a aucune « doxa anti-française », fantasme sans cesse agité, je ne me rends de rien, mes ancêtres n’étaient ni tortionnaires, ni colons, ni politicien.

      Au contraire, ils finançaient sans retour la politique coloniale qui bénéficiait à une poignée…

      Merci donc de ne pas mélanger « la France » avec une poignée de criminels.

        +12

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      • jp // 27.05.2016 à 20h07

        et de plus

         » Près de 15 000 jeunes Français ont été insoumis, déserteurs ou objecteurs de conscience pendant la guerre d’Algérie — la même proportion de refus que celle des jeunes Américains pendant la guerre du Vietnam.

        Ce fait, qui n’avait jusqu’à présent pas été révélé, ressort de la grande thèse que Tramor Quemeneur a soutenue en octobre 2007, au terme d’une étude longue et fouillée qui s’appuie sur une masse considérable d’archives déposées au service historique de l’armée française. »

        http://ldh-toulon.net/ils-ont-dit-non-a-la-guerre-sans.html

          +3

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      • Annouchka // 27.05.2016 à 20h22

        Les civils qui « n’avaient pas qu’à aller coloniser l’Algerie » dont vous parlez, pour la plupart étaient né en Algérie.
        En quoi était-ils responsables des décisions prises par leur ancêtres et en quoi ne faisaient-ils pas partie du peuple algérien?
        Dans cette histoire on confond le peuple avec une classe sociale particulière.

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        • Olivier Berruyer // 28.05.2016 à 00h02

          c’est bien, l’Histoire a résolu très naturellement ce problème…

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      • J // 28.05.2016 à 07h58

        La colonisation, abominable, s’est faite progressivement et presque par inadvertance (des gens ont cru que c’était facile et ont pris leurs aises). Le but de l’invasion de 1830 n’était pas de coloniser mais de libérer des esclaves européens. On en rêvait depuis des siècles. Vincent de Paul, une sorte d’Abbé Pierre du temps de Louis XIV, avait prêché en ce sens ayant lui-même été esclave là-bas. C’est ce qui a été fait, plus facilement que prévu d’où les tentations prédatrices. Il faut quand même comprendre que si on s’était retiré intégralement de suite on serait vite revenu à la situation antérieure, piraterie, etc.

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      • J // 28.05.2016 à 08h55

        Bizarre, c’est passé. Donc je rappelle les origines du problème : le but de l’invasion de 1830 était non pas de coloniser mais de libérer des esclaves européens. Il y avait peut-être déjà des arrières-pensées (ça reste d’ailleurs à prouver), mais ce n’était pas un simple prétexte, il y a réellement eu libérations d’esclaves. On en rêvait depuis des siècles. Vincent de Paul, précurseur de l’Abbé Pierre au temps de Louis XIV, avait déjà réclamé cette expédition, ayant lui-même été esclave là-bas.
        Après, ça n’empêche pas qu’il y ait eu ensuite colonisation particulièrement abominable.

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  • Sam // 27.05.2016 à 09h09

    Ces assassinats aveugles, les tortures, enlèvements, n’ont servi à rien. Voilà à quoi ca sert de se rappeler. Il ne s’agit pas de maudire la France ou son armée. Il s’agit de constater que ces actes aussi lâches (des civils dans le dos vs des familles innocentes) que stupides n’auront comme résultat que la perpétuation de la haine au travers des générations.
    La France et son armée ont des valeurs, des codes. Nous ne pouvons « défendre la France » et défendre ces comportements qui sont indignes.

      +22

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    • J // 27.05.2016 à 13h04

      Ils n’ont servi à rien parce qu’ils ont été dénoncés et que la cause qu’ils défendaient n’était plus soutenable au niveau mondial. Mais il y a des tas d’autres endroits où ils ont été et sont toujours efficaces.

        +2

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  • bourdeaux // 27.05.2016 à 09h35

    Cher Olivier, dans cette série sur les tueries françaises durant la guerre d’Algérie je comprends mal le but recherché. Il existe une bibliographie abondante sur la question algérienne pour comprendre que la colonisation fut criminelle, injuste et vouée à l’échec dès le début. Je pense notamment aux magnifiques « notes et souvenirs sur l’Algérie » de Tocqueville, ou à « la tragédie algérienne » que Aron publia en 57 et qui lui valut des tombereaux d’injures. Ces lectures sont instructives car elles mettent les choses en perspectives, raniment chez le lecteur les controverses telles qu’elles se formulaient à l’époque. Je me suis demandé pourquoi cette série de billets me mettait, malgré moi, un peu mal à l’aise : sans doute est-ce parce qu’il me semble que ce n’est pas par ce procédé que l’on doit se convaincre que la colonisation fut une erreur, puis un crime. La manière dont les autorités françaises ont mené cette guerre n’est que l’aboutissement logique et inévitable de la politique qui fut menée en Algérie depuis 1830. Hors, à lire cette série de billet, on entend qu’il s’agit d’un dérapage sanglant, d’une furie vengeresse que le FLN aurait déclenchée; il n’en est rien, le style colonial français fut dès le début très particulier, sans aucun doute le plus idiot dans sa pratique, comparé au style anglais.

      +7

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    • Annouchka // 27.05.2016 à 11h07

      bourdeaux,
      Le point de départ de cette série à ete la chanson de l’Eurovision sur la déportation des Tatars. Dans cette chanson, il est question d’étrangers qui viennent chasser une population autochtone par ce qu’ils se prennent pour des Dieux (c’est dit textuellement dans la chanson).
      Le but explicite de cette chanson était de montrer que les soviétiques quand ils ont voulu punir les Tatars, avaient la même « mentalité » que les nazis lors de leur invasion de l’URSS.
      Il n’est pas inintéressant de rappeler que la France d’après-guerre, dans une situation de crise extrême a pu se comporter d’une facon qui rappelait a bien des égards les méthodes nazies.
      Ce qui me frappe dans le document que nous propose aujourd’hui OB, c’est le ratio : pour 1 européen tué, les opérations de représailles feront 1000 morts dans la population indigène. Au début des actions terroristes en France pendant l’occupation, Hitler avait réclamé pour un Allemand tué, l’exécution de 100 otages (pris parmi la population carcérale, et non pas au hasard)

        +13

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      • Olivier Berruyer // 27.05.2016 à 19h48

        heureux de voir qu’il y en a qui suivent 🙂

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      • Pavlo // 27.05.2016 à 20h56

        exactement!

        Que ceux à qui ça gratte quand on rappelle les crimes de la colonisation française s’en prennent au gouvernement ukrainien!
        C’est l’agissement du gouvernement ukrainien, ainsi que de bon nombre de gouvernements de l’UE (dont la France) qui sont à l’origine de ci billet.

        Comme quoi, il faut bien faire attention à ce qu’on fait, ça reviens comme un boomerang: le soutien du gouvernement français au gouvernement kieven amène à une publication de faits que l’actuel gouvernement français voudrait occulter.

        🙂

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      • Johann // 29.05.2016 à 22h20

        Bravo pour votre commentaire.
        Un point qu’il convient de préciser: les Tatars ne sont pas autochtones de Crimée. Ce sont des envahisseurs venus d’Asie centrale (voir Horde d’or, puis khanat de Crimée) dont les Russes ont subi le joug durant plusieurs siècles. Les Tatars de Crimée ont mené des campagnes de pillage jusqu’au 17me siècle. Les prisonniers étaient réduits en esclavage et vendu aux Ottomans.

          +1

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    • Olivier Berruyer // 27.05.2016 à 19h38

      je rappelle qu’on est parti des Tatars 🙂

      mais jolis remarques, oui

        +5

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  • Elisabeth // 27.05.2016 à 10h00

    J’aimerais qu’on m’explique en quoi dénoncer des crimes commis par l’armée française en Algérie signale que l’on est moins français, comme cela est sous entendu ici. C’est parfaitement abject, en plus d’être un raisonnement complètement faussé (pour rester poli).

      +20

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  • petitjean // 27.05.2016 à 10h17

    Pourquoi nous ressortir ces évènements vieux de plus d’un demi siècle ?

    Dans quel but ?

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    • laura // 27.05.2016 à 10h27

      Petite citation :
      « Ne laisse jamais les ombres d’hier obscurcir la lumière de demain ».

        +8

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    • Olivier Berruyer // 27.05.2016 à 20h04

      Euh je ne sais pas, la culture par exemple ?

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  • Chris // 27.05.2016 à 13h25

    Ce qui s’est passé en Algérie, fut la suite et la revanche de ce qui se passa en Indochine.
    De nombreux cadres de l’armée française ne supportèrent pas la raclée qu’ils prirent à Bien Dien Phu par des guenilleux asiatiqes (du moins les considéraient-ils ainsi !) et se vengèrent en Algérie, considérée comme terrain conquis.

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  • le chêne vénérable // 27.05.2016 à 19h12

    Encore de la propagande sur la guerre d’Algérie. Mon grand père y était. 3 ans. A son retour black out complet sur cette période. Même mon père n’a rien pu savoir de sa part. La seule chose que mon grand père m’a dit lorsque j’avais 14 ans et qui restera gravé dans ma mémoire:  » je n’ai rien à dire la dessus; c’était sale fiston. Comme à chaque fois qu’un homme tue un autre homme pour des idéaux ou pour les politiques « .
    Les américains au Viet nam, les turcs et les arméniens….Etc. Aucune guerre n’est propre. Alors au 21ème siècle, le siècle de la repentance et des droits de l’homme on s’offusque des guerres passées. D’accord. Alors demandons aux italiens pourquoi leur ancêtres ont fait trois guerre puniques et ont rasé Carthage. On ne s’en sort plus. Ne pas oublié certes mais vouloir imposer cette repentance non.

      +3

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    • Olivier Berruyer // 27.05.2016 à 23h50

      Moi, je ne me repends de rien… Je fais de l’Histoire.

      Pas vous apparemment…. ?

        +3

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  • Durand // 27.05.2016 à 19h38

    Bravo, Toff de AIX,…pas mieux !

    Il faut virer la caste des profiteurs politiques actuels et la remplacer par des gens qui ont une vision saine de la France et de ses rapports internationaux. Et surtout, veiller à leur indépendance vis à vis de puissances étrangères et s’assurer du respect de l’intérêt national pour chacune de leurs décisions.

      +2

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    • gracques // 28.05.2016 à 10h29

      Sauf que on virés les responsables actuels par d’autres responsables ….. ils se conduiront de la meme maniere…..
      C’est le mode désignation et la manière de gouverner qu’il faut changer… et pas compter sur un sauveur à la POUTINE ou Valls …. Ou Horban ….. Ou même Chavez

        +2

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  • Olivier Berruyer // 27.05.2016 à 19h39

    vous notez qu’on fait peu voir tout ça aux enfants…

      +2

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  • jp // 27.05.2016 à 19h59

    suis d’accord avec Louis Robert
    « Ne sont libres et n’ont véritablement un avenir que les nations et les peuples qui sont parvenus non seulement à assumer leur passé pour ce qu’il fut, mais encore à regarder leur présent bien en face.
    L’aveuglement tue les peuples et les nations; l’hypocrisie et le mensonge suivent, qui les achèvent. »

    Par ailleurs, en mettant en parallèle la déclaration du général américain Wesley Clark sur le contrôle du Moyen Orient avant fin 2012 https://www.youtube.com/watch?v=SlHOF24VbJ8
    et les revendications de Pieds-noirs en 2012 et de nouveau très récemment
    http://www.algerie-focus.com/2016/05/biens-vacants-pieds-noirs-reclament-180-000-proprietes/

    il y a de quoi se poser des questions non ?

      +1

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  • shaolin // 28.05.2016 à 11h37

    Merci pour ce billet…
    Je suis étonné du malaise que provoque cet article! Comme quoi, ce pan de l’histoire française n’est pas encore digéré…
    Et puis, je vois l’Histoire comme la compilation des choses à faire ou ne pas faire; « tirer les leçons de l’Histoire » comme on dit, je prends cette phrase très au sérieux, et cet article m’en a beaucoup appris!

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  • Lisbeth Levy // 04.06.2016 à 12h29

    Comme d’habitude certains « français » ont peur de la vérité Historique de ces « razzias », « pacifications » tout le long de la colonisation de l’Algérie, les « militaires formés  » comme escadrons de la mort » dont Marine Monique Robin a parlé dans son livre et son film ont bien été « criminels » de guerre.

    Oui l’état français considérait les « âmes » vivants aux colonies comme des sous hommes, dont ils ont bien profité. Des milliards de francs devraient être rendu à ce pays qui a été pillé dès le départ.

    Oui le site les Crises et O. B a eu raison de signaler la vérité historique des crimes de la France des Lumières. Ca dérange bien sur, car ceux qui ont participé aux « enfumades », « razzia », massacres de masses, ne veulent pas dire ce qu’ils ont fait, a par quelques uns honnête qui ont décidé de « parler » !

      +1

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