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26.décembre.201126.12.2011 // Les Crises

[Article] Messieurs les Allemands, Sortez les premiers !, par Charles Sannat

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Intéressant article sur l’euro. Je pense qu’il n’y a aucune raison de mettre fin au business model de l’Etat providence – il faut juste le financer proprement, ce qui n’a rien d’insurmontable…

Par Charles Sannat :

« Messieurs les anglais tirez les premiers ». C’est lors de l’épisode de la bataille de Fontenoy (en 1745), que ce mot fameux aurait été prononcé.

Dans notre Europe moderne nous avons depuis quelques décennies su faire taire les armes et les canons. C’est bien sur le principal succès de l’Union Européenne. C’est d’ailleurs ce succès et cette connaissance historique partagée par tous des affres des guerres qui ont ravagé notre continent pendant des siècles qui rend dans l’esprit de tous indépassable l’idée de construction européenne.

Pourtant, pourtant, l’année 2012, pourrait être celle où l’ensemble des européens demandera à nos amis allemands de sortir les premiers de l’euro.

L’euro est une construction Politique. Pas économique.

La monnaie unique a été créée et pensée il y a presque vingt ans. A l’époque et, c’est important de le rappeler, le Mur de Berlin vient de s’effondrer. La France, inquiète, voit poindre le danger d’une grande Allemagne réunifiée. François Mitterrand, alors Président de la République, reste avant tout un homme de la deuxième mondiale. Il n’aura de cesse que d’arrimer l’Allemagne à la France, à moins que ce ne soit le contraire, afin de rendre le destin de nos deux nations indissociable. La monnaie unique est un peu comme une corde reliant plusieurs alpinistes mais qui ne pourrait pas être coupée en cas d’accident. Dès lors, si l’un des membres de l’euro tombe, toute la cordée sera entrainée dans la chute.

L’euro est une monnaie économiquement Allemande, mais de construction Politique française.

Le Président Mitterrand a donc négocié l’aide et le soutien de la France à la réunification Allemande contre l’adhésion de l’Allemagne à l’euro en échange de quelques critères de bonne gestion financière (les célèbres critères de Maastricht) oubliés par tous (y compris nos camarades allemands) depuis bien longtemps. Il ne faut pas oublier la décision politique prise à ce moment là par le Chancelier Allemand de l’époque Helmut Kohl. Ce dernier a décidé de convertir la monnaie des allemands de l’Est au prix de la monnaie de l’Ouest. En clair un Deutsch Mark (RFA-ouest), valait un Ost Mark (RDA-Est). L’Allemagne n’avait pas l’argent nécessaire bien sur pour convertir cette masse monétaire nouvelle sur la base de 1 pour 1. Une telle conversion n’avait d’ailleurs aucun sens économique. L’Ost Mark valait plutôt dix fois moins d’un Deutsch Mark. Là encore l’idée était Politique. Il s’agissait d’affirmer la réunification du peuple allemand, et qu’un Allemand de l’Ouest « valait » un Allemand de l’Est.

N’oublions pas qu’hier comme aujourd’hui les Allemands ont toujours refusé la notion de monétisation. Les allemands n’ont pas imprimé les Deutsch Mark nécessaires. Ils les ont emprunté sur les marchés. Ce faisant ils ont asséché le marché monétaire, provoqué une hausse massive des taux d’intérêt, à l’origine de la récession et de la crise économique des années 90 à 95. Nous avons tous payés le prix de la réunification allemande en Europe et particulièrement la France. Mais l’adhésion de l’Allemagne à l’Euro était à ce prix.

L’Euro un « OGM » qui n’est pas viable.

Reprenons. L’euro est donc une construction politique et pas économique. C’est une monnaie unique, pour 17 peuples différents, 17 langues, et surtout 17 économies hétérogènes. Car le problème génétique de l’euro, c’est qu’il s’applique à 17 économies qui sont profondément différentes. L’idée de l’euro est très belle, comme celle de la construction européenne. Pour toute personne saine d’esprit la construction européenne est une évidence. Néanmoins, en économie la beauté des choses n’est que de peu d’importance. La réalité c’est que les déséquilibres économiques de nos 17 pays ne peuvent plus désormais trouver de résolution qu’à travers des ajustements monétaires, qui restent la seule et unique solution économiquement viable. Non et cent fois non, le fait de mettre un pays à l’amende car il ne respecte pas son budget ne changera jamais rien à la structure de l’économie de ce pays, qui devra emprunter plus pour payer une amende (pour mémoire il existe déjà les « procédures pour déficits excessifs)…. Non et cent fois non, effectuer un contrôle budgétaire européen ne changera rien aux forces et faiblesses intrinsèques d’une économie nationale… Non et cent fois non de nouveaux traités ne changeront rien au « stock » de dettes déjà existant… Non et cent fois non, la rigueur ou l’austérité ne peuvent constituer l’alfa et l’oméga d’une politique économique (ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas indispensable).

La fin du « Business Model » des Etats Providence.

Soyons sérieux. Les états européens, en particulier français, sont bâtis sur l’idée d’état providence. La « providence » est un mot qui signifie que le cours des évènements est issu de l’action bienveillante d’une puissance divine (généralement Dieu).

En l’occurrence la puissance divine qui veille sur nous de la Crèche au Cimetière c’est l’Etat. L’Etat qui à travers les allocations familiales paiera l’essentiel des frais de garde de nos jeunes enfants, l’Etat qui veillera sur nos vieux jours à travers les pensions de retraite et aux maisons du même nom. Nous naissons à la crèche pour mourir à la maison de retraite. Entre temps, en cas de maladie la sécurité sociale veille sur vous, un incident de parcours professionnel, les ASSEDIC et maintenant le Pôle emploi se chargent de vous, quand il n’y a plus d’espoir, et que le marché du travail vous est définitivement fermé, le RSA (RMI nouvelle formule) prend le relais. Un problème de logement, le parc HLM et les aide au logement sont là pour vous. Partout, à tous les niveaux les « amortisseurs sociaux » sont là.

Il ne faut pas se leurrer. La fin du business model de l’Etat providence, signifie la fin programmée et inéluctable de l’ensemble de ces aides. C’est cela la rigueur sans la planche à billets pour l’adoucir.

Or la société française par son hétérogénéité ne pourra en aucun cas supporter une cure d’austérité à la grecque. Cela est impossible. Nos zones sensibles et nos banlieues (difficiles) vivent pour beaucoup des aides publiques et de la solidarité nationale. A cette problématique financière se rajoute depuis maintenant quelques années des problématiques communautaristes évidentes. Lorsque les tensions s’exacerbent, l’histoire humaine prouve que les modérés ne l’emportent jamais.

Les fragilités de la société française ne sont pas les fragilités de la société allemande. Pour notre pays, le coût social d’une austérité brutale risque d’être insupportable et de mener à des problèmes intercommunautaires insurmontables.

Je vous conseille la lecture de l’extraordinaire rapport officiel 2011 de l’Observatoire des Zones Urbaines Sensibles, éclairant sur la réalité sociale de notre pays et donc sur nos fragilités.

La sortie de l’Allemagne serait la meilleure solution.

L’Allemagne ne souhaite pas amoindrir (pour le moment) le choc de la rigueur par un recours, ne serait-ce que modéré, à la planche à billets c’est-à-dire à la monétisation. Dont acte. La ligne rouge allemande est celle de la création monétaire, menant bien souvent à l’inflation puis à l’hyperinflation. Ce point de vue est économiquement fondé. Le traumatisme allemand de l’hyperinflation des années 20, une des causes ayant mené à l’avènement du nazisme, est toujours vivace dans les esprits d’outre-Rhin. Cela est parfaitement respectable.

La ligne rouge française doit être impérativement celle de la stabilité sociale. L’austérité ne peut être que progressive sous peine de prendre le risque de déclencher des émeutes d’une rare violence. Nous ne pourrons pas mener chez nous une austérité crédible c’est-à-dire massive et brutale. L’utilisation de la planche à billets est inéluctable. Ce n’est qu’une question de temps. Il en est de même pour l’Italie, l’Espagne, ou la Grèce (mais pour d’autres raisons).

La conclusion est implacable. En cas de persistance de ces désaccords, nous devrons mettre fin, par la force des choses à l’aventure de la monnaie unique. La meilleure solution serait alors la sortie du maillon fort de l’euro qu’est l’Allemagne. Messieurs les Allemands sortez les premiers!

Le coût économique d’une telle solution serait certainement le plus supportable parmi les « mauvaises solutions » pour sortir définitivement de cette crise monétaire. Une sortie de l’Allemagne de la monnaie unique ne lui coûterait pas plus cher que la réunification. Cela lui couterait également bien moins cher que de se « porter caution » pour l’Europe entière. Enfin, une dette en euro « faible » remboursée en nouveau Marks « forts » permettrait d’amoindrir le coût (important) de la dette allemande.

Nous devons accepter de dépasser nos limites. L’euro n’est plus une limite. Seule la stabilité de nos nations respectives sur le long terme permettra la poursuite d’une construction européenne durable.

Nos élites se trompent. La fin possible de l’euro est en réalité, une chance immense pour un nouvel élan européen bâti sur une adhésion populaire et démocratique.

Charles SANNAT

Diplômé de l’Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques, il enseigne l’économie internationale dans plusieurs écoles de commerce parisiennes.

 

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22 réactions et commentaires

  • prb // 26.12.2011 à 01h15

    Mitterrand était nul en économie. 

    Quant à la sortie de l’euro, personne ne « sortira » en premier, du moins je l’espère: il s’agira d’une décision collective de mettre fin au système de changes fixes que constitue l’euro, qui de monnaie unique deviendra alors monnaie commune.

    Et non pour la 100ème fois (ceci ne s’adresse naturellement pas à Olivier) ce n’est pas l’hyperinflation des années 20 qui a pavé la route du nazisme, c’est la  déflation des années 30 du chancelier Brünning,, équivalent de la déflation Laval pour la France et encore  beaucoup plus malfaisante socialement que l’hyperinflation. La déflation dans laquelle nous entrons gràce à M. Sarkozy, Mme Merkel, M. Baroso  M Van Rompuy  et Mme Lagarde qui nous adjure de « mettre en oeuvre les accords de Bruxelles ».  Et, comme le dit Charles Sannat, l’austérité, l’explosion sociale et j’ajouterais peut-être la guerre civile. 

    Tout ça fait beaucoup de gens nuls en économie…et en Histoire… 

              

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  • Marcus // 26.12.2011 à 01h36

    Tout est dit et bien dit.
    Je pense que le mieux serait purement et simplement le retour aux monnaies nationales avec une monnaie commune qu’on a connue et qui s’appelait l’écu si ma mémoire est bonne.
    Gave avait aussi tout dit et prédit, à la grande tristesse de son collègue libéral Alain Madelin :
    http://www.youtube.com/watch?v=Sn4izrORf5A&feature=youtu.be

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    • Pimo // 26.12.2011 à 10h14

      Une jolie mentalité pour ce Charles GAVE qui, au détour de ce débat, révèle un visage bien moins respectable que l’image qu’il/on veut bien donner de lui – je cite M. Gave (à 5mn30 de cet extrait) :
      « les jeunes au sud ne sont pas des européens… ce ne sont pas du tout des européens, ne nous trompons pas …
      l’Europe du sud a une [démographie ?] démographique..
      C’est l’Europe musulmane (appuyé) qui est dans le sud… ».
      Je trouve regrettable de retrouver ce genre de propos ici. Je m’étais déjà offusqué lors de leur reprise sur Objectif Eco, site à la tonalité très libérale et sans réel administrateur (?) pour contrôler les contenus. Cela n’a pas sa place sur ce blog dont la dimension humaniste n’échappe à personne.
      Pour terminer ce coup de gueule, une citation de ce Charles Gave :

      « La seule forme de pensée économique qui soit conforme aux Évangiles, c’est le libéralisme ! » in Des lions menés par des ânes

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      • Marcus // 26.12.2011 à 12h12

        Non, c’est l’interlocuteur situé à la droite de Charles Gave qui dit qu’il y a une différence démographique entre l’Europe du Nord et du Sud, celle du Nord, l’Europe du sud faisant beaucoup plus d’enfants que celle du Nord. Et il dit cela pour expliquer les déboires de l’euro……
        Or si ça a été vrai par le passé c’est FAUX depuis plusieurs années où des pays comme l’Italie ou l’Espagne on une chute vertigineuse de leur démographie.
        Charles Gave s’est aperçu de cette erreur grossière et répond trop vite et maladroitement en disant que ce sont les musulmans qui font des enfants au sud… c’est-à-dire en Afrique du Nord….
        Et d’ailleurs pour compléter cette digression, il commence à y avoir aussi une baisse du nombre d’enfants au Maghreb, baisse légère certes, mais baisse tout de même.
        S’il avait voulu attaquer les musulmans il aurait parlé de la grande communauté turc en Allemagne, ce qui n’était évidemment pas son propos.
        Son propos c’était l’euro et son interlocuteur s’est mis à raconter n’importe quoi sur la démographie…
        J’espère que maintenant c’est clair.
         
        Amicalement.
        Marc

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        • Marcus // 26.12.2011 à 12h14

          Pardon pour les fautes de frappe et d’orthographe, j’ai moi aussi écrit très vite… « Ah table, ah table » on me dit depuis un moment…

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          • Pimo // 26.12.2011 à 13h02

            Non, Marc, je ne crois pas qu’il y ait eu la moindre erreur de la part de Jean Marc Daniel qui ne parlait pas d’un clivage démographique Nord/Sud au niveau européen, mais bien au niveau de la planète; c’est ce qu’il dit lorsque M. Gave le reprend sur ce sujet…
             
            Cela fait plus de 30 ans que les milanaises ou les romaines préfèrent s’acheter des sacs à main plutôt que d’assumer des enfants (lol… ou pas ?), et je doute qu’il y ait encore des gens qui fassent la confusion à ce sujet…
            Plus sérieusement, cette mise en avant des thèses libérales pour expliquer / résoudre les problèmes actuels français (trop d’état !) européens (l’euro) et plus largement mondiaux (la Crise !) ne doit pas occulter les enjeux auxquels nous sommes confrontés, à savoir notre impact sur le milieu naturel « fini » dans lequel nous sommes condamnés à vivre (bientôt « survivre » ?). enjeux pour lesquels le néolibéralisme à l’oeuvre depuis 30 ans peut tout, sauf apporter une réponse…
             
            Ce blog a l’immense mérite de mettre justement en relation ces problèmes, non de manière directe et « militante », mais en informant successivement et de manière la plus objective / neutre possible sur les enjeux économiques et environnementaux; comme tant d’autres avant moi, j’en remercie très chaleureusement M. Berruyer pour tout le travail accompli ici…
             
            J’en profite pour lui adresser avec un peu d’avance tous mes voeux pour la nouvelle année, ainsi qu’à toi Marc et à tous les intervenants de ce blog et à leur famille.
            Au fait, il fait beau sur le quai du Mont Blanc ?
             
            Amicalement.
            Pierre.
             

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  • Eddie Constantine // 26.12.2011 à 06h10

    Je ne puis que plussoir aux deux commentaires ci-dessus…

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    • Marcus // 26.12.2011 à 13h11

      Cher Pimo, le débat ne portait pas sur l’avenir du monde mais sur l’euro et je persiste à dire que Jean-Marc Daniel s’est trompé. Je l’ai écouté en direct et j’ai bondi sur ma chaise quand j’ai entendu cela.
      Quant au libéralisme de Charles Gave je ne le cautionne pas. Ce que j’approuve c’est sa démonstration implacable de la non viabilité de l’euro. Et il l’a écrit dès le début dans un livre « Des lions menés par des ânes ».
      Mes meilleurs voeux à toi aussi et à tous tes proches.
       
      Amicalement.
      Marc

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  • Luc // 26.12.2011 à 06h26

    « Projet plus politique qu’économique ». Oui. C’est le nœud du problème. Encore une fois se plier à l’économique en oubliant que le sens de la civilisation n’a rien à voir avec les arrangements techniques temporaires de l’économie. La question de rétablir la vision long terme par rapport à la prédominance de la vision court terme est ce dont nous parle la question de l’Euro. Qui va gagner: le plus apparemment facile ou le plus ambitieux des projets, le retour aux monnaies antiques ou le projet continental? N’est-ce pas seulement un manque d’imagination stratégique de nos élites? Une mesure technique, même extrêmement coûteuse, ne fait pas en soi un projet.

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  • Bruno // 26.12.2011 à 07h19

    Bof. Cet article ne mérite pas d’être inséré dans ce blog. Outre l’orthographe médiocre , l’analyse historique qui le fonde est non seulement caricaturale mais fausse (entre autres, monnaie unique s’est décidée au fil des ans, depuis Giscard et la politique du « Franc fort » s’est exercée bien avant l’Euro). Enfin, comme l’evoque Olivier, la fiscalité (e.g. Hausse de CSG) permettrait tout à fait de maintenir un modèle d’état providence.

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  • Le Yéti // 26.12.2011 à 08h02

    Très bonne analyse, Mr Sannat !

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  • HP // 26.12.2011 à 13h13

    Bel exposé, j’approuve.
    L’Europe s’est faite sur des bases économiques avant d’être politique, il aurait fallu faire le contraire, même si je comprend bien que l’économique était, dans l’idée des hommes politiques de l’époque, le meilleur moyen d’intégration et une sécurité pour limiter les tensions. Le néo-libéralisme à la mode a tué la lutte et la convergence sociale, reste une Europe qui souhaite plusse d’intégration et un Euro qui tend à casser l’Europe… Puisque l’Euro est devenu un obstacle c’est lui qui doit disparaitre. L’Allemagne ne doit pas imposer son modèle socio-éco aux autres, surtout qu’un modèle est par définition transitoire, celui-ci passera avec Merkel.
     
    Pour prendre les choses autrement : pour une europe cohérente et un euro viable il faut des règles communes, notamment de fiscalité, et des transferts d’argent entre les différentes zones comme il y en a à l’intérieur d’un pays, et pour que les gens adhèrent au modèle proposé il faut une qualité sociale élevé, avantageux pour tous y compris ceux qui payent le plus.
    Ca marcherait aussi avec un nationalisme européen fort mais faut pas jouer avec ça, on sait où ça mène. De toutes façons,à entendre les uns et les autres parler des Grecs ou des Portugais, on en est très loin.
    Actuellement, l’obstacle de taille pour plus d’unification et un niveau de vie élevé est la dette publique de l’ensemble des états, c’est elle qu’il faut tuer (on ne pourra pas la réduire à un niveau satisfaisant), et si l’Allemagne refuse de payer d’une façon ou d’une autre ou de la tuer, à elle d’en tirer les conclusions.

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  • Fabrice // 26.12.2011 à 14h20

    J’ai l’impression que certaines jettent un peu vite le bébé avec l’eau du bain, encore récemment vous indiquiez chez Nicolas Doze que l’euro n’avait rien à voir avec la crise que nous traversions.

    Détruire l’euro pour quoi reprendre le franc et croire que les spéculateurs cesseraient leur petit jeu, que notre problème d’endettement se résoudrait comme par miracle, le fameux c’était mieux avant ?

    Je doute que le boulanger qui vous vend son pain à plus de 3 euros acceptera de le vendre au prix d’avant l’euro (http://www.planetoscope.com/Autre/957-consommation-de-baguettes-de-pain-en-france.html) , je dois avouer que j’hallucine autant que quand on dit que les eurobonds sont la solution à tous nos problèmes.

    Je pense qu’il faut refonder l’euro et la piste que vous aviez évoqué Olivier Berruyer, est je pense, la meilleure solution à la condition de former une vrai fiscalité et une vrai politique économique sous contrôle démocratique et une lutte sans pitié des trafics d’influence dans les milieux politiques.

    Mais je ne me fais pas d’illusion quand je vois les réactions nous choisirons encore les mauvaises solutions pour nous apercevoir qu’au final nous avons transformé le pire en un cauchemar.
     

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  • Benoît // 26.12.2011 à 14h29

    Sauf que l’Etat providence ne tombe pas du ciel. Il est le produit du travail des citoyens actifs et des consommateurs via la TVA. La Providence de l’Etat, c’est avant tout la force de travail de tout un chacun, de nous tous.

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  • Whistleblower // 26.12.2011 à 15h20

    Merci pour cet article qui valait un cadeau de Noël.

    Malheureusement, on peut partager de nombreux éléments du constat, notamment ces deux phrases terribles : « A cette problématique financière se rajoute depuis maintenant quelques années des problématiques communautaristes évidentes. Lorsque les tensions s’exacerbent, l’histoire humaine prouve que les modérés ne l’emportent jamais ».
    Outre l’inadaptation financière de long terme du traité de Maastrichet, sauf à ce que l’on ai voulu nous imposer in fine le fédéralisme, la principale tare de la construction européenne est la mise en culture des germes de guerre civile (destruction de l’idéal national, coexistence de populations intégrées à la compétition mondiale et d’autres n’offrant que leur main d’oeuvre concurrencée par l’asie, financiarisation de l’économie avec en bout de course la remise en question, peut être souhaitée, du modèle social continental).
    C’est le moment de vivre pleinement le carpe diem.
     

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  • Strategix // 26.12.2011 à 15h45

    Merci à  Olivier BERRUYER pour l’excellent travail mené en 2011.

    Outre la multitude de difficultés techniques liées à la mise en oeuvre de possibles solutions transitoires à la crise actuelle, les secrets de famille inavoués depuis 1992 ne simplifient rien.

    La construction européenne telle que présentée avec le Traité de Massetrique dissimulait deux aspects qui devraient être maintenant assumés, si ce n’est dévoilés. D’une part la recherche de compétitivité supposait notamment la réduction des couteuses protections sociales de l’état providence. D’autre part, une monnaie unique devait tôt ou tard conduire au fédéralisme.

    Les plans suivis depuis vingt années par les décideurs publics et privés se sont donc organisés autour de ces deux évolutions prévisibles de l’environnement. Et comme la plupart des plans économiques de long terme. Au moment de ramasser la mise, rien ne va plus.

    Sauver l’idéal européen exclu de révéler ces cachotteries, cependant qu’il n’existe pas de solution sans mener à terme ces évolutions, rejettés a priori par les peuples et auxquelles les financiers ne croient plus.
      
            

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    • prb // 28.12.2011 à 02h40

      Bien vu, et bien dit. Belle synthèse. 

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  • tchoo // 26.12.2011 à 22h17

    Je n’ai pas du tout l’impression, mais alors pas du tout que la création de l’euro fut politique, et quand bien même cela aurait pu être, cela n’en est que plus noble.
    Le problème, semble plutôt provenir de la rigidité dans laquelle c’est enfermé l’Europe dans la gestion de sa monnaie, tout en voulant être plus libérale que que les libéraux dans la gestion de l’économie

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    • prb // 28.12.2011 à 02h46

      L’euro a été conçu comme un moyen de forcer la marche au fédéralisme. Lisez Attali là dessus. Et je ne trouve pas noble d’avoir ainsi manipulé les peuples. Je trouve ça assez ignoble.  

      Quant à la « rigidité » dont aurait fait preuve l’Europe dans la gestion de sa monnaie, c’est sûr qu’une monnaie unique ne permet plus trop de souplesse en matière de politique de change (le problème actuel pour les pays du « sud » est l’impossibilité d’accompagner les politiques d’austérité de la dévaluation sans laquelle elle conduit à la déflation et à la dépression) .      

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  • Khalys // 27.12.2011 à 11h05

    La sortie de l’Allemagne serait évidemment accompagnée de la fin d’une monnaie commune pour les autres pays également.

    Si l’euro est une construction politique et pas économique, ce serait la victoire des marchés sur les politiques élus, et donc sur le peuple.

    Idéologiquement, cette idée est inacceptable. Economiquement, ce serait un retour en arrière. Je ne vois vraiment pas comment une Europe qui redeviendrait divisée pourrait en ressortir renforcée.

    Il ne tient qu’à nous et à nos responsables politiques d’aller dans l’autre sens, et de faire de l’Euro une véritable monnaie économique sur la base de pays à la fiscalité harmonisée.

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