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28.août.201628.8.2016 // Les Crises

Arguments fallacieux en faveur d’une escalade en Syrie, par Jonathan Marshall

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Source : Consortiumnews.com, le 23/06/2016

Le 23 juin 2016

Exclusif : Les guerriers de salon de Washington battent le tambour pour que s’intensifie l’intervention militaire en Syrie, mais, selon un nouveau rapport, il y a peu de raisons de croire que cela serve à grand-chose.

Par Jonathan Marshall

51 fonctionnaires du département d’État ont récemment manifesté leur désaccord et appelé à l’intensification de l’intervention militaire en Syrie, mais ce n’est là qu’une des dizaines de demandes similaires faites par des néoconservateurs ou des libéraux angoissés. Ils accusent, en effet, le président Obama d’avoir moralement échoué puisqu’il n’a pas imposé militairement la paix en Syrie.

Quasiment au même moment où ce désaccord était rendu public, le belliciste Center for New American Security a fait ces mêmes recommandations sous l’égide de Michele Flournoy, probable ministre de la Défense de Hillary Clinton. Dans son rapport, il demande qu’on « arme et entraîne » davantage les rebelles anti-gouvernementaux, qu’on procède à des « frappes limitées » contre le régime d’Assad, et qu’on élimine les « limitations artificielles de personnel » pour les missions militaires dans le pays.

Un orchestre russe donne un concert dans l'ancien théâtre de Palmyre le 5 mai 2016, après que les troupes syriennes, soutenues par l'aviation russe, ont repris l'antique cité à l'État islamique. (Image : retransmission en direct de l'évènement par RT)

Un orchestre russe donne un concert dans l’ancien théâtre de Palmyre le 5 mai 2016, après que les troupes syriennes, soutenues par l’aviation russe, ont repris l’antique cité à l’État islamique. (Image : retransmission en direct de l’évènement par RT)

Des critiques avertissent certes que de telles initiatives politiques mises en œuvre sans l’aval des Nations Unies violeraient le droit international et feraient courir le risque d’une dangereuse confrontation avec la Russie. Cependant, il y a quelque chose de plus grave encore dans cette avalanche de rapports, de discours et d’articles qui demandent une intensification « limitée » et « judicieuse » de l’intervention militaire : jamais, en effet, ils ne font valoir, arguments à l’appui, que ces interventions auraient le succès escompté.

C’est une forme de pensée magique qu’on voit à l’œuvre dans ces revendications. Les chantres de l’intervention s’acharnent à prendre leurs désirs pour la réalité, persuadés que si la plus grande superpuissance du monde veut quelque chose assez fort, elle sera capable de l’avoir. Toutefois, nos désastreuses expériences en Irak et en Libye, sans oublier le Vietnam, auraient dû faire bien comprendre à tout être doué de raison ceci : l’Amérique est tout simplement dépourvue de la capacité de trouver sur place les partenaires qui conviennent, de leur donner les moyens d’agir et d’imposer alors le dénouement politique de son action.

Notre expérience en Syrie même aurait dû clarifier la situation. Le président Obama a ordonné au Pentagone de dépenser 500 millions de dollars pour « entraîner et équiper » les « modérés » opposés au régime. Le programme a permis de former 54 recrues, qui, pour la plupart, ont été vite kidnappées par al-Nosra, groupe affilié à l’al-Qaïda locale, peut-être à l’instigation de la Turquie. De la même façon, al-Nosra s’est invariablement emparée des armes américaines destinées aux rebelles « modérés ».

Un rapport contradictoire

Ne me croyez pas sur parole cependant ! Lisez donc le nouveau rapport spectaculairement contradictoire de la Century Foundation intitulé « Les arguments en faveur d’une intensification de l’intervention des États-Unis en Syrie ». En dépit de ses recommandations conventionnelles, l’auteur Thanassis Cambanis offre toutes les raisons de douter de l’amélioration que pourrait apporter l’intensification de l’intervention.

Comme Cambanis l’avoue, l’administration Obama a « financé, formé et armé des groupes de l’opposition » depuis plusieurs années maintenant. Et il reconnaît que « la plupart des membres de l’opposition armée n’a survécu que grâce à l’intervention étrangère, excepté cependant les éléments les plus terrifiants comme l’EI et al-Nosra. »

Le journaliste James Foley peu avant son exécution par un agent de l'EI, connu sous le nom de Jihadi John.

Le journaliste James Foley peu avant son exécution par un agent de l’EI, connu sous le nom de Jihadi John.

Malheureusement, ajoute-t-il, les alliés préférés de Washington ne sont pas « en contact avec les groupes les plus importants qui se battent et offrent des services dans les zones contrôlées par les rebelles. »

Certains groupes kurdes, auxquels la Turquie s’oppose âprement, ont accompli des exploits sur le champ de bataille. Cependant, la force locale préférée des Américains, l’Armée syrienne libre, est un regroupement disparate de milices « citoyennes », de mafieux locaux, de bandes de gangsters et de forces semi-professionnelles dont les promesses ne se sont « jamais concrétisées, » écrit Cambanis. « Les brigades de l’Armée syrienne libre sont aussi cruellement divisées aujourd’hui qu’elles l’étaient en 2011-2012 et peut-être même plus. Les États-Unis n’ont pas réussi à amadouer même les plus minuscules des brigades pour les persuader d’accepter un commandement conjoint. »

Pire encore : « Beaucoup de membres de l’Armée syrienne libre se sont laissés corrompre, se sont montrés brutaux, ont torturé ou commis d’autres crimes, » écrit Cambanis.

Les modérés, semble-t-il, ne font pas de bons combattants. En revanche, selon Cambanis, nos alliés comme l’Arabie saoudite et la Turquie ont financé « d’autres forces combattantes islamistes, y compris l’Armée de l’Islam aux alentours de Damas et Ahrar al-Sham, un groupe avec des pedigrees à la fois djihadiste et nationaliste, qui est la force rebelle militante la plus puissante du nord de la Syrie, en dehors du Front al-Nosra et de l’EI. Il y a peu de groupes qu’on puisse qualifier de « modérés » ; les seuls acteurs unitaires dont on perçoit les chaînes de commandement sont les groupes extrémistes islamistes-djihadistes comme l’EI, al-Nosra et Ahrar al-Sham. »

La domination islamiste

En fait, les islamistes dominent tellement, reconnaît Cambanis, que « dans la plus grande partie du nord de la Syrie tenu par les rebelles, les groupes de l’Armée syrienne libre n’existent la plupart du temps que grâce au bon vouloir de Ahrar ou de al-Nosra, et dans certains endroits, ils sont menacés d’annihilation par l’EI. »

Le président Obama, le secrétaire d'État John Kerry, d'autres chefs d'État et des délégations observent une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris le 30 novembre 2015. (Official White House Photo by Pete Souza)

Le président Obama, le secrétaire d’État John Kerry, d’autres chefs d’État et des délégations observent une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris le 30 novembre 2015. (Official White House Photo by Pete Souza)

Bilan : « Il n’y a pas de faction importante, « modérée », nationaliste ou laïque qui pourrait conduire à une offensive militaire, encore moins représenter l’opposition lors de négociations. N’importe quelle intervention anti Assad profitera, à court terme, aux factions les plus puissantes, les extrémistes et les djihadistes, » avoue-t-il.

Le partisan type d’une intensification de l’intervention militaire américaine se soucie aussi peu des réalités du régime que de celles de l’opposition. Contrairement à eux, Cambanis concède qu’Assad ne dirige pas son pays uniquement par la terreur.

Le gouvernement d’Assad « possède d’importantes réserves de légitimité, » écrit Cambanis. « Il a su garder l’adhésion de millions de Sunnites, comme celui de milliers de Kurdes. »

« Si l’on en croit certains, il y en a beaucoup plus, peut-être des millions, qui n’aiment pas la manière dont Assad dirige la Syrie, mais préfèrent sa dictature laïque et pluraliste à l’alternative que, selon eux, offre la rébellion : violence, anarchie, ou théocratie sunnite… L’alternative, à leur avis, est le genre de sectarisme incontrôlé dont ils ont entendu parler dans les zones contrôlées par l’État islamique, Nosra, Ahrar… et même les groupes estampillés Armée syrienne libre, soi-disant modérés. »

Voici donc la situation : des millions de Syriens soutiennent Assad, ou le préfèrent à défaut d’une meilleure alternative. Ses adversaires armés sont principalement des islamistes radicaux, ne variant que dans leur désir de faire des compromis tactiques. Tous les efforts américains précédents pour rassembler une force efficace de « modérés » ont complètement échoué.

Alors, comment les interventionnistes peuvent-ils penser que renforcer une stratégie qui a échoué produira un résultat différent et meilleur ? À la lumière de ces échecs, comment osent-ils invoquer le sens moral ? Qu’est-ce qui leur donne le droit d’être pris au sérieux comme experts en politique étrangère ? Il est temps d’appeler la plupart de ces guerriers de salon ce qu’ils sont : des imposteurs.

Source : Consortiumnews.com, le 23/06/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Ailleret // 28.08.2016 à 03h17

En tant que porte-parole du Center for New French Security (c’est classe), je demande qu’on arme et entraîne davantage de rebelles anti-gouvernementaux, qu’on procède à des frappes limitées contre le régime de Washington, et qu’on élimine les limitations artificielles de personnel pour les missions militaires dans ce pays.

C’est vrai, quoi ! Aidons les rebelles modérés du Texas, du Kansas, du Montana, de l’Oregon…
Certes, la solution militaire n’est pas suffisante, il faut un volet politique (et nous attendons beaucoup des opposants états-uniens en exil), mais disons-le clairement : ni Barack, ni Ku Klux Klan !

28 réactions et commentaires

  • Ailleret // 28.08.2016 à 03h17

    En tant que porte-parole du Center for New French Security (c’est classe), je demande qu’on arme et entraîne davantage de rebelles anti-gouvernementaux, qu’on procède à des frappes limitées contre le régime de Washington, et qu’on élimine les limitations artificielles de personnel pour les missions militaires dans ce pays.

    C’est vrai, quoi ! Aidons les rebelles modérés du Texas, du Kansas, du Montana, de l’Oregon…
    Certes, la solution militaire n’est pas suffisante, il faut un volet politique (et nous attendons beaucoup des opposants états-uniens en exil), mais disons-le clairement : ni Barack, ni Ku Klux Klan !

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  • Caliban // 28.08.2016 à 04h02

    Jamais les Etats-Unis n’ont perdu une guerre. Et depuis le Viet Nâm, une sorte de tradition s’est instaurée : tout détruire plutôt que perdre. Et tant pis pour les Civils. Ils n’avaient qu’à soutenir la révolution colorée initiale, ils sont responsables de ce qui leur tombe sur la tête.

    Dans d’autres temps et sous d’autres latitudes, on aurait qualifié cela de crimes contre l’humanité.

    C’est ce qui arrivera lorsque le gouvernement US perdra sa première guerre. Un jour peut-être…

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    • Ovuef2r // 28.08.2016 à 07h11

      Pourquoi je n’arrive pas à admettre que vous avez raison ?
      Les US ont gagné la bataille en Irak contre un pays sous embargo depuis des lustres, avec une armée en lambeaux et démoralisée mais n’ont jamais pu imposer la paix une fois présents. Ils ont gagné contre les talibans en Afghanistan mais n’ont jamais été capable de gouverner, comme à Bagdad, au delà de leur zone ultra-protégée. Vous appelez ça gagner une guerre ? Ils gagnent des batailles mais après qui gagne sinon le complexe militaro-industriel et l’industrie de la peur (Hollywood, compagnies privées de sécurité ou de mercenaires…). Ils tuent Mollah Omar et son remplaçant est pire, tuent Ben Laden mais leurs satellites ne voient pas les convois de DAESH en longue cohorte dans le désert… Les américains sont sur le pied de guerre depuis 1942, c’est devenu une seconde nature… Ils font des guerres pour des raisons « humanitaires » qui sont des échecs si on regarde le sort des humains qu’ils prétendent avoir « libérés ».

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      • Pegaz // 28.08.2016 à 17h16

        @Ovuef2r

        « Les américains sont sur le pied de guerre depuis 1942, c’est devenu une seconde nature… »

        Un résumé en moins de 5min par George Carlin

        https://www.youtube.com/watch?v=F1r2xuCDJ74

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        • Narm // 28.08.2016 à 23h39

          merci pour ce lien.

          depuis un bon moment, ça s’applique parfaitement chez nous aussi

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    • jp // 28.08.2016 à 07h35

      ils ont perdu Cuba et la Corée du Nord, enfin pour le moment.

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      • Caliban // 28.08.2016 à 17h35

        50 ans d’embargo et un développement économique à l’arrêt pour Cuba.
        L’instauration d’un Etat totalitaire en Corée, totalement isolé.

        … je ne suis pas certain que les perdants soient le gouvernement américain mais bel et bien les populations de ce deux pays confettis.

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        • RGT // 28.08.2016 à 18h21

          Si les USA ont perdu en Corée du nord et à Cuba, c’est simplement parce qu’il n’y avait rien à piller là bas et qu’il était plus stratégiquement intéressant de laisser ces régimes en place.

          Ce qu’ils ont gagné par contre, c’est d’avoir à portée de main des « régimes dictatoriaux infâmes » qui servent ad nauseam d’épouvantails pour remettre dans le rang les « brebis égarées », en particulier la Corée du nord.

          Entre nous, croyez-vous sincèrement que Pyongyang ait pu développer sa « bombinette » si les USA s’y étaient réellement opposés ?
          C’est le meilleur moyen pour l’aigle de pouvoir « protéger sous son aile » les pays d’extrême orient en montrant en épingle la cruauté de ce régime.

          Quant à Cuba, avant la révolution, il n’y avait que des plantations d’arbres fruitiers et des élevages de prostituées qui étaient intéressants. Des « articles » qu’ils peuvent approvisionner ailleurs moyennant un léger sur-coût sur les transports.

          Olé, Toro, regardes la muleta et charges !!!

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    • Roman Garev // 28.08.2016 à 08h20

      Les États-Unis n’ont jamais vraiment mené une guerre. Rien que des opérations extérieures. Presque toutes perdues de nos jours.

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    • James Whitney // 28.08.2016 à 12h59

      Pour l’industrie de guerre étasunienne, peu importe si ou non les U.S. gagnent une guerre. Au cas où une guerre s’étiole, on n’a qu’à attiser les feux pour créer une autre. La seule chose qui compte est qu’il y ait un conflit quelque part (à Ferguson Missouri ou Donetsk ou la Lettonie par exemple) qui permettra que les profits ne cessent jamais. Encore mieux si on peut provoquer la Russie ou la Chine.

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    • Caliban // 28.08.2016 à 17h31

      @Ovuef2r

      Les Etats-Unis ne perdent jamais de guerre et préfèrent détruire le pays attaqué plutôt que de le laisser à l’ennemi. Je crois que cela se vérifie assez souvent.

      Hollywood nous apprend que les Yankee ont perdu au Viet Nâm ? Mais je suis plus enclin à croire Chomsky qui affirme le contraire : l’ennemi a été anéanti pour des décennies. Idem en Irak, pays anciennement prospère et qui n’existe plus.

      L’acharnement à vouloir dégommer M. El Assad – quoiqu’il en coûte – semble s’inscrire dans cette stratégie criminelle : soit la révolution colorée marche, soit tu crèves.

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  • Pegaz // 28.08.2016 à 04h15

    Concernant l’ASL un fait significatif rapporté par Robert Fisk sur la libération du quartier d’al-Qadam à Damas lors de son déplacement en février 2016.
    http://yetiblog.org/index.php?post/1623

    « Il y a même un “comité de réconciliation” des anciens qui parlent à la fois avec l’armée loyaliste et avec l’Armée syrienne libre » ET « Certains des hommes de l’Armée syrienne libre d’al-Qadam ont été autorisés à garder leurs armes légères — après avoir abjuré leur opposition au régime — et l’armée gouvernementale leur a fourni en retour nourriture et médicaments. Plusieurs ont été autorisés à retourner dans les rangs de l’armée qu’ils ont désertée. »

    Il y a également ces “comités de réconciliations” passés sous silence par nos médias, qui réduiront ce travail de pacification par « un accord à été conclu » ou avec un esprit critique sur l’évacuation de Daraya de ces jours, que les barils d’Alep ont relégué à l’oubli mais qui a laissé quelques traces du genre :

    @letemps Daraya capitule face au régime Al-Assad, @france24 Syrie : les habitants de la ville rebelle de Daraya contraints d’accepter …Les Nations unies considèrent la situation comme « extrêmement grave »

      +15

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  • Roman Garev // 28.08.2016 à 08h16

    Cet article du 23 juin est vieilli irrémédiablement. Deux mois, c’est trop dans notre monde qui change chaque jour, sinon chaque heure.
    John Kerry et Sergueï Lavrov viennent de s’entretenir en Génève le 26 août, pendant 12 (!) heures presque uniquement sur la situation en Syrie (quoique le problème ukrainien a été aussi abordé).
    Dans quelques jours on attend un document commun US-Russie.
    Kerry a déclaré que les positions de deux pays se sont rapprochées considérablement et que cela devait marquer un tournant décisif dans le conflit syrien.
    Les deux côtés ont énoncé leur position commune sur la question kurde. La Syrie doit rester unie, et les Kurdes ont à s’entendre avec Damas.
    Les US ont enfin, pour la première fois, passé à Moscou leur liste des « modérés » adhérés à l’armistice.

    Donc, au cas où cette position du Département d’État ne sera pas attaquée par les faucons du Pentagone et de la CIA, cette rencontre témoigne de l’accord des US à la « carte routière » en Syrie élaborée par Moscou.

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    • philbrasov // 28.08.2016 à 09h37

      il faut se méfier des dires de Kerry.. la plupart du temps il dit blanc a Moscou et noir a Washington..
      Il y a depuis qq années , un relation sincere entre eux. Mais souvent cela n’a pas eu l’effet escompte, a Washington.
      Il semble quand meme, qu’une position désormais commune, pour des intérêts DIVERGEANTS certes , se dessine pour une solution en Syrie….
      Assad semble désormais, aux yeux des turcs incontournable, ( immense avancée ), l’unicité de la Syrie étant le plus petit dénominateur commun. l’Arabie saoudite a bien trop affaire au Yemen, le Qatar est un moustique, richissime certes , mais ne pouvant pas désormais influer sur le cour de la guerre en Syrie.
      Le camp démocrate doit presenter, a son électorat, une image de paix, meme si c’est de facade. les américains électeurs sont de moins en moins dupes sur l’utilité de ces printemps arabes, vue l’immense désastre irakien, libyen et syrien.. voire ukrainiens….
      l’alignement des planètes semble être favorable a une issue a cette guerre.

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      • RGT // 28.08.2016 à 22h36

        « la plupart du temps il dit blanc a Moscou et noir a Washington

        Kerry (je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête) dit peut-être blanc à Moscou en pensant réellement que c’est la bonne option, mais quand il rentre à Washington on le remet en place en lui disant « Gros crétin, il fallait dire noir, donc tu dis noir et tu la fermes« .

        Compte-tenu de son passé (les affaires « sulfureuses » semblant être des montages des républicains) et son engagement pour la paix à son retour du Viet-Nam (qui lui a valu de nombreux problèmes), je pense qu’il est l’un des « moins pourris » de l’administration Obama.

        Comme de toutes façons les politiciens n’ont aucun pouvoir réel aux USA (en ont-ils ailleurs ?) je pense qu’il est réellement sincère quand il dit « blanc ».

        C’est dur d’être une colombe quand on est entouré de faucons.

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    • Pegaz // 28.08.2016 à 13h21

      Cette fameuse liste attendue depuis des lustres ! Il n’y avait pas besoin de liste pour une lutte commune contre Al-Nosra, déjà désigné comme terroriste et même chacun pour soi car il est désigné comme cible dans les critères de l’intervention militaire menée par la coalition arabo-occidentale. Cette liste sonnerait le glas de la rébellion d’Alep et par effet dominos sur l’ensemble des régions rebelles. Pour le moment à Alep, Washington ne lutte pas, il laisse faire et va entretenir le flou le plus longtemps possible et en tirer les avantages, laisser Alep Est aux rebelles, affaiblir l’armée syrienne et discréditer Damas et Moscou dans leurs entreprises.

      Pour le volet diplomatique kurdes, pour le moment Ankara ne discute pas elle agit !
      SYRIE – Le Kurdistan syrien, avant et après 2011 (décryptage)
      http://lecourrierdumaghrebetdelorient.info/headline/syrie-le-kurdistan-syrien-avant-et-apres-2011-decryptage/

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  • sergeat // 28.08.2016 à 09h47

    1)Pourquoi les US déstabilise le monde?:pour des raisons uniquement géopolitiques et de contrôle du sang de l’économie:le pétrole et donc du dollar.
    2)Pourquoi les US sont les alliés des islamistes?(Al Nosra,UCK,….)?:pour des raisons capitalistiques et culturels,car une société qui nie les héritages historiques est plus malléable et plus consommatrice (Qatar,Arabie,..),les islamistes détruisent Palmyre,les grands Boudhas,les églises du Kosovo….on nie le passé donc on prépare le terrain à un nouvel homme croyant mais zappeur de consommation ,d’ailleurs vous avez remarqué que souvent sont détruits les monuments classés UNESCO(que les US ne finance pas).

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    • Homère d’Allore // 28.08.2016 à 12h03

      L’alliance entre la CIA et les islamistes (en l’occurrence les Frères Musulmans) date de 1958.

      Lire à ce sujet l’ouvrage nécessaire de Ian Johnson « Une Mosquée à Munich ».

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      • sergeat // 28.08.2016 à 13h51

        Ce que je veux dire:Islam veut éradiquer l’histoire comme les théoriciens de « la fin de l’histoire » nord américains qui préparent l’homo-consummatus universalisé.Le mondialisme est l’allié objectif de l’islamisme dit radical.Notre gouvernement prépare déjà nos enfants à ne plus étudier NOTRE histoire à l’école,il faut des enfants sans racines pour en faire das consommateurs du superflu.De plus l’Islam n’a rien contre la mondialisme car elle est mondialiste.

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        • vincent // 28.08.2016 à 16h22

          Non l’islam ne veut pas éradiquer l’histoire, cela serait comble pour une religions qui base sa philosophie sur l’islam classique, ce sont les extrémiste, comme tout extrémiste qui veulent détruire l’histoire

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          • sergeat // 28.08.2016 à 16h44

            Je parle d’islam dit radical .Même la Mecque est devenu un immense supermarché en dehors de l’enceinte sacrée.Pour l’histoire de l’islam on ne vénère que la vie du prophète et rien d’autre.

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  • Julie // 28.08.2016 à 11h20

    A propos des comités de réconciliation, comment se fait-il qu’en Europe où on a d’une part des réfugiés et d’autre part des radicalisés, dont certains sont allés faire la guerre en Syrie (parce que la Palestine n’était plus dispo il paraît), on ait pas encore organisé des séances de réconciliation sur le modèle sud-africain ou rwandais? Des gens sont allés détruire un pays, s’immiscer dans une politique locale déja compliquée, au nom d’une vision universaliste biaisée de leur religion, et le pays des Lumières n’a rien d’autre à proposer que des appels d’offres à destination des associations qui travaillent avec les prisons?

      +3

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  • gloppasglop // 28.08.2016 à 12h57

    Toute cette affaire Syrienne me fait penser à cette réflexion de Chomsky sur la guerre du Vietnam.
    En gros de mémoire
    Les US n ‘ont pas perdu la guerre du Vietnam car l’objectif a été atteint:laisser le pays totalement dévasté,ruiné et traumatisé pour envoyer un signal clair à ceux qui seraient tentés de les suivre.

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    • Roman Garev // 28.08.2016 à 23h33

      Avec tout mon respect envers M. Chomsky, il n’a qu’à visiter le Viet-Nam de nos jours. Fleurissant et sûr de soi.
      Pays traumatisé, vous dites ? Mais pas moralement. Tandis que les Étasuniens l’étaient encore davantage après cette défaite honteuse. Pour la première fois les ÉU ont reçu une leçon de comment défendre son pays contre un agresseur supérieur en force, mais nettement inférieur en morale. Et n’oubliez pas qu’ils ont dû abandonner à leur sort leurs alliés sud-vietnamiens qui les croyaient comme en Dieu. Ça s’apprend vite de par le monde entier et ne s’oublie jamais.

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      • gloppasglop // 29.08.2016 à 09h46

        Certes. Mais l’impression serait peut être un peu différente si l’on comparait l’êtat du Vietnam et des US dans les années qui ont immédiatement suivi la guerre.
        Soyons surs que d’ici quelques décennies la Syrie sera aussi florissante que l’est le Viet Nam aujourd’hui, si Hillary ne nous réduit pas tous en petites poussières flottant dans l’espace avant.

          +3

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  • Chris // 28.08.2016 à 15h02

    A propos de la guerre proxy en Syrie, voici ce qu’en disait Ron Paul en février 2015 :
    http://arretsurinfo.ch/autoriser-obama-a-faire-usage-de-la-force-militaire-est-un-cheque-en-blanc-pour-la-guerre-mondiale/
    En 1992, sous l’administration de Bush père, Dick Cheney a soutenu Lewis Libby et Paul Wolfowitz pour qu’ils produisent leur rapport « Defense Planning Guidance » [DPG – Guide de planification de la Défense], qui plaidait pour la domination militaire des États-Unis sur toute la planète dans le cadre d’un « nouvel ordre ».
    http://nsarchive.gwu.edu/nukevault/ebb245/doc03_full.pdf
    Une feuille de route encore actuelle…

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  • Pampita // 28.08.2016 à 18h13

    Et pendant ce temps, les djihadistes de l’Armée Syrienne Libre, soutenue par la Turquie et toute la MSN occidentale, torture des prisonniers kurdes : https://www.almasdarnews.com/article/video-turkish-backed-jihadists-torture-kurdish-pows/
    On attend avec impatience la réaction de l’imMonde, Fabius, Hollande, Ayrault, Obama & co.

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