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17.février.201317.2.2013 // Les Crises

[Loi bancaire] Assemblée I Discussion 2

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Suite des commentaires de la Discussion en séance publique à l’Assemblée de la loi bancaire.

Les pépites pleuvent dans cette partie de discussion générale !

2e séance du 12 février

M. Christophe Caresche, rapporteur PS de la commission des affaires européennes. […] La régulation bancaire et financière ne peut s’inscrire dans un cadre national ; elle doit, pour être efficace et pertinente, se situer au moins au niveau européen, voire mondial.

Je souligne, pour être juste, que M. Caresche a quand même creusé le sujet.

Mais en l’espèce, on retrouve ici l’argument classique : « on ne peut rien faire sinon au niveau européen (avec les anglais, c’est donc mort – et je suis méchant, puisque les conservateurs anglais sont donc moins libéraux que beaucoup de socialistes français), voire mondial ». alors que c’est bien entendu faux, surtout sur un secteur aussi peu concurrentiel que les banques, puisque nos 6 plus grandes banques ont 90 % des dépôts…

De même, il y a adéquation en ce qui concerne les types d’activités. Le rapport Liikanen explique par exemple que, à partir du moment où l’on considère que la banque universelle est viable et qu’elle a toute sa place, la solution proposée dans tous les modèles est de séparer ou de cantonner les activités pour compte propre. Or c’est aussi le schéma qui est retenu dans le projet français.

Activités pour compte propre = spéculation de la banque avec son propre argent. Poruquoi on s’intéresse à ça ? Aucune idée. Car le DG de BNP Paribas a bien rappelé aujourd’hui même :

«Cette règlementation par ce principe de séparation contribue à restaurer la confiance de l’opinion publique tout en évitant d’affecter outre mesure l’accès au financement des clients. BNP Paribas, comme les autres banques françaises n’ayant pas d’activité pour compte propre significative, la partie filialisée n’a pas vocation à être conséquente » a précisé Jean Laurent- Bonnafé. [Source : easybourse]

Les banques françaises étant parmi les moins capitalisées du monde, il est bien évident que le trading pour compte propre est marginal. Certains élus font semblant de ne pas comprendre, pourtant les banquiers sont clairs. alors je reprécise pour que cela soit clair :

LE TRADING POUR COMPTE PROPRE, CELA N’EXISTE PRATIQUEMENT PAS.

Donc cette loi cantonne dans des filiales des activités microscopiques, mais on s’étonne que les filiales soient microscopiques… J’imagine donc qu’on va bientôt légiférer pour la sécurité routière en interdisant aux bateaux de naviguer sur autoroute…

Certes, il y a une discussion – on a pu le constater – sur la question de la tenue de marché. Des débats ont d’ailleurs eu lieu au sein du groupe présidé par M. Liikanen, comme nous l’a confirmé M. Gallois, qui en faisait partie. Il est également vrai que cette question est posée dans la règle de Volcker et dans le système Vickers. Selon moi, la manière dont nous essayons d’y répondre va peu à peu faire progresser les choses et nous permettre, sur ces questions, non pas d’avancer seuls, mais d’essayer, en avançant, de faire bouger les autres. Tel est notre objectif : faire en sorte que le projet de loi que nous allons voter soit utile pour la régulation, que ce soit au niveau européen ou au niveau mondial.

Vous avez demandé le docteur Coué, ne quittez pas…

M. Jean-François Lamour. UMP Je ne sais pas plus, madame la rapporteure, ce qui est advenu de ce dispositif que vous décrivez dans la presse comme la « paire de ciseaux » qui doit permettre de séparer ces activités. Ce que je sais, en revanche, c’est que nous étions parvenus, avec ce projet de loi, à un dispositif plus acceptable – bien que discutable à nos yeux, surtout dans sa mise en œuvre, mais j’y reviendrai par la suite.

Rien, en effet, sauf peut-être une sorte de facilité de raisonnement, ne démontre que la confusion des activités au sein d’un même établissement bancaire est une cause de risque systémique.

Ce que l’on peut observer, en revanche, c’est que la quasi-totalité des faillites bancaires au cours des vingt dernières années a concerné des établissements spécialisés, au premier rang desquels Lehman Brothers.

Si l’on veut aller encore plus loin, on remarque que la crise financière de 2008 est née, non pas de l’activité de marché, mais de l’activité de détail, avec des prêts immobiliers consentis par des banques peu scrupuleuses à des ménages qui n’avaient pas les moyens de rembourser.

Alors on a du lourd, « direct from FBF ».

Bien entendu, Lehman démontre que les banque de marché sont très dangereuses. Un esprit sain est donc censé conclure qu’une banque d’investissement logée dans une banque commerciale est très dangereuse pour les dépôts. Mais ici, que nenni, par un effet magique, la banque universelle est géniale. Pourquoi ? Parce que ! En vrai, c’est parce que « too big to fail ».

Rappelons aussi que les subprimes n’auraient quasiment jamais existé sans la sphère financière qui a titrisé les crédits, faisant croire au profit miracle, sans risque mais à forte rentabilité. Le fait qu’on retrouve des subprimes dans les banques françaises ne génère aucune question à l’UMP – chapeau.

Enfin, j’imagine que M. Lamour n’a jamais entendu parler de Kerviel, de Natixis, de Dexia, du Crédit Agricole / Emporiki, de la crise de liquidités de 2011, etc.

C’est dommage, parce que si l’UMP avait levé les dizaines de milliards dépensés pour aider les banques au lieu de faire de la dette, je pense que son électorat serait rapidement revenu vers elle pour lui expliquer la vie.

M. Jean-François Lamour. On peut également observer que c’est là où il existe une forte tradition de banques de marché, et donc une séparation de fait entre les activités, que la crise a frappé le plus fort.

Des banques de marché en Grèce et en Espagne ? Pensée émue aussi pour le million de chômeurs supplémentaires en France.

Il y a donc clairement une meilleure résilience du modèle bancaire universel, tel qu’il est pratiqué en France, justement parce que ses activités et ses métiers sont diversifiés.

Mais oui ! comme ça, boom, les pertes des traders, c’est pour les clients de la banque !

De même, il serait utile de construire les usines chimiques Séveso type AZF juste contre les centrales nucléaires. Comme ça, l’activité sera diversifiée…

Les explosions aussi, du coup…

J’ajouterai – comme vous le reconnaissez vous-même, madame la rapporteure – que, DEXIA mise à part, les 20 milliards d’euros de quasi-fonds propres injectés par l’État en 2008 pour solvabiliser les banques ont été remboursés à l’euro près, ce qui est un signe supplémentaire de stabilité. Le président de la commission des finances a même pu évoquer un gain pour l’État de 3 milliards d’euros.

Mais oui, mises à part les banques qui ont fait faillite, aucune banque n’a fait faillite ! Tout va bien !

Donc on a joué à la roulette russe. Par miracle, on a gagné. Donc il faut recommencer !

Il y a donc loin entre cette réalité que je viens de décrire et la figure du contribuable otage que vous convoquez régulièrement dans vos discours.

Excusez moi, je vais vomir, et je reviens…

M. Jean-François Lamour. C’est justement parce que les activités de marché des grandes banques françaises étaient adossées à des activités commerciales que nous avons évité l’effet domino et le risque systémique dans notre pays, exactement de la même manière que notre modèle social, adossé à une volonté politique sans faiblesse, a joué un rôle d’amortisseur pendant la crise, nous permettant sans doute d’éviter la catastrophe.

Un petit peu aussi les 360 Md€ de fonds publics annoncés, puis les 200 Md€ de la BCE…

Bien sûr, nous pouvons toujours aller plus loin dans la régulation et instaurer de nouvelles normes prudentielles. Il n’en reste pas moins que le fait d’introduire une séparation légale entre activités de marché et activités de détail aurait contribué à affaiblir le système bancaire au lieu de le renforcer. C’était tout le contraire de ce qu’il fallait faire.

Miam les traders, y’a bon !

J’ajoute qu’aucun de nos partenaires n’a à strictement parler mis en œuvre le Glass Steagall Act. Aux États-Unis, la règle de Volcker se contente d’interdire certaines des activités les plus risquées. Au Royaume-Uni, la règle Vickers prévoit de cloisonner les activités de marché. En ce qui concerne l’Union européenne, le rapport Liikanen ne devrait pas non plus déboucher sur autre chose qu’un simple cloisonnement des activités au sein des groupes bancaires.

C’est vrai.

Hélas, les financiers ont donc les politiques dans la main partout dans le monde, c’est un fait.

Aucune exagération de ma part : quand de nombreux prix Nobel d’économie, les plus grands penseurs de la crise, la FMI ou le Financial Times demandent de séparer, je me demande ce qu’il peut bien passer dans le cerveau de ces politiques pour se dire « mais non, ce sont nos banquiers qui ont raison, enfin ! »…

Par ailleurs, la commission a adopté un amendement écologiste prévoyant des obligations pour les établissements de crédit, l’objectif affiché étant d’assurer la transparence des activités bancaires dans les paradis fiscaux.

Nous convenons tous dans cet hémicycle de la nécessité de lutter contre les paradis fiscaux, mais encore faut-il s’accorder sur les termes ! L’amendement en question doit faire expressément référence aux paradis fiscaux, comme le préconise un amendement du président Carrez. Sans cela, la loi porterait atteinte à la compétitivité des banques en les obligeant à rendre publiques des informations importantes sur leur activité.

Amendement utile bien que peu efficace. Mais il se trouve des élus pour plaider l’opacité dans les paradis fiscaux – chapeau, il faut pouvoir se regarder en face après…

Pour le reste, c’est juste honteux, c’est une reprise intégrale des arguments de la Fédération bancaire française. Mais où sont les vrais libéraux ou les gaullistes ?

M. Nicolas Sansu. PC Monsieur Lamour, je voudrais revenir sur quelques contrevérités et quelques affirmations contenues dans votre propos.

Vous dites que la séparation serait dangereuse, que les banques universelles seraient moins vulnérables. Je veux quand même vous rappeler que les plus grandes pertes entre 2008 et 2011, c’est Fortis, 28 milliards, Royal Bank of Scotland, 27 milliards, c’est aussi Dexia ne l’oublions pas : 80 % des pertes entre 2008 et 2011 ont été le fait de banques universelles. Elles n’ont pas tous les défauts, mais elles n’ont pas non plus toutes les vertus.

Une étude qui vient de paraître, du Volatility Institute couvé par la Stern School of Business, l’école de commerce de l’université de New York, explique que le plus gros risque systémique en Europe provient aujourd’hui du Crédit agricole. Que diriez-vous si rien n’était fait pour contrer ce risque systémique ?

S’agissant des paradis fiscaux, vous nous expliquez, monsieur Lamour, au nom du groupe UMP, qu’il faudrait que les banques puissent toujours s’y nourrir, sinon leur compétitivité serait mise en péril. J’ai l’impression d’entendre Armstrong dire qu’il fallait se doper pour gagner le Tour de France. Je suis désolé, à un moment, il faut arrêter ces choses-là ! (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

Fort juste…

M. Jérôme Chartier. UMP Bref, dans toutes les solutions que vous proposez, dans toutes les pistes sur lesquelles vous vous engagez, l’une est relativement paradoxale. Je pense en particulier aux hedge funds,auxquels je faisais référence tout à l’heure. Certes, vous les fustigez, vous les considérez tous comme responsables de tous nos maux… Disons-le : ce sont eux les spéculateurs… Chers collègues, je poserai une question : qui aujourd’hui détient l’essentiel de la dette française ? Ce sont eux, c’est Pimco…

Euh, non, ce sont des assureurs et des fonds de pension – il ne faut pas raconter n’importe quoi… Le jour où ce sera des hedge funds, on s’en rendra compte – les taux d’intérêt seront alors à plus de 15 %…

M. Charles de Courson. UDI En outre, il faut bien reconnaître que vous n’avez pas mené de réelle concertation, même avec votre principal partenaire, l’Allemagne, qui travaille en ce moment même sur un projet de loi que vous dites quasiment identique au nôtre. Ce n’est pas tout à fait exact, ne serait-ce que, par exemple, à propos du seuil de cantonnement puisque ces seuils, en Allemagne, sont fixés par le texte, alors que, par le biais d’un amendement, il est prévu dans le présent projet que c’est vous-même, monsieur le ministre, qui déciderez de basculer ou non les activités de marché dans la structure de cantonnement.

Le second reproche que le groupe UDI adresse à ce texte, c’est qu’au fond il ne sert pas à grand-chose. Il est tout d’abord contraire au programme du parti socialiste. M. Muet, hélas, n’est pas là.

M. Razzy Hammadi. Hélas !

M. Charles de Courson. Je vous rappelle que le programme du parti socialiste précisait : « Il faut revenir à une stricte distinction des métiers bancaires et séparer activités de dépôt et activités financières. Les banques traditionnelles ne doivent plus prêter l’argent des épargnants et des clients aux banques d’affaires. » C’était clair, c’était la vieille idée rooseveltienne.

M. Pierre Lellouche. C’était la bonne idée !

Comme d’habitude, Charles de Courson a finement analysé la situation.

Et oui, les conservateurs allemands font une loi bancaire un peu plus stricte que la nôtre…

M. Lellouche semble avoir bien compris le sujet…

M. Charles de Courson. Le groupe UDI est néanmoins tout à fait d’accord pour limiter les risques. À ce titre, il est particulièrement regrettable que l’étude d’impact soit muette sur un point essentiel : l’évaluation précise du volume d’activité des banques concernées par le cantonnement aux termes du texte gouvernemental initial. Il est étonnant qu’on ne réponde pas à une question toute simple : que représente l’activité des quatre banques systémiques françaises, en pourcentage, dans la structure de cantonnement ? Nous avons obtenu une réponse de la Société générale qui situe ce taux entre 1,5 et 2,5 %. Le Crédit agricole n’a pas démenti, n’a pas dit grand-chose d’autre.

Tout cela reste bien flou, monsieur le ministre, et je trouve étonnant que même lorsque nous avons reçu le gouverneur de la Banque de France, on n’ait pas pu nous répondre. Ces statistiques, pourtant, existent. Il ne doit tout de même pas être compliqué, pour quatre banques, de nous donner un ordre de grandeur.

Bien soulevé, mais non, c’est impossible, car c’est du non-sens que de filialiser le trading pour compte propre, par nature interne… Nos banques rachitiques ne vont pas transférer des fonds propres dans une filiale de spéculation, elles vont l’arrêter (ou le camoufler, en fait).

M. Thierry Robert. PRG Toutefois, avec quatre banques systémiques mondiales, la France se doit d’être ambitieuse. […] Pour diverses raisons, le modèle de la stricte séparation, que les États-Unis ont longtemps pratiquée, n’a pas été retenu. On lui a préféré une séparation entre activités utiles à l’économie et activités spéculatives. Soit, mais, dans ce cas, ne serait-il pas souhaitable d’intégrer dans les filiales les activités de marché qui, malgré leurs bienfaits pour l’économie, peuvent aussi être utiles à la spéculation ?

Des amendements déposés par les députés de notre groupe vont dans ce sens : l’un d’eux vise à cantonner la « tenue de marché » dans les filiales.

Enfin, il est absolument nécessaire d’affirmer que les banques qui ne respecteront pas la séparation se verront sanctionnées par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, l’ACPR.

Une fois cette séparation réalisée, il aurait été décevant que le projet de loi ne s’attaque pas à l’une des causes des déséquilibres financiers mondiaux, les paradis fiscaux.

Il a bien compris lui…

M. Éric Alauzet. Ecolo Alors que la séparation apparaissait comme la solution la plus naturelle, alors qu’elle venait spontanément à l’esprit et semblait à la fois plus évidente et plus efficace, puisant ses références dans le Glass Steagall Act du début du siècle précédent, c’est la filialisation qui a été retenue. Même si la séparation ne peut constituer l’alpha et l’oméga de la sécurisation financière, un doute subsiste et il faut continuer d’y réfléchir.

La seconde question porte sur le périmètre du cantonnement et sur la nature des activités filialisées. En l’état, les activités réalisées pour compte propre constituent l’essentiel de ce cantonnement. On a largement commenté le fait que ces opérations ne représenteraient qu’1 % de l’ensemble des activités des banques, mais c’est oublier que ces activités peuvent représenter 15 à 25 % de l’ensemble des activités. En réalité, rien ne nous met à l’abri d’une rechute. De plus, les activités pour compte propre peuvent représenter un risque qui dépasse largement leur importance relative. […]

Vous nous avez expliqué, monsieur le ministre, que la maison mère ne pourrait pas être mise en danger par une éventuelle faillite de sa filiale : ce point mérite d’être approfondi. Nous devons renforcer cette garantie, en mettant à contribution, le cas échéant, les créanciers seniors. Il s’agit de bien s’assurer que ni l’épargnant, ni le contribuable ne seront sollicités. Électrifier les barbelés et mieux contrôler les mouvements de fonds éventuels entre la banque de dépôt et sa filiale, tel est notre objectif.

Très bien…

M. Nicolas Sansu. Monsieur le président, monsieur le ministre, mesdames les rapporteurs, chers collègues, de la même façon que la crise de 1929 avait donné naissance aux États-Unis à la loi bancaire de 1933, défendue par Glass et Steagall, la crise de 2008 a mis en évidence l’importance des dégâts occasionnés par les activités spéculatives des banques et remis au goût du jour les enjeux de stabilité financière, après deux à trois décennies pendant lesquelles l’unique maître mot fut la dérégulation.

Le mouvement de dérégulation fut en France à l’origine de la loi bancaire de 1984, l’une des premières à mettre fin au régime de stricte séparation qui avait été la règle pendant près de quarante ans.

M. Pascal Cherki. Eh oui, malheureusement !

M. Nicolas Sansu. PC En supprimant la distinction entre banques de dépôts et de crédit, d’une part, et banques d’investissement de l’autre, cette loi bancaire de 1984 a donné naissance au milieu des années quatre-vingt-dix au modèle de « banque universelle » dont on nous vante aujourd’hui abondamment les mérites. […]

Le corollaire de la dérégulation a été une frénésie de produits financiers dont l’utilité pour le financement de l’économie réelle est aujourd’hui largement remise en cause, avec des montants consolidés de produits dérivés équivalant à douze fois le produit intérieur brut mondial et atteignant plus de 700 000 milliards de dollars.

Au-delà du danger, de la pression créée sur le financement maîtrisé de l’économie, les excès, les dérives, les affaires – dont certaines emblématiques – touchent au cœur même du pacte démocratique et social de notre pays et de l’Europe.

Que nos concitoyens jugent sévèrement les activités spéculatives ou les pratiques inadmissibles d’optimisation fiscale des banques est une chose, mais que le pouvoir politique ne soit pas à la hauteur pour remettre de l’ordre, ce serait dangereux pour la démocratie. […]

Monsieur le ministre, pour notre part, députés du Front de gauche, nous rejoignons les propositions des ONG comme Finance Watch ou de nombreuses personnalités et universitaires qui, à l’instar du prix Nobel Joseph Stiglitz, préconisent une séparation claire et effective entre banques commerciales et banques de marché. […]

Le texte adopté par la commission des finances confie au ministre chargé de l’économie le soin de fixer, s’il le souhaite, un seuil au-delà duquel les activités d’un établissement de crédit relatives à la tenue de marché devront être filialisées. Cette solution nous laisse dubitatifs, car elle présente l’inconvénient évident de confier au ministre le pouvoir d’agir, ou de s’abstenir. Il sera d’autant plus impérieux d’agir, monsieur le ministre.

Comme l’a déclaré le professeur Jean-Paul Pollin lors de son audition : « Parmi les huit banques dont la distance au défaut est la plus faible, quatre sont françaises » et si la plus grosse des banques américaines représente moins de 20 % du PIB américain, « chez nous, BNP Paribas, c’est 100 % du PIB français » et « 750 milliards d’euros de dérivés de crédits […], en déconnexion par rapport à l’économie réelle ». […]

Le trading haute fréquence est devenu l’un des symboles des excès de la finance. Par le passé, nous en avions, dans une proposition de résolution européenne commune avec Die Linke au Bundestag, réclamé l’interdiction pure et simple car ces pratiques, résultant des directives de dérégulation du marché boursier, sont porteuses d’un risque systémique avéré.

Avant les mesures de dérégulation intervenues notamment en 2006, le trading haute fréquence représentait seulement 1 % des opérations dans l’Union européenne. Il en représente aujourd’hui 37 %. C’est là une dérive dangereuse, car le trading haute fréquence n’est pas neutre. Il contribue à renforcer l’opacité des marchés, à grande échelle, et favorise les pratiques d’abus de marché et de manipulation des carnets d’ordres. […]

De la même façon, nous souhaiterions un engagement ferme du Gouvernement dans la lutte contre la spéculation sur les matières premières agricoles.

Ces dernières années, les investisseurs financiers ont accouru sur ce marché alors que d’autres déclinaient. L’argent investi dans les indices de matières premières agricoles a gonflé de 15 milliards de dollars en 2003 à 200 milliards de dollars en 2008. Et seuls 2 % des contrats à terme portant sur ces matières premières aboutissent désormais effectivement à la livraison d’une marchandise. […]

Nous regrettons que les banques n’aient pas à publier ni leur bénéfice net, ni le montant des impôts dont elles s’acquittent dans chaque pays, mais cet amendement marque tout de même un pas important vers une plus grande transparence du secteur bancaire. […]

Nous nous interrogeons sur le fait que le gouverneur de la Banque de France et le directeur du Trésor disposent du pouvoir exorbitant de décider seuls comment et par qui une banque défaillante sera renflouée.

Sachant que les actifs des quatre premières banques françaises représentent trois fois le PIB de notre pays, d’une part, et que la Banque de France est le principal créancier des banques privées d’autre part, on peut légitimement craindre que le contribuable ne soit au bout du compte sollicité, ce qui serait manifestement contraire à l’objectif consensuel annoncé.

Très bien…

M. Laurent Baumel. Monsieur le ministre, la loi bancaire que vous soumettez à la discussion de notre assemblée restera, à n’en pas douter, une des réformes majeure de l’actuel quinquennat. […]

Réforme majeure du quinquennat, cette loi bancaire l’est encore parce qu’elle illustre au plus haut point l’inspiration réformiste de votre Gouvernement, avec les équilibres qu’elle suppose.

La gauche réformiste que vous incarnez assume le fait d’inscrire son action dans le système de l’économie de marché, dont elle pointe les nombreux défauts, mais à laquelle elle reconnaît aussi une efficacité pour favoriser la création de richesses et satisfaire les besoins.

La gauche réformiste que vous incarnez assume la nécessité, dans les réformes qu’elle mène, de considérer l’impact de ses décisions sur les conditions de viabilité des activités économiques.

Dans l’affaire qui nous occupe ce soir, il est normal que le Gouvernement ait eu le souci de ne pas choisir des options de séparation qui auraient pu dissuader les banques françaises de poursuivre certaines activités pourtant utiles à notre économie.

Bon, j’arrête là pour lui, du coup – après ce beau moment de gauche ultralibérale.

M. Laurent Baumel. Monsieur le ministre, pour l’examen de ce projet de loi bancaire, nous ne sommes ni des godillots, ni des rebelles, mais des parlementaires. […]

Je conclus mon intervention en rappelant les propos du fondateur de la dynastie des Rothschild. Il disait : « Permettez-moi d’émettre et de contrôler les ressources monétaires d’un pays, et je me moque de celui qui écrit ses lois. » Ce défi lancé par l’un des banquiers les plus célèbres de l’histoire a traversé deux siècles, et arrive jusqu’à nous. Grâce à votre loi et aux amendements que vous avez acceptés, monsieur le ministre, nous nous donnons, ici en France, quelques raisons sérieuses d’espérer le relever. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Oups non, il ne fallait pas le louper celui-là…

M. Éric Woerth. UMP Le modèle de banque universelle est-il le bon ? Nous pensons que oui, et vous pensez aujourd’hui la même chose, puisque vous ne remettez pas en cause le modèle français. Cela pourrait nous amener à croire que ce texte va dans le bon sens. Les banques françaises n’ont pas été à l’origine de la crise ; elles ont bien évidemment leur part d’ombre, comme tous les établissements financiers mais les banques systémiques françaises n’ont pas failli et, surtout, le contribuable français n’a pas été mis à contribution. Il ne sert donc à rien de punir les banques françaises en essayant de séparer leurs activités de façon arbitraire. D’ailleurs, si votre loi répond un peu aux enseignements du passé, je ne crois pas qu’elle puisse empêcher quoi que ce soit lors des crises financières à venir.

À droite comme à gauche, notre priorité commune n’est pas d’affaiblir la finance française ou de renforcer la finance anglo-saxonne. J’imagine, monsieur le ministre, que vous ne le souhaitez pas ! Vu le calendrier de ce texte, prenez garde à ne pas donner les clés de l’économie de marché – et de l’économie tout court – à la City et à Wall Street !

Copier-coller du discours FBF de nouveau. Je suis assez triste de ce naufrage moral de la droite, qui vaut mieux que ça… En tout cas, on a bien compris que la priorité, ce n’est pas de protéger notre épargne ou le financement de l’Etat.

M. Éric Woerth. Nous avons probablement combattu les paradis fiscaux plus que tous les autres. Vous souhaitez le faire, et c’est tant mieux : nous partageons votre objectif, et nous avons d’ailleurs mené ce combat. Faut-il pour autant, comme le propose le groupe écologiste, donner à l’ensemble des acteurs de la finance mondiale toute une série d’informations sur les banques françaises ?

ARF ! Il faut lire un rapport annuel de banque pour voir tout ce qu’elles donnent à leurs concurrentes… BNP Paribas par exemple…

Mme Eva Sas Ecolé. Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la rapporteure, chers collègues, nombreux sont ceux qui l’ont dit à cette tribune : la crise financière de 2008 a révélé au grand jour les prises de risque inconsidérées du monde bancaire. Contrôles internes insuffisants, titrisation des crédits sous forme de produits complexes favorisant la propagation des crises, confiance disproportionnée accordée à des modèles mathématiques défaillants : ce sont les dessous d’un « capitalisme de casino », comme disait John Monks, que nous avons découverts.

Selon un récent sondage, 71 % des Français estiment que les banquiers n’ont pas tiré les leçons de la crise, et 84 % d’entre eux seraient favorables à une séparation réelle entre les activités de détail et les activités de marché des banques.

Dès lors, il nous revient d’accomplir la mission que les citoyens nous ont confiée : prévenir une nouvelle crise financière et remettre la finance au service de l’économie. À raison, les Français n’accepteront pas une seconde fois d’accorder aux banques défaillantes, comme en 2008, 100 milliards d’euros de prêts et d’apports en fonds propres.

M. Guillaume Larrivé. Vous ne parlez pas des intérêts que ces prêts ont rapportés à l’État !

Le grand professionnel, ravi d’avoir gagné 3 fifrelins durant la crise, car tout ne s’est pas écroulé, est de l’UMP, énarque.

Mme Eva Sas. Vous nous direz que les excès sont derrière nous. En réponse, je vous rappelle simplement que, sur les 8 000 milliards d’euros de bilans cumulés des banques françaises, seuls 22 % sont consacrés à l’économie réelle sous forme de prêts aux entreprises ou aux ménages. Le défi est donc, bien au contraire, encore devant nous. […]

Concernant la séparation des activités spéculatives, nous avons été, comme d’autres, inquiets d’entendre Frédéric Oudéa admettre que les activités filialisées ne représenteraient qu’entre 0,75 % et 1,5 % des activités globales de son groupe bancaire. Des améliorations ont été apportées en commission, d’abord par Laurent Baumel s’agissant de la définition des activités de tenue de marché, et ensuite par Karine Berger pour ouvrir la faculté, mais aussi – je le disais en commission – la responsabilité pour le ministre de l’économie de cantonner un pourcentage de la tenue de marché afin de prévenir une nouvelle crise bancaire. Ces deux avancées doivent être saluées à leur juste mesure. Il reste à aller plus loin ensemble, notamment au sujet des prêts aux hedge funds, ou en vue d’une véritable séparation qui nous aurait paru préférable à une simple filialisation. […]

Les groupes bancaires – relayés par le groupe UMP à cette tribune – restent hostiles à ce reporting. Et pour cause : les banques françaises possèdent au total 150 filiales de premier rang dans les paradis fiscaux.

Elles objectent que cela risquerait d’attirer d’autres banques sur ces marchés rentables. Est-il crédible d’avancer qu’un concurrent puisse découvrir grâce à un tel rapport que telle ou telle implantation est profitable ? En fait, nous n’avons, à ce jour, entendu aucun argument sérieux contre l’extension du reporting. La BNP elle-même publie le bénéfice net de ses filiales étrangères. Il nous semble dès lors possible de continuer à travailler ensemble dans ce sens pour établir une véritable transparence sur l’activité des banques.

M. Pascal Cherki. Bravo.

Bravo, en effet.

Mme Arlette Grosskost. UMP Lors de son discours au Bourget, il y a un an, François Hollande désignait le monde de la finance comme son « adversaire ». Il rappelait que ce dernier, qui n’a ni visage ni parti et qui ne sera jamais élu, cependant gouverne. […] Preuve en est que ce discours n’était qu’une belle occasion de faire un appel du pied à une certaine gauche…Mais une fois encore, pour cet électorat, il ne sera que désillusion.

Après avoir douté de l’ampleur de la dégradation de la situation économique et annoncé qu’il détenait la solution pour en sortir, Monsieur Hollande, une fois en responsabilité, découvre avec stupéfaction que la France vit une crise exceptionnelle et longue, que l’endettement public accumulé est plus que problématique et que la compétitivité est menacée.

Le Gouvernement actuel et les parlementaires de la majorité s’aperçoivent alors que la finance n’est pas un ennemi, mais bel et bien un partenaire avec lequel il faudra composer pour affronter la crise. Nous pouvons au moins nous satisfaire de ce constat tardif !

Depuis, on nous a remis un texte qui est un symbole du décalage entre la parole et les actes, car seul le premier article traite vraiment de la question de la séparation des métiers. D’une façon générale, le droit de spéculer grâce aux produits dérivés sera licite dès lors que la banque universelle pourra expliquer qu’elle a trouvé en face d’elle un client, ce qui est naturellement toujours le cas.

Nul ne peut nier que les crises successives ont eu des impacts sur la société française et nous en subissons aujourd’hui les lourdes conséquences. Nul ne doute qu’il faille muscler la réforme bancaire.

Au-delà de la séparation – ce qui n’est pas remis en cause par les banques puisque le texte ne touche qu’une infime part de leurs activités – il apparaît effectivement nécessaire de remettre à plat la réglementation des marchés financiers afin d’éviter de reproduire les erreurs du passé. Or le texte ne répond pas à cette nécessité, ou alors très partiellement.

Le président de l’ACP a d’ailleurs rappelé lors de son audition que la stricte séparation entre banque de marché et banque de détail n’aidait en rien à réduire le risque, comme l’ont montré les célèbres exemples de Lehman Brothers, pure banque de marché, et Northern Rock, pure banque de détail, qui ont toutes deux fait faillite.

Des travaux plus approfondis auraient peut-être pu répondre à cette problématique, mais cette direction n’a pas été prise. Vous avez préféré naviguer à vue, avec une base proposée par le Gouvernement, arrangée en commission et moult fois amendée, ce qui a abouti à un texte éloigné du projet de loi initial.

In fine, que restera-t-il au terme de la discussion ?

Peut-on s’assurer que l’argent du contribuable sera mieux protégé avec cette réforme ? Le trading haute fréquence est-il écarté ? Qu’en est-il du phénomène du shadow banking pourtant à l’ordre du jour au niveau européen ? Les auditions en commission des finances n’ont pas dissipé les doutes et ont encore moins permis d’apporter de véritables réponses à ces questions.

Nous sommes tous d’accord : les risques que peuvent prendre les banques doivent être limités. Mais nous devons aussi inciter celles-ci à développer prioritairement les activités les plus utiles à l’économie réelle, comme les prêts de trésorerie aux PME. Il faut veiller à établir un juste équilibre. »

Pas mal… Une UMP non achetée par les banquiers à l’évidence…

M. François Baroin. Vous avez évoqué le Glass-Steagall Act, que les Américains ont mis en place dans les années 1930. Or, il est faux de dire que c’est l’ultralibéralisme de l’administration Reagan qui, dans les années 1980, y a mis un terme : c’est en réalité le scandale de Savings and Loan qui a par la suite provoqué l’abandon de ce système, apportant ainsi la démonstration éclatante qu’aucun système bancaire n’est invulnérable, pas même celui de la séparation des activités de crédits et des activités d’investissements.

Le Glass Steagall a été supprimé pour permettre la fusion de deux banques, et créer Citigroup, point barre. Les 2 banquiers qui l’ont fait abroger ont reconnu en 2012 que cela avait été une grave erreur…

La séparation ne vise nullement à rendre le système invulnérable, bien au contraire. C’est parce qu’il sait qu’il ne l’est pas qu’il vise à séparer les activités, pour qu’elles ne contaminent pas…

Il est tout d’abord inutile car, nous le savons depuis la crise – c’est une erreur d’analyse que vous faites depuis le départ –, les banques françaises universelles à dimension systémique ont très peu d’activités d’investissement : de 1 % ou 2 % à 5 % au pire. C’était vrai avant la crise, ça l’est encore plus après. Les banques françaises universelles de dimension systémique – les quatre grandes – ont déjà régulé elles-mêmes le dispositif, tirant les leçons de ce qui s’est passé ailleurs.

C’est amusant, il a presque raison, mais complètement tort. Il confond les activités pour compte propre (et oui il y en a peu), avec les activités de marché (et là, il y en a beaucoup, environ 800
Md€ sur les 2000 Md€ de BNP Paribas). Zéro pointé donc.

En outre, les banques françaises ont même remboursé l’argent que l’État leur avait prêté : cela n’a donc rien coûté au contribuable.

M. Gilles Carrez, président de la commission des finances. Cela a même rapporté 3 milliards d’euros à l’État !

M. François Baroin. Cela a même rapporté de l’argent, comme le rappelle fort opportunément le président Carrez !

Mme Karine Berger, rapporteure. À vous entendre, monsieur Baroin, heureusement qu’on a eu la crise !

Tout le monde oublie Dexia : 5 Md€ de pertes + 40 Md€ de garanties encore. + le léger impact sur l’économie réelle… Bien envoyé par Berger…

M. François Baroin. En conséquence, tirer la conclusion, pour le modèle bancaire français, qu’il faut séparer les activités de crédit et les activités d’investissement constitue une grave erreur d’analyse.

Pour vous, la seule cause de la crise, c’était Nicolas Sarkozy. Vous avez réglé ce problème par l’élection au suffrage universel du président Hollande, mais vous n’avez rien compris et rien oublié : rien oublié de vos dogmes, et rien compris à ce qui s’est passé dans le monde et qui a eu un impact sur la crise européenne.

Ce texte est par ailleurs dangereux, parce qu’il crée un doute et instille le virus de la suspicion à l’égard de la solidité de notre modèle bancaire. Nos banques n’ont pas besoin de cela, et même ne le méritent pas.

Il est ensuite dangereux en raison de la solitude de l’action française, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, qui ne laisse pas de nous préoccuper. Aucun pays aujourd’hui ne s’engage sur un texte de cette nature.

Pfiouuu…. Encore un qui n’a pas vu les résultats 2012 du Crédit Agricole… Et qui ne connait rien à l’évidence des réformes américaine, anglaise, allemande et Liikanen – toutes plus ambitieuses…

M. François Baroin. je veux dire que ce texte constitue une erreur. Il est, de plus, illusoire au regard du message que vous adressez aux Français sur le thème « il n’y aura plus de crise financière lorsque nous aurons satisfait à l’engagement de séparation des activités de crédits et d’investissement ». Aucun système bancaire n’est invulnérable, et certainement pas celui-là.

Pas faux…

M. Guillaume Larrivé. UMP Cette pétition de principe avait été redoublée d’un engagement précis, le septième, pris devant les Français : « Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives. »

Pris au pied de la lettre, cet engagement présidentiel aurait dû conduire le Gouvernement à nous présenter un véritable Glass-Steagall Act, cassant les banques françaises en deux. Mais tous les navigateurs savent qu’en mettant un coup de barre à gauche, on se dirige vers la droite. C’est ce qui vous est arrivé, monsieur le ministre de l’économie et des finances : votre projet de loi s’en est trouvé, fort heureusement, recentré. Tel qu’il a été adopté par le conseil des ministres et présenté au Parlement, ce projet de loi n’est pas la traduction législative littérale des engagements virtuels pris par le Président de la République. Le Gouvernement a commencé à atterrir dans le monde réel.

Mais – et c’est ma deuxième remarque –, les amendements que votre majorité composite vous a imposés fragilisent le projet de loi et vont affaiblir le système bancaire français. N’en déplaise aux composantes les plus à gauche de votre majorité, le modèle des banques « universelles » à la française, qui emploient quatre cent mille salariés, a fait ses preuves. Nos grandes banques, solides et peu nombreuses, d’envergure mondiale et aux activités diversifiées, ont su absorber les chocs des dernières années sans le concours de fonds publics autres que des prêts remboursés : je rappelle que, contrairement aux allégations fallacieuses de l’opposition de l’époque devenue majorité, les gouvernements de Nicolas Sarkozy n’ont jamais fait un quelconque « cadeau » aux banques, puisque les prêts consentis en 2008 ont rapporté à l’État quelque 1,3 milliard d’euros.

Rappelons que le monde réel en France de 1945 à 1995, c’était la stricte séparation… Et encore un ami de la FBF…

M. Guillaume Larrivé. Certaines de ces activités participent, qu’on le veuille ou non, à la compétitivité des banques et, par là même, à leur capacité à soutenir l’investissement et donc la création d’emplois.

C’est pas comme si ça licenciait à tours de bras dans la banque d’investissement…

M. Dominique Potier. PS Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la personne qui vous parle est un « trublion ». Un trublion qui n’a pas eu la chance dans sa vie de fréquenter les puissants ou les savants. J’ai fait peu d’études, mais j’ai toujours été un militant paysan, et c’est autour de cette militance que j’ai pu voyager dans le monde, rencontrer d’autres militants paysans. Ce dont je vais vous parler est nourri de cette expérience.

Paroles de trublion, donc : notre adversaire, c’est la misère ! Quand elle est le fruit de la désinvolture ou de la paresse, il faut la combattre par l’effort ; quand elle est le fruit d’une nature hostile, d’un corps meurtri ou d’un esprit chagrin, notre combat s’appelle fraternité. Mais lorsque que la misère est la conséquence d’un désordre structurel, c’est la révolte qui nous guide : la misère crie justice !

Les paradis fiscaux sont le creuset de l’évasion fiscale, de la concurrence faussée, du blanchiment, de la corruption et des spéculations folles. Ils minent l’économie réelle, celle qui nourrit et soigne le monde, donne du travail, celle qui demain devra investir dans la transition énergétique. Ils sont un scandale pour l’éthique républicaine, un gouffre pour les comptes publics, un enfer pour les populations les plus fragiles de la planète – j’en ai été témoin.

Le jeu est truqué, et ce sont désormais 50 % des échanges mondiaux qui transitent par la finance offshore en des contrées qui ne pèsent que 3 % du produit mondial brut. Un jeu de cache-cache géant auquel s’adonnent les douze premières compagnies financières européennes, avec un quart de leurs filiales – cinq cent quarante-sept sont « françaises » : c’est 10 % de plus qu’en 2010. Elles tirent parti du désordre du monde et l’accentuent en s’affranchissant des règles élémentaires du juste échange : le respect du producteur et le respect de l’impôt.

Oui, le jeu est truqué, et aucun langage techno ou abscons ne peut dissimuler la triste évidence, et le ressort primitif qu’est l’appât du gain. La modernité a simplement donné à l’effet papillon la vitesse du trading haute fréquence.

Ce libéralisme fou, sans foi ni loi, est une forme de barbarie, car l’opacité de certains eldorados fait courir à nos établissements bancaires un risque majeur : franchir la frontière fragile qui les sépare de l’argent criminel, celui de la drogue et du terrorisme.

L’évasion fiscale, c’est au bas mot 50 milliards d’euros pour la France, soit peu ou prou le budget de l’éducation nationale et assez, partout ailleurs, pour vaincre la faim.

Alors oui, bien sûr, il faut lutter contre l’ordinaire : fraudes fiscales, sociales et autres tricheries malheureusement banales. Mais le respect de nos principes, comme le souci de l’efficacité, exige pour le moins que la grande fraude soit combattue avec la même énergie, pour la santé de nos économies et le sens civique, autrement dit pour le moral de nos concitoyens.

Notre vie publique, son commun comme son esprit, est comme un tonneau qui perdrait son eau par de multiples trous. Tous doivent être colmatés… mais la sagesse ne commande-t-elle de commencer par ceux qui sont les plus gros et les plus bas ?

Combien de déclarations enflammées depuis vingt ans ? Combien de résolutions internationales et de projets de loi inaboutis ? Souvenons-nous des grandes voix qui se sont exprimées ici même et de l’espérance que suscita la promesse de celui qui est devenu notre Président. La sincérité n’est pas en cause, mais chaque fois on hésite, on tergiverse, jusqu’à dresser une liste des États et territoires non coopératifs qui ne touche aujourd’hui que 0,1 % de la cible…

Toutes mesures gardées, j’imagine sans peine que le même dilemme a saisi les pionniers de l’abolition de l’esclavage au xixe siècle. Il s’agissait de rompre avec un système économique bien établi : commerce triangulaire, maîtrise des coûts de production, risque de concurrence de nouveaux pays producteurs de coton et puis, à coup sûr, un sacré handicap pour le premier pays qui désarmerait unilatéralement. Ces arguments savants des notables et des puissants, leur « réalisme » n’ont pas tenu face à l’humble et irréductible vérité de la dignité humaine. Il y a des choses qui ont un prix et d’autres qui n’en ont pas ! […]

Premier pas : au législateur, a minima, de mettre, dès à présent, en lumière les trous noirs de la finance. Deuxième pas : aux citoyens ainsi éclairés de choisir leur modèle de développement, en séparant le bon grain de l’ivraie. Ces pas franchis, le temps viendra de l’interdit en France, en Europe et dans le monde.

Si nous voulons vraiment réformer les paradis fiscaux, il faut franchir aujourd’hui un vrai pas, avec des critères de transparence pertinents et en identifiant les pratiques spéculatives sur les matières agricoles et alimentaires, parce que celles-ci sont un des biens communs les plus précieux pour la génération à venir. Le temps est venu. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et GDR.)

Joli…

M. Pierre Lellouche. Nous venons d’entendre les propos émouvants de M. Potier qui se présentait comme un trublion. Souffrez que je me présente comme un homme libre, de tradition gaulliste, un peu professeur, comme M. Muet, et riche d’une longue expérience internationale. Ma contribution sera peut-être un peu différente de ce que vous avez entendu dans les rangs de l’UMP mais connaissant votre ouverture d’esprit, monsieur le ministre, elle éclairera peut-être aussi les débats.

Je partirai moi aussi des propos, pour le coup historiques, que M. Hollande tint le 22 janvier 2012, et en particulier de cette fameuse envolée sur l’adversaire sans nom, sans visage, sans parti, qui ne présentera jamais sa candidature aux élections mais qui, pourtant, gouverne. Il poursuivait en déclarant : « Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives. Aucune banque française ne pourra avoir de présence dans les paradis fiscaux. Les produits financiers toxiques, c’est-à-dire sans lien avec les nécessités de l’économie réelle, seront purement et simplement interdits. Les stocks options seront supprimés. Et les bonus encadrés ».

Quand on relit, monsieur le ministre, les propos du candidat Hollande, sur le refus de l’ « austérité imposée par l’Europe », le refus du Traité de stabilité financière européen qu’il entendait « renégocier », sa promesse solennelle de forcer l’Europe à adopter un plan de relance ambitieux par l’augmentation des dépenses publiques, quand on relit tout cela, et que l’on fait les comptes un an plus tard, l’on a envie de dire : « le changement c’est vraiment maintenant » ! Car qu’avez-vous fait en effet ?

Tout d’abord, le Traité européen de stabilité financière, vous l’avez ratifié, à la virgule près, grâce à notre aide.

Les fameux eurobonds brandis tout au long de la campagne se sont évaporés, tout comme votre fameux plan de relance de 120 milliards d’euros annoncé à grand renfort de publicité.

Et c’est le président François Hollande lui-même qui a dû ce week-end concéder publiquement une défaite française sans précédent à Bruxelles face au couple Cameron-Merkel, puisque jamais aucun budget européen n’avait connu jusqu’ici une baisse de 50 milliards d’euros, qui frappe précisément tous les secteurs de la relance : la recherche, les transports, l’énergie, l’espace…

Quant à cet adversaire désigné qu’était la finance, votre texte offre là aussi l’exemple d’une magnifique reculade devant la « finance triomphante » qui, si elle est trop habile pour se réjouir publiquement aujourd’hui, doit se dire en aparté que comme d’habitude, et je l’ai entendu, on ne gagne jamais autant d’argent, quand on est banquier ou spéculateur, que lorsque la gauche est au pouvoir.

M. Hollande avait promis de séparer strictement les activités de dépôt des activités de banque d’affaires et de spéculation qui y sont liées, et voici que votre montagne accouche d’une toute petite souris.

Vous-même, monsieur le ministre, vous vous présentez dans les colonnes d’un journal du soir daté d’hier en avocat zélé et défenseur de la banque française et de ses 400 000 emplois. Je vous cite : « Si j’avais été convaincu qu’il fallait un Glass-Steagall Act français, je l’aurais fait ». Mais vous ajoutez de façon surprenante et au mépris des faits : « La crise l’a démontré, la séparation n’est pas une garantie contre une intervention de l’État auprès des banques ». Et de conclure : « Aucune formation politique, aucun syndicat ne la voulait. J’assume ce choix ».

Vous ajoutez en reprenant l’argumentaire des milieux bancaires français : « Nous avons un modèle bancaire qui combine banque de dépôt et banque d’investissement, qui a mieux résisté que d’autres. Pourquoi l’affaiblir en créant des banques de dépôt privées d’accès aux financements de marchés, et des banques d’affaires moins compétitives, de taille réduite ? »

Je vais vous faire une confidence, monsieur le ministre : lorsque j’étais à Bercy, au milieu de cette crise, à un poste certes moins éminent que le vôtre, j’avais proposé au Gouvernement et au Président de la République de l’époque d’introduire dans notre droit une loi Glass-Steagall à la française. Immédiatement, je me suis vu opposer par les milieux concernés l’argumentaire que vous développez aujourd’hui.

Et l’argument est, en effet, en partie fondé : oui, les banques françaises ont mieux résisté que les autres. Mais elles n’en ont pas moins bénéficié d’une injection massive de plus de 26 milliards d’euros d’argent public au plus fort de la crise, précisément parce que le risque systémique était là, chez nous aussi, et que le président Sarkozy n’avait qu’une idée : stopper la contagion et sauver les épargnants français.

Oui, ces banques existent au premier rang à l’international parce qu’elles mêlent les deux métiers et qu’une séparation absolue renforcerait sans doute les banques d’affaires américaines, alors même que ni les États-Unis sous Obama avec la loi Dodd-Franck, ni les Allemands n’ont procédé à pareille réforme.

Mais oui également, et c’est sur ce point que je ne partage pas votre avis, ni celui d’un certain nombre de mes éminents collègues de l’UMP, seule la séparation totale entre les activités de dépôt et les activités de marché, par essence spéculatives, est susceptible de protéger la collectivité et l’économie française du risque systémique qu’engendrent les pratiques actuelles de la finance internationale. Sans cette séparation, c’est le contribuable qui, en définitive, vient au secours des banques, selon la formule des Américains : « Main Street vient au secours de Wall Street ». C’est parce que ce système tend à privatiser les profits et à nationaliser les pertes que Roosevelt avait fait adopter la loi Glass-Steagall en 1933, qui devait ensuite être annulée sous Ronald Reagan.

Puisque le temps me manque, je dirai juste que, après avoir étudié dans le détail votre projet, monsieur le ministre, et sans a priori idéologique, qu’il ne change fondamentalement rien à la maladie du capitalisme-casino…ni en termes nationaux ni en termes internationaux. J’en veux pour preuve d’ailleurs des réflexions de personnalités comme MM. Volcker, Liikanen ou Vickers.

Chapeau ! Je savais bien qu’on le trouverait l’orateur UMP honnête ! 🙂

Pour mémoire, vous pouvez écrire à ces députés via ce site. N’hésitez pas…

À suivre…

87 réactions et commentaires

  • Incognitototo // 17.02.2013 à 03h31

    Hum… c’est plié, Olivier… Ils ne reviendront pas sur ce que ce gouvernement a déjà décidé… C’est ça, la « démocratie participative »…

    Je ne sais même plus ce qu’il faut inventer comme forme de lutte pour que ça change vraiment… Si encore, on représentait quelque chose, on pourrait organiser un boycott des banques non éthiques… Mais les Français s’en foutent…

    La pétition des opposants au mariage pour tous a recueilli plus de 700 000 signatures (tandis que la nôtre plafonne à 36 000), et je suis toujours aussi atterré par les sujets qui mobilisent les citoyens… Ils veulent contrôler ce qui se passe dans le lit de leurs voisins, mais ils se foutent bien de devoir payer pour l’avidité des puissants, et que leurs banques aient le pouvoir de les ruiner ou de les mettre au chômage d’un claquement de doigts… Affligeant…

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    • Yann // 17.02.2013 à 08h41

      Une démocratie fonctionne lorsque ses acteurs sont informés, or nous sommes dans la désinformation tous azimuts… et cela n’est pas prêt de changer malheureusement.

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    • Surya // 17.02.2013 à 09h17

      La plupart des gens n’ont même pas entendu parler de cette réforme, pourquoi se mobiliseraient-ils ?

      À part les échos / la tribune et un peu bfm business personne n’en parle de manière récurrente.

      Dans les mass médias au mieux il y a eu un sujet de 2 minutes au fin fond du 20 heures sur France 2 le 19 décembre. Le mariage pour tous ça a fait l’ouverture de tous les JTs pendant des semaines; faut pas chercher plus loin.

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      • BIGGLOP // 17.02.2013 à 13h14

        Merci Olivier pour ce superbe florilège du meilleur et surtout du pire.

        Le 19 février, Hollande va faire une visite de courtoisie aux grecs, ils seront ravis d’apprendre qu’ils se seront serré « la ceinture » pour rien.

        Sur les frais bancaires, Mr Chifflet (FBF) fait du chantage à l’emploi.
        http://www.lepoint.fr/politique/loi-bancaire-attention-a-l-emploi-ecrivent-les-banques-au-gouvernement-16-02-2013-1628186_20.php

        Il nous reste la désobéissance civile en « pourrissant » la vie des parlementaires, membres du gouvernement qui l’auront ratifié en utilisant une ADM (arme de destruction massive)
        http://www.newropeans-magazine.org/content/view/12942/371/lang,english/

        Le yaourt à la grecque
        http://zebuzzeo.blogspot.fr/2012/01/une-depute-en-grece-attaque-dans-un.html

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      • Incognitototo // 17.02.2013 à 13h46

        @Surya,

        Oui, bien évidemment, c’est un élément d’explication… cependant, je pense aussi que les « experts » ont bien réussi leur coup… ça fait 40 ans qu’on explique aux citoyens qu’ils sont trop cons pour savoir par eux-mêmes ce qui est bon pour eux… et ça a tellement bien fonctionné que je suis resté scotché, quand j’ai retrouvé cette « évidence » dans la bouche de vieux militants, peu suspects de collusion avec les banques…
        Quand je leur ai parlé du problème, systématiquement, je me suis vu opposé un « c’est trop compliqué ou trop technique »… C’est comme si, on leur demandait de prendre position sur une thérapeutique contre les cancers à petites cellules, ça les dépasse et ils sont trop contents de ne pas avoir d’efforts à faire en déléguant leur responsabilité…

        Alors, comment faire ?

        Je pense qu’on aurait dû faire campagne sur la séparation des activités bancaires ET « la fin des pratiques bancaires dans les paradis fiscaux », ça, les citoyens l’auraient peut-être mieux compris… et les journaux auraient pu faire leurs gros titres sur le scandale des 451 filiales de nos 4 banques systémiques dans des paradis fiscaux opaques.

        N’oublions que les 60 % de personnes qui ont appuyé sur le bouton mortel à l’époque de l’expérience de Milgram, sont passés, aujourd’hui à 80 % dans celui-du « Jeu de la mort »… Tous nos systèmes sociétaux tendent de plus en plus à faire des populations de « bons petits soldats » privés de libre arbitre, auxquels on demande de ne pas se poser de question, puisque d’autres savent pour eux… Comme, ça devient de pire en pire, il faut s’adapter et utiliser les armes médiatiques à notre disposition…

        On le sait bien : « Chercher à comprendre, c’est commencer à désobéir. » (Jean-Michel Wyl) ; mais quand l’accès à la compréhension est bloqué, il faut trouver autre chose, et tant pis si on est obligé pour y arriver, d’écorner l’éthique…

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        • chris06 // 17.02.2013 à 14h31

          « Comme, ça devient de pire en pire »
          c’est vrai que c’était tellement mieux avant, l’information était beaucoup plus véridique et dénuée de propagande, les grands médias moins sous la coupe du pouvoir, les gens étaient moins crédules et se posaient plus de questions qu’aujourd’hui, ah oui, vraiment, depuis qu’on a internet ça devient de pire en pire!

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          • Incognitototo // 17.02.2013 à 14h47

            @ Chris06,

            Qui a dit ce que tu dis ??? Passer de 60 % de comportements moutonniers à 80 %, oui, je te le confirme, c’est de pire en pire… Pour les causes possibles et le reste, je n’en ai rien dit, donc je ne comprends pas sur quoi tu m’interpelles…

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          • chris06 // 17.02.2013 à 14h57

            « Passer de 60 % de comportements moutonniers à 80 %, oui, je te le confirme, c’est de pire en pire »

            à quoi vois tu que ça devient de pire en pire, que les gens ont des comportements de plus en plus moutonniers?

            L’expérience de Milgram a t’elle été réalisé dans les mêmes conditions aujourd’hui que par le passé?

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          • Incognitototo // 17.02.2013 à 15h09

            Bé, renseigne-toi, c’est fort édifiant et flippant ( http://www.youtube.com/watch?v=pau7aDYrxFw )… dans la deuxième expérience le protocole a été suivi en tout point par rapport à celle de Milgram… La seule chose qui a été modifiée est que « l’autorité scientifique » a été remplacée par « l’autorité médiatique »…
            Personnellement, je ne vois rien (j’ai pas assez d’imagination pour ça), je me contente de constater ce que des protocoles expérimentaux étayés ont révélé.

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          • chris06 // 17.02.2013 à 15h23

            @Incognitoto,

            ce n’est pas très scientifique comme démonstration! Pour pouvoir affirmer qu’il y a eu une évolution telle que celle que tu décrit il aurait fallu pouvoir reproduire la même expérience et mesurer l’évolution des résultats au fil du temps, or ce n’est absolument pas le cas.

            A mon avis, dire que ça devient de pire en pire, que les gens sont de plus en plus de « bons petits soldats », c’est une contre-vérité. A mon avis, c’est plutôt le contraire qui est en train de se produire, il devient de plus en plus difficile de mener les gens dans une direction donnée car on peut lire tout et son contraire, on le voit tout les jours sur de multiples sujets sociétaux, que cela soit le réchauffement climatique ou un autre exemple.

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          • Incognitototo // 17.02.2013 à 15h49

            Bah, tout est toujours contestable, n’est-ce pas ? 😉 … Cependant, je ne pense pas faire partie de la catégorie des gens qui pense à partir d’un seul fait…

            Si, je constate que c’est de pire en pire, par rapport au comportement moutonnier , c’est qu’il y a également d’autres études, notamment du Collège de France, qui disent en substance que depuis 50 ans :
            – la prévalence des structures borderline et/ou psychotiques est en augmentation plus que significative ;
            – il y a de plus en plus de gens qui croient que ce qu’ils voient à la télé est vrai ;
            – l’uniformisation du discours médiatique de fond n’est pas un mythe, malgré son apparente diversité…

            Sans oublier que Marine Le Pen et autres extrémistes engrangent de plus en plus d’adeptes…

            Bref, un certain nombre de faits convergents qui me font penser que nous sommes (à nouveau) murs pour un « sauveur » qui nous conduira à un nouveau carnage…

            Au fait, Kerviel et tant d’autres n’étaient pas, et ne sont toujours pas, de bons petits soldats ?

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          • chris06 // 17.02.2013 à 15h59

            « c’est qu’il y a également d’autres études, notamment du Collège de France, qui disent en substance que depuis 50 ans »

            de quelle étude parles tu? J’aimerais bien pouvoir vérifier que les conclusions que tu en tire sont bien celles que tu énonce ici… notamment:

            « il y a de plus en plus de gens qui croient que ce qu’ils voient à la télé est vrai »

            il y a 50 ans, combien de temps les gens passaient devant leur télé, comparé à aujourd’hui?

            Pas très scientifique tout ça…

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          • Incognitototo // 17.02.2013 à 16h14

            Écoute, cherche un peu par toi-même… le site du Collège de France et Google sont à ta disposition…

            Ton scepticisme chronique devient pénible… moi-même qui doute de tout, je n’en fais pas pour autant une posture, pour mettre l’autre en situation de se justifier. Donc si tu ne penses pas que ce que je dis est vrai, c’est ton problème, pas le mien… C’est à toi de me démontrer en quoi j’ai tort, pas à moi de te dire pourquoi j’ai raison de penser ce que je pense, surtout, quand je t’ai donné mes sources…

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    • remilebrun // 23.02.2013 à 10h39

      Regardez le vote des amendements qui proposait une scission COMPLETE des banques :
      À l’intérieur même de l’assemblée on peut douter de cette « démocratie participative ».

      LA HONTE !

      Reforme bancaire : le honteux rejet des… par Solidarite_et_Progres

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  • Tycer // 17.02.2013 à 03h50

    Il faudrait aussi séparer l’assemblée national en deux :
    _ les « utiles » à la société
    _ les « utiles » aux sociétés.

    Ce débat est très éclairant pour cela.

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  • Lotha // 17.02.2013 à 08h30

    J’aime bien la logique de certains:

    « ça a rapporté de l’argent à l’Etat »

    Mais oui, tout à fait, et ça lui a couté combien en indemnités chômage et en rentrée fiscales en moins pour tous les licenciements dus à la crise?

    C’est comme un gars qui perd 10 000 euro aux courses et qui parvient à en gagner 10 en fin de journée et qui dit « chouette, la dernière course m’a rapporté de l’argent ». C’est risible.

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    • papps // 18.02.2013 à 13h26

      A ce propos, je voudrais bien savoir si il existe des études détaillées sur l’impact des 600Md€ de dettes publiques supplémentaires contractés pendant le mandat de M. Sarkozy : quelqu’un a-t-il des données là dessus (en dehors des sites institutionnels bien sur…)?
      Mais à qui a été donné tout cet argent?
      La crise aurait elle été réellement pire sans cela?

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  • elgringo // 17.02.2013 à 08h37

    merci Olivier pour cette énergie, mise au service d’une juste cause (même si ça semble foiré pour ce coup ci…)

    Puis-je amener une idée à votre argumentaire : pourquoi un épargnant bénéficie il dans une banque casino de la même garantie bancaire que dans une banque sérieuse?
    Ne serait il pas logique que le plafond de garantie (théorique) apporté par l’Etat, soit plus faible pour un compte SocGé que pour un compte ‘une banque sérieuse (zut j’en connais pas mais ça oit bien exister…) ?

    Cela aurait un effet j’en suis sur, car la Garantie de l’Etat a une réelle valeur (psychologique certes, mais qui n’est pas exploitée) aux yeux des moutons épargnants que nous sommes….

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    • Surya // 17.02.2013 à 09h20

      La majorité des gens ignore l’existence du fonds de garantie des dépôts. Ce fonds a été créé en 99, avant il n’y en avait aucun, et cela n’empêchait personne de dormir.

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      • Téji // 17.02.2013 à 11h02

        Wiki : « Les réserves du Fonds de garantie des dépôts sont d’environ 2,0 milliard d’euros (ce qui correspond à 30 euros par habitant). Ces fonds seraient donc suffisants pour guarantir seulement 20 000 comptes [100.000€ par compte] a la hauteur maximale prévu par la loi. Face à une crise bancaire systèmique, le fonds compterait sur l’intervention de l’État… »
        intervention de l’Etat = contribuable, in fine (impôts & taxes, dévaluation, baisse des aides, des services et du niveau de vie, etc)

        Calcul de l’ordre de grandeur :
        L’épargne française est de 10.000 Mds€.
        Si les ‘pas très riches’ (80%) n’en ont que 20%, ça fait 2.000 Mds€ : si le fonds est activé pour ceux-là, ça leur fait chacun 1€ du fonds pour 1.000€ d’épargne… Youpiiii !

        Si le fonds de garantie des dépôts devait être activé, il est peu probable que ce soit pour la NEF, mais plutôt pour l’un de nos ‘fleurons’, avec donc immédiatement un risque systémique. En ce cas, le fonds ne sera d’aucune utilité pratique.
        Cela pousse à un égoïsme de base : je me protège comme je peux, les autres n’ont qu’à faire pareil, et s’ils sont assez inconscient, ben tant pis pour eux… Celui qui a vraiment de l’épargne a de quoi se faire conseiller (j’entends autrement que par son banquier), et commence par limiter et diversifier ses liquidités.

        La limite du raisonnement, c’est que si un Carlos Ghosn perd 1M€, ça ne l’empêchera pas de vivre. Qu’un petit artisan ou commerçant qui a amassé 100.000€ pour sa retraite ne retrouve que 100€, et avec ce qui nous attend comme nivelage par le bas, il se retrouvera sur une bien mauvaise pente…

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        • Surya // 17.02.2013 à 11h12

          « L’épargne française est de 10.000 Mds€. »

          Non. 10000 Mds€ c’est toute la masse monétaire M3 de la zone €.

          Déjà de toute la masse monétaire à garantir vous pouvez retirer toutes les assurances vies (1300 milliards d’encours environs).

          Ensuite en cas de faillite bancaire, sa cession totale ou partielle est prévue envers un « établissement relais » qui récupèrera les dits dépôts avec l’actif qui va bien en face avec le soutien de la banque de France.

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          • Téji // 17.02.2013 à 18h05

            je me suis ‘contenté’ de ce lien :
            http://www.latribune.fr/vos-finances/epargne/20110406trib000613635/les-francais-detiennent-11.000-milliards-d-euros-d-epargne-.html

            Mais dois-je comprendre de ta remarque que mon artisan est sûr de retrouver les 100.000€ sans pertes diverses et/ou variées ?

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          • Surya // 17.02.2013 à 19h50

            Le titre est trompeur, la réponse est dans l’article, ce n’est pas 11 000 milliards d’€ d’épargne mais de patrimoine 😉

            En cas de faillite bancaire, la garantie n’est de mon point de vue pas un problème, la BDF créera la liquidité nécessaire au fonds de garantie des dépôts (qui a un compte de réserve) et à l’établissement relais; et acceptera en collatéral les actifs de la banque déchue.

            En tous cas c’est dans cet esprit là que les faillites bancaires sont sensées être gérées (serbie et ailleurs); les épargnants n’ont pas été lésés.

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          • Téji // 17.02.2013 à 20h05

            bon, d’accord pour 11T€ de patrimoine, mea culpa, ça va changer l’ordre de grandeur 😕
            mais si la BdF crée la liquidité nécessaire, comme vous dites, ça revient à rembourser en monnaie de singe et à faire payer tout le monde via l’inflation, si je ne me trompe…

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          • Surya // 17.02.2013 à 20h11

            Vous vous trompez 😀

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  • Achille Tendon // 17.02.2013 à 10h51

    Tant que les « élites bancaires » continueront à imposer leur « loi » , il n’ aura aucun changement.

    Et cela n’en devient que plus dangereux:

    http://tatanka.blog.tdg.ch/archive/2012/01/18/les-banques-meurtrieres-des-etats-nations1.html

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  • chris06 // 17.02.2013 à 10h57

    @Olivier,

    « Bien entendu, Lehman démontre que les banque de marché sont très dangereuses. »

    Lehman démontre surtout que même quand une banque est séparée physiquement et juridiquement du reste, même quand elle est spécialisée comme banque d’affaires, si sa taille est systémique, sa faillite contaminera tout le reste.

    « Rappelons aussi que les subprimes n’auraient quasiment jamais existé sans la sphère financière qui a titrisé les crédits, faisant croire au profit miracle, sans risque mais à forte rentabilité. »

    c’est tout simplement faux, comme l’ont démontré les caisses d’épargne espagnoles qui ont été les premières à financer la bulle immobilière en Espagne et qui n’ont pourtant pas titrisé les crédits.

    C’est bien là le coeur du problème et tant qu’on aura pas compris que c’est le principe même du crédit hypothécaire qui est vicié (qu’il soit ou non titrisé), on pourra pas avancer dans ce débat.

    Michel Aglietta a très bien expliqué ou est le vice et il n’a rien à voir avec la titrisation:

    « « le marché du crédit contre collatéral n’est pas un marché ordinaire (…). Dans le cadre du marché ordinaire, en cas de hausse importante du prix d’un bien, on assiste à une diminution de la demande et à une augmentation de l’offre, ce qui crée un nouvel équilibre. Au contraire, dans le cadre d’un crédit contre collatéral, la garantie repose sur l’anticipation de la hausse de la valeur du bien, qui sera saisi en cas de faillite du débiteur. On n’a donc pas à s’intéresser aux revenus du débiteur par rapport au montant de sa dette si on anticipe la poursuite de la hausse du prix de l’actif financé par le crédit. (…) La demande de crédit ne peut dès lors qu’augmenter avec le prix, au lieu de baisser. En effet, la bulle financière permettant de réaliser l’anticipation, si la bulle est appelée à durer indéfiniment, la valorisation s’accroît avec elle : la demande de crédit augmente puisqu’elle finance l’anticipation. L’offreur fait le même raisonnement, espérant, en cas de difficultés du débiteur, revendre avec profit le collatéral. Dans une telle logique, l’offre et la demande sont corrélées dans le même sens, si bien que le taux d’intérêt ne peut plus équilibrer le marché »

    Alors on peut séparer banque de dépôts et banques d’affaires, les activités de crédit lambda des activités de marché, mais tant que les banques de dépôts feront des crédits hypothécaires aux ménages en pensant que les prix des logements peuvent monter jusqu’au ciel et à des taux d’intérêts qui ne reflètent absolument pas le risque réel d’un tel crédit, ce genre de séparation ne servira a rien. Point barre.

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    • Surya // 17.02.2013 à 11h09

      Ha bon, moi qui pensait que les subprimes s’étaient propagés à toutes les banques de la planète via les techniques de corrélation de crédit (CDO / ABS).

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      • chris06 // 17.02.2013 à 11h34

        on essaye de noyer le poisson avec toutes sortes d’histoires à la mord-moi-le-noeud, des termes compliqués et alambiqués alors que c’est beaucoup plus simple, quand des sociétés entières se mettent à croire que le prix des logements ne peuvent que monter, que « la pierre est un placement sûr », alors il y aura croissance à crédit qui est plus facilitée par des taux d’intérêts toujours plus bas, il y aura un boom, une sur-accumulation de capital factice qui sera suivi, inéluctablement, d’un effondrement. Le reste ce sont des histoires qu’on raconte aux enfants pour les endormir.

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        • Surya // 17.02.2013 à 12h10

          Oui c’est sûr. Se dire que le risque se propage via des produits structurés type CDO / ABS, ça n’existe pas. On se demande pourquoi dans les états financiers de nos chères banques systémiques il y a des slides intitulés

          « ANNEXE – BANQUE DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT
          ACTIFS GÉRÉS EN EXTINCTION – SYNTHÈSE DES EXPOSITIONS AU 31 DÉCEMBRE 2012 »

          qui ne contiennent que des lignes de CDO / ABS / CDO de RMBS…

          « CDO NON COUVERTS EXPOSÉS À L’IMMOBILIER RÉSIDENTIEL AUX ÉTATS-UNIS »

          « EXPOSITION À L’IMMOBILIER RÉSIDENTIEL AMÉRICAIN : PRÊTS RÉSIDENTIELS ET RMBS »

          avec encore 74% de « subprime » dans les RMBS US. dans le slide il y a écrit
          « Société Générale n’a pas d’activité d’origination de prêts résidentiels aux États-Unis »

          On se demande comment ça a pu arriver là puisqu’il n’y a pas de problème avec la titrisation ?

          Tiens on y apprend qu’il y a des expositions à l’immo espagnol via des « RMBS Espagne ». Je croyais que la titrisation en Espagne ça n’existait pas ?

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          • chris06 // 17.02.2013 à 12h33

            Le fait qu’il y ait, ou non, titrisation, ne change rien au fond du problème : quand une banque accorde un prêt hypothécaire à un ménage à des taux toujours plus bas en croyant que le prix du collatéral ne peut que monter elle se fout de savoir si ce ménage aura les revenus suffisants pour pouvoir rembourser. Après, vous pouvez titriser tant que vous voulez, ça ne change rien au problème.

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          • Benjamin Franklin // 17.02.2013 à 16h16

            Je crois que ce que chris explique, c’est que les subprimes c’est un symptôme. Pas l’origine du problème.

            A partir du moment où la législation bancaire internationale considère les prêts immobiliers comme étant à risque faible, et pouvant servir de collatéral potable pour obtenir plein de liquidités offertes de bon coeur par les banques centrales, il y a forcément une bulle de crédit qui se forme, et qui se déverse dans l’immobilier parce que c’est un secteur où il est facile de rationner l’offre, et où les pouvoirs publics ont un intérêt flagrant à voir les prix grimper.

            Si on avait interdit les « produits dérivés » il y a 15 ans, il y aurait quand même eu une crise, parce que d’autres outils auraient été développés qui n’auraient pas été imaginés par le régulateur. La majorité de la bulle espagnole s’explique sans « produits dérivés ».
            C’est comme espérer empêcher les meurtres par armes à feu en interdisant les munitions de 9mm, en espérant que les meurtriers n’utiliseront pas d’autres calibres.

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          • Surya // 17.02.2013 à 17h23

            La question de la titrisation ne porte pas sur l’existence ou le développement des bulles de crédit; mais de la manière dont celles ci se répandent dans le monde entier.

            La sogé n’ayant pas d’activité de crédit immo aux US, sans titrisation, aurions-nous vu des actifs toxiques dans le bilan de cette banque ? Sans ces ABS, les banques européennes auraient-elles acheté des kilos de CDS à AIG ?

            Les bulles de crédit US doivent rester au US.

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          • Benjamin Franklin // 17.02.2013 à 20h16

            Attendez un instant, si la SoGé a acheté des actifs toxiques, c’est la faute des américains ou c’est la faute de la SoGé ? Je croyais que c’était le boulot d’un banquier que d’évaluer la qualité d’un actif financier et de vérifier ses origines. Il n’y avait pas assez d’investissements sains à faire en France pour que les banques françaises aient été « contraintes » d’acheter des produits titrisés douteux ?

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          • Surya // 17.02.2013 à 20h36

            Maintenant vous avez compris pourquoi la titrisation participe à ce grand n’importe quoi. Outre le fait que ces produits soient si complexes qu’ils sont quasi impossibles à évaluer (CDO par tranches, avec re structuration en CDO² voire CDO^3; ces derniers produits étant si complexes qu’ils n’existent désormais plus…) On peut ajouter dans « c’est la faute de qui ? » les agences de notation qui ont noté tout ça AAArghh !

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          • Benjamin Franklin // 17.02.2013 à 21h20

            Quand un produit devient tellement complexe qu’on ne le comprend pas, alors on n’investit pas dedans ! On ne prend pas un risque qu’on est incapable d’évaluer, on ne signe pas un contrat qu’on ne comprend pas. On ne va pas comparer les capacités d’analyse des bac+5 en finance de la SoGé avec celles de la mamie du Cantal. Les banques françaises ont commis une énorme erreur professionnelle en investissant dans ces produits, en rejeter la faute sur les américains est beaucoup trop facile.

            Le vrai problème est plutôt : les clients des banques françaises ont-ils été dûment informés des décisions prises par les banques avec leur argent, et ont-ils eu la possibilité d’emmener leur argent ailleurs ?

            Et concernant ces fameuses agences de notations, le monopole des 3 grandes est le fruit de la réglementation de Bâle, pas vraiment du marché, hélas…

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          • Surya // 17.02.2013 à 21h46

            Les CDOs étaient eux même en partie couverts par AIG; sauf qu’AIG couvrait tout le monde et a sauté.

            Le fait est que sans titrisation, la bulle immo US serait restée aux US et ne se serait pas retrouvé à l’actif des autres banques de la planète. je ne dis rien de plus.

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          • Jean-Luc // 17.02.2013 à 23h45

            @Surya,
            bonsoir, question bête du type poule/œuf pour laquelle je ne connais pas la réponse : n’a-t-on pas développé les crédits risqués justement parce que derrière la titrisation permettait de s’en débarrasser ? Autrement dit, « l’invention » de la titrisation, même si elle est arrivée après le début de la bulle immobilière aux US, n’a-t-elle pas renforcé la prise de risque et le développement d’une certaine « industrie » du crédit immobilier et permis de s’intéresser à des clientèles de moins en moins solvables ?

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          • G L // 18.02.2013 à 10h27

            L’histoire des tulipes en Hollande au XVIe siècle montre que le problème a pour origine une forme de spéculation qui n’est plus fondée que sur son propre succès (même si au départ il bien a fallu que les Holllandais aient tendance à aimer les tulipes…)
            Dit autrement le problème à la base des subprimes est bien que ça rapportait beaucoup depuis assez longtemps pour que tout le monde en achète, la titrisation n’étant plus à ce moment là qu’un pretexte commode pour ne pas tenir compte de la vérité que tout le monde connait et qui est que forcément ça se casse la gueule un jour ou l’autre.

            C’est équivalent aux trillons de dette qu’on peut accumuler à la vue de tous pour deux excellentes raisons:
            1) un trillon c’est trop gros pour qu’on ait réellement conscience de ce que ça représente
            2) ça marche depuis des dizaines d’années (de Gaulle s’en plaignait déjà.)

            Beaucoup de ceux qui font comme si ces dettes allaient être rembousées savent que ce ne sera pas le cas mais ne peuvent pas en tenir compte tant que ça marche…

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          • step // 18.02.2013 à 10h36

            la titrisation a surtout permis à la bulle immobilière américain de continuer à gonfler pendant plusieurs années supplémentaires. Qu’ elle ait existé sans, personne n’en doute, qu’elle ait pris l’ampleur d’un choc systémique mondial sans ce moyen de contamination, je ne le pense pas. Tu parlais des armes à feu Benj, moi je vais parler de virus et de maladie.On est sensé ne pas tomber malade, mais si cela se produit, la première des précautions est de séparer les malades et les bien portants. C’est de la médecine du XV eme siècle mais visiblement par encore de la finance du XXIeme ! En sécurité informatique il y a le même principe : trop homogénéité et trop d’interdépendance entre les fonctions informatiques fragilise la disponibilité globale du Système d’information. Nous sommes en plein dedans.

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          • chris06 // 18.02.2013 à 11h01

            @step,

            c’est pas la titrisation qui a permis aux différentes bulles immo de continuer à gonfler, ce sont les politiques monétaires des banques centrales visant à toujours baisser les taux d’intérêts et les politiques fiscales des gouvernants visant à stimuler toujours plus la propriété immo. Cela, c’est ce qui s’appelle l’éléphant dans le magasin de porcelaine mais nos politiciens et banquiers centraux sont experts en lavage de cerveau et savent très bien détourner l’attention de tous ceux qui ne veulent pas voir le gros éléphant et vont pinailler sur toutes sortes de détails de moindre importance…

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          • step // 18.02.2013 à 12h15

            et les banquiers centraux n’auraient’ils pas baissé les taux pour éviter que la dite bulle (et d’autres) n’explosent ? Contrairement peut être à toi qui immagine que puisque c’est sous « influence » étatique, un comportement crétin n’a pas à se justifier, je pense que les BC n’ont pas fait dans la planche à billet par plaisir, mais parce qu’ils avaient dejà les roustons dans le lance-pierre des banques systémiques qui leur faisait le chantage à la liquidité pour masquer leurs problèmes de solvabilité.

            Après que l’état ai encouragé de manière irrationnelle l’immobilier, c’est une certitude. Mais rien dans la notice d’emploi de l’être humain ne le décrit comme rationnel. Il va falloir s’y faire un jour et penser le système pour l’homme tel qu’il est, plutôt que comme on le voudrait….

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          • chris06 // 18.02.2013 à 12h55

            @step,

            Greenspan a baissé les taux d’intérêts en 2002 pour gonfler la bulle immo parce que c’était bon pour la croissance à crédit. Il a même reconnu que cela avait été une erreur. Mais bon, ça on en parle pas ici et on préfère aller chercher des explications à la mord-moi-le-noeud comme la titrisation pour éviter de parler des vrais problèmes.Alors tu me me dire qu’il a fait cela pour éviter que la bulle explose mais il aurait mieux vallu qu’elle explose en 2002 quand elle était encore petite qu’en 2007 quand elle était beaucoup plus grosse!

            Je répète icic encore une fois qu’il n’y a nul besoin de titrisation pour gonfler une bulle immo, il suffit pour cela de trois ingrédients essentiels, 1. des taux toujours plus bas 2. la croyance durable que la pierre est une valeur sûre et que les prix ne peuvent que monter 3. des politiques fiscales encourageant la propriété. C’est pas plus compliqué que cela et on retrouve le même phénomène dans la plupart des pays qui ont connu des bulles immobilières par le passé ou par le présent, et ce avec ou sans titrisation.

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          • Benjamin Franklin // 18.02.2013 à 13h22

            @step
            Mais quand on nomme des politiques pour diriger un pays, ou un président à la tête d’une banque centrale, le minimum qu’on attend d’eux c’est quand même qu’ils aient les c… de dire non aux banques quand elles viennent pleurnicher des liquidités. Et aussi de ne pas essayer de diluer et retarder un crash à coups de planche à billets et/ou de dépenses publiques inutiles.

            Mon opinion c’est que pour éviter ce genre de malversations la meilleure solution c’est de décentraliser au maximum l’économie via du bon gros libéralisme. Pas de banques centrales => pas de bulles. Pas de gros budget public => pas de bailout possible.
            Alors évidemment c’est une solution « extrême », ou en tous cas il faudra quelques générations d’éducation pour que les gens y soient prêts.
            Donc en attendant faut s’en remettre à des fichus politiciens et à l’Etat… Sauf que si tu nous dit que les politiciens ne sont pas foutus de traiter la cause du problème, à savoir museler leurs petites pulsions keynésiennes et leurs banques centrales, alors on ne fera jamais autre chose qu’essayer de gérer les symptômes.

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          • step // 18.02.2013 à 13h59

            @chris: on est bien d’accord, il eu mieux valu percer la bulle en 2002. Visiblement, à l’époque déjà il avait la trouille, je n’immagine donc pas en 2007. Quand on a peur de sauter un précipice de 1 m de large et qu’on renonce, il va sans dire que l’on fait pareil et encore plus rapidement quand il a grandit à 10 m. Que les BC ai et manquent de courage quand il s’agit de déplaire à la masse des rentiers immobiliers est tout à fait vrai. Ceci dit tu admets donc bien que sans titrisation, la bulle aurait pété plus tot et en faisant moins mal, on s’attaque donc bien à un facteur amplifiant (par la déresponsabilisation induite) et non une cause j’en conviens mais à défaut de soigner la grippe on atténue la fièvre. Le palliatif ne vaut pas le curatif, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain par simple « pureté intellectuelle » comme tu le fait.

            @benj, j’ai bien peur que tu ais tout compris. Tes solutions techniques ne mène que au chaos si il n’y a pas une régulation individuelle de l’appétit d’argent de chacun, chose chimérique à l’époque du toujours plus égoiste. En effet, sans état, pas de transferts sociaux et donc explosion de la misère immédiate.

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          • Benjamin Franklin // 18.02.2013 à 14h11

            @step
            Mais ce constat ne règle absolument rien. Les guignols dont on espère un poil de sens des responsabilités et de bonne gestion aujourd’hui sont les mêmes qui ont provoqué le désastre. En France en tous cas, le salut ne viendra pas du gouvernement actuel, ni de la droite si elle revient au pouvoir, ni du FN ni de l’extrême gauche qui nous vendent tous les deux le même programme.

            C’est triste à dire mais si le salut est derrière le mur, faudra d’abord le percuter. C’est français.
            Quand le système D devra prendre le relais de transferts sociaux qui se seront volatilisés, les théories anarcho-capitalistes vont subitement passer aux travaux pratiques, comme elles commencent à le faire en Espagne et en Grèce.

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    • Achille Tendon // 17.02.2013 à 11h44

      C’est bien pour cette raison que les autorités de surveillance devraient obliger les banques de dépôts à ajuster leur capital en fonction des engagements hypothécaires !

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      • chris06 // 17.02.2013 à 12h10

        Je vous souhaite bonne chance si vous croyez encore que les autorités de surveillance, qui sont sous le contrôle de l’Etat, vont faire quoi que ce soit qui puisse handicaper la sacro-sainte croissance!

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        • Achille Tendon // 17.02.2013 à 13h03

          Quelle croissance ???

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          • chris06 // 17.02.2013 à 13h18

            J’sais pas, demandez à nos politiciens, vous savez, ceux qui sont en charge de contrôler les autorités de surveillance et qui nous assurent que la croissance reviendra un jour le temps d’une bonne petite relance néo-keynesienne…

            PS: le terme « croissance » dans un monde où la taille du gâteau « ressources » ne peut plus croître devrait être remplacé par « obtenir la part du gâteau la plus grosse possible », part relative à celle des autres nations, bien entendu.

            « ne rien faire pour handicaper la croissance » signifie alors en réalité « ne rien faire pour handicaper notre part relative du gâteau ».

            Vous comprenez ce que je veux dire?

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            • Achille Tendon // 17.02.2013 à 13h23

              Ma très courte question ouverte contenait, pour une bonne partie, votre réponse !!!

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          • chris06 // 17.02.2013 à 13h34

            très bien, alors maintenant, puisque nous sommes d’accord là dessus, expliquez moi pourquoi vous pensez que les autorités de surveillance devraient mettre en place la moindre mesure qui puisse handicaper notre part relative du gâteau???

            Autrement dit, pourquoi voulez vous qu’elles obligent les banques de dépôts à ajuster leur capital en fonction de leurs engagements hypothécaires? Vous comprenez sans doute que ce n’est pas cohérent avec l’obtention de la plus grosse part possible du gâteau, n’est ce pas?

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          • Incognitototo // 17.02.2013 à 14h38

            @ Chris06,

            Stupéfiant… tu remets ça… c’est pas vrai, tu te drogues à la passivité, ou quoi ? 😉

            Je répète, personne n’a dit que cette séparation des activités bancaires pourrait résoudre quoi que ce soit sur le fond des problèmes (notamment pour ce qui concerne l’imbrication et les interdépendances des activités) ! Par contre, on est nombreux à penser que c’est un préalable indispensable pour engager d’autres réformes…

            Maintenant, si tu as peur d’être privé de part de gâteau, ça personne ne peut rien y faire, d’autant que tu as probablement raison sur le fait que ce soit un des effets possibles…

            Personnellement, je me fous que les banques s’enrichissent moins et qu’elles soient moins compétitives… d’autant, que ce n’est pas du tout ce que Vickers à relevé sur les effets possibles d’une séparation, je le cite :
            « Je vous soumets l’observation suivante : quand le marché a compris que le gouvernement envisageait de cantonner les activités bancaires de détail, les coûts de financement des activités d’investissement ont commencé de grimper au Royaume-Uni. Ce phénomène normal et sain correspond au fait que le risque n’est plus assumé par l’État, mais par le marché, comme cela doit être. »

            Les spéculateurs paieront le juste prix de leurs risques et c’est tout… et jamais les Espagnols n’auraient pu se lancer dans une course folle à l’immobilier, si les taux qu’on leur avait proposés avaient tenu compte de ce risque…
            Puisque tu sais appliquer un raisonnement biaisé a posteriori, peut-être peux-tu également comprendre que si on enlève le biais, le problème n’apparait pas.

            Bien amicalement.

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          • chris06 // 17.02.2013 à 14h48

            @Incognitoto,

            « Les spéculateurs paieront le juste prix de leurs risques et c’est tout… et jamais les Espagnols n’auraient pu se lancer dans une course folle à l’immobilier, si les taux qu’on leur avait proposés avaient tenu compte de ce risque… »

            c’est qui qui contrôle les taux d’intérêts, à ton avis? L’autre jour tu m’as parlé du néo-chartalisme et combien c’étaient les banques centrales qui manipulaient les taux d’intérêts, alors réfléchi un petit peu!

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          • Incognitototo // 17.02.2013 à 15h58

            Bé oui, Chris06,

            Je te le confirme, je réfléchis un peu… et il me parait évident que les démonstrations des néo-chartalistes fonctionnent très bien dans notre contexte actuel où tout est mélangé, et donc où le taux de risque est lissé sur le plus grand nombre…
            Comme le relève Vickers, si on sépare les activités, les marchés spéculatifs réadopteront des comportements qui tiennent compte des risques directs. Aucune contradiction là-dedans !…

            Tu sais, j’ai connu l’époque où les taux de risque étaient directement liés à l’activité financée… par exemple, financer un marchand d’armes qui vendait sur un terrain en guerre, c’était de 100 % à 200 % à l’époque… je me demande à combien c’est aujourd’hui, avec toutes les possibilités qu’offre la finance folle de faire supporter le risque à d’autres ?

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          • chris06 // 17.02.2013 à 16h14

            « il me parait évident que les démonstrations des néo-chartalistes fonctionnent très bien dans notre contexte actuel où tout est mélangé, et donc où le taux de risque est lissé sur le plus grand nombre »

            les néo-chartalistes disent que les taux d’intérêts sont déterminés par les banques centrales que cela soit avec ou sans scission bancaire!

            « Comme le relève Vickers, si on sépare les activités, les marchés spéculatifs réadopteront des comportements qui tiennent compte des risques directs.  »

            c’est fou ce que les taux des crédits hypothécaires ont changé au Royaume Uni depuis que Vickers a annoncé sa réforme! Tu es bien crédule d’un seul coup. As tu constaté cette évolution ou tu crois tout ce que Vickers dit?

            « Aucune contradiction là-dedans ! »

            bé si, tu ne peux pas à la fois soutenir que les taux sont entièrement déterminés par les banques centrales, comme l’affirment les néo-chartalistes, et dire qu’ils reflètent les risques réels!

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          • Incognitototo // 17.02.2013 à 16h31

            Tu as oublié une partie de la proposition « dans notre contexte actuel, où tout est mélangé » les démonstrations des néo-chartalistes fonctionnent… car, comme tu le sais, peut-être, j’ai toujours pensé qu’une théorie économique ne fonctionne que dans le contexte, où elle s’applique…

            Maintenant, si on change les paramètres, et la séparation des activités, en est un… je pense que le marché s’adaptera… et je ne vois pas pourquoi Vickers dirait plus de connerie que d’autres en décrivant cette réaction des marchés spéculatifs qui me semble logique… de l’intox ? Ou juste un effet de ton scepticisme chronique ?…

            Entre ne rien faire, et à mon avis c’est ce que les marchés ont compris et c’est pourquoi on ne voit pas d’effets extraordinaires, et faire vraiment quelque chose, il y a une marge qu’on ne pourra constater que si on fait vraiment les choses 😉

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          • chris06 // 17.02.2013 à 17h09

            @Incognitoto,

            tu n’as pas du étudier la MMT, enfin le néo-chartalisme, bien longtemps si tu penses que leur conclusion, à savoir que ce sont les banques centrales qui déterminent les taux d’intérêts, dépend de si’l y a scission bancaire ou non. Cela n’a strictement rien à voir, d’ailleurs on peut le voir en remarquant qu’avec ou sans Glas-Steagall les taux d’intérêts aux USA n’ont pratiquement pas changé, de même que l’annonce de Vickers n’a eu strictement aucun effet sur les taux hypothécaires au Royaume Uni.

            C’est pas la question de savoir si je suis un sceptique chronique mais quand tu te mets a affirmer des choses qui sont fausses, je me permet de les corriger, ok?

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          • Incognitototo // 17.02.2013 à 17h38

            @Chris06,

            Sauf que là, t’es en train de confondre plusieurs choses, la corrélation directe que les néo-chartalistes font entre les taux des banques centrales et les taux interbancaires, ou encore les effets des apports massifs de liquidités, avec tous les autres taux de marché…

            Effectivement, à ma connaissance (limitée), aucune étude sur ce dernier point pas plus des néo-chartalistes que d’autres… sauf celles réalisées sur les prédictions auto-réalisatrices…
            Cependant, je ne vois toujours pas pourquoi un marché qui a inventé tant d’outils pour se couvrir des pertes et lisser les taux en rendant tout interdépendant et intercommuniquant, ne se remettraient pas à avoir des différentiels de rendement en fonction des risques spécifiques, si on re-sépare les activités… et c’est bien ce qu’on trouvait sur les marchés avant la fin du Glas-Steagall !!! Et c’est aussi ce que souligne Vickers quand il fonde ses prescriptions sur une concurrence non faussée, que ne permet pas cette confusion des activités…

            J’ai encore dit une connerie ?

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          • MAGAJA // 17.02.2013 à 23h34

            La conclusion reste dans tout ca que les désaccords demeurent dans le fonds, à savoir comment purger le système, plus que dans la forme « il faut faire quelque chose ».

            Je vais également donner mon avis sur quelques points:
            La titrisation, et les CDS.
            Chris parle de couverture…. mouai s’assurer sur un risque ok, mais pas d’accord pour s’assurer sur celui du voisin, c’est un peu le PMU à la mode bancaire. Je vais parier sur le défaut de paiement de mon voisin.. tiens il travaille chez EADS, EADS devrait licencier, vu son poste il est en première ligne, allez v prendre quelques CDS sur son cul…..
            Bref, la couverture est également un faux problème.

            Prendre l’exemple de l’Espagne pour justifier son avis sur le crédit hypothécaire de la finance est également un faux problème.
            C’est l’ensemble de la boucle qui est pourrie, et bien pourrie par la finance.
            Je vous rappelle à ce titre que la valorisation des actifs devrait se faire market to market, et ce n’est pas le cas. Les valeurs hypothécaires ne sont pas revues selon leur variation réelle, il existe soit une minoration de la baisse de l’actif juxtaposé, soit pas de minoration du tout. Hé oui, une fois le bien saisi, il reste valorisé à sa valeur hypothécaire, tant qu’il n’est pas venu quelle importance !!!.
            Personne n’a intérêt à ce que nos banques fassent faillites. Car nos banques sont too big too fail on le sait clairement.
            Alors regardez un peu les banques américaines; savez vous combien de banques ont fait faillites depuis 2008 aux US, mais ca se compte par 100aine !! car elles n’étaient pas too big too fail.

            Parlons de market makeur maintenant si vous le voulez bien. Qui fait le marché, et qui sait ce qu’est une activité de marché? Avez vous déjà par simple curiosité suivi la cotation intraday d’un tracker? vous seriez surpris de voir les trappes (piège de cotation) qui sont mises en place par le market makeur tout au long de la journée, tel un croupier qui lance la boule et ramasse la mise, affligeant.
            Bref, les activités pourries se comptent par 10 aine actuellement.

            Il y a des critères à respecter. Les banques espagnoles n’ont pas respecté les critères de prudence qu’impose la délivrance des crédits immobiliers. C’est le financement des niches fiscales, et des immeubles déserts qui a pourri les banques et donc l’immobilier « d’affaire » et non l’immobilier d’accession à la propriété des particuliers pour leur RP.
            Même si cette activité aurait eu un impact négatif sur leurs comptes de part la dégradation économique, si c’est le seul problème auquel elles doivent faire face, ca se gère. MAis c’est puissance 100 ou 1000.

            Le problème doit être présenté en fait très simplement aux Français:
            Que souhaitez vous faire avec votre argent? je ne reprendrai pas ici la publicité tronquée et bidonnée jouant sur le sens du mot épargne, qui reste dans la région.. !
            Mais actuellement l’argent sur notre compte n’est pas notre argent que cela soit bien clair. Ce ne sont que des chiffres sur un morceau de papier.
            La solution, c’est à l’ancienne, sous l’oreiller ou dans le matelas si vous voulez être certain de savor OU est votre argent.

            Le fonds de dépôt ne couvrirait jamais une crise grave, c’est un doux rêve qu’on vends à ceux qui, finalement n’ont pas d’épargne et aux retraités qui eux en on, mais finalement, ils importent peu…

            Il suffit de regarder le bilan réel de nos gos banques pour voir qu’elles sont moribondes, avec des leverages pourris plus les unes que les autres. Et ce n’est pas une question de séparation des activités, mais c’est de la gestion, de la bonne gestion, saine qu’il faut dans les banques.

            Ce que nous montre le travail qu’à fait Olivier ici, c’est l’impact du lobby bancaire sur les esprits des politiciens.
            Ils ont tenté les mêmes manipulations auprès des entreprises, la FBF ayant diligenté dans tous les départements des représentants dans les Unions patronales pour parler aux patrons. Je sais j’y étais, et je me suis fait un malin plaisir de démolir point par point leur argumentaire pourri. Ils n’en menaient pas large… hé oui, j’avais les chiffres et les bons…. grâce à Mr Chevalier d’ailleurs. Bref.

            Ce qu’y est clair quand on voit le comportement des politiques c’est que le système est pourri de haut en bas et de bas en haut. Il ne changera pas sans explosion grave.

            Il faut être conscient d’une chose actuellement, seul 2 solutions subsistes:
            -Soit il n’y aura pas d’implosion des banques, et dans ce cas ce sera par un nivellement par le bas de façon à faire peser la nécessité de renflouement sur le peuple. LA déflation interne, sans dévaluation.
            -Soit le peuple se soulèvera, et ce sera une transition obligée avec changement du système.
            Arrêtons de rêver d’une solution démocratique, vous avez vu ce qu’il c’est passé dans les autres pays, la démocratie on s’assoit dessus. Arrêtez de croire en nos politiciens, arrêtez de rêver tout court, et soyez pragmatique.

            Olivier

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  • Béa // 17.02.2013 à 13h16

    Je propose d’enlever le mandat sanitaire des banques qui détiennent des actifs pourris, corrompus dans leur chambre froide ou leur comptabilité, comme chez Spanghero : aux mêmes maux, les mêmes remèdes. Soyons enfin cartésien, c’est très difficile en cet ère néolibéraliste ! Que chacun balaie devant et derrière ses portes avant de laisser rentrer les agences de notation sanitaires.

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  • Béatrice // 17.02.2013 à 15h08

    Bill Gross, le PDG du plus grand détenteur d’obligations mondial (PIMCO) a fait sourciller bien des amis en publiant, dans la lettre d’information du groupe de février, un article intitulé « Credit supernova ! ».
    Fait inhabituel pour un monétariste, Gross décrit l’actuelle politique monétaire de la FED et de la BCE comme une gigantesque pyramide à la Ponzi, estimant à quelque 56 000 milliards de dollars la croissance hyperbolique dans la création du crédit depuis 1971. Cette pyramide est comme « un monstre requérant des apports perpétuels de combustible, une supernova en devenir qui s’étend et s’étend, mais dans un processus où elle finit par se consommer d’elle-même ». La planche à billets arrive en bout de course, avertit-il

    Gross conclut sa missive en offrant à ses investisseurs la possibilité de convertir leurs « actifs financiers en investissements réels », sans préciser toutefois à quoi des derniers peuvent bien ressembler.

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  • Titi91 // 17.02.2013 à 18h50

    C’est vrai que vu l’énergie mobilisée par O.B et ses collègues de l’ombre pour informer et tenter de faire une vraie réforme, le résultat ne peut être que décevant.
    En même temps, les débats montrent bien que même avertis, les politiques sont  » pourris » et votent une loi pour leurs copains richards, qui le leur rendent bien volontiers.
    Finalement, je souhaite vivement la prochaine crise pour que tout saute, et qu’on se rappelle au bon souvenir de nos chers députés.
    Le changement ne viendra que comme cela, j’en ai bien peur. Le parasite est bien accroché.

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  • Hadrien // 17.02.2013 à 20h14

    Pour mettre un peu de clarté dans le débat monétaire ci-dessus (chris06 et al.), où chacun peut trouver son compte en s’enlisant dans les arcanes qui lui conviennent, je recommande la lecture du récent petit livre de J.C. Werrebrouck, dont les dernières pages sont un modèle de synthèse:

    BANQUES CENTRALES
    Indépendance ou soumission, un formidable enjeu de société
    par Jean-Claude Werrebrouck
    Professeur agrégé des Universités en Economie, fondateur des IUP
    (Editions Yves Michel, 2012)

    LES BANQUES CENTRALES COMME LOGICIELS DES « ÉTATS DU MONDE »
    (Plan du dernier chapitre)

    LE MODE HIERARCHIQUE AUX SEPT GROUPES D’EFFETS

    L’articulation du couple finance-État
    L’organisation des pouvoirs monétaires
    L’inflation contre la machine à fabriquer de la dette
    L’improbable risque systémique
    La croissance et sa répartition
    Régulation économique, politique et sociale
    Le choix de l’État-nation

    LE MODE MARCHÉ AUX SEPT GROUPES D’EFFETS

    L’articulation du couple État-finance
    L’organisation des pouvoirs monétaires
    La machine à fabriquer de la dette contre l’inflation
    Le très probable risque systémique
    La croissance et sa répartition
    Vers une régulation oligarchique
    L’impérative mondialisation

    CONCLUSION
    (Résumé)

    Paradoxalement, durant une partie du vingtième siècle, celle qui s’achève en 1973 avec l’abandon officiel du Gold Exchange Standard en mars et avec la loi du 3 janvier en France, la loi d’airain de la monnaie avait pu être fort intelligemment contournée. Ce qui était pourtant difficile à l’époque où le métal, or ou argent semblait aussi aliénant que les dieux…
    Durant la plus grande partie du vingtième siècle, l’Etat français, par la soumission imposée à sa Banque centrale, avait pu dans un même geste augmenter la fiscalité de citoyens désormais pleinement monétarisés par la montée de l’économie et par la dépense publique, et se désendetter de sommes pharaoniques résultant des deux guerres mondiales. Les despotes de l’Antiquité savaient déjà ça. Le circuit du trésor à la française est ainsi vieux de 5000 années.

    La loi de 73 est ainsi le retour d’un monde « enchanté par les dieux »: la loi d’airain de la monnaie rétablie, rétablit aussi l’ordre ancien.
    C’est que l’aliénation monétaire est intéressante pour au moins un groupe d’agents, ceux que nous avons appelés les rentiers… et les banquiers.
    Soyons justes, rentiers et financiers n’ont pu rétablir seuls la loi d’airain de la monnaie et le monde tel qu’il est devenu.Les entrepreneurs politiques qui ont construit les nouvelles banques centrales et les « états du monde » correspondants furent donc sollicités par de nombreux groupes d’agents purement acheteurs de l’indépendance des banques centrales et de la loi d’airain de la monnaie.

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    • Surya // 17.02.2013 à 20h38

      La fin du Gold Exchange Standard c’est pas 73 mais 71

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      • Hadrien // 17.02.2013 à 21h28

        Vous vous trompez:
        1971, c’est l’annonce de la décision de Nixon.
        L’abandon officiel pour tous les signataires de Bretton Woods, c’est en mars 1973 comme indiqué:
        « 1973 avec l’abandon officiel du Gold Exchange Standard en mars »…

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        • Surya // 17.02.2013 à 21h48

          Les monnaies flottent de fait depuis 73 mais la régularisation « officielle » du système de changes flottants et la démonétisation de l’Or datent des accords de la Jamaïque de 76 dans ce cas.

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          • Incognitototo // 17.02.2013 à 23h05

            +1 😉 ; c’est 71, le vrai tournant… le reste, c’est juste le constat et l’entérinement du fait accompli…

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          • Hadrien // 17.02.2013 à 23h27

            C’est bien à cette « généralisation » du système de changes flottants qu’il est fait allusion.
            Ce n’est pas pour pinailler, mais parce que 1973 est l’année marquée par quatre évènements simultanés en France, en Europe et dans le monde, dont nous avons bien du mal à démêler l’importance relative:

            – 1er Janvier: entrée officielle du Royaume-Uni dans le Marché Commun
            – 3 Janvier: en France, loi d’abandon de la soumission à l’ancien « circuit du trésor »
            – mars: abandon généralisé de l’étalon-or monétaire en faveur de changes flottants
            – octobre: embargo pétrolier par l’OPEP et premier choc pétrolier (prix X 4)

            ( On trouve sur Wikipedia deux articles se disputant la primeur:
            – Choc pétrolier indique:
            1 Les trois principaux chocs pétroliers
            1.1 Le premier choc pétrolier (1973)
            ….
            – Premier choc pétrolier indique:
            « Le premier choc pétrolier débute en 1971 suite au pic de production de pétrole des États-Unis et l’abandon du système de Bretton Woods ».
            C’est pousser le bouchon un peu loin ! )

            En tous cas, l’auteur cité ne parlait que de 1973 !

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            • Incognitototo // 18.02.2013 à 00h00

              @ Hadrien,

              Heu… et la guerre du Kippour, elle compte pour des prunes ???

              J’ai toujours pensé que les analystes qui font démarrer la « crise » et les changements de paradigme, en 1973, notamment au premier choc pétrolier, se trompent… 1971 implique et entraine tout ce qui se passe après… y inclus la libéralisation à outrance et la mondialisation… y inclus la réforme de 73 pour la BDF…

              Le premier choc pétrolier est la résultante de plusieurs facteurs, mais la dépréciation accélérée du dollar, notamment depuis 71 (et aussi précédemment comparativement à d’autres valeurs), me parait un motif largement suffisant pour que l’OPEP augmente de 70 % le prix du baril, même si, comme d’habitude, les politiques ont essayé de nous raconter une autre histoire…

              P.-S. : l’auteur indiqué se trompe de chronologie, la « fin de tout », c’est bien 71 !

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          • Hadrien // 18.02.2013 à 00h58

            + 70 % (guerre du Kipour), ce n’est pas + 400 % (on parle ici d’incidence monétaire), nos porte-monnaies s’en souviennent !

            C’est aussi après 73 que Maurice Allais faisait démarrer sa « cassure » marquant la fin des trente glorieuses (il insistait notamment sur l’abandon de la « préférence européenne », et la division par deux de notre croissance, dès l’entrée du Royaume-Uni) !

            Quant à JC Werrebrouck, il insiste sur le contexte français dans ce passage, verbatim :
            « Mais la grande différence est que, durant une partie du vingtième siècle, celle qui va s’achever avec la loi du 3 janvier 1973, la loi d’airain de la monnaie a pu être fort intelligemment abandonnée. »

            Sur l’abandon de l’étalon-or et sa logique, je renvoie à:
            http://postjorion.wordpress.com/2012/10/23/259-hadrien-necessaires-capitulations-de-la-stabilite-monetaire/
            (avec bref commentaire d’acquiescement de JC Werrebrouck)

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          • Hadrien // 18.02.2013 à 03h10

            Mon billet invité portait sur l’ineluctabilité de l’abandon de l’étalon-or…
            J’étais donc bien obligé de signaler la date de la décision de Nixon, président du dernier pays à l’abandonner, après tous les autres grands pays !
            Mais la traduction monétaire réelle, qui est ici le sujet, en système généralisé des changes flottants, n’eut lieu qu’en mars 73 !

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            • Incognitototo // 18.02.2013 à 03h53

              @ Hadrien,

              Une décision ? Quelle décision ? Justement, c’est là, où vous vous trompez d’analyse, il n’y a pas eu de décision… du moins aucune qui procédait d’une volonté concertée…
              Il y a eu des Américains qui voulaient continuer à financer leurs guerres, leur conquête spatiale et consommer toujours plus à crédit, mais qui étaient acculés budgétairement, sauf à ponctionner les citoyens et entraver leur développement économique.
              Aussi ils ont « tout simplement » profité de la place que tenait le dollar, comme monnaie de réserve des banques centrales et d’échanges internationaux, pour mettre sans concertation le monde entier devant le fait accompli.
              Le plus ubuesque de cette affaire, c’est qu’officiellement les Américains ont pris cette « décision » parce que les Allemands réclamaient la conversion de leurs dollars excédentaires en or… ces effrontés réclamaient juste que les Américains respectent leur part des accords de Bretton Woods, incroyable non ?

              Personnellement, j’appelle ça un putsch, une trahison, un casus belli, … mais pas une « décision »…

              De même, le « passage » aux changes flottants en 73, n’est pas non plus une décision, c’est juste l’officialisation de la façon dont le système monétaire s’est adapté au diktat unilatéral des USA, dès la fin 71…

              Si vous ne reconnaissez que plusieurs années après sa naissance un enfant, c’est quoi la date officielle où il est né, celle de votre reconnaissance en paternité à l’état civil ou celle de son acte de naissance ? Donc, non, en aucun cas 73 n’est l’année de la « bascule »… et vous pouvez relier tout ce qui s’est passé en 1973 et après à partir du casus belli de 71…
              Et depuis, nous ne sommes toujours pas sortis de la sentence/malédiction de Connally « Le dollar est notre devise, mais c’est votre problème ».

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  • ThomBilabong // 18.02.2013 à 11h38

    Je suis tout bonnement effaré par les âneries que sont capables d’égrener nos députés, de droite surtout, mais de gauche aussi.

    C’est à désespérer.
    Sous prétexte de représentativité du peuple par l’élection, de véritables horreurs ou inepties sont déclamées avec tout l’aplomb de l’élu soucieux de son image de prise de parole.

    Le pire, c’est que les questions essentielles et principes sur lesquels légiférer ne sont du coup pas abordés ou bâclés. On n’amende pas, on sabote.

    C’est la totale incompétence de ces jeanfoutres qu’il faut dénoncer haut et fort dans la presse. Les ridiculiser, les montrer du doigt, les vilipender sur leurs blogs ou comptes twitter. Faut arrêter de se faire insulter, oui insulter, par de tels personnages qui brassent du vent et défendent des situations qui vont creuser notre tombe à tous.

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    • Liberce Dominique // 18.02.2013 à 19h11

      tout à fait d’accord !!!!! et Olivier fait un travail formidable pour cela…

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    • bizbee // 19.02.2013 à 09h52

      Assez d’accord quoique,
      On ne peut pas leur demander d’être compétents sur tout, enfin si, mais il ne faut pas se faire d’illusion quant aux résultats.
      Ceux qui militent pour une démocratie par tirage au sort en sont conscients.

      Mais le vrai pb de la classe politique aujourd’hui, c’est une déresponsabilisation généralisée (le tirage au sort ne règle pas franchement ce point particulièrement critique).
      S’ils agissaient dans l’intérêt général et non pas uniquement dans celui d’être maintenu dans leur fonction, mm en étant peu compétents sur certains sujets, ils agiraient bien mieux.

      Il ne faut pas militer pour plus de compétence, ça veut rien dire, mais pour plus de responsabilisation.

      Comment ?
      En réhabilitant la justice, en lui donnant la possibilité de vraiment juger ces hommes qui nous gouvernent, et notamment, sur leur résultats et fausses promesses ; la carotte il l’ont déjà, maintenant, il faut le bâton.

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  • Liberce Dominique // 18.02.2013 à 11h41

    Bravo Olivier pour ces commentaires si pertinents mais tellement terrifiants.
    Le plus alarmant dans tout cela, c’est qu’il décrédibilise la politique, et donc la démocratie….en disant qu’ils font quelques choses alors que ce n’est juste qu’un simulacre de loi…certaines mauvaises langues (enfin si l’on peut dire …) vont jusqu’à dire que cette loi va permettre d’adoucir les directives européennes pour protéger nos banques. J’aurai vraiment préféré que le gouvernement annonce que la loi se fera par étape comme les anglais plutôt que celle qu’il propose ne ressemble « qu’à un cousin éloigné du projet Volker » pour reprendre les termes du Brillant Sir John Vickers.
    En tout les cas, je tiens à vous féliciter encore pour l’action que vous menez…avec une telle pertinence et un tel engagement…que cela mérite un profond respect…

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  • BA // 19.02.2013 à 08h39

    Jacques Sapir, 18/02/2013 : « L’euro ne peut plus être sauvé »

    Selon la Saxo Bank, l’euro ne peut plus être sauvé, c’est une cause perdue.

    La guerre des monnaies va s’accentuer.

    L’euro et son mécanisme qui empêche des dévaluations est condamné à disparaître.

    http://www.youtube.com/watch?v=v5WzHbeape8

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