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13.février.201913.2.2019 // Les Crises

Brexit : la Chambre des Communes appelée en renfort ?

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Source: 11-02-2019

ALORS QUE LE CADENAS SEMBLE FERME A DOUBLE TOUR, THERESA MAY APPELLE LES PARLEMENTAIRES A LA RESCOUSSE. Dimanche 10 février, un membre du gouvernement britannique a annoncé que la chambre des Communes pourra amender une nouvelle motion sur la sortie de l’Union européenne si la Grande-Bretagne ne parvient pas à obtenir un accord avec l’Union européenne. James Brokenshire, secrétaire d’Etat aux Communautés (l’équivalent de ministre français des collectivités locales), a confirmé la démarche en amont d’un nouveau débat au parlement, prévu jeudi prochain et annoncé houleux. Mais les parlementaires n’ont pas attendu l’autorisation du gouvernement pour s’organiser, notamment ceux qui refusent toujours une sortie sans accord.

A l’heure où ces lignes sont écrites, la perspective d’un no-deal Brexit semble toujours l’option la plus plausible. Dans la semaine, la première ministre a rencontré les leaders européens qui lui ont signifié que les négociations demeurent ouvertes… pour l’après sortie. En tout état de cause, malgré l’appel au compromis lancé par la chancelière allemande Angela Merkel, la fermeté est toujours de mise sur le « filet de sécurité » destiné à prévenir tout retour à une frontière physique entre les deux parties de l’Irlande. Or, c’est ce sujet qui prive Theresa May de toute majorité à la Chambre des Communes.

Le gouvernement envisage donc de rééditer l’opération qui lui a, en apparence, réussi fin janvier. En cas d’absence de progrès dans les échanges avec l’Union européenne, il proposera un texte qui sera amendable par les membres du parlement. L’échéance est fixée à la fin de ce mois de février.

Pour sortir de l’impasse, le leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn a proposé un compromis : soutien au projet de sortie porté par le gouvernement conservateur, s’il intégrait le maintien dans l’union douanière avec l’Europe des 27. Corbyn a aussi suggéré, dans un courrier publié jeudi 7 février (jour où Theresa May se trouvait à Bruxelles), un « alignement dynamique sur les droits et protections » européens, l’engagement de participer aux agences et programmes de financement européens (notamment dans les domaines de l’environnement, de l’éducation et de la réglementation industrielle) et la coopération en matière de sécurité, notamment la garantie de pouvoir accéder au mandat d’arrêt européen et aux bases de données européennes.

L’initiative du leader du Labour a reçu un accueil favorable de la part des dirigeants et négociateurs de l’Union européenne qui ont pressé Theresa May d’approuver ce compromis. La cheffe du gouvernement a refusé tout net. Mais le compromis mis sur la table par Jeremy Corbyn a provoqué une nouvelle poussée de fièvre parmi ses propres parlementaires. La partie la plus engagée en faveur du maintien au sein de l’Union européenne a brandi la menace d’une scission. C’est la cinquième fois depuis que Corbyn a pris les rênes du parti qu’une telle possibilité est évoquée… Les rebelles arguent de ce que la proposition écarterait la possibilité d’un second référendum. Successivement, John McDonnell, le bras droit du leader travailliste ; Keir Starmer, shadow secretary pour le Brexit, et Tom Watson, le leader adjoint, ont pourtant affirmé que l’option est toujours sur la table.

Plus sérieusement, deux MPs travaillistes ont élaboré une proposition alternative. Peter Kyle et Phil Wilson ont préparé un amendement qui prévoit le soutien au traité de sortie présenté par le gouvernement en échange de l’organisation d’un second référendum. La consultation soumettrait au vote des Britanniques une alternative claire : soutien au texte négocié par Theresa May ou maintien dans l’Union européenne. La proposition a reçu le soutien actif de figures europhiles du parti conservateur dont Sarah Wollaston, Dominic Grieve et Anna Soubry.

Une enquête d’opinion publiée par le quotidien the Independent, dimanche, montre que 53% des Britanniques soutiennent un report du Brexit. Seuls 33% des interrogés se déclarent favorables à une sortie sans accord, même si cela doit affaiblir l’économie du pays.

Source: Grey-Britain, 11-02-2019

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Commentaire recommandé

RGT // 13.02.2019 à 07h48

Ils proposent que les anglais votent à perpétuité jusqu’à ce qu’ils approuvent la décision de l’UERSS ?

18 réactions et commentaires

  • Ricard’eau // 13.02.2019 à 07h14

    Donc un referendum por décider le soutiens au texte négocié avec Bruxelles ou le maintient dans l’EU?????

    Ces malhonnêtes, donc le choix entre la sortie molle, contrainte par un accord qui est mauvais ou alors pas de sortie de tout…

    Il prennent les gens pour de lapins de 3 semaines

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  • RGT // 13.02.2019 à 07h48

    Ils proposent que les anglais votent à perpétuité jusqu’à ce qu’ils approuvent la décision de l’UERSS ?

      +58

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  • Schwartz // 13.02.2019 à 08h13

    Et personne ne songe à réintégrer l’Ulster au sein de la République d’Irlande ? Comme ça, plus besoin de frontière qui sépare un Peuple (un peu comme le méchant « mur » soviétique qui séparait les Allemands de l’Est et de l’Ouest). Plus de frontière, donc plus de soucis de Brexit et une Irlande réunifiée. Quoi, je rêve ?

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    • Fritz // 13.02.2019 à 10h04

      Pourquoi pas ? Mais la meilleure voie pour une réunification irlandaise serait le référendum. Et si la réponse était positive, l’Ulster entrerait dans l’euro et rentrerait dans l’UE. D’autre part, n’oublions pas que la majorité de Mme May tient au DUP, parti protestant unioniste d’Ulster.

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    • DocteurGrodois // 13.02.2019 à 11h15

      Justement les Irlandais sont très contents de la situation actuelle. Les gens peuvent circuler, commercer, et aller travailler dans les comtés adjacents de part et d’autre de la frontière sans entrave.

      Les Irlandais de la République n’ont pas nécessairement envie de subir la charge de six comtés supplémentaires, qui de plus comportent de nombreuses communautés très majoritairement unionistes.
      De l’autre coté, pour faire très simple, les catholiques d’Irlande du Nord n’ont pas très envie d’abandonner tous les avantages que conferent un passeport Britannique en GB et dans le monde.

      Enfin, les groupes armés Unionistes comme Républicains, convertis depuis longtemps au banditisme et au trafic de drogues, ne manqueraient pas de reprendre su service au moindre bruit d’un tel referendum.

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    • JCH // 13.02.2019 à 11h22

      Il n’y a pas si longtemps qu’une paix fragile tient en Irlande du Nord. Vous pensez vraiment qu’un tel coup de pied dans la fourmilière est une solution-miracle sans aucun risque de retour à la violence?
      Et comme indiqué par Fritz, la majorité de Theresa May tient grâce au soutien des parlementaires nord-irlandais. Qu’arriviera-t-il à sa majorité si elle propose une solution qui revient à dégager ces parlementaires et leurs électeurs hors du Royaume-Uni?

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    • Ben // 13.02.2019 à 12h17

      Déjà que Londres est prête à envoyer toute la Navy en Méditerranée pour défendre Gibraltar contre l’Espagne, comme elle l’a fait pour les Malouines, alors l’Irlande du Nord, hein… Vous rêvez.
      Mais un arrangement du genre « un pays-deux systèmes » en gardant l’Irlande du Nord dans le Royaume était possible. L’idée a été sabotée, et n’oublions pas que le seul objectif des continentaux depuis le référendum a été de pourrir le processus de la manière la plus impitoyable possible.

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  • Jean Paul B. // 13.02.2019 à 08h53

    Pour mettre un terme rapidement à ce pataquès généré par l’article 50,il faut:
    – demander par référendum aux seuls habitants de l’Ulster s’ils veulent être rattachés à l’Irlande ou rester dans le Royaume Uni.
    – prendre acte de leur choix et dans tous les cas de figures,sortir immédiatement de l’UE sans accord.
    Il suffit pour cela de cesser de contribuer au budget de l’UE!
    PS: La position de Corbyn laisse entrevoir l’attitude de Mélenchon à propos de l’UE si un jour il arrivait au Pouvoir.Les électeurs potentiels de LFI,ayant la Souveraineté Nationale comme boussole politique,devraient peut être commencer à s’interroger sur ses intentions réelles,sous peine de gueule bois en cas de divine surprise.

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    • Ives // 13.02.2019 à 14h33

       » La position de Corbyn laisse entrevoir l’attitude de Mélenchon à propos de l’UE si un jour il arrivait au Pouvoir.Les électeurs potentiels de LFI,ayant la Souveraineté Nationale comme boussole politique,devraient peut être commencer à s’interroger sur ses intentions réelles,sous peine de gueule bois en cas de divine surprise. »
      Quelques petites questions :
      1 : qu’est ce qui vous fait préjuger de cela ou est-ce un présupposé que tout homme de gauche est voué à se syriser? Est-ce que la syrization ne touche que les hommes de gauche ou bien l’ensemble de l’éventail politique?
      2 : et donc dans ce cas-là, pouvez-vous m’éclairer et m’expliquer comment reconnaître une personne dont je peux être sûr qu’elle ne se syrizera pas?

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      • Fritz // 13.02.2019 à 15h03

        Par définition, le risque de syrization ne concerne que des politiciens de gauche : Syriza étant l’abréviation de « coalition de gauche radicale » (Συνασπισμός Ριζοσπαστικής Αριστεράς). Mais cela ne concerne pas tous les hommes de gauche. Hugo Chávez n’a jamais cherché à syrizer les Vénézuéliens.

        Concernant la droite, elle n’a jamais déçu ses électeurs depuis plus de trente ans, sauf ceux qui prennent au sérieux les valeurs qu’elle affiche. Car ces valeurs sont détruites par l’ultralibéralisme auquel la droite s’est identifiée.

        Je n’ai pas de recette magique pour distinguer les escrocs des politiciens honnêtes. Je dirais seulement que parler avec des circonvolutions est de mauvais augure. Jacques Nikonoff, homme de gauche s’il en est, disait que la gauche devait identifier et désigner clairement ses ennemis : le FMI, l’OTAN, l’UE, l’euro.

        https://www.fayard.fr/sciences-humaines/sortons-de-leuro-9782755506013

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        • Fabrice // 20.02.2019 à 07h17

          On peut dire que les soupçons de Syrization de Mélanchon c’est son attitude matamore qui fait plus dans les esbrouffes c’est une citation peu reluisante je m’en excuse pour Mélanchon « le chien qui a boit ne mord pas ».

          Il sait parfaitement que pour changer l’Europe il faut l’unanimité ce qui est infaisable mais fait comme si ce fait n’existait pas.

          On l’a vu aussi dans l’ affaire des gilet jaunes ses hésitations à prendre parti et presque proposer au gouvernement son intermédiaire pour apaiser et éviter comme beaucoup de membre du sérail politique qui voyaient leur position confortable être menacée si cela degenerait et il faut reconnaître son incompréhension devant l’attitude pyromane du gouvernement qui ne réfléchis plus et sur réagissait devant la menace.

          Bref personnellement je pense qu’il joue le jeu de l’opposant ventriloquent quand la situation est classique mais se range dans le système pour le défendre quand ses intérêts sont menacés.

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  • Fritz // 13.02.2019 à 09h01

    Si les Messieurs du Labour avaient siégé au parlement sous le règne d’Henry VIII, ils auraient rejeté l’Acte de Suprématie, et l’Angleterre serait restée dans le giron papal.

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  • AtomeCrochu // 13.02.2019 à 11h38

    @Fritz
    Et le gros pépère aurait pas pu ****** à tout va tout en remplissant ses caisses en pillant les lieux de culte. C’était surtout une histoire de renflouement travestie en lutte pour la liberté (comme souvent), pas de quoi fouetter un chat.

    Combien il nous a coûté déjà pour tourner casaque et arrêter de nous faire la guerre aux côté de Charles Quint ? Que de vertus ce bonhomme…

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  • 1Direct // 13.02.2019 à 12h04

    Une excellente solution … SI vous voulez relancer la guerre en Irlande.
    2éme point:
    Pour la grande-Bretagne, ce que vous proposez revient à demander aux catalans français s’ils veulent quitter la France pour devenir espagnol ou aux alsaciens de devenir allemand. Donc de diviser la France.
    Sauf à considérer que la France n’est plus un Pays mais une simple région administrative de l’U.E, c’est Inimaginable. Non?
    Pour la G.B., comme pour la Grèce, l’U.E. veut tordre le coup à tout accord, sauf une reddition sans condition car l’U.E. sait exactement que c’est inacceptable car la guerre en Irlande repartira.

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  • Albert Charles // 13.02.2019 à 12h31

    Le Brexit dur, c’est la bonne solution pour tout le monde, y compris pour les deux Irlande qui devront régler ce problème en interne, au sein du Royaume uni. Il faut qu’on arrête ces négociations permanentes avec les Britanniques, qui sont génétiques avec eux. Ils sont entrés dans la CEE avec un statut spécial, ils ont négocié un Remain par un traité spécifique via David Cameron (juste avant le référendum) et maintenant ils veulent un nouveau traité pour sortir sans dégâts. Bref: c’est sans fin, avec eux ! Ils ne sont pas à plaindre, d’autant que, après 5 ans d’adaptation aux conséquences du Brexit, le UK sera le futur paradis fiscal aux portes de l’UE. Et là, ça va faire mal aux Européens….! Sans aucune possibilité pour les Continentaux de leur dire quoi que ce soit (indépendance oblige…ou permet !). Ce sont des malins. Problème économique ? Non, réalités culturelles…! Ils ont fait face aux missiles de Hitler, le mythe du Brexit dur insupportable et terrifiant est une fadaise (un souhait ? ) pour Français (incapables d’imaginer un Frexit ?) qui les amuse un peu…

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    • 1Direct // 13.02.2019 à 15h41

      Tout ce que vous dites est vrai.
      A notre différence et celle de nos benêts de dirigeants et autres idolâtres béats,un genoux à terre (voire les 2), les anglais sont avant tout pour l’intérêt de leur pays.
      Le reste n’est qu’un moyen d’arriver à leur objectif premier :
      Garder leur souveraineté et maintenir leurs intérêts au plus haut niveau possible.
      Pour eux le reste n’est que blabla et stratégie.
      Contrairement à la France, la cocu de l’histoire!

      Une dernière chose.
      Pour avoir vécu en G.B et continuer à parler avec beaucoup de mes voisins anglais (en France), je peux vous garantir que ceux ci ont de la mémoire et que, pour être sympa, ils se souviendront le moment venu des « vacheries » qu’on leurs fait. La France et les autres.
      Peut être encore plus la France car quoi que l’on dise ils adorent notre pays. Bien qu’ils ne comprennent comment nous pouvons être aussi … soumis (La France dans l’U.E).
      (Comme certains m’ont dit: « It’s a shame, now, France is peanuts »)

      C’est sûr. Ils se souviendront et nous rendront la monnaie … le moment venu.

      P.S:
      Pourtant la majorité sont contre le Brexit car eux, vivant en France, voient « midi à leur porte ». Alors que si ils vivaient en G.B ils seraient beaucoup plus …. nuancés mais unanime sur les aspects de la maitrise, non négociable, de leur souveraineté.

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  • SanKuKai // 14.02.2019 à 10h26

    Il faut savoir que le deal de Theresa May revient á se soumettre aux lois de l’UE (CEJ), en gros rester dans l’UE mais sans représentation dans les instances de l’UE. Il est juste Inacceptable.
    Donc le nouveau référendum proposé par les 2 travaillistes rebelles: “soutien au texte négocié par Theresa May ou maintien dans l’Union européenne” revient á rester dans l’UE ou rester dans l’UE.
    La démocratie comme l’aime les européistes: TINA.

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  • Toto // 14.02.2019 à 16h18

    Je parie que si Theresa May devrait revoter entre brexit et no brexit, elle choisirait maintenant brexit… Elle doit être complétement écoeurée des méthodes de l’UE…. L’UE est son propre plus féroce ennemi.
    Le brexit, c’est hotel California !!!
    Quand à Macron…. vous avez remarqué que pendant les commémorations du 11 Novembre, il avait invité une palanquée de chefs d’état… dont même les israéliens (et franchement, Israel n’était même pas une lueur d’espoir dans l’oeil d’un Juif de l’époque).
    Par contre, pas de Theresa, pas de présence royale… juste un petit succédané d’ambassadeur…
    Vu la place des Anglais pendant la premiere guerre mondiale, ca en dit long sur les relations France UK
    Faut qu’ils souffrent les Anglais avec le brexit.
    Macron il aime l’Europe mais pas les Européens. Va nous facher avec tout le monde, ce crétin

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