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22.avril.201922.4.2019 // Les Crises

Nos dirigeants ont oublié que c’est le peuple qui est souverain – par Jean-Michel Naulot

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Source : Le Figaro, Jean-Michel Naulot, 02-04-2019

FIGAROVOX/TRIBUNE – En France et à Bruxelles, comme aujourd’hui au Royaume-Uni, les dirigeants politiques ont, selon Jean-Michel Naulot, du mal à accepter le vote populaire lorsqu’il leur est défavorable.

Ancien banquier et ancien membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers, Jean-Michel Naulot est l’auteur d’Éviter l’effondrement (Seuil, 2017).

Au Royaume-Uni, la démocratie est en crise. Theresa May a fait voter trois fois les parlementaires sur le même texte, comme si un dirigeant politique était libre d’ignorer un vote lorsqu’il ne lui est pas favorable. Les parlementaires eux-mêmes, majoritairement hostiles au Brexit, ont le plus grand mal à accepter le vote populaire de 2016. Enfin, situation surréaliste dans une démocratie, les perdants du Brexit manifestent pour demander l’organisation d’un nouveau référendum. Ne craignant pas de s’ingérer dans les affaires britanniques, le Président français a même été jusqu’à dénoncer récemment les «mensonges» qui avaient permis aux partisans du Brexit de gagner. Qu’auraient dit en France les partisans du oui à Maastricht si les tenants du non avaient exigé de revoter au prétexte que des mensonges avaient été énoncés par les partisans du oui? À l’époque, cette idée n’a traversé l’esprit de personne.

En France et à Bruxelles, comme aujourd’hui au Royaume-Uni, certains dirigeants ont un peu de mal à accepter le vote populaire lorsqu’il leur est défavorable.

En France, le référendum de 2005 avait déjà constitué un tournant inquiétant. La manœuvre qui avait consisté à faire adopter par le Parlement français le texte rejeté par le peuple n’avait pas été glorieuse. Elle montrait qu’en France et à Bruxelles, comme aujourd’hui au Royaume-Uni, certains dirigeants ont un peu de mal à accepter le vote populaire lorsqu’il leur est défavorable.

Au Royaume-Uni, chacun savait, depuis le début des négociations, qu’aucun accord vraiment satisfaisant ne peut être trouvé. L’accord signé en 1998 avec l’Union européenne interdit en effet de rétablir la frontière entre les deux Irlande. La seule manière de résoudre ce problème, c’est le «no deal», à moins de donner un petit coup de canif dans la souveraineté britannique en prévoyant un statut spécial pour l’Irlande du Nord. Le «no deal» a l’avantage, si l’on peut dire, de rétablir la frontière sans que personne n’en assume la responsabilité…

Lors du Sommet du 10 avril, si certains dirigeants de l’Union européenne étaient tentés d’accorder un long délai aux Britanniques pour négocier un nouvel accord sur le Brexit, avec l’arrière-pensée de laisser le temps aux Britanniques de revenir sur le choix de 2016, ils rendraient un bien mauvais service à la cause européenne et à la démocratie. Mais, dans le climat actuel, on ne peut exclure que certains dirigeants ne soient tentés de prendre prétexte de l’organisation de nouvelles élections britanniques ou de la nécessité d’ouvrir les élections européennes aux Britanniques pour accepter la solution d’un long report du Brexit. Ils confirmeraient alors que les propos tenus par Jean-Claude Juncker au lendemain de l’élection d’Alexis Tsipras – «Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens» – constituent désormais l’ADN de l’analyse politique de certains dirigeants.

En pleine crise des Gilets jaunes, certaines leçons du Brexit et du référendum de 2005 peuvent d’ores et déjà être tirées en vue des réformes institutionnelles qui suivront le Grand Débat. La revendication d’une plus grande participation des citoyens aux décisions est légitime. Le dispositif organisant le référendum d’initiative partagée doit ainsi être assoupli pour permettre à un nombre significatif de citoyens de soumettre un texte au vote populaire. Cette réforme pourrait être l’occasion d’ajouter deux règles simples au fonctionnement du référendum. Aucun référendum ne devrait pouvoir être organisé sur un texte qui a déjà été soumis à référendum si un délai raisonnable, par exemple cinq ans, ne s’est pas écoulé entre la mise en application de la décision référendaire et le nouveau référendum. Cela pour éviter que l’on ne soit tenté de faire revoter le peuple jusqu’à ce qu’il change d’avis sans avoir préalablement respecté sa décision. Par ailleurs, aucun vote parlementaire ne pourrait défaire ce que le peuple a décidé. Cela, afin d’éviter un véritable déni de démocratie.

« Les traités sont comme les jeunes filles et les roses : ça dure ce que ça dure ! »

Charles De Gaulle

Ces règles vont presque de soi dans une démocratie bien vivante mais, dans le climat des dernières années, elles gagneraient à être écrites. Quant aux traités, ils ne peuvent en aucun cas être opposés à la volonté populaire. Le peuple est souverain. Les traités sont faits pour évoluer. Comme le disait De Gaulle, «Les traités sont comme les jeunes filles et les roses: ça dure ce que ça dure!».

Le passage de la démocratie représentative à une démocratie semi-directe, amorcé par la Cinquième République en 1958 (référendum) et en 1962 (élection du Président au suffrage universel), exige qu’une place plus importante soit faite à l’expression de la volonté populaire. Mais il exige aussi que de nouvelles règles soient posées pour nous protéger des résistances d’une élite qui a parfois un peu de mal à accepter cette évolution. Un nouvel équilibre doit être trouvé, à moins de prendre le risque d’aller vers une crise démocratique beaucoup plus grave.

Source : Le Figaro, Jean-Michel Naulot, 02-04-2019

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xavier37 // 22.04.2019 à 07h52

La démocratie n’est plus nécessaire au capitalisme. Elle est même devenu un obstacle. Le capitalisme vote pour l’ordre et l’assurance.

45 réactions et commentaires

  • Jourdain // 22.04.2019 à 07h24

    « situation surréaliste dans une démocratie, les perdants du Brexit manifestent pour demander l’organisation d’un nouveau référendum ». On voit biejn que les exrtrêmistes les anti démocrates ne sont pas ceux désignés par la caste médiatico politique ! Et que le danger vient d’eux uniquement !Enfin, situation surréaliste dans une démocratie, les perdants du Brexit manifestent pour demander l’organisation d’un nouveau référendum.
    Vous ajoutez : Qu’auraient dit en France les partisans du oui à Maastricht si les tenants du non avaient exigé de revoter […] À l’époque, cette idée n’a traversé l’esprit de personne. »

    La différence entre les vrais extrêmistes et les faux est évidente !

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    • Jourdain // 22.04.2019 à 07h37

      Article est bien trop gentilet et surtout d’une naiveté effarante vis à vis des évolutions actuelles !

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      • Fritz // 22.04.2019 à 08h39

        « Par ailleurs, aucun vote parlementaire ne pourrait défaire ce que le peuple a décidé » : Naulot rejoint la déclaration de Philippe Séguin à la tribune de l’Assemblée Nationale, le 5 mai 1992 :
        « Car ce que le peuple a fait, seul le peuple peut le défaire ». La forfaiture de nos dirigeants a commencé à ce moment-là, quand les députés ont refusé de voter l’irrecevabilité démontrée par Séguin, et quand le Conseil constitutionnel a refusé de rejeter un traité anticonstitutionnel, le traité de Maastricht.

        Le Danemark avait rejeté ce traité en 1992 ; on l’a fait revoter (sur un traité « allégé ») en 1993, et comme cette fois les Danois ont voté OUI, on a considéré leur vote comme définitif.

        Jean-Michel Naulot a raison de pointer la mauvaise volonté du gouvernement May, et plus encore des députés britanniques, pour la plupart hostiles au Brexit. Cette histoire de frontière « impossible » entre l’Ulster et la République d’Irlande est une belle hypocrisie. Ce n’est pas l’UE qui a signé les accords du Vendredi saint en 1998.

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        • Jourdain // 22.04.2019 à 09h14

          Pouvez vous m’expliquer cette histoire de frontières ? Je n’y comprends rien, je n’ai pas suivi; enfin si vous avez suivi

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          • Fritz // 22.04.2019 à 09h18

            Non, je ne peux vous l’expliquer, car je n’y comprends rien. Une belle embrouille fabriquée pour empêcher le Brexit. Qui dénoncera cette absurdité ? Tous les États ont des frontières, cela fait même partie de la définition que j’enseigne en collège : un État est un pays organisé qui a un gouvernement, une capitale et des frontières.

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            • Chris // 22.04.2019 à 13h06

              Le backstop a été le prétexte trouvé par Merkel-May-Barnier pour faire capoter le Brexit. S’il était accepté, de fait il faisait éclater l’unité politique et territorial du Royaume Uni, car il allait à l’encontre de l’accord du Good Friday (1998) obtenu péniblement au bout de 30 ans de guerre civile en Irlande :
              https://www.touteleurope.eu/actualite/brexit-quelles-consequences-pour-les-deux-irlande.html
              Accepter le Backstop revient à recréer une frontière à l’intérieur du RU, ce dont l’Irlande ne veut pas entendre parler à juste titre.
              Un exemple de plus de la perfidie hypocrite de l’UE qui savait très bien quel poison elle distillait…

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            • Marie // 22.04.2019 à 15h26

              Vous avez tout « écrit » avec « je n’y comprends rien ». A quoi bon perdre son temps, à l’exception de ceux pour qui : »le temps c’est de l’argent »? Le pauvre Thomas (Saint pour les croyants crédules) devrait se retourner dans sa tombe, au fait où est-elle? Lui qui affirmait, dit-on, que « le temps n’appartient qu’à Dieu », donc n’est pas monnayable…remettant aux calendes grecques le développement capitaliste. Mais je m’égare…

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            • Lole // 23.04.2019 à 10h02

              La frontière existe toujours, mais dématérialisée par l’EU.
              Irlande du Nord et du Sud.

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            • alain maronani // 23.04.2019 à 14h36

              Contrairement a ce que prétend le ‘spécialiste’ Chris…

              Une énormité pour commencer…La République d’Irlande ne fait pas partie du RU donc on ne fait rien éclater pour commencer. Depuis l’accord de 1921 cette frontière est dématérialisée ce n’est pas nouveau. L’accord du ‘Good Friday’ visait a rétablir cette situation et mettre fin aux contröles de l’armée britannique.
              Pour la perfidie de l’UE…la démarche vise a imposer une barrière douanière afin d’empêcher la libre circulation des biens, des services, etc par cette frontière, d’ou ce nom de back-stop…par l’arrière (On fait partie de l’UE ou pas…). Notre ‘spécialiste’ Chris oublie aussi que le DUP (un parti d’extrémistes nord-irlandais, des orangistes) qui permet a Miss May d’avoir une majorité veut AUSSI cette frontière car ils ne veulent rien savoir de ce qui ressemblerait de près ou de loin a une réunification de l’Irlande…a un détachement du RU

              Chris..ou comment oser dire que l’Irlande fait partie du RU, ignorer les termes de l’accord de 1921..parler pour parler….

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          • RV // 22.04.2019 à 14h15

            …/… D’un point de vue juridique, la procédure de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) doit conduire à la réintroduction d’une barrière physique entre les deux pays [Irlande et Irlande du nord]. Le maintien d’une frontière ouverte est l’un des points clés du Brexit, mais cette volonté se heurte, selon le négociateur en chef Michel Barnier au contrôle des frontières qui fait partie de la gestion des frontières de l’Union européenne …/…
            ***********************************************************
            Selon le Government of Ireland Act de 1921, le franchissement de la frontière s’effectue sans contrôle pour les personnes. …/… Durant le conflit nord-irlandais (Troubles) entre les années 1960 et les années 1990, de nombreux barrages de l’armée et des forces de sécurité britanniques restreignirent les accès, certains d’entre eux étant fermés, comme entre la ville nord-irlandaise de Londonderry et le comté de Donegal. …/…
            Conformément à l’accord du Vendredi saint, ces barrages ont disparu en 2005. …/…
            ************************************************************
            source https://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_entre_l%27Irlande_et_le_Royaume-Uni

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      • D’Aubrac // 22.04.2019 à 08h51

        En 1992, la France a -subrepticement- changé de régime, à l’occasion de la validation par Référendum du Traité de Maastricht.
        Mitterrand, Delors, Chirac, les centristes, les écolos, le CNPF, la CFDT etc… l’ont fait passer, en cachant la vérité aux français, d’une régime de pleine souveraineté à un régime de souveraineté -très- limitée, comme sous la défunte Union soviétique.

        L’affaire s’est jouée à 400.000 voix, 1,05 % , avec près d’un million de votes blancs et nuls. Je ne sache pas qu’aucun des protagonistes du Non, Philippe Seguin, Chevènement, Pasqua, de Villiers etc ait contesté la légitimité du scrutin, malgré l’effroi que leur inspirait le résultat.

        Bien au contraire, fleurirent dans les médias, nombre d’articles fustigeant la stupidité crasse des partisans du Non, décidément imperméables aux promesses du nirvana européen annoncé ! Un comble. Ce furent les perdants qui furent insultés et méprisés par les beaux esprits du Monde, de l’Obs, de Télérama etc !

        Les contestataires virulents du Brexit ne sont pas des démocrates. Au mieux, ce sont des croyants, de type religieux. Plus largement sans doute, ce sont les défenseurs d’intérêts strictement personnels ou d’intérêts de classe.

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        • calal // 22.04.2019 à 11h31

          je me souviens: j’avais 20 ans,le mur venait de s’effondrer et avec lui la fin de la peur des pershing contre les ss20. On revait d’un monde meilleur,d’une europe federale qui allait eloigner la guerre. Je me souviens avoir voulu lire le texte du traite mais j’avais 20ans et d’autres urgences en tete.J’ai vote oui sans reflechir,dans l’optimisme de la jeunesse et la confiance dans le consensus des medias. 8 ans plus tard,les premieres interrogations puis 2005 et la confirmation des soupcons…

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          • Fritz // 22.04.2019 à 12h17

            J’avais 26 ans. Je n’avais pas digéré la guerre du Golfe, qui anéantissait les espoirs nés du « printemps des peuples » de 1989. J’ai voté non à Maastricht.

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  • gracques // 22.04.2019 à 07h40

    Personnellement je trouve plutôt encourageant qu’un monsieur comme Naulot (fort estimable au deumeurant) , compte tenu de son parcours puisse éditer cet article au Figaro.
    Non pas tant que cet organe exprime ma pensée politique , bien au contraire , mais’parce que peut être ,,dans ces sphères la aussi , certains pensent qu’il serait tant de lâcher du lest au risque d’avoir en Eutope’une situation politique digne de l’Amérique du sud ……

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    • Jourdain // 22.04.2019 à 07h57

      cet organe (le figaro comme tout les autres , excepté causeur magazine) exprime souvent la pensée du politiquement correct ! Le rôle de ces gens là
      c’est de nous faire croire qu’ils sont avec vous avec ce type d’articles. Mais ils agissent contre vous.
      Méfions nous de Naulot

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      • Max // 22.04.2019 à 18h40

        C’est dans le Figaro Vox, qui n’a pas grand-chose à voir avec le Figaro. Regardez les interventions ou tweets d’Alexandre Devecchio, et vous comprendrez la différence.

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  • xavier37 // 22.04.2019 à 07h52

    La démocratie n’est plus nécessaire au capitalisme. Elle est même devenu un obstacle. Le capitalisme vote pour l’ordre et l’assurance.

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    • isidor ducasse // 22.04.2019 à 10h06

      Oui, comme pour le communisme et comme pour toutes les dictatures. Le capitalisme est plus un système économique que politique. Il existait sous le régime nazis, sous la démocratie. Il est inhérent au commerce libre depuis l’antiquité.
      Pour cet article il s’agit de dénoncer la construction de l’UE, le bloc de l’ouest voulu par les Américains et qui ne peut s’imposer que contre la volonté des peuples donc la démocratie n’est plus nécessaire à la construction européenne.

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    • Duracuir // 23.04.2019 à 11h12

      Je crois que vous êtes une erreur.
      Le capitalisme n’a JAMAIS eu besoin de la démocratie. L’aboutissement du capitalisme c’est le fachisme, c’est à dire, le totalitarisme libéral à la solde des possédants.
      Le capitalisme n’a pas besoin de démocratie, n’a jamais eu besoin de démocratie, il a eu besoin de libéralisme dans les Flandres des XIIIe et XIVe siècle pour s’affranchir des règles de la féodalité pour naître. Pour ce faire, il s’est appuyé sur la grande masse des pauvres pour arracher le pouvoir à la noblesse et le donner aux gueux nouveaux riches.
      Il a eu besoin de libéralisme en Angleterre à la fin du XVIIe puis aux Amériques et en France à la fin du XVIIIe pour s’affranchir des règles des royautés, aristocraties et cléricatures pour prendre donner le pouvoir aux roturiers riches en s’appuyant sur la masse des pauvres.
      Il a besoin de libéralisme pour s’affranchir des règles des états et des privilèges de citoyenneté en s’appuyant sur la masse des crève-la-faim du tiers monde, pour perpétrer indéfiniment la richesse des ploutocrates érigés en nouvelle aristocratie.
      Le capitalisme a besoin d’ordre quand ça l’arrange et de désordre quand ça l’arrange.

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    • JC // 24.04.2019 à 17h07

      Si elle avait été nécessaire, on l’aurait inventée. Mais il n’est pas dit qu’en démocratie, nous ne choisirions pas l’ordre et l’assurance. Et le capitalisme.

        +0

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  • Bordron Georges // 22.04.2019 à 08h01

    Personne n’a rien oublié du tout! Les dirigeants ont mené cette tromperie pendant plus de cinquante ans. Et lorsque quelqu’un signalait la lente dépossession des peuples qu’il constatait, il se faisait accuser de complotisme. Voyez ne serait ce que le fonctionnement du groupe Bidelberg. Très pratique l’accusation de complotisme!

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  • Owen // 22.04.2019 à 08h21

    Il est plus facile de dissoudre le peuple que le gouvernement.
    La différence avec l’Algérie n’est pas la démocratie, elle est que notre exécutif est plus solide que celui algérien pour nier les intérêts et les aspirations du peuple.

      +9

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  • politzer // 22.04.2019 à 08h30

    Le « peuple » n a jamais été souverain ni dans l antiquité grecque ni dans les « démocraties » modernes, on le lui a fait croire par le truchement d’élections du genre face tu perds pile je gagne ( qui ont révélé leur vraie nature en 2005, par « accident »). Comment ça ? par l alliance de la petite bourgeoisie pour des miettes avec la grande qui ramasse la mise . Dans l antiquité plus visible : une masse d esclaves dépourvus de droits . Avec le creusement des inégalités résultat de l économie financiarisée les couches moyennes voient leur situation dégradée et plus encore le sort futur de leur progéniture, ce qui fait d elles des alliés nouveaux de la masse des salariés éternels cocus des élections. Le cauchemar de macron de ses sbires et de ses mandataires banquiers . cf Lénine sur la démocratie pour les riches = dictature sur les pauvres. Demain la révolution et renversement de l égalité …

      +18

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    • Lapérouse // 22.04.2019 à 08h55

      Le prolongement indissociable de la démocratie est la liberté d’expression.
      Quand on lit vos propos et qu’on connaît l’histoire (l’autodesruction du communisme–cf Lenine)… On peut en conclure que nous sommes vraiment en démocratie !

        +2

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      • RV // 22.04.2019 à 14h26

        La liberté d’expression est consubstantielle à la démocratie, elle n’en est pas le prolongement. Par ailleurs la liberté d’expression est vide de sens sans la liberté d’information. La liberté d’information ne peut exister quand la quasi totalité des médias sont la propriété privée de quelques oligarques ploutocrates.
        On peut en conclure que nous sommes loin d’être en démocratie et qu’elle reste à construire.
        Les organes de presse devraient être la propriété d’usage des journalistes et devraient être incessibles.

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  • isidor ducasse // 22.04.2019 à 09h05

    « certains dirigeants ont un peu de mal à accepter le vote populaire lorsqu’il leur est défavorable. »
    Cette façon frivole et légère de décrire le fascisme avec une pointe de Lapalissade sur la fin.
    Son épouse a du être un petit peu enceinte !

      +14

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  • LBSSO // 22.04.2019 à 09h13

    Des cochons dans la roseraie…anglaise.

     » Le traité franco-allemand : de Gaulle et Adenauer.Mai 1963, le Bundestag adjoint un préambule qui le vide effectivement de son sens : le traité ne devra en aucune façon affecter l’association entre l’Europe et les Etats-Unis,(…)
    De Gaulle en sera profondément déçu :

     » Tout ça, pourquoi ? Parce que des politiciens allemands ont peur de ne pas s’aplatir suffisamment devant les Anglo-Saxons !

    Le Général, cachant sa déception sous une philosophie bonhomme, déclare au début de juillet, à la veille de son voyage en Allemagne :

     » Les traités, voyez-vous, sont comme les jeunes filles et les roses : ça dure ce que ça dure. Si le traité franco-allemand n’était pas appliqué, ce ne serait pas le premier dans l’histoire ! »

    Mais en accueillant le Général de Gaulle à Bonn deux jours plus tard, son vieil ami Adenauer ne manquera pas de relever l’allusion :

    « J’ai lu que les roses et les jeunes filles pâlissaient vite. Les jeunes filles, peut-être. Mais voyez-vous, pour les roses, je m’y connais. Cette amitié entre la France et l’Allemagne est comme une rose qui portera toujours des boutons et des fleurs ». De Gaulle ne sera pas en reste :

    « Vous avez raison, Monsieur le Chancelier ; le traité n’est pas une rose, ni même un rosier, mais une roseraie ! »

    F Kersaudy

      +7

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  • calal // 22.04.2019 à 09h17

    Ancien banquier et ancien membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers, Jean-Michel Naulot est l’auteur d’Éviter l’effondrement (Seuil, 2017).

    Je prend de l’argent pendant ma carriere professionnelle en faisant blanc et j’en prends pendant ma retraite en faisant noir. Qu’est ce qui est constant pendant toute ma vie chez moi?
    franchement,des « experts » comme ca…

      +9

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    • D’Aubrac // 22.04.2019 à 16h59

      Pas d’accord, Calal.
      On peut être banquier avec une éthique, et une pratique non cynique.
      Certes, je reconnais, que, comme les poissons volants dont parlait Clémenceau, ce n’est pas la majorité.
      Mais cela existe.

      Il existe même dans certaines petites banques régionales ou locales d’authentiques quelques « moines-banquiers », parfaitement dévoués à l’accompagnement des entrepreneurs, avec dignité et sens de l’honneur.

      M. Naulot est un homme estimable.

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  • Street wiew // 22.04.2019 à 09h45

    Quand un référendum est soumis à la nation avec des fondements qui s’avèrent mensongés alors ce référendum n’a plus de légitimité…

      +6

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  • Fritz // 22.04.2019 à 09h49

    Pour rappeler à nos dirigeants que c’est le peuple qui est souverain, je propose en vrac :
    1) le Frexit (sans négociation préalable, on voit ce que ça donne avec le Brexit)
    2) abrogation immédiate du droit supranational européen
    3) jugement des politiciens et hauts fonctionnaires qui ont aliéné la souveraineté française
    4) institution du RIC, sur le modèle suisse
    5) mise en place d’une procédure simple, annuelle, équilibrée, qui permet aux citoyens de révoquer les élus ET les hauts fonctionnaires.

    Qu’en pense M. Naulot ?

      +28

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    • Le Rouméliote // 22.04.2019 à 11h38

      RAS ! Sauf que j’aurais mis dans l’ordre : « révoquer les hauts fonctionnaires, puis les élus », vu que c’est les premiers qui commandent et que les élus ne sont là que pour cautionner les politiques décidées par les hauts fonctionnaires à la solde de leurs collègues de Bruxelles, Francfort, Luxembourg et Berlin…

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  • cording // 22.04.2019 à 09h55

    L’Irlande du nord est un legs du colonialisme britannique. L’unité de l’île est LA solution.

      +12

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  • 1Direct // 22.04.2019 à 10h32

    « … Aucun référendum ne devrait pouvoir être organisé sur un texte qui a déjà été soumis à référendum si un délai raisonnable, par exemple cinq ans, ne s’est pas écoulé entre la mise en application de la décision référendaire et le nouveau référendum. … »

    Il manque un point qui n’est pas anodin.
    Interdire aussi de faire passer une loi, une modification de la constitution OU TOUT AUTRE « MÉCANISME » dans les mêmes délais. Façon Sarko qui est passé par la fenêtre.
    Ce même Sarko qui en a profiter pour rechanger la constitution qui obligeait de soumettre à référendum l’adhésion d’un nouveau pays au saint de l’Union Européenne.
    Bien sûr, ceux sont ces politiciens, quand cela les intéresse, qui nous renvoient que ceci ou cela est impossible car il y a la loi ou que c’est anti constitutionnel ou anti-traités.
    Ces mêmes traités qu’ils savent changer quand c’est pour aller dans leur sens … bien sûr.

    Enfin, c’est que je dirais si j’étais mauvaises langues. ??

      +13

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  • Duracuir // 22.04.2019 à 12h22

    A quel moment « nos » dirigeants ont-ils cru que c’était le peuple qui décidait?
    Quand la troisième république faisait 100 000 morts dans la repression de la Commune, faisait tirer sur les ouvriers en grève, inventait l’anti-clericalisme en substitut d’une politique sociale? Quand elle entamait une première guerre mondiale dont personne ne voulait? Quand elle suicida le Front Populaire? Quand elle déclara la guerre à l’Allemagne en 39? Quand elle déclara l’Armistice en 40 après un suicide stratégico-militaire plus que douteux?
    Quand la IVe fit 20 ans de guerres coloniales contre l’avis de 80% des Français? Que Moch et Queuille (modèle de Hollande) s’appuyaient sur une magistrature massivement collabo 5 ans plus tôt pour bidonner des procès honteux contre le mouvement ouvrier? Quand elle prétendait soumettre la France à la CED? Quand la Ve abandonna honteusement à eux mêmes les Français voulant rester en Algérie après l’indépendance malgré promesses et garanties au prix de milliers de morts et d’un déchirement irréparable? Quand le grand de Gaulle se fit imposer Pompidou par le grand père de celui qui nous imposa Macron? Quand ce même Pompidou intégra les Anglais dans la CEE? Quand il obligea l’état à emprunter aux banques privées? Quand Giscard inaugura le regroupement familial(qu’il considère lui même comme une erreur aujourd’hui) ?Quand les gouvernants successifs firent rentrer des millions d’étrangers pour casser le marché du travail? Quand Mitterrand cassa la mine? la siderurgie? qu’il nous impliqua dans la première guerre d’Irak? Quand, depuis Mitterand, chaque Président se sert de l’UE pour détruire le contrat social issu du CNR? Quand un ministre se fit dire  » la France, c’est deux cent famille? » , quand une école de Commissaires Politique, Science Po, truste tous les grands concours, ENA, magistrature, commissariat de police, etc… ?
    Quelle est donc cette époque bénie où les dirigeants auraient respecté la volonté populaire?

      +22

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    • Véronique // 25.04.2019 à 17h55

      un oubli sur la IVème : le Traité de Rome et le traité Euratom, sans oublier le traité CECA.

        +0

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  • Chris // 22.04.2019 à 13h20

    Ceci dit, le Brexit n’a pas dit son dernier mot : Farage est reparti en guerre en fondant le Brexit Party et recueille déjà 23% des intentions de vote aux Européennes, le Parti travailliste 22% et les conservateurs 17%, UKIP donné à 6%.
    Le Brexit Party n’a été lancé que la semaine dernière, après sa formation en janvier.
    https://www.zerohedge.com/news/2019-04-19/luongo-act-ii-most-important-political-event-21st-century-begins-may
    Malgré le « project fear » (intimidation par la peur) savamment entretenue par certains milieux… et sponsorisé par Bruxelles, je doute qu’ils réussissent à déclencher un second référendum : De un, le référendum n’est pas du tout dans les moeurs politiques britanniques, de deux, les Britanniques en ont marre et veulent en finir avec la pantalonnade du Brexit qui est en train de couter très cher au parti conservateur.
    https://www.independent.co.uk/news/uk/politics/brexit-party-farage-eu-election-opinion-poll-yougov-conservatives-ukip-a8875631.html

      +5

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  • Alapeche // 22.04.2019 à 14h22

    Le peuple ‘souverain’ a aussi le droit de changer d’avis et pour cela ne faut-t’il pas lui en donner l’opportunité.

      +1

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  • Louis Robert // 22.04.2019 à 14h27

    « Le passage de la démocratie représentative à une démocratie semi-directe… exige qu’une place plus importante soit faite à l’expression de la volonté populaire. Mais il exige aussi que de nouvelles règles soient posées pour nous protéger des résistances d’une élite qui a parfois un peu de mal à accepter cette évolution. Un nouvel équilibre doit être trouvé, à moins de prendre le risque d’aller vers une crise démocratique beaucoup plus grave. »

    *

    Quand on examine pareil amas d’euphémismes, on comprend immédiatement, dans un grand éclat de rire, que l’exigence véritable n’est que d’une Révolution Démocratique Intégrale (RDI) — nouvel ordre politique et social, nouvelles institutions, nouvel ordre national et mondial — à la faveur du mouvement citoyen massif qui le crie haut et fort: « Dégage, toute! Le Pouvoir, seul le peuple souverain désormais s’en occupe et l’exerce. »

      +4

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  • petitjean // 23.04.2019 à 12h49

    Quel titre lénifiant !
    les dirigeants n’ont pas oublié le peuple , ils le méprisent, l’ignorent et le bafouent ! Nuance !!
    C’est délibérément qu’ILS trahissent le peuple pour imposer leur projet mondialiste et engraisser les puissants
    Et ces dirigeants auraient tort de se gêner, les peuples bafoués et trahis ne bougent pas !
    le lavage de cerveaux ça marche formidablement bien !
    aussi longtemps que les peuples éliront leurs bourreaux, aussi longtemps que les peuples accepteront leur servitude…………..

      +3

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    • JC // 24.04.2019 à 17h24

      C’est clair, titre de pleurniche qui démontre que justement, le peuple n’est pas souverain puisque ses dirigeants peuvent s’asseoir dessus. Donc si le peuple veut devenir souverain, il va devoir s’imposer.

        +1

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  • Arnaldur // 24.04.2019 à 10h58

    Le système est à bout et la démocratie dans cette situation n’a aucun intérêt pour le 1%. Nos zélites tellement intelligentes regardent la populace comme un éleveur regarde son troupeau. Qu’il l’emmène aux champs ou à l’abattoir, il ne veut pas de résistance. Et quand il résiste les chiens sont là et mordent avec enthousiasme. Alors les référendums.. « Vous partez où cet été  » ?, « Il y a un petit restaurant bio près de chez moi.. » ..
    Les beaux esprits se taisent en grande majorité préoccupés par leur gamelle et le festival d’Avignon. Ils pensent qu’ils seront toujours épargné et donc du bon côté du fouet, à genoux mais du bon côté. L’avenir des enfants ? Ils ont de bonnes relations qui devraient régler ça. Qu’en ont-ils à faire de ces gens qui dérangent leur confort moral ? Les violences policières, les mutilations, les femmes frappées et traînées à terre par les cheveux, les enfants gazés à 3 ans ou arrêtés à 13 ans, les handicapés violentés et gazés, les centaines de prisonniers politiques ? Ils n’ont qu’à la fermer au lieu de brailler ! Et déjà ne pas être là ! Pas mon problème.
    Ça le deviendra peut-être..

      +2

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