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27.février.201227.2.2012
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Le Budget de l’État en France

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Cet article fait suite à celui sur les budgets des administrations publiques.

Nous entamons aujourd’hui une petite série de graphiques sur la dette publique de la France.

Observons l’évolution du budget de l’État depuis 1978 :

budget etat france français

I. La tendance générale

On observe tout d’abord une très nette tendance générale à la baisse des dépenses et des recettes nettes (des transferts aux collectivités locales et à l’Europe) depuis 1993, ayant abouti à une baisse du « périmètre » de l’État de plus de 5 points de PIB en 15 ans.

C’est essentiellement un phénomène dû à la décentralisation, car en parallèle, les dépenses des collectivités locales ont fortement augmenté, comme nous l’avons vu précédemment dans ce billet sur les déficits publics :

Déficit des administrations locales Maastricht

En cumulant les administrations centrales et locales, on a ceci :

Déficit des administrations centrales et locales Maastricht

Ainsi, globalement, la masse de l’Administration de notre pays est restée globalement stable sur la période, et même depuis 1985.

Rappelons en revanche que les dépenses de Sécurité sociale ont crû, en raison du vieillissement de la population lié au papy-boom, et ce sont elles qui expliquent la hausse régulière des dépenses publiques.

J’insiste sur ce point, car je lis parfois ceci : »Si on n’avait pas baissé les impôts depuis 2001, l’État serait en équilibre. », sous-entendu « on est endetté à cause de cadeaux fiscaux ». Ce qui est juste, c’est que le déficit actuel a la même valeur que la baisse des recettes de l’État sur la période. Mais il manipulatoire de ne pas expliquer que les recettes en moins pour l’État ont été réaffectées aux collectivités locales, et que nous payons autant d’impôts qu’en 2001, globalement. Si on avait maintenu les impôts au même niveau, il aurait donc fallu augmenter fortement la pression fiscale, ce qui aurait forcément eu un effet récessif, et aurait dégradé les comptes publics.

C’est en général du Canada Dry d’économie d’avancer des phrases du type « si on n’avait pas fait ça, tout irait bien » (ce que j’appelle le « si ma tante en avait », ou uchronie pour les puristes…), car il y aurait en général eu des conséquences « à ne pas le faire », conséquences dont on ne parle en général jamais…

Je dis souvent que l’économie, ce n’est pas très compliqué, et que tout le monde peut comprendre, mais cela demande quand même un minimum de réflexion… Soyez donc vigilants aux réflexions trop simplistes !

II. Percevoir l’étendue des dégâts

J’ai repris précédemment la présentation usuelle, représentant le déficit en % du PIB. C’est une facilité, mais elle fausse grandement la perception, et, pour tout dire, n’est pas logique. En effet, cela revient à comparer le déficit de l’État avec la richesse produite par le pays. C’est un peu comme comparer le budget d’un ménage avec le total des revenus de son immeuble… J’ai d’ailleurs repris dans un billet précédent un intéressant article de La Tribune expliquant l’origine de cette présentation, et du fameux critère de Maastricht des 3 %…

La présentation correcte serait plutôt, comme pour un ménage, de rapporter le déficit de l’État… à ses recettes ! Voici donc – âmes sensibles s’abstenir :

budget etat france français

Vu comme cela, on comprend bien pourquoi on préfère afficher un dépassement de « 3 % du PIB » (qui a peur de 3 % de quelque chose ?) que de 25 % des recettes…

On comprend surtout l’étendue du problème : pour rembourser une année de « petit déficit » à 25 % des recettes, il faut donc revenir à l’équilibre (un effort de 25 % donc) puis dégager un excédent durant de multiples années.

Comme en plus on ne fait rien, et bien c’est 20, 25, 80, 90 % des recettes qui manquent TOUS LES ANS !

C’est bien pour cela que le remboursement de la dette n’est pas seulement impossible, il est devenu inconcevable…

III. La tendance récente

Le premier graphique montrait bien l’impact majeur de la Crise : chute abyssale des recettes, puis, un peu plus tard, explosion des dépenses en raison du plan de relance.

Le phénomène a reflué en 2011 – comme nous l’observons régulièrement dans ce billet sur la trésorerie de l’État.

On peut observer l’impact de la Crise sur les différents postes de dépenses du Budget :

budget etat france français

La dette se porte bien – les rentiers vous remercient…

IV. Le déficit de l’État

Nous pouvons zoomer sur le seul déficit de l’État , jusqu’en 2012 (valeur prévisionnelle du Budget 2012) :
budget etat france français

On observe toujours bien l’exception de 2009-2010.

Pour être un peu taquin, le même avec la couleur politique, mais aussi, plus intéressant, avec la valeur de la Croissance :

budget etat france français

Bien sûr, on pourrait dire « Bouuu Sarkozy », qui aura beau jeu de répondre « c’est la faute à la Crise ». Mais il est bien plus intéressant de noter l’incroyable parallélisme entre le déficit et la croissance, que je représente ici :

budget etat france français

La corrélation est quasi parfaite, à tel point qu’on peut simplement prédire le déficit comme égal au « taux de croissance – 5 %« .

Ce qui démontre, au passage, l’absence totale de corrélation entre la couleur politique et le déficit (les politiques n’ayant bien entendu guère de prise réelle sur la croissance, contrairement à leurs discours)…


dessin budget etat france français

60 réactions et commentaires

  • Incognitototo // 27.02.2012 à 02h50

    Hum… plusieurs assertions de votre article me laissent sceptique… Mais je n’en reprendrai qu’une « Mais il manipulatoire de ne pas expliquer que les recettes en moins pour l’État ont été réaffectées aux collectivités locales, et que nous payons autant d’impôts qu’en 2001, globalement. »
    Ça n’est pas juste, alors un copier/coller de mon article sur la fiscalité :

    Pour mémoire, vous rappelez-vous quel était le taux marginal d’imposition à l’IR en France de 1970 à 1981 ? 60 % (avec de 7 à 12 tranches, sous VGE). Le maximum que nous ayons atteint ? 65 % (avec 13 tranches) de 1982 à 1985… Inutile de rappeler, que depuis 1981, la gauche a toujours été plus redistributive que la droite, qui n’a eu de cesse de faire baisser l’IR, pour arriver aujourd’hui à un taux marginal de 40 % (avec 5 tranches) et un bouclier fiscal, qui limite l’imposition globale totale (c’est-à-dire tous impôts confondus) à 50 % des revenus.
    Pour l’IS dans les années 70 et jusqu’en 1985, il était à 50 % et les dividendes reçus suivaient une imposition complémentaire, si le contribuable était dans les tranches supérieures à 50 %, tandis qu’il était remboursé du trop payé sur l’IS, par le mécanisme de l’avoir fiscal (supprimé sur injonction de l’Europe en 2004), si sa tranche d’imposition était inférieure à 50%. Aujourd’hui l’IS est à 33,1/3 % ou 15 % (pour certaines PME répondant à des conditions très limitatives), et les revenus distribués supportent l’IR, après un abattement de 40 %, dans la tranche d’imposition du contribuable.
    Donc, s’il n’est pas faux de dire que la masse globale est restée à peu près constante, il faut aussi expliquer comment elle s’est transférée notamment sur les impositions indirectes rendant le système de plus en plus « injuste »… les impôts ont bien baissé pour les « riches » et augmenté pour les « pauvres ».

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    • Marcel // 27.02.2012 à 08h29

      Ben oui, vous venez de le découvrir ? 🙂
      Nico ne s’est jamais caché de bosser pour le SFB120 et plus particulièrement pour certaines entreprises du CAC40.C’est un pion, comme l’est Obama.
      Mais la fiscalité sur l’IR n’est qu’un moyen parmi d’autres de faire fuir des capitaux.
      La fiscalité sur les entreprises offrent beaucoup plus de moyens.
      Personnellement ce qui m’inquiète, c’est que sur les 40 dernières années, personne n’a tiré la sonnette d’alarme. Soit les dirigeants étaient des idiots idéalistes (se dont je doute fortement) soit de fieffés escrocs qui pillent la France pour le compte de quelqu’un d’autre. En effet, si c’était pour leur propre compte, cela se serait très vite vu.
       

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    • chris06 // 27.02.2012 à 09h04

      @incognitoto,

      ce que vous dites est vrai mais ce n’est pas propre à la France, c’est un phénomène mondial. La France ne pouvait que suivre la tendance générale car, à partir du moment où furent éliminées quasiment toutes les barrières aux mouvements de capitaux, un pays qui n’aurait pas suivi la tendance  aurait vu ses recettes d’impôts diminuer encore plus fortement!
      Un pays n’avait que deux choix possibles: s’isoler du monde extérieur ou suivre la tendance générale (dictée au départ par Reagan et Thatcher puis suivie par le reste).

      Et on en est toujours là. 

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      • Incognitototo // 27.02.2012 à 15h19

        @ Chris06,

        Oui, je sais bien que dans le sillage des années Reagan/Thatcher les pays occidentaux sont devenus addicts et sont tombés dans le piège de la courbe de Laffer ; cependant, pas tous : les pays scandinaves ont échappé quasi totalement à cette « logique »… et ils se portent plutôt mieux que nous.

        D’ailleurs, ma fâcherie avec le PS a commencé dès 1982 pour des raisons politiques, puis s’est parachevée en 1984 pour des raisons économiques, quand il fut impossible de leur faire comprendre qu’on ne pouvait pas en même temps « libéraliser », sans profondément restructurer le système fiscal et social, pour empêcher les fléaux qui résulteraient de l’ouverture des marchés…

        Mais, on ne peut pas refaire l’histoire… dommage… Par contre, vous remarquerez qu’il est toujours impossible de trouver dans les programmes de nos candidats des « vraies solutions » pour lutter contre les trois fléaux de notre économie ouverte : le nomadisme des capitaux (et non accessoirement des patrimoines), les délocalisations et le surendettement de l’État. Entre les « solutions magiques » et le néant, il va falloir choisir… triste « démocratie »…

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        • chris06 // 27.02.2012 à 17h42

          concernant ce que vous disiez plus haut, la baisse depuis 40 ans du taux marginal de l’IR et la baisse de l’IS il me semble que les pays scandinaves ont suivi la même tendance que les autres pays de l’OCDE…

          Et puis, franchement, après la tentative malheureuse de prendre une route radicalement différente du reste du monde occidental du premier gouvernement Mauroy, vous croyez que le PS avait d’autre choix possible que de rentrer dans le rang? Comme je l’ai dit plus haut, soit la France s’isolait du reste du monde soit elle faisait comme le reste. 

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          • Incognitototo // 27.02.2012 à 22h53

            Oui, pour l’IS (que personnellement, je supprimerais complètement parce qu’il ne sert à rien et fait double emploi avec l’IR), mais non pour l’IR, dont le taux marginal a juste été « réajusté » au Danemark à 63 % (58 % pour la Suède), après avoir atteint des sommets quasiment confiscatoires…  Et c’est celui-ci qui compte dans une fiscalité intelligente et efficace…
            Je ne dis pas que le PS avait d’autres choix, je dis juste qu’il n’a jamais mesuré les conséquences de ses actes en prenant concomitamment les mesures qui s’imposaient pour accompagner le mouvement… nuance de taille… On peut très bien supporter toutes les libéralisations, si on restructure totalement notre système fiscal et social, sans oublier d’exiger auprès de l’OMC des accords de réciprocité sur nos standards légaux. Aucun isolement là-dedans… Il faut écouter le Brésil et d’autres, qui dénoncent les diktats US et chinois, ils ne disent pas autre chose, mais ils sont seuls à défendre ces positions au niveau de l’OMC. Les Européens sont tellement occupés à défendre leurs intérêts particuliers, qu’ils sont toujours dans l’incapacité de défendre des positions communes qui fassent bloc… Pathétique…
            Et si vous attendez de Hollande qu’il traite ce que le PS n’a pas voulu affronter pendant 15 ans de pouvoir, je pense que vous rêvez… il suffit de lire son programme…

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          • chris06 // 28.02.2012 à 11h26

            « Les Européens sont tellement occupés à défendre leurs intérêts particuliers, qu’ils sont toujours dans l’incapacité de défendre des positions communes qui fassent bloc… Pathétique… »

            c’est vrai, mais à mon avis, tant qu’on essayera de mettre d’accord d’une part les pays de l’eurozone, d’autre part le Royaume Uni et enfin les pays de l’est, on arrivera jamais à rien. Il faut ce recentrer sur l’eurozone et éventuellement les pays scandinaves, qui sont tous des pays qui partagent plus ou moins le même modèle social, la même vision de l’avenir (c’est à dire qu’ils n’ont pas décidés, eux, de se consacrer à la piraterie financière comme le Royaume Uni), et des niveaux de vie similaires (ce qui est loin d’être le cas des pays de l’est).

            Il faut abandonner au plus vite ce « machin » qu’est l’UE à 27 et créer un Euroland fédéral réellement démocratique. 

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          • Incognitototo // 28.02.2012 à 13h15

            Absolument d’accord, mais je pense qu’il faut aller encore plus loin que ça et profiter de l’éviction de la GB pour entériner une « position de bloc ». Tant que nous n’aurons pas les mêmes règles du jeu, il faudra bien se résoudre à créer une partition économique en 3 pôles presque étanches (Europe, Amériques, Asie, … vraiment désolé, pour les Africains qui continueront, sauf réveil, à être des pions pillés de leurs richesses), et on pourra enfin recommencer à travailler et consommer en paix, ainsi que préserver et même étendre nos protections sociales…
            Préalablement, il faudra mener des politiques offensives (quitte à renationaliser certaines banques) pour réacquérir notre indépendance financière face aux non-résidents ; vu que c’est pas ce biais (qui est en réalité, un chantage) que la GB impose actuellement ses diktats et bloque toute évolution sur les réglementations financières.
            Et encore préalablement, il faudra convaincre les Allemands qu’ils ont plus besoin de l’Europe que du reste du monde…
            En tout état de cause, je soutiens que la France n’a pas besoin d’attendre que l’Europe avance, pour mettre en place des politiques qui résoudraient ses problèmes, notamment de compétitivité…

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    • Deres // 28.02.2012 à 17h32

      Pour mémoire, il faut bien comprendre qu’avec le temps, l’Etat a beaucoup diversifié ses sources de revenus …  (TVA, impôts locaux, vignette, carburant, cigarette, bénéfices, plus-value, libératoire, CSG, …). Alors comparer simplement le taux de l’IR d’une époque à l’autre, c’est du populisme digne de nos hommes politiques …

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      • Incognitototo // 29.02.2012 à 00h56

        Tout à fait exact pour les transferts, mais où est le populisme à faire le constat factuel que les riches payent bien moins d’IR qu’avant ?????? Là, ça m’échappe, à moins que vous n’ayez besoin de relire la définition de « populisme »…

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    • leonard // 24.12.2014 à 13h43

      @Incognitoto :

      Au final le but de l’article n’est pas vraiment de parler des inégalités sociales mais bien de parler du budget de la France et son surendettement chronique.

      Et à la fin des fins on va retirer à l’état sa carte bleue, son chéquier, son droit à faire des nouveaux crédits, et il passera au tribunal après avoir fait un dossier de surendettement auprès du FMI qui lui dira qu’il devra manger des pâtes pendant 50 ans ^^

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  • chris06 // 27.02.2012 à 08h33

    @olivier,

    une remarque :
    quand vous faites référence au critère de Maastricht, les fameux « 3% », il s’agit du déficit public donc il faudrait le rapporter aux recettes des administrations publiques, pas de « l’état ».

    Or le déficit public / recettes publiques est très inférieur au déficit de l’état / recettes de l’état car la cuisine interne des administrations publiques françaises veut que la majeure partie du déficit public provienne du déficit de l’état alors que l’état est une part minoritaire des administrations publiques.

    Je pense qu’il aurait été intéressant de commencer par un graphique des recettes / dépenses / déficit des administrations publiques car au final c’est cela qui nourrit la dette publique.

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  • prb // 27.02.2012 à 08h41

    @Olivier: n’y a-t-i pas également une corrélation entre le niveau du déficit et la charge de la dette? Je conçois que le déficit primaire soit lié à la croissance mais quid de l’inertie engendrée par le poids croissant des intérêts?  

    @Incognitototo: exact, et ce transfert de richesses des pauvres aux riches a eu un effet négatif sur la consommation, d’où ralentissement de la croissance, hausse des besoins sociaux et du déficit. Donc ce n’est pas seulement la croissance qui a un effet sur le déficit, et pas seulement le niveau des prélèvements obligatoires qui a un effet sur la croissance, mais également la structure de ces prélèvements qui impacte la croissance.  

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    • chris06 // 27.02.2012 à 09h26

      @prb,

      vous oubliez que la charge de la dette dépend du stock de dettes (qui n’a fait qu’augmenter au cours des 30 dernières années) mais aussi du taux d’intérêt (qui n’a fait que diminuer au cours des 30 dernières années).

      Le résultat est que la charge de la dette est passée en 1984 de 2,5% du pib à 3,5% du pib en 1996 (son niveau le plus haut) pour retomber en 2011 au même niveau qu’en 1984.

      Bien entendu, si les taux d’intérêts se mettent désormais à remonter durablement (ce qui est fort possible), la charge de la dette va exploser. 

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  • BA // 27.02.2012 à 09h37

    Lundi 27 février 2012 :
     
    Grèce : risque de défaut élevé (Moody’s).
     
    Le risque d’un défaut de paiement de la Grèce restera élevé, même après l’accord de restructuration de sa dette obtenu la semaine dernière, estime l’agence de notation Moody’s Investors Service dans une étude publiée lundi.
     
    « L’annonce du 21 février sur un soutien à la Grèce est un important pas en avant, mais le risque de défaut reste élevé, même après que cet échange sous la contrainte de titres de dette aura été mis en oeuvre », estime l’analyste Sarah Carlson dans une note hebdomadaire. 
     
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/02/27/97002-20120227FILWWW00367-grece-risque-de-defaut-eleve-moody-s.php

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  • Patrick-Louis Vincent // 27.02.2012 à 11h44

    Donc, si j’ai bien compris, moins il y a de croissance, plus il y a de déficit. Si donc, pour diminuer le déficit, l’on augmente les impôts, et comme l’augmentation des impôts diminue la croissance, le déficit continuera à se creuser. Sauf, si l’on baisse les dépenses. Ce qui ne manquera pas de se produire, quel que soit le futur président. C’est le système Grec vu par la Troïka.

    En revanche, si l’on baisse les impôts, on relance la croissance, le chômage baisse et les recettes fiscales augmentent, ce qui réduit le déficit.

    Dans un système où l’équilibre budgétaire repose sur la croissance (ce qu’Olivier vient de démontrer), il faut tout miser sur la croissance. 

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    • jean // 27.02.2012 à 12h53

      C’est le déficit commercial extérieur, l’évasion fiscale et la financiarisation de l’économie qui sont à la base de tout les autres déficits. Cela ce résume en un mot, le mondialisme !
       
      « si l’on baisse les impôts, on relance la croissance »
      Pas d’accord, vous augmenter au contraire l’accumulation de la richesse et donc la spéculation/l’évasion puisque l’argent n’est actuellement plus réinvestit en France ou dans l’économie réel.
      Le secteur privé ne créant plus de croissance depuis bien longtemps en France et pour d’autres raisons que des impôts trop importants !
       
      Donc soit on reste dans le mondialisme et on s’aligne sur les salaires et conditions sociales des chinois (ce qui sera quand même la ruine pour toute le monde), soit on se protège et on relocalise sur un objectif de protection environnemental et de société durable.
      Mais pour cela il faut une planification, chose que les capitalistes ne veulent pas…

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      • Patrick-Louis Vincent // 27.02.2012 à 13h11

        Si la plannification a été abandonnée, c’est qu’elle n’était jamais respectée. Le monde change trop vite de nos jours.

        Je suis bien d’accord pour reconnaître que la baisse des impôts n’ira pas entièrement à l’investissement. Mais elle ira à la consommation qui engendrera des recettes fiscales par la TVA. Je n’aime pas l’économie fondée sur la consommation, mais, pour l’instant, c’est comme cela que cela fonctionne.

        Comme tout ne sera pas dépensé dans les biens de consommation, une partie ira à l’épargne. Vous pouvez appelez cela « spéculation », cela reste de l’épargne, et c’est bien avec de l’épargne que l’on peut investir ; et c’est bien en investissant que l’on crée des emplois.

        Si, au contraire, vous privilégiez l’impôt, vous réduisez et la croissance et l’épargne. Je ne vois pas alors avec quoi l’on peut satisfaire l’investissement, sinon par de nouvelles dettes.   

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      • bizbee // 27.02.2012 à 13h15

        Donc soit on reste dans le mondialisme et on s’aligne sur les salaires et conditions sociales des chinois (ce qui sera quand même la ruine pour toute le monde), soit on se protège et on relocalise sur un objectif de protection environnemental et de société durable.
        Mais pour cela il faut une planification

        Quel drame cette conclusion…  le plan, toujours le plan… Le gens sont trop stupides pour prendre leur destin en main, le futur Plan se prépare donc en coulisse pour leur bien…
        et la démocratie ? aux oubliettes de l’histoire?
         
        Et qd le plan arrivera à la conclusion qu’il faut balancer un H5N1 pour réguler la démographie mondiale qui nous mène tout droit dans le mur, ça sera toujours au nom de l’intérêt général… http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/02/16/la-science-doit-elle-se-censurer-face-a-la-menace-bioterroriste_1643844_3244.html
         

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        • AwesomeFread // 27.02.2012 à 13h30

          Faire ça ce serait persister dans l’erreur.
          Dans leur ensemble, les baisses d’impôts accordées aux gros revenus ces 20/30 dernières années n’ont eu aucun effet positif sur la croissance. Trouver le juste niveau d’impôt en économie n’est pas facile, mais on peut dire sans difficultés qu’aujourd’hui on a poussé le curseur trop loin sur les allègements d’impôts. Ou alors allégeons les pour ceux qui le réinvestissent immédiatement dans l’économie (les plus pauvres), les plus riches eux contribuent à alimenter des châteaux de sables financiers et a déstabiliser l’économie sous couvert « d’investissement ».

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        • FL // 27.02.2012 à 13h50

          Bizbee, vous devriez aussi vous débrouiller pour vous soigner tout seul, éduquer vos enfants tout seul, vous assurer tout seul, vous défendre tout seul, et réfléchir tout seul…
          Le plan comme vous dites c’est de la politique, c’est à dire, la manière que la population humaine a trouvé pour s’organiser et progresser.

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          • bizbee // 27.02.2012 à 14h00

            C’était juste de la provoc…
            C’est plutôt la façon de présenter « la planification » sans parler d’une nécessaire prise de conscience et responsabilisation des peuples qui a tendance à m’agacer. Comme si on pouvait s’en passer… Comme si le peuple devait être mené comme un troupeau de mouton, pour son bien…
            C’est l’idée qui a amenée les pires dictatures, faudrait pas l’oublier, c’est tout.
            Dsl à Jean et toi, c’était très probablement mal placé ici.

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  • Mahbar // 27.02.2012 à 14h05

    Bonjour et merci pour tout votre travail.
    A votre lecture, je souhaiterais savoir comment cette corrélation « déficit egal taux de croissance – 5 %“ se retrouve dans les pays étrangers?
    Cordialement

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    • Flipo // 27.04.2015 à 13h58

      Bonjour

      On peut lire le graphique à l’envers : quand il n’y a plus de croissance, le déficit public la relance, et quand elle est relancée, on peut alléger les dépenses publiques

      FF

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  • yoananda // 27.02.2012 à 14h44

    Les recettes de l’état n’étant in fine qu’une taxe sur l’activité du pays, et donc du PIB, ça a du sens de comparer recette/PIB.
    Et puis dans l’absolu, ce qu’il faudrait comparer (et c’est le critère utilisé par les agences de notation et la cours de compte) c’est aussi les recettes face à la charge des intérêts de la dette : http://yoananda.wordpress.com/2010/10/01/quand-la-france-perdra-son-aaa/
    cf le calcul à l’intérieur pour mettre en perspective les recettes et le taux d’intérêts des marchés.
    Et peut-être même pourrais-t-on comparer le déficit avec la charge des intérêts … histoire de voir a quel point on vit à crédit ou pas.

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  • khodjet el khil // 27.02.2012 à 16h05

    On baisse l’impôt sur le travail= baisse charge salariale et charge sur le salaire brute, inversement progressif au nombre de salarié dans l’entreprise
    On compense cette baisse par une augmentation du BIC l’impôt sur le bénéfice des sociétés, notamment cac 40 et + 100 salariés
    Les entreprise sont directement stimuler à employer plus pour ne pas payer trop de BIC
    baisse du chômage
    augmentation de la consommation
    retour à la croissance
    les recettes fiscale augmentent
    Mais avant de faire comprendre aux gens que le travail doit être moins taxer voir pas taxer du tout, il y a une longue marche intellectuelle à faire, ou laors je suis à coté de la plaque
    qu’est ce que vous en pensez???
    Amitié

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    • A-J Holbecq // 27.02.2012 à 17h59

      Personnellement je pense que c’est la consommation et uniquement la consommation qui doit être taxée mais que les taux de taxes doivent être représentatifs des effets écologiques et énergétiques du type de consommation.

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  • A-J Holbecq // 27.02.2012 à 16h56

    Il me semble que tout le monde oublie que les dépenses des administrations ce sont AUSSI des recettes pour tous les bénéficiaires  (que ce soient les fonctionnaires, les entreprises par la commande publique, la solidarité)
    De plus, ce sont bien (sauf pour  2009, 2010, et sans doute 2011 avec des déficits primaires importants) les intérêts qui ont plombé la dette: entre 1959 et 2008, le cumul des déficits des APu était de seulement de 65 G€ , c’est à dire peanuts!
    http://monnaie.wikispaces.com/Etude+1959-2010

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  • P // 27.02.2012 à 17h49

    yakafokon mis à part, il ne faut pas oublier que le budget est fait par des politiciens, qui sont d’autant plus populaires (donc plus réélus) qu’ils dépensent plus et qu’ils prélèvent moins, et tant pis si ça génère de la dette et des charges croissante pour le peuple et des contraintes plus fortes pour leurs successeurs … après eux le déluge, ou comme disait Keynes, « à long terme nous seront tous mort » ; et de fait, Keynes est mort, et nous payons les conneries qu’il préconisait.

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  • Tots aki // 27.02.2012 à 19h11

    Juste un mot pour relever que l’augmentation des dépenses de sécurité sociale n’est pas EN MAJEURE PARTIE due au vieillissement de la population.
    La facilitation de l’accès au soins et la démocratisation de techniques médicales autrefois réputèes pointues sont le premier facteur d’augmentation des dépenses de sécurité sociale, bien avant le vieillissement de la population.

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  • Joe Liqueur // 27.02.2012 à 21h01

    Voilà un billet qui a le mérite de remettre les idées en place (comme souvent sur ce blog…).
     
    Cependant, Olivier, excusez-moi d’insister et de répéter (bêtement ?) toujours la même chose, mais c’est votre dernière phrase entre parenthèses qui retient mon attention, je cite : « les politiques n’ayant bien entendu guère de prise réelle sur la croissance, contrairement à leurs discours ». Je crains en effet que ce ne soit pas « contrairement à leur discours », mais plutôt « conformément à leur dogme » – cette idéologie en vertu de laquelle ils cultivent à peu près tous une sainte horreur de la planification économique (réputée stalinienne et n’allant pas sans la construction de multiples goulags).
     
    Pourtant, si l’on prend un peu de recul, ne peut-on constater que la croissance planifiée retrouve toujours assez vite ses lettres de noblesse dès lors qu’il s’agit de faire… la guerre ? Y compris chez certains « pères de l’Europe » d’ailleurs. J’aime à rappeler que tous ces idéologues ont fini par avoir la peau du Commissariat au Plan, c’était fin 2005 je crois. Cet organisme n’a-t-il pas été « remplacé » par un « centre d’analyse stratégique » ou quelque chose dans ce goût-là ? N’est-ce pas monstrueusement significatif ? Avant, on décidait (de prendre les mesures nécessaires pour assurer un certain bien-être de la collectivité à long terme – alimentation, énergie, matières premières). Après, on « analyse ». On observe, quoi ; on attend que ça se passe, en fait… Bon d’accord c’est « stratégique ». Mais c’est quoi cette nouvelle stratégie qui consiste à attendre que ça se passe ? A force de me plonger dans un manuel de sciences économiques et sociales de Première ES (eh oui), j’ai fini par tomber là-dessus :
     
    « Et le troisième [devoir du souverain], c’est d’ériger et d’entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions que l’intérêt privé d’un particulier ou de quelques particuliers ne pourra jamais les porter à ériger ou à entretenir, parce que jamais le profit ne rembourserait la dépense ». Ça déchire non ? Ce type n’était pas le patron du Gosplan, c’est Adam Smith (De la richesse des nations). Alors il semble que certains n’aient retenu que le passage sur la main invisible. Où est-ce qu’ils ont eu leur bac d’ailleurs ?
     
    Et puisqu’on est dans les références culturelles, je dirais que la religion dominante, dans les cercles dirigeants des pays riches, c’est clairement le culte du veau d’or. Ils ont de l’argent, parfois beaucoup, ils peuvent se payer à peu près tout ce qu’il veulent avec. Et grand bien leur fasse. Mais du coup, à l’intérieur de leur prison mentale (dont les murs sont faits de dogmes anticommunistes vraiment très primaires), ils s’imaginent volontiers que c’est la règle générale dans le vaste monde : tant qu’on aura un gros tas d’oseille, tout ira va bien. Voyez comment les banquiers centraux, ici comme aux Etats-Unis, nous inondent de liquidités ! Ils confondent le symbole avec la chose même. Ils confondent l’argent, symbole permettant d’échanger le travail, avec le travail lui-même. On voit le résultat.

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    • P // 28.02.2012 à 11h34

      la planification, tout le monde en fait, les entreprises et les particulier autant que l’état. Ce n’est pas le problème. Ce dont tu parles c’est autre chose : c’est une forme d’organisation où le politique et l’administration (d’autre diront : le politicard et la bureaucratie) décident de l’orientation économique parce qu’ils tiennent le bon bout du bâton et qu’ils ont un « plan » (sous entendu : pas les autres, qui ne sont que des abrutis malfaisant). C’est ça qu’on a (officiellement) abandonné … sauf qu’on a jeter le bon (le plan) tout en gardant le mauvais (les innombrables interventions économiques sous forme de subventions, exonérations, réglementations, niches fiscales etc. pour favoriser chaque secteur (construction, automobile, alimentation, énergie, industrie, agriculture, services… ils ont tous leur bonus ) aux dépends de tous les autres, pour un résultat final impossible à démêler et certainement pas positif au vu de la situation.
       

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      • seb1207 // 28.02.2012 à 13h17

        Assez d’accord avec votre point de vue, et je trouve même qu’en France (je ne sais pas comment cela se passe dans les autres pays) dés qu’un secteur va mal on dit vous enquiété pas on va debloquer X millions voir milliard d’euro (ex: pb des agriculteur, des pecheurs, transport, …) sans aucunement s’attaquer à la cause ou le fond du probléme.

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    • bizbee // 29.02.2012 à 10h30

      ils cultivent à peu près tous une sainte horreur de la planification économique (réputée stalinienne et n’allant pas sans la construction de multiples goulags).

      A bon?
      Et la planification du MES, elle vous aura plut? C’est sympa de se passer de la démocratie, les gens sont tellement bêtes… Du pain et des Jeux suffiront…
      Faisons donc confiance dans nos élites, ils se préoccupent tellement bien de notre avenir…

      La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu’un si grands nombre d’hommes après que la nature les a affranchis depuis longtemps d’une direction étrangère, restent cependant volontiers leur vie durant mineurs, et qu’il soit si facile à d’autres de se poser en tuteurs des premiers.
      Il est si aisé d’être mineur! Si j’ ai un livre qui me tient lieu d’entendement, un directeur qui me tient lieu de conscience, un médecin qui décide pour moi de mon régime, etc., je n’ ai pas besoin de penser, pourvu que je puisse payer, d’autres se chargeront bien de ce travail ennuyeux. Que la grande majorité des hommes tienne aussi pour très dangereux ce pas en avant vers leur majorité, outre que c’est une chose pénible, c’est ce à quoi s’emploient fort bien les tuteurs, qui, très aimablement, ont pris sur eux d’ exercer une haute direction de l’humanité. Après avoir rendu bien sot leur bétail, et avoir soigneusement pris garde que ces paisibles créatures n’aient pas la permission d’oser faire le moindre pas hors du parc où ils les ont enfermées, ils leur montrent le danger qui les menace, si elles essaient de s’aventurer seules au dehors.
      Or ce danger n’est vraiment pas si grand , car elles apprendraient bien enfin, après quelques chutes, à marcher, mais un accident de cette sorte rend néanmoins timide, et la frayeur qui en résulte détourne ordinairement d’en refaire l’essai. Il est donc difficile pour chaque individu de sortir de la minorité, qui est presque devenue pour lui nature.
      Kant, Qu’est-ce que les lumières ?

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  • Deres // 28.02.2012 à 17h04

    La baisse des dépenses est aussi liée à la baisse des dépenses militaires depuis la fin de la guerre froide. On est passé de plus de 4% du PIB à moins de 2% …

    Vos graphiques ne contiennent pas la dépense des collectivités locales et de tous les organismes para-publiques qui prélèvent de l’argent par des mécanismes obligatoires donc similaires à l’impôt.

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    • ferchaud // 28.12.2012 à 17h44

      quand j’ai 1000 euros sur mon compte je dépense 1000 euros pas 1050 ou 1100,j’ai pas fait les grandes études pour savoir çà et l’état???????????????

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      • A-J Holbecq // 29.12.2012 à 08h28

        Aucun sens de comparer le budget d’un État à celui d’un ménage: la littérature abonde à ce sujet, mais on peut au moins citer:
        – un Etat est « immortel »
        – il peut décider de ses ressources
        – il peut créer la monnaie
        – il choisit la monnaie dans laquelle il veut être payé.

        Mieux les néochartalistes (certains post keynésiens ) vont plus loin et dise: l’Etat émets la monnaie lors de ses dépenses et la détruit lorsqu’il perçoit les impôts qui ne servent qu’à réguler la masse monétaire.

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  • Vincent // 30.07.2013 à 14h26

    Le spécialiste des questions énergétiques Jean-Marc Jancovici fait observer une forte corrélation entre production de pétrole et croissance économique:

    « Le prix du pétrole gouverne-t-il l’économie ? »
    http://www.manicore.com/documentation/petrole/petrole_economie.html

    S’il y a bien causalité, comme le pétrole vient à manquer, que c’est l’énergie la meilleure marché, et que la contrainte du réchauffement climatique nous impose de toute façon de ne plus utiliser d’énergie fossile… il va sans doute falloir enfin se faire à l’idée de gérer les choses sans croissance.

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  • Deres // 08.09.2014 à 14h11

    Une mise à jour serait très intéressante avec les années suivantes.
    Il faudrait préciser si les entités parapubliques et le budget de la sécurité sociale sont bien intégrés dans les budgets décrits, ce n’est pas très clair.

    Vos comparaisons entre déficit et croissance seraient encore plus parlante si vous traciez la courbe de la différence. Il me semble d’ailleurs en regardant finement que ces courbes semblent montrer que sur certaines des périodes, la droite faisait moins de déficit par rapport à la croissance que la gauche … La période 1997 à 2001 par exemple, le déficit est supérieur de 1% à la croissance alors qu’ils sont égaux dans les deux périodes autour.

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