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29.décembre.201229.12.2012 // Les Crises

[Vidéo] Catastroïka

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Je vous propose aujourd’hui Catastroïka, le nouveau documentaire des journalistes grecs Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou, les réalisateurs de Dettocracie.

22 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 29.12.2012 à 07h38

    Une seule question : qui sont derrière ses rachats massifs ? des groupes financiers tels que GS « The Firme » ?

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    • Porteu caroline // 29.12.2012 à 13h43

      Parmi Les sociétés en lice pour les permis de forage Grecs on trouve Noble Energy , qui détient déjà les permis Chypriotes et qui est en lice pour le renouvellement du Permis Rhone Maritime .

      Par curiosité vous irez regarder qui sont les actionnaires .

      Pour la Grèce , Mon billet paru en Juin 2012 sur Mediapart vient d’avoir le Wiki d’or 2012 .. Trop c’est trop j’accuse : http://www.wikistrike.com/article-la-grece-est-le-plus-riche-des-pays-europeens-du-fait-de-ses-gisements-petroliers-et-gaziers-mais-q-107348043.html
      Je ne peux que vous conseiller sa lecture .
      L’information sur la richesse des gisements grecs a été reprise récemment par RIA NOVOSTI

      Catastroika est un documentaire remarquable qui décrit parfaitement le processus de colonisation en cours, en particulier avec la privatisation des services publics .

      Il y a également un nouveau film qui vient de sortir : Khaos .
      Okeanews donne toutes les semaines la programmation en France , ou on peut le voir .
      http://www.okeanews.fr/

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      • Patrick Luder // 29.12.2012 à 15h31

        Eh oui, se sont les mêmes qui ont créés cette gabegie que ceux qui en profitent … une accusation populaire et massive n’est pas encore à l’ordre du jour, mais cela viendra !

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  • toutouadi // 29.12.2012 à 11h07

    Entre hier et aujourd’hui tu nous a vraiment gâté Olivier

    Ta sélection de vidéos est en train de faire échos aux émissions de D. Mermet sur F. Inter.

    Les peuples se font dépecer par la propriété privée …
    Soyons lucide et raisonnable !! la seule réponse possible est le dépeçage de la propriété privée via un défaut généralisé.

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    • chris06 // 29.12.2012 à 12h48

      qu’est ce que vous appelez un « défaut généralisé »? On annule toutes les dettes publiques et privées mondiales?

      Question subsidiaire : en quoi ceci dépèce t’il la propriété privée? Exemple: quelqu’un est propriétaire d’une maison achetée avec un crédit hypothécaire de 1 million d’euros auprès d’une banque. Défaut généralisé, il ne doit plus rien à la banque. Qui garde la maison? Lui, la banque ou l’Etat?

      En fait, il y a un équivalllant au défaut généralisé, c’est « la mort de la monnaie », c’est à dire l’hyperinflation comme l’ont connu la république de Weimar ou plus récemment le Zimbabwe. 1 million d’euros ne valant pas plus qu’une baguette de pain, on solde ses dettes avec une bouchée de pain. Cela revient au même qu’un défaut généralisé.

      quelles seraient les conséquences au niveau mondial? Guerres civiles à l’intérieur des nations entre épargnants et endettés, guerre mondiale entre nations créancières nettes et débitrices? Chaos le plus total car l’intégralité du système de paiement est complètement paralysé, et appel à des régimes totalitaires policiers musclés pour rétablir l’ordre?

      C’est une possibilité, mais à mon avis il est beaucou plus probable qu’on s’achemine, dans les cinq ou dix années qui viennent vers un refonte profonde du système monétaire et bancaire mondial (un nouveau Bretton Woods) dans le cadre duquel une restructuration des dettes selon des règles précises seraient mises en place. A mon avis c’est plutôt à cela qu’il faut réfléchir, plutôt qu’à un dépeçage de la propriété privé et un défaut généralisé qui ‘ne conduira qu’à la violence, a ruine et le désespoir.

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      • toutouadi // 29.12.2012 à 13h31

        Un défaut permet de régler la dichotomie entre créanciers et économie réelle en évitant justement l’hyper-inflation.

        Un crédit immobilier qu’il soit remboursé à une banque publique ou privée ne change rien pour l’acquéreur.

        L’hyper inflation allemande a surtout pour origine le désastreux traité de Versailles et ses réparations.

        Un défaut, à priori, laisse les dépôts intacts et touche uniquement l’épargne (A vérifier par les économistes, calculs des actifs d’une zone monétaire etc ..)

        Un défaut affecte la structure financière d’une économie mais en dégageant l’économie réelle, de la charge de la rente, peut libérer celle-ci.

        Par contre n’étant pas économiste c’est vrai que cela peut être plus compliqué que ça. Mais visiblement c’est la position de F. Lordon.

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        • chris06 // 29.12.2012 à 13h48

          je répète ma question, qu’appelez vous un « défaut généralisé »?

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          • toutouadi // 29.12.2012 à 17h09

            Ne soyons pas radical… On annule presque toutes les dettes et on ramène l’épargne mondiale à un niveau raisonnable et quantifiable…

            Par exemple, au montant de la monnaie que j’ai en possession dans mes poches… c’est à dire 3 € et 56 cts, plus les 3 boutons de culotte qui en temps ordinaire me permet de faire face à mes obligations dominicales et d’exécuter de généreuses donations au moment de la quête.

            Oui je sais tu t’en bats l’oeil de mes engagements spirituels !!

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  • krik // 29.12.2012 à 15h15

    olivier ,
    tes vidéos m’émerveille tant elles sont explicites et pleines d’informations que l’on ne trouve nulle-part ailleurs
    merci

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  • Dan // 29.12.2012 à 18h13

    D’après un rapport de la C… , le cas de la Grèce est un banc d’essai de la destruction systématique de la démocratie par l’anéantissement progressive des structures économiques , politiques, sociales , familiales et religieux d’un pays avec une population passive écrasée par le poids de la dette issue d’un vaste complot et d’une énorme escroquerie ! Fort de leur expérience , Il est clair que cette méthode sera employée sur les autres pays européens , à faire à suivre ?

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  • maheo // 29.12.2012 à 18h47

    Qui a mis la grèce dans cet état
    si ce n’est elle même?
    tout le mond a profité du sytéme du plus petit au plus grand
    de celui qui refuse tout paiement autre que du cash
    de celui qui se fait passer pour aveugle et touche les pensions
    de l’église qui ne paie rien
    ainsi que les armateurs
    ils ont maquillés leurs comptes avec l’aide de godlman sachs
    tout le monde le savait en europe…! les grecques les premiers
    j’ai connu l’Allemagne de l’est dans les années 70
    je comprends l’immigration à l’ouest!… elle ne se faisait que dans un sens …il me semble
    cessons de taper sur tout
    l’Espagne doit son développement à l’europe
    le Portugal idem et l’argent que cette dernière a donné pour les mettre à niveau
    la grèce a vu son niveau de vie augmenter de plus de 300% avec l’argent de l’eurogroupe !
    ils ont mal géré
    ce n’est pas la faute du système! mais bien de leurs fautes On ne peut passer l’éponge sur toute les dettes
    de quitter l’euro leur couteraient bien plus cher économiquement , sans industrie
    en dehors du soleil et du tourisme
    l’huile d’olive
    ils ont quoi?
    la Chine est déjà en train de les racheter en masse , la Russie est en coin
    si on les laisse tomber !!
    faibles , ils tomberont dans les mains des plus forts
    quel modèle proposez vous donc?

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    • Casquette // 29.12.2012 à 20h55

      Au cas ou vous ne l’auriez pas remarqué les Grecs sont rachetés alors qu’ils sont dans la zone euro ,arrêtons avec les délires de l’europe qui protège , elle protège rien du tout.

      Pour rappel, ils se font racheter parce qu’ils ont des dettes !!

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  • Macha // 29.12.2012 à 20h00

    « tes vidéos m’émerveille tant elles sont explicites et pleines d’informations que l’on ne trouve nulle-part ailleurs » (krik)
    c’est vrai ami(e) cric, c’est aussi mon sentiment.
    ce blog est en constante évolution et en très net progression.
    de superbes vidéos nous interprètent l’histoire -comme le dernier « Stratégie du choc de Naomi Klein »- pour que nous puissions tous bien comprendre, je suppose, la limpidité de l’attaque ultra-libérale anglo-saxonne mondialisée et ses ramifications, je pense particulièrement aux tièdes et aux esprits critiques, encore nombreux parmi nous.
    comme le rappelle Olivier, c’est en utilisant de nombreuses images d’archives que Michael Winterbottom et Mat Whitecross démontrent dans ce documentaire marxiste émouvant la puissance du texte de Naomi Klein et la nécessité de résister.
    avec beaucoup de sagesse, l’accès aux commentaires a été fermé pour éviter tout dérapage et controverses hasardeuses face aux possibles raccourcis omissions et mensonges qui peuvent apparaitre au lecteur curieux. une Bonne Année à tous. Macha de feu Solidarność

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  • Winlow Leach // 29.12.2012 à 20h16

    Excellent documentaire Ou la question après la révolution de 68 libérale libertaire Comment faire de la croissance quand les ressources naturel s’amenuise au niveaux d’un état et la réponse a été la mondialisation (Création de l’Europe)qui est une idéologie et le néolibéralisme avec ses privatisation absurde mais qui créait de l’argent artificiellement. Malheureusement les ressource naturel s’amenuisent de plus en plus (Canicule 2007 Australie 2010 Russie 2012 USA) Donc il y bien une mise en cause du système libéral qui nous gouverne.Mais pour pour allez ou c’est a tous en connaissant les enjeux d’en décider.

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  • Okeanos // 30.12.2012 à 17h35

    Pour info, petite interview de Katerina Kitidi lors de la sortie de Katastroika, avril 2012, pour okeanews : http://www.okeanews.fr/catastroika-entretien-exclusif-avec-katerina-kitidi/

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  • Opps’ // 30.12.2012 à 22h24

    Au sujet de la Stratégie du Choc , une remarque mise ici au hasard puisque les commentaires sont fermés. J’espère qu’elle ne donnera pas lieu à une modération … 😉

    Quel joli patchwork , quelle façon astucieuse de ne jamais dire vraiment de mensonge factuel précis , mais de faire des enchainements laissant supposer une chaine de causalité univoque.

    Je prendrais uniquement l’exemple de la chute de L’URSS dont on a la nette impression qu’elle est une conséquence de l’ Ecole de Chicago … alors que tout bêtement l’URSS s’est effondrée sur elle même parce que son fonctionnement étatique était basé sur la négation de la « Valeur » qu’elle soit monétaire, économique, ou démocratique.

    Allez juste un autre exemple concernant le 9/11 : la veille -nous dit-on dans cette vidéo , D.Rumsfeld aurait politiquement déclaré la guerre à la bureaucratie du Pentagone … et le lendemain un avion s’y écrasait …. Et de là a laisser subrepticement penser que le pouvoir américain aurait lui-même organisé le 9/11 … ce qui malgré les grosses ombres … ne tient pas la route .

    Ceci dit la perversion et le brutalité de la politique américaine et son sens de l’intérêt sont utilement rappelé -la stratégie du choc , oui , mais une parmi d’autres : rappelons nous l’horreur d’autres méthodes , ça et là) , ainsi que l’illusion de l’ultra libéralisme appliqué à des populations fragiles.

    Et au delà de l’esprit de résistance qu’en bon gaulois français je partage , on sent une regrettable condamnation du marché et la croyance naïve en l’omniscience et l’omnipotence de l’Etat.

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  • Opps’ // 30.12.2012 à 23h42

    De l’art de noyer la conduite assez irresponsable des Grecs pendant des années , dans la « Stratégie du Choc » …

    Je veux bien tout ce qu’on veux des vilaines intentions de l’Europe et de la Troïka , et surtout de l’inanité de leurs recommandations . Mais enfin c’est bien la Grèce elle même qui s’est mise dans la panade , non ?

    Qu’on essaie de récupérer ou de s’assurer du remboursement de ce qu’on leur prête , n’est quand même pas immensément déraisonnable non plus (je suis d’accord que ça les enfonce … mais quel changement propose-t-il eux-même pour qu’ils arrivent à vivre autrement qu’à crédit sur nos banques ?)

    C’est quand même hallucinant tout ces gens qui se réveillent maintenant , après un formidable laissez-aller grec qui les a mis dans cette situation , et qui poussent à présent des cris d’alarme devant la démocratie menacée par une colonisation européenne mené par un pro-consul allemand !!!

    C’est vrai que la démocratie chez soi commence par ne se laisser aller à être tributaire des autres.
    La Grèce a tout a fait les moyens de faire le choix de sortir de l’euro. Sinon effectivement quand on quémande pour vivre , par là même on réduit son champ de liberté .

    Suit un très long passage sur les vertus du service public et la nocivité de la privatisation : même en étant assez d’accord sur les exemple , c’est pénible, ce parti-pris d’arrière fond. On dirait que les expériences d’étatisation intégrale de l’économie sont oubliées .
    Bref je ne pense pas que cette litanie très « nez sur le guidon » , aide à savoir quand , pourquoi et sur quelle activité , l’un ou l’autre peuvent être utile et efficace.

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    • elgringo // 31.12.2012 à 05h20

      une radiation de la « dette odieuse » va de pair avec une saine gestion, puisqu’après ce bras d’honneur aux créanciers, plus personne ne veux vous prêter, il faut alors appliquer la « règle d’or » (ça fera plaisir à l’UMP) et avoir rapidement un solde primaire positif.

      pour l’Italie, par exemple ça serait possible, pour la France ça demanderait des efforts…

      Ce qui est couillon , c’est appliquer la « règle d’or » d’une bonne gestion avant d’avoir fait défaut!

      merci Olivier et bonne continuation…

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  • Quintus // 31.12.2012 à 12h37

    @ Chris06 : Défaut de paiement généralisé = toutes les dettes sont annulées et on « repart de zéro ».
    Rappelons que l’argent que l’on possède n’est qu’une dette reconnue par la banque centrale (pièces et billets) et celui qu’on a sur notre compte n’est qu’une dette reconnue par la banque.

    Opération à organiser et encadrer avec soin, le défaut de paiement généralisé partiel peut assainir une situation financière délicate. De nombreux économistes considèrent qu’organiser l’annulation de 20 à 30 % de la dette souveraine européenne serait souhaitable.

    Ce que montre ce documentaire, c’est que les « PIIGS » ont besoin d’aide pour se défendre de tous les vautours qui veulent profiter de leur fragilité pour les piller et les vider de leur vraie richesse. Faute d’une défense efficace, ces pays sont en train de sombrer dans un régime odieux à façade démocratique. Cette tendance est générale à toute l’Europe, elle est juste un peu plus visible dans les PIIGS.

    La colère des peuples va désormais dominer dans ces pays où les saignées sont de moins en moins supportables au plus grand nombre. Toute la question est désormais de savoir comment cette colère sera canalisée :

    La reprise en main par des progressistes amènera à l’émergence douloureuse d’une nouvelle démocratie européenne.
    Si les populistes l’emportent, ils utiliseront la bureaucratie en place pour instaurer un régime autoritaire et canaliseront la haine sur des boucs émissaires.

    Cette situation ressemble à ce qui s’est passé dans les années 1930, les moyens militaires utilisés à cette époque (la fameuse politique de la cannonière) ont été remplacé par des moyens économiques aux effets bien plus pervers.

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  • Benjamin Franklin // 31.12.2012 à 13h12

    Ce qui m’échappe dans l’affaire, c’est que le niveau des dépenses publiques grecques est à peu près revenu au niveau de 2006, et son PIB au niveau de 2003.
    Pourtant à l’époque, parlait-on d’effondrement social généralisé et de démolition des services publics ? Il y a autre chose qui cloche.

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    • step // 31.12.2012 à 16h51

      ben oui si tu sanctuarise l’armée au niveau de 2008 et que tu ramène le reste à 2003 le reste par compensation tu l’abaisses encore plus.

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  • BA // 20.01.2013 à 14h33

    Vendredi 18 janvier 2013 :

    Jean-Claude Juncker a déclaré : Chypre est « un problème plus grave que la Grèce ».

    Lisez cet article :

    C’est Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, qui a mangé le morceau, peu avant Noël : ni les marchés ni la presse n’ont l’air de réaliser qu’un pays de la zone euro pose aujourd’hui «un problème plus grave que la Grèce», lâchait le Premier ministre luxembourgeois face à quelques journalistes. Ce problème, à son avis «sous-estimé», c’est Chypre, minuscule république comptant pour moins de 0,2% du PIB des Dix-Sept…

    Victime collatérale de la faillite de la Grèce, la petite île méditerranéenne appelle à l’aide depuis juin. Une affaire d’abord jugée bien anecdotique : qu’est-ce qu’une quinzaine de milliards d’euros face aux 400 milliards mobilisés pour le sauvetage grec ? «Chypre, ça n’a l’air de rien, et pourtant, c’est très compliqué», acquiesce à Berlin une source gouvernementale. D’ailleurs, sept mois après son appel au secours, aucun accord n’a pu être signé, jusqu’ici, entre le pays et la troïka des créanciers associant l’Europe, la BCE et le Fonds monétaire international.

    Mafia russe.

    Le «cas Nicosie» est épineux à deux titres. Sur le plan économique, le sauvetage des banques chypriotes – évalué à environ 9 milliards d’euros, selon l’audit encore confidentiel qui sera soumis lundi à l’Eurogroupe – est déjà voué à entrer dans les annales. Rapporté à la taille du pays, ce serait le deuxième plus gros du monde (50% du PIB), après le renflouement du secteur bancaire indonésien en 1997. Et en ajoutant l’aide de 7,5 milliards dont l’Etat a besoin pour boucler son budget et honorer le service de sa dette jusqu’en 2015, la facture pourrait dépasser… 92% de son PIB !

    Sur le plan politique, ensuite, le dossier chypriote constitue un cocktail explosif : calendrier électoral néfaste, mafia russe, évasion fiscale et blanchiment d’argent. A son entrée dans l’Union européenne (UE) en 2004, Chypre a beau avoir fait moult efforts de ravalement de façade, son image de paradis offshore est redevenue terriblement gênante. Surtout en Allemagne où, fin 2012, a «fuité» un rapport des services secrets fédéraux évaluant à 20 milliards d’euros les capitaux russes mis au chaud sur des comptes chypriotes.

    En campagne contre Angela Merkel, qui brigue un troisième mandat cet automne, la gauche et les Verts ont été les premiers à refuser que les contribuables allemands renflouent des banquiers présumés voyous. La CDU a dû emboîter le pas : «Nous exigeons la garantie que l’aide ira aux citoyens chypriotes et pas aux oligarques russes», réclamait ces jours-ci l’eurodéputé Markus Ferber.

    Pour d’autres pays, comme la France, l’Italie ou la Slovaquie, le problème est surtout le dumping fiscal. Durant les négociations d’adhésion, l’une des priorités de Bruxelles fut que Chypre abolisse son alléchant système offshore offrant un accueil discret aux capitaux étrangers, taxés à seulement 4,25%. Désormais, toutes les sociétés basées dans l’île sont soumises au même taux d’imposition de 10%. L’attrait de Chypre n’en a pas souffert, sa fiscalité restant la plus basse de la zone euro : sur ce territoire grand comme la Corrèze, sont aujourd’hui enregistrées 270 000 compagnies – deux fois plus qu’en 2005 -, dont bon nombre de holdings de multinationales. En visite à Nicosie cette semaine, le sénateur français Philippe Marini ne s’est pas privé de dire au ministre des Finances ce qu’il pensait d’un «impôt sur les sociétés à 10% dans un pays qui demande un renflouement de 17 milliards d’euros». La France, espère-t-il, saura conditionner son aide à la fin de ce dumping fiscal. Un chantage identique à celui que les Européens avaient tenté – en vain – envers Dublin (qui a sauvé son taux à 12,5%), quand ils avaient volé fin 2010 au secours des banques irlandaises.

    Nul doute que Chypre ne se laissera pas faire, vu l’importance économique de son activité de business center international. Quant aux accusations de lessiveuse d’argent sale, l’île a lancé la contre-offensive. Tous les ambassadeurs européens à Nicosie étaient conviés le 10 janvier au ministère des Finances à un exposé montrant que Chypre se conforme mieux que l’Allemagne, le Luxembourg ou l’Italie aux règles internationales antiblanchiment. La petite république bataille enfin pour ne pas payer trop cher ce plan de sauvetage, qui ferait grimper sa dette au niveau insoutenable de 140% du PIB.

    Potion amère.

    Si les banques chypriotes sont aux abois, c’est que la décote de la dette grecque leur a coûté plus de 4 milliards d’euros, plaide aussi Nicosie. Des circonstances atténuantes dont l’Allemagne ne veut pas entendre parler. Que Chypre ne compte pas sur «des conditions particulières», a prévenu Angela Merkel. Ne resterait que la potion amère déjà préparée par la troïka, avec sa panoplie de privatisations et de coupes salariales. L’actuel président communiste, Demetris Christofias, s’y refuse mordicus. A Bruxelles, on ne compte donc plus résoudre le «cas Nicosie» avant mars : jouant la montre, la zone euro va laisser passer l’élection présidentielle des 17 et 24 février à Chypre. Et reprendre la négociation avec la droite, donnée gagnante par tous les sondages.

    http://www.liberation.fr/economie/2013/01/18/chypre-le-moucheron-qui-agace-l-europe_875130

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