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10.février.201510.2.2015 // Les Crises

« Censure », « droit au blasphème » et islamophobie, par Laurent Lévy [2006]

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Retour sur un intéressant texte de 2006, au moment de la publication des premières caricatures…

À l’heure où la grande presse unanime et une bonne partie de la classe politique (de François Hollande à Nicolas Sarkozy en passant par Dominique Voynet et François Bayrou) apporte publiquement son soutien à Charlie Hebdo dans le procès qui lui est intenté pour avoir publié des dessins racistes (comment appeler autrement un dessin qui, représentant le prophète Mahomet lui même coiffé d’une bombe, véhicule l’équation Islam = terrorisme et doncmusulman = terroriste potentiel ?), il nous a paru nécessaire de re-publier le texte que Laurent Lévy avait écrit il y a un an en pleine « affaire des caricatures », et qui dit l’essentiel.

On se serait bien passé de cette tempête ; cela n’empêche pas de chercher à y comprendre quelque chose, et à interroger ce qui s’y joue. Une série de dessins « satiriques » a fait scandale en Scandinavie, et déclenché la fureur, dans un certain nombre de pays musulmans, de secteurs entiers de l’opinion publique, et bien souvent des Etats eux-mêmes. Rassemblements et manifestations, menaces, imprécations se succèdent à rythme accéléré. Le directeur de publication d’un quotidien français qui les a reproduits est démis de ses fonctions par le propriétaire du journal. D’autres organes de presse s’empressent alors d’exprimer leur solidarité en republiant les dessins litigieux, au nom de la « liberté d’expression », du « droit au blasphème » et de la résistance contre « l’obscurantisme » religieux. Le président de la république dénonce alors une « provocation », suivi par des commentateurs qui appellent à ménager la susceptibilité des musulmans. Le texte qui suit revient sur cette controverse, sur ses termes, trop rarement définis (« caricature », « liberté d’expression », « censure », « droit au blasphème ») et sur son point aveugle : le caractère raciste d’au moins deux des dessins.

En elle même, cet enchaînement de faits aurait pu n’appeler aucun commentaire. Il est devenu terriblement banal que se publient des dessins de mauvais goût ; que ce qui semble sacré aux un-es soit traité irrévérencieusement par les autres ; que des personnes protestent lorsqu’elles se sentent blessées ; que des violents exercent ou menacent d’exercer des violences ; qu’un patron remercie son subordonné. Ce sont pourtant ces banalités qui ont provoqué la tempête.

Caricature ou délire raciste ?

Il n’est pas certain qu’on aide à la compréhension des choses en évoquant simplement dans cette affaire des « caricatures » ou des dessins « satiriques ». La satire est un exercice dans lequel défauts et vices des personnes qui en font l’objet sont moqués ou mis en évidence d’une manière plaisante. Sur l’un des dessins en cause, celui qui a le plus fait scandale, le prophète de l’islam est présenté coiffé d’un engin explosif. Il ne s’agissait donc pas là de dénoncer ou de critiquer un trait caractéristique du personnage ainsi représenté, mais d’affirmer son caractère intrinsèquement criminel, et même terroriste – et à travers lui celui de l’ensemble du monde musulman. Une caricature doit ressembler à son sujet. On ne peut reprocher à un caricaturiste de forcer certains traits, et de dessiner par exemple des oreilles d’éléphant à qui aurait simplement de grandes oreilles : il ne fait là que son métier de caricaturiste. Le dessin en cause n’est pas de ce registre ; il n’est ni satirique ni caricatural : il est simplement l’exposé d’une thèse dénonçant l’Islam comme terroriste par définition (sous le turban même de son prophète) – ou le terrorisme comme musulman par essence. Il est donc, de ce fait même, une incitation raciste à la haine islamophobe – dans un contexte où, bien souvent, toute incitation est hélas en la matière superfétatoire. « Vous voyez celui-là, votre voisin, l’Arabe, avec sa femme voilée et son fils à casquette, dit-on en substance, méfiez vous de lui, c’est un terroriste en puissance. »

On a ici l’illustration du fait que ce que l’on dénonce comme racisme islamophobe n’est en aucune manière une simple « critique de la religion musulmane », ni même sa simple détestation en tant que religion : dire que l’islam est par nature « terroriste », ce n’est pas critiquer l’islam, c’est en donner une représentation qui, pour être fantasmatique, n’en produit pas moins tous les effets du racisme ordinaire. De la même manière que dire que les Noirs sont paresseux, les Juifs avares ou les Jaunes cruels, ce n’est pas critiquer l’Afrique, la religion juive ou l’Asie, mais alimenter des stéréotypes et tenir des propos racistes.

Quoi qu’il en soit, ce autour de quoi le débat a tourné, curieusement, n’est pas la portée de ces dessins ou la signification politique de leur publication. Dans le contexte actuel, où la mondialisation capitaliste prend bien souvent les formes d’une guerre de l’occident contre le reste du monde ; où l’index est pointé vers l’Islam pour mieux faire admettre, sous le nom de guerre au terrorisme, les menées impérialistes des États Unis et de leurs alliés au moyen Orient et au delà ; où des dictatures féroces se présentent comme « musulmanes », et font de l’identité religieuse un dérivatif aux populations qu’elles oppriment ; où l’islam est instrumentalisé par de troubles mouvements politiques ; où les minorités musulmanes d’Europe font l’objet d’un racisme structurel, qui sert d’instrument à leur surexploitation, et à la division des victimes du système économique et social ; ou l’islamophobie sert de ciment idéologique à tout cela ; dans ce contexte, donc, il y aurait pourtant eu beaucoup à dire sur la publication de ces dessins.

Pourtant, même ceux qui l’ont condamnée ou regrettée se sont bien souvent bornés à évoquer l’injure ainsi faite aux musulmans, mais sans en proposer l’analyse – laissant ainsi entendre que l’essentiel résidait, non pas dans le contenu des dessins, mais dans leur simple existence. Au demeurant, même ce débat est demeuré accessoire ; l’essentiel a porté sur la question de la « censure », de la liberté de la presse, de la liberté d’expression. Or, de tous côté, même cette question a été abordée par le plus petit bout possible de la lorgnette.

« Censure » et « liberté d’expression »

La publication de ces dessins se justifie, explique-t-on, parce que la liberté d’expression est un principe supérieur à tout autre. En quoi consiste ce principe, en quoi il serait menacé, en quoi la publication de ces dessins en serait la simple mise en œuvre, ou la défense, voilà ce que l’on ne nous explique pas.

Notons d’abord qu’il n’existe pas, en tous cas en France, de principe général de la liberté d’expression. Présenter un tel principe comme l’un des apports de l’universalisme occidental est une filouterie. La loi sur la liberté de la presse, qui régit cette question, lui donne des limites : il est interdit – et pénalement sanctionné – de diffamer autrui ou de l’injurier ; il est interdit d’inciter à la haine raciale. Injures, diffamations, incitations à la haine, sont d’autant plus interdites qu’elles visent des groupes particuliers à raison de leur appartenance réelle ou supposée à une race, à une religion, à un peuple, ou à raison de leur origine, de leur orientation sexuelle, de leur état de santé, etc.

De ce seul point de vue, on peut dire que, par exemple – et puisque c’est bien de cela qu’il s’agit en l’espèce – la provocation à la haine à l’encontre des musulmans est pénalement sanctionnée par la loi française. Dans quelle mesure cette loi est-elle effectivement mise en œuvre, cela est une autre question. Dans quelle mesure la pénalisation de certaines expressions se justifie en est encore une autre.

Il n’est pas inutile de remarquer sur ce point que la voie pénale n’est pas la seule qui soit offerte, même en demeurant dans le domaine du contrôle judiciaire des comportements, pour combattre les propos qui portent atteinte aux personnes, à leur dignité, à leur sécurité, etc. On se rappelle par exemple la condamnation de Jean-Marie Le Pen pour avoir dit que les chambres à gaz nazies étaient un simple « détail » de l’histoire du vingtième siècle. Aucun texte, alors, ne réprimait ce genre de négationnisme ; il n’y avait pas encore de « loi Gayssot ». C’est au nom du principe juridique général qui veut que « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer » (article 1382 du Code civil) que des associations d’anciens déportés, des associations antiracistes et de défense des droits de l’homme, etc., avaient poursuivi en justice l’auteur de ces propos et l’avaient fait condamner à leur verser des dommages et intérêts : la portée symbolique d’une telle condamnation vaut bien celle d’une condamnation pénale.

Outre ce recours aux règles de la responsabilité civile, qui veut que l’on est tenu des fautes que l’on commet, des mesures peuvent toujours être prises en cas de troubles à l’ordre public, commis ou risquant de l’être, à travers une publication par ailleurs en elle-même licite ; ou lorsque est en cause le respect dû à la vie privée, que la loi protège également. Dans de tels cas, il appartient aux tribunaux d’arbitrer entre les principes de liberté d’expression et de protection de la vie privée ou de l’ordre public, principes tenus par la loi comme également respectables – même si la notion « d’ordre public » est en elle-même extrêmement confuse, et sujette aux pires dérives. La requête de certaines associations musulmanes tendant à faire interdire la sortie du numéro de Charlie-Hebdo reproduisant les fameux dessins a semble-t-il été écartée pour des raisons de forme ; rien ne permet donc de dire si, quant au fond, elle n’aurait pas pu être accueillie.

Par ailleurs, lorsqu’il s’agit de lutter contre des propos ou des comportements, on n’est pas tenu de recourir aux tribunaux : les combats idéologiques sont avant tout politiques, et la condamnation morale de l’opinion est sans doute la meilleure qui soit ; des décisions de justice peuvent y contribuer, mais ne sauraient la remplacer ; par ailleurs, les juges eux mêmes sont des hommes et des femmes qui n’échappent pas comme par miracle aux idées dominantes. Leurs décisions, lorsque doit être appréciée d’une manière somme toute subjective la valeur des principes et des intérêts en cause dans un cas déterminé, sont aussi fonction de l’état de l’opinion ; les juges partagent les évidences communes, et la voie judiciaire suppose souvent, pour avoir quelque efficacité, qu’existe au moins un courant significatif de l’opinion allant dans le sens de la décision recherchée.

Donc, la liberté d’expression n’est pas, en France, un absolu intangible ; mais à supposer qu’elle le soit, rien ne permettrait de dire pour autant que la publication de nos caricatures se justifiait : ce n’est pas parce qu’on a « le droit » de faire une chose qu’il faut absolument la faire ; si ce « droit » peut, pour un tempérament légaliste, être une condition nécessaire à la publication, il n’en est certainement pas une condition suffisante. On peut donc parfaitement considérer que même s’il était loisible de le faire, il ne l’aurait pas fallu. Nulle « censure » à cela.

Le « droit au blasphème » et ses usages

Certains ont dans le débat brandi ce qui apparaît aujourd’hui comme un lieu commun dans certains milieux islamophobes : le « droit au blasphème ». L’expression est à tout le moins curieuse. Pour qui n’est pas croyant, le blasphème est sans portée. On ne peut pas vouloir déplaire à un « Dieu » dont on nie l’existence. Le blasphème ne peut concerner que les personnes pour qui il a un sens, c’est à dire celles qui sont croyantes ; et pour elles, dans une société où coexistent toutes sortes de croyances et toutes sortes d’incroyances, l’interdit n’a pas à résulter de la loi générale applicable à tous les membres de celle-ci : il résulte déjà des règles de leur religion, auxquelles elles adhèrent librement. Ceux qui prônent le « droit au blasphème » ne le réclament à l’évidence pas pour ceux qui, par leur adhésion à une religion, se refusent de toutes façons à l’exercer. Non : ils le réclament pour eux mêmes. Or, pour qui n’est pas croyant, le blasphème n’a en tant que tel aucun sens, et si l’on s’interroge sur les raisons qui peuvent les pousser à en réclamer le droit – qu’au demeurant personne ne leur conteste – on voit que la raison est simple : puisque injurier « Dieu » n’a pour eux aucun sens, ce sont simplement les croyants qu’ils veulent injurier.

Il est paradoxal, soit dit entre parenthèses, de constater que ceux-là même qui disent que la religion doit demeurer de l’ordre des choses privées, strictement domestiques, voire clandestines, ne se proposent pas de blasphémer dans le secret de leur boudoir. S’ils exigent que chacun garde sa foi bien au chaud dans son for intérieur, ils souhaitent quant à eux exhiber à tous vents leur irréligion.

Au demeurant, républicanistes de tous poils devraient y réfléchir à deux fois à propos de blasphème : leur religion a également ses idoles sacrée, à tel point qu’ils ont institué en délits les outrages faits au drapeau tricolore où à l’hymne guerrier qu’est La Marseillaise. Les adorateurs de ces idoles, le fait est significatif, n’ont eu l’idée de cette pénalisation qu’après le 11 septembre 2001, et plus précisément après qu’au mois d’octobre de cette même année, des jeunes gens eurent commis l’irréparable sacrilège de « siffler » le célèbre refrain affirmant que les « ennemis de la France » ont un « sang impur ».

Quant aux quelques momies qui défilaient en ordre dispersé en décembre dernier pour célébrer le centenaire de la loi de 1905, elles arboraient un badge indiquant : « Laïcité sacrée ! »…

La question, cela dit, n’est donc pas simplement celle de la liberté d’expression, mais celle de l’expression elle-même, de ses raisons d’être, de sa signification idéologique et politique dans un contexte donné.

« L’anticléricalisme » au service du racisme

On admirera à cet égard la perversité de l’argument – également entendu dans ce débat – selon lequel la publication des dessins en question permettait de manifester un soutien au directeur de publication licencié deFrance-Soir. Considérer que cet ancien directeur doit être soutenu, c’est considérer qu’il aurait été licencié « à tort ». Mais cela pourrait avoir plusieurs fondements ; or, il ne semble pas que qui que ce soit ait contesté, par exemple, le droit d’un patron de presse à décider de la ligne éditoriale de son journal, et à disposer, comme d’autant de mouchoirs jetables, de ses subordonnés : les questions ainsi posées n’auraient dans une telle hypothèse, plus grand chose à voir avec le contenu du dessin publié par France-Soir, et tout à voir avec l’organisation des entreprises en général, et des entreprises de presse en particulier, dans un système capitaliste. Or, si ce dont il s’agit n’est pas le droit régalien du propriétaire du journal de se défaire de son directeur de publication s’il ne partage pas ses choix, c’est qu’il s’agit des motifs précis du renvoi de ce directeur : il lui a été reproché d’avoir publié le dessin en cause, et c’est cela qui est contesté ; en somme, le soutien à ce directeur consiste à dire qu’il a eu raison de publier ledit dessin. Mais alors il est hypocrite de dire que c’est pour le soutenir qu’on le publie également : c’est en réalité simplement parce que l’on pense qu’il fallait en effet le publier. Ni la solidarité journalistique, ni la liberté d’expression n’expliquent donc cette nouvelle publication. Il faut l’expliquer par elle-même.

On a vu que ces dessins se caractérisaient d’abord et avant tout par leur islamophobie, par leur dénonciation des musulmans en général comme agents du terrorisme ; il n’est pas pour autant certain que toute reproduction ait ou ait eu une visée raciste. Quand le débat fait rage, quand dans le monde entier, manifestations, violences et menaces se succèdent, il peut être légitime de donner à chacun les moyens de savoir de quoi il retourne. Si le dessin litigieux a été commandité, dessiné, initialement publié, puis reproduit, dans une intention islamophobe, il pouvait parfaitement être reproduit une fois le débat lancé pour les seuls besoins de l’information du public. Donner à voir le dessin dans de telles conditions ne signifie pas forcément : « Regardez comment je vois Mahomet », mais peut signifier : « Regardez quel est le dessin que beaucoup jugent scandaleux ». Rappeler que l’on a reproché à Le Pen de dire : « détail », cela n’est pas la même chose que dire soi-même : « détail ». On peut dès lors s’interroger sur le sens de la publication dans France-Soir, mais aussi dans Le Nouvel Observateur, de ce dessin ; et on peut, pourquoi pas, accorder à ces journaux le bénéfice du doute, dès lors qu’ils n’ont pas simplement dit publier un portrait du prophète de l’islam, mais simplement voulu mettre à la portée du public l’un des éléments d’un débat en cours. Et la vérité est en effet que l’on comprend mieux l’émotion soulevée par un dessin tel que celui-là une fois qu’on l’a vu.

Pourtant, tout le contexte de ce débat rend assez transparente l’intention raciste de Charlie Hebdo dans cette publication. D’abord parce que ce journal n’est pas à proprement parler un journal d’information 1 C’est une hebdomadaire satirique, qui prétend plutôt faire rire sur l’ « actualité » – telle que la mettent en scène les autres médias – que de produire lui-même une information de première main ; ensuite parce que l’islamophobie est désormais l’un de ses fonds de commerce favoris 2 Et enfin parce que son directeur, Philippe Val, a lui même assumé une position « engagée » et s’est refusé à reconnaître le moindre racisme dans les dessins qu’il reproduisait . La mise en avant complaisante de son caractère décidément irrévérencieux ou anticlérical ne suffit en aucune manière à excuser une telle ligne éditoriale. Au demeurant, il y a quelque chose de lamentablement indécent de voir un journal qui s’est naguère illustré par son irrévérence à l’égard des puissants de son propre monde, et qui choisit aujourd’hui, la fatigue de ses collaborateurs aidant peut-être, de faire porter dans un confortable retournement d’alliances et de valeurs, son irrévérence sur les déshérités, victimes de ces mêmes puissants. Que des Français, blancs, de tradition chrétienne, se moquent de l’Église catholique, cela peut avoir du sens. Que des Arabes, des Iraniens, des Afghans, ou des Pakistanais entendent combattre l’islam, cela les regarde. Que ceux qui ont tout s’en prennent aux convictions intimes de ceux qui n’ont rien, cela devient une autre histoire.

Quoi qu’il en soit, le débat autour des « caricatures » donne l’occasion d’approfondir la spécificité, à l’intérieur des idéologies antireligieuses, des attaques permanentes dont « l’islam » fait l’objet : à cet égard, Charlie Hebdo n’est jamais qu’un symptôme parmi d’autres, simplement un peu plus minable que d’autres.

Un contexte islamophobe

Les agents de l’islamophobie contemporaine, qui s’obstinent à prétendre n’y voir qu’une manifestation légitime du droit – incontestable dans une démocratie – à « critiquer » les religions seraient bien inspirés, au lieu de se borner à les déplorer avec condescendance, de s’interroger sur les réactions que suscitent les attaques contre « l’islam » chez de nombreuses personnes, hommes et femmes, qui ne se considèrent pas à titre personnel comme religieuses, qui ne se soumettent à aucun des préceptes de la religion musulmane, et qui se sentent néanmoins visées par ces attaques.

On disait jadis, pour désigner – quelle que soit leur origine effective – les personnes issues de l’immigration maghrébine, « les Algériens ». Plus tard, on a dit « les immigrés ». On a inventé les « les beurs ». Désormais, les voilà étiquetés « musulmans ». Quand une personne se voit en permanence assignée à une identité, il faut bien qu’elle finisse par s’y reconnaître. Tel jeune homme dont le nom trahit une origine maghrébine, qu’il ne cherche d’ailleurs pas à cacher, se voyait demander dans le courant du dernier mois de Ramadan, alors qu’il était en plein déjeuner accompagné d’un verre de vin, s’il pratiquait le jeûne. Puisqu’il sait qu’on le considère, quoi qu’il fasse ou dise, comme « musulman », il est assez naturel qu’il considère de son côté que les attaques lancées contre l’islam le concernent de près. De toutes façons, quelles que soient leur attitude personnelle à l’égard de la religion, les personnes issues de l’immigration maghrébine ou sahélienne ont généralement certaines attaches avec l’islam, en tant par exemple qu’il est la religion de leurs parents, de certains de leurs frères ou de certaines de leurs sœurs, d’amis, de cousins, de voisins, etc. Il savent d’emblée, lorsqu’on s’en prend en termes généraux aux « musulmans », que ces proches, dont ils mesurent à quel point ils n’ont rien à voir avec les caricatures que l’on dresse d’eux, sont victimes de ces attaques. Il n’est pas rare que se définissent aujourd’hui comme « musulmans » des gens dépourvu de toutes pratiques religieuses, et qui n’auraient pas eu idée de se définir ainsi jusqu’à ce que, un matin de septembre 2001, ils ne s’aperçoivent qu’on les regardait tout à coup d’un œil différent.

On peut regretter la violence des réactions suscitées par l’affaire des caricatures dans le monde musulman ; on ne saurait s’en étonner. Le monde musulman a toutes raisons de considérer qu’il ne reçoit de l’occident que mépris et humiliations. Les dictatures au pouvoir ont beau jeu de s’appuyer sur les manifestations de ce mépris pour canaliser contre d’autres qu’elles mêmes les rancœurs populaires : l’occident fournit pour cela surabondance de prétextes ; il n’est pas surprenant qu’à l’occasion, les intéressés s’en saisissent.

Les provocations de Nicolas Sarkozy avaient naguère déclenché quelques incendies de voitures ; celle d’un journal danois aura déclenché celui de quelques ambassades. Ceux qui prêchent la « guerre des civilisations » ne peuvent s’étonner de voir riposter leur ennemi désigné.

Source : Laurent Lévy, pour LMSI (Les Mots Sont Importants) – 8/2/2007

 

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Notes

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1 C’est une hebdomadaire satirique, qui prétend plutôt faire rire sur l’ « actualité » – telle que la mettent en scène les autres médias – que de produire lui-même une information de première main
2 Et enfin parce que son directeur, Philippe Val, a lui même assumé une position « engagée » et s’est refusé à reconnaître le moindre racisme dans les dessins qu’il reproduisait

Commentaire recommandé

karima // 10.02.2015 à 05h50

haaa que ça fait du bien de lire et relire ce type d’article!!! Quand j’ai dit que je n’était pas charlie mais que que je vomissais les attentats, on a juste retenu que je n’était pas Charlie et hoppp me voilà jetée dans le camps des méchants… A l’école de la république (celle d’avant, pas celle d’aujourd’hui hein!!) ‘j’ai appris la critique… si les 3/4 de la classe était pour moi j’était contre et vis versa en esseyant tjrs de démonter la thèse de l’autre et de finir avec une conclusion qui reprend le bon de chaque groupe. Aujourd’hui les medias, les politiques et autres veulent nous décerveler! pourquoi devons nous nous laisser faire?

JE REFUSE d’ETRE CHARLIE !

35 réactions et commentaires

  • Erstam // 10.02.2015 à 04h39

    Visiblement, dire que l’islamophobie se cache derrière l’humour pour persécuter les musulmans, ça équivaut à un suicide médiatique…

    Olivier doit être un chat, parce que depuis le 7 janvier, il a dû se « suicider » bien plus d’une fois. 😀

      +7

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  • karima // 10.02.2015 à 05h50

    haaa que ça fait du bien de lire et relire ce type d’article!!! Quand j’ai dit que je n’était pas charlie mais que que je vomissais les attentats, on a juste retenu que je n’était pas Charlie et hoppp me voilà jetée dans le camps des méchants… A l’école de la république (celle d’avant, pas celle d’aujourd’hui hein!!) ‘j’ai appris la critique… si les 3/4 de la classe était pour moi j’était contre et vis versa en esseyant tjrs de démonter la thèse de l’autre et de finir avec une conclusion qui reprend le bon de chaque groupe. Aujourd’hui les medias, les politiques et autres veulent nous décerveler! pourquoi devons nous nous laisser faire?

    JE REFUSE d’ETRE CHARLIE !

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  • DUGUESGLIN // 10.02.2015 à 07h02

    Ce que la loi n’interdit pas peut-être fait, mais ce n’est pas un droit.
    Ce qui n’est pas prévu par la loi ne donne pas forcément un droit, certaines choses vont d’elles-mêmes sans qu’il soit besoin de légiférer.
    Mais dans une société qui perd ses valeurs, la loi donne une limite qui compense l’absence de toute moralité. Une chose moralement non soutenable, est possible, si la loi ne l’interdit pas.
    En retour plus une société régresse, plus il faut légiférer. Ce qui explique l’inflation du nombre de lois et règlements en France.
    Le minimum de « courtoisie » et de respect n’étant qu’une simple option culturelle, Charlie s’attribue le « droit » d’en manquer et de blesser gravement ceux qui en ont, de par leur culture.
    Au lieu d’ouvrir le débat concernant telle ou telle culture, on choisit l’insulte sous forme indirecte, verbalement ou par des caricatures allusives et parlantes.
    Les boucs émissaires étant principalement l’islam et le christianisme.
    La morale et le civisme, d’une époque révolue maintenant, ont été combattus par les mêmes qui aujourd’hui se contredisent en voulant instaurer la « morale républicaine ». Autrement dit la morale du régime. Une forme d’endoctrinement quasi religieux pour instaurer la nouvelle société soumise, déliquescente et nivelante dans le déni du « droit » à la différence et du respect de l’autre.

      +28

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    • Olposoch // 10.02.2015 à 10h11

      Et allez encore, les valeurs (les vôtres en fait…) de la société se perdent, celles du bon vieux temps, du temps des chrétiens aujourd’hui les boucs émissaires…
      La morale, le civisme, époque révolue… fini le droit à la différence (selon votre définition de la différence bien sûr), fini le respect de l’autre (envers vous en fait, des croyants, parce que le respect des gays par contre…)… remplacés par la « morale du régime » (ah donc il y aurait plusieurs morales possibles???)…
      « endoctrinement quasi-religieux » donc, et donc des terroristes laïques envahissent nos rues…

      Donc le respect a un sens, celui des autres vers vous, votre respect à vous vous vous gardez le droit de le donner a qui bon vous semble…

      Moi en vous lisant je ne vois que de l’égoisme, et l’amertume des « braves gens » qui
      « n’aiment pas que »
      « l’on suive une autre route qu’eux »

      Et tiens aussi vous me rappelez mon père, chrétien défenseur des valeurs traditionnelles, et qui au nom de celles-ci a contraint ma mère à avorter pour qu’elle ait le ventre plat le jour de son mariage… le respect des conventions, certes, j’aurais mieux aimé le respect de sa fiancée et de la vie en devenir…

        +7

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    • Ripaton // 10.02.2015 à 18h27

      Merci pour votre clarté d’esprit.
      Ce que vous dites redéfinit simplement et lumineusement les lignes de forces fondamentales autour desquelles s’articule selon moi le bon sens au sein de relations humaines harmonieuses et fructueuses. La courtoisie élémentaire n’exclut pas l’humour le plus féroce mais chaque chose a un prix. Si le cadre des lois nous apprend le sens de l’espace où s’exerce notre libre arbitre en société, l’économie des relations entre personnes, elle, relève de l’équilibre entre respect de l’autre et de soi. Dévaloriser à tout crin les valeurs d’ancrage de l’autre revient au niveau du ressenti à la plus mordante des insultes. C’est là qu’on sort du discours théorique pour basculer dans le réel.
      Une parole a son poids et sa perception n’est pas comprise dedans. Je veux dire que « si tu n’as pas appris les bonnes manières, ou que tu le fais volontairement « exprès » (comme disent très justement les enfants), il n’y a pas toujours un service diplomatique sur place pour arrondir les angles et te préserver des conséquences des dites paroles ».
      Faut assumer et arrêter de pleurnicher le temps miraculeux où on nous faisait passer tous nos caprices… leur foutu « vivre ensemble » (terme de novlangue lancé comme un talisman branché par ceux-là mêmes qui s’en contrefichent) n’est que l’expression embourgeoisée et ronflante de la nécessité d’apprendre à respecter l’autre – peut-être même encore plus dans ses souffrances et fragilités intimes qu’on a pu détecter – afin d’avoir un quelconque légitimation de réclamer ce respect pour soi-même.

        +1

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  • Michel Loncin // 10.02.2015 à 08h36

    Il ne faudrait pas oublier la racisme et le blasphème ANTI chrétien !!! Car les chrétiens (et TOUT PARTICULIEREMENT les catholiques – significatif » le fait que JAMAIS ils ne s’attaquent aux « protestants » -) en ont EGALEMENT (et AUTANT) pris dans la « gueule » que les musulmans !!!
    C’est pourquoi je cautionne pleinement la remarquable conclusion de la « section » intitulée « droit au blasphène » :

    « Ceux qui prônent le « droit au blasphème » ne le réclament à l’évidence pas pour ceux qui, par leur adhésion à une religion, se refusent de toutes façons à l’exercer. Non : ils le réclament pour eux mêmes. Or, pour qui n’est pas croyant, le blasphème n’a en tant que tel aucun sens, et si l’on s’interroge sur les raisons qui peuvent les pousser à en réclamer le droit – qu’au demeurant personne ne leur conteste – on voit que la raison est simple : puisque injurier « Dieu » n’a pour eux aucun sens, ce sont simplement les croyants qu’ils veulent injurier. »

    J’irai plus loin que cette simple intention « d’injurier » : ces singuliers « incroyants » ont bel et bien (si j’ose dire) une forme de « croyance » : la HAINE de Dieu à travers leur HAINE historique du « curé » (remontant aux fameuses « Lumières » du XVIIème) et du « catho » !!! Soit, outre cette forme de « racisme », un appel à la stigmatisation, à la « ghettoisation » du « catho » et partant, à la répression et à la violence à l’égard de ceux professant une telle croyance (ooohhh … j’entends déjà les « diagnostics » d’une psychologie de caniveau : « paranoïa » … « schizophrénie » … « autisme ») !!!

      +12

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    • kèsse // 10.02.2015 à 09h55

      J’ai trouvé ce paragraphe pas terrible car terriblement oublieux de l’histoire et de la réalité.
      Le blasphème peut servir quand la religion est le lieu d’imbrication ou de collusion avec le pouvoir d’état, ce qui était le cas pour la religion catholique.
      Ainsi, critiquer le Roi du Maroc, descendant du prophète, est un blasphème! Non, il ne faut pas critiquer trop vite le blasphème, cela peut servir .
      Soyons nuancé et appelons à la responsabilité de l’usage d’un tel droit, et je vous rejoins sur ce point, le blasphème peut être un moyen d’expression de la haine, en particulier lorsqu’il s’en prend à des communautés faibles.

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      • mianne // 10.02.2015 à 15h08

        « Ainsi, critiquer le Roi du Maroc, descendant du prophète, est un blasphème »

        Allez dire à des Yéménites que le roi du Maroc se prétend descendant du prophète et ils éclatent de rire. Je l’ai fait il y a plusieurs années, tant à Sanaa qu’à Aden et ils trouvaient cela hilarant. Les Marocains sont les seuls à le croire. C’est en se prétendant « descendant du prophète » et « commandeur des croyants » que Hassan II a échappé au sort de son ami le shah d’Iran quand le peuple marocain se tournait vers l’islam radical pour essayer de chasser le pouvoir en place comme en Iran .

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        • mianne // 10.02.2015 à 16h21

          collusion avec le pouvoir d’état, « blasphème » créé sur un ajout local à une religion par une dynastie de potentats.

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  • Ozi // 10.02.2015 à 09h36

    Charlie hebdo a publié des centaines de caricatures contre les chrétiens sans que ça choque personne.
    Il suffit de quelques caricatures contre l islam pour que l on crie a l islamophobie.

    Tous ces articles sur la dénonciation de la islamophobie ont des relents de soumission.
    Un peu comme dans le livre de houellebeck

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    • dany 2 // 10.02.2015 à 10h40

      Pour la première religion du Livre, on a trouvé la solution, dans tous les médias, à la Plantu, l’autocensure…
      Ozi dirait la soumission…

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      • Inox // 10.02.2015 à 11h47

        je continue:

        Certains hurleront contre “l’Odieuse Arrogance Occidentale », j’assume. Nous sommes en effet très en avance sur ce point. Ça fait un baille que nous avons tiré un trait sur l’obscurantisme. Même si il y a quelques soubresauts parfois.

        (voir le début ci-dessous)

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        • Carabistouille // 10.02.2015 à 13h26

          Quelle prétention, nous avons seulement tiré un trait sur l’obscurantisme religieux pour lui substituer un obscurantisme hédoniste de type Veau d’Or. Ou si vous préférez, j’ai le regret de vous annoncer que non, nous ne sommes pas devenus des citoyens éclairés, juste des gorets à consommation. Quelle magnifique évolution.
          D’ailleurs, avoir repoussé l’obscurantisme nous a permis d’aller coloniser l’humanité en lui amenant justice, lumière et bien être, raison pour laquelle ces colonisés reconnaissant ne nous ont pas foutu dehors avec perte et fracas. Et notre repoussement de l’obscurantisme a été tel, que les régimes athées du XXe siècle ont à peine fait 200 000 000 de morts. Ha, que c’est beau la civilisation des lumières.

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          • karima // 10.02.2015 à 13h36

            merci carabistouille

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          • Lnox // 10.02.2015 à 14h40

            « Quelle prétention, nous avons seulement tiré un trait sur l’obscurantisme religieux »

            Merci oui, en effet, je parle d’obscurantisme religieux ici bien sûr.

              +6

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          • ploi // 10.02.2015 à 16h20

            @Carabistouille

            « D’ailleurs, avoir repoussé l’obscurantisme nous a permis d’aller coloniser l’humanité en lui amenant justice, lumière et bien être, raison pour laquelle ces colonisés reconnaissant ne nous ont pas foutu dehors avec perte et fracas. »

            Nous sommes tout de même la civilisation qui a aboli l’esclavage. (note : et si nous avons pratiqué le colonialisme, nous ne l’avons pas inventé)

            « Et notre repoussement de l’obscurantisme a été tel, que les régimes athées du XXe siècle ont à peine fait 200 000 000 de morts. »

            En proportion de la population? En fonction des capacités techniques qui étaient les nôtres?

            Je dirais qu’une société qui a les capacités matérielles de tuer 3 personnes et qui tue 3 personnes est pire qu’une société qui a les capacités de détruire toute la population et qui ne le fait pas. 😉

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            • Carabistouille // 10.02.2015 à 19h32

              C’est marrant que vous parliez d’abolition de l’esclavage car, au monde, la première restriction de l’esclavage vient du religieux, c’est Moïse le premier à l’avoir limité dans le temps(7 ans)
              Ensuite, le deuxième à l’avoir limité c’est aussi du religieux, c’est Mahomet qui a interdit l’esclavage des musulmans.
              Le premier a avoir définitivement et totalement interdit l’esclavage en son royaume est le roi très chrétien de France au XIVe siècle. Sous les conseils répétés de la religion.
              Par contre, vos copains athées Aristote ou Voltaire s’en accommodaient très bien.

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            • ploi // 10.02.2015 à 21h47

              « Aucune trace archéologique de l’Exode ni de Moïse n’ayant été retrouvée, ni dans les documents égyptiens ni dans d’autres archives, il n’existe aucune donnée archéologique positive sur l’existence de l’Exode ni sur celle de Moïse. Il existe un certain nombre de données négatives, c’est-à-dire d’absence de traces là où l’on s’attendrait à en trouver. »

              http://fr.wikipedia.org/wiki/Donn%C3%A9es_arch%C3%A9ologiques_sur_l%27Exode_et_Mo%C3%AFse#Donn.C3.A9es_arch.C3.A9ologiques_n.C3.A9gatives_:_absence_de_traces_de_l.27Exode

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          • Jub // 10.02.2015 à 19h30

            Toutes les civilisations conquérantes ont amené avec elle leur sainte (vraie) religion y compris l’islam (rappel pour Karima).
            Si l’obscurantisme religieux vous plaît tant rien ne vous empêche de vous convertir ou re-convertir à ces modes de vie éclairés. Baisser les yeux en croisant un être de l’autre sexe, regarder certaines catégories comme des intouchables, croire au pur et à l’impur, au pécher de la chair, cultiver la pudeur comme un art sans hypocrisie (très, très difficile) et voir le jugement dernier derrière chaque comète. C’était tellement mieux.

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    • Inox // 10.02.2015 à 11h42

      Tout est là !

      Il nous a fallu, nous chrétiens, des siècles pour en arriver là. Souvenez vous de l’excellent film, « Au nom de la rose ». Et cela ne s’est pas fait dans la joie et la bonne humeur.

      Comment faire de même avec l’Islam en beaucoup (beaucoup) plus rapide, sans être trop bourrin avec nos gros sabots occidentaux. Challenge.

      Certains hurleront à « l’Odieuse a

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      • Carabistouille // 10.02.2015 à 13h27

        Pour en arriver où là?

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      • Lnox // 10.02.2015 à 14h06

        Là où la caricature même complètement stupide et méchante n’aboutit pas à un massacre d’inspiration religieuse, tout simplement.

        Et je parle évidemment d’obscurantisme religieux…

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    • Christophe Vieren // 10.02.2015 à 12h21

      @Ozi : tout d’abord il est faux de dire que « Charlie hebdo a publié des centaines de caricatures contre les chrétiens sans que ça choque personne. ». Charlie hebdo a été poursuivi en justice maintes fois par les « cathos » du temps où CH s’attaquait encore régulièrement aux « cathos » ou tout au moins à leur clergé, ce qui n’est pas la même chose.

      Ensuite, comme dit dans l’article me semble-t-il : la question est de savoir quel message est porté par ces caricatures, ou présumées telles (mahomet = terroriste, caricature ?), quel pouvoir vise-t-il ? Quelle cause sert-il ?
      On peut bien sûr faire des caricatures sur tout, sur par exemple un myopathe. Mais on a le droit de trouver cela ni drôle, ni utile et dans ce cas inutilement blessant. Tout dépend donc de l’utilité du message porté, surtout si ce n’est pas drôle : Mahomet en terroriste, est-ce drôle ?

        +2

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    • PasUneBrebis // 10.02.2015 à 17h09

      « Quand Charlie fait toutes ses derniéres Une en assimilant tous les musulmans à des arabes terroristes et assassins ce n’est toujours pas de l’islamophobie dont le nom cache tout simplement le RACISME »

      Vous pouvez donner des exemples de « toutes ses dernières Unes assimilant tous les musulmans à des arabes terroristes » ?

      Parce que c’est qualifié comme du racisme en France et donc puni par la loi.

        +8

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    • PasUneBrebis // 10.02.2015 à 18h50

      « Quand Charlie fait toutes ses derniéres Une en assimilant tous les musulmans à des arabes terroristes et assassins ce n’est toujours pas de l’islamophobie dont le nom cache tout simplement le RACISME »

      Charlie Hebdo n’a jamais fait de Une assimilant tous les musulmans à des arabes terroristes et assassins.

      Si cela avait été le cas, ils aurait été condamnés car le racisme est puni en France par les lois qui encadrent la liberté d’expression. Se moquer d’un symbole sacré comme Mahomet est sans doute grandement blessant pour les musulmans mais ce n’est ni du racisme ou ni de l’islamophobie.

      Un journal comme Charlie Hebdo fait entre-autres la satire des symboles (le pape, le président, Jésus, Mahomet) et des valeurs sacrées des croyances dominantes (Jésus, le Pape, Mahomet, Steve Jobs,..), pour dénoncer l’absurdité de leur dogme et les remettre à leurs places (c’est-à-dire, des croyances qui ne devraient concerner que ceux qui y croit). L’islam en fait partie.

        +9

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  • NonCroyant // 10.02.2015 à 09h51

    « le « droit au blasphème ». L’expression est à tout le moins curieuse. Pour qui n’est pas croyant, le blasphème est sans portée. »
    Au contraire, la portée est très importante, c’est le droit de ne pas respecter lesdites règles « auxquelles elles les croyants adhèrent librement. »

    Dois-je adhérer « librement » aux règles que mes concitoyens croyants se sont imposés ?

    Je veux pouvoir dire sans risque ce que je pense même si des croyants se sentent offensés.

    Ai je le droit de penser qu’une religion qui annonce et souhaite l’apocalypse est une insulte a l’humanité ? Ai je le droit de penser que lorsque qu’une personne prétend avoir une vérité révélées qui explique la totalité du monde et répond à toutes les question (y compris pour moi même) avec un livre qu’elle a choisi de considéré sacré, cette personne insulte mes convictions ?

    Suis je coché qu’on enseigne ce genre de choses à des enfants dans des écoles reconnues par l’état ,bien sur je le suis.

    Je ne demande pas que les croyants se censurent, ni qu’ils soient punis ou empêchés. Je demande qu’il me laissent penser et dire et écrire ce qui me convient, comme ils le font eux même.

    Est ce trop demander ?

    PS: Pour de nombreux pays a majorité musulmane, qui ont un passé post ou néo colonial qui peut justifier leur aversion pour les pays occidentaux, le question religieuse est un prétexte, et selon moi c’est un autre débat.
    Je ne vois pas en quoi un prétendu respect des principes d’une religion dans la presse satirique va rendre plus supportable les attaques de drones, les tortures dans les prisons, les guantanamo, les interventions militaires « en faveur de la démocratie » etc.

      +12

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    • lvzor // 10.02.2015 à 20h46

      Oui. Il est tout à fait légitime de rappeler que la conception de l’humanité véhiculée par le monothéisme est insultante pour les hommes libres. Le doit de pratiquer une religion et le droit de critiquer les religions sont un seul et même droit.

        +6

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  • PasUneBrebis // 10.02.2015 à 10h09

    Oula, vous faites fort, ressortir un texte anti-caricature publié en 2007 ? le filon de ce genre de pamphlets s’épuise si rapidement que ça ?

    Ce texte semble un peu périmé quand même. Il concerne l’affaire de la publication des 12 caricatures danoises. Et depuis, il y a eu un procès, fort médiatique (cf le film de Daniel Leconte, « C’est dur d’être aimé par des cons »), où la justice a rejeté le caractère raciste de ces caricatures.

    Et notamment elle a rejeté le caractère raciste de celle que vous mentionnez en introduction de votre post (la plus polémique car ambiguë) : où on voit Mahomet avec une bombe dans son turban. Elle a été jugée comme étant une dénonciation du fait que l' »islam engendre du terrorisme » (non raciste), et non comme signifiant que « les musulmans sont des terroristes » (raciste).

    Ces caricatures n’étaient certes pas très drôles mais Charlie Hebdo à l’époque les a publié en solidarité avec le journal danois Jyllands-Posten qui avait reçu des menaces de mort. Rassurez-vous ce journal ne publie plus de caricatures de Mahomet et a même décidé de ne pas publier la récente caricature de Charlie post-attentat. Parce qu’ils se sont rendus à la raison ? non, parce qu’ils ont peur pour leurs personnes.

    Voici ce que dit son rédacteur en chef (cf site Courrier International) : « La vérité, c’est que pour nous, il serait complètement irresponsable de publier d’anciennes ou de nouvelles caricatures du prophète maintenant. Beaucoup n’aiment pas le reconnaître. Je le fais, moi, mais vraiment à contrecœur : Jyllands-Posten a une responsabilité envers lui-même et envers ses employés […] La liberté de l’expression est plus menacée que jamais. »

    Personnellement, ça me donne un tantinet la sensation que la violence de ces terroristes islamistes engendre un poil d’autocensure dans nos douces démocraties.

    La liberté des journaux comme Charlie Hebdo est prise entre le gentil marteau des « pas de caricatures au nom de la non-oppression d’une minorité » (comme si c’était ça qui les opprimait) et la méchante enclume des « pas de caricatures sinon je te découpe en morceau ». Je trouve les deux parties aussi étouffantes l’une que l’autre à l’heure actuelle.

      +12

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  • PYTHEAS // 10.02.2015 à 10h22

    « Les articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ont aboli la notion de blasphème comme tel, offrant ainsi la liberté de religion. Il ne peut y avoir de sanction que lorsqu’il y a abus ou trouble à l’ordre public : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi » (article X) ; « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi » (article XI)3. »
    Mr. Levy n’ai pas juge : il peut demander à la justice de se prononcer, s’il le souhaite, ç fera peut-être avancer la jurisprudence déjà bien riche dans ce domaine par de multiples affaires. Il suffit de lire certains passages du Coran, comme de la bible d’ailleurs pour se rendre compte de l’agressivité de ces livres et qui pourraient être condamnés comme des incitations aux meurtres finalement. C’est vraiment du prosélytisme, un appui à l’imbécillité humaine. Où se développe l’art et la science? Dans ce bouillon de bêtises religieuses?

      +9

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  • Tunk // 10.02.2015 à 11h13

    Tout ces gens sont hors sujet.

    La question n’est pas Charlie, la liberté d’expression, etc.
    La question est « comment réduire les effectifs disposés à rejoindre les causes sectaires ».

    Il est EVIDENT que si les « terroristes » avaient eu la possibilité d’avoir une vie paisible AVANT leur séjour en prison, puis leur départ pour le djihad à l’étranger, il n’en serait pas revenu avec la mentalité de roc qui leur a permis de faire ce qu’ils ont fait.

    Un type qui devient un combattant le reste pour la vie. Il faut donc s’attacher à ce qu’il ne le devienne pas en amont.

    Aujourd’hui c’est le djihad, hier la « révolucion », demain, ce sera autre chose. Toutes les causes sont bonnes pour embrigader les gens qui n’ont pas d’avenir. Et si l’on s’intéresse à l’histoire longue, on voit bien que c’est en boucle dans l’humanité : Les gens qui veulent le chaos s’appuient sur la misère.

    Caricaturer les religions qui bénéficient de la misère, c’est comme de se moquer d’un cancéreux qui irait voir un marabout par désespoir, et oublier de pointer du doigt ce qui pourrait créer ou lutter contre le cancer en lui même.

    Autrement dit, ces soit disant caricaturiste se moquent de gens qui ont besoin d’aide. C’est pitoyable et malsain.

      +8

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  • dany 2 // 10.02.2015 à 11h15

    Parmi tous les  » Charlie  » qui défilèrent, combien ont vu toutes les caricatures ? Laurent, avez-vous lu le Coran ?
     » Le dessin en cause n’est pas de ce registre ; il n’est ni satirique ni caricatural : il est simplement l’exposé d’une thèse dénonçant l’Islam comme terroriste par définition (sous le turban même de son prophète) – ou le terrorisme comme musulman par essence. Il est donc, de ce fait même, une incitation raciste à la haine islamophobe »
    Peut-être que les dessinateurs ont lu le Coran et en ont tiré les conséquences ?
    L’explication de la violence dans le Coran est liée à une période de guerre; ok …Les problèmes de traduction et d’intreprétation, ok…
    Reste un écrit hors actualité qui dit que, bien que Jésus soit parmi les 3 grands prophètes, le qualifier de fils de Dieu est un blasphème qui mérite la mort. Concernant 2,2 milliards de gens, je ne trouve pas absurde que certains fassent l’amalgame…

      +2

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    • Tunk // 10.02.2015 à 11h19

      A supposer que les terroristes lisent le Coran.

        +3

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  • Raphaël // 10.02.2015 à 11h57

    Un bémol : « le célèbre refrain affirmant que les « ennemis de la France » ont un « sang impur ». » erreur d’ignorance, je n’aime pas particulièrement le ton guerrier, cependant la marseillaise comporte 7 couplets et la lecture de la totalité corrobore ce fait : le sang impur est le sang des révolutionnaires en opposition au sang pur que représente la noblesse.

    Une citation composé de moins qu’une proposition est invariablement malhonnête, dommage qu’il utilise cette méthode a plusieurs reprise.

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  • georges glise // 10.02.2015 à 13h58

    il n’est pas de sauveur suprême
    ni dieu ni césar ni tribun!!!
    ce deuxième couplet de l’internationale ne s’oppose pas au premier:
    debout les damnés de la terre
    debout les forçats de la faim!
    les religions, du livre ou non, sont plus que jamais l’opium du peuple, rôle qu’elles partagent maintenant avec la plupart des médias, notamment télévisuels.
    écrasons l’infâme, tous les cléricalismes, tous les fanatismes.

      +5

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  • Lage // 11.02.2015 à 01h19

    Les nombreux temples bouddhistes du 13ième sont surtout… remarquablement peu nombreux ! La pratique religieuse des asiatiques en France est remarquablement faible, et les conversions au christianisme fréquentes.

    Le temple géant de la Fo Guang Shan en banlieue ouest renversera t-il la tendance ? J’en doute…

      +2

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