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24.novembre.201624.11.2016 // Les Crises

Le ralliement des Démocrates au néolibéralisme a offert la victoire à Trump – par Naomi Klein

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Source : Naomi Klein, 18-11-2016

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Naomi KLEIN

Ils mettront ça sur le dos de James Comey et du FBI. Sur le dos des radiations des listes, et du racisme. Ils accuseront le ’Bernie ou rien’ [Bernie or bust] et la misogynie – les petits partis, les candidats indépendants. Ils accuseront les grands médias de lui avoir fourni la plate-forme, les réseaux ’sociaux’d’avoir été le mégaphone, et Wikileaks d’avoir déballé le linge sale.

Dans tout cela, l’influence principale qui nous amène à vivre ce cauchemar éveillé est ignorée : le néolibéralisme. Cette vision du monde – totalement incarnée par Hillary Clinton et sa machine – ne fait pas le poids en face de l’extrémisme ’à la Trump’. C’est la décision de présenter celle-là contre celui-ci qui a scellé notre sort. Alors s’il-vous-plaît, si nous n’apprenons que cela, au moins tirons les leçons de cette erreur.

Voici ce que nous devons admettre : énormément de gens souffrent. Avec les politiques néolibérales de dérégulation, privatisation, d’austérité et de business trans-national, leur niveau de vie a brutalement chuté. Ils ont perdu leurs boulots, perdu leurs retraites. La plus grande part du filet de sécurité – qui rendait ces pertes moins effrayantes -, ils l’ont perdue. Pour leurs enfants, ils anticipent un avenir encore pire que leur précarité actuelle.

Pendant ce temps, ils ont assisté à l’avènement de la classe de Davos, un réseau hyper-connecté de milliardaires de la banque et de la technologie, de dirigeants élus excessivement familiers avec ces intérêts, et de stars hollywoodiennes qui font paraître tout cela odieusement glamour. Le succès est une fête à laquelle ils ne sont pas invités, et ils comprennent intimement que l’ascension de ces fortunes et de ce pouvoir est d’une façon ou d’une autre reliée directement à l’aggravation de leurs dettes et de leur pauvreté.

Pour les gens qui voyaient leur statut et leur sécurité comme un droit de naissance – à savoir des hommes blancs pour la plus grande part – toutes ces pertes sont intolérables.

Donald Trump s’adresse directement à cette souffrance. La campagne du Brexit s’adressait directement à cette souffrance.De même l’essor de tous les partis d’extrême droite en Europe. Ils y répondent par un nationalisme sentimental et la colère contre des bureaucraties économiques hors d’atteintes – que ce soient Washington, l’Accord de Libre Échange Américain [ALENA], l’Organisation Mondiale du Commerce ou l’Union Européenne. Et fatalement, ils y répondent par le dénigrement des immigrants et des gens de couleur, en conspuant les musulmans, et en humiliant les femmes. Le gratin du néolibéralisme n’a rien à offrir face à cette souffrance, parce que c’est le libéralisme qui a déchaîné la classe de Davos. Des gens comme Hillary et Bill Clinton sont la crème des réjouissances de Davos. À vrai dire, c’est eux qui ont lancé la fête.

Le message de Trump était : ’C’est l’enfer, tout ça’. Clinton à répondu ’Pas de problèmes, ça va’ [’All is hell’/’All is well’]. Mais ça ne va pas. Ça ne va pas du tout.

Les réponses néo-fascistes à l’insécurité généralisée et aux inégalités ne disparaîtront pas. Mais ce que nous ont appris les années 30, c’est que pour combattre le fascisme une vraie gauche est nécessaire. Un bonne part des soutiens de Trump pourrait lui être arrachée si une véritable redistribution des richesses était au programme. Un programme pour s’attaquer à la classe des milliardaires avec autre chose que des mots, et utiliser cet argent pour unNew Dealécologique. Un tel projet pourrait créer un raz-de-marée d’emplois bien payés et protecteurs, apporter aux minorités [communities of color] des ressources et des opportunités dont elles ont cruellement besoin, et affirmer que les pollueurs devront payer pour la formation des travailleurs, et leur intégration pleine et entière à ce futur.

Il pourrait tracer les politiques qui combattraient à la fois le racisme institutionnalisé, les inégalités économiques et la crise écologique [climate change]. Il pourrait s’attaquer aux traités commerciaux néfastes et à la violence policière, et honorer les peuples indigènes d’être les protecteurs originels de la terre, des eaux et du ciel.

Les gens sont en colère à bon droit, et un projet de gauche puissant, multi-sectoriel, peut diriger cette colère là où elle devrait s’exercer, en combattant pour des solutions d’ensembles qui uniront à nouveau une société fragmentée.

Une telle alliance est possible. Au Canada, nous avons commencé à la façonner sous la bannière d’un programme citoyen nommé ’Un bond vers l’avant’ [The Leap Manifesto], adopté par plus de 220 organisations, de Greenpeace Canada à Black Lives Matter Toronto, et certains de nos plus grands syndicats.

La campagne exceptionnelle de Bernie Sanders a largement pavé le chemin pour la construction d’un tel rassemblement, et démontré que le désir d’un socialisme démocratique est bien présent. Mais très tôt sa campagne a échoué à s’attacherles votes des noirs et des latinos les plus âgés, qui sont la population la plus maltraitée par notre modèle économique actuel. Cet échec a empêché la campagne d’atteindre son véritable potentiel. Ces erreurs peuvent être corrigées, tirons parti de cette coalition audacieuse, transformatrice, pour bâtir.

C’est cela, la tâche qui est devant nous. Le parti Démocrate doit être résolument débarrassé de ses néo-libéraux pro-entreprise, ouil doit être abandonné. D’Elisabeth Warren à Nina Turner, des anciens d’Occupy qui ont saisi la campagne explosive de Bernie Sanders [the Bernie campaign supernova], il y a, à ce moment, plus de meneurs progressistes, inspirants l’unité, qu’en aucun autre point de ma vie. Nous sommes ’bardés de leaders’ [leaderful], comme beaucoup le disent dans le Movement for Black Lives.

Alors remettons-nous du choc aussi vite que possible, et construisons le mouvement radical qui détient une réponse véritable à la haine et à la peur de tous les Trumps de ce monde. Mettons de côté ce qui nous tient séparé, et commençons, maintenant.

Naomi Klein

09/11/2016

Traduction pas neutre et pas objective par Embe, sans aucun droit ni aucune autorisation autre que le principe de liberté de s’informer et d’informer.

Source : Naomi Klein, 18-11-2016


PRÉCISION : Rappelons que le but de ce site est de publier des analyses et des articles d’horizons variés afin d’élargir le champ d’information et de réflexion de ses lecteurs, dans le but de les aider à se faire eux-mêmes leur propre opinion. Les publier ne signifie nullement qu’ils reflètent systématiquement notre pensée, mais simplement que les arguments avancés sont suffisamment sérieux pour être entendus ou bien qu’ils permettent de savoir ce qui se diffuse sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas parce que les grands médias prennent parti que nous devons en faire autant, bien au contraire. Nous ne « soutenons » donc en rien Donald Trump mais cherchons à comprendre et à penser ce phénomène généralement analysé avec partialité. Enfin, nous vous rappelons l’importance de vous informer avec esprit critique auprès de multiples sources dont vous aurez validé la fiabilité.

Commentaire recommandé

Jusdorange // 24.11.2016 à 03h42

Comme avec Méda, il y a ici l’idée qu’une « vraie gauche » pourrait endiguer la montée des partis nationalistes.

Une telle gauche pourrait effectivement capitaliser sur la contestation des traités de libre-échange.
Mais c’est omettre des éléments importants de la tendance actuelle que de s’arrêter là.

La montée des partis nationalistes est aussi une réaction à l’immigration, et, dans le cas européen, une réaction à l’UE même, et pas seulement « l’Europe du marché ».

Or les partis de gauche sont encore perçus comme favorables à l’immigration, et acquis à l’idée postnationale. Une « vraie gauche » ne répondrait en vérité qu’à une partie de la tendance actuelle.

Modifier les positions de la gauche sur l’immigration et la Nation nécessite un virage idéologique considérable. Les deux textes de Klein et de Méda nous montrent qu’on est loin d’y parvenir.

Les partis nationalistes sont mieux adaptés car ils offrent une réponse à toutes les composantes de la tendance actuelle.

25 réactions et commentaires

  • kesse // 24.11.2016 à 01h27

    A lire dans la meme rubrique, mais avec plus de contenus, l’article de Lordon sur le journalisme post-politiques qui vient de sortir sur le blog du monde diplo.

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  • Logic // 24.11.2016 à 01h34

    Et comme le propose Bernie Sanders pourquoi ne pas travailler avec Trump. Le clivage gauche-droite devrait être mis de côté, urgemment, pour lutter contre une vision du monde qui leur est hétérogène à tous les deux, celle consistant à remettre le pouvoir démocratique entre les mains du marché (pour le bénéfice d’un petit nombre et au détriment de tous les autres).

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    • Ernest // 24.11.2016 à 09h51

      c’est sûr que s’il prend Sanders dans son équipe, il sèche sur place tous les grincheux médiatico-bobos qui en appellent à des révolutions colorées, et qui ne sauront d’un coup plus comment ils s’appellent ! Mais bon, y a-t-il entre les deux personnages visée commune envisageable ? J’en doute. Entre le pragmatisme violemment patronal de l’un et les bons sentiments internationalo-gauchistes de l’autre, où trouver une assise commune ?

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      • lvzor // 25.11.2016 à 10h48

        « les bons sentiments internationalo-gauchistes de l’autre »

        Après plus de 35 ans de marketing triomphant, vous y croyez encore? Il y avait un créneau pour Sanders, il l’a pris…
        Clinton avait très vite fait des offres de service à Trump. Ca a échoué, Sanders prend le relais. Dans un cas comme dans l’autre il s’agit juste de tentative de noyautage, particulièrement dans un moment où, minoritaires dans les 2 assemblées, les « démocrates » risquent d’être coupés des affaires.

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  • Jusdorange // 24.11.2016 à 03h42

    Comme avec Méda, il y a ici l’idée qu’une « vraie gauche » pourrait endiguer la montée des partis nationalistes.

    Une telle gauche pourrait effectivement capitaliser sur la contestation des traités de libre-échange.
    Mais c’est omettre des éléments importants de la tendance actuelle que de s’arrêter là.

    La montée des partis nationalistes est aussi une réaction à l’immigration, et, dans le cas européen, une réaction à l’UE même, et pas seulement « l’Europe du marché ».

    Or les partis de gauche sont encore perçus comme favorables à l’immigration, et acquis à l’idée postnationale. Une « vraie gauche » ne répondrait en vérité qu’à une partie de la tendance actuelle.

    Modifier les positions de la gauche sur l’immigration et la Nation nécessite un virage idéologique considérable. Les deux textes de Klein et de Méda nous montrent qu’on est loin d’y parvenir.

    Les partis nationalistes sont mieux adaptés car ils offrent une réponse à toutes les composantes de la tendance actuelle.

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    • Yves // 24.11.2016 à 06h08

      Je pense qu’il y a une autre composante : les gens ne veulent plus être gouvernés par une élite auto-proclamee. Et la, les partis nationalistes ne sont pas dans le coup.

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      • Jusdorange // 24.11.2016 à 06h46

        A Yves,

        1)
        Selon moi vous surévaluez le caractère « anti-élite » ou « anti-establishment » de la tendance actuelle. Plus précisément je dirais que s’il y a bien une opposition populaire face à l’élite politique, médiatique et économique, elle trouve sa source dans l’idée que ces élites poursuivent des objectifs que la population conteste. La tendance actuelle tend à remplacer une élite par une autre, mais pas à contester le principe même d’une élite ou d’une hiérarchie.
        Ou alors il faudra m’expliquer comment un milliardaire comme Trump ou un ancien trader comme Farage ont réussi à capitaliser sur la tendance actuelle.

        2)
        Même en admettant que le sentiment « anti-élite » est prédominant, je me permets de souligner que les partis nationalistes sont là aussi en bonne position tant ils sont perçus comme étant détestés par ces mêmes élites.

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    • Kesse // 24.11.2016 à 06h19

      Non, ce n’est que dans l’histoire recente que la gauche a ete acculee a un post-nationalisme sans forme ni contenue qui ne consiste qu’a l’appauvrir … la thematique de la souverainete correspond a la definition pragmatique d’un terrain de lutte, sa contraposee (le principe emancipateur de l’union des peuples) n’est en rien une composante essentielle des pensees de gauche … plutot un cheval de Troie.

      Pour les gaucho qui me liraient, il ne s’agit en rien de promouvoir des politiques inhumaines, mais d’agir sur ce sur quoi il est possible d’agir … la grande « partouze » mondiale vient dans un second temps et une fois que les conditions d’un pouvoir a gauche sont reunis, pas dans une position de faiblesse releguant toute capacite d’agir aux oubliettes de la « realite » definit par les medias neo-liberaux … il y a a l’evidence a deconstruire pour reconstruire, pas de demi-mesure et des reponses applicables immediatement, l’essence ne precede pas l’etre, l’ideologie ne definit pas l’action politique, elle est un but guidant l’action.

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      • Jusdorange // 24.11.2016 à 07h38

        A Kesse,

        Dans son billet, Méda n’évoque ni la sortie de l’UE, ni la souveraineté nationale. Il s’agirait simplement pour la gauche de proposer une Europe qui ne soit pas « l’Europe des marchés ».

        Même Lordon (qui, comme Sapir, ne parle que de sortir de l’euro et est plus réservé quant à la sortie de l’UE) préfère l’expression « souveraineté populaire » de peur, je devine, que le qualificatif « nationale » ne provoque des crises d’urticaires parmi des militants soucieux de ne pas « faire le jeu du FN. »

        Tout ceci me donne l’impression que la gauche de 2016 (ses intellectuels, ses militants, mais aussi son électorat) ont beaucoup de mal à intégrer, ou à réintégrer, le principe de la souveraineté nationale.

        Que vous ne soyez pas acquis au postnationalisme ne change rien à cela. Je dirais même que le fait que vous vous soyez senti obligé de préciser aux « gauchos » que vos positions n’ont rien d’inhumaine vient conforter mon impression.

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        • kesse // 24.11.2016 à 19h58

          Oui Jusdorange, je crois que nous partageons un avis … la gauche a ete vampirisee par des soutien et un elctorat, dont je dirais poliment qu’il est fatigue, mais le terminologie « mou du bulbe » serait sans doute plus explicite.

          L’etat d’atonie dans laquelle elle se trouve face a la recomposition du paysage politique ne laisse pas d’etonner … Faut-il que l’ensemble des pouvoirs dont elle disposait aient ete corrompus par l’ideologie neo-liberal!

          Mais qu’adviendrait-il, dans la situation decrite par Charles Gave ou Marine Le Pen se trouverait confronte a Melenchon au second tour. Honnetement, je n’ai pas d’idee de ce que serait le resultat d’une telle election … A minima, ce que l’on peut dire c’est que l’appareil mediatique entamerait un virage pour soutenir la candidature frontiste … doucement, mais ce virage aurait lieu. Il est toujours plus confortable pour l’oligarchie capitaliste d’affronter une candidature de droite radicale qui ne porte pas de reelles idees de redistribution que de se confronter a ce que pourrait etre les avantages d’un systeme amenant a un meilleurs partages des richesses produites. Mais surtout, surtout, il n’y aurait plus de faux-semblant … cela permettrait de releguer tous les bobos aux oubliettes de l’histoire. Un second tour Melenchon Le pen serait une grande victoire, independamment du resultat final.

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          • kesse // 24.11.2016 à 20h23

            Remarquez, pour preciser ma pensee, que je ne pense pas que la lutte contre les privileges indument acquis par la naissance et la fortune accumulee soient antagoniste a une expansion des libertes, y compris sur le plan economique … Dans un premier temps, il s’agit bien plus de combattre un systeme de corruption institutionnalise et d’offrir des solutions concretes pour les petits entrepreneurs, ou ce mot est compris dans un sens precis.

            Un chauffeur/taxi peut etre considere comme un entrepreneur si il a la capacite de controler au moins partiellement sa production, il faut donc qu’il soit possesseur (au moins partiellement) de l’outil d’interface clients/chauffeurs, sinon il n’est pas un entrepreneur … un taxi possedant sa voiture est un entrepreneur, il prend les clients dans la rue, un chauffeur uber n’en est pas un … De meme, le dirigeant d’une filiale d’airbus ne controle pas ses debouches, il n’est pas un entrepreneur … il le devient si il est partie prenante des decisions strategique de la maison mere.

            Simple, c’est contre ces niches qu’il faut lutter … protections salariales, cooperation, banque d’investissement, mise en concurrence etendue … les solutions existent, elles ne sont pas appliquees car la haute fonction publique et les politiques sont corrompus.

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            • Jusdorange // 26.11.2016 à 06h54

              À Kesse,

              Votre deuxième comm évoque des sujets que je suis loin de maîtriser. Pourriez-vous donner les sources à partir desquelles vous avez tiré vos conclusions afin que je me fasse une culture sur ces sujets ?

              PS : l’autre comm, ci-dessous de 6h44, répond à votre comm de 19h58.

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          • Jusdorange // 26.11.2016 à 06h44

            A Kesse,

            Je ne sais pas si l’on peut parler de « vampirisation » pour ce qui est de l’électorat de gauche. L’aile libérale s’est renforcée, manifestement.

            S’agit-il d’une capture illégitime de la gauche, d’une imposture ? Je ne serais pas aussi catégorique car je crois qu’il existe une partie du « peuple de gauche » qui est authentiquement libéral et qui s’est renforcé avec le discrédit du communisme que la chute de l’URSS a entraîné.

            Penser que Mélenchon bénéficierait d’un soutien massif sans la « vampirisation » est une idée contestable.

            Ajouté à cela le fait que Mélenchon ne réponds qu’à une partie de la tendance que j’évoque dans mon premier comm, et nous arrivons à la conclusion qu’il est improbable qu’il arrive au second tour.

            Mais si tel était le cas ce serait intéresant. Je ne pense pas cependant que les classes dirigeantes réagiraient « comme un seul homme » car cette configuration mettrait au jour les contradictions idéologiques qui existent au sein des classes dirigeantes.

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    • shuppy // 24.11.2016 à 12h31

      Vous avez des noms de ces partis nationalistes ou des pays où ils sont au pouvoir ?

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      • Jusdorange // 24.11.2016 à 13h50

        Les phénomènes comme Trump, Brexit, Wilders, Le Pen, Orban, FPO autrichien, AFD allemand, (j’en oublie)…

        Certains au pouvoir, d’autres non.

        Tous ces partis ont en commun de rejeter le supranational et l’immigration.

        La tendance de rejet du supranational consiste à affirmer que l’Etat-Nation est la juste forme d’organisation de la Cité, et qu’il faut donc chercher l’indépendance nationale dans le cas où celle-ci est menacée. Cela suffit, selon moi, à qualifier la tendance de nationaliste.

        J’ai conscience cependant que c’est une définition restreinte du nationalisme. Une définition élargie appelle d’autres critères : rejet de l’étranger, exaltation des valeurs patriotiques, et éventuellement un sentiment de supériorité.

        Je constate que ces critères se retrouvent également (avec plus ou moins de force, c’est difficile à mesurer) dans la rhétorique de ces partis.

        Donc même en utilisant la définition élargie de nationaliste, le qualificatif est justifié selon moi.

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  • LS // 24.11.2016 à 09h32

    Je suis septique sur le fait que cette gauche progressiste, soit suivie par le peuple. Gauche faillie et déconnectée qui se défausse sur la nation et le peuple de sa propre culpabilité historique (guerres, colonisations, technocratie…).

    Toute forme d’idéologie totalisante, au même titre que nos élites corrompues, est décrédibilisée pour un certain temps. J’y inclus le libéralisme, l’écologie, le marxisme, le scientisme … , et à la limite toute forme d’explication/justification abstraite des choses qui est assimilée, souvent à raison, à de la manipulation.

    Les gens aujourd’hui mettent en avant le concret et la simplicité, ce qu’ils comprennent subjectivement, le prochain plutôt que le lointain, la fraternité plutôt que la liberté ou l’égalité, la paix plutôt que la révolution.
    Ces légitimes aspirations devront aller à leur terme mais finiront par se heurter à la complexité du monde que nous avons construit et aux crises environnementales qui viennent (ressources, climat, migrations).

      +7

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  • Jmk011 // 24.11.2016 à 09h43

    Je suis à la fois touché et amusé par cet article de Naomi Klein : touché parce qu’elle croit encore au « grand soir » aux USA avec la croyance en la montée en puissance d’un mouvement authentiquement de gauche incarné par B. Sanders, mais amusé (même si ce n’est pas vraiment le mot juste) par tant de naïveté : si une véritable gauche à la fois anticapitaliste et antiliberale se fait jour dans le monde, les USA sont le dernier pays où elle devrait apparaitre.
    Pour connaitre assez bien la mentalité américaine (au sens de l’Americain moyen), très antisocialiste (sans parler du communisme honni), et farouchement favorable à la liberté individuelle au détriment de l’egalité entre tous (blancs-noirs-latinos, hommes-femmes, amour inconsidéré pour la réussite individuelle, s’il le faut au détriment de l’autre), je suis absolument certain que, si une véritable gauche se fait jour dans le monde, ce n’est surement pas aux USA qu’elle apparaitra.

      +19

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    • laertes // 24.11.2016 à 16h55

      Je vous trouve bien sûr de vous. Comme dirait Lawrence d’Arabie : rien n’est écrit et tout est possible même aux USA sinon comment un Roosevelt aurait pu déclarer en parlant des banques : « j’accueille avec honneur leur hostilité », lui dont tout le détachait de cette politique.
      Rien n’est impossible, rien n’est écrit !

        +2

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    • RGT // 24.11.2016 à 18h40

      Naomi Klein n’est pas américaine, elle est canadienne…

      Il y a une grande différence, même si le gouvernement actuel est ultra-néo-libéral.

      Par exemple, les « libéraux » ont essayé à plusieurs reprises de s’attaquer au système de santé canadien et s’y sont systématiquement cassés les dents.

      Regardez aussi la « réforme » de l’éducation qui a été réprimé d’une manière honteuse pour une « démocratie »…
      Particulièrement au Québec d’ailleurs.

      A mon avis, les « élites » canadiennes néo-libérales doivent réellement être en mode « panique » car l’élection de Trump pourrait dans ce pays sonner le rassemblement pour un grand virage social.

      N’oubliez pas qu’au Canada, comme au Royaume (dés)Uni et aux USA (t en Allemagne aussi) les retraites sont basées sur un système de capitalisation qui profite surtout aux gestionnaire de ces fonds.

      Quand ils ont besoin de se « refaire » une petite santé, rien de tel qu’un « reset » des retraites pour se « refaire une santé » tout à fait légalement. Ce qui fut fait en 2007…

      Maintenant, combien de retraités crèvent de faim à cause de leurs magouilles ?

        +2

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  • Macarel // 24.11.2016 à 11h08

    Le néolibéralisme, ce n’est en fait que « La révolte des élites et la trahison de la démocratie », comme l’a si bien analysé Christopher Lasch, dans l’ouvrage du même nom.

    Passé un certain seuil, cette trahison provoque la colère des peuples. Elle se manifeste dans les urnes -comme l’on peut le constater ces derniers temps-, sous diverses formes de « populisme », et par une grande labilité du corps électoral. Labilité qui rend les sondages plutôt inopérants.

    http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article374

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  • openmind // 24.11.2016 à 11h41

    « Demain la gouvernance mondiale ou la révolte des Nations »….je dirais que c’est pas joué tant que cela pour l’hyperclasse qui était en train de gagner selon l’un de ces membres que vous aurez reconnu

    « dans cette lutte des classes, c’est ma classe, celle des riches qui est en train de gagner »

    La Nation dernier refuge de l’être humain enraciné ou ayant un peu le sentiment de l’être ce qui est de plus en plus dur dans cette sur-urbanisation, sinon il s’offre aux grands organisateurs du marché mondial tout nu et plus tout bronzé…les vacances sont devenues elles aussi un luxe pour les petits blancs occidentaux de la classe moyenne…c’est pas joué pour Fillon en 2017 je dis…

      +2

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  • Louis Robert // 24.11.2016 à 12h05

    « … ce que nous ont appris les années 30, c’est que pour combattre le fascisme une vraie gauche est nécessaire. » — Non pas. Bien plutôt que pour ce faire la gauche est inutile, et bientôt exterminée. Il fallut l’Armée Rouge pour libérer le monde du fascisme et de la Peste Brune. Chris Hedges: croire pouvoir transformer ce système entièrement pourri c’est se bercer d’illusions.

    « Totalitarianism, George Orwell pointed out, is not so much an age of faith but an age of schizophrenia. “A society becomes totalitarian when its structure becomes flagrantly artificial,” Orwell wrote. “That is when its ruling class has lost its function but succeeds in clinging to power by force or fraud.” Our elites have used fraud. Force is all they have left. Our mediocre and bankrupt elite is desperately trying to save a system that cannot be saved. More importantly, they are trying to save themselves. All attempts to work within this decayed system and this class of power brokers will prove useless. And resistance must respond to the harsh new reality of a global, capitalist order that will cling to power through ever-mounting forms of brutal and overt repression… we will probably evolve into a system that more closely resembles classical totalitarianism. »

    http://www.adbusters.org/article/chris-hedges-zero-point-of-systemic-collapse/

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  • Joanna // 24.11.2016 à 12h28

    Attention dans la série « ils osent tout … » le klan klinton remet en cause le décompte des voix dans 3 états gagnés par Donald Trump.

    http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/2998472/2016/11/23/Decompte-des-voix-manipule-ou-pirate-dans-trois-Etats.dhtml

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  • SanKuKai // 24.11.2016 à 15h14

    Notre système politique a été créé par des bourgeois, pour des bourgeois. Malgré les jolis textes du style « le gouvernement par le peuple, pour le peuple, blah blah blah » la réalité du système de représentation inventé en France et aux Etats-unis est qu’il faut être riche pour obtenir des votes et être élu.

    On se retrouve avec ce paradoxe que la classe populaire n’a d’autre choix que d’être représentée par un bourgeois dont les interêts personnels directs sont en contradiction avec les interêts qu’il doit défendre.
    Pour que la « gauche » soit la solution, Il faudrait donc trouver un parti constitué de bourgeois exceptionnels avec une vertue á toute épreuve. Ce n’est pas impossible mais la probabilité est faible. C’est pourquoi Je pense que Mme Klein et Mr Meda se trompent.
    En France, empriquement, la gauche n’a cessé de trahir le vote populaire (Sauf juste après la guerre quand la bourgeoisie se faisait toute petite).
    Lors de l’élection US il n’a pas fallu 5 minutes á B. Sanders pour se rallier á Hillary.
    Dans ce système de représentation, le vote populaire est mécaniquement oublié, la gauche n’est pas la solution. A moins de penser en dehors de la boite: Il n’y a pas de solution.

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  • christian gedeon // 25.11.2016 à 14h51

    Oups,modéré…Je répète que j’aime bien Naomi Klein…mais je répète aussi qu’on ne peut pas,et on ne doit pas,sous peine du pire,mépriser l’opinion des gens qui sont une moitié électorale aux US,mais l’essentiel des US dits profonds…il arrive un moment où les « débiles  » dixit Killary se rebiffent,comme les caves….je n’arrive pas à comprendre le neo fascisme des gens bien pensants qui considèrent que tous ceux qui ne pensent pas comme eux sont des crétins…si on laissait faire les électeurs californiens,l’eugénisme,le transhumanisme,l’esthétisme physique,et autres lunes se transformeraient en obligation absolue… allez donc voir là bas,et vous en serez convaincus…non au fascisme bien pensant…

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