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30.juillet.201630.7.2016 // Les Crises

Comment les services du renseignement pourront surveiller (presque) n’importe qui, par Marc Rees

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Source : Next Impact, Marc Rees, 22-07-2016

Capture d’écran 2016-07-27 à 09.42.50

La loi contre le terrorisme et prorogeant l’état d’urgence a été publiée ce matin au Journal officiel . Cette situation est étendue de 6 mois, soit jusqu’au 22 janvier 2017. Mais c’est surtout sur la partie renseignement qu’il faut s’arrêter puisque le texte profite de l’occasion pour étendre les capacités de la lutte anti-terroriste

La loi prorogeant l’état d’urgence aurait pu s’en tenir à deux articles. L’un pour prévoir un nouveau délai d’extension, l’autre pour activer telle ou telle option de la loi socle de 1955, par exemple les perquisitions informatiques. Après l’attentat de Nice, les députés et sénateurs ont profité de la fenêtre parlementaire pour charger la barque d’un texte fort désormais de 21 articles. De fait, amendement après amendement, cette loi est devenue surtout un nouveau texte contre le terrorisme, malgré des dispositions déjà adoptées lors de la loi de programmation militaire (2013), la loi contre le terrorisme (2014), la loi renseignement (2015), la loi sur la surveillance des communications internationales (2015), la loi sur la réforme pénale (2016), etc.

Dans notre panorama de ses nouvelles dispositions, il faut surtout retenir celles relatives au renseignement et spécialement à l’extension des sondes, lesquelles sont indépendantes de l’état d’urgence.

Revenons d’abord sur la mécanique de la loi sur le Renseignement. Depuis 2015, les services ont la capacité d’exploiter des algorithmes prédictifs, nourris de données de connexion moissonnées sur les réseaux, en exploitant même une partie des URL visitées par les internautes. Ce sont les fameuses « boites noires », nom trop vite donné par un conseiller technique de François Hollande lors d’une conférence presse en comité restreint à laquelle nous participions. Paramétrés, ces algorithmes veulent par traitements automatisés « détecter des connexions susceptibles de révéler une menace terroriste ». (L.851-3 du Code de la sécurité intérieur)

Dès le début 2015, lors des débats parlementaires, l’Intérieur avait dévoilé ses intentions : « Si elle nécessite un suivi exhaustif des activistes déjà identifiés et répertoriés, l’anticipation de la menace attachée aux activités terroristes, qui constitue un impératif majeur pour la sécurité nationale, rend également nécessaire la détection de personnes qui ne l’avaient pas été précédemment ». Selon les documents préparatoires au projet de loi renseignement, l’exécutif avait en effet en tête « la recherche d’objectifs enfouis sous le maquis des réseaux de communications transnationaux, Internet offrant à cet égard des opportunités de furtivité immenses pour les acteurs et vecteurs de la menace ».

De la loi de Programmation militaire…

Une fois la menace mieux identifiée, un autre dispositif législatif peut prendre le relai pour pour concentrer l’attention. Il est d’ailleurs antérieur à la loi renseignement, puisqu’implanté par la loi de programmation militaire de 2013. Avec l’article L.246-1 du Code de la sécurité intérieure, les agents de l’Intérieur, de la Défense et de Bercy, justifiant de la recherche de renseignements concernant….

  • la sécurité nationale,
  • la sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France,
  • la prévention du terrorisme,
  • la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées
  • la prévention de la reconstitution ou du maintien de groupements dissous.

… peuvent en effet aspirer sur « sollicitation du réseau » tous les « documents » et « informations » détenus dans les mains des acteurs du net et des télécommunications. Cette notion de « sollicitation », éclairée par le Conseil constitutionnel suite à une heureuse QPC de la Quadrature du Net, FDN et FFDN, indique qu’il faut une demande de l’autorité administrative et une réponse des opérateurs, FAI et hébergeurs. Selon les sages de la Rue de Montpensier, en effet « les autorités administratives ne peuvent accéder directement au réseau des opérateurs ». Une interprétation validée par le Conseil d’État.

…En passant par la loi Renseignement

Avec la loi Renseignement, l’outil a changé de calibre et pas seulement parce que la loi a démultiplié le nombre de finalités permettant aux services du premier cercle, comme du second, de surveiller les communications. Cet espionnage peut se faire en effet un but offensif comme défensif, visant :

  • L’indépendance nationale, l’intégrité du territoire et la défense nationale ;
  • Les intérêts majeurs de la politique étrangère, l’exécution des engagements européens et internationaux de la France et la prévention de toute forme d’ingérence étrangère ;
  • Les intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France ;
  • La prévention du terrorisme ;
  • La prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des actions tendant au maintien ou à la reconstitution de groupements dissous, des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ;
  • La prévention de la criminalité et de la délinquance organisées ;
  • La prévention de la prolifération des armes de destruction massive.

Notre article L.246-1 du Code de la sécurité intérieure, introduit par la LPM est à l’occasion devenu le L.851-1 du même code. Il permet le « recueil » chez les FAI, opérateurs, hébergeurs, éditeurs de sites, etc. des données de connexion « traitées ou conservées par leurs réseaux ou services de communications électroniques ». Dans le marbre, on a certes perdu au passage la logique de « sollicitation » du réseau prévue par la LPM, mais il faut en réalité toujours une demande exprimée par les services, d’ailleurs transmise à la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement.

Pour la prévention du terrorisme, la dynamique de l’open bar dénoncée par Snowden aux États-Unis, trouve ici ses lettres de noblesse grâce à un nouvel article. Le L.851-2 du CSI permet en effet « la collecte, en temps réel, sur les réseaux des opérateurs, de la totalité des données, informations et documents relatifs aux communications de personnes préalablement identifiées comme des menaces » (extrait de l’étude d’impact). Dans ce cadre spécifique, la loi Renseignement autorise le recueil en temps réel de l’ensemble des traces numériques laissées dans le sillage d’une personne qualifiée de menaçante par les services. Ce critère de la menace est important puisqu’« on est donc au-delà d’une simple suspicion. Il faut un minimum d’éléments tangibles pour la mise en œuvre de cette technique – c’est ce qu’a prévu le législateur » expliquait en ce sens Françis Delon, président de la CNCTR, lors d’une audition à l’Assemblée nationale en mai dernier.

L’autorisation de pistage délivrée par le Premier ministre vaut pour deux mois, renouvelable autant de fois que nécessaire, sans qu’il soit toutefois possible de se passer de l’avis préalable de la CNCTR, cette hypothèse ouverte en cas d’ « urgence absolue » étant interdite ici.

Ce mécanisme a été validé par le Conseil constitutionnel, celui-ci considérant que « le législateur a assorti la procédure de réquisition de données techniques de garanties propres à assurer entre, d’une part, le respect de la vie privée des personnes et, d’autre part, la prévention des atteintes à l’ordre public et celle des infractions, une conciliation qui n’est pas manifestement déséquilibrée » (point 56, voir aussi notre actualité détaillée).

Jusqu’à la loi contre le terrorisme et prolongeant l’état d’urgence

Après le choc de l’attentat de Nice, les parlementaires ont profité de l’instant pour asséner un nouveau tour de vis sécuritaire à cette disposition née avec la loi de Programmation militaire, grandie avec la loi Renseignement.

Comme expliqué dans nos colonnes, désormais, ce recueil en temps réel des données de connexion pourra viser non les seules données de connexion d’ « une personne préalablement identifiée comme présentant une menace » mais aussi celles d’une personne « préalablement identifiée susceptible d’être en lien avec une menace ».

Vous voyez la nuance ? La « menace » est certes toujours une condition nécessaire, mais le cercle concentrique des individus pouvant être traqués est considérablement élargi. Ses vagues n’éclaboussent plus seulement ceux en lien direct avec la « menace » mais aussi ceux simplement « susceptibles » de l’être.

Mieux. Cette extension du domaine de la lutte s’étend davantage, grâce à une logique de contamination sociale. Avec ce même article, les services pourront alpaguer, toujours en temps réel, également le nuage de données de connexion délesté par l’entourage de cette personne. Il suffira de disposer, non de preuves, mais de « raisons sérieuses de penser » qu’une ou plusieurs personnes « sont susceptibles de fournir des informations » au titre de la lutte contre le terrorisme.

Et en pratique ?

Avec la loi Renseignement, les services pouvaient espionner en temps réel l’individu A, car ils disposaient d’informations montrant que celui-ci est une menace terroriste. Avec la loi sur le terrorisme et prolongeant l’état d’urgence, un individu B pourra subir le même sort, si ces mêmes services estiment qu’il est simplement susceptible d’être en lien avec une telle menace. Et puisque la menace terroriste est diffuse, le renseignement gagne nécessairement en liberté d’action.

L’environnement social de B, ses amis dans la vraie vie ou sur Facebook, ou les amis de ses amis sur le réseau social, ses followers ou les followers de ses followers sur Twitter pourront subir le même sort. Comment ? Rien de plus simple. Les services du renseignement, après autorisation du Premier ministre et avis de la CNCTR, n’auront qu’à disposer de « raisons sérieuses de penser » que l’un de ces individus est « susceptible » de fournir des informations intéressant « une menace » avec laquelle l’un de ses proches, même indirect, serait lui-même « susceptible » d’être en lien… Ouf !

En toute logique, on peut avoir des « raisons sérieuses de penser » que n’importe qui est « susceptible » d’être ainsi visé s’il est l’ami de l’ami de l’ami d’un possible apprenti terroriste, puisqu’à ce stade les services n’ont aucune information solide. Et pour cause, cette quête informationnelle est la raison d’être de la surveillance.

Revenons pour finir à l’audition du président de la CNCTR. Un député lui avait spécialement demandé pourquoi, via ce fameux article L851-2, « en matière de surveillance à bas bruit, on ne pêche pas plus large, si vous me passez l’expression ». Réponse de Francis Delon : « Parce que la loi ne le permet pas. La loi dispose expressément que l’individu considéré doit représenter une menace ». Et celui-ci, de presque regretter du coup que « cette technique commence à être mise en œuvre, mais, pour l’heure, sur un nombre assez réduit de personnes ». Désormais, par le trou de serrure de la loi sur l’état d’urgence, les services pourront taper sur un nombre bien plus vaste de personnes, même celles ne représentant aucune « menace ».

Source : Next Impact, Marc Rees, 22-07-2016

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Caliban // 30.07.2016 à 00h53

Comment appelle-t-on un régime qui s’arroge le droit d’ouvrir votre courrier ?
La patrie des Droits de l’homme.

Comment appelle-ton un pays qui met sous embargo les pays en guerre contre les terroristes ?
La patrie des …

Comment appelle-ton un pays qui décore de la légion d’honneur un dignitaire wahhabite ?
La p…

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Dictature

27 réactions et commentaires

  • Caliban // 30.07.2016 à 00h53

    Comment appelle-t-on un régime qui s’arroge le droit d’ouvrir votre courrier ?
    La patrie des Droits de l’homme.

    Comment appelle-ton un pays qui met sous embargo les pays en guerre contre les terroristes ?
    La patrie des …

    Comment appelle-ton un pays qui décore de la légion d’honneur un dignitaire wahhabite ?
    La p…

    Sur mes cahiers d’écolier
    Sur mon pupitre et les arbres
    Sur le sable sur la neige
    J’écris ton nom
    Dictature

      +133

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  • Louis Robert // 30.07.2016 à 02h04

    Il est renversant d’observer comme il est facile, pour le Pouvoir, d’asservir le peuple français. Celui-ci se voit ravir ses libertés civiles sans protester, sans même soupçonner ce qui se passe, sans même chercher à le savoir. Encore un peu et la France ne sera plus l’ombre de ce qu’elle fut. Non pas par la faute des « terroristes », uniquement par celle de ses citoyens.

    Triste spectacle!

      +72

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    • Sir Gregor // 30.07.2016 à 17h18

      Je ne suis pas tellement d’accord pour dire que c’est la faute des citoyens. Il y a une part de responsabilité certes, mais le gouvernement possède un arsenal impressionnant et des moyens coercitifs très élaborés pour tenir le citoyen à l’écart des vrais problématiques.

      Le modèle américain en terme de lutte contre le terrorisme donne des idées au plus vils de nos politiciens. La solution cependant, ne peut venir que des citoyens en effet.

        +9

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  • Spectre // 30.07.2016 à 02h30

    Énième législation à visée “antiterroriste” mais qui, comme la plupart de ses soeurs aînées, sera gaîment “détournée” pour faire de la répression politique le moment venu. Ainsi, l’alinéa suivant…

    La prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des actions tendant au maintien ou à la reconstitution de groupements dissous, des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique

    … sera très utile pour museler les prochains mouvements contestataires, tout comme l’état d’urgence s’est révélé tout à fait opportun pour pacifier le mouvement contre la loi Travail.

      +39

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    • sg // 30.07.2016 à 11h54

      Exactement, elle spécifie bien la « prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions » ainsi que « l’atteinte à la paix publique ». Donc même un mouvement qui milite pour changer le régime en une forme démocratique pourra être légalement ciblé par ces lois de renseignement anti-terrorisme. Et après, on nous dit qu’on est en démocratie…

        +9

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      • jeaneude // 30.07.2016 à 14h56

        Ainsi des partis royalistes peuvent être surveillé aussi.

        Et on note également que les personnes « empechant les aux engagements internationaux et européen » peuvent être traqué.

        Donc tout les méchants europhobes pourront être traqués. Génial. Cela s’appelle de la surveillance politique.

        Et pendant que les services se sentent très intelligent à surveiller des innocents grâce à cette formidable loi qui détourne les services du terrorisme des camions écrase des enfants et d’autre sont dans des églises.

        Les services sont nuls précisément car il ne se concentre pas sur l’as cible désignés par les politicards.

        Enfin, je note que les services sont pléthore et mal organisé contrairement en UK comme j’ai lu sur un article de la BBC (les services britanniques ayant stoppés 9 attentats depuis le début de cette année).

        Nos services sont nuls, nos politicards aussi.

        Alors que les vrais mesure utile et efficace existe.
        Stupide.

          +4

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        • Booster // 30.07.2016 à 23h51

          La question est : à qui profite ces crimes ? Quelles sont les mesures prises après ces actes ignominieux et à qui profitent-elles et pourquoi ? Quelles sont les mesures qui ne sont pas prises ?

          Bien sûr, nous lambdas ne connaissons pas tout, mais quand même !

            +3

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  • Le modéré // 30.07.2016 à 03h43

    Ce n’est pas en décretant l’Etat de siége ou en rétrécissant la liberté des citoyens qu’on peut affronter les déviations et les actes de violence.Le budget alloué à pareilles mesures devrait normalement étre utilisé pour comprendre le malaise social et tenter de l’atténuer à défaut de le supprimer.Mais malheureusement les opinons qui vont dans ce sens sont écartées pour etre remplacer sur les plateaux par ceux qui prônent davantage de rigueur. On devrait dans ce cas enquéter sur leur relation et les émoluments qui leur sont versés. On ne s’étonnera pas des ruisseaux qui déversent sur le méme fleuve

      +11

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  • PatrickLuder // 30.07.2016 à 04h39

    La véritable limite de la surveillance est la possibilité technique … tout ce qui est techniquement possible est réalisé. Dans cette course à la surveillance générale, la législation ne fais que suivre le mouvement, avec un temps de retard comme toujours ;o)

    Paradoxalement, les individus « dangereux » ne sont plus ceux qui sont identifiés et cernés (compris par les algorithmes) mais ceux qui n’ont pas d’empreintes technologique.

    Dangereusement, il y aura toujours des individus « classés/rangés » qui sortiront de leur train-train quotidien pour commettre des actes de folie.

    Quand ces actes de folie sont planifiés, ils ne laissent aucune trace dans le monde numérique. C’est là qu’est la limite inutile de la surveillance générale, elle ne sert à rien contre une organisation terroriste. Mais rassurez-vous, on trouvera bien d’autres buts à cette surveillance générale, qu’ils soient financiers (fiscaux), policiers (criminels) ou politiques (révolution) …

      +24

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    • nulnestpropheteensonpays // 30.07.2016 à 08h51

      donc a quoi sert réellement le système de surveillance ?…

        +3

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  • jplchrm // 30.07.2016 à 07h44

    Foutaise, foutaise. Un pro du terrorisme s’ingéniera à limiter son empreinte numérique, la masquer derrière une façade anodine. Ses outils ne seront pas connectés, ils seront localement bien cryptés. Il visera une efficacité discrète, utilisera les bonnes vieilles recettes traditionnelles des services secrets, évitera tout théâtre narcissique … Les activistes des opérations Gladio et assimilés étaient de ce type. La surveillance généralisée dont on parle ici ne vise manifestement que les militants politiques de l’opposition au démantèlement social mené par l’oligarchie. La ficelle est grosse, mais peu la voient clairement dans son abominable nudité. Nous sommes mal barrés.

      +25

    Alerter
  • J // 30.07.2016 à 08h18

    Je ne dis pas que ce n’est pas inquiétant, mais l’outil qui permettrait de surveiller les terroristes potentiels mais pas les honnêtes gens, comme le fusil qui ne tuerait que les méchants et pas les gentils, on trouve ça où ?

      +5

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    • jplchrm // 30.07.2016 à 10h17

      Même problème que celui d’empêcher les fous dangereux de nuire à la collectivité. Ici, l’action de ces fous particuliers est récupérable après coup avec l’estampille ‘DAESH’. Malheureusement, il s’avère que nos politiques gouvernementales fabriquent les conditions de la production de ces fous en interne (économiquement, sociologiquement, ..) et en externe (alliances désastreuses). Donc, c’est cuit. L’outil nécessaire pour nous protéger ne peut exister en l’état des choses.

        +4

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    • Caton l’Ancien // 30.07.2016 à 19h56

      « S’il n’y a pas de solution, alors il n’y a pas de problème » nous apprend la logique Shadok.

      C’est précisément parce que la surveillance ciblée n’existe pas qu’il faut se méfier de la surveillance en général. D’autant que les Etats-Unis avec leur NSA nous montrent parfaitement que la surveillance quasi généralisée n’empêche en rien les tueries de masse.

        +1

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  • chivrac marc // 30.07.2016 à 08h30

    Quand l’amour du prochain quitte la terre ,la dictature s’installe.RELIRE ETIENNE DE LA BOETIE DISCOURS SUR LA SERVITUDE VOLONTAIRE; cette époque me donne envie de vomir. Nous resterons toujours le bas peuple de nos dirigeants. LES MAGOUILLES POUR EUX ET LA SERVITUDE POUR NOUS; ne plus faire d’enfants

      +10

    Alerter
  • Wakizashi // 30.07.2016 à 09h30

    Le problème, c’est que lorsque la loi sur le renseignement a été votée, selon beaucoup de sondages la majorité des Français était pour. On peut toujours discuter de la validité desdits sondages, mais il est facile de vérifier autour de soi que beaucoup de gens demandent à être protégés par l’Etat-nounou. Comme quoi la diffusion de la peur par la grande machine médiatique fonctionne à merveille.

    En passant, quelle est la probabilité dans un pays occidental de mourir dans un attentat terroriste ? Elle doit avoisiner la probabilité de se noyer en prenant son bain.

    Comme disait de Gaulle, « Les Français sont des veaux »…

      +12

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  • Nade // 30.07.2016 à 11h18

    oui, mais on peut faire quoi, à notre niveau ?

      +7

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    • Wakizashi // 30.07.2016 à 12h14

      « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ».

      C’est par notre manière de vivre, par les gestes que nous posons chaque jour, par notre état de conscience, notre bienveillance, que nous changeons le monde. La société humaine est la manifestation concrète et immédiate de la conscience collective de l’humanité.

      Il existe un nouveau sociotype dont l’émergence a été mise en évidence par 2 chercheurs américains : les « cultural creatives », qui représentent environ un tiers de la population des pays riches, et dont la croissance est fulgurante à l’échelle sociologique.

      Quelques caractéristiques de cette population parmi d’autres : ils sont en quête de sens, et ils sont très tournés vers l’écologie, ainsi que vers les solutions alternatives en matière d’organisation de la société (autogestion, monnaies alternatives etc.).

      Par leur manière de vivre, ces gens changent le monde, ils sont déjà dans la société de demain. Si cette population atteint une masse critique, il y aura de quoi être optimiste…

        +14

      Alerter
      • samuel // 30.07.2016 à 17h07

        Veuillez m’excuser, mais il me semble que les gens de l’écologie ne sont pas toujours bons à suivre, après cela se discute, tant dans leur manière de vivre, je suis aussi en quête de sens, mais en leur compagnie c’est pas toujours ça non plus. Par leur état de conscience, leur bienveillance, vous croyez vraiment qu’ils sont la société de demain, alors qu’au présent les solutions alternatives ne tiennent pas toujours la route. Ils pourraient bien interdire complétement la circulation dans Paris, l’écologie une autre idéologie humaine, mais à mon avis cela ne suffira pas pour éviter le total dérèglement climatique, trop de bobos partout.

          +4

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        • Pegaz // 31.07.2016 à 01h32

          Si j’ai saisi le propos de Wakizashi, ces gens travaille pour l’avenir

          « On est en train de sélectionner les gens les plus dangereux » Albert Jacquard
          https://www.youtube.com/watch?v=9v9updAv018

          Pierre Rabhi: La croissance est un problème, pas une solution
          https://www.youtube.com/watch?v=lYStCuNMcYU

          INTERVIEW PATRICK VIVERET (TerrEthique)
          https://www.youtube.com/watch?v=UUHX_ZEmXxQ

          Économie solidaire & monnaie locale
          https://www.youtube.com/watch?v=DNbv8cASxKs

            +1

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          • Florence // 31.07.2016 à 16h16

            Si l’écologie, c’est la bureaucratie « autrement », le « bien » pour l’autre et le pouvoir hiérarchique – ou même horizontal (à nuancer toutefois !) – dès que possible pour finir, beurk et re-beurk. Continuer comme des siècles, pour autant : le merdier devant, plus que jamais. Attendre des créatifs culturels le salut ? En devenir soi-même ? Le mouvement de fond, enfin, le grand… et pourtant nécessaire chez les auditeurs de France bleu et téléspectateurs de tout poil : prions ! Ou franche envie de rigoler noir.
            Pourtant, et fort personnellement, je n’arrive qu’à une respiration possible : la « réappropriation » de notre vie, par chacun, pas si inhumaine naturellement (cf François Terrasson, La peur de la Nature) et l’idée que loin des autres vivants (animaux et végétaux), les conneries humaines charrient leur torrent, à n’en plus finir. Se poser. Sortir des villes et des mégalopoles plus encore, par exemple. Et prendre conscience que l’accès au sol est impossible ou presque aujourd’hui… alors qu’il est vital. Comprendre l’enjeu et la dépossession finale en cours (déshumanisation, pan-substitution) ! Sortir de ce qui appelé avec aveuglement la civilisation… Et conserver ou encourager son esprit critique, ses capacités imaginatives et logiques : oui, oui, oui !

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  • jim // 30.07.2016 à 12h09

    Oui, cette extension vers les relations B des suspectés A (suspectés via algorithmes des boites noires même!) est une sacré cochonnerie, qui me semble incompatible avec un Etat de droit régi par le bloc de constitutionnalité, peu importe bce que pensent les politiciens, le conseil constitutionnel composé de soit disanr « sages », et le conseil d’état soit disant indépendant car administratif!!!

    De plus, l’extension des motifs de traquage à « La prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des actions tendant au maintien ou à la reconstitution de groupements dissous, des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique », ceci avec la DGSI dans le circuit, et avec le type de dangereux anti démocrates, détestés par le peuple, et qui composent l’exècutif et le législatif depuis bien trop d’années, n’est pas seulement préoccupant, mais le passage bien concret à une forme de non République, d’anti République, un régime politique répugnant disons le.

    En ce qui me concerne, le contrat social avec « ces gens » est rompu. Je les veux évacués comme des traitres et des malpropres au plus tôt, et punis après jugement d’exception par des tribunaux formés de gens du peuple et informés pleinement du « dossier ». C’est légitime.

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  • Julien // 30.07.2016 à 12h10

    Ils veulent la surveillance et la centralisation.
    Ils auront le chiffrement et la distribution.
    D’ailleurs, je remercie le gouvernement de nous avoir jeté ce gant, ça motive le troupes.

    La lutte pour la liberté se fera sur le terrain de l’anonymat. Et c’est pas l’excuse du terrorisme qui va changer ça.

    le manifeste des cypherpunk (12 paragraphes, c’est court) date de 1993. tout est dedans pour comprendre vers où nous allons.

    Des projets comme twister ou zeronet sont les premiers pas.

      +1

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  • Vincent P. // 30.07.2016 à 15h22

    Ces lois ne font que légitimer des pratiques déjà mises en place.
    Pour ma part, je ne pense absolument pas que le renseignement, la surveillance de masse, la statistique comportementale, l’industrie de la sécurité, soient l’apanage des États! je pense que ce domaine est depuis longtemps pris en charge par le secteur privé, puisque les représentants du secteur public servent son intérêt!
    Effectivement, toute forme d’insurrection populaire se trouve désormais être par avance illégitime selon la loi : c’est bien là le fond du sujet, le pot constitutionnel autour duquel nous tournons!
    Et lorsque demain l’armée de l’UE (privée, donc: comme Frontex aujourd’hui) sera formée, alors il n’y aura plus pour le système le risque de voir les soldats d’une même Nation que le peuple insoumis se retourner avec lui: il y aura face aux peuples les mercenaires de la Banque, qui nous aurons préalablement bien identifiés et classés comme dangereux marginaux!
    J’ai hâte qu’ils osent le Ministère de la Pensée Unique, tout de même!..

      +5

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  • Betty // 30.07.2016 à 23h38

    Sur le fond je ne peux m’empêcher de relier cet article avec: Royal : “Nous ne ferons pas l’erreur de Cameron, nous ne ferons pas de référendum sur la sortie de l’Europe”.

    Derrière cet aveux PUBLIC nous ne pouvons que constater que nous vivons dans une « démocratie-despotisme subtil » pensée par Tocqueville dans la Démocratie en Amérique. Le résultat est cette loi et toutes les lois écrites et votées en notre nom. Voilà, enfin, une situation qui illustre bien la pensée de Locke au sujet du « trust » (pour qui le lien entre le peuple et les pouvoirs publics n’est pas un contrat, mais une mission de confiance ou une charge que le peuple confie à ceux qui le représentent) disant que « les abus commencent quand le peuple n’a plus le contrôle du pouvoir et que le pouvoir abuse de la confiance du peuple ». Il y a bien longtemps que nous avons perdu la main…mais l’avons nous un jour eue?

      +3

    Alerter
  • Jmi // 31.07.2016 à 21h02

    Quelle tristesse !!!
    Il faut bien constater que plus les pouvoirs d’investigations d’Etat augmentent, plus il y a d’attentats réussis. Qui peut dire le contraire ?
    Les enquêtes après ces attentats montrent que les terroristes se déplacent en Europe comme des poissons dans l’eau. On les arrête, on les relâche. ils s’en vont, ils reviennent etc …..
    La solution de ces problèmes est d’ordre strictement politique et non policière.
    La libération prématurée des malfrats ? Les juges ne font qu’appliquer des lois votées par les députés, textes ineptes qui soutiennent leurs décisions.
    Une petite pensée pour les opérations style Gladio que plus personne ne conteste, mais bien sur, inimaginable chez nous!
    Pessimisme, surtout quand on constate que quelques crétins acculturés roulent dans la farine la fine fleur des organismes anti-terroristes . Ne serait-il pas plus utile de mettre un peu d’intelligence dans l’usage des lois qui existent plutôt que de rechercher par ces échecs, des prétextes pour aggraver les moyens de contrôle de la population avec les lois liberticides ?

    Paul Morand dans Milady avec pessimisme avait la réponse à la question
    « Des éperons aux pieds d’imbéciles ne sont que rasoir dans la main d’un singe. »

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    Alerter
  • diox // 01.08.2016 à 09h18

    La seule limite de leur systeme de surveillance est que les serveurs doivent être situé sur le sol français et connectés au white net.

    Orr 99% de l’activité illégale a lieu sur le dark net.

    Moralite, on a un systeme de surveillance numérique des 1% de l’activité illégale qui utilise le white net.

    Ce n’est pas cette surveillance qui empeiche les camions de circuler sur la promenade des anglais.

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    Alerter
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