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26.juin.201826.6.2018 // Les Crises

Comment socialiser le secteur bancaire, par Eric Toussaint et Patrick Saurin

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Source : CADTM, Eric Toussaint et Patrick Saurina, 18-06-2018

Parce que les capitalistes ont démontré à quel point ils étaient capables de commettre des délits et de prendre des risques – dont ils refusent d’assumer les conséquences – dans le seul but d’augmenter leurs profits, parce que leurs activités entraînent périodiquement un coût extrêmement lourd pour la collectivité, parce que la société que nous voulons construire doit être guidée par la recherche du bien commun, de la justice sociale et de la reconstitution d’une relation équilibrée entre les humains et les autres composantes de la nature, il faut socialiser le secteur bancaire. Comme le propose Frédéric Lordon, il s’agit de réaliser « une déprivatisation intégrale du secteur bancaire » [1].

Soustraire les citoyens et les pouvoirs publics de l’emprise des marchés financiers

Socialiser le secteur bancaire signifie :
- l’expropriation sans indemnité (ou avec comme seule indemnité l’euro symbolique) des grands actionnaires (les petits actionnaires seront indemnisés) ;
- l’octroi au secteur public du monopole de l’activité bancaire à une exception près : l’existence d’un secteur bancaire coopératif de petite taille (soumis aux mêmes règles fondamentales que le secteur public) ;
- la définition – avec participation citoyenne – d’une charte sur les objectifs à atteindre et sur les missions à poursuivre, qui mette le service public de l’épargne, du crédit et de l’investissement au service des priorités définies selon un processus de planification démocratique ;
- la transparence des comptes qui doivent être présentés au public de manière compréhensible ;
- la création d’un service public de l’épargne, du crédit et de l’investissement, doublement structuré, avec d’une part un réseau de petites implantations proches des citoyens, et d’autre part, des organismes spécialisés en charge des activités de gestion de fonds et de financement d’investissements non assurés par les ministères en charge de la santé publique, de l’éducation nationale, de l’énergie, des transports publics, des retraites, de la transition écologique, etc. Les ministères devront être dotés du budget nécessaire aux financements des investissements relevant de leurs attributions. Les organismes spécialisés interviendraient quant à eux dans des domaines et des activités excédant les compétences et les sphères d’action de ces ministères afin d’assurer le bouclage d’ensemble.

Imaginons ce que cela signifie concrètement : les banques privées auront disparu, c’est-à-dire qu’après leur expropriation (avec indemnisation des petits actionnaires), leur personnel aura été réaffecté au service public bancaire et des assurances, avec garantie de l’ancienneté, des salaires (jusqu’à un maximum autorisé afin de limiter fortement les très hauts salaires, et en augmentant les bas salaires pour réduire l’éventail salarial) et avec une amélioration des conditions de travail (abandon du benchmarking [2] et des pratiques de vente forcée). Un système de recrutement pour les nouvelles embauches sera mis en place en respectant les normes de recrutement d’un service public.

Des banques au service des citoyens

Il sera mis fin à une situation qui voit une concentration d’agences bancaires concurrentes dans les grandes agglomérations et une pénurie ou une absence de succursales dans les petites villes, les villages et les quartiers populaires. Un réseau dense d’agences locales sera développé afin d’augmenter fortement l’accessibilité aux services bancaires et d’assurance, avec du personnel compétent pour répondre aux besoins des utilisateurs en relation avec les missions de service public. Personne ne sera exclu de l’accès au service public bancaire qui doit être gratuit.

Les agences locales du service public géreront les comptes courants et recevront l’épargne des utilisateurs qui sera entièrement garantie. L’épargne sera gérée sans prendre de risque. Cette épargne sera affectée, sous contrôle citoyen, au financement de projets locaux et d’investissements de plus large portée axés sur l’amélioration des conditions de vie, la lutte contre le changement climatique, la sortie du nucléaire, le développement des circuits courts, le financement de l’aménagement du territoire respectant des normes sociales et environnementales rigoureuses, etc. Les épargnants pourront choisir le ou les projets qu’ils souhaiteront voir financer par leur épargne.

Les agences locales octroieront des crédits non risqués aux individus, aux ménages, aux PME et structures privées locales, aux associations, aux collectivités locales et aux établissements publics. Elles pourront affecter une partie de leurs ressources à des projets de plus large échelle que ceux menés au niveau local, naturellement dans le cadre d’une politique concertée.


Des banques au service de la collectivité

Le fait que les agences locales géreront des moyens financiers de taille raisonnable pour des usages locaux ou pour des projets plus larges qui seront présentés de manière précise (avec l’établissement d’un calendrier de programmation et d’outils de suivi permettant de contrôler clairement l’usage des fonds et la bonne mise en œuvre des projets) facilitera le contrôle des différents protagonistes.

Les projets locaux à financer seront définis de manière démocratique avec un maximum de participation citoyenne.

Les agences locales auront également en charge les contrats d’assurance pour les personnes physiques et les personnes morales.


Soutenir la transition vers une économie sociale, soutenable et écologique

Par ailleurs, les ministères en charge de la santé publique, de l’éducation nationale, de l’énergie, des transports publics, des retraites, de la transition écologique, etc … disposeront de moyens de financement provenant du budget de l’État.

Des agences transversales spécialisées interviendront dans des domaines et des activités excédant les compétences et les sphères d’action d’un seul ministère. Elles auront pour vocation d’assurer des missions spécifiques ou transversales définies avec participation citoyenne, comme le programme de sortie totale du nucléaire, y compris le traitement sécurisé des déchets nucléaires sur le long terme.

Le secteur bancaire socialisé permettra de reconstituer un circuit vertueux de financement des pouvoirs publics : ceux-ci pourront émettre des titres qui seront acquis par le service public sans passer par les diktats des marchés financiers.

Bien des aspects du projet restent à élaborer collectivement, nous sommes dans la phase préparatoire de la mise en place d’un système complètement nouveau. Cela demande un ambitieux travail collectif de mise en commun des idées et des propositions. Ce travail ne fait que commencer.

Contrôle citoyen à tous les niveaux

Contrôle citoyen : contrôle par les travailleurs, les usagers, les élus locaux, les représentants des petites, moyennes et micro-entreprises, les artisans et autres travailleurs indépendants, les délégués du secteur associatif.

À ce contrôle citoyen s’ajoute le contrôle par les autorités de surveillance bancaire.

Le mot « socialisation » est utilisé de préférence à celui de « nationalisation » ou « étatisation » pour indiquer clairement à quel point est essentiel le contrôle citoyen, avec un partage de décision entre les dirigeants, les représentants des salariés, des clients, d’associations, les élus locaux, que vient compléter le contrôle des représentants des instances bancaires publiques nationales et régionales. Il faut donc définir de manière démocratique l’exercice d’un contrôle citoyen actif. De même, il faut encourager l’exercice d’un contrôle des activités de la banque par les travailleurs du secteur bancaire et leur participation active à l’organisation du travail. Il faut que les directions des banques remettent annuellement un rapport public sur leur gestion transparent et compréhensible. Il faut privilégier un service de proximité et de qualité rompant avec les politiques d’externalisation menées actuellement. Il faut encourager le personnel des établissements financiers à assurer à la clientèle un authentique service de conseil et éradiquer les politiques commerciales agressives de vente forcée.

La socialisation du secteur bancaire et des assurances et son intégration aux services publics permettront :
- de soustraire les citoyens et les pouvoirs publics de l’emprise des marchés financiers ;
- de financer les projets des citoyens et des pouvoirs publics ;
- de dédier l’activité bancaire au bien commun, avec entre autres missions celle de faciliter la transition d’une économie capitaliste, productiviste et nuisible à une économie sociale, soutenable et écologique.

Parce que nous considérons que la monnaie, l’épargne, le crédit, la sécurité des encaisses monétaires et la préservation de l’intégrité des systèmes de paiement relèvent de l’intérêt général, nous préconisons la création d’un service public bancaire par la socialisation de la totalité des entreprises du secteur bancaire et de l’assurance.

Parce que les banques sont aujourd’hui un outil essentiel du système capitaliste et d’un mode de production qui saccage la planète, génère un partage inégal des ressources, provoque des guerres, accroît la paupérisation, rogne chaque jour davantage les droits sociaux et attaque les institutions et les pratiques démocratiques, il est essentiel d’en prendre le contrôle et d’en faire des outils au service de la collectivité.

La socialisation du secteur bancaire ne peut être envisagée comme un slogan ou une revendication qui se suffirait en elle-même et que les décideurs appliqueraient après en avoir saisi le bon sens. Elle doit être conçue comme un objectif politique à atteindre dans le cadre d’un processus porté par une dynamique citoyenne. Il faut non seulement que les mouvements sociaux organisés existants (dont les syndicats) en fassent une priorité de leur agenda et que les différents secteurs (collectivités locales, petites et moyennes entreprises, associations de consommateurs, etc.) se positionnent en ce sens, mais aussi – et surtout – que les employé.e.s de banque soient sensibilisé.e.s au rôle de leur métier et à l’intérêt qu’ils auraient à voir les banques socialisées ; que les usagers soient informés là où ils se trouvent (exemple : occupations d’agences bancaires partout le même jour) afin de participer directement à la définition de ce que doit être la banque.


La socialisation du secteur bancaire et le soutien populaire, conditions nécessaires à tout changement de modèle

Seules des mobilisations de très grande ampleur peuvent garantir que la socialisation du secteur bancaire soit réalisée en pratique car cette mesure touche au cœur le système capitaliste.

Si un gouvernement de gauche s’abstient de prendre une telle mesure, son action ne pourra pas provoquer véritablement le changement radical nécessaire pour rompre avec la logique du système capitaliste et enclencher un nouveau processus d’émancipation. La soustraction du secteur bancaire aux capitaux privés par la socialisation est le préalable incontournable à la mise en œuvre d’un programme économique en rupture avec le capitalisme et sa logique.

La socialisation est le préalable incontournable à la mise en œuvre d’un programme en rupture avec le capitalisme et sa logique

La socialisation du secteur bancaire et des assurances est un point fondamental d’un projet bien plus vaste comportant d’autres mesures permettant d’enclencher une transition vers un modèle post-capitaliste et post-productiviste. Un tel programme devrait avoir une dimension européenne même si sa mise en œuvre ne venait à s’amorcer que dans un seul ou un petit nombre de pays. Il comprendrait notamment l’abandon des politiques d’austérité, l’annulation des dettes illégitimes, la mise en place d’une réforme fiscale d’ensemble avec une forte imposition du capital, la réduction généralisée du temps de travail avec embauches compensatoires et maintien du salaire, la socialisation du secteur de l’énergie, de l’eau et de la santé, des mesures pour assurer l’égalité hommes-femmes, le développement des services publics et de la protection sociale ainsi que la mise en place d’une politique déterminée de transition écologique.

Aujourd’hui, la socialisation de l’intégralité du système bancaire et des assurances est bien une urgente nécessité économique, sociale, politique et démocratique.

 

Notes

[1] Frédéric Lordon, « L’effarante passivité de la « re-régulation financière » », in Changer d’économie, les économistes atterrés, Les liens qui libèrent, 2011, p. 242. Ajoutons que la socialisation de l’intégralité du secteur bancaire est préconisée par le syndicat Sud BPCE.

[2] Le benchmarking est un outil de surveillance des salariés dont les résultats, accessibles à tous en permanence, sont comparés en continu à travers un classement stigmatisant ceux considérés comme les moins performants. C’est une technique de management par le stress très répandue dans les grandes entreprises en vue de générer une émulation malsaine.

Eric Toussaint

docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII, porte-parole du CADTM international et membre du Conseil scientifique d’ATTAC France.
Il est l’auteur des livres Le Système Dette. Histoire des dettes souveraines et de leur répudiation,Les liens qui libèrent, 2017 ; Bancocratie, ADEN, Bruxelles, 2014 ; Procès d’un homme exemplaire, Éditions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet des livres AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège.
Il a coordonné les travaux de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015 par la présidente du Parlement grec. Cette commission a fonctionné sous les auspices du parlement entre avril et octobre 2015. Suite à sa dissolution annoncée le 12 novembre 2015 par le nouveau président du parlement grec, l’ex-Commission poursuit ses travaux et s’est dotée d’un statut légal d’association sans but lucratif.

Patrick Saurin

a été pendant plus de dix ans chargé de clientèle auprès des collectivités publiques au sein des Caisses d’Épargne. Il est porte-parole de Sud Solidaires BPCE, membre du CAC et du CADTM France. Il est l’auteur du livre « Les prêts toxiques : Une affaire d’état ».
Il est membre de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce, créée le 4 avril 2015.

Source : CADTM, Eric Toussaint et Patrick Saurina, 18-06-2018

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Commentaire recommandé

Duracuir // 26.06.2018 à 08h57

Manque une mesure:
la transparence de l’actionnariat.
Ceci devrait être étendu à toute entreprise en ce monde et surtout les multinationale: toute entreprise devrait fournir une sorte d’annuaire EN NOM PROPRE de ces actionnaires avec le % et un lien devrait relier les actionnaires personnes morales avec leur propre actionnariat. Il faudrait surligner l’actionnaire(nominal) ou le groupe de personnes physiques qui maîtrisent réellement le conseil de surveillance ou d’administration au grès des évolutions capitalistiques de l’entreprise.
IL FAUT DESANONYMISER LE CAPITALISME
Les cafards détestent la lumière.

23 réactions et commentaires

  • Barbe // 26.06.2018 à 06h02

    Comme tout est lié
    Y ajouter
    – Détermination d un salaire maximum
    – Partager vraiment le travail utile
    – Réduction de la bureaucratie
    – Création monétaire par la seule banque de France

      +26

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    • Daniel // 26.06.2018 à 11h26

      pour faire un synthèse :
      amener vers un système bancaire à être orienté vers le développement physique de la société humaine et de la Terre, il faut un peu comme sous tend l’article faire une séparation bancaire strict suivant les critères de Glass Steagall (banque de dépôt = banque locale) / banque d’investissement = disparition par mise en faillite ordonnée (ni Bail-in, ni Bail-out)
      Et remettre le droit à l’Etat de faire l’émission de crédit productif (orientation de l’émission de crédit vers le physique).
      je tiens à vous faire part de cette démarche permettant d’orienter nos élus du parlement dans ce sens :
      http://moralisationbancaire.fr/form/form_petition2.php

        +15

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  • Ives // 26.06.2018 à 06h33

    Je trouve que l’essentiel est dans « contrôle citoyen à tous les niveaux ».
    Et ça devrait être appliqué partout, pas qu’au système bancaire. Peut-être qu’alors les choses iraient mieux. Mais je pense que tout est fait pour éviter ça : « du pain et des jeux » et surtout pas de réflexion trop profonde, trop personnelle…

      +19

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  • Fabrice // 26.06.2018 à 06h41

    Le gros point c’est la pénalisation des fraudes, risques pris par les équipes dirigeantes des banques.

    Il est clair que si les banques avaient été sanctionnés juridiquement nous ne trouverions pas actuellement au bord du gouffre à nouveau.

    Pour moi l’Islande à été un exemple à suivre voir même à développer et durcir car relativement soft par rapport à un petit voyou dans nos sociétés.

    https://mobile.lemonde.fr/m-le-mag/article/2016/12/02/en-islande-les-banquiers-voyous-ont-leur-prison_5041888_4500055.html

      +36

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  • calal // 26.06.2018 à 07h26

    l’article veut remplacer un systeme de banques privees sans contre pouvoir par un systeme de banques publiques sans contre pouvoir.
    il faut un equilibre des pouvoirs. Donc un systeme de banque publique qui coexiste avec des banques privees. Et les gens choisissent ou ils veulent mettre leur pognon.Je crois d’ailleurs que cela existe deja puisqu’ on peut ouvrir un compte a la banque de france ou au tresor public. Apres bien sur il faut laisser faire faillites aux banques pourrites.

      +4

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    • Jos Le Fur // 26.06.2018 à 08h08

      à Calal
      « …on peut ouvrir un compte a la banque de france ou au tresor public ». Ben, non ! C’est maintenant fini depuis une vingtaine d’années, au bas mot, et c’est bien dommage. Cela reste peut-être possible pour les notaires et certaines professions de ce type.

        +4

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  • Le Belge // 26.06.2018 à 08h53

    Toutes ces (bonnes et saines) mesures, malheureusement, seront prises après un coup d’état violent et sanglant. C’est toujours comme cela que ça s’est passé.

      +1

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  • Duracuir // 26.06.2018 à 08h57

    Manque une mesure:
    la transparence de l’actionnariat.
    Ceci devrait être étendu à toute entreprise en ce monde et surtout les multinationale: toute entreprise devrait fournir une sorte d’annuaire EN NOM PROPRE de ces actionnaires avec le % et un lien devrait relier les actionnaires personnes morales avec leur propre actionnariat. Il faudrait surligner l’actionnaire(nominal) ou le groupe de personnes physiques qui maîtrisent réellement le conseil de surveillance ou d’administration au grès des évolutions capitalistiques de l’entreprise.
    IL FAUT DESANONYMISER LE CAPITALISME
    Les cafards détestent la lumière.

      +51

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  • dak // 26.06.2018 à 09h58

    Pertinentes vos remarques mais s’il vous plaît n’insultez pas les cafards.
    Dans l’échelle biologique je les place bien au-dessus des prédateurs de la haute finance.
    Cette dernière avec toute sa puissance à tous les niveaux, toutes nos richesses spoliées, ect… ect ne produit que guerres dévastations, humiliations et spoliation.
    Les cafards vivent en groupe chacun étant au service de tous et avec de la m**d* font des engrais … tout le contraire de cette caste.

      +23

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  • rikbar // 26.06.2018 à 10h20

    Idée utopiste, le pouvoir ne reprendra jamais le contrôle des banques…ils sont tous de mèche et bouffent à tous les rateliers.
    La France est un des pays les plus corrompus du monde.
    D’ailleurs, désormais, on place directement des banquiers à la tête des gouvernements, c’est plus rapide.
    [Modéré]

      +20

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  • Sun // 26.06.2018 à 10h43

    Vous êtes bien gentils, mais pour tout ça il faudrait que le peuple arrête de s’amuser ou de travailler pour gagner moins et qu’il s’interroge sur ses déterminisme, qu’il s’informe…
    Est-ce que tout ça vaut bien le coup plutôt que de boire du soda devant sa télé, s’amuser avec des potes au sport ou réagir stérilement comme je le fais actuellement ?

      +13

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  • Pinouille // 26.06.2018 à 15h05

    Ce genre de proposition a le mérite de poser le débat.
    Outre les bonnes idées et le sain état d’esprit qui imprègne le texte, il m’apparaît à minima 2 problèmes de taille. Je vais donc me faire l’avocat du diable.

    « l’expropriation sans indemnité (ou avec comme seule indemnité l’euro symbolique) des grands actionnaires (les petits actionnaires seront indemnisés)  »
    On indemnise certains et pas d’autres –> la construction d’un secteur bancaire socialisé repose sur une action qui s’oppose au principe d’égalité devant la loi: https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89galit%C3%A9_devant_la_loi

    « La socialisation du secteur bancaire et des assurances et son intégration aux services publics permettront […] de dédier l’activité bancaire au bien commun »
    Cette phrase est fortement emprunte d’une idéologie qui postule que le bien commun s’impose à tous de manière univoque, que tout le monde partage en son fort intérieur la même idée de ce qu’est le bien commun. Chacun peut avoir son avis sur la chose, mais je sais que ce postulat n’est pas partagé par tout le monde. On peut même avancer qu’il est à l’origine de ce qui oppose les libéraux et les anti-libéraux. Ainsi, cette proposition ne peut pas s’imposer à tous de manière automatique. Elle fait en fait partie d’un projet politiquement orienté sans l’afficher clairement.

    On peut enfin légitimement se questionner sur l’efficacité d’un tel projet vis à vis de ce qui existe déjà, même si ce qui existe déjà est très perfectible. Ce n’est pas une question anodine, car si cette efficacité n’est pas au rendez-vous, les conséquences sur l’économie peuvent être très importantes, voire dévastatrices.

      +5

    Alerter
  • RGT // 26.06.2018 à 18h16

    « Comment socialiser le secteur bancaire »

    Ken Livingstone, ancien maire de Londres de 2000 à 2008 (qui connaissait très bien ces loustics) avait proposé en 2012 la seule véritable solution pour permettre de mettre un frein à leurs manigances :

     » Hang a banker a week until the others improve. »

    Soit dans la langue de Michel Audiard : « Pendre un banquier par semaine jusqu’à ce que les autres s’améliorent »…

    La source originale : https://www.theguardian.com/politics/2012/feb/17/ken-livingstone-hang-bankers-speech

    Pourquoi se compliquer la vie ?

      +2

    Alerter
  • Unasc // 26.06.2018 à 21h48

    Dommage que le sujet clivant du nucléaire s’invite dans ce débat… et quid de l’endettement de l’Etat hors des banques commerciales ?

      +1

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  • un citoyen // 27.06.2018 à 02h48

    Une autre idée (ou qui rejoint peut-être l’idée de fond) plutôt que d’essayer d’éradiquer le capitalisme : Si un jour on arrivait à plafonner les richesses pour chaque être humain de la planète, est-ce que le problème du capitalisme accru ne serait pas réglé ?

    Par exemple, si quelqu’un arrive à gagner 10 millions de dollars/euros/… (limite à définir), quelque soit les méthodes, on lui dit ‘bravo tu as réussi’ mais aussi qu’il n’a pas besoin de gagner plus que cela, qu’il a suffisamment assez pour vivre pendant toute sa vie ainsi que pour ses proches et qu’il n’est qu’un mortel comme tout le monde.
    Et donc, pour cette raison, les excédents au delà de ce plafond reviendraient à la collectivité. Et ainsi, c’est à la collectivité que reviendrait la décision des -grands- projets et des créations des -grandes- entreprises, ces dernières devenant -par cette voie- collectives car elles sont destinées au final à la collectivité, et qu’elles n’ont pas à être détenues principalement par l’oligarchie actuelle avec les abus que l’on connaît (le rêve de quelques uns sur l’ensemble des êtres humains).

    On équilibrerait par cette manière les deux tendances et le principe de liberté pour tous serait conservé (je n’ai pas réfléchi aux implications dans le temps et par les aléas de l’esprit humain ceci dit, et sans doute que d’autres ont déjà songé à la même chose, cette idée n’est à voir qu’en tant que piste).

      +1

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    • JBB // 27.06.2018 à 09h39

      Et quand tous les gens qui auront atteint 10 millions se seront barrés, on baissera à 9 puis à 8 …

        +2

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      • Mike // 27.06.2018 à 14h22

        J’ai connu l’époque où la tranche supérieure d’imposition aux USA était à 91 % (quatre-vingt onze pour cent). Je n’ai pas l’impression que les USA se portaient moins bien que maintenant.

          +3

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        • Pinouille // 27.06.2018 à 18h54

          Ils se portaient même nettement mieux.
          Mais en quoi cela empêcherait-il les millionnaires d’aujourd’hui de fuir l’impôt?

            +1

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  • Mike // 27.06.2018 à 14h17

    Article intéressant … mais … il y a déjà un service public bancaire en France, il s’appelle La Poste, et une très grosse part du secteur bancaire français est déjà coopératif. Etant moi-même administrateur d’une caisse de crédit mutuel, je suis assez bien placé pour affirmer (et l’un des auteurs, ancien de BPCE devrait le savoir) que le problème vient surtout du désintérêt des clients (je n’ose écrire citoyens) pour ce sujet : moins de 1 % des sociétaires se déplacent aux AG alors qu’on leur offre le repas à la fin, c’est la croix et la bannière pour avoir un conseil d’administration qui atteint le quorum, la plupart des administrateurs sont proches de la limite d’âge … Quand on dit comme un des commentateurs « l’essentiel est dans le contrôle citoyen », il faut bien comprendre « l’essentiel est que le citoyen se mette à faire son boulot de citoyen ».

      +5

    Alerter
    • RGT // 27.06.2018 à 18h35

      « il y a déjà un service public bancaire en France, il s’appelle La Poste »

      Je tiens à vous signaler que la poste est depuis un bon moment une entreprise de droit PRIVÉ.
      Certes la majorité de son capital appartient à l’état, mais elle est gérée comme toutes les entreprises publiques qui ont été privatisées : Pour le plus grand profit des actionnaires (et pas que l’état).

      La Banque Postale est à ranger dans la même catégorie que la BNP ou la société Générale : C’est désormais une « pompe à bonus » pour ses dirigeants et il suffit de se rapprocher de ses clients pour s’apercevoir que cet établissement est sans doute le pire qui puisse exister depuis la « privatisation ».
      Sans compter la partie « régalienne » de ce service qui fût créé par Louis XI en 1464…
      Désormais le courrier est distribué majoritairement par des intérimaires précaires et sous payés qui en fin de contrat (non renouvelable) se foutent totalement que le courrier soit bien distribué.
      Et il en va de même dans les bureaux de poste ou les « commerciaux » sont « évalués » en fonction de leurs « résultats ». On se croirait chez Darty ou Carrefour.

      Concernant l’implication des personnes dans la gestion de leur propre existence je ne peux qu’abonder dans votre sens, tant au niveau bancaire qu’au niveau politique (du grec Polis, cité)…

      En tant qu’anarchiste je souhaite réellement que chacun s’implique personnellement dans toutes les décisions qui sont d’intérêt général.

      Malheureusement, les personnes con-cernées préfèrent largement rester prostrés devant les émissions de « télé-réalité » de la « boîte à cons » plutôt que de bouger leur augustes postérieurs afin de se réunir pour trouver des compromis satisfaisant tout le monde (mais il ne faut pas pousser quand-même, il y a certaines limites au compromis sinon les DSK, les Dutroux, les Polansky et les Himmler ne seraient jamais inquiétés).

      Tant que nos cons-génères ne voudront pas prendre leur destin en main ne vous attendez pas à des miracles.

      P.S. Qui est l’inventeur du concept mutualiste (assurance, bancaire, etc..) qu’il nommait d’ailleurs « mutuellisme » ?

      Un certain Pierre-Joseph Proudhon, le premier « infâme anarchiste revendiqué » dont la pensée était aussi confuse que la mienne mais qui avait le mérite de ne jamais trahir ses convictions.
      C’est pour ça qu’il est encore de nos jours tant stipendié.

        +4

      Alerter
  • fleurda // 27.06.2018 à 16h55

    que vient faire la sortie du nucléaire dans ce fatras?
    sérieusement?
    et pourquoi pas en profiter aussi pour légaliser tous les sans papiers, quitte à faire une loi sur les banques… allez, on mélange tout!

    en totu cas ca n’a pas l’air clair dans la tete de l’auteur…
    d’ailleurs, cet article ne prévoit pas une seconde l’apparition d’un système de financement participatif qui pourrait tout simplement rendre les banques inutiles…

      +2

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  • Bouddha Vert // 28.06.2018 à 14h45

    « La socialisation du secteur bancaire et le soutien populaire, conditions nécessaires à tout changement de modèle »
    Comment réaliser une telle prouesse dans un monde qui ne connait plus la limite?

    Ce ne seront jamais « les conditions » mais « les conséquences » d’un monde qui fera sentir aux sociétés les déplétions généralisées.

    Donc, pour que cela advienne, il faut préalablement que les normes sociales changent, et en général sans électrochoc on ne quitte pas son confort pour avoir moins, quand bien même cela nourrirait sa vergogne, quelle vergogne?

      +0

    Alerter
  • Louis St.O // 01.07.2018 à 17h11

    Comment faire?
    Créer, nationaliser ou socialiser une seule Banque Privée en Banque Publique de Dépôt ou les salaires de tous les fonctionnaires et assimilés, les retraités, les employés des collectivités locales et autres associations recevant des aides.
    Mais aussi les aides sociales, toutes les aides sociales tel que RSA, chômage ou allocation. Enfin toutes les entreprises qui traitent avec l’État ou les collectivités locales seront payées sur un compte de la Banque Publique. Sans exception.
    Cette Banque serait en tous points équivalente à une banque privé, CàD avec carnets de chèques et cartes bancaires, acceptant les découvert ou les prêts de leurs clients
    Elle pourrait, comme les banques privées, faire payer le coût de tenue de compte, ainsi que les frais de découvert qu’une Banque privée fait payé à son client après 15 j de découvert (mais beaucoup moins cher).

    Tous les clients ou entreprises de cette Banque public pourraient, si ils le désirent transférer une partie des sommes de leurs comptes sur un compte d’une banque privée moyennant des frais de transfert. À la seule condition de garder sur ce compte une somme minime définit. Naturellement il faudra changer la loi en responsabilisant les banques privées, elles ne seraient plus garanties par l’État et peuvent faire faillite et les clients peuvent perdre leur argent ou bien responsabiliser les actionnaire de ces banques en faisant en sorte de qu’ils remboursent les clients de leurs propres patrimoines.

    Les clients peuvent avoir un ou plusieurs compte ainsi que des comptes épargne ou livret de Dev durable avec possibilité de transfert de compte à compte à l’intérieur de la Banque publique naturellement gratuit.
    Tous ces frais de tenue de compte, de découvert ou de transfert peuvent être calculé à la baisse.
    Si on calcul les sommes alors disponibles qui peuvent servir à être utilisé pour des crédits à la BNF, je pense que l’on a plus besoin de faire des prêts extérieurs. Et la BCE ne peut plus nous refuser un prêt (Si l’on reste dans l’UE !!!)

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