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14.août.201414.8.2014 // Les Crises

27 octobre 1962 : Le jour le plus dangereux de la Crise des missiles de Cuba

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On savait que le monde, le 27 octobre 1962 – point culminant de la crise des missiles de Cuba – avait échappé de justesse à l’apocalypse nucléaire. Cinquante ans après, les témoignages d’acteurs de la crise et les informations des archives américaines et soviétiques révèlent que des incidents demeurés inconnus ont failli provoquer la déflagration, à l’insu même de Kennedy et de Khrouchtchev.

Ce fut le jour « le plus dangereux de l’histoire de l’humanité », a dit, à l’époque, un conseiller de John Kennedy. Il ignorait à quel point il avait raison. Le samedi 27 octobre 1962, point culminant de la crise des missiles de Cuba, le monde est passé très près d’une guerre thermonucléaire qui aurait provoqué des dizaines de millions de morts et détruit la civilisation moderne. Bien plus près, en fait, que les acteurs du drame et les historiens de la guerre froide ne l’ont cru pendant des décennies.
On savait depuis longtemps que plusieurs événements auraient pu conduire, il y a tout juste cinquante ans, à un affrontement atomique que ne souhaitait aucun des deux chefs ennemis, ni Kennedy ni Khrouchtchev. Mais il a fallu attendre l’ouverture d’archives restées longtemps secrètes, le récit de témoins qui n’avaient pas encore parlé et les découvertes de chercheurs obstinés pour connaître les derniers secrets de ce « samedi noir » : des péripéties jusqu’ici inconnues auraient pu provoquer, ce jour-là, le déclenchement de cette conflagration ultime. Et c’est grâce à d’incroyables hasards et au sang-froid de personnalités exceptionnelles, célèbres ou anonymes, que la troisième guerre mondiale n’a pas éclaté ce 27 octobre 1962.

Treize jours plus tôt, le 14, des avions espions américains font une découverte sidérante : l’armée soviétique est en train d’installer des fusées nucléaires sur l’île castriste, à moins de 200 kilomètres des côtes américaines. Kennedy est sous le choc : le Kremlin avait juré qu’il ne déploierait pas de telles armes à Cuba. Et en septembre, alors qu’en catimini les navires soviétiques transportant les engins de mort étaient déjà en route, la CIA avait assuré à la Maison-Blanche que jamais Moscou n’entreprendrait une telle opération. Un double camouflet pour le président des Etats-Unis. L’honneur et l’autorité du jeune chef du monde libre sont en jeu.

Le 22 octobre, JFK exige, dans un discours alarmiste à la télévision, le retrait de ces missiles. Pour montrer sa détermination, il ordonne un blocus militaire de l’île et demande à son armée de « sepréparer à toute éventualité». Le numéro un soviétique, Nikita Khrouchtchev, qui a décidé ce déploiement secret sous le nom de code d’opération Anadyr, répond que cette quarantaine est « un acte d’agression » qui risque de provoquer une «guerre nucléaire mondiale ». Il refuse d’obtempérer : les missiles restent. Du coup, le patron de la Maison-Blanche met ses forces stratégiques en alerte maximale, à Defcon 2, le dernier stade avant la première salve atomique. Soixante B-52 américains bourrés de bombes thermonucléaires tournent sans relâche dans le ciel d’Europe, à quelques kilomètres de la frontière soviétique. Ils n’attendent qu’un ordre pour la franchir et vitrifier les grandes villes d’Union soviétique.

Ce n’est pas tout. Le vendredi 26, la crise est encore montée d’un cran. La CIA a établi qu’à Cuba cinq batteries de missiles nucléaires sont désormais prêtes à l’emploi. Selon l’agence de renseignement, les Soviétiques peuvent, en quelques minutes, tirer de l’île castriste l’équivalent de centaines de bombes d’Hiroshima sur New York et Washington. Le compte à rebours est lancé. L’état-major américain supplie Kennedy de frapper le plus vite possible Cuba et ses sites atomiques, puis d’envahir l’île afin de se saisir des missiles et de renverser le régime castriste une fois pour toutes. Le président résiste. Il ne veut pas donner son feu vert. Pas encore.

Khrouchtchev croit – et c’est une erreur colossale ! – que Kennedy a pris la décision de frapper. Castro vient de lui écrire une lettre désespérée, dans laquelle il l’assure que les Américains vont attaquer son île dans « vingt-quatre à soixante-douze heures ». Il le supplie de bombarder le premier – avec les missiles atomiques installés sur son île et qui sont déjà pointés vers les grandes villes de la côte Est. Comme Kennedy, Khrouchtchev tergiverse. Mais à l’évidence, des deux côtés, sous la pression du Pentagone ou des Cubains, la moindre étincelle peut tout déclencher. « Cette fois, nous étions vraiment à deux doigts d’une guerre nucléaire », confiera Khrouchtchev dans une étonnante conversation tenue au Kremlin quelques jours plus tard et qui vient d’être publiée pour la première fois (voir encadré plus bas).

Cette étincelle, ce déclic fatal, peut venir des profondeurs de la mer des Caraïbes. Ce 27 octobre 1962, cela fait deux jours que le commandant du sous-marin soviétique B-59, Valentin Savitsky, est traqué par les navires de guerre américains chargés du blocus, deux jours qu’il n’a pas pu remonter à la surface rafraîchir l’air irrespirable de son submersible vieillot. La température ambiante dépasse les 50 °C. Le gaz carbonique produit par le moteur Diesel provoque l’évanouissement des membres de l’équipage. Et, plus angoissant encore, cela fait vingt-quatre heures que Savitsky n’a pu communiquer avec Moscou. Or les dernières nouvelles étaient alarmantes : on parlait d’un confit imminent. A-t-il déjà commencé ? Comment savoir, à des centaines de mètres sous l’eau ?

Soudain, le commandant et ses hommes entendent cinq formidables explosions, juste au-dessus du sous-marin, puis cinq autres. « Est-ce la guerre ? » se demande le jeune commandant. En réalité, ce ne sont que des charges « creuses » lancées par les destroyers américains « USS Beale » et « USS Cony ». Ils veulent contraindre le submersible soviétique à remonter à la surface, et non le détruire. Pour éviter toute méprise, le secrétaire américain à la Défense Robert McNamara avait demandé que l’on prévienne le Kremlin que, dans le cadre du blocus, les grenades lancées contre les sous-marins soviétiques au large de Cuba n’étaient pas dangereuses. Mais, pour une raison qui n’est toujours pas établie, Savitsky n’en a pas été informé. Que va-t-il faire ? Ordonner le tir de son arme secrète, un engin dont les Américains ignorent qu’elle est en service sur ce type de sous-marin (ils ne l’apprendront qu’en… 1994) : une torpille nucléaire d’une puissance de 10 kilotonnes, soit à peu près celle de la bombe d’Hiroshima ?

Le patron du sous-marin ne peut, seul, déclencher le tir. « Cette torpille spéciale était gardée 24 heures sur 24par un officier de sécurité qui dormait auprès d’elle, raconte la meilleure spécialiste de cet épisode, l’historienne Svetlana Savranskaya. Cet officier disposait du jeu de clés indispensable pour armer l’engin et lui seul pouvait installer sa tête nucléaire. » D’après les règles édictées par le Kremlin, le commandant ne peut ordonner à l’ange gardien de lancer sa bombe sans en avoir reçu lui-même une instruction formelle de Moscou. Mais, curieusement, avant son départ vers Cuba, les patrons de la Marine soviétique lui ont donné d’autres consignes. Un vice-amiral a déclaré que les commandants des quatre sous-marins qui rejoignaient secrètement l’île en ce mois d’octobre 1962 pourraient lancer leur torpille spéciale si on les attaquait et si, de ce fait, « il y avait un trou » dans leur coque. Or, justement, les explosions de charges « creuses » lancées par les destroyers américains ont provoqué une petite fissure dans le B-59…

Selon le récit d’un officier présent dans le sous-marin, après les dix détonations, le commandant Savitsky perd son sang-froid. Ayant une fois encore vainement tenté de joindre Moscou, il lance à ses hommes : « On va les faire exploser maintenant ‘.Nous mourrons, mais nous coulerons tous ensemble. » Et il ordonne à l’officier de sécurité d’armer la torpille spéciale… « S’il l’avait lancée, il aurait détruit d’un coup tout le groupe naval américain à ses trousses et Kennedy aurait été contraint de répliquer avec une arme nucléaire. Cela aurait été le début d’un engrenage fatal », explique Svetlana Savranskaya, qui va publier « The Soviet Cuban Missile Crisis » (1).

Pourquoi Savitsky a-t-il renoncé ? D’après les survivants de cette odyssée, un homme a réussi à persuader le commandant de ne pas ordonner le tir : un certain Vassili Arkhipov, chef d’état-major de la flotte des sous-marins, qui, par hasard, navigue à bord du B-59 ce 27 octobre. Malgré son titre, cet officier supérieur ne peut donner d’ordre au commandant Savitsky, qui est le seul maître à bord. Il ne peut que tenter de le ramener à la raison. Comment y parvient-il ? On ne le saura jamais. Arkhipov est mort en 1998, en emportant son secret. Mais, selon l’historien de la guerre froide Thomas Blanton, « ce type a sauvé le monde ».

L’étincelle fatale peut aussi venir du ciel. Ce jour-là, le pilote américain Charles Maultsby est en mission de routine avec son avion espion U2. Parti d’Alaska, il doit se rendre au-dessus du pôle Nord pour recueillir des échantillons du nuage atomique provoqué par un essai nucléaire réalisé la veille par les Soviétiques. Mais le pilote Maultsby, aveuglé par une aurore boréale, a franchi sans le savoir la frontière de l’empire rouge et vole au-dessus de la péninsule de Tchoukotka, la pointe extrême de la Sibérie. Six Mi G soviétiques sont lancés à ses trousses.

Pour venir en aide au commandant Maultsby, l’US Air Force dépêche immédiatement deux F-102. Seulement voilà : depuis que JFK a décrété l’alerte maximale, ce ne sont plus des armes conventionnelles que les deux jets transportent, mais deux missiles atomiques d’une puissance égale à celle de la bombe d’Hiroshima. Dans la précipitation, on les laisse s’envoler à la rencontre des MiG avec cet armement nucléaire. En théorie, celui-ci ne peut être utilisé que sur ordre du président des Etats-Unis. « Mais enpratique, écrit l’historien Michael Dobbs dans son livre magistral «One Minute to Midnight» (1), un pilote de F-102 avait la capacité physique de tirer la tête nucléaire en appuyant sur quelques boutons. Comme il était seul dans le cockpit, personne ne pouvait s’opposer à sa décision. »

L’un des deux pilotes de F-102 s’appelle Leon Schmutz, il n’a que 26 ans. Que va faire ce jeune officier tout juste sorti de l’école s’il est pris pour cible par les six MiG ? « Ne pas répliquera l’attaque d’un chasseur soviétique serait aller à l’encontre des instincts primaires de survie du pilote », écrit Dobbs. Autrement dit : selon toute probabilité, le jeune Schmutz tirera son missile nucléaire, ce qui conduira « à une guerre générale ». Mais, une fois encore, le scénario du pire est évité de justesse…
Quelques minutes avant d’être rattrapé par les MiG, lU2 dérouté retrouve son chemin. Et le jeune Schmutz rentre à sa base sans avoir tiré. Fin de l’histoire ? Non. Pendant plusieurs heures, l’armée soviétique se demande si, en ce jour de tension extrême, cette incursion d’un avion espion américain dans le ciel de l’URSS n’est pas le prélude à des frappes atomiques. Et pourtant, pour une raison encore mal éclaircie, Khrouchtchev décide finalement de ne pas tenir compte de l’incident.

L’étincelle pourrait aussi s’allumer sur terre, à Guantánamo, la base américaine que les Etats-Unis louent à Cuba depuis le début du XXe siècle et qui, sous George Bush, deviendra tristement célèbre pour sa prison. Ce samedi 27 octobre 1962, non loin de cette enclave séparée du reste de l’île par une gigantesque barrière de cactus, un régiment soviétique a fini d’installer dans la nuit une batterie de quatre-vingts missiles nucléaires de courte portée, surnommés « FKR ». Sa mission : vitrifier Guantánamo dès le début des hostilités. Or, ce « samedi noir », les Américains ignorent tout de ce déploiement autour de la base. Ils ne le découvriront qu’en… 2008, dans le livre de Michael Dobbs (2).

Cette nouvelle erreur majeure de la CIA aurait pu avoir des conséquences terribles. Car le plan d’attaque de l’île concocté par l’état-major américain commence par une semaine de bombardements conventionnels intensifs. Le Pentagone présume que les premières répliques seraient elles aussi conventionnelles. Il n’imagine pas que, selon les ordres de Khrouchtchev, dès les premières frappes de lUS Air Force sur Cuba, des FKR seraient tirés sur Guantánamo, ce qui ne laisserait d’autre choix à Kennedy que d’ouvrir à son tour le feu nucléaire et d’enclencher le cataclysme mondial. Le risque d’un tir soviétique en direction de la base est d’autant plus élevé, ce matin-là, que les missiles, installés en catastrophe par des militaires épuisés, n’ont pas été sécurisés. Leurs têtes nucléaires ne sont encore verrouillées ni par le moindre code, ni par la moindre clé. N’importe quel lieutenant anxieux ou exalté pourrait décider d’ouvrir le feu.

Nouveau miracle ! rien de tout cela ne se produit. Aucune étincelle ne vient enflammer la poudrière nucléaire. Mais qu’en sera-t-il les jours suivants ? Kennedy et Khrouchtchev, qui ont tous les deux combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, le savent d’expérience : dans une situation aussi tendue et aussi complexe, ils ne peuvent tout maîtriser. D’autant que, faute d’un canal de communication direct (le célèbre téléphone rouge entre le Kremlin et la Maison-Blanche ne sera installé qu’en août 1963, à la suite de cet épisode), leurs messages n’arrivent qu’au bout de plusieurs heures. Sans se parler, les deux K parviennent pourtant à la même conclusion : pour éviter d’être précipités contre leur gré dans le stade ultime de l’escalade – la guerre -, ils doivent au plus vite mettre un terme à leur bras de fer. Et pour cela faire des concessions.

Via des intermédiaires, ils s’entendent vite sur un compromis. Le Kremlin retirera ses missiles de Cuba. En échange, la Maison-Blanche s’engage à ne jamais envahir l’île et à désactiver discrètement, dans quelques mois, ses propres missiles en Turquie. Et le dimanche 28 octobre au soir, le monde pousse un immense « ouf » de soulagement. Sans savoir que la veille le monde a frôlé l’apocalypse.

Vincent Jauvert
(1) « The Soviet Cuban Missile Crisis », édité par Svetlana Savranskaya, CWIHP, à paraître.

(2) « One Minute to Midnight »,Michael Dobbs, éditions Knopf

Quand le Che voulait anéantir New York

La scène se déroule au Kremlin, le 30 octobre 1962, deux jours après que Nikita Khrouchtchev a décidé de retirer ses missiles nucléaires de Cuba. Le numéro un soviétique reçoit en tête-à-tête le patron du PC tchécoslovaque, Antonin Novotny. A chaud, il lui explique pourquoi il a cédé.

« Cette fois, nous étions vraiment à deux doigts d’une guerre nucléaire, confie-t-il dans une conversation dont le compte rendu vient d’être publié pour la première fois (*). Nous avons reçu une lettre de Castro dans laquelle il nous disait que les Américains allaient attaquer dans les vingt-quatre heures. Il nous proposait de déclencher une guerre atomique en premier. Nous étions totalement stupéfaits. Clairement, Castro [photo, à gauche] n’avait aucune idée de ce qu’était une guerre thermonucléaire. Après tout, si un tel conflit s’était produit, c’est Cuba qui aurait d’abord disparu de la surface de la Terre. Et puis, il pouvait y avoir une contre-attaque, potentiellement dévastatrice. Après tout, qu’aurions-nous gagné ? Des millions de gens seraient morts, dans notre pays aussi. Est-ce qu’on peut envisager une chose pareille ? Pouvons-nous permettre de mettre en danger le monde socialiste, imposé dans la douleur par la classe ouvrière ? Seule une personne aussi aveuglée par la passion révolutionnaire que Castro peut parler ainsi. »

Après avoir cédé à Kennedy, Khrouchtchev n’a qu’une obsession : éviter que les missiles ne tombent entre les mains des Cubains. « Fidel » demande à conserver, ni vu ni connu, les armes nucléaires que les Américains n’ont pas découvertes. Sur ordre, l’émissaire de Moscou, Anastase Mikoyan (photo, à droite), lui répond que c’est impossible. « Nous avons une loi qui interdit un tel transfert à qui que ce soit », répond-il. C’est un mensonge. Mais le Kremlin n’a pas confiance. Il a raison. Quelques jours plus tôt, Che Guevara (photo, centre) a déclaré en secret à l’ambassadeur de Yougoslavie à La Havane (*) : « Si nous, les Cubains, avions le contrôle de [ces] armes nucléaires, nous les installerions sur chaque centimètre de Cuba et n’hésiterions pas, si nécessaire, à les tirer dans le coeur de l’adversaire : New York. »

(*) Publié dans le dernier numéro du « Cold War International History Project Bulletin », sous la direction de James Hershberg, octobre 2012.

Source : NouvelObs, 27/10/2012

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23 réactions et commentaires

  • Herby // 14.08.2014 à 05h50

    La connerie humaine dans toute sa splendeur !
    Ce que cet article (à sensation) évite bien d’aborder ce sont les causes et les conséquences de cette crise.
    Les causes : les psychopathes de l’ouest face aux psychopathes de l’est ; tous deux prêts à détruire toute la planète juste pour prouver que leur idéologie et leur modèle de société sont les meilleurs. Après tout, il ne sagit que de cela : mes idées sont mieux que les tiennes d’ailleurs j’ai tout un arsenal nucléaire qui le prouve et qui fait que mes idées survivront aux tiennes… Pitoyable.
    Les conséquences : le téléphone rouge… Désormais, les psychopathes peuvent se parler ! Ouf, j’ai failli avoir peur ! Suite à cet épisode, la seule réponse rationnelle aurait été un désarmement complet et définitif de tous les possesseurs d’arsenaux nucléaires. On a bien eu le traité ABM. Désormais on ne pourras plus faire pêter 50 fois la terre mais seulement 10 fois. Trop contraigant, les EU ont abandonné ce traité en 2002. CQFD.
    Malheureusement, 50 ans après cette crise, on en est au même point. L’humanité est toujours obligée de vivre assise sur une bombe qu’elle a elle-même installée et qui risque de pêter à tout moment. Mais c’est pour notre bien-être, pour notre liberté, pour bla-bla-bla…
    Si tous les promoteurs d’armes nucléaires ou non pouvaient se carrer leurs inventions en suppositoires, l’humanité ne s’en porterait pas plus mal, bien au contraire.
    Mais bon, au XXIè siècle, on en est encore à la mienne est plus grosse que la tienne donc j’ai raison…
    Peut-être qu’au final, si l’humanité toute entière finit dans un champignon atomique, c’est qu’elle l’aura bien mérité…

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  • Pastèqye // 14.08.2014 à 06h24

    Olivier, ton travail de démystification est très intéressant, sauf que pour la crise de Cuba, tu oublies juste que les fusées soviétiques installées à Cuba ne sont qu’une réponse à l’installation antérieure de missiles états-uniens en Turquie.
    Au final, les états-uniens ont enlevé leurs missiles en Turquie pour que la crise de Cuba ne se résolve, donc les soviétiques ont gagné ce rapport de force.
    Non?

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  • Patrick Luder // 14.08.2014 à 07h44

    Cette histoire est connue depuis longtemps, c’est du réchauffé.
    Ne laissez jamais d’armes aux mains de guerriers purs,
    un guerrier c’est fait pour faire la guerre, il vit pour se servir d’armes
    Heureusement qu’il y a encore des « humains » dans les armées de par le monde.
    Hommes pacifistes, engagez-vous dans l’armée et gradez …
    … c’est votre meilleure garantie de paix.

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    • Zzef // 14.08.2014 à 08h04

      Oui comme une entreprise du complexe militaro industriel est faite pour gagner de l argent en vendant des armes … donc pour elle de temps en temps faut bien une petite guerre pour relancer le profit. Idem pour les labos …
      Heureusement les deux K, ont connu la guerre et qu’ils connaissaient ses effets. C’est pas la playstation, c’est sur !

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  • Zzef // 14.08.2014 à 07h59

    Même Khrouchtchev est bien plus humaniste que certains aujourd’hui, qui aime faire couler le sang pour le sang, dont certains se dise même philosophe.
    Imaginez a la place de Kennedy et Khrouchtchev si on avait eu G. bush, un Eltsin (bourré), un netanyahu, des fabius,… et un BHL pour l’étincelle.
    On serais condamné, mais tout çà au nom des droit de l’homme !

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    • Wilmotte Karim // 14.08.2014 à 12h21

      Eltsine se serait couché, aucun risque de guerre.

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    • bobi // 14.08.2014 à 18h49

      allo Dimitri? Vous m’entendez Dimitri? Il y a une douzaine de b52 armés de bombes nucléaires qui se dirigent vers vous. On essaye de les arrêter mais c’est un peu compliqué….
      Doc Folamour

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  • matlac // 14.08.2014 à 10h12

    Ce que j’aurais aimé lire comme article c’est : Pourquoi Khrouchtchev a décidé d’installer des missiles à Cuba?
    Cet article aurait eu le mérite d’équilibrer les vérités. Car a la fin de cet article on ne peut s’empêcher de penser que les Russes sont les agresseurs=les méchants et le Américains sont les agressés=les gentils.

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    • matlac // 14.08.2014 à 12h08

      Effectivement, merci je ne l’avais pas encore lu.

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  • C Balogh // 14.08.2014 à 11h27

    Bonjour,
    Peut-être trouverez-vous la répondse dans ce PDF;j’extrait quelques lignes squi soulignent le deux poids deux mesures des usa:
    ». De leur côté, les Américains s’inquiètent de l’expansion communiste et reprochent à Staline de ne pas respecter l’accord de Yalta sur le droit des peuples libérés à disposer d’eux-mêmes. »

    Tiens, les usa conaiissent le concept « des peuples à disposer d’eux-mêmes »!
    Ben, ils ont du zapper, ça les arrange pas pour la Crimée…..

    http://www.cvce.eu/content/publication/2011/11/21/6dfe06ed-4790-48a4-8968-855e90593185/publishable_fr.pdf

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  • Kiwixar // 14.08.2014 à 11h28

    La situation actuelle est bien plus dangereuse qu’en 1962, car :

    – les US sont complètement au bout du rouleau de PQ : économiquement, financièrement, banquairement, socialement (50 millions de zuniens aux food stamps), moralement, au niveau de leur image pitoyable dans le monde
    – la fascisation progressive des US : Patriot Act, surveillance massive, etc.
    – une prise de conscience mondiale sur la FED, cartel privé (exemple « end the FED » en Allemagne)
    – un concurrent qui va bientôt les dépasser économiquement (l’affront mortel) : la Chine
    – la dédollarisation en cours via les Brics
    – une courte fenêtre d’opportunité avant que l’explosion du prix du pétrole rende la guerre lointaine difficile
    – la possibilité désormais pour les US de mener une guerre nucléaire…. préventive
    – le niveau lamentable des dirigeants (« Idiocracy » en action, avec 500 ans d’avance)

    Concernant l’antislavisme abject, il serait temps que les j***nalistes français comprennent qu’il ne suffit pas de retenir sa respiration pendant 15 jours pour être à l’abri des radiations….

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    • Alae // 14.08.2014 à 12h07

      « – la possibilité désormais pour les US de mener une guerre nucléaire…. préventive »

      Une possiblité de guerre nucléaire préventive, ça n’existe pas. Ce n’était possible que quans les USA étaient seuls à posséder l’arme atomique, ce qui n’est plus le cas depuis bien longtemps. D’ailleurs, pour que ce soit bien clair, la Chine a récemment expliqué publiquement comment elle comptait vitrifier les USA si ceux-ci se mettaient des idées bizarres en tête.
      Le tort de Poutine a été de ne pas faire la même chose, et de s’en tenir à un discours de paix et de coopération. Les Chinois, eux, ont bien compris que, face à des psychopathes, la carotte ne marche pas. Il faut sortir la menace du bâton.
      Dans cette histoire, un point positif : les USA ne sont pas seuls. Peut-être que, à force d’entendre parler de « frappe nucléaire préventive », l’UE va comprendre qu’elle a affaire à des dingues et qu’elle se retirera de toute cette histoire. C’est plus que probable. Personne, à part des fous à lier, ne veut de guerre nucléaire, et surtout pas la paisible Europe.

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      • Nelson // 15.08.2014 à 01h11

        Alae,
        Des sources par rapport à « la Chine a récemment expliqué publiquement comment elle comptait vitrifier les USA si ceux-ci se mettaient des idées bizarres en tête. » ? 🙂
        Merci

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    • bobi // 14.08.2014 à 19h02

      Concernant les Russkofs, un art martial intéressant « Systema », On apprend à encaisser les coups en se marrant dans une complète décontraction et une réaction assez proche de l’aïkido.
      Moi, après quelques années de pratique je ferais un peu attention avant de leur taper dessus, Chuck Noris peut aller se rhabiller comme dans la fureur du dragon contre Bruce Lee

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    • Sandrine // 14.08.2014 à 19h38

      Je vous rejoins complètement. Nous ne sommes plus en 1962 ou 1983. A cet époque personne ne pouvait contester le statut de 1er puissance économique des USA. C’était un fait.

      Aujourd’hui ils sont au bord du gouffre et la question est bien de savoir jusqu’où ils sont capables d’aller pour continuer à exister ? Egalement quel sera au final le rôle de l’EU dans tout ça ?

      Quoi qu’on en dise chez nous, on a de la chance d’avoir en face une personne avec du bon sens et qui ne veut pas la guerre. Sinon on serait déjà plus là pour en parler.

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  • Huhu // 14.08.2014 à 11h42

    >matlac

    Pourquoi les russes ont-ils installé des missiles à Cuba? C’est simple: c’était une mesure de represaille pour l’installation de missiles nucléaires en Turquie à la frontière Russe.

    Le pire, c’est que Kennedy n’était sans doute pas au courant de cette installation: d’après Sheldon Stern, dans The Week the World Stood Still: Inside the Secret Cuban Missile Crisis, Kenndy aurait été surpris d’apprendre l’existence de ces armes en Turquie, alors qu’ils avaient fait une grande partie de sa campagne sur le thème du Missile Gap..

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  • perceval78 // 14.08.2014 à 11h53

    La bombe russe vu par les américains en 1959
    =
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5815975k/f124.image
    =
    SUR LE CYNISME DU « BOURRAGE DE CRANE .. destiné à maintenir le
    peuple américain dans le climat de la guerre froide, le même auteur — qui
    n’a, précisons-le tout de suite, aucune sympathie pour l’Union Soviétique et
    qui manifeste beaucoup d’antipathie pour le communisme — l’auteur, donc
    (page 122 de : La guerre ou la paix) conte une anecdote qui lui paraît par-
    faitement significative. La voici :

    « En 1959, l’un des programmes de télévision les plus populaires aux
    Etats-Unis était une émission intitulée Behind Closed Doors (Derrière les
    Portes Fermées), et qui devait révéler au public « les archives et les aventures
    de l’amiral Ellis M. Zacharias, ancien chef-adjoint des services secrets de la
    Marine ». Au début de chaque émission, le speaker expliquait que l’amiral
    (( était mieux informé de certains événements mystérieux à travers le monde
    que la plupart des membres du gouvernement ». Parmi les épisodes présentés
    aux spectateurs, il y avait par exemple celui de l’agent secret soviétique que
    Khrouchtchtev expédia, en 1959, à New York pour se mettre à la disposition
    de la délégation soviétique à l’O.N.U. Le dit agent fit escale à Londres afin
    d’apporter à l’ambassadeur de l’U.R.S.S. certaines instructions confidentielles.
    Ce fut dans la capitale anglaise qu’une fuite providentielle permit à l’amiral
    Zacharias de lever une fois de plus un coin du voile, en l’occurence, de décou-
    vrir les raisons profondes de l’attitude soviétique.

    Moscou, en effet, venait de mettre fin aux expériences nucléaires, suggé-
    rant aux autres puissances d’en faire autant et proposant la réunion d’une
    conférence à Genève.

    Et voici pourquoi : il y avait eu, en Russie, une effroyable catastrophe,
    une déflagration atomique qui avait détruit le principal centre de recherches
    et tué la fine fleur de la science soviétique, perte que l’U.R.S.S. ne pourrait
    compenser qu’au bout de plusieurs années. Le Kremlin devait donc gagner
    du temps, à tout prix ; d’où ses efforts pour empêcher les autres puissances
    de poursuivre leurs travaux… »

    L’AMIRAL ZACHARIAS, poursuit l’auteur, « avait certainement le sens de
    l’actualité : comme par hasard, son émission coïncidait avec l’ouverture, à
    Genève, de la conférence des experts qui devaient mettre un frein au déliré
    nucléaire.

    Mais en plus, l’amiral connaissait cette règle des propagandistes, pamphlé-
    taires et autres camelots de la politique : la date d’une citation ? Son auteur ?
    On s’en moque. Car le titre : Behind Closed Doors ne fut pas inventé pour
    l’émission télévisée de 1959. Il avait déjà servi en 1950 pour un ouvrage dû
    à la plume du même amiral Zacharias, chez l’éditeur new-yorkais Putnam. On
    y trouve, au chapitre XIX, les confidences d’un très haut fonctionnaire Scan-
    dinave : une bombe atomique russe, en explosant prématurément, aurait tué
    non seulement des centaines de spectateurs, parmi lesquels plusieurs d’entré
    les principaux savants soviétiques, mais également des milliers de personnes
    dans des régions très éloignées du lieu de la catastrophe.

    Cet effroyable désastre, écrivit l’amiral Zacharias, prouve à quel point
    l’U.R.S.S. est encore loin de pouvoir fabriquer des armes nucléaires utilisables.

    Constatation rassurante ? Comme par hasard, l’ouvrage avait paru quelques
    mois après l’explosion de la première bombe A soviétique qui avait tellement
    affolé l’Amérique. »

    Commentant cette propagande américaine contre la paix, le narrateur
    ajoute :

    (( Manoeuvre grossière, penserait-on, cousue de fil blanc, et qui ne saurait
    tromper personne ? Rien n’est moins certain. De toute manière, l’homme assez
    lucide pour la percer à jour devrait encore, afin d’agir efficacement, avoir
    la possibilité de s’adresser au public. C’est-à-dire disposer de moyens techniques
    et financiers pour le moins égaux à ceux de la National Broadcasting Coroo-
    ration qui avait placé l’émission de l’amiral Zacharias dans son programme.
    Et comme cette compagnie est l’une des plus puissantes, aux Etats-Unis… »

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    • jp // 16.08.2014 à 05h44

      Les US savaient-ils en 1959 ce qui s’était passé à Mayak en 1957 ? La catastrophe nucléaire de Kychtym a bien eu lieu.

        +0

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  • Thomas // 14.08.2014 à 17h55

    Pour illustrer le rapport de forces entre les deux superpuissances :

    http://www.dailymotion.com/video/xntisc_1954-61-les-bombes-h-de-la-guerre-froide_tech

    Version courte, Tsar Bomba :

    https://www.youtube.com/watch?v=sQ8qWpWK0Lk

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  • Nanker // 14.08.2014 à 19h25

    « Le tort de Poutine a été de ne pas faire la même chose, et de s’en tenir à un discours de paix et de coopération »

    Ca c’était avant… Vlad a rencontré Raul Castro cet été et ils n’ont pas parlé que de rhum et de cigares. On a aussi parlé de location de baies cubaines pour (un jour?) installer des bases navales russes.
    La Russie en a bien une en Syrie à Tartous.

    Sinon pour 1962 l’installation de missiles était l’occasion pour ce vieux matou roué de Khrouchtchev de tester le jeune blanc-bec Kennedy. Une manière d’apprendre à se connaître…

    Je crains que si Washington et Moscou nous font un remake de cette crise en 2016/17 ce ne soit autrement plus dangereux…
    Mais Hollande et Fabius se proposeront comme juges de paix et tout rentrera dans le calme!

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