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15.février.201515.2.2015 // Les Crises

[Reprise] De Gaulle vu par l’Egypte nassérienne

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Au-delà du jeu de miroirs entre la France de De Gaulle et l’Egypte de Nasser, l’étude de Hoda Abdel-Nasser, dont nous publions un extrait, met l’accent sur l’évolution de la position impartiale française vis-à-vis d’Israël après l’agression de 1967.

« J’ai commencé à admirer De Gaulle durant la seconde guerre mondiale. Je me souviens de lui défilant sur les Champs-Elysées à la libération de Paris. Durant la guerre, j’ai admiré l’officier déterminé à poursuivre la lutte en dépit de toutes les difficultés. De même, De Gaulle a été courageux en ce qui concerne l’Algérie où il affronta la situation sans louvoyer. Il s’agit d’une question de dignité. Je pense que c’est un homme de principes ; je pense qu’en dépit des difficultés, les relations avec lui diffèrent des relations habituelles avec les politiques. C’est un grand privilège pour un homme que d’être en relation avec un homme de principes ».

Telles sont les paroles prononcées par Nasser au sujet de l’impression que lui fit De Gaulle à travers son histoire personnelle, ses prises de position nationalistes, ses initiatives et ses actions politiques.

« Par son intelligence, sa volonté et son courage, exceptionnels, le président Gamal Abdel-Nasser a rendu à son pays et au monde arabe tout entier des services incomparables. Dans une période de l’Histoire plus dure et dramatique que tout autre, il n’a pas cessé de lutter pour leur indépendance, leur honneur et leur grandeur. Aussi nous étions-nous tous deux bien compris et profondément estimés. Ainsi avions-nous pu rétablir entre la République arabe unie et la France les très bonnes relations que leur commandent leur grande amitié séculaire et leur volonté commune de justice, de dignité et de paix ».

Ici, c’est le général qui exprime son estime à Nasser. Les deux dirigeants ne se sont jamais rencontrés, mais durant leur mandat, les relations franco-égyptiennes d’une part et les relations franco-arabes de l’autre ont connu une évolution déterminante sur une période de temps n’excédant pas dix années ; au regard de l’histoire des relations entre les peuples, une telle période semble courte.

De Gaulle est revenu au pouvoir en 1958 à une époque où la France, à l’intérieur, était déchirée et manquait de stabilité, où son image dans le monde était ébranlée, à une époque aussi où les relations franco-arabes étaient au plus bas après la crise de Suez et du fait de la situation de l’Algérie.

Le rôle que la IVe République joua dans l’agression de 1956, son alliance avec la Grande-Bretagne et Israël du fait que l’Egypte se trouvait du côté de la révolution algérienne contre le colonialisme français, pesa lourdement sur la vision que l’Egypte nassérienne avait de la France et ce, pendant plusieurs années. Cette vision ne changea pas simplement du fait de l’arrivée de De Gaulle au pouvoir, les doutes subsistèrent à l’égard des intentions du nouveau gouvernement français conduit par De Gaulle ; ils ne furent levés qu’avec l’acceptation des revendications des Algériens et la reconnaissance par la France de l’indépendance de l’Algérie.

Deux facteurs décisifs

Dans la réalité des faits, il est possible de dire que deux aspects essentiels de l’évolution de la France contribuèrent à changer directement la vision que l’Egypte nassérienne avait de la France de De Gaulle et des relations bilatérales. Ces deux points furent les suivants :

— La reconnaissance par la France de l’indépendance de l’Algérie en juillet 1962.

— La condamnation par la France de l’agression israélienne contre l’Egypte et les Etats arabes en juin 1967, et la mise en œuvre effective de mesures concrètes de coercition à l’égard de l’agresseur pour qu’il évacue les territoires arabes occupés.

Pour l’Egyptien politiquement averti, il apparut que la position de la France, dans ces deux situations historiques, était inspirée par le général De Gaulle en personne, que celui-ci avait radicalement réorienté le cours de la politique française, et que les orientations tant extérieures qu’intérieures de cette nouvelle politique reposaient avant tout sur ses épaules.

Mais, en même temps, et en marge des deux points précédemment évoqués, il existait de nombreux points « attractifs » dans la politique et la personnalité de De Gaulle de nature à favoriser le rapprochement des deux pays et à contribuer à modifier l’image que l’Egypte nassérienne avait de la France. Il en résulta que la France allait occuper une position différente de celle des autres Etats occidentaux qui nourrissaient de l’hostilité à l’égard de l’Egypte ; sous le leadership de De Gaulle, l’image de la France, entre 1962 et 1969, prit corps en tant qu’Etat soutenant les principes de liberté, de justice et de dignité.

La France de De Gaulle appuie le droit et la justice

La position de la France à l’égard de l’agression israélienne contre les territoires arabes en juin 1967 constitue le second point d’évolution dans les relations franco-égyptiennes ; cette position a contribué de façon substantielle à mettre en évidence le rôle de la France sous la direction de De Gaulle ; elle lui a donné une nouvelle image auprès des Arabes : l’image d’un Etat qui, après s’être départi de son alliance traditionnelle et de sa partialité à l’égard d’Israël, soutenait le droit et la justice.

Après avoir été convaincu que la partie qui avait tiré profit de l’alliance entre la France de la IVe République et l’Etat hébreu était bien Israël et que la France avait perdu son crédit dans le monde arabe, De Gaulle comprit qu’à long terme, l’intérêt de la France passait par un rapprochement avec le monde arabe.

Condamnation de l’agresseur

Dès le début, et avant même que ne se produisent les accrochages militaires, De Gaulle annonça que la France ne soutiendrait aucune des deux parties dans le conflit israélo-arabe et qu’elle condamnerait l’agresseur. En dépit des pressions exercées par Israël et par les organisations juives en France pour que le gouvernement français fournisse du matériel militaire à Israël, en dépit du soutien dont Israël bénéficiait auprès de la majorité militaire à Israël, en dépit du soutien dont Israël bénéficiait auprès de la majorité des organes de presse français et malgré les critiques dont sa personne faisait l’objet, jamais le président français ne revint sur sa position. Une fois les opérations militaires terminées, il annonça que la France refusait le fait accompli résultant des opérations militaires sur le terrain.

Lettre à Nasser

Au lendemain de la défaite de l’Egypte face à Israël, De Gaulle s’engagea personnellement ; il envoya à Abdel-Nasser une lettre dont voici le texte :

« La victoire et la défaite dans les batailles militaires sont des péripéties passagères dans l’histoire des nations ; ce qui importe, c’est la volonté. Comme vous en avez le souvenir, la France a été un temps pour moitié sous l’occupation directe des nazis, pour une autre moitié sous la coupe d’un gouvernement collaborateur. Mais la France n’a jamais perdu sa volonté et elle est demeurée tout ce temps confiante derrière son chef qui était l’expression de sa volonté. Le vrai courage est d’affronter les malheurs ; quand les temps sont heureux, un tel courage n’est pas nécessaire. La paix du monde arabe requiert de vous des efforts et je suis le premier à être d’accord avec vous pour dire que le fait accompli, tel qu’il se présente chez vous maintenant, ne peut fournir de base véritable à une telle paix ».

De Gaulle fut également le premier chef d’Etat occidental à condamner l’agression israélienne contre les Arabes et l’occupation des territoires arabes. Mieux même, il assortit cette condamnation d’un embargo sur la livraison de Mirage et de pièces de rechange pour lesquels des contrats avaient été signés avant l’agression, ce qui conforta le sérieux et la détermination de sa position.

Le retrait comme base du compromis

De Gaulle soutint la position de l’Egypte et la détermination de ce pays à considérer que la solution à la crise du Proche-Orient ne pouvait être trouvée que sur la base d’un retrait complet d’Israël. Il condamna la politique expansionniste d’Israël, exprimant de la sorte la vue pénétrante qu’il avait de l’histoire du conflit israélo-arabe au Proche-Orient depuis la création en Palestine d’une partie pour les juifs au lendemain de la seconde guerre mondiale au milieu de peuples arabes foncièrement hostiles. Bien que la France ait approuvé la création d’un Etat destiné aux juifs, sur une terre qui leur était reconnue par les grandes puissances avec l’espoir qu’ils y vivent en paix avec leurs voisins arabes, De Gaulle déclara qu’après l’expédition de Suez en 1956, Israël était apparu comme un Etat belliqueux et bien décidé à s’agrandir, qui avait œuvré à doubler sa population grâce à l’immigration et laissé accréditer l’idée que la terre qu’il avait obtenue ne suffirait pas dans le long terme qu’en conséquence il procéderait à un agrandissement et profiterait de toutes les occasions qui lui seraient données pour réaliser cet objectif.

De Gaulle présenta la politique de la France pour un règlement du conflit israélo-arabe, règlement fondé sur :

« … L’évacuation des territoires qui ont été pris par la force, la fin de toute belligérance et la reconnaissance réciproque de chacun des Etats en cause par tous les autres. Après quoi, par des décisions des Nations-Unies, en présence et sous la garantie de leurs forces, il serait probablement possible d’arrêter le tracé précis des frontières, les conditions de la vie et de la sécurité des deux côtés, le sort des réfugiés et des minorités et les modalités de la libre navigation pour tous, notamment dans le golfe de Aqaba et dans le Canal de Suez. Suivant la France, dans cette hypothèse, Jérusalem devrait recevoir un statut international ».

La décision de De Gaulle de mettre l’embargo sur l’ensemble des armes et pièces de rechange à destination d’Israël en janvier 1969, à la suite de l’agression menée par Israël contre l’aéroport de Beyrouth avec des avions français et après la destruction d’installations civiles, opération qui indiquait une intention délibérée de suivre une voie belliqueuse que la France ne pouvait continuer à cautionner par des livraisons d’armes, fut une nouvelle étape dans l’affirmation de la nécessité du retrait des territoires arabes occupés.

« La position de la France, conduite par le grand patriote Charles de Gaulle, qui est une des figures marquantes de notre époque, a connu une évolution significative en faveur de la justice et de la paix qui s’est traduite concrètement par l’embargo total sur les exportations d’armes vers Israël ».

Nul n’ignore non plus la campagne qu’Israël et les organisations sionistes lancèrent contre De Gaulle, cette campagne alla jusqu’à demander un boycott juif mondial contre la France, ce qui accrut la sympathie de l’Egypte nassérienne pour la France à surmonter la crise qui touchait alors le franc français.

Le général De Gaulle fut l’inspirateur du changement qui advint dans la politique française vis-à-vis de l’Egypte et plus généralement des Arabes. Il fut le facteur décisif dans la modification de l’image de la France dans l’Egypte nassérienne. C’est au crédit de De Gaulle qu’il faut porter cette évolution radicale, et les paroles prononcées par Nasser après la démission de De Gaulle en 1969 constituent sans doute la meilleure preuve de cette évolution :

« Le général De Gaulle comprend notre cause et il est déterminé à s’opposer à l’agression, il est déterminé à se tenir du côté des principes ; déterminé à obliger l’agresseur à se retirer de tous les territoires occupés. Ceci présente pour nous un acquis ; nous sommes confiants quant à la poursuite de la politique de la France vis-à-vis des Arabes. Autrefois, le peuple français a levé ses nobles principes et quand, dans les faits, le général De Gaulle a adopté cette position, nous avons bien reçu qu’il mettait en œuvre, pratiquement, les objectifs auxquels aspirait la Révolution française… ».

Source : Hoda Abdel-Nasser, pour Counter Psy Ops, repris depuis Al-Ahram

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Globule rouge // 15.02.2015 à 04h02

Donc aujourd’hui les positions de de gaulle sont anti-semite…..

Je suis pas un fan de de gaulle, mais l’evolution des mentalités du courant dit « mainstream » fait peine a voir.

36 réactions et commentaires

  • Globule rouge // 15.02.2015 à 04h02

    Donc aujourd’hui les positions de de gaulle sont anti-semite…..

    Je suis pas un fan de de gaulle, mais l’evolution des mentalités du courant dit « mainstream » fait peine a voir.

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    • Kellhus // 15.02.2015 à 10h23

      « un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur »

      Aujourd’hui ça lui vaudrait de la prison pour « incitation à la haine » voire « apologie du terrorisme »…

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    • boduos // 15.02.2015 à 16h06

      en fin de compte,l’ombre portée du Général,la considération passée et l’empreinte laissée par la France ferait que nos partenaires étrangers projettent un dialogue avec la France induit par cette mémoire .
      Justement, la demande de rafales émanerait de Sissi.

      si François pouvait enfiler le costard de « Charles  » et non pas de Charlie!

      « l’homme de caractère… loin de se réfugier derrière les textes et les règlements …..se lève ,fait face et dit non ! » (Ch. de Gaulle « Au fil de l’épée .1933)

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    • Carabistouille // 16.02.2015 à 20h21

      Non, c’est vous qui devriez en apprendre la signification.

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  • Serge // 15.02.2015 à 04h16

    Qui n’a jamais écouté sa fameuse conférence de presse de 1967 ?
    Allez ,on ne sait jamais ,pour les plus jeunes …

    https://www.youtube.com/watch?v=toKG_MFh7IU

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    • RichardB // 15.02.2015 à 10h12

      AUCUN homme politique actuel n’est capable de proposer un tel discours, dans la forme comme dans l’analyse politique et historique, et ce sur n’importe quel sujet.
      A faire écouter à tous les addicts des journaux télévisés en boucle et leurs infos traitées de manière minimaliste et superficielle.

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    • Homère d’Allore // 15.02.2015 à 15h31

      Merci, Serge !

      Je n’avais pas écouté auparavant cette conférence de presse. Quel contraste (sur le fond et la forme, quel emploi de la concordance des temps !) avec les nains actuels.

      Tout était dit.

      Comme l’écrivait Debray, à demain, de Gaulle…

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    • boduos // 15.02.2015 à 16h09

      merci Serge

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    • Papagateau // 15.02.2015 à 19h02

      Je n’avais jamais écouté la version longue (15minutes), un modèle de clairvoyance, de prudence et de modération.
      Comme quoi, en extrayant 3 mots hors contextes, on peut faire dire ce qu’on veut, à qui on veut.

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  • FifiBrind_acier // 15.02.2015 à 07h06

    Je crois que c’est un peu plus compliqué que ne le dit l’article. De Gaulle a soutenu la création d’ Israël, son armement et même son nucléaire. Mais pas son expansionnisme compulsif.

    De Gaulle n’a pas choisi le monde arabe contre Israël.
    Il a choisi une politique équilibrée entre le monde arabe et l’obligation du Droit International pour Israël. Ce qui va sans dire,va encore mieux en le disant….

    De Gaulle, ce n’est pas le PS qui renvoie dos à dos Israël et les Palestiniens.
    C’est bien cette politique équilibrée qui a progressivement disparu de la diplomatie française, qui n’a pas moufté lors des massacres de Gaza, et qui oublie régulièrement de rappeler à Israël qu’il n’a appliqué aucune des résolutions de l’ ONU.

    http://www.monde-diplomatique.fr/2009/02/A/16775

    Deux poids, deux mesures, comme d’habitude. Alors que des sanctions pleuvent sur des petits pays, sur l’ Iran ou la Russie, jamais de sanctions contre Israël, quoi qu’il fasse. Il aurait tort de se gêner.

    Il faut dire que le PS a beaucoup de mal avec Israël, Pascal Boniface en sait quelque chose.
    http://www.bladi.net/forum/threads/pascal-boniface-israel.8129/

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    • Feuille de Mars // 15.02.2015 à 15h14

      Le sieur Boniface a surtout porté plainte contre Frederic Haziza qui n’en manquait pas une pour amalgamer Boniface aux terroristes qui ont commis des actes répréhensibles en Janvier. Et, en soit, quelqu’un qui se met à dos le journaliste de LCP qui se permet de traîner dans la boue les candidats qui ne lui plaisent pas (Jacques Cheminade), ne peut pas être complètement mauvais.

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    • Chris // 15.02.2015 à 15h19

      Votre commentaire rejoint la vision gaulliste d’une Europe des nations et non pas l’Europe supranationale dans laquelle nous sommes embourbés maintenant et qu’a dénoncé Philippe Seguin en 1992, lors des débats sur le Traité de Maastricht.
      A l’instar d’un Poutine, De Gaulle misait à fond sur le droit international, le droit des peuples à choisir leur destin.

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    • Chris // 15.02.2015 à 15h30

      Critiquer Israël est devenu de facto un délit d’opinion. Et les despotes de la bien-pensance veulent faire passer ce désaccord pour anti-sémitisme.
      Perso, je n’en peux plus de la repentance de la Shoah, dans la mesure où les descendants des victimes sont devenue les bourreaux.

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  • esope // 15.02.2015 à 09h11

    Comme de Gaulle, l’équité objective a disparu depuis longtemps de la sphère politique.

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  • Michel LONCIN // 15.02.2015 à 12h05

    La France ne se remet pas de la disparition du général de Gaulle … Depuis 1969, chacune des successions s’est caractérisée par un palier supplémentaire franchi dans la MEDIOCRITE … Aujourd’hui, après les années calamiteuses de Chirac et Sarkozy, le stade « médiocrité » s’est mué en NULLITE !!!

    Des « De Gaulle », il n’en vient qu’un tous les deux ou trois siècles … Le précédent GRAND Homme français fut Bonaparte (sa défaite finale, due bien moins à lui qu’à l’Angleterre, banque et âme des ENNEMIS de la France, ne retirera JAMAIS les deux ou trois années de Paix au cours desquelles il a pu donner la mesure de son GENIE politique et administratif) car je n’estime pas que Clemenceau soit d’une dimension comparable (sa TERRIBLE ERREUR de ne pas avoir compris qu’à Versailles, il convenait de ne SURTOUT PAS « ECRASER » l’ENNEMI allemand pèsera toujours sur sa mémoire) !!!

    Il existe actuellement un « de Gaulle » vivant … Malheureusement pour la France, il n’est pas français mais russe : Vladimir Poutine, qui entend rendre à la Russie la grandeur qui fut la sienne … Pour ce faire, il a besoin d’années de Paix … C’est bien pour cela que l’ENNEMI MORTEL de la Russie, les Etats-Unis, entend bien EMPÊCHER cette Paix !!! Et depuis des années, il s’y emploie en la vassalisation (pour ne pas dire plus) de l’Europe, l’annexion, par l’OTAN, des anciens satellites en lesquels la Russie compte autant d’ennemis) et ces « révolutions colorées » enserrant la Russie d’un « Monde d’ennemi » … dont le plus ARDENT est l’Ukraine NEO NAZIE !!!

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    • Carabistouille // 15.02.2015 à 12h22

      Oui de Gaulle. Et re-oui Clemenceau qui a fait partie des hommes qui ont installés définitivement la république même si on peut ne pas aimer beaucoup des aspects peu reluisants du personnage.
      Mais Bonaparte comme un grand hommes, permettez moi de n’être pas d’accord du tout. Voyez dans l’état où il a pris la France et celui dans lequel il l’a rendu. Ce type qui s’est fait connaitre par une opération de police sanglante, qui a instrumentalisé une propagande hallucinante et fallacieuse à sa gloire, qui a pris le népotisme comme méthode de gouvernement, qui n’a pas su faire la paix avec l’Angleterre en refusant de restituer l’indépendance à ce qui est aujourd’hui le Benelux, a préféré flatter la gloriole bourgeoise de conquête avec le sang du petit peuple et au prix de la détestation unanime de la France, qui a remis les esclaves dans les chaines et qui a laissé notre pays exsangue sous la botte étrangère a été un très mauvais génie de notre pays.

      Un grand homme d’état se voit à une manière simple: dans quel état il a pris le pays et dans quel état il l’a laissé.
      de Gaulle a pris un pays empêtré dans la guerre coloniale, au bord de la guerre civile, marginalisé mondialement et sans grands projets. Il l’a rendu incontournable, l’a pacifié, l’a débarrassé de sa pourriture coloniale, lui a donné l’arme atomique, lui a donné une crédibilité internationale pour les 50 ans qui ont suivi et a mis en route des projets industriels qui fondent aujourd’hui la puissance économique française.
      Rien de tel avec Napoléon. Son seul héritage: le code civil, en sachant que tous les autres pays du monde en ont un sans avoir eu Napoléon.

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      • Feuille de Mars // 15.02.2015 à 15h32

        D’accord sur Napoléon (j’ai plus de sympathie pour Napoléon III qui, en dehors de sa politique coloniale a quand-même essayé de pacifier la question sociale en France et de rétablir un équilibre entre les intérêts de la bourgeoisie et ceux de la classe ouvrière), mais en revanche, Clémenceau, lui, était un agent pro-anglais, il a refusé que la France fasse main-basse sur la Rhénanie comme les allemands avaient pu le faire à l’Alsace-Lorraine à l’issue de la guerre de 1870. Cela aurait permis à notre pays de devenir la première puissance en Europe et aurait interdit définitivement à l’Allemagne de refaire une guerre, Hitler aurait été impuissant et aurait eu un pouvoir de nuisance limité. Mais, il ne fallait surtout pas contrarier l’empire britannique qui ne voulait pas voir une France trop puissante. »Heureusement » donc que Clémenceau était là pour faire en sorte que la situation en 1918 reste un status quo. Tous les poilus mort en 14 sont donc morts pour rien (pareil pour les Mickael allemands et même pour les tommies anglais qui ont été sacrifié pour rien, puisque la guerre reprendra en 1940…ce n’était pas la der-des-der).

        La France est sortie exténuée de ce bain de sang, une génération entière avait été sacrifiée, mutilée ou traumatisée, et quelle a été sa récompense ? On s’est juste contenté d’humilier les allemands et de les cribler de dettes (tiens !)…tout en leur laissant leur machine industrielle qui ne demandait qu’à produire à nouveau armes et munitions. Et c’est ainsi qu’en 1940, la France fut vaincue.

        Non, Clémenceau a été finalement (après coup) une calamité pour la France des années 1910 au moins aussi grande que ne le fut l’armée allemande à nos portes ou la grippe espagnole.

        Tout comme Voltaire le philosophe-esclavagiste et Jules Ferry le colonialiste-raciste, j’espère sincèrement qu’un jour on fera descendre de son piédestal ce « tigre » qui ne mérite absolument pas d’y demeurer.

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        • Carabistouille // 15.02.2015 à 17h30

          C’est pas faux

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        • Krystyna Hawrot // 16.02.2015 à 13h17

          Je suis d’accord, je suis plus dubitative sur Clémenceau que sur Napoleon III – même concernant la politique coloniale ce n’est pas Napoleon III qui a conquis l’Algérie, c’était déjà fait! Au contraire, il a voulu mettre en place un « Royaume arabe » en Algérie ce qui aurait redonné une dignité et un certain pouvoir politique aux Algériens, mais ce projet a été torpillé par le racisme et l’avidité des colons européens.

          Par contre je voudrais juste signaler que des hommes comme de Gaulle ne sorte pas de nulle part: ils sont portés au pouvoir, soutenus par le peuple – même dans les moments les plus incroyables de Gaulle s’est appuyé sur le peuple, le peuple organisé en réseau de résistance, ou en 1958 sur le peuple (avec toutes ces contradictions) directement.
          De Gaulle n’est pas le produit d’une sélection négative dans un parti mais d’un peuple en mouvement!
          Ce que je veux dire que c’est au peuple de bouger – de se prendre en main, de protester, de s’organiser, (la forme d’organisation peut etre autre chose qu’un parti!) et alors les leader de cette trempe émergeront quels que soient leur origine sociale.

          Je connais de très nombreux militants très brillants qui ont abandonné les partis après y avoir été bridés, humiliés et rabaissés par des aparatchiks de partis. C’est aussi l »expérience que j’ai faite moi même des partis: sélection négative des responsables, médiocrité intellectuelle, carriérisme…;j’ai laissé tomber, j’ai vu que je ne pouvais rien faire à l’intérieur d »‘un parti.

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          • Feuille de Mars // 16.02.2015 à 13h46

            Tout à fait d’accord, mais il faut voir ce que l’on appelle le peuple : les réseaux de résistance qui permettront à De Gaulle d’accéder au pouvoir, et d’empêcher la France de passer de l’occupation allemande à l’occupation alliée, étaient une minorité en France : la grande majorité de la population française se revendiquait comme « neutre », ni collabo, ni résistant et préférait se concentrer sur les problèmes du quotidien (les tickets de rationnement, le couvre-feu, etc.
            Et ces résistants étaient très souvent des « extrémistes », c’est ce que rapporte l’historien franco-isréalien Simon Epstein : beaucoup de collaborateurs venaient de la gauche (Marcel Déat, Doriot, Pétain (un des rares grands officiers républicain)…) et de nombreux résistants venaient soit de l’extrême gauche (communistes, anti-francistes) soit de l’extrême-droite (les anciens des croix de feu, le réseau Clan, Laroque…n’oublions pas que De Gaulle était proche des milieux catholico-monarchistes et serait de ce fait classé aujourd’hui à la droite de l’extrême-droite)…ce n’est pas moi qui le dit, c’est Simon Epstein.

            Donc, si les gens providentiels comme « De Gaulle » sont produits par une minorité combattive (n’oublions pas quel nom les nazis donnaient aux résistants : das terroristen) habituellement catégorisés à un bord de l’échiquier classé comme extrémiste…alors doit-on vraiment parler de gens « issus du peuple » ?

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      • Chris // 15.02.2015 à 15h35

        Buonaparte s’est laissé emporter par son sang corse. LOL

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        • Carabistouille // 15.02.2015 à 17h29

          ??????

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    • ploi // 15.02.2015 à 15h34

      « je n’estime pas que Clemenceau soit d’une dimension comparable (sa TERRIBLE ERREUR de ne pas avoir compris qu’à Versailles, il convenait de ne SURTOUT PAS “ECRASER” l’ENNEMI allemand »

      En quoi l’Allemagne de 1918 fût plus « écrasée » que la France de 1870?

      En quoi l’Allemagne de 1945 fût moins « écrasée » que l’Allemagne de 1918?

      Un pays vainqueur de la guerre dont le territoire fût en grande partie détruit aurait dû laisser le perdant en meilleure position que lui au sortir de la guerre? Vous croyez que la population de ce pays, après ses immenses sacrifices, aurait vécu ça comment?

      Vous pensez pas qu’un des problèmes a été la non application du traité de Versailles, notamment sur la restriction des forces militaires allemandes ou la démilitarisation de la Rhénanie?

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      • Chris // 15.02.2015 à 15h39

        « En quoi l’Allemagne de 1945 fût moins “écrasée” que l’Allemagne de 1918 ? »
        Ce ne fut pas la « punition » de la France, mais celle des USA, UK et Russie !

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  • Alae // 15.02.2015 à 12h51

    Au delà des histoires d’Israël, il était normal de que deux étatistes souverainistes anti-impérialistes s’estiment mutuellement, chacun se voyant reflété dans l’autre.
    Les hommes de cette trempe ne peuvent que s’entendre.

    @Carabistouille
    Totalement d’accord avec votre analyse de Bonaparte.

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  • souria // 15.02.2015 à 15h02

    Info sur « Le contrat Rafale égyptien, son succès, ses zones d’ombre » : http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/le-contrat-rafale-egyptien-son-succes-ses-zones-d-ombre-15-02-2015-1905178_53.php

    « la moitié du montant du contrat serait prêté à l’Égypte par un consortium des plus grandes banques françaises. Celles-ci souscriront une assurance-export auprès de la COFACE (la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur, spécialisée dans l’assurance-crédit à l’exportation, NDLR) que l’État français aurait accepté de garantir. Seul François Hollande pouvait prendre cette décision, véritable clé pour le déblocage de cette vente. »

    Autrement dit, si les égyptiens ne payent pas, ce seront les Français qui payeront les avions aux égyptiens ! »

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    • Carabistouille // 15.02.2015 à 15h27

      Ben quoi, 95% des gros contrats export se font ainsi. Atterrissez

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  • Maud // 15.02.2015 à 15h27

    Dans un autre registre, avec de Gaulle, l’Europe n’aurait pas eu en son sein des paradis fiscaux. Souvenons-nous de ce qui arriva à Monaco. Les partis ne sont plus une référence, seule la personnalité des hommes et leur volonté compte. Il n’y a pas besoin d’avoir été gaulliste pour comprendre combien la détermination compte.

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    • Chris // 15.02.2015 à 15h37

      La détermination, le soutien du peuple… et d’efficaces gardes-du corps !

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    • Boutros Al Ouardi // 15.02.2015 à 23h17

      L’existence des paradis fiscaux est une chose. Qu’ils nous polluent autant la vie est le fait de la dérégulation inscrite dans les traités européens.
      Avec de Gaulle, l’Union européenne aurait cessé d’exister depuis longtemps.

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  • Carabistouille // 15.02.2015 à 16h03

    Ha tiens, embargo sur les armes et livraisons de Mirage.
    Donc Pépère a bien un illustre prédécesseur en l’affaire des Mistral.

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    • Arc Angelsk // 15.02.2015 à 18h49

      Aucun lien, ni mesme corrélation possible entre les deux cas… Israël a utilisé de manière offensive l’armement que la france lui a vendue dans un cadre défensif, en cas d’agression de pays arabes contre lui. Sans dire qu’Israël a violé les traités de l’ONU qui ont permis sa création. Quel tort la russie a t’elle fait avec de l’armement fourni par la france pour justifier une telle répétition ?

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    • Arc Angelsk // 15.02.2015 à 18h52

      A moins que ce que vous dites ne soit de l’humour par l’absurde 😉

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  • Wilmotte Karim // 15.02.2015 à 16h22

    http://rutube.ru/video/19764ea2fb7fed85c8a435c9ffbeee6b/

    Oliver Stone, Une autre histoire de l’Amérique.
    (français au dessus de l’anglais)

    Épisode 1 (les autres sont apparemment aussi disponible)

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  • MarieAnne // 15.02.2015 à 23h31

    Oups…. !!! Selon un enregistrement clandestin dans son bureau et diffusé par une chaîne de télé Sissi reconnaît avoir encaissé 30 milliards de plus que les sommes officiellement rentrées dans les caisses :

    « Égypte : comment la dictature a raflé 30 milliards de dollars à l’Arabie saoudite »

    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15214

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