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4.janvier.20164.1.2016 // Les Crises

De « l’esprit du 11 janvier » à la « déchéance de la nationalité » : chronique d’une année de régression culturaliste

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Source : SB, 01-01-2016

Trois séries de faits ont marqué l’année 2015. La première borne l’année par les attentats ignobles de janvier et de novembre. La seconde est constituée des instrumentalisations de l’émotion publique, qu’ils ont suscités dans une logique froide de réal-politique gouvernementale : elle va de « l’esprit du 11 janvier » à la déchéance de la nationalité en passant par le double consensus pour la poursuite de la guerre et pour l’Etat d’urgence renouvelable. La troisième est une conséquence logique de la précédente et se traduit par la banalisation des « abus » de l’Etat d’urgence, par la montée des actes islamophobes, par les résultats électoraux du Front National et par la manifestation raciste et islamophobe d’Ajaccio. Le discours médiatique et politique dominant, en présentant les deux premières séries de faits comme reliées par un ordre de causalité, légitime l’Etat d’urgence et la guerre comme nécessités de la sécurité publique. Par le procédé exactement inverse c’est-à-dire en refusant d’interroger les interactions entre les deux dernières séries de faits, les mêmes discours masquent les responsabilités gouvernementales dans le développement rapide de rapports sociaux racistes dans notre société.

Une question de méthode

Comprendre une dynamique sociale et politique suppose la recherche des liens de causalités entre des faits sociaux et politiques. Séparer ce qui est relié, nier les relations de causalités entre les faits, est une première erreur méthodologique diffusée lorsqu’un dominant, individu ou groupe social, a intérêt à masquer les causes réelles de ses décisions et de ses pratiques.

Des causes générales et abstraites sont alors mises en avant pour masquer les causes matérielles réelles. Des mots lourds envahissent alors le champ lexical. C’est ainsi que nous serions en guerre pour lutter contre la « barbarie » en Syrie aujourd’hui ou pour défendre le « droit des femmes » en Afghanistan hier et non pour des raisons de contrôle des sources pétro-gazières de la région.

C’est de même pour défendre la « laïcité » que la loi interdisant le port du foulard à l’école a été votées en 2004 et non pour détourner l’attention des effets d’un libéralisme économique destructeur. La montée de l’islamophobie, les résultats électoraux du Front National et la manifestation islamophobe d’Ajaccio sont incompréhensibles en partant de causalités générales et abstraites.

Ces faits sont le résultat de causalités matérielles précises : les décisions économiques, militaires et policières internationales et nationales de l’Etat français. La politique de guerre là-bas, de dérégulation économique et de détournement des colères sociales ici, sont, selon nous, les causalités matérielles que masquent les causalités abstraites et générales mises en avant par le discours politique et médiatique.

La recherche des causalités ne peut en outre se réduire à une approche chronologique. Ce qui précède n’est pas automatiquement la cause de ce qui succède. De même que le jour n’ a pas pour cause la nuit, le vote de l’Etat d’urgence n’a pas pour cause les attentats ignobles de novembre et la guerre en Syrie n’est pas la conséquence de l’existence de DAESH.

Deux procédés idéologiques des mécanismes de domination peuvent à ce niveau être repérés. Le premier consiste à confondre prétexte et cause. L’invasion du Koweït par l’Irak est ainsi un prétexte qui a médiatiquement et politiquement été construit comme cause pour justifier la guerre du golfe. Le second mécanisme classique des processus de domination est l’inversion de l’ordre des causes et des conséquences.

« L’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » et « l’état d’urgence » ne sont pas des conséquences logiques et inéluctables des attentats de janvier et décembre mais sont le résultat d’une instrumentalisation de l’émotion publique à des fins politiques et économiques libérales et guerrières.

Théorie du complot ou temporalités différenciées ?

Il est de bon ton aujourd’hui d’amalgamer l’effort de compréhension des stratégies des classes dominantes pour imposer une vision du monde conforme à leurs intérêts matériels d’une part et la « théorie du complot » d’autre part. L’accusation de « conspirationnisme », de « complotisme » ou de « confusionnisme » est même devenue une étiquette infamante brandie face à chaque effort critique. De cette façon s’opère un désarmement idéologique des contestations sociales de l’ordre dominant. Il s’agit bien d’un amalgame au sens de la confusion réductrice entre deux phénomènes hétérogènes.

La théorie du complot présente les événements politiquement signifiants comme le résultat d’une conspiration globale orchestrée en secret par un groupe social plus ou moins important. L’approche stratégique c’est-à-dire matérialiste analyse l’histoire comme le résultat de la lutte entre les groupes dominés (classes, minorités nationale et/ou ethniques, nations, femmes, etc.) et les groupes dominants basée sur une divergence d’intérêt matériel.

La première approche explique la révolution française par un complot maçonnique et la seconde par la lutte entre les féodaux, les serfs et la bourgeoisie. La première explique les luttes de libération nationale de la seconde moitié du vingtième siècle comme le résultat d’un complot communiste alors que la seconde recherche la causalité de ces luttes dans les changements du rapport des forces mondiales ouvrant de nouvelles possibilités de luttes aux colonisés. La première explique l’histoire et ses événements par l’existence d’un complot juif mondial pour dominer le monde alors que la seconde recherche les déterminants historiques dans Les évolutions des rapports de forces entre dominants et dominés. La première explique les guerres contemporaines par un complot de la société des illuminati de Bavière alors que la seconde analyse ces guerres comme conséquences de la lutte pour contrôler les sources des matières premières stratégiques.

Si l’histoire n’est donc pas faite de complots, il existe en revanche une histoire des théories du complot, des moments de leur émergence et de leur développement. Celles-ci fleurissent dans les séquences historiques de crises marquées par une crainte sur l’avenir lointain, une incertitude sur l’avenir proche, la peur du déclassement social, l’affaiblissement des facteurs de sécurités sociales et le relâchement des liens sociaux de solidarité. Cette première série de facteurs ne suffit pas. Pour que se développe les théories du complot de manière conséquente, il faut de surcroît qu’aucune explication crédible ne soit suffisamment disponible pour expliquer cette première série de faits.

C’est à ce niveau qu’apparaît la responsabilité de Hollande et Valls pour ne parler que de la société française. La nécessité vitale pour eux de masquer les véritables raisons de leurs choix politiques et économiques les orientent vers une temporalité de court terme. Les grilles explicatives proposées sont en permanence conjoncturelles, de réaction à une situation, de mensonge sur les résultats logiques de leurs choix (qui eux sont bien structurels et inscrits dans la longue durée).

Expliquer les guerres par leur véritable cause c’est-à-dire les matières premières ou le contrôle d’espaces géostratégiques les rendraient impopulaires. Expliquer la régression sociale généralisée par sa véritable cause c’est-à-dire l’enrichissement d’une minorité la rendrait impossible. La décrédibilisation de ces explications de court terme conduit à l’émergence du terreau des théories du complot comme elle conduit d’ailleurs à la construction de populations bouc-émissaires servant de base au développement des idées et groupes fascisants.

L’instrumentalisation de la réalité immédiate pour lui faire servir les choix économiques et politiques structurels de dérégulation globale devient dès lors un impératif de légitimation. Si « l’esprit du 11 janvier », « l’unité nationale » ou le consensus sur la guerre et l’Etat d’urgence ne sont pas le résultat d’un complot où l’ensemble des actes du scénario était prévu, ils sont en revanche le résultat de l’instrumentalisation des attentats et de l’émotion qu’ils ont suscités.

La lepénisation des esprits

La temporalité de court terme à des fins de légitimation de décisions illégitimes porte un autre effet important : l’emprunt au Front National de son vocabulaire, de ses logiques de raisonnement, de ses manières de problématiser la société. Il s’agit en effet de tenter de rassurer une angoisse sociale en ne s’attaquant pas à ses bases matérielles en attendant la prochaine échéance électorale. A ce jeu les explications univoques et simplistes du Front National restent les plus efficaces quitte à les nuancer à des fins de distinction. Ce processus décrit il y a bien longtemps par Pierre Tevanian et Sylvie Tissoti est en œuvre depuis plusieurs décennies c’est-à-dire depuis la contre-révolution libérale. D’emprunt en emprunt c’est progressivement l’ensemble du paysage idéologique français qui se trouve modifié.

Problématiser les faits et crises sociales à partir de logiques culturalistes, accepter même en les nuançant les théories faisant de l’Islam et des musulmans un problème (pour la démocratie, pour le droit des femmes, pour la laïcité, etc.), reprendre la thématique d’une « identité nationale » en danger par le défaut d’intégration d’une composante de notre société, expliquer les guerres au Sud de la planète par des facteurs uniquement religieux et/ou tribaux, présenter des groupes meurtriers comme DAESH comme surgissement inexplicable de la barbarie ou pire comme conséquence logique d’une religion meurtrière en essence, etc., voilà des décennies que l’hégémonie de cette vision du monde se renforce par emprunts successifs.

Le résultat est au rendez-vous : le développement des rapports sociaux racistes dans notre société. Loin d’être une situation isolée, la manifestation islamophobe d’Ajaccio reflète le développement bien réel de ces rapports sociaux sur l’ensemble du territoire. De telles manifestations existent en potentialité ailleurs. Bien sûr ni Sarkozy, ni Hollande ne souhaitent un tel résultat mais celui-ci reste la conséquence logique de décisions de court-terme prisent pour répondre aux besoins de légitimation immédiats de leurs projets de régression sociale.

La lepénisation des esprits est un processus c’est-à-dire qu’elle ne peut être stopper que par la rupture franche et nette avec la logique qui la porte. Or une telle rupture n’est pas possible pour un parti socialiste qui a définitivement fait le choix de la mondialisation capitaliste et de ses nécessités que sont les guerres et la régression sociale généralisée. Elle débouche inévitablement sur une lepénisation des actes. Elle ouvre enfin pour le Front National à une logique de surenchère qui n’a aucune raison de s’arrêter.

La proposition du gouvernement d’instaurer une « déchéance de la nationalité » pour les « binationaux » condamnés pour terrorisme est, non seulement, approuvée par le Front National mais celui-ci propose de l’élargir à d’autres situations. « Une fois que le principe a été réhabilité par François Hollande, précise Florian Philippot, nous allons passer à l’étape numéro 2, c’est-à-dire faire pression pour que cette déchéance soit appliquée concrètement beaucoup plus largement (2). »

La même logique de surenchère est repérable sur de nombreuses autres questions : L’islamophobie qui se déploie de l’interdiction initiales de porter le foulard au sein de l’école publique à une demande d’extension dans les hôpitaux, les entreprises, la rue, etc. ; La sécurité qui se traduit par une demande d’armements plus conséquents des policiers puis s’étend à l’armement de la police municipale et pourquoi pas demain à la vente libre des armes comme aux Etats-Unis ; Les conditions exigées pour le regroupement familial qui ne cesse de croître depuis trente ans, etc. Sur toutes ces questions ce que le Front National propose devient ultérieurement une réalité mise en œuvre par la droite et/ou le parti socialiste.

L’acceptation d’un champ idéologique entraîne inévitablement les conséquences pratiques de ce champ. L’acceptation pour des raisons de légitimation de court-terme et/ou pour des raisons de détournement des colères sociales et/ou pour des raisons électorales du culturalisme comme grille de lecture du monde conduit inévitablement à un développement des rapports sociaux racistes concrets.

L’approche culturaliste de la nationalité et logique d’exception

Les processus culturalistes que nous décrivons s’inscrivent désormais dans la longue durée c’est-à-dire qu’ils se déploient depuis plusieurs décennies. Toutes les mesures culturalistes ne se valent cependant pas. Certaines d’entre-elles signifient des basculements qualitatifs au sens où elles marquent l’éclatement d’un verrou idéologique issu des luttes sociales passées et en particulier de la lutte contre le fascisme au mitan du vingtième siècle et des luttes anticolonialistes des décennies suivantes. Rendre possible la déchéance de la nationalité est une mesure signifiant une telle rupture qualitative.

La colonisation instaure un clivage légal entre d’une part des citoyens français et d’autre par des « sujets français ». Elle crée pour les indigènes selon le juriste Jacques Aumont-Thiéville une position « intermédiaire entre celle du citoyen français et celle de l’étranger puisqu’ils sont sujets français (3) ».

Ce faisant, elle fonde un droit d’exception s’appliquant à certains français et non à d’autres. Une fois la logique d’exception posée, elle s’étend inéluctablement comme en témoigne la distinction entre « français de papier » et « français de souche » qui date de l’époque coloniale. La hiérarchisation des « français » en fonction de leurs origines touche ainsi les « naturalisés » même européens :

« Compagnons de France ! A l’appel ! Martinez ! – Présent. Navarro ! – Présent. Esclapez ! – Présent. Napolitano ! Canelli ! Présent ! Présent ! ». Sur les places des villages et des villes d’Oranie, les dimanches matins du salut aux couleurs, le défilé des noms des « compagnons »’ lancés avec l’accent râpeux d’Oran donnait une bonne idée des origines de ceux que les Français « authentiques » appelèrent longtemps avec mépris les « néo-français », ou mieux encore « les Français à 2,75 F » (du prix du papier timbré sur lequel s’établissait la demande de naturalisation)

Le décret-loi du 22 juillet 1940 du maréchal Pétain prévoit pour sa part dans son article 1 « la révision de toutes les acquisitions de nationalité française ». Bien sûr nous n’en sommes pas là mais il s’agit bien d’autoriser une déchéance pour des personnes nées françaises sur le seul critère de l’origine. François Hollande le précise nettement le 16 novembre devant le congrès :

Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, je dis bien même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité (4).

Quant à la veine idéologique d’une telle mesure, le ministre de la justice de Pétain Raphaël Alibert la précise en argumentant le décret-loi avec un vocabulaire que l’on pourrait croire contemporain : « les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite (5). »

Les réponses de Manuel Valls ont, bien entendu été une dénonciation offusquée de l’amalgame entre des situations incomparables. Son argumentaire ne peut cependant pas nous rassurer. Selon lui cette mesure n’est pas nécessaire pour des raisons d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Elle est de nature symbolique :

« Oui, c’est une mesure symbolique ». Mais « quand des Français prennent les armes contre d’autres Français, prônant la haine de la France, brûlant d’ailleurs le passeport, reniant tout ce que nous sommes, l’Etat, la République peuvent être amenés à prendre un certain nombre de mesures, qui sont à la fois symboliques et concrètes (6). »

Si la mesure n’a aucune efficacité, si elle est entièrement de nature symbolique, c’est qu’il s’agit bien de faire éclater un verrou idéologique. Il ne faut jamais sous-estimer les effets d’un tel éclatement quand bien même celui-ci se limiterait à la sphère symbolique. La disparition d’un verrou idéologique libère et autorise, invite et incite, légitime et rend utilisable, des termes et des concepts, des logiques de pensées et des modes de raisonnement, jusque-là prohibés par l’état du rapport de forces. Ce qui est autorisé par l’éclatement de la nationalité homogène qu’instaure la déchéance de la nationalité se sont des pratiques d’exception jusque-là prohibées, ce sont des traitements inégalitaires légaux sur la seule base de l’origine.

Nous sommes bien en présence d’une politique de la race construite par en haut pour des raisons de légitimation de court-terme mais imprégnant désormais largement la société française comme en témoigne les derniers sondages comme la manifestation d’Ajaccio.

Le peuple de France (comme tous les autres peuples) n’est pas et n’a jamais été raciste par essence. En revanche, il le devient dans certaines périodes historiques, quand se conjuguent des discours culturalistes durables et des incertitudes sociales. Ce fut le cas à l’époque coloniale, telle est aussi notre situation actuelle. La seule réponse est le développement d’une autre explication du présent et d’une autre vision de l’avenir. Mais pour cela une première étape est nécessaire qui consiste à briser les consensus idéologiques que l’on tente de nous imposer. La lutte contre les guerres, l’Etat d’urgence et l’islamophobie revêt désormais le caractère d’une urgence sociale et politique.

Source : SB, 01-01-2016

Notes :

1) – Pierre Tevanian et Sylvie Tissot, Mots à Maux, Dictionnaire de la lepenisation des esprits, Dogorno, Paris, 1998.

2) – OBS2111/quand-le-fn-proposait-la-decheance-de-nationalite-pour-de-simples-faits-delictuels.html,

3) – Jacques Aumont-Thiéville, Du régime de l’indigénat en Algérie, cité in Olivier Le Cour Grandmaison, La découverte, Paris, 2010, p. 57.

4) – http://libertes.blog.lemonde.fr/201…

5)- Journal de débats du 24 juillet 1940.

6) – http://www.bfmtv.com/politique/pour…

Source : Investig’action, 01-01-2016

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Commentaire recommandé

Kapimo // 04.01.2016 à 02h20

Tout ce bruit autour de la déchéance de nationalité des bi-nationaux est démesuré.
Un binational, par essence, a plus de droits qu’un français mononational: il s’agit déjà d’une catégorie à part de citoyen, qu’on le veuille ou pas (sans parler des citoyens français qui peuvent s’ils le souhaitent obtenir de manière quasi-automatique une nationalité étrangère sur la base de critères d’appartenance religieuse).
L’égalité n’existe pas, point barre, et au lieu de parler du sexe des anges, il serait beaucoup plus pertinent de discuter en large, en long et en travers du projet d’extension des pouvoirs d’exception que veulent s’attribuer nos gouvernants, lesquels ne sont certainement pas aussi bienveillants que cet article tendrait à nous le laisser croire.

46 réactions et commentaires

  • Kapimo // 04.01.2016 à 02h20

    Tout ce bruit autour de la déchéance de nationalité des bi-nationaux est démesuré.
    Un binational, par essence, a plus de droits qu’un français mononational: il s’agit déjà d’une catégorie à part de citoyen, qu’on le veuille ou pas (sans parler des citoyens français qui peuvent s’ils le souhaitent obtenir de manière quasi-automatique une nationalité étrangère sur la base de critères d’appartenance religieuse).
    L’égalité n’existe pas, point barre, et au lieu de parler du sexe des anges, il serait beaucoup plus pertinent de discuter en large, en long et en travers du projet d’extension des pouvoirs d’exception que veulent s’attribuer nos gouvernants, lesquels ne sont certainement pas aussi bienveillants que cet article tendrait à nous le laisser croire.

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    • RMM // 04.01.2016 à 09h32

      Cette loi suppose que tous les terroristes seront toujours d’une origine hors UE. Si un individu d’origine italienne est déchu de sa nationalité francaise, mais conserve son passeport italien, par exemple, comment lui interdire le sol francais si Schengen est toujours en vigueur?

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      • Renaud 2 // 04.01.2016 à 14h53

        En parlant d’origine hors UE… Et si un pays membre de l’UE et de l’OTAN (au hasard la Bulgarie) fournissait des drogues et des armes à l’Etat Islamique en Lybie et en Syrie ?

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      • V_Parlier // 04.01.2016 à 22h10

        Cette loi suppose aussi que la classification de terrorisme répond à des critères clairs et précis. Or, on se demande par exemple pourquoi le gars collectionneur de propagande djihadiste qui a voulu tuer des militaires cette semaine, en criant la célèbre acclamation trop bien connue, a été classifié non terroriste alors que d’autres pourraient l’être pour moins que ça… Et s’il avait réussi, il ne le serait toujours pas?
        On se demande aussi pourquoi les criminels violents, toujours aussi actifs et absolument pas intimidés, français de longue date ou pas, continueront en toute impunité comme avant, tant qu’ils tuent ou blessent gravement par plaisir ou pour voler. (Ce n’est pas du terrorisme, ce sera l’atout majeur pour leur défense). Bref, la déchéance de nationalité de djihadistes suicidés et les débats interminables sur le rôle de la religion comme-ci comme ça sont les seuls sujets par lesquels le peuple a le droit d’être préoccupé, sinon il aurait l’audace de se poser des questions qui fâchent.

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    • dervan // 04.01.2016 à 10h50

      Loin de moi l’ idée de vous donner tort mais enfin, pour moi cette déchéance de la nationalité a une double signification: loin de ses principes la France contribue alors à créer des apatrides, celà me dérange, car sans principes, on est sans morale. Celà contribue encore à dire que le problème ne vient pas d’ ici mais d’ ailleurs, beau moyen de ne jamais se poser de question sur ce qu’ on fait et sur sa responsabilité surtout pour un pays comme la France qui n’ arrête pas de se prévaloir des droits de l’ homme et qui s’ arrange même chez elle pour passer outre quand çà l’ arrange.J’ attire votre attention sur l’ excellent livre quoique polémique de Guilly sur la France périphérique où la question de l’ islamisation est traité sous l’ angle de la crise identitaire dans une république qui a perdu ses références. Par ailleurs binationaux , certes ,mais qui vous dit qu’ en face, il n’ y aura pas la même réaction de rejet?. Dans les années 90, la France avait voulu expulser en Algérie des français d’ origine étrangère, il me semble, que l’ Algérie avait répondu  » on ne veut pas vos poubelles »

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      • Krystyna Hawrot // 04.01.2016 à 23h02

        Cette mesure est carrément hypocrite – on refuse d’assumer que la Belle France a enfanté des monstres tels que Abaaoud (lequel a par ailleurs grandi en Belgique tout comme Sarkozy a grandi en Suisse… ); Cachez la poussière sous le tapis et mon aura résolu le problème!
        Cela permet de ne jamais se poser le problème des problèmes de la société (- c’est juste l’autre le coupable. Je l’exclus de la communauté et hop, les problèmes disparaissent… quelle… nullité d’analyse!
        A moins que cela ne cache justement un début de création d’une nationalité ethnoraciale que la France avait toujours refusé.

        Je vais vous dire la vérité: j’ai déjà peur moi, pour ma nationalité française durement acquise (par décret). si j’ai bien compris il suffit que j’aille dans le Donbass pour « porter atteinte aux intérêts de la nation » et « fournir des informations à l »ennemi » et ainsi être menacée d’être déchue de ma nationalité puisque la France est l' »allié officiel de Kiev dans cette guerre. Cette mesure est tout sauf symbolique. Elle est politique et désigne déjà « l’ennemi interne » politique.

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        • anne jordan // 04.01.2016 à 23h18

          Krystina , je vous comprends ! ( et je vous offre l’asile le jour où…)
          mais ,; hélas , il ya bien des précédents – et la France a survécu : les plus récents dérapages ultra sécuritaires ( de 2001 à 2015 , quelques exemples savoureux ) sont en page 2 du Diplo !
          « José Bové arrachant les plants d’OGM….ce n’est pas la même échelle que les attentas de N.Y , mais cela procède du même esprit  » Le Figaro , 14 septembre 2001 .
          Il y aura bien des ressortissants français qui seront volontaires pour déchoir de leur nationalité n croyez moi , ne serait ce qu’en soutien à des gens comme vous …

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    • Chris // 04.01.2016 à 14h10

      En effet, la déchéance de la nationalité française est l’arbre qui cache la forêt de la modification de notre Constitution qui va bien au-delà de ce « détail » qui concerne un nombre infime de Français et pour lesquels il existe déjà tout un appareil juridique de répression… que l’on peine à appliquer pour diverses raisons.

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  • Kapimo // 04.01.2016 à 02h51

    Par ailleurs, si je tente de suivre l’auteur, les innombrables coup d’état fomentés (entre autres) par la CIA ainsi que les « révolutions » de couleurs diverses soit ne s’inscrivent pas dans l’histoire (pourquoi pas, les médias mainstream n’en parlent pas…), soit sont le résultats de « déterminants historiques dans Les évolutions des rapports de forces entre dominants et dominés ».
    En cherchant à se démarquer à tout prix de toute pensée pragmatique, l’auteur nous sert un galimatia difficilement compréhensible. Ainsi, il n’y a pas de contradiction entre l’interprétation de la révolution française comme lutte entre classes ou comme manipulation maçonnique: les deux sont possibles (voire probables) simultanément.
    Les 70 milliards annuels dépensés par les US pour leurs différentes agences de « renseignement » (sans parler du NED, des ONG et autres cochonneries) servent sans doute à acheter des fleurs et des chewing-gum, et pas du tout à faire de l’agit-prop?
    Dommage, car la conclusion du texte est on ne peut plus juste: la nation française est bien en danger de par les guerres, de par les états d’exception et de par le développement des tensions intercommunautaires.

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  • theuric // 04.01.2016 à 02h53

    Texte d’importance s’il en est.
    Quoi qu’il en soit je suis pantois au-devant de ces décisions gouvernementales.
    Là où se trouve le cœur de ce sentiment s’appuie sur le fait que dès lors que le gouvernement a promulgué l’état d’urgence, toute action lui devenait, de fait, défendue en raison de fort risque de son affaiblissement politique.
    Affaiblissement en raison de la porté d’une telle décision, tant politique que symbolique.
    Maintenant le bobo si décrié ne peut, de part son caractère universaliste (même si cela peut être teinté d’hypocrisie), que rejeter le Parti Socialiste, or, il compose la part organique de son électorat.
    Sans lui, il ne peut que disparaître.
    Certes, comme cela fut brillamment montré, il est tentant, pour cacher les poussières, de soulever le tapis des réflexes archaïques, c’est simple, efficace mais de court terme, de si court terme.
    Le plus amusant dans tout cela c’est que cela redonne de la vigueur à un communisme d’une nouvelle génération et de nouvelles formes ainsi qu’à de nouvelles forces bonaparto-gaulistes.
    Piégé dans une toile qu’il a lui-même conçu, ce gouvernement ne peut, si il continue de se débattre ainsi, que de s’y engluer encore et encore en y perdant ses forces restantes.
    Ce que la droite, enfin ce qui y ressemble, commence à comprendre, elle qui a aussi saisi quelles étaient, pour l’instant pour un temps, ses régions électoralistes égalitaires.
    Mais elle aussi, tout comme le F.N. fera ses bourdes, 18 mois c’est long, très long même, hybris, quand tu nous tiens…

      +2

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  • Nerouiev // 04.01.2016 à 07h01

    Sans rapport direct avec le sujet, j’aimerais rappeler que dans ce texte, ainsi que beaucoup d’autres on oublie un troisième acte terroriste qui, s’il n’a touché qu’une seule personne n’en est pas moins horrible, à savoir la décapitation du Directeur d’Air Products dans l’Isère en juin 2015.

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    • Alain V // 04.01.2016 à 08h06

      Un conflit avec l’employeur qui a été instrumentalisé.

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      • V_Parlier // 04.01.2016 à 22h15

        C’est vrai que c’est très courant ce genre de réaction quand on a un conflit avec son employeur. Les hangars des grandes entreprises sont remplis de têtes de directeurs…

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    • bourdeaux // 04.01.2016 à 09h17

      Cas typique d’un acte radical islamisé. Rien à voir avec du terrorisme.

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      • V_Parlier // 04.01.2016 à 22h13

        C’est du second degré ou alors quelle est la différence?
        Du terrorisme tout seul ça n’est pas du vrai?

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  • François Carmignola // 04.01.2016 à 07h28

    On ne peut qu’être entièrement d’accord sur le caractère ignominieux de la loi (qui ne passera pas, rassurez vous) sur la déchéance de nationalité, illustration de la collusion FN PS.
    Elle a pour objectif pour les socialistes de piéger la droite et de faire réélire Hollande en le repositionnant au « centre » de l’émotion, comme décrit.
    Par contre, la dénonciation ici de l’islamophobie, de l’interdiction du foulard, de la colonisation (qui est surprenante, martinez français de papier, vous repasserez, FSE voulait dire « français de souche européenne », contresens) signe un autre débat.
    Une lutte idéologique est en cours, et la nation française, jalouse de son essence, va effectivement bloquer l’immigration africaine, refuser les migrations mondiales,et imposer la pratique privée des religions. Le multiculturalisme n’est pas souhaité en France, et cela va se voir de plus en plus.
    C’est pour cela que la nationalité française veut effectivement dire quelque chose, et qu’on ne peut la quitter que volontairement.

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  • DUGUESCLIN // 04.01.2016 à 08h47

    Il est évident qu’il est dans la nature humaine de se reconnaître dans un groupe, une association , un club, une famille, un pays, une nation, une culture. L’homme est un animal grégaire, il ne peut vivre isolé, il a besoin d’être reconnu et aimé de ses proches..
    Ceux qui fabriquent les « identitaires », sont ceux qui nient cette réalité profondément humaine. Alors que les incendiaires se taisent, ça nous reposera les méninges.

      +11

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  • rouille // 04.01.2016 à 09h37

    Ce monsieur Saïd Bouamama a tout de même écrit un livre dont le titre est « Nique la France – Devoir d’insolence ». De plus ce monsieur, né sur le sol Français, a refusé de devenir Français en conservant sa nationalité algérienne.

    On peut donc légitimement se demander comment il peut critiquer à tout va le peuple français, tout en virevoltant d’un parti de gauche à l’autre, en butinant auprès des écolos, en fleurtant auprès de « Indigènes de la République », groupe très proche de l’Institut du monde arabe financé par le Qatar. Ce « sociologue » a ses entrées partout et est très proche du parti socialiste. Il est donc collatéralement responsable de cette dérive dictatoriale imposée par ces même socialistes.

    C’est bien joli de pointer du doigt les manifestations « racistes » corses tout en omettant volontairement de souligner l’odieux guets-apens dans lequel les pompiers ont été entraînés. Il enfonce des portes ouvertes en pratiquant la même stratégie que les débunkers du 9/11 en accompagnant les questions légitimes de bon sens afin de les aiguiller sur des voies sans issues.

    Tout en dénonçant les vraies causes (évidentes pour tout le monde) de la perte des libertés individuelles, de l’installation durable de l’état d’urgence qui ressemble de plus en plus à un coup d’état, il se situe dans la logique des personnes qui ont œuvré depuis des décennies à la déstabilisation de la République Française. Il défend les sans papiers qui sont des personnes introduites illégitimement sur notre territoire, il prône la révolte et le repli des jeunes de banlieues plutôt que leur intégration, il défend les signes religieux ostentatoires dans une société laïque qui considérait que le domaine des affaires religieuses relevaient de la sphère privée.

    Ce monsieur, de part le fait de sa nationalité étrangère,de sa liberté de parole et de mouvement sur le territoire français, sans être jamais inquiété ressemble plus à un djihadiste du mondialisme qu’à un opposant au gouvernement en place.

    Ce texte, somme toute assez brouillon, nous amène à la conclusion que les inquiétudes légitimes que les Français manifestent vis à vis d’une immigration massive incontrôlée, d’une emprise croissante de l’islam sur le quotidien, de la dangerosité des assassins djihadistes due à la porosité des frontières n’ont aucun fondement. Sa seule explication réside dans la  » lepenisation des esprits « , pourtant les faits sont têtus et jamais auparavant des étrangers à la nation Française ne s’en étaient pris aux pompiers, symbole du courage et du dévouement.

    Le crédit qu’on peut apporter aux écrits de ce monsieur reste donc très limité et les ambiguïtés dont il fait preuve en terme de choix de nationalité ne font qu’apporter le plus grand doute quant à la sincérité de ses écrits.

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    • sam // 04.01.2016 à 13h47

      « On peut donc légitimement se demander comment il peut critiquer à tout va le peuple français, tout en virevoltant d’un parti de gauche à l’autre, en butinant auprès des écolos, en fleurtant auprès de “Indigènes de la République”, groupe très proche de l’Institut du monde arabe financé par le Qatar. Ce “sociologue” a ses entrées partout et est très proche du parti socialiste. Il est donc collatéralement responsable de cette dérive dictatoriale imposée par ces même socialistes. »

      Là, vous écrivez beaucoup d’inexactitudes en un seul paragraphe. Bouamama ne va pas d’un parti de gauche à l’autre, pas plus que chez les verts. Il a été de ceux qui ont initié la naissance des Indigènes, sur d’autres bases alors que sur celles ou ceux-ci se placent aujourd’hui (d’où un recul évident de Bouamama vis-à-vis des indigènes). Ces derniers n’ont strictement rien à voir avec le Qatar et Bouamama non plus ! Comme il est très loin d’être… très proche du PS !

      C’est un militant communiste, marxiste, qui essaie d’interpréter le monde à la lumière matérialiste de la lutte des classes…

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      • step2 // 04.01.2016 à 14h06

        une bonne partie des militants marxistes sont de fait « sans parti » depuis un certain temps déjà. Les voir chercher une structure avec qui ils pourraient agir en bonne entente n’est pas en tant que tel très surprenant.

        A la lumière de ce qu’il écrit dans le texte, je ne le vois pas très proche de l’orientation du PS actuelle…
        Un article de presse qui parle du livre et le contentieux qui en a suivi au delà du titre, forcément markété pour faire le buzz….

        https://www.npa2009.org/actualite/tribunal-nique-la-france-notre-devoir-dinsolence

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    • bhhell // 04.01.2016 à 14h29

      Je serais curieux de connaitre les pays qui sont censés avoir échappé à la dégradation depuis disons 50 ans. L’argument de la détestation de la France par ses élites pour expliquer la situation actuelle ne tient pas car notre crises sociale et humaine traverse la planète. Ces explications purement culturelles et psychologiques (des individus maléfiques souhaiteraient saborder notre culture) sont un enfumage destiné à masquer des conflits de classes, objectifs et identifiables. Le modèle d’assimilation dans un cadre néo-libéral et consumériste marqué par le pillage des ressources et l’exclusion d’une majorité de la planète est une coquille vide. Ce n’est pas en invoquant les VALEURS qu’on va ressusciter le monde d’hier (l’armée, l’école, la religion). Que je sache, les Etats-Unis sont un pays très fier de ses valeurs dégoulinantes (il en bombarde la Syrie actuellement), et ses minorités elles-mêmes ne manquent de glorifier son drapeau et ses super héros. C’est l’antithèse de la France. Un pays qui affirme constamment son identité, sa destinéee manifeste. Pour autant, sa décomposition est largement aussi avancée que la nôtre. En termes d’inégalités, de délinquance, il fait même beaucoup mieux que nous. C’est donc bien le capitalisme qui historiquement sape irrémédiablement les normes et engendre toute cette délinquance. La culture de wall street, celle de la prédation économique, de la jouissance immédiate n’est pas contraire à celle des délinquants de quartier. Elle est identique. Sauf que ces derniers sont les pantins d’un système qui les abrutit et les aliène. Alors que le délinquant financier (dés)organise l’ensemble la société. Il est le seul décisionnaire, et ses décisions impactent des millions d’individus. Il aura donc tout intérêt à diviser les groupes sociaux, communautaires, pour les asservir d’autant plus facilement. Et les médias auront beau jeu de sermonner les français sur le vote front national et leur intolérance alors que dans le même élan on invoquera le retour aux grands principes (comme on invoque comiquement le retour de l’emploi dans des programmes grandiloquents depuis 40 ans) et le péril migrant. Alors oui, cet article est pertinent, et je me moque de la « position idéologique », des accointances, de l’ opportunisme, des amitiés réelles ou supposées de son auteur. Le problème ne sera réglé que par le renversement de ce système économique. Parce que la gesticulation verbale, ça fait 40 ans que ça dure…

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      • Kapimo // 06.01.2016 à 00h48

        Peut-etre que le capitalisme est le problème central, mais comment en sortir?
        Je ne sais pas comment on combat contre un « système économique »: un contre-système ne fera rêver personne, et les changements de système du passé ont d’abord été le fait de révolutionnaires aguerris.
        Vous dite fort justement que les US sont dans un état encore plus lamentable que notre société: peut-etre et-ce du au fait que de par l’histoire, la France est encore une nation, alors que les US n’en ont jamais été une, comme excellement décrit dans la reflexion suivante: http://versouvaton.blogspot.fr/2015/09/le-desesperant-desert-de-lesprit.html

        Aujourd’hui, la seule fabrique de sens disponible en France s’appelle la Nation, et il se trouve qu’elle est en train d’être dissoute par une oligarchie incapable et soumise au mondialisme. La Nation est le moteur de tout grand dessein dans le cadre national, que ce dessein ait une couleur blanche ou une couleur rouge: elle peut permettre de mobiliser et rever face entre autres à ce fameux capitalisme rapace.
        Hors il se trouve que la Nation, ce sont d’abord des valeurs: celles qu’on choisit de mettre en avant, celles de l’époque de l’histoire qui nous arrange, celles du groupe qui représente les valeurs nécessaires aujourd’hui, certes, mais des valeurs.

        Hors la révolution par un petit groupe, seule la remise au gout du jour de chapitres de notre roman national peut nous aider de sortir de notre dépression terminale.

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    • Crapaud Rouge // 04.01.2016 à 17h23

      @rouille : «  il défend les signes religieux ostentatoires dans une société laïque qui considérait que le domaine des affaires religieuses relevaient de la sphère privée. » : la « sphère privée » a le droit de montrer en place publique ses opinions religieuses, comme ses orientations sexuelles d’ailleurs. Les chrétiens peuvent descendre en procession le long du Boul’ Mich’, de Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Notre-Dame. C’est fichtrement « ostentatoire », mais ce n’est pas du tout contraire au principe de laïcité, bien au contraire : c’est la conséquence du droit à vivre librement sa religion tant que cela ne menace pas l’ordre public.

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      • Wilmotte Karim // 04.01.2016 à 23h43

        Et des droits de l’homme: liberté de culte couplée à la liberté d’opinion (donc, en ce compris des opinions cultuelles).
        Et la laïcité: l’état n’a pas a définir la conception philosophique qui a droit de cité.

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    • fouineur // 05.01.2016 à 07h54

      Le deuxième masque du Janus.

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  • Henri Tanson // 04.01.2016 à 09h43

    Il n’y a pas pire dictature que celle qui se drape de la vertu de la démocratie: elle se met en place avec l’approbation du peuple…
    Il n’y a pas pire complot que celui qui se drape des atours d’un projet généreux pour mieux tromper les peuples. Il est souvent servi par des innocents qui ne se rendent pas compte du jeu qu’ils sont amenés à jouer !
    Je pense au fameux « projet européen »…
    Étrangement, ce vertueux projet nous amène vers une dictature; il est aussi racialiste: l’Occident vertueux contre le méchant monde islamique.
    Il nous oblige à nous imaginer petits, fragiles, racistes et xénophobes et, cadeau « Bonux », nous entraîne dans des guerres illégales à travers le monde de par notre appartenance à l’Otan, comprise dans le packaging….!
    Il détruit nos Nations, il nous rend totalement dépendant de la vision économique, financière, du monde: ne comptent plus que le profit, la rentabilité, l’exploitation des faibles par les puissants, l’appauvrissement du plus grand nombre pour l’intérêt d’un nombre réduit d’une « élite » richissime…
    Et les États Unis à la manœuvre, à la recherche d’une domination sans partage du monde, sont capables d’enflammer le Moyen Orient, de façon totalement irresponsable, pour arriver à leurs fins.
    Une guerre frontale, nucléaire, totale avec la Russie est même envisagée…
    Ce n’est pas un complot: ce ne sont que des projets !
    Je dis ça…

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  • step2 // 04.01.2016 à 11h50

    un peu hors sujet, mais loin d’être hors sujet de ce que fait quotidiennement « lescrises.fr »:

    http://observers.france24.com/fr/20151106-comment-verifier-images-reseaux-sociaux

    Il y a quelques « trucs », il y a des liens intéressants et des comptes twitter d’autre organismes qui font dans la vérification, et des docs plus longues. Cela pourrait être intéressant pour nous, en tant que source de vérification, voir de partenaires de vérification.

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    • Scrib // 04.01.2016 à 15h16

      Quand je vois france24 j appréhende un peu… Surement de l apriorisme…

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      • step2 // 04.01.2016 à 15h20

        oh, je n’ai jamais dit de reprendre in extenso leur réseau à eux. Mais l’article était intéressant.

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        • Scrib // 04.01.2016 à 15h33

          Au pire ca donnera un son de cloche… Aucune source n est a négligé pour se faire une idée précise et ainsi pouvoir analysé avec le plus d éléments possible

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  • Perret // 04.01.2016 à 13h00

    Juste une remarque marginale à cet article globalement excellent : à Ajaccio, il y a d’abord l’agression des pompiers, puis la dégradation d’une salle de prière musulmane illégalement installée dans des locaux municipaux. La communication publique (= celle de l’Etat) élimine le point de départ (agression des pompiers) et le caractère illégal de la salle en question (laïcité à géométrie variable ?), ce qui revient à faire couver le feu et provoquera d’autres incidents. En outre, l’installation de plusieurs milliers de Nord-Africains en Corse est une mesure imposée aux Corses par l’Etat au moment de la décolonisation (plus de 20% de la population de la Corse aujourd’hui contre à peu près rien il y a 60 ans). Autant dire qu’il ne s’agit pas de choix délibérés, ni d’un côté, ni de l’autre. On peut donc concevoir qu’il y ait des frictions.

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    • anne jordan // 04.01.2016 à 17h57

      @perret,
      non seulement la  » communication publique  » n’a pas du tout occulté l’agression contre les pompiers , mais on en a entendu parler à égalité* – au moins – avec les manifestations qui ont suivi !
      Il faut essayer , dans les commentaires proposés par ce blog , de garder son sang froid et de ne pas tomber dans la lecture à une focale que  » Les Crises  » reproche aux journalistes , avec raison !
      Votre sensibilité , la mienne peuvent différer , mais l’honnêteté ne permet pas de rapporter avec inexactitude la couverture d’un événement , même lorsque votre sympathie va d’un côté ; cela n’a pas à voir avec l’opinion qui , elle est totalement libre ( jusqu’à nouvel ordre !!! )
      En revanche , je vous accorde que la mention  » salle de prière illégale  » il a fallu attendre plusieurs jours pour la trouver dans les médias !
      Maintenant , cette  » affaire corse  » , me parait précisément le cas d’école pour un gonflement médiatique suspect !
      La Corse vient de se doter d’un  » parlement  » indépendant – avec des nuances ! –
      ça doit déranger beaucoup de gens de tous bords , et pas seulement des  » républicains » sincères , non ?

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  • Alain // 04.01.2016 à 13h16

    « L’esprit du 11 janvier » n’a jamais existé, il suffit de voir les chefs d’état invité et photographié lors de la manif. Dans le tas il y a de véritables ennemis de la libre expression.

    La déchéance de la nationalité est une bêtise inutile qui atteint son but: diviser le pays car il faut diviser pour régner.

    De plus cela occulte totalement l’intégration dans la constitution de l’état d’urgence dont les Français auront à se mordre les doigts: on parle toujours des actes des gouvernements autoritaires et des dictatures mais jamais des dérives des gouvernements démocratiques comme on le voit aujourd’hui avec les perquisitions et assignations à résidence de militants écologistes contestataires.

    En plus Hollande peut ainsi renvoyer l’adoption de la déchéance à la responsabilité de la droite qui devra soit en assumer le vote, soit expliquer pourquoi voter contre une mesure se trouvant dans leur programme

    Mais Hollande aurait pu faire mieux avec un référendum qui aurait tourné au plébiscite, sous l’émotion la majorité des citoyens est incapables de discerner le danger.

    Comme l’a dit Benjamin Franklin:
    « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. »

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  • Alae // 04.01.2016 à 13h40

    Il n’y a pas de régression. Nous ne sommes pas dans un système démocratique, mais capitaliste.
    Or, le capitalisme s’est toujours valu d’outils divers pour assurer sa domination. Si, dans un contexte donné, c’est le libertarisme et le progressisme qui le servent le mieux, va pour le libertarisme et le progressisme. Si c’est le fascisme, alors priorité au fascisme (voir, par exemple, la pléthore de régimes fascistes installés via des coups d’État par les USA) ; s’il lui faut du racisme et de la xénophobie pour justifier ses ambitions néocoloniales, alors il valorisera le racisme et la xénophobie (voir la russophobie ambiante dans les médias ou l’islamophobie charliste d’état, par exemple).
    Tout se résume à ce qui est le plus immédiatement utile à la préservation des intérêts capitalistes.
    La « tolérance », « l’ouverture » et les « droits-de-l’homme » (qui n’ont jamais été qu’une façade bernaysienne n’engageant que ceux qui y croient) cessant d’être utiles, ils passent tranquillement à l’outil suivant. Point.

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  • Scrib // 04.01.2016 à 15h31

    Sceptique de cet article qui veux se vanter de demeler cause et conséquence et qui pourtant joue joyeusement sur des faits récents en occultant des éléments clés de comprehension (cf la corse et les multiples temoignage de participants). En denoncant des causes et en oubliant l origine de certains faits, ces faits deviennent des conséquences et non des causes… (traduction dans la cas des manif corse : elles ont eu lieu suite a l agression de pompier et suite a des propos raciste (casse toi sale corse) – les corses en colère ont donc défilé (et certain ont tenu des propos similaire) – les manif etaient donc une consequence aux agressions et non une manifestation de la montée xénophobe ambiant sur l ile)… Ceci dit rien ne dit que par ailleurs il n y ai pas une montée de nationnalisme en corse…

    Renvoyer a la collusion fn et ps est inévitable… Le ps etant le meilleur sponsor du fn (suffit de voir les score du fn par periode de gouvernance de la france)… Le FN, l idiot utile du PS (pour exclure la droite du paysage et ainsi appeler au front republicain… Mais attention… Jeu dangereux s il en est)

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    • fouineur // 05.01.2016 à 08h01

      Je ne crois pas que la « droite », qui nous propose aujourd’hui un atlantiste forcené en la personne de M Juppé – bref le problème en guise de solution – (aide OTAN/USA aux jihadistes en Afghanistan, Yougoslavie, Libye, Syrie, …) soit mieux placée que la « gauche » pour nous sortir de l’ornière.

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  • anne jordan // 04.01.2016 à 17h41

    désolée , @charles , la vidéo des  » jeunes du NPA  » est consternante ( ils ont l’excuse d’être jeunes , me direz vous , mais cela ne les empêche pas de lire et de s’informer ! )
    Le ton , récité et larmoyant
    la doxa du « tyran sanguinaire asphyxiant son peuple avec du gaz sarin …
    la phrase :  » où était la France quand le tyran etc…  » réduit à néant le joli pacifisme qui précède : elle sous entend qu’en 2011 – 2012 la France aurait du , en Syrie , faire .. LA GUERRE , car là , elle aurait été juste !
    Consternant , vous dis je .
    ( Anti K a déjà fait mieux ! )

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    • Charles // 05.01.2016 à 03h13

      Cette vidéo résume fort bien la situation et la position du NPA, de soutien aux peuples arabes contre les dictatures et l’impérialisme. En complément, voici l’analyse de Julien Salingue, spécialiste de la région, et militant aussi du NPA:
      Vos guerres, nos morts, vos guerres, no more
      http://wp.me/p5oNrG-gcO

        +0

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    • fouineur // 05.01.2016 à 07h51

      Consternant ? Ou conforme au rôle attendu de l’antifachisme institutionnel ?

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  • Ceyal // 04.01.2016 à 18h35

    Bah y’a ka directement remettre en service en l’adaptant légèrement le droit de l’indigénat (cf. wikipedia indigénat) que la République Française, la patrie des droits de l’homme (on ne rit pas là bas au fond) avait concocté et qui a été en service entre 1834 et 1946 …
    Comme cela les pauvres de banlieue seront soumis au couvre feu à 20H, aux travaux forcés à la moindre incartade … ça tombe bien il y a plein de rivières à nettoyer, de routes à refaire … et comme cela … génial … beaucoup moins de gens inscrits à Pôle emploi

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  • anne jordan // 04.01.2016 à 19h05

    allez , un témoignage d’une syrienne , à moitié bretonne ( ! )
    http://www.breizh-info.com/36738/actualite-internationale/el-assad-syrie-immigration-syrienne-temoignage/

    son avis sur Assad est très équilibré….

      +3

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  • Michel // 04.01.2016 à 21h47

    Je n’ai pas pu voir si quelqu’un avait déjà posté cette vidéo de D de Villepin interviewé sur BMF/RMC par Bourdin le 02/12/2015. Mais c’est selon moi l’idéal de ce qu’il faudrait faire.

    C’est rassurant et triste à la fois de voir qu’il suffit qu’un politique ne soit plus aux affaires pour que sa parole soit libérée (comprendre aille dans l’intérêt de l’Etat, des français). Cela montre bien que tous nos hommes politiques actuels sont conscients de ce qui doit être fait mais ne le font volontairement pas pour servire des intérêts qui différèrent des intérêts directs de la France et ne profitent qu’à certains.

    https://www.youtube.com/watch?v=R6eUgflXE00

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  • Crapaud Rouge // 05.01.2016 à 00h02

    La conclusion du billet est éloquente : discriminer les bi-nationaux, c’est s’autoriser, pour plus tard, à discriminer les gens sur d’autres critères. C’est pourquoi on est sur une très mauvaise pente.

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  • RB83 // 05.01.2016 à 07h35

    Quelle bouillie cet article…
    Le problème de ces intellectuels, comme on les appelle parfois improprement, c’est qu’ils partent d’un ensemble d’axiomes assez discutables pour assoir une démonstration somme toute également assez discutable tellement elle est peu claire.
    Par exemple, prétendre que « C’est de même pour défendre la « laïcité » que la loi interdisant le port du foulard à l’école a été votées en 2004 et non pour détourner l’attention des effets d’un libéralisme économique destructeur » est à peu près du même niveau que de dire que les Américains ont marché sur la Lune pour détourner l’attention de leur échec au Viet-nam.

      +6

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  • PEB // 05.01.2016 à 11h42

    La déchéance n’est pas le bon outil.
    La nationalité touche une propriété inaliénable de la personne, nonobstant le « stage » de 10 ans pour les naturalisés. Elle ne peut être retirée sans provoquer de graves conséquences inextricables pour les mononationaux. C’est pourquoi le droit international a tendance à proscrire ce genre de procédures, même s’il est admis (au Japon par exemple) d’obliger les binationaux de naissance ou les naturalisés à choisir leur mère patrie de manière définitive.

    Le code pénal de 1810 prévoyait dans ses articles 7 et 17, la peine de déportation à vie. Cette mesure strictement pénale avait le mérite d’écarter efficacement les grands criminels. La France antarctique pourrait servir…

    Une autre solution est la remise au goût du jour de la rétention de sûreté, de la perpétuité réelle ou de la fin de la confusion des peines criminelles. A condition d’être effectué dans des établissements pénitentiaires dignes et adaptés, la réclusion à vie met hors d’état de nuire le terroriste et le prive de l’honneur du martyre.

      +1

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  • Jean-Paul Foscarvel // 09.01.2016 à 22h27

    Nous sommes clairement dans une situation où la démocratie s’éloigne.

    La responsabilité occidentale sur le chaos présent est colossale, et les accointances perverses avec des régimes comme ceux de l’Arabie Saoudite ou du Qatar sont désormais fatales.

    Mais nous sommes dans une hyper-crise où tous les facteurs se rejoignent sans jamais se résoudre.

    Le capitalisme dans son mode de déchaînement crée du profit en éliminant les êtres humains, tandis que la course aux ressources accroît les tensions et détruit l’environnement.

    Et sont utilisés les effets de ces décisions non pour les corriger, mais pour augmenter encore leur caractère néfaste.

    Un géopolitique catastrophique chez les autres crée en retour de l’effroi chez nous, qui fait prendre des mesures de restriction démocratique empêchant toute contestation, y compris des politiques économiques elles-mêmes désastreuses.

    Tout se lie, se ligue, se lit, pour que la seule issue possible soit pire encore que la situation actuelle.

    Le slogan actuel devrait alors être « Cap au pire », que Samuel Beckett avait su à son époque anticiper.

    En ce sens, le triangle des Nouvelles Bermudes Françaises, Hollande, Valls, Macron, est un facteur d’en-pirisation avancé !

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