Les Crises Les Crises
11.décembre.201511.12.2015 // Les Crises

Depuis six mille ans la guerre, par Victor Hugo

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Source : Poésie.webnet, Victor Hugo

Victor Hugo (1802-1885)

Depuis six mille ans la guerre

Depuis six mille ans la guerre
Plait aux peuples querelleurs,
Et Dieu perd son temps à faire
Les étoiles et les fleurs.

Les conseils du ciel immense,
Du lys pur, du nid doré,
N’ôtent aucune démence
Du coeur de l’homme effaré.

Les carnages, les victoires,
Voilà notre grand amour ;
Et les multitudes noires
Ont pour grelot le tambour.

La gloire, sous ses chimères
Et sous ses chars triomphants,
Met toutes les pauvres mères
Et tous les petits enfants.

Notre bonheur est farouche ;
C’est de dire : Allons ! mourons !
Et c’est d’avoir à la bouche
La salive des clairons.

L’acier luit, les bivouacs fument ;
Pâles, nous nous déchaînons ;
Les sombres âmes s’allument
Aux lumières des canons.

Et cela pour des altesses
Qui, vous à peine enterrés,
Se feront des politesses
Pendant que vous pourrirez,

Et que, dans le champ funeste,
Les chacals et les oiseaux,
Hideux, iront voir s’il reste
De la chair après vos os !

Aucun peuple ne tolère
Qu’un autre vive à côté ;
Et l’on souffle la colère
Dans notre imbécillité.

C’est un Russe ! Egorge, assomme.
Un Croate ! Feu roulant.
C’est juste. Pourquoi cet homme
Avait-il un habit blanc ?

Celui-ci, je le supprime
Et m’en vais, le coeur serein,
Puisqu’il a commis le crime
De naître à droite du Rhin.

Rosbach ! Waterloo ! Vengeance !
L’homme, ivre d’un affreux bruit,
N’a plus d’autre intelligence
Que le massacre et la nuit.

On pourrait boire aux fontaines,
Prier dans l’ombre à genoux,
Aimer, songer sous les chênes ;
Tuer son frère est plus doux.

On se hache, on se harponne,
On court par monts et par vaux ;
L’épouvante se cramponne
Du poing aux crins des chevaux.

Et l’aube est là sur la plaine !
Oh ! j’admire, en vérité,
Qu’on puisse avoir de la haine
Quand l’alouette a chanté.

Source : Poésie.webnet, Victor Hugo

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Commentaire recommandé

groucho // 11.12.2015 à 01h55

J’aurais plutôt mis ça en gras :

Et cela pour des altesses
Qui, vous à peine enterrés,
Se feront des politesses
Pendant que vous pourrirez,

33 réactions et commentaires

  • Gotfried // 11.12.2015 à 01h48

    Ca me rappelle que j’avais composé une courte poésie:

    Démocratie à fragmentation…
    Demandez mes canons!
    République anti-personnelle…
    Testez mes bombes nouvelles!
    Droits de l’homme au phosphore blanc,
    Pour les vieillards comme les enfants!

      +31

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  • groucho // 11.12.2015 à 01h55

    J’aurais plutôt mis ça en gras :

    Et cela pour des altesses
    Qui, vous à peine enterrés,
    Se feront des politesses
    Pendant que vous pourrirez,

      +73

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  • Louis Robert // 11.12.2015 à 01h56

    « Et cela pour des altesses
    Qui, vous à peine enterrés,
    Se feront des politesses
    Pendant que vous pourrirez… »
    +

    « Au discours de l’instituteur… qui justifie les exactions d’hommes auxquels on inflige, chez eux, une guerre sans morale, sans vertu, et qui pourraient, de ce fait, user de tous les moyens, y compris ceux de la barbarie, pour faire avancer leur cause, Lucien Camus répond: « Non, un homme, ça s’empêche. — Voilà ce qu’est un homme, sinon… » (…) Moi, avait-il dit d’une voix sourde, je suis pauvre, je sors de l’orphelinat, on me met cet habit, on me traîne à la guerre, mais je m’empêche. — Il y a des Français qui ne s’empêchent pas, avait (dit) Lévesque. — Alors eux non plus ce ne sont pas des hommes. »

    (Michel Onfray, « L’ordre libertaire, la vie philosophique d’Albert Camus », p. 48)

      +22

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    • alfred // 11.12.2015 à 09h54

      Merci. C’est exactement ça:
      “Non, un homme, ça s’empêche. — Voilà ce qu’est un homme, sinon…”
      … sinon ça vole et truande avant de tuer et mutiler
      …. sinon c’est un enfant dans la toute puissance innocent au début coupable lorsque ses cellules ont vieilli mais pas sa tête
      …. sinon c’est un consommateur ivre de désir et de mort
      Tout part de là. Un Homme, ça s’empêche.
      Premièrement ne pas nuire, c’est la seule morale à enseigner à l’école.

        +13

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      • Louis Robert // 11.12.2015 à 10h24

        « … nous avons à faire la preuve que nous ne méritons pas tant d’injustice. »

        (Camus, « Lettres à un ami allemand »)

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      • NeverMore // 11.12.2015 à 13h14

        Vous devriez vous replacer dans le contexte de la phrase du pères de Camus

        « Alors qu’avec un ami, il part pour une relève de la garde, il découvre sous la lune les corps de deux sentinelles allongées dans une mare de sang, les jambes écartées, émasculées, égorgées,le sexe dans la bouche. Le père de Camus se révolte et affirme que ceux qui agissent ainsi ne sont pas des hommes. Son binôme lui les comprend : ils sont chez eux et l’armée Française occupe leur pays. Ils utilisent tous les moyens pour se défendre, dans les circonstances, tout cela se justifie. Le père de Camus persiste, un homme digne de ce nom ne fait pas ça. Son compagnon comprend qu’on puisse tout détruire, tout se permettre. Colère du père de Camus

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        • NeverMore // 11.12.2015 à 13h20

          Camus, un homme ça s’empêche, suite ….

          Colère de Lucien Camus :  » non, un homme ça s’empêche, voilà ce qu’est un homme ou sinon …

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  • Ali // 11.12.2015 à 04h21

    Lorsque l’on regarde l’histoire de l’Europe depuis les conquêtes romaines on s’aperçoit qu’il n’y a eu qu’une suite de guerre. Mais en fait cela a surtout été une suite de guerre et de vengeance de la guerre précédente. Notre prétention à croire que l’on peut humilier l’autre lorsque l’on est en position de force et/ou agresser l’autre sans retour de baton est navrante. La roue tourne.

    Ces guerres ont souvent été justifiés pour des raisons économique (on parle de braquage dans la pègre). Navrant là aussi de voir que notre économie est principalement orientée vers le pillage des autres. Un sérieux manque d’intelligence dans notre façon de voir la chose économique, on en est toujours à choisir ce qui nous semble rentable sur le court terme, à choisir la notion de facilité, à détruire au lieu de construire.

    Les rêves de gloire transportent également le peuple par procuration et l’aveugle. Lorsque Napoléon est revenue de l’île d’Elbe les frontières de la France étaient revenues plus petites qu’avant ses conquêtes. Cela n’a pas empêché le peuple de l’accueillir comme un héro et de repartir en guerre des rêves de gloire plein la tête. La défaite finale plus tard nos frontières se sont encore rétrécies et Napoléon a fini sa vie à Saint Hélène. La belle affaire.

    A quand une pression sociale qui jugera négativement ces « héros » et nous montrera la gloire comme quelque chose de différent d’une suite de conquêtes sanglantes ? A quand une pression sociale qui nous montrera pouvoir et richesse non pas comme une fin en soi mais comme des moyens de construire un monde civilisé ? A quand une pression sociale qui montrera la puissance non pas comme quelque chose pour dominer l’autre mais comme quelque chose pour se dominer soi même ? A quand une pression sociale qui jugera négativement le fait de chercher à savoir qui a la plus grosse ? A quand une pression sociale qui favorisera le partage (qui facilite la résolution de conflits d’intérêts) et la tolérance (qui facilite la résolution de conflits idéologiques) ? A quand une pression sociale qui jugera négativement l’opposition systématique face à celui qui n’est pas dans notre groupe et positivement la coopération en toute occasion ? A quand une pression sociale qui contribuera à nous mettre à la place de l’autre au lieu de suivre nos instincts qui nous poussent à rejeter celui qui est différent de nous ?

    En bas ont vit dans un carcan coercitif à cause de ceux qui sont en haut et qui ont peur de chuter ou d’une vengeance de ceux qu’ils savent qu’ils ont agressé. Vivre dans un carcan coercitif ou dans la peur ne rend heureux ni les uns ni les autres. Tous perdants en somme. La belle affaire.

      +34

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  • dugesclin // 11.12.2015 à 04h40

    « La République française, fidèle à ses traditions, se conforme aux règles du droit public international. Elle n’entreprendra aucune guerre dans des vues de conquête et n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple. » Constitution – déclaration de 1946
    http://www.legifrance.gouv.fr/Droit-francais/Constitution

      +17

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  • Spiridon // 11.12.2015 à 05h25

    C’est très touchant et vibrant Victor Hugo, mais des fois, il s’emballe il s’emballe.
    Le « coeur de l’homme » n’est pas à la guerre, mais à sa constante résistance aux tentations de la guerre. L’origine préhistorique de la guerre n’est pas évidente, malgré « la guerre du feu ». En tous cas les civilisations et les cultures ultérieures se sont construites sur le combat conscient contre la guerre, ainsi en parle Jacqueline de Romilly dans son étude sur la Douceur dans la pensée grecque:
    Pourquoi parler de douceur dans un monde où il est surtout question de justice et d’héroïsme, où les mythes et la tragédie sont cruels, où la vision de la vie humaine est âpre et violente ? L’Iliade est un poème de batailles et de mort. L’histoire de Thucydide décrit des violences physiques et morales d’une guerre sans merci. L’épanouissement d’un idéal de douceur dans la pensée grecque est un phénomène d’autant plus remarquable. Comment a-t-il pu avoir lieu dans un contexte aussi défavorable, pour gagner en importance à la fin du Ve siècle et pour qu’on le retrouve encore dans la Grèce actuelle ? La douceur est une attitude humaine, relevant du domaine de l’éthique et caractéristique de l’idéal grec. La nature du comportement pratique varie selon les circonstances : gentillesse des manières, bienveillance envers autrui, générosité, bonté, indulgence, compréhension, humanité, charité, tolérance, clémence, valeurs désignées par le même mot : praos »
    Pour ne pas désespérer, mais simplement continuer le travail:
    http://www.amazon.fr/Gr%C3%A8ce-antique-contre-violence/dp/2877063909/ref=sr_1_48?ie=UTF8&qid=1449808102&sr=8-48&keywords=Jacqueline+de+Romilly

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    • Prométhée Enchaîné // 11.12.2015 à 10h43

      Je ne suis pas certain que toutes les civilisations ultérieures se soient construites contre la guerre, ou alors je comprends votre phrase de travers. L’idéologie de la Rome antique est d’imposer son pouvoir aux nations et « dompter les superbes », conquérir le monde…

      Mais j’ai tendance à penser que le sens de l’Histoire est celui de la pacification, et nous ne sommes pas encore arrivés au bout de cet aspect-là. Il est à noter que la construction européenne n’est pas non plus comme on l’entend parfois une coopération désintéressée, où le compromis et le sacrifice de nos intérêts égoïstes sont érigés en principes.
      Comme je le rappelais, Mitterrand a foncé pour contrôler l’Allemagne alors réunifiée, qui a tout fait pour ne pas être entravée dans sa « Renaissance ».
      Ainsi, je ne crois pas en une paix de bon coeur, que l’on peut cependant trouver dans les rapports entre humains civilisés, les intérêts des nations ont des enjeux vitaux qui sont rarement présents au niveau des rapports entre humains civilisés.
      C’est la raison pour laquelle je tiens la lutte contre le réchauffement / dérèglement climatique, qui est une contrainte vitale commune à tous et nous force à coopérer pour une bonne nouvelle. Bien qu’il soit à craindre que sa mise en place soit chaotique et faite de tensions dans un premier temps.

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  • Vénus-Etoile du Berger // 11.12.2015 à 05h27

    L’Enfant, Victor Hugo

    Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.
    Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil,
    Chio, qu’ombrageaient les charmilles,
    Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,
    Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois
    Un chœur dansant de jeunes filles.

    Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,
    Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
    Courbait sa tête humiliée ;
    Il avait pour asile, il avait pour appui
    Une blanche aubépine, une fleur, comme lui
    Dans le grand ravage oubliée.

    Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !
    Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus
    Comme le ciel et comme l’onde,
    Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
    Passe le vif éclair de la joie et des jeux,
    Pour relever ta tête blonde,

    Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner
    Pour rattacher gaîment et gaîment ramener
    En boucles sur ta blanche épaule
    Ces cheveux, qui du fer n’ont pas subi l’affront,
    Et qui pleurent épars autour de ton beau front,
    Comme les feuilles sur le saule ?

    Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?
    Est-ce d’avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,
    Qui d’Iran borde le puits sombre ?
    Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
    Qu’un cheval au galop met, toujours en courant,
    Cent ans à sortir de son ombre ?

    Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
    Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
    Plus éclatant que les cymbales ?
    Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux ?
    – Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,
    Je veux de la poudre et des balles.

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  • marnage // 11.12.2015 à 06h46

    Extrait de la chanson de François Budet – « Les gens de peu »

    Quand il arrive à un puissant
    D’avoir envie de faire la guerre
    C’est le sang noir des pauvres gens
    Qui va couler sur les frontières

    Et pour les en remercier
    On élève des monuments
    Avec dessus leurs noms gravés
    Honneur à tous les combattants

    Les avenues, les boulevards
    Ne porteront jamais leurs noms
    Mais pour honorer leur mémoire
    Il reste le son du clairon

      +18

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  • Suzanne // 11.12.2015 à 06h56

    Nadia Tuéni, du Liban :

    « Ils sont morts à plusieurs
    C’est-à-dire chacun seul
    sur une même potence qu’on nomme territoire
    leurs yeux argiles ou cendres emportent la montagne
    en otage de vie.

    Alors la nuit
    la nuit jusqu’au matin
    puis de nouveau la mort
    et leur souffle dernier dépose dans l’espace la fin du mot.
    Quatre soleils montent la garde pour empêcher
    le temps d’inventer une histoire.

    Ils sont morts à plusieurs
    sans se toucher
    sans fleur à l’oreille
    sans faire exprès
    une voix tombe: c’est le bruit du jour sur le pavé.

    Crois-tu que la terre s’habitue à tourner?
    Pour plus de précision ils sont morts à plusieurs
    par besoin de mourir
    comme on ferme une porte lorsque le vent se lève
    ou que la mer vous rentre par la bouche…

    Alors
    ils sont bien morts ensemble
    c’est-à-dire chacun seul comme ils avaient vécu ».

    (Poèmes pour une histoire, 1972)

      +12

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  • marnage // 11.12.2015 à 07h13

    Chanson, Jeahn Jonas « Regarde-moi je suis la guerre »

    Regarde-moi, je suis la guerre
    Vous m’avez chassée la dernière
    Fois, ah, mais ne vous inquiétez pas
    Je reviens toujours
    Un jour

      +5

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  • Patrick Luder // 11.12.2015 à 07h39

    Comme si c’était les peuples querelleurs qui aiment faire la guerre …
    La guerre n’est possible qu’avec de l’incompréhension et du lavage de cerveau.
    Et profiter de ce chapitre pour faire de la poésie … bof !!!

      +3

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  • Babar // 11.12.2015 à 08h14

    A lire les livres d’histoire mondiale, on a l’impression qu’aux époques historiques chaque siècle a vu plus de mort d’homme par l’homme que le siècle précédent… C’est peut être vrai en raison de la croissance démographique? En ce cas le 21 ème siècle avec le retournement prévu de la tendance démographique pourrait être celui d’une rupture? A moins qu’avec les crises de matières premières, climatiques et économiques à venir, dans son génie l’homme ne réussisse à changer qu’une seule décroissance celle de la mortalité…. La généralisation de la pensée économique égoïste sous la forme de l’ultralibéralisme pourrait bien être l’arme de destruction massive capable de ce succès?

      +6

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    • Louis Robert // 11.12.2015 à 09h56

      Jean Ziegler, « Destruction massive, géopolitique de la faim », Seuil, 2012.

        +2

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  • Charles Michael // 11.12.2015 à 10h19

    L’Europe c’est la paix, dirent-ils, et ils ajoutèrent encore une fois plus jamais ça,
    au sortir de l’épouvantable carnage, au milieu des ruines les vainqueurs et les vaincus s’embrassèrent
    mais les affaires sont les affaires et ils nous firent le rideau de fer, pour nous protéger, dirent-ils de ceux qui nous avaient libérés
    cela ils l’appelèrent la guerre froide et dès qu’elle fut terminée ils cuisinèrent d’autres guerres,
    ah, mais cette fois elles furent dites humanitaires
    une longue litanie de victoires militaires et de missions accomplies nous appris la géographie et nous rappela que contre des régimes autoritaires seules les vraies démocraties savaient faire le tri

    l’europe c’est la guerre

      +10

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  • FileDansLeVent // 11.12.2015 à 10h28

    LE DESERTEUR

    Monsieur le président
    Je vous fais une lettre
    Que vous lirez peut-être
    Si vous avez le temps.
    Je viens de recevoir
    Mes papiers militaires
    Pour partir à la guerre
    Avant mercredi soir.
    Monsieur le président
    Je ne veux pas la faire
    Je ne suis pas sur terre
    Pour tuer de pauvres gens.
    C’est pas pour vous fâcher,
    Il faut que je vous dise,
    Ma décision est prise,
    Je m’en vais déserter.

    Depuis que je suis né,
    J’ai vu mourir mon père,
    J’ai vu partir mes frères
    Et pleurer mes enfants.
    Ma mère a tant souffert
    Qu’elle est dedans sa tombe
    Et se moque des bombes
    Et se moque des vers.

    Quand j’étais prisonnier,
    On m’a volé ma femme,
    On m’a volé mon âme,
    Et tout mon cher passé.
    Demain de bon matin
    Je fermerai ma porte
    Au nez des années mortes,
    J’irai sur les chemins.

    Je mendierai ma vie
    Sur les routes de France,
    De Bretagne en Provence
    Et je crierai aux gens:
    «Refusez d’obéir,
    Refusez de la faire,
    N’allez pas à la guerre,
    Refusez de partir.»
    S’il faut donner son sang,
    Allez donner le vôtre,
    Vous êtes bon apôtre
    Monsieur le président.
    Si vous me poursuivez,
    Prévenez vos gendarmes
    Que j’emporte des armes
    Et que je sais tirer.

      +21

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  • Michel Ickx // 11.12.2015 à 12h16

    Décidément, outre l’intelligence collective et émotionnelle, ce site est chargé de conscience et de poésie.
    Il faudra faire encore un effort pour contribuer à sa survie ; un si petit effort économique, mais tous ensemble et selon nos moyens.

    Merci pour ces messages, la grande majorité positifs.

      +14

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  • Nerouev // 11.12.2015 à 12h56

    La guerre : état naturel de l’homme :
    http://pierre.campion2.free.fr/mornej_hobbes.htm

      +1

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  • Netêbs // 11.12.2015 à 13h54

    Cette période de  » six mille ans » m’interpelle
    car d’autres personnes font aussi référence
    à la même longueur de temps en ce qui concerne
    la souffrance d’un peuple ou la période violente de la terre.
    C’est comme si ces auteurs partageaient une connaissance
    que nous n’avons pas, en fin pas moi. Et vous ?

      +1

    Alerter
    • bof // 12.12.2015 à 02h53

      C’est l’ âge de la terre selon les chrétiens.

        +1

      Alerter
  • Nerouev // 11.12.2015 à 14h26

    Six mille ans c’est peu, je dirais au moins 450 000 ans avec l’homme de Tautavel.

      +0

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    • anne jordan // 11.12.2015 à 18h39

      mais non ,@nerouev !

      les préhistoriens s’accordent pour dire qu’il y atrès peu de traces de mort violente dans les sépultures étudiées !
      voyez les travaux de madame Patou – Mathis:
      Préhistoire de la violence et de la guerre – France Culture
      http://www.franceculture.fr/oeuvre-prehistoire-de-la-violence-et-de-la-guerre-...
      Pour en finir avec les approches caricaturales, Marylène Patou-Mathis propose avec ce livre une vaste enquête qui croise les données de l’archéologie et de …

        +3

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  • Le Bouffon Noir // 11.12.2015 à 14h54

    Pour ceux qui pensent que Hugo appartenait à la droite bourgeoise voilà un extrait ou il indique tout à fait le contraire, à noter que le mot socialiste était synonyme d’extrême-gauche à cette époque :

    « La transformation de la foule en peuple ; profond travail. C’est à ce travail que se sont dévoués, dans ces quarante dernières années, les hommes qu’on appelle socialistes. L’auteur de ce livre, si peu de choses qu’il soit, est un des plus anciens ; le Dernier jour d’un condamné date de 1828 et Claude Gueux de 1834. S’il réclame parmi ces philosophes sa place, c’est que c’est une place de persécution. Une certaine haine du socialisme, très-aveugle, mais très-générale, a sévi depuis quinze ou seize ans, et sévit et se déchaîne encore, dans les classes (il y a donc toujours les classes ?) influentes. Qu’on ne l’oublie pas, le socialisme, le vrai, a pour but l’élévation des masses à la dignité civique, et pour préoccupation principale, par conséquent, l’élaboration morale et intellectuelle. La première faim, c’est l’ignorance ; le socialisme veut donc, avant tout, instruire. Cela n’empêche pas le socialisme d’être calomnié et les socialistes d’être dénoncés. Pour beaucoup de trembleurs furieux qui ont la parole en ce moment, ces réformateurs sont les ennemis publics. Ils sont coupables de tout ce qui est arrivé de mal. » Tiré de William Shakespeare, II livre 5

    Il est à noter que Hugo triche un petit peu dans ce texte, il ne s’est pas toujours situé politiquement comme socialiste mais seulement après son Discours sur la Misère prononcé au parlement, à rédiger un brûlot électoral clairement anti-socialiste dans ses jeunes années et à même participé à la répression d’émeutes en 1848.

    Le socialisme qu’il défendait était particulier, c’était pourrait-on dire un socialisme de l’âme ; une ébauche de programme politique morale lié à son irréfutable croyance en dieu. J’y crois.

    Jaurès, ce grand croyant qui a fait la laïcité, a continué sur cette voie en dotant son socialisme d’une dimension morale dans ses discours et écrits. Quel dommage que le socialisme allemand ait supplanté le socialisme français après sa mort !

      +2

    Alerter
  • dugesclin // 11.12.2015 à 17h05

    Une chanson d’un poète moins génial, mais si réaliste.
    « Eh ! bien de tous ces ravages,
    Nous souffrons sans murmurer ;
    Loin de nous désespérer
    Ils augmentent nos courages :
    On ne vaincra pas Paris,
    Tant que nous serons unis ! »
    https://www.youtube.com/watch?v=3aNnfxGgp2M

      +1

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  • Bof // 11.12.2015 à 19h11

    Nos destins ne nous appartiennent pas.

    Ils appartiennent à ceux qui pensent devoir faire ce qu’on n’a pas demandé et qu’ils supposent devoir être nécessaire et qui ne l’est peut être pas.

    Je ne sais toujours pas si, sans ces guerres pour le pétrole et autres hydrocarbures, épices et drogues, nous vivrions mieux.

    Combien d’argent dépensé pour acquérir ces ressources, mettre un nom en haut d’un écriteau, la patrie à ses grands hommes reconnaissante, quelques os en poussière dans un coffre froid, ou quelques femmes conquises de plus, pour quelques enfants de plus, mouvement inutile de perpétuation d’une chaleur perdue dans un univers froid, arrosé par une réaction thermonucléaire fortuite.

    Et heureusement, il y a parfois de la joie, dans un regard, une peau, un arbre et un roseau.

      +3

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  • Sabine Ferguson // 11.12.2015 à 20h37

    QUAND LES HOMMES VIVRONT D’AMOUR
    paroles et musique: Raymond Lévesque

    Quand les hommes vivront d’amour,
    Il n’y aura plus de misère
    Et commenceront les beaux jours
    Mais nous nous serons morts, mon frère

    Quand les hommes vivront d’amour,
    Ce sera la paix sur la terre
    Les soldats seront troubadours,
    Mais nous nous serons morts, mon frère

    Dans la grande chaîne de la vie,
    Où il fallait que nous passions,
    Où il fallait que nous soyons,
    Nous aurons eu la mauvaise partie

    Quand les hommes vivront d’amour,
    Il n’y aura plus de misère
    Et commenceront les beaux jours,
    Mais nous nous serons morts, mon frère

    Mais quand les hommes vivront d’amour,
    Qu’il n’y aura plus de misère
    Peut-être songeront-ils un jour
    À nous qui serons morts, mon frère

    Nous qui aurons aux mauvais jours,
    Dans la haine et puis dans la guerre
    Cherché la paix, cherché l’amour,
    Qu’ils connaîtront alors mon frère

    Dans la grande chaîne de la vie,
    Pour qu’il y ait un meilleur temps
    Il faut toujours quelques perdants,
    De la sagesse ici-bas c’est le prix

    Quand les hommes vivront d’amour,
    Il n’y aura plus de misère
    Et commenceront les beaux jours,
    Mais nous serons morts, mon frère.

    (figure sur l’album Raymond Lévesque, collection Québec-Love – Gamma GCD-507)

    Ici , par « Les Trois Grands »: Leclerc, Vigneault Charlebois.
    http://youtu.be/cZfDRQ_kKOw

      +2

    Alerter
  • Suzanne // 11.12.2015 à 23h08

    (…)
    « Dans le journal d’hier beaucoup de morts
    Et puis partout beaucoup de gens indifférents
    Nous sommes peu nombreux à veiller
    Nous tenons la lampe allumée
    Nous repoussons de toutes nos forces le sommeil
    Et la lampe nous fait les yeux brillants

    Nous tenons la lampe allumée
    Nous ne vieillissons pas »

    Jacques Bertin, Le Carnet

    https://www.youtube.com/watch?v=9LNQLQSc5LY

      +1

    Alerter
  • Nora // 11.12.2015 à 23h33

     » Gagnée ou perdue, toute guerre se réduit à une défaite de l homme. » Robert Sabatier

      +6

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