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6.novembre.20146.11.2014 // Les Crises

[Et maintenant, les drones russes !] Ouvrons les yeux… sur Antoine Arjakovsky

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Cet historien régulièrement invité dans les médias est assez étonnant…

Je rappelle qu’il est « directeur émérite de l’Institut d’Études Œcuméniques de Lviv. » et proche du clergé de Lviv, clergé dont les penchants « svobodesques » sont connus…

On a déjà pu juger de la solidité du bonhomme dans ce billet.

Extrait : « Aujourd’hui je considère avec beaucoup de tristesse que les hiérarques qui conduisent aux destinées de l’Eglise russe ne sont pas dignes de la mission de réconciliation universelle qui leur a été confiée par le Très Haut« 

Attention, billet 100 % « théorie du complot ».

Ouvrons les yeux sur la Russie de Vladimir Poutine, par Antoine Arjakovsky, Le Figaro, 6/11/2014

FIGAROVOX/OPINION – À la lueur de la crise ukrainienne, Antoine Arjakovsky détaille, à l’attention de l’Europe et des États-Unis, la vision stratégique de la Russie de Vladimir Poutine.


Antoine Arjakovsky est l’auteur de Russie-Ukraine: de la guerre à la paix? (Paris, Parole et Silence, 2014). Il a reçu pour ce livre le prix Grégoire Orlyk le 5 novembre au Sénat de la part de Hervé Maurey, président du groupe d’amitié France-Ukraine, et de Olga Sorin, présidente de la revue Perspectives Ukrainiennes. Nous publions ici son discours.


Jugez simplement qui l’a décoré…

Ouvrons les yeux.

La Russie fait la guerre aujourd’hui non seulement à l’Ukraine mais aussi à l’Union européenne et aux Etats-Unis. Lors de son discours à Sotchi le 24 octobre le président russe a défendu son projet de rétablissement de l’Etat mythique de «Nouvelle Russie» sur les terres ukrainiennes. Mais il s’en est pris aussi violemment à ce qu’il appelle «la domination unilatérale» sur le monde des Etats-Unis. Le président russe augmente de 30% son budget militaire pour 2015 et rappelle à toute occasion que la Russie est une puissance nucléaire. En annexant la Crimée le 18 mars, Vladimir Poutine a bafoué le Mémorandum de Budapest de 1994 qui prévoyait la garantie de l’intégrité du territoire ukrainien.

(Ce qui ne signifie pas qu’une partie du territoire ukrainien n’a pas le droit de quitter ce doux pays qui bombarde les russophones…)

En reconnaissant les nouvelles «élections» du 2 novembre à Louhansk et Donetsk, en envahissant aujourd’hui le Donbass, il fait semblant d’ignorer la position de son ambassadeur en Ukraine Mihail Zourabov qui avait signé le 5 septembre l’accord de Minsk avec l’Ukraine et l’OSCE. Celui-ci prévoyait le 7 décembre des élections locales dans les zones occupées sous l’autorité de l’Etat ukrainien. La Russie fait également appel à des observateurs de l’extrême droite européenne, dont Jean-Luc Schaffhauser du Rassemblement bleu Marine, pour légitimer des «élections» qui violent pourtant les normes les plus élémentaires de la démocratie.

De plus, comme l’a reconnu devant les caméras Alexandre Zakhartchenko, le nouveau «président de la république de Donetsk», la Russie arme aujourd’hui en chars et en matériel lourd les leaders autoproclamés du Donbass en vue d’avancer des troupes mixtes en direction de la Crimée. Enfin, comme l’a révélé l’OTAN, depuis dix jours la Russie procède à de vastes manœuvres militaires dans toute l’Europe. Des bombardiers russes ont été interceptés au dessus du ciel britannique par la Royal Air Force.

Des sous-marins russes ont été signalés dans les eaux territoriales du Danemark et de la Suède.

(Signalés, mais hélas jamais photographiés, non ?…)

Des essais de tirs de missile longue distance ont été effectués par la Russie d’une portée de 6000 kilomètres en direction du Kamchatka.

On ne peut pas ne pas mentionner ici le survol au même moment des deux tiers des centrales nucléaires françaises par de mystérieux drones. Greenpeace a nié toute implication. Aucune explication n’a été donnée par les autorités françaises malgré le fait que les satellites français suivent précisément tout mouvement au dessus des sites stratégiques. On peut donc légitimement s’interroger sur une telle coïncidence.

(relisez bien ça)

Quoi qu’il en soit, les manœuvres militaires avérées de la Russie dans toute l’Europe ont comme but d’intimider les chancelleries occidentales à la veille d’une nouvelle violation du territoire ukrainien par la Russie.

(Ben oui, les 150 M de Russes contre les 500 Européens et 350 Américains, c’est joué d’avance….)

Face à une telle situation de «poker nucléaire» comment (re)construire la paix? Il s’agit en premier lieu de ne pas se laisser intimider par la Russie.

Les Russes pensent que s’ils parviennent à envahir Narva, une ville estonienne peuplée à 90% de russophones, et que l’OTAN hésite à réagir, alors ils auront gagné la guerre.

(relisez bien ça : la Russie rêve d’envahir un pays de l’OTAN)

Car ils auront réussi à instiller le doute au sein du bloc atlantique. Les élites russes n’ont toujours pas intégré la construction théologico-politique moderne de l’Etat-nation et espèrent que l’Occident ne se mobilisera pas pour des régions éloignées et russophones.

(Je pense que M. Arjakovsky a malheureusement loupé quelques leçons de laïcité – qu’il n’a évidemment jamais pu suivre à Lviv…)

C’est pourquoi le président Obama est venu à Tallinn le 3 septembre pour assurer les Estoniens du soutien indéfectible de l’OTAN en cas d’attaque russe. Mais il s’agit de bien comprendre que la bataille de la solidarité du bloc occidental est d’abord une bataille de valeurs. Et celle-ci se joue dès à présent en Ukraine.

Les Nations Unies doivent opposer au nihilisme juridique russe leur foi, ni moderniste ni traditionaliste, mais personnaliste en la puissance du droit. Ce droit repose en effet sur «la foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine» (Déclaration de 1948).

(c’est cette cécité qui est fascinante chez les néoconservateurs… Toujours du « 2 poids 2 mesures »)

Forts de cette défense renouvelée de leur socle de valeurs les pays des Nations Unies doivent également aujourd’hui renforcer les sanctions contre l’Etat russe.

Il n’est pas envisageable que la Russie puisse bafouer les Accords de Minsk sans que l’Union européenne et les Etats Unis ne réagissent. De même qu’il n’est pas pensable dans un tel contexte de nouvelle guerre froide que la France puisse maintenir une équivoque sur une livraison éventuelle des Mistrals à la Russie.

La Russie a violé à plusieurs reprises le droit international, clef de voûte de la paix depuis 1945. Elle doit aujourd’hui en subir les conséquences.

(Notez que les USA, Jamais !)

Il ne s’agit pas de punir le peuple russe. Il s’agit, par respect pour sa grande culture européenne, de lui ouvrir les yeux et de lui faire comprendre au plus vite les conséquences dramatiques de son aveuglement politique actuel.

(Énorme, là il dit carrément que les Russes ne comprennent rien et qu’ils devraient changer de Président…)

La Russie n’a pas fait le procès du communisme, une idéologie qui a été pourtant à l’origine de plusieurs dizaines de millions de morts au XXe siècle. Manipulée par des clans mafieux et des théologiens douteux cette idéologie a muté en national-communisme et en un nouvel impérialisme ‘eurasien’.

Mais OUIIIIIII, Poutine est communiste !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Le Kremlin réhabilite dans ses manuels d’histoire de 2014 des figures telles que Lénine, Dzerjinski ou Staline. Les politiques et les politologues français (et ils sont nombreux) doivent cesser toute complaisance à l’égard du Kremlin et rappeler aux Russes que ce cheminement actuel de la mémoire est suicidaire et dangereux pour le monde entier.

Enfin il faut se mettre à l’écoute des mentalités post-soviétiques qui dominent une bonne partie de l’espace russophone aujourd’hui. Non pas pour les accabler mais pour les comprendre et, dans la mesure du possible, pour compatir et soigner. Olena Stiajkina, professeur à l’université de Donetsk, l’ancienne Stalino, a écrit un article remarquable dans Ukrainska Pravda sur les 20% des habitants du Donbass qui se solidarisent aujourd’hui avec Poutine. «Ici il y a des dieux qui sont des guides: les miliciens, les procureurs, les juges. Certains dieux parviennent même à devenir président. Ils représentent le système de l’économie de l’appropriation. On ne peut s’approcher d’eux avec des questions de conscience ou de morale, cette autre façon de s’approprier l’espace. Les dieux peuvent être différents mais ils ne sont certainement pas bons. C’est comme dans la Grèce antique. Zeus n’y était pas considéré comme un dieu bon. Ici c’est pareil. Ils peuvent boire, être vulgaires, repoussants ou rusés, mais ce sont des dieux. Et il faut opérer des sacrifices pour eux, aller voter pour eux. Alors ils se mettent à sourire sur les affiches. Et alors sûrement la paix viendra et la chasse sera bonne. Mais si c’est l’inverse alors cela signifie qu’il faudra continuer à sacrifier.»

(Purée, si vous avez compris, surtout, ne prenez pas la route !)

C’est ce monde-là, bien loin des images romantiques de la Sainte Russie, à qui l’Occident doit aujourd’hui trouver les mots appropriés.

Source : Le Figaro

Je rappelle que ce type a été invité des dizaines de fois dans nos médias… Et qu’il continuera à l’être, évidemment.

Mais on comprend du coup Piotr Smolar :

Je crois que c’est clair – il n’a que tous les médias avec lui !

Ukraine: Gorbatchev défend Poutine, Le Figaro, 6/11/2014

Heureusement, le Figaro avait proposé ce même jour une intéressante brève sur Gorbatchev

Ukraine: Gorbatchev défend Poutine

Le dernier dirigeant de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev a annoncé qu’il défendrait la position de Vladimir Poutine dans la crise ukrainienne et dénoncerait « l’ingérence » américaine auprès d’Angela Merkel lors des commémorations de la chute du Mur de Berlin.

« Je prendrai fermement la défense de la Russie et la défense de son président Vladimir Poutine » lors du forum politique qui doit se tenir dimanche en marge de l’événement, a déclaré M. Gorbatchev à l’agence russe Interfax. « Je suis absolument convaincu que Poutine défend aujourd’hui mieux que quiconque les intérêts de la Russie. Il y a bien sûr dans sa politique de quoi attirer les critiques. Mais je ne souhaite pas le faire et je ne veux pas que quelqu’un d’autre le fasse« , a-t-il ajouté.

L’Allemagne célèbre dimanche les 25 ans de la chute du Mur de Berlin, pour lesquels est notamment prévue une cérémonie réunissant Angela Merkel, Mikhaïl Gorbatchev, le président du Parlement européen, Martin Schulz, et l’ancien leader du syndicat polonais Solidarnosc, Lech Walesa.

Cette rencontre intervient alors que la Russie et l’Occident sont confrontés à la plus grave crise dans leurs relations depuis la fin de la Guerre froide sur fond de conflit en Ukraine. « La Russie a créé (après la disparition de l’URSS) de nouvelles relations et de nouvelles structures de coopération. Et tout allait pour le mieux, mais cela ne plaisait pas à tout le monde aux Etats-Unis« , a poursuivi M. Gorbatchev.

« Les Etats-Unis ont d’autres plans, il leur faut un autre contexte, qui leur permette de s’ingérer partout. Que ce soit bon ou mauvais, cela ne les concerne pas. Ce qui leur importe, c’est qu’ils puissent s’en mêler« , a lancé le prix Nobel de la Paix. « Je suis fermement convaincu que le problème de l’Ukraine n’est qu’un prétexte utilisé par les Etats-Unis pour s’ingérer » dans les affaires d’autres pays, a-t-il conclu.

Les anciens conseillers de M. Gorbatchev ont récemment affiché leur déception face à ce qu’ils considèrent comme une « trahison » des Occidentaux, notamment en raison de la promesse non tenue de ne pas élargir l’Otan aux anciens pays du bloc de l’Est.

Source : Le Figaro

N.B. Billet édité sur la forme, en revoyant quelques formulations…

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