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30.mai.201230.5.2012 // Les Crises

[Article] Euro, terminus ?, par Frédéric Lordon

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J’ai déjà indiqué que j’aimais beaucoup Frédéric Lordon. Cet économiste talentueux à une analyse acérée et souvent très juste, enrobée d’un don oratoire exceptionnel. J’ai fait miennes plusieurs de ses propositions, comme le SLAM. Il livre dans ce billet du 2 mai sa vision sur l’euro…

Les habitués sauront que je ne partage nullement sa vision idyllique de la création monétaire. C’est si simple : quand on peut rembourser, on rembourse ; quand on en peut plus, on arrête – comme avec les ménages et les entreprises…

Euro, terminus ?

Jeudi 24 mai 2012, par Frédéric Lordon.

La science économique n’existe pas. Il n’y a que de l’économie politique. Il faut pourtant toujours des événements extrêmes pour dessiller ceux qui feignent de croire, ou pire, croient de bonne foi, que l’administration des choses pourrait remplacer la délibération des hommes. Ça tombe bien, en voilà un qui s’annonce. La perspective d’une sortie de la Grèce de l’euro, puis celle d’une possible décomposition de la monnaie unique par effet de contagion, promettent de rappeler à grand spectacle ce qu’il en coûte d’ignorer la part politique de l’économie. Car il suffirait de figurer l’enchaînement possible des choses sous la forme d’un arbre de décision pour apercevoir que, quoique configuré par des contraintes économiques, chacun de ses points de bifurcation a fondamentalement la nature d’un acte politique de souveraineté. La Grèce continuera-t-elle de se soumettre à l’austérité ? — politique. Décidera-t-elle le défaut en grand ? — politique. L’Europe réagira-t-elle en tentant de la garder dans l’euro ou en la poussant dehors ? — politique. Est-ce la Grèce elle-même qui anticipera en réarmant sa banque centrale et en retournant à la drachme ? — politique.

Mais politiques plus encore les mouvements réactionnels des corps sociaux qui finissent toujours par passer le point où l’étranglement de l’austérité combiné à la dépossession de souveraineté deviennent intolérables et, très légitimement, cherchent à toute force une voie de sortie, pour le meilleur — Syriza qui pourrait être le germe d’une réaffirmation des peuples contre les orthodoxies financières (celles des marchés et des gouvernements mêlées) — ou pour le pire — cette sinistre Aube Dorée, reproche vivant fait à l’Europe libérale, supposément justifiée pour que « plus jamais ça » et dont tous les actes concourent inexorablement à faire revenir « ça ».

Némésis politiqueRetour à la table des matières

Sauf à avoir l’entendement tout à fait obturé, le résultat hautement probable d’une politique économique européenne qui n’aura rien appris de l’histoire, rien compris des erreurs d’il y a quatre-vingts ans, celles de Hoover, de Laval… et surtout de Brünning, pouvait être annoncé du moment même [1] où, fière de ses règles disciplinaires, de ses traités et de ses pactes, consciencieusement occupée à donner satisfaction aux marchés qu’elle a elle-même installés en position de tutelle, l’Europe, contre toute logique économique, a décidé qu’il n’était pas d’autre voie pour stabiliser les dettes publiques que la restriction généralisée. Il ne faut pas s’y tromper : la Grèce, sans doute le pays le plus fragile et le plus déséquilibré ex ante de la zone euro, n’est que l’éclaireur d’un parcours où bon nombre d’autres pays sont déjà engagés derrière elle — ne pas espérer de fin de crise si d’aventure un miracle, désormais il faut au moins ça, parvenait à sauver l’« éclaireur »… Car l’aberration historique dans laquelle s’est engagée l’Europe est dotée d’une très grande généralité, et produira inexorablement ses effets partout où elle est appliquée. La rechute en récession des économies européennes et l’incapacité à tenir (d’intenables) engagements de déficit, à l’image notamment de l’Espagne, en témoignent pourtant assez mais, dans une logique formellement stalinienne, d’ailleurs déjà vue à l’œuvre au moment de la transition russe, la conclusion tirée par les libéraux européens tient que les contrariétés du réel s’expliquent moins par les excès de leur politique que par l’insuffisance de ses applications. Inutile de préciser que cette logique-là n’a pas d’autre terme que le champ de ruines fumantes — précisément là où la Grèce se trouve conduite d’une main très sûre.

C’est là un chemin que les corps sociaux, sans doute stupidement attachés à quelque archaïque réflexe de conservation de soi, renâclent pourtant à suivre jusqu’au bout. La succession des plans de sauvetage, accompagnés de conditions d’ajustement structurel si bien pensées qu’elles appelaient et leur propre échec et — parce que la logique européenne est étrange — leur propre reconduction, a été une descente aux enfers. La Grèce depuis 2009 a été plongée dans une récession organisée qui lui a fait perdre 15 points de PIB cumulés, le taux de chômage y est de 22 %, l’évolution des salaires réels continûment en territoire négatif depuis 2010 (jusqu’à – 12 % en 2011 !) — mais il faudrait en fait prendre le temps de dresser le tableau social concret qui correspond à ces abstractions macroéconomiques. Et voilà qu’un gouvernement de technocrates se présente ingénument porteur d’un énième plan d’ajustement à hauteur de 5 points de PIB supplémentaires. Malencontreusement une échéance électorale passe par là. Et l’on s’étonne que le paysage politique grec vole en éclats, plus des deux tiers des électeurs se rangeant derrière les partis refusant l’austérité, quelle surprise en effet.

Parce qu’elle a oublié ce qu’elle devait être — une économie politique — la science économique de l’ajustement structurel, intrinsèquement fausse au demeurant car, même le peuple applaudissant l’austérité, jamais elle ne parviendrait à ses fins, la « science économique », donc, finit par chuter sur ses propres impensés : il y a des populations, il y a de la politique, et un beau jour le peuple dit non. La panique européenne présente est l’autre nom du retour du peuple, l’oublié qui se rappelle au bon souvenir de la Construction, laquelle en toute innocence avait fait l’impasse sur lui, le gouvernement, c’est bien connu, étant tellement plus simple sans l’importune présence des gouvernés.

C’est ce retour et rien d’autre qui sème l’effroi dans une Europe volontairement vassalisée aux marchés, et portée avec eux à croire que les populations ne pouvaient décemment venir interférer avec l’administration des choses. Et, quand les politiques macroéconomiques d’elles-mêmes déraillaient déjà et depuis très longtemps, la conscience du déraillement ne se fait vraiment que lorsque le peuple le fait enfin savoir. Mais que se passe-t-il donc dans les têtes européennes qui puisse leur faire croire qu’un pays pourrait ainsi accepter de se regarder dépérir pieds et poings liés jusqu’au dernier degré de l’agonie ? : pas de croissance possible car austérité, pas de dévaluation possible car monnaie unique, même pas de possibilité de se protéger contre le run qui assaille les banques privées grecques, puisque l’article 63 interdit toute restriction aux mouvements des capitaux ! Sous les yeux du pouvoir politique, le système bancaire grec est en train de se vider sans que personne n’y puisse rien opposer.

Sortie, mode d’emploiRetour à la table des matières

Evidemment l’impossibilité d’opposer est toujours conditionnelle à un certain cadre institutionnel, en l’occurrence celui des traités, dont il suffit de sortir pour recouvrer quelques degrés de liberté — et se sauver. Sauf à ce que l’Europe modifie du tout au tout sa politique insensée, la Grèce se trouve rendue en ce point où le geste de sa propre sauvegarde va bientôt s’imposer sans appel. Sa survie passe alors par un arrachement radical :

Défaut complet sur sa dette souveraine. Le défaut ne règle sans doute aucun des problèmes structurels de la Grèce. Si elle n’est certainement pas un Etat failli, un failed State, puisque l’ordre légal d’un Etat de droit et la sûreté y règnent, la Grèce cependant pourrait être proche d’une failed administration, notamment dans sa composante principale, à savoir l’organisation du prélèvement fiscal [2]. Mais cette refonte-là appartient aux moyen et long termes, or l’urgence c’est de ne pas mourir ! Le défaut s’impose alors, car le déficit est maintenant imputable aux trois quarts au service de la dette — 6 points de PIB sur 8 de déficit. La Grèce en effet a réduit à marche forcée son déficit primaire de 10 points de PIB début 2010 à un peu plus de 2 points de PIB fin 2011 [3], niveau — parfaitement gérable — qui serait alors celui du déficit tout court, le service de la dette disparaissant du jour au lendemain après un défaut total.

Réarmement de la banque centrale nationale. Mais dira-t-on, précisément, il resterait deux point de PIB de déficit à financer… alors même que la Grèce ne disposera plus d’accès à aucune source de financement externe, ni les marchés, ni bien sûr les fonds de l’Europe (Fonds européen de stabilité financière [FESF], mécanisme européen de stabilité [MES]) ou du FMI après que le pays se soit affranchi de la troïka et de ses ajustements structurels. C’est pourquoi il n’est pas d’autre solution possible — mais celle-ci est possible ! — que la reprise en main souveraine de sa banque centrale nationale, réarmement qui signifie de facto sortie de l’eurosystème de banques centrales, donc de l’eurozone, et retour à la drachme. C’est la Banque de Grèce qui financera, par création monétaire, le déficit transitoire qu’un retour à la croissance achèvera de résorber.

Dévaluation. Ce retour à la croissance sera d’autant plus vigoureux qu’à l’abandon d’une politique budgétaire récessionniste s’ajoutera le coup de fouet aux exportations consécutif à l’inévitable dévaluation de la drachme. Contrairement à ce que suggèrent Artus et Castillo [4], la dévaluation sera efficace, comme en témoigne le fait que de 2009 à 2011 l’effondrement du salaire réel (jusqu’à -12 %) a eu des effets sur la balance courante dont le déficit est passé de 16 à 10 points de PIB, et ceci largement du fait de la remontée des exportations, preuve que le commerce extérieur grec est sensible aux effets de taux de change réel. Il ne faut pas craindre en tout cas que la dévaluation soit d’ampleur — au dernier trimestre 2008, la couronne islandaise a bien perdu les deux tiers de sa valeur sans dommage pour le pays, sachant que la méga-fluctuation initiale est généralement corrigée pour faire revenir ensuite la parité à des niveaux plus convenablement ajustés. Ajoutons que, dans une économie en chute libre comme l’est la Grèce, le risque d’inflation de court-moyen terme est des plus modérés.

Arguera-t-on alors de l’alourdissement du poids des dettes ? L’objection ne tient pas pour la dette souveraine qui aura été complètement annulée. Quant aux dettes des agents privés — près de 70 milliards d’euros [5] —, celles qui ont été contractées sous droit grec seront unilatéralement relibellées en drachmes, donc sans impact de change. Celles de droits étrangers donneront lieu soit à des défauts, soit à des pertes — les plus probablement concernées étant les grandes entreprises, tout de même les agents les plus profitables du pays et les plus capables de prendre des pertes.

Reprise en main du secteur bancaire et contrôle des capitaux. Le défaut cependant n’aura-t-il pas des conséquences internes du fait de la détention de titres souverains par le secteur bancaire privé grec ? En premier lieu, et c’est au moins l’un des avantages de la restructuration actée début 2012, les trois quarts de la dette grecque sont désormais aux mains du secteur public (banques centrales, FESF, FMI), les banques privées grecques n’en détenant plus que 7,4 %, soit 23 milliards d’euros [6]. En tout cas c’est là le deuxième avantage du réarmement de la banque centrale nationale que de lui permettre d’émettre autant de monnaie que nécessaire, à la fois pour maintenir les banques dans la liquidité, éventuellement reconstituer leurs fonds propres, et compenser (selon des critères à déterminer) les pertes des épargnants grecs de bout de chaîne. Il est probable que le gouvernement doive également reprendre les commandes dans les banques privées (par exemple par réquisition) afin de coordonner une reprise du crédit à l’échelle macroéconomique qui n’a aucune chance tant que les banques resteront prises dans les logiques de leurs intérêts particuliers actionnariaux. Et si l’on parle de reprendre en mains le secteur bancaire et financier, logiquement le contrôle des capitaux vient parachever le « package de rupture », seul moyen d’enrayer le run qui est d’ailleurs déjà en train de grossir.

Caveat ! Est-il nécessaire de redire que rien de tout ça ne règle par soi le problème de fond de l’économie grecque ? — mais crée au moins les conditions d’une possible résolution, en restaurant un horizon de croissance de moyen terme, ce qui n’est déjà pas si mal. Ce moyen terme pourtant s’arrête là où la Grèce se montrerait pour de bon incapable de reconstruire une économie politique du prélèvement fiscal, c’est-à-dire les institutions politiques permettant de fixer une assiette adéquate de l’impôt — et d’y soumettre tous les groupes sociaux actuellement récalcitrants —, et celles administratives permettant de le percevoir effectivement. Il est bien certain qu’à défaut de cette reconstruction, la persistance d’un manque à gagner fiscal chronique vouerait de nouveau la Grèce au déficit permanent en ne lui laissant que la possibilité de la création monétaire pour le financer.

C’est une configuration très semblable qu’a connue l’Allemagne des années 1920, dans un système de médiations politiques permettant aux dominants de faire valider leur refus de l’impôt alors que le budget devait faire face au service d’une dette colossale. Quoique cette dernière fut alors le fait des réparations, on ne peut manquer d’être frappé par l’homologie formelle du problème… et, pour toutes les réserves que doit inspirer un comparatisme sauvage, de penser à ce qui s’en était suivi lorsque était restée seule la banque centrale en position de solder les impasses budgétaires incomblables autrement.

Désastres réels, désastres fantasmés

Mais avant même le caveat le coryphée est entré en scène pour prophétiser les désastres — plus exactement des désastres supposés qui devraient faire renoncer à l’idée d’échapper aux désastres réels. La version technocratique de la prophétie s’émeut des 200 à 250 milliards d’euros de dette grecque détenus par les entités « troïkiennes ». En cas de défaut total, le FMI en sera de 20 milliards d’euros — on ne peut pas dire que ce soit rien et pourtant, curieusement, nous retiendrons nos larmes. Le FESF, lui, plongerait de 107 milliards d’euros, c’est déjà autre chose. Les pertes se répartiront entre les pays contributeurs au prorata des apports (20,3 % pour la France soit 21,5 milliards d’euros tout de même), à l’occasion de quoi on va s’apercevoir des limites des stratégies qui pensaient régler le surendettement des uns en surendettant les autres qui ne l’étaient pas encore. A la figure de Münchausen (le baron qui croyait pouvoir se sortir de la vase en tirant sur ses propres lacets) il faudra en tout cas ajouter celle de Némésis, déesse de la vengeance — car il y a comme une sorte de justice immanente à ce que les pays du « centre » qui ont si bien poussé la Grèce au désastre en aient leur part de retour.

Etonnamment cependant le plus fort de l’alarme est sonné à propos des pertes possibles de la Banque centrale européenne (BCE), exposée à la dette grecque à la fois par sa politique de rachat ferme sur les marchés secondaires et par ses programmes de refinancement (notamment le LTRO) qui ont chargé son bilan en collatéraux douteux. Pour ce qui est de la seule détention ferme, il y va tout de même de 45 milliards d’euros [7]. Et voici l’oracle de malheur : les dévalorisations de ses actifs grecs vont entamer les fonds propres de la BCE et forcer à la recapitaliser. Or ses seuls actionnaires sont les Etats-membres de la zone, déjà à la ramasse financièrement et qui, après leur part de bouillon FESF, prendront mal, et leurs opinions publiques avec, d’avoir à remettre au pot pour une recapitalisation de la BCE (dont la France par exemple devrait assumer 14 %)…

Sauver Willy (avec Willy = BCE) ?…

Mais tout est faux, ou bien malhonnête, dans cette histoire de BCE en danger. On se demande en effet s’il faut invoquer la bêtise ou la duplicité pour rendre raison de ces discours dont certains vont jusqu’à faire de la BCE une sorte de zombie-bank, plus leviérisée que ne l’était Lehman Brothers en septembre 2008 — le lecteur, convenablement apeuré, est invité à conclure de lui-même que les « mêmes conséquences » devraient s’ensuivre —, asseyant son bilan à un coussin ultra mince de 2 % de fonds propres, quand Bâle III exige 7,5 % des banques privées. « Tout ça n’est pas sérieux » conclut d’un ton grave Georges Ugeux qui se trouve trop seul à avoir la clairvoyance inquiète [8] et se rêve peut-être en moderne Cassandre, extralucide mais inécouté.

En effet, tout ça n’est pas sérieux, à ceci près que le « ça » en question renvoie moins aux supposés périls auxquels la BCE se serait déraisonnablement exposée qu’aux divagations du commentateur qui n’a pas tout à fait compris qu’il était de la dernière ineptie d’appliquer les catégories ordinaires de l’économie financière à la banque centrale, entité par construction absolument dérogatoire du « droit commun ». Source ultime et souveraine de la création monétaire, une banque centrale, par définition, se moque comme d’une guigne de sa leviérisation, de ses ratios de solvabilité ou de sa propre liquidité (!), considérations qui n’ont rigoureusement aucun sens pour elle ; et s’il lui a fallu des fonds propres au commencement de son existence, c’était tout simplement pour avoir de quoi se construire un bâtiment et financer son besoin en fonds de roulement (recrutements, consommations intermédiaires). En temps normal, oui, la banque centrale fait des profits sur ses opérations ordinaires, grâce auxquels elle continue de couvrir ses charges, payer quelques dividendes à ses actionnaires (les Etats) et faire du report à nouveau ou quelques investissements en équipements divers. Mais l’éventualité de faire des pertes et de « détruire ses fonds propres » est pour elle en principe un non-événement pour cette raison simple que, émettrice même de la monnaie, elle peut monétiser ses propres pertes et, si besoin est, s’auto-recapitaliser par création monétaire.

Il serait donc temps pour quelques commentateurs d’apercevoir le non-sens qui consiste à user des catégories économiques ordinaires à propos d’agents économiques extra-ordinaires. Car, de même qu’il est inepte de parler de « faillite » à propos d’un Etat (un Etat est souverain et ne laisse pas saisir ses actifs, il fait défaut et envoie la terre entière se faire voir chez Plumeau), de même la banque centrale n’est pas justiciable des arguments de l’économie bancaire ordinaire, et si l’on peut tout de même parler à son propos de profits et de pertes, ces notions n’ont pas pour elle exactement le même sens, entendre les mêmes conséquences, que pour n’importe qui d’autre, et ceci précisément parce que la banque centrale est dans l’économie l’instance ultime de validation (ou de non validation) des pertes de tous les autres agents — à commencer par les siennes.

En effet, lorsqu’une entreprise fait temporairement des pertes [9], elle les soumet à la validation de sa banque qui lui accordera (ou non) des crédits pour les surmonter. La banque elle-même apporte ses propres pertes consolidées, notamment issues de décisions de validation qui ont mal tourné, à la validation de l’étage supérieur, celui de la banque centrale. Et puis ? Et puis stop ! Car la banque centrale est le sommet du système, c’est-à-dire la source ultime et souveraine de validation de toutes les validations. De même qu’il n’y pas de nuages « au-dessus » du soleil, il n’y a rien au-delà de la banque centrale, perspective sans doute un peu effrayante pour tous ceux qui croient, à la manière des nostalgiques de l’étalon-or, qu’il y a quelque part dans l’économie des ancrages ultimes « réels » et substantiels — qui ne mentent pas.

Pour tous ceux-là, il va donc falloir trouver des mots rassurants afin d’expliquer qu’en fait non : dans l’économie en particulier comme dans le monde social en général, il n’y a que des ancrages institutionnels, en dernière analyse (clause importante) cristallisations autoréalisatrices de croyances collectives… mais (donc) toujours susceptibles d’être défaits. C’est pourquoi d’ailleurs pas tout à fait « et puis stop ! ». Car, tout extraordinaire qu’elle soit, la banque centrale ne saurait échapper à cette condition et, comme pour toute institution, la possibilité de la décomposition ne peut être chassée de son horizon. Elle prendra la forme soit d’une sédition politique (populaire) à l’encontre de ses orientations de politique monétaire (la direction que la BCE s’attache si bien à prendre…), soit d’un rejet de la monnaie en période hyper-inflationniste, c’est-à-dire quand son passif aura enflé au point, non pas d’alarmer les central bank watchers qui consultent son bilan toute les semaines et croient leur marotte universellement partagée, mais quand par un effet de percolation les agents commenceront à éprouver concrètement l’excès de liquidité environnant.

En tout cas elle n’aura en aucun cas la figure que lui fantasme Georges Ugeux qui confond banque privée et banque centrale, et croit que Lehman Brothers donne à la BCE de profondes leçons à méditer pour son propre compte — mais tout ceci sans doute pour mieux donner lui-même consistance et nécessité au titre-vocation de son blog qui en appelle à « démystifier la finance »…

… ou l’empêcher (Willy) de nager ?

En cette affaire de corne-cul de « banque centrale à recapitaliser », il n’y a cependant pas que les simplets. Il y a aussi, comme d’habitude, les cyniques. Ceux-là opposent moins une incapacité intellectuelle qu’un refus de principe à l’idée que la banque centrale puisse s’autocréditer et monétiser ses propres pertes. Car, bien dans la ligne du monétarisme, l’idée de valider des paris perdus, quand bien même il revient à la banque centrale d’assumer la fonction de prêteur en dernier ressort, et de laisser croître son passif, c’est-à-dire la masse monétaire, cette idée leur est non pas inaccessible mais insupportable. Aussi tiennent-ils sans relâche, à l’usage des impressionnables, le discours du « trou dans les fonds propres » et de la « nécessaire recapitalisation » qui coûtera tant aux Etats-actionnaires, c’est-à-dire — ici : néon clignotant — aux contribuables.

Evidemment le contribuable, « dûment » éclairé par les « démystificateurs de la finance », n’est pas tout à fait en état de savoir que l’idée de la banque centrale refinancée par les Etats est simplement bouffonne car l’instance ultime du refinancement c’est la banque centrale ! C’est pourtant cette bouffonnerie que voudraient faire advenir les doctrinaires de l’orthodoxie monétariste. En vérité il faut lire leur « raisonnement » à l’envers et considérer les conclusions alléguées comme des prémisses : parce qu’on a posé ex ante que la Grèce ne doit pas faire défaut, il s’endéduit, mais par nécessité fonctionnelle plus que logique, que le défaut est — doit paraître — un événement catastrophique pour la banque centrale — alors que, a fortiori pour un si petit encours, il n’en est rien pour elle.

Contagion

Si cette part « technique » de l’oracle ne vaut pas grand-chose, celle qui, légèrement angoissée, cherche à percer les mystères de la « contagion » —quid d’autres possibles sortants après un éventuel départ de la Grèce ? — est autrement considérable. Malheureusement, rétive à l’éviscération des poulets ou à l’herméneutique du marc de café, la réponse à la question est… qu’on ne peut pas répondre. En tout cas pas à coup sûr. Car, charme particulier des dynamiques de marché, un événement donné ne déploie ses conséquences qu’au travers de la médiation du jugement et de l’opinion collective de la finance — imprédictible ex ante… La sortie de la Grèce pourrait donc, en théorie, être reçue tout aussi bien sur le mode du soulagement — débarrassé du corps mort, l’euro repart du bon pied — que dans l’angoisse du domino suivant. En pratique, c’est plutôt de ce second côté que la balance aurait tendance à pencher, et pour la raison déjà mentionnée que la Grèce n’est que l’éclaireur avancé d’un mouvement beaucoup plus général, et que ce qu’il lui arrive en ce moment est peu ou prou au programme de tous les autres qui suivent un chemin similaire.

Le Portugal pourrait bientôt appeler à l’aide pour une deuxième tranche de sauvetage, mais c’est surtout du côté de l’Espagne où l’enfoncement dans la récession et l’impossibilité de tenir les objectifs de réduction du déficit le disputent à la sévérité de la crise bancaire, les deux nouant d’ailleurs entre eux de toxiques interactions. Car, à la suite de l’éclatement de la bulle immobilière, c’est bien l’effondrement de la croissance qui fait exploser le volume des mauvaises créances bancaires — 8,4 % des prêts sont ainsi avérés douteux dixit la Banque d’Espagne. Si l’attention s’est surtout portée sur Bankia, conglomérat de raccroc forgé puis nationalisé dans l’urgence pour sauver de la débâcle sept caisses d’épargne (cajas), le reste du système bancaire espagnol vaut à peine mieux, comme en témoigne la récente vague de dégradation annoncée par Moody’s. Les estimations les plus imprécises circulent quant aux besoins de recapitalisation du système bancaire espagnol — jusqu’à 60 voire 80 milliards d’euros. Quelle part pourrait en être assumée par les banques privées elles-mêmes, quelle part écherra à l’Etat — qui n’a vraiment pas besoin de ça — ? nul ne le sait pour l’heure. Entre temps la détérioration de la situation des banques menace à tout instant de déclencher un run, à l’image de Bankia qui a perdu plus d’un milliard d’euros en quelques jours, le système bancaire dans son ensemble accusant lui une fuite de 31 milliards d’euros en un mois… L’inconvénient du run c’est qu’il ne prévient pas et que, passé un point critique, il devient foudroyant, et menace de disloquer complètement l’économie — à peu près tout ce dont l’Espagne a urgemment besoin…

C’est donc peu dire que l’Espagne a tout ce qu’il faut pour attirer la foudre. Or le passage par les marchés de sa frontière marquerait la cessation des illusions : le FESF, quoique transformé en MES, éventuellement assisté du FMI, et dont les ressources d’ensemble ont été portées en un ultime effort à 750 milliards d’euros (effectivement ?) mobilisables, n’est plus à la hauteur d’un client comme l’Espagne, à plus forte raison après les tirages de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande… et sans même évoquer la possibilité que l’Italie la suive de près. Si par une de ces propagations funestes (et en l’occurrence probable) dont les marchés ont le secret, la Grèce sortant de l’euro conduisait surtout les investisseurs à se retourner contre l’Espagne et l’Italie, alors la monnaie unique européenne aurait vécu.

La mauvaise économie de « l’oubli du peuple »

Il faut pourtant revenir sur la part politique de l’économie politique européenne pour saisir vraiment le fond du désastre, en remarquant notamment qu’entre janvier, où le programme LTRO de la BCE est accueilli (pour la énième fois) aux vivats de « la crise est finie », et mai où tout est de nouveau à feu et à sang, la différence est que le peuple, grec en l’occurrence, a parlé. Redisons que c’est en ce point précis que se tient l’écart entre une « science économique » et une économie politique. Car de même que des patrons, laissés à leur idéal fantasmé, pourraient sans difficulté pousser le raisonnement économique jusqu’à énumérer tranquillement les avantages du salaire zéro [10], de même les gouvernants européens d’aujourd’hui poursuivent sans ciller la logique de l’ajustement structurel avec des taux de chômage à 25 %, des taux de suicide en hausse et des espérances de vie en baisse [11], jusqu’à ce que… Jusqu’à ce que les « intéressés », on veut dire les préposés au chômage, au suicide et à la vie raccourcie, finissent par rappeler leur présence, matériel humain ordinairement tenu pour quantité négligeable mais qui de temps à autre recouvre sa qualité de sujet politique, et réaffirme ses intérêts vitaux, avec parfois une violence en proportion des négations dont elle a fait l’objet.

Considérée au niveau collectif, la qualité de sujet politique a pour autre nom « souveraineté ». Si l’on veut le dernier mot des tares rédhibitoires de la construction européenne, c’est bien de ce côté, et non dans les enchaînements économiques vicieux que par ailleurs elle se sera ingéniée à mettre en place, qu’il faut chercher : une construction politique sans sujet, c’est-à-dire sans peuple, voilà l’extravagante expérience historique à laquelle l’Union européenne se sera livrée. Marchés financiers, règles des traités, gouvernements de technocrates illégitimes, plans de marche impératifs enjoints par la BCE [12], pro-consuls (généralement allemands) missionnés pour prendre les commandes [13], et autres formes de mise sous tutelle par « troïka » interposée : extraordinaire conjonction de forces extra-politiques œuvrant, le sachant ou non, à la destruction de corps sociaux. Et, l’ignorant tout à fait, à la destruction de l’Europe elle-même — où l’on voit que certaines « économies » s’avèrent en fait ruineuses.

« La paix » et « l’amitié entre les peuples » — disaient-ils…

Car voilà déjà quelques splendides résultats : des touristes allemands agressés en Grèce, des couvertures de presse injurieuses, celle de Focuspar exemple avec sa Vénus de Milo faisant un doigt d’honneur, ou bien appelant à vendre les Cyclades ou l’Acropole, des pancartes de manifestants grecs représentant Angela Merkel en uniforme nazi, ou bien la fameuse « task force » de Reichenbach rebaptisée « Third Reich is back », il est évident que la paix entre les peuples européens fait sous nos yeux de stupéfiants progrès. Se souvient-on que sonnés, dans les cordes, et à cours d’arguments, l’ultime redoute des partisans des « oui » (au traité de Maastricht et au TCE de 2005), le bunker supposé indestructible, consistait à ânonner « plus jamais la guerre » ou « l’amitié des peuples européens ». Il fallait accepter la banque centrale indépendante, la concurrence non faussée et le pacte de stabilité pour « la paix », le plus précieux des biens, au nom duquel par conséquent n’importe quoi devait être avalé. Nul doute qu’un référendum se tiendrait-il sur le TSCG, « la paix » ferait, comme à chaque fois, un retour en force.

Sauf que voilà : « l’Europe de la paix » est en fait une machine à destructions sociales qui engendre de la guerre. De la guerre interne avec des résurgences d’extrême droite un peu partout, depuis longtemps déjà mais désormais sous des formes carabinées — car un parti nazi entrant dans un parlement européen (l’Aube Dorée grecque) c’est quand même un accomplissement assez remarquable. Tous ceux qui ont depuis des années consciencieusement travaillé à repousser toute idée d’une connexion entre la montée des extrêmes droites et le fléau néolibéral, notamment européen, auront sans doute plus de difficulté à soutenir qu’entre le désastre économique grec et l’avènement de l’Aube Dorée il n’y a aucun lien de cause à effet… Il y a celui du peuple socialement violenté et politiquement tenu pour rien, combinaison qui a déjà prouvé sa toxicité dans l’histoire. On jugera donc l’Europe à ses résultats : des régressions sociales sans précédent, et la résurgence de possibilités qu’on croyait définitivement appartenir au passé, comme un coup d’Etat militaire en Grèce par exemple (qui ne manquerait pas de se produire si la faillite venait à menacer le paiement des salaires de l’appareil de force).

Guerre interne mais aussi guerre externe, pour l’heure heureusement sous la seule forme de l’inimitié entre les peuples, qui ridiculise les préambules ronflants des traités européens, et au compte de laquelle il faudrait évidemment verser les tensions gréco-allemandes évoquées à l’instant, mais aussi ce fait inouï que dans l’Europe d’aujourd’hui on puisse de nouveau entendre un discours, tel celui du député (européen) britannique Nigel Farage [14], s’inquiétant de « la domination » — non pas de l’hégémonie mais bien de la domination… — d’un Etat-membre (il s’agit de l’Allemagne évidemment), chose encore moins anodine quand elle fait ouvertement référence à la domination du 3ème Reich et à la guerre mondiale qu’il avait fallu mener pour la réduire !

Evidemment le discours européiste aura tôt fait de disqualifier ce genre de propos comme europhobie patentée de longue date (Farage est membre de l’UKIP, un parti britannique ouvertement anti-européen), mais comme toujours sans être capable de faire la différence entre deux opérations intellectuelles pourtant aussi différentes que délivrer une approbation et identifier un symptôme. Même à l’eurobéat le plus endurci, quelques alarmes devraient tinter au simple constat que, indicibles il y a peu encore, pareilles choses se disent à nouveau. Pour désagréable qu’il soit, l’on devra bien faire également le constat qu’elles ont pour objet l’Allemagne. Et pire encore accorder que ce choix d’objet et l’argument d’ensemble sont loin d’être mal fondés ! Au moment où même les insoupçonnables Pays-Bas connaissent et le dérapage budgétaire et les turbulences politiques de l’austérité, au moment où les marchés financiers, le FMI et jusqu’à la presse financière anglosaxonne la plus idéologiquement engagée en faveur du néolibéralisme disent l’aberration de politiques de restriction autodestructrices, il apparaît de plus en plus clairement que seul l’acharnement doctrinaire de l’Allemagne porte le poids de la catastrophe européenne. Et l’on aperçoit enfin dans toute son ampleur l’aberration inaugurale qui aura consisté à imposer à tous le modèle d’un seul. Décidément l’Allemagne nous coûte… On se retiendra de voir dans les actuelles dévastations économiques et sociales une nouvelle manière de mettre le continent à feu et à sang, mais tout de même, c’est bien son obstination et elle seule qui est en train de ruiner l’Europe.

En finir avec le boulet du « couple franco-allemand »

Au passage, il ne manquerait pas de sel de lui soumettre ses propres contradictions. Car l’Allemagne-la-rigueur est bien la même qui n’hésite pas à mettre 100 milliards d’euros sur la table pour sauver la banque Hypo Real Estate de ses petits débords. Mais y a-t-il là rien qui ne soit à l’image du colossal scandale des sauvetages respectifs des banques et des Etats ? Les unes seront sauvées à presque 0 %, les autres aux 5 % du FESF et du FMI. Aux premières l’argent gratuit donc, et l’inconditionnalité en prime : a-t-on entendu exiger quoi que ce soit des banques en contrepartie de leur sauvetage… et de l’immense désastre qu’elles ont laissé derrière elle ? Aux seconds l’argent prohibitif avec, en plus, la conditionnalité de l’ajustement structurel ! Mais le meilleur pour la fin : l’Allemagne, droite dans ses bottes et qui mettra l’Europe à l’agonie plutôt que d’autoriser le moindre financement monétaire des Etats, n’a visiblement aucun problème avec la création monétaire à centaines de milliards d’euros quand elle est dirigée vers les banques [15], et c’est peut-être à ce genre de « différence » que l’orthodoxie montre le mieux son vrai visage…

Il est maintenant temps de prendre conscience qu’il n’y aura aucune solution de survie de la monnaie européenne, et en fait de l’Union tout entière, sans une modification radicale de la position allemande — et l’acceptation de tout ce qu’elle a toujours refusé : révision profonde des missions de la banque centrale, autorisations d’actions ponctuelles de création monétaire au profit des Etats, abandon du dogme de l’équilibre fiscal structurel, contrôle des capitaux, etc. — et l’on évalue d’ici la probabilité de la chose… La solution est donc ailleurs qu’à Berlin : à Paris ! Elle suppose de renoncer enfin au mythe catastrophique du « couple franco-allemand » et d’accepter d’entrer en rude confrontation avec l’Allemagne. Cette dernière après tout n’avait-elle pas, au moment de la chute du Mur, imposé à toute l’Europe, France en tête, son ultimatum : ou l’adoption inconditionnelle de mon modèle de politique économique et l’euro selon mes directives, ou l’éloignement de l’Europe et le déport vers la Russie. Il n’est donc que temps de lui présenter l’ultimatum inverse et d’autant plus légitimement qu’il y va des intérêts vitaux des peuples européens : si l’Europe crève de suivre le modèle allemand, il faut l’abandonner ou nous referons une autre Europe sans vous [16].

Mais la probabilité de cette autre chose est-elle beaucoup plus grande ? Par réflexe incorporé au point d’être devenu quasi-reptilien, les élites françaises arrivant au pouvoir, et spécialement les élites « socialistes », ont pour tout premier mouvement de faire le pèlerinage de Berlin et de psalmodier la gloire indestructible du-couple-franco-allemand. Mais l’Allemagne est devenue néfaste à l’Europe et, par transitivité, ce couple également. Il est malheureusement à craindre que seuls des événements considérables, entendre des destructions de très grande ampleur comme l’effondrement bancaire européen généralisé, puissent éventuellement conduire le pouvoir socialiste français actuel à sortir de son hébétude et de sa pusillanimité pour envisager — mais tautologiquement ! — que, l’Europe en ruine, le concept de moteur franco-allemand de l’Europe perd beaucoup de son sens… Et songer à refaire autre chose.

Notes

[1] Voir « Crise, la croisée des chemins » et « En route vers la Grande Dépression ? », La Pompe à phynance, mai 2010.

[2] Voir à ce sujet Anastassios Anastassiadis, « L’Etat grec, son passé et son avenir », entretien avec Nicolas Delalande, La Vie des Idées, 23 février 2012.

[3] Données BCE.

[4] Patrick Artus et Jésus Castillo, Natixis, Special Report, n° 55, 15 mai 2012.

[5] The Economist, 19 mai 2012, données Banque des Règlements Internationaux.

[6] Données Natixis, Special Report, n° 55, op. cit.

[7] Id.

[8] Georges Ugeux, « La Banque Centrale Européenne risque-t-elle d’exploser en prêtant aux banques ? », blog Démystifier la finance, Lemonde.fr, 12 février 2012.

[9] On peut ici généraliser la notion de « pertes » à toute situation de tension de trésorerie.

[10] Au prix évidemment d’une erreur connue sous le nom de « sophisme de composition », car si d’aventure tous les patrons parvenaient à obtenir du travail contre salaire zéro, leur production ne rencontrerait plus aucune demande (sauf à devenir une économie ouverte à 100 %… c’est-à-dire un non-pays).

[11] Voir Stathis Kouvelakis, « Grèce : destruction programmée d’un pays », Revue des Livres, n° 4, mars-avril 2012.

[12] Comme celle envoyée le 5 août 2011 par Jean-Claude Trichet, président de la BCE, à Silvio Berlusconi, président du conseil italien.

[13] En euphémismes européens, Horst Reichenbach est plutôt nommé « chef de la task-force européenne » en Grèce…

[14] Intervention au Parlement européen, 16 novembre 2011.

[15] Le programme LTRO (Long Term Refinancing Operations) de la BCE met à disposition des banques un total d’approximativement mille milliards d’euros de liquidité à trois ans.

[16] Point de vue défendu ici depuis un certain temps déjà… voir « Ça n’est pas la Grèce qu’il faut exclure, c’est l’Allemagne ! », mars 2010.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

130 réactions et commentaires

  • Guillaume Besset // 30.05.2012 à 02h29

    Le SLAM est un concept intéressant, mais qui taxe une seconde fois le revenu.
    L’adaptation du Droit des CA pour plus de responsabilité des parties prenantes (valeur partenariale/stakeholder value) serait par ailleurs bienvenue.
    => Pourquoi ne pas ouvrir la porte à de nouveau protocoles monétaires plus ouverts ? (http://www.open-udc.org par ex)

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  • Patrick Luder // 30.05.2012 à 04h39

     
     
     
    Frédéric London nous livre une bonne ouverture sur la responsabilisation démocratique des décisions politiques, un peu dommage qu’il ne parle pas de dimension, j’y reviens en fin de post. Pour une relecture rapide, voici les passages qui m’ont le plus marqué :
     
    « il y a des populations, il y a de la politique, et un beau jour le peuple dit non »
     
    « tellement plus simple sans l’importune présence des gouvernés »
     
    « une Europe volontairement vassalisée aux marchés »
     
    « la conscience du déraillement ne se fait vraiment que lorsque le peuple le fait enfin savoir »
     
    « failed administration »
     
    « l’urgence c’est de ne pas mourir ! »
     
    « le déficit est maintenant imputable aux trois quarts au service de la dette »
     
    « défaut total »
     
    « reprise en main souveraine de sa banque centrale nationale »
     
    « sortie de l’Eurozone »
     
    « C’est la Banque de Grèce qui financera, par création monétaire, le déficit transitoire qu’un retour à la croissance achèvera de résorber. »
     
     => AH NON pas toute cela pour juste continuer comme avant !!!
     
    « rien de tout ça ne règle par soi le problème de fond de l’économie grecque »
     
    « la Grèce se montrerait pour de bon incapable de reconstruire une économie politique »
     
    => Eh bien la preuve vient d’être donnée // Il faut un VRAI changement maintenant !!!
     
    « déficit permanent » <= c’est là que se trouve la majorité des pays …
     
    Pour le reste, c’est comme le frère d’un Ami Africain qui quittait la brousse profonde pour la première fois, abasourdis de voir notre mode de vie, il est entré tout seul dans une banque pour demander ou il pouvait avoir une carte qui lui permettait de tirer aux bancomats. Il lui a fallu des jours pour arriver à comprendre que l’argent ne sortait pas tout seul, gratuitement et à volonté des murs des banques // Nous en sommes au même point avec les budgets d’Etats et le système financier!
     
    Pour en revenir à Frédéric London, sa démarche reste incomplète, car si oui, la politique devrait issue du peuple (et pas seulement par élection), il faut apporter tout ceci à dimension humaine, compréhensible au niveau de chacun.
     
     => Penser global & Agir local.
     
    A la base de l’ensemble des communautés, il faut un fil rouge général et coordonné et il faut que ce fil rouge puisse être constamment critiqué et discuté par tous, petit à petit adapté et amélioré! Et le meilleur fil rouge (le seul valable) serait de prévoir et prépare un avenir durable en tenant compte de l’économie de la société et de l’énergie et de l’environnement.
     
    => Penser global & Agir local.
     
    Le gestion entière et complète devrait être laissé à chaque région, car chaque région à des besoins différents des ressources différents, des traditions adaptées et une cohésion sociale à protéger.
     
    => Penser global & Agir local.
     
    Avec une dimension humainement compréhensible, ni trop grand ni trop petit, ni ferme dans son coin ni ouvert à tous les vents …
     
    La vieille Europe est le terrain idéal pour donner au monde un nouveau souffle de croissance de la prospérité responsable, de croissance de la sécurité, de croissance de la sauvegarde de notre patrimoine terrestre …
     
    Bonne journée à tous !
     

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    • Delphin // 03.06.2012 à 10h14

      Frédéric Lordon vient de publier un nouvel article intitulé « la fausse solution des eurobonds »
       
      Il est lumineux de fond et de forme et toujours aussi « technocratique » de forme.
       
      Delphin

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  • William // 30.05.2012 à 05h00

    Je pense que si la Grèce décide un défaut, et ce ne serait pas scandaleux, c’est le retour à l’identité nationale dans l’esprit de chacun et tous les pays, lors des votes démocratiques, iront vers des votes nationalistes sur le plan économique voire sur d’autres plans.
    Nous votons en majorité simplement et actuellementl’avenir est trop compliqué pour la majorité des habitants des pays développés.
    Bien entendu, cela suppose que la Grèce sorte de l’euro.
    Bon on verra. Mais je n’y connais rien.
     

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  • Helios // 30.05.2012 à 05h04

    « La mauvaise économie de « l’oubli du peuple » »
    Ils sont bien gentils ces gens de gauche de rappeller la nécessité de la démocratie et de respecter la volonté du peuple. Mais ce serait bien que ça marche dans tous les domaines, pas seulement l’économie mais aussi l’immigration par exemple.
     
     
     

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    • Christophe Vieren // 30.05.2012 à 13h12

      @Helios : « mais aussi l’immigration par exemple. » ????

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    • guillaume // 30.05.2012 à 16h03

      A mon avis la question de l’immigration reste un épiphénomène en comparaison de la libre circulation des capitaux, de l’évasion fiscale et des transferts de prix, ou -d’une manière plus générale- de la financiarisation à outrance de notre modèle économique.
       
      Pour autant, il demeure curieux que sur cette question de l’immigration la gauche et plus encore l’extrême gauche (trotskyste) adopte la même ligne que le très libéral Madelin (tous très favorable à l’immigration et à la régularisation massive). Il est aussi surprenant que cette même gauche refuse de voir dans l’immigration ce que Marx appelait « le réservoir du capitalisme » c’est à dire l’apport d’une main d’œuvre bon marché qui créé des distorsions dans la formation des salaires, poussant à leur baisse.
       
      Parfois le « droit de l’hommisme » de bas étage ouvre les barrières au plus décadent capitalisme… On fait bien des guerres au moyen-orient pour y installer la démocratie 🙂   

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      • Helios // 30.05.2012 à 16h33

        la parole donnée au peuple comme l’évoque Lordon, c’est le référendum d’initiative populaire.
        Combien de partis politiques en France y sont favorables ?
        Ils ont quasiment tous des sujets qu’ils n’aimeraient pas être soumis à la volonté populaire.
         
         

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  • Le Yéti // 30.05.2012 à 06h04

    « Les habitués sauront que je ne partage nullement sa vision idyllique de la création monétaire. »
    Je ne crois pas que cette vision soit si « idyllique ». Je parlerais plutôt de constat : le système financier issu de Bretton Woods est tout bonnement en train de mordre définitivement la poussière. La dette est devenue une monstruosité perverse, injustifiée et surtout désormais totalement incontrôlable. Les débiteurs tant privés que publics feront inévitablement défaut sous peu.
    La nature (humaine) ayant horreur du vide, un nouvel ordre monétaire s’imposera tôt ou tard pour rétablir des relations économiques internationales sur une base plus saines.
    Mais les conditions dans lesquelles se fera cette transition me paraissent avoir peu de chances d’être si « idylliques » : longues, chaotiques, socialement douloureuses, peut-être même meurtrières (guerre). « L’idyllisme » passerait par l’émergence d’un pouvoir politique fort et cohérent à un point donné de la planète. Et, plus dur, que celui-ci ne soit pas rejeté par les tenants du vieux système agonisant.
    Bref, accrochons-nous, activons nos cellules grises et retroussons nos manches…

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    • José // 31.05.2012 à 20h17

      La création monétaire n’est-elle pas à l’économie ce que ceci est à la biologie?

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  • Surya // 30.05.2012 à 06h18

    Le passage sur la BCE qui se recapitaliserait toute seule en imprimant; c’est une plaisanterie ?
     
    Le mythe de l’impression de billets magiques a la vie dure…

    Sinon ce passage là me laisse perplexe : « Car, de même qu’il est inepte de parler de « faillite » à propos d’un Etat (un Etat est souverain et ne laisse pas saisir ses actifs, il fait défaut et envoie la terre entière se faire voir chez Plumeau) » parfois la saisie se fait lors d’une intervention appelée « guerre ».

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    • Patrick Luder // 30.05.2012 à 08h06

      Ou par une saisie agréée, comme la Grèce qui à vendu tous ses biens puliques !

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      • step // 30.05.2012 à 13h37

        et qui va les reprendre, comme quoi le principe inviolable de la propriété, on le court-circuite de temps à autres…

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        • Patrick Luder // 30.05.2012 à 14h12

          Ah ça, j’aimerais bien voir   . . . _ _ _ . . .

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          • step // 30.05.2012 à 14h20

            branche la télé, ca va pas tarder (enfin quelques mois encore).

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          • step // 30.05.2012 à 14h28

            et si tu veux un exemple historique, je peux te citer un couvent dans l’est de la France, nationalisé de force 9  fois par l’état en 8 siecles et racheté 9 fois par ses résidents. Ca fait cher le couvent, et je peux te garantir que quand les moines ont vu l’armée débarquer, ils ont sorti le chéquier à chaque fois, sauf la dernière ou ils se sont fait jeter dehors… Si il y a bien une chose dont je suis certain c’est de l’instinct de survie d’un état. Le reste, y compris le respect du droit de propriété passe après. D’un point de vue « novlangue » cela s’apelle l’impôt forcé. Note que je n’emmet aucun jugement de valeur, c’est juste une constatation.

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          • Patrick Luder // 30.05.2012 à 14h40

            Racheter un bien vendu n’a rien d’exceptionnel, mais reprendre des biens d’utilité public gratuiteemnt après un défaut général ça serait autre chose !

            ET => la liberté est plus importante que la destruction totale, mais la survie c’est encore autre-chose …  

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    • TZYACK // 31.05.2012 à 16h30

      La saisie ne se fait pas par la guerre mais par l’occupation.
      Les Allemands ont-ils une revanche à prendre ?

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  • prb // 30.05.2012 à 06h26

    Frédéric Lordon croit « ou feint de croire » que le phénomène Aube Dorée est dû à la politique d’austérité. En réalité ce parti prospère sur sa lutte musclée (qui rappelle de tristes souvenirs)  contre l’immigration clandestine, qui est un des fléaux que l’Europe impose à la Grèce. Mais la gauche -dont il est – nie désespérément  l’évidence  que l’immigration sans frein (la « libre circulation des hommes ») constitue un des trois piliers de l’ultra libéralisme (les deux autres étant la libre circulation des marchandises et celle des capitaux). Marchais et Mendès-France étaient plus lucides. Mélenchon est le gardien de ce troisième pilier, et à ce titre l’allié objectif de Laurence Parisot. Les intellectuels comme Lordon qui redécouvrent le bien-fondé de la frontière et de la nation sont piégés par leurs interdits idéologiques .  

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    • Tassin // 30.05.2012 à 07h40

      Ahah le coup de Mélenchon allié de Parisot c’est toujours aussi marrant!
      Sinon comment va Marine?

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      • Patrick Luder // 30.05.2012 à 08h09

        prb écrit « Les intellectuels comme Lordon qui redécouvrent le bien-fondé de la frontière et de la nation sont piégés par leurs interdits idéologiques. » Frédéric Lordon est un excellent analyste = vision claire du passé et du présent, mais ce n’est pas un gestionnaire qui doit aussi avoir une idée et une vision du future …

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      • prb // 30.05.2012 à 12h59

        … Les groupies de Mélenchon évitent systématiquement le débat sur le fond quand il s’agit du rôle de l’immigration dans la montée en puissance du mondialisme et la paupérisation des travailleurs occidentaux , et préfèrent l’ironie, l’invective ou l’insulte.   Vous n’échappez pas à la règle. « Comment va Marine » , c’est un peu faible comme argument, non? .. 

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        • norbix // 30.05.2012 à 17h45

          « le rôle de l’immigration dans la montée en puissance du mondialisme et la paupérisation des travailleurs occidentaux »

          N’avez-vous jamais songé que c’était  la mondialisation qui provoquait à la fois la paupérisation des travailleurs occidentaux et des flux de migrants économiques par l’imposition d’un modèle de développement aux pays d’émigration.

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          • Patrick Luder // 30.05.2012 à 19h17

            OUI Norbix, tu as tout à fait raison « la mondialisation provoque à la fois la paupérisation des travailleurs occidentaux et des flux de migrants économiques par l’imposition d’un modèle de développement aux pays d’émigration. »
            Quelques petites précisions:
            Les emplois sont supprimés par l’augmentation de la productivité qui est provoqué par l’hyper-industrialisation (grosses chaînes de production automatisées), qui par ailleurs permet aux chômeurs et rentiers d’acheter des produits à des prix défiants toute concurrence. Ce mécanisme se fait à échelle régionale et mondiale.
            Les emplois disparaissent aussi par lobotomisation des travailleurs et par excès de lois, règlements et taxes à tous les niveaux. Dans les centres urbains occidentaux, il n’y a quasiment plus de personnes qui se mettent à travailler à leur compte … notez que cette tendance s’inverse maintenant en Grèce et en Espagne.
            La mondialisation supprime également des emplois dans les pays riches par libre-concurrence-déloyale, en inondant les marchés de produits impossible à concurrencer (à salaire 100 x inférieurs). Notez que la mondialisation du commerce détruit aussi les tissus économiques et sociaux dans les pays pauvres, ce qui n’est pas mieux …
            Enfin il faut encore préciser que nous sortons d’une grande période d’augmentation de biens personnels … maintenant que tout le monde occidental à son propre moyen de transport, ses multiples objets électroménagers, des moyenes de communication par paquets … que faire pour continuer la croissance ? Ne pouvons-nous pas participer à la croissance du bien-être, la croissance des forêts primaires, la croissance des poissons dans les lacs et les mers, la croissance de noter patrimoine terrestre, la croissance du partage des biens entre peuples etc.???
            N’y a-t-il pas là moyen à remettre l’Europe en marche ???

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    • Helios // 30.05.2012 à 08h35
    • Christophe Vieren // 30.05.2012 à 14h08

      Mais où est-elle cette « immigration sans frein » ?
      Des chiffres, s’il vous plait, des chiffres. Pas des sentiments !
      Voici les miens qui sont ceux de l’INED, 2004 (pas trouvé plus récent) : Cinq idées reçues sur l’immigration
      J’y lis (fig. 1, p. 2) que le solde migratoire (= entrée – sorties) s’est considérablement réduit à partir de 1968 (nota bene : les 6 périodes prises en compte ne sont pas de même durée : respectivement de 6, 7, 7, 8, 9 cela minimisent la diminution). 
      J’y lis (fig 2, p. 3) que la France a le plus faible taux d’immigration (= solde migratoire / pop totale) d’Europe : 1 pour 1.000 (la Grèce – pour Helios – a un taux voisin de celui de l’Allemagne mais avec un solde naturel moins négatif).
      Où est-elle cette immigration sans frein ?
      Et quand bien même, cette immigration, maitrisée donc, quel problème cela est-elle censé créer ?
      Une chose est sûre, l’immigration clandestine – qui constitue elle, une concurrence déloyale aux travailleurs réguliers, au même titre que le travail au noir de nationaux – elle pourrait être plus vigoureusement combattue en pénalisant plus fortement les employeurs de clandestins.
      Encore faudrait-il ne pas avoir une « inspection du travail affaiblie et dévoyée » (G. Filoche, oct. 2011). On peut y lire :  En 1910, il y avait alors 110 inspecteurs pour 3 millions de salariés, il n’y en a aujourd’hui que 767 pour 18,3 millions de salariés. Soit un taux moindre.
       
       

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      • prb // 30.05.2012 à 14h28

        @Christophe Vieren: sur l’immigration sans frein, je me permets de vous faire remarquer que je parlais de la Grèce. Mais même pour la France 200.000/an + xxx clandestins, c’est à l’évidence bcp trop.

        Sur la répression contre les employeurs de main d’oeuvre clandestine et le renforcement des moyens de l’inspection du travail, 1000 fois d’accord avec vous.  

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        • step // 30.05.2012 à 14h58

          Sans vouloir finir en tête à queue cette discussion, vous vous faites avoir les 2 par le capital  et des postures politiques (des 2 côtés) :

          – Coté mélanchon : On signale par cette politique de régularisation qu’il ne pense pas, que les français qui se conçoivent eux même comme immigrés (car originaires de …) sont les bienvenus. Il est évident et je n’ai jamais croisé une personne au FDG qui pense que régulariser à tour de bras c’est sérieux. C’est juste un signal d’appel electoral pour ceux qui sont arrivés en 60/70 en France.
           
          – Coté marine: C’est un appel du pied politique pour ceux qui pense que FN au pouvoir ils pourront « casser de l’arabe » en tout légalité (sauf que l’arabe en question est très probablement Français).

          Je ne présume pas des intentions réelles du FN (ni du front de gauche) mais cela s’appelle simplement se constituer un noyau électoral (vous savez pour passer les 2%).

          Le seul problème (pour les 2 partis) c’est que l’ angélisme de l’un et le fachisme de l’autre permet
          1) de diviser la population qui souhaite un système économique qui respecte le travail et une économie nationale (au sens économique du terme)
          2) De permettre aux partis neoféodaux de ne parler que d’immigration et donc de nier l’importance du message économique.

          Personnellement vous savez je pense mon inclination, qui est lié à une vision historique de l’habituelle trahison (pour la droite) des travailleurs dans la mesure ou elle acquiert un soutien plus fiable (l’armée en général).  C’est la encore un procés d’intention, mais bon c’est un peu la nature de la politique qui veut cela. La gauche trahit aussi (83) régulièrement, mais les conséquences à présent ont été moins couteuses en vies. C’est un peu le drame de notre situation de choisir la trahison la moins douleureuse à chaque élection…

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          • step // 30.05.2012 à 15h18

            je rajouterai une analyse personnelle: L’immigration c’est un problème de riche (ce que nous ne sommes plus), cf le post d’olivier sur la traversée… dans l’autre sens. La polituque comme tout c’est une question de priorité 🙂

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      • Christophe Vieren // 30.05.2012 à 14h51

        @PRB : au regard de quel(s) critère(s) juges-tu que « c’est beaucoup trop » ? Car vois-tu certains dont je suis trouve que ce n’est pas beaucoup trop. D’autant qu’une large part est due au regroupement familiale (je peux retrouver les chiffres avec plaisir). En attendant, j’ai fais – en m’appuyant sur les travaux d’ATD-Quart monde – un petit topo sur les préjugés sur l’immigration, sources chiffrées à l’appui. Les commentaires y sont les bienvenus.
         

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        • step // 30.05.2012 à 15h22

          je pense pouvoir répondre à sa place, le critère c’est le chômage. C’est une théorie de marx sur le rôle des armées de substitution à la main d’oeuvre en place pour en diminuer le caractère revendicatif. Sauf que cette théorie à l’age de Marx et que depuis on a inventé bien mieux: la délocalisation. On remplace plus les ouvriers, on remplace l’usine.

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          • guillaume // 30.05.2012 à 16h11

            « la délocalisation. On remplace plus les ouvriers, on remplace l’usine. »
             
            Y’a des boulots que l’on ne peut pas délocaliser: le batiment, le BTP, la restauration… Des boulots pour lesquels il faut trouver d’autres moyens de pressions sur les salaires…

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          • step // 30.05.2012 à 16h59

            alors la détrompe toi, je viens de faire construire, je suis passé par un constructeur ayant pignon sur rue, la société de maçonnerie est française et emploie des turcs (des turcs de turquie hein) via un contrat spécifique type expat (en gros mes maçons sont des expats en france). C’est pas beau la mondialisation? C’est pour ça l’immigration….tss c’est en retard d’une génération, on a fait bien mieux, ils ont même plus à être français pour travailler chez nous… On arrête plus le progrès.

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  • BA // 30.05.2012 à 06h51

    Lundi 20 décembre 2010 :
     
    Le contribuable à la rescousse de sa banque centrale.
     
    Ce n’est qu’une phrase dans la déclaration finale des chefs d’Etat de la zone euro lors du Conseil européen de vendredi 17 décembre 2010. Mais elle pourrait peser plusieurs milliards d’euros dans les comptes publics des seize Etats de la monnaie unique. Ces dirigeants européens déclarent en effet « être déterminés à garantir l’indépendance financière des banques centrales de l’Eurosystème », c’est-à-dire de la Banque centrale européenne (BCE) et des seize banques centrales nationales des pays ayant adopté l’euro, à l’instar de la Banque de France.
     
    Cela rappelle que les contribuables des Etats membres doivent renflouer la banque centrale de leur pays (par exemple les contribuables français pour la Banque de France) si elle n’était plus suffisamment capitalisée pour continuer sa mission.
     
    Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a pris soin de faire répéter cette obligation aux chefs d’Etat lors du dîner de jeudi 16 décembre 2010. Le matin même, il avait acté avec ses homologues du Conseil des gouverneurs de la BCE le doublement du capital de la banque centrale européenne, grâce à une injection de 5 milliards d’euros venant des banques centrales nationales (711 millions d’euros pour la Banque de France).
     
    Jean-Claude Trichet s’inquiète de couvrir les pertes éventuelles qu’encourent la BCE et, par ricochet, les banques centrales nationales de la zone euro, si les obligations de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal et de l’Espagne, qu’elles ont achetées pour 72 milliards d’euros depuis mai pour aider ces Etats membres, n’étaient pas remboursées.
     
    Aussi, la BCE a rappelé, dans un avis du 9 décembre 2010 à propos du doublement du capital de la Banque de France (« une opération comptable ne modifiant pas ses fonds propres », selon une source proche de l’établissement), que, « dans l’éventualité où le capital de la banque centrale nationale deviendrait inférieur à son capital statutaire, voire négatif, l’Etat membre concerné serait tenu de la pourvoir des fonds nécessaires dans un délai raisonnable afin de respecter le principe d’indépendance financière ».
     
    Dès lors, le contribuable paierait aussi cette note d’une faillite d’un Etat de la zone euro, comme la Grèce ou l’Irlande, jusqu’ici secouru par la BCE et ne pouvant plus rembourser ses emprunts.
     
    http://www.latribune.fr/journal/edition-du-2012/economie-international/1091163/le-contribuable-a-la-rescousse-de-sa-banque-centrale.html

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  • Benjamin Franklin // 30.05.2012 à 07h14

    Argh.

    Je ne vais pas insister sur la définition tordue qu’a ce monsieur du « fléau néolibéral ».

    Ce qui me révulse surtout, c’est sa conception de la « souveraineté ».
    Hop, il suffit que la banque centrale soit rendue au « peuple » (c’est qui le « peuple » ? je ne connais que des citoyens) et émette plein de pognon magique, et le problème sera résolu ! Et ne parlons pas non plus de sa critique du « dogme de l’équilibre fiscal structurel ». C’est vrai que l’endettement structurel c’est tellement mieux…

    Ce qu’il n’a pas l’air de concevoir, c’est que la monnaie n’a PAS besoin de banque centrale, ni même d’Etat, pour exister. La liberté monétaire est la meilleure force démocratique qui soit.

    Et qu’on arrête sur la fixette allemande.
    Oui, Merkel s’efforce depuis 3 ans de transférer la charge du défaut à venir des gipsi sur le contribuable européen plutôt que sur les banques allemandes. C’est criminel.
    Mais non, le peuple allemand n’a aucun intérêt dans son excédent commercial avec les gipsi puisqu’ils feront défaut, et se porterait mieux s’il gardait son épargne chez lui !
    Et quand les allemands garderont leur épargne chez eux, le sevrage de dette chez les gipsi sera VRAIMENT douloureux !

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    • Patrick Luder // 30.05.2012 à 08h14

      Oupsss.
      Presque d’accord avec toi, sauf sur « La liberté monétaire est la meilleure force démocratique qui soit. » ou je décroche totalement … Benjamen, peux-tu mieux expliquer cette tirée Stpl ? 

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      • Benjamin Franklin // 30.05.2012 à 08h43

        Et bien, les crédits font les dépôts, mais c’est l’épargne physique qui détermine la valeur du crédit. Donc le bon vouloir des détenteurs de la richesse REELLE.

        Or la richesse réelle, c’est majoritairement de la force de travail. Si les actifs se détournent de la monnaie utilisée par les rentiers, au profit d’autres monnaies (peu importe lesquelles, ça peut être de l’or, des bitcoins, des SEL), et bien la monnaie des rentiers ne vaudra plus rien…

        Ce qui fait que la grande majorité des citoyens préfèrent quand même l’euro, c’est son cours forcé : l’Etat ne reconnaît pas les contrats libellés dans d’autres monnaies, empêche la possibilité de refuser un paiement en euros cash, et ne confère qu’à l’euro un pouvoir d’extinction de dette.
        A cela tu rajoutes la garantie publique des dépôts, qui fait que si un dépôt part en fumée, l’Etat prélèvera de force, via l’impôt, de quoi rembourser le rentier.

        Dans un système monétaire libre (pas de cours forcé, reconnaissance juridique des contrats dans tout type de monnaie), la valeur de la monnaie dépend uniquement d’un consensus social, et la légitimité d’un rentier dépendra du fait d’avoir été ou non un ancien actif qui a épargné.

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        • step // 30.05.2012 à 09h45

          Or la richesse réelle, c’est majoritairement de la force de travail

          Mouahaha, je vais rigoler, je reviens. La richesse réelle c’est celui qui tient le flingue qui l’aura. Or il n’y a que 2 flingues : Le flingue qui fait pan  (cela s’appelle une révolution) et le flingue qui fait « vous êtes viré » (aka flingue social). A partir de là la monnaie sera celle que décideront les patrons, sauf révolution. Effectivement, belle protection du travailleur et outils de liberté (pour qui?)….   

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          • Patrick Luder // 30.05.2012 à 11h04

            A Benjamin et Step. Il n’y a pas que l’ordinateur d’Olivier qui à été contaminé, le virus paraît plus méchant que prévu et très rapide, j’espère que cela se soigne …

            Les richesses réelles sont les biens durables, les biens matériels et non matériels comme la sécurité , la paix ou l’amitié. Les bien périssables ne sont que des mirages auquels mieux vaut ne pas s’accrocher !

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          • Benjamin Franklin // 30.05.2012 à 11h30

            @Patrick
            Ok, donc le travail ne fait pas partie de ta liste des richesses réelles. C’est intéressant…
            C’est sans doute pour ça qu’on ne lui attribue que 2/3 de la valeur ajoutée.
            Faudra que tu m’expliques comment tu fais tourner ton entreprise, comment tu maintiens la paix et la sécurité.

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          • step // 30.05.2012 à 13h52

            la sécurité et la paix, avec un gros flingue ça marche, comme quoi on est d’accord Patrick ^^ Sinon ne t’inquietes pas, j’ai saisi le caractère poétique de la phrase (et sa vérité profonde).

            mais effectivement voir le travail comme source de la richesse réelle c’est très très emprunt de fantasmes, surtout dans un monde ou il y a beaucoup de volonté de travail pour peu de travail à fournir, (loi de l’offre et de la demande) -> le travail ne vaut (presque ) rien. 

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          • Patrick Luder // 30.05.2012 à 14h49

            @Benjamen Le travail est un moyen et pas une finalité, vivre pour travailler ou travailler pour vivre ?

            NON, le travail n’est pas une richesse, mais un droit et un devoir, tout n’est qu’affaire de quantité et de partage.

            Pour faire tourner mon entreprise, je devrais être moins sur ce blog 🙂 

            La sécurité est soit une affaire de protection, soit une affaire commune
            « Prendre soin de soi & Prendre soin des autres »

            Pertite question indiscrète, tu fais du film, de la BD, PUB autre ?  
              

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          • Patrick Luder // 30.05.2012 à 14h56

            @Step avec un gros flingue tu n’est ni en sécurité, ni en paix …

            Si j’habite un quartier avec des voisins qui vivent en proximité (jardin, enfants etc.) qui sont prudents et attentionnés, je ne ferme plus ma maison à clef. Si j’habite dans un immeuble ou personne ne se connaît, même enfermé à triple tour et avec un gros flingue, je ne suis pas tranquille.

            Petit histoire véridique : il a des petits villages en Valais ou certaines anciennes maisons n’avaient pas de serrure, les habitants n’en avaient jamais eu l’utilité …

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          • step // 30.05.2012 à 15h06

            ah mais je suis tout à fait d’accord avec toi patrick, c’était du second degré, mais aussi bel et bien la solution qui permet aux US de dominer le monde ici et maintenant…. (on remarquera que cela lui a bien apporté la richesse, mais pas la paix, car c’est un pays en guerre depuis 40 ans).

              Il ne te reste plus maintenant qu’ à expliquer cela à une population à qui on a vendu l’autre comme le « concurrent » et donc en quelque sorte l’adversaire, voire l’intru. Personnellement ma porte est toujours ouverte (dans la mesure ou je suis là). Il m’arrive aussi de partir en « oubliant » de la fermer (dans la mesure ou je reviens dans pas longtemps) ou de l’oublier tout court (oups)…. Je ne serai donc pas le plus dur à convaincre 🙂

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          • Benjamin Franklin // 30.05.2012 à 15h59

            Donc le temps de travail ne sert à rien, les biens et les services se produisent tout seul.

            Pas besoin de travailler pour produire la nourriture, construire les logements, produire de l’énergie, des médicaments, des livres.

            Pas besoin de travailler pour entretenir les forces de l’ordre qui assurent notre sécurité.
            Pas besoin de travailler pour entretenir les artistes, intellectuels, chercheurs, qui font la vie culturelle.

            Tout tombe du ciel.

            On ne doit pas vivre sur la même planète.

            Non, je ne travaille pas l’audiovisuel ni la bd.

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          • step // 30.05.2012 à 17h02

            tu carricature benj. Je dis que le travail est éminament simplifiable dans un monde ou il y plus de bras que de fagots à porter à moins pour quelques hyperspécialistes ou VIP. Dans tous les cas, sa capacité de négociation est proche de 0.

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  • zirbi // 30.05.2012 à 08h17

    La banque centrale n’est pas soumise au droit commun, elle n’a qu’à s’autofinancer par la monétisation, dit Lordon ? Ridicule car bien trop facile… ça s’appelle la planche à billets et ça conduit tout droit à l’hyperinflation par dilution de la valeur de la monnaie.

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    • norbix // 30.05.2012 à 09h24

      De l’hyperinflation et de la planche à billet 

      Il faudrait peut-être commencer à se rendre compte que l’hyperinflation a déjà eu lieu : dans le domaine financier comme dans le domaine immobilier.
      Le problème des déficits est un problème en ce qu’il est le résultat d’une répartition inégalitaire des revenus. 

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    • A-J Holbecq // 30.05.2012 à 11h56

      tous les économistes depuis Ricardo savent qu’il n’y a pas de risque d’inflation généralisée tant qu’il y a du chômage résorbable et des capacités de production inutilisée…

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  • GANZHORN JEan // 30.05.2012 à 08h22

    Le cocopitalisme ou cacapitalisme
     

    La différence entre le capitalisme et le communisme,
    Le premier c’est l’exploitation de l’homme par l’homme, le deuxième c’est l’inverse, disait le clown,
    C’est vrai qu’a regarder de plus prêt la ressemblance devient frappante…

    Le communisme diffusait des chiffres faux, annonçait à chaque échecs: nous allons faire plus de communisme,
    le communisme bétonnait, contaminait, intoxiquait et réprimait ceux qui le disait
    le communisme faisait des voitures, des bâtiments pour faire tourner les usines, pas pour satisfaire un besoin,
    il imposait la consommation de ces produits, voire les détruisait sinon.
    son appareil militaro-industrielle était démesuré,
    le gaspillage généralisé,
    il construisait des murs pour empêcher les migrations.
    ses apparatchik obsédés par leur course sur l’échelle, négligeaient la gestion quotidienne,
    la base ni croyait plus mais faisait semblant, docile, inquiète, courait après le quotidien
    les centrales nucléaires donnait des signes inquiétants mais personnes étaient au courant
    l’agriculture était négligé, les apparatchik avaient des problèmes de poids,
    l’Afghanistan était un bourbier
    la télé mentait par réflexe,
    le nom du journal était vérité, comme notre Dauphiné est libéré,
    la science était la religion d’état
    les sportifs des héros et des drogués

    et personne ne voyaient venir le chaos…

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    • Christophe Vieren // 31.05.2012 à 16h51

      Est-tu sûr qu’il s’agissait bien « DU » communisme. Ne s’agissait-il pas d' »un » communisme. Pourrait-on par exemple trouer les points communs « DU » capitalisme du 19e et du 21e en France, en passant par celui des 3à glorieuses ?
      Comme il a fallut inventer le mode de fonctionnement du capitalisme compatible avec l’épanouissement de la classe prolétarienne, peut-être peut-on inventer,  puis améliorer, le fonctionnement du socialisme (étape préalable à la construction d’une société communiste).
      Mais comme le disait Marx (je crois) : « le socialisme n’est pas réalisable à l’échelle d’un seul pays » (celui qui me retrouve le doc et la page, gagne mon estime).
      Cela étant la liste dressée ci-dessus de ses maux pourrait fort bien être dressé EGALEMENT pour nombre d’états capitalistes.
      Deux exemples :
      * 30% de l’alimentation est gaspillée en France et il me semble que ce chiffre atteint 50% en Suisse (Patrick L., l’helvète, si je me suis trompé, merci de m’excuser 😉 )
      * Bourbiers : Vietnam, Afghanistan (tiens donc !), Irak, ….

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      • José // 31.05.2012 à 20h45

        Je crois que Jean a confondu avec le collectivisme d’Etat, qui s’était installé en Union Soviétique. Le meilleur témoignage de la différence avec le communisme, c’est que le représentant du premier, j’ai nommé ce cher Petit Père des Peuples (sic!), s’est évertué dans l’Espagne de 1936 à nuire aux expériences sociales du second, qu’il considérait comme des menaces pour l’hégémonie de son modèle d’exploitation.

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  • Trubli // 30.05.2012 à 08h33

    « quand on peut rembourser, on rembourse ; quand on en peut plus, on arrête – comme avec les ménages et les entreprises… »

    Mouai. L’économie a également besoin de création monétaire proportionnellement à l’augmentation du PIB.

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    • Surya // 30.05.2012 à 08h54

      Non. Pendant des siècles l’Homme a commercé sans création monétaire (à moins qu’on puisse créer des pièces en Or ex nihilo, mais je ne crois pas…). Comment a-t-il fait ?

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      • Trubli // 30.05.2012 à 09h20

        L’homme n’a jamais commercé sans création monétaire. 
        L’accroissement de la production a toujours exercé une pression à la recherche d’or ou d’autres métaux, bref une pression à la recherche de moyens de paiement. Si les moyens de paiement ne suivent pas, on fini par tuer la croissance économique. D’ailleurs le retour à l’étalon-or n’a pas été la mesure la plus intelligente de l’entre deux guerres. 

        C’est fou toutes ces personnes qui veulent recréer la loi d’airin de la monnaie.

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        • Surya // 30.05.2012 à 09h36

          Comment expliquez-vous que le développement éoconomique de la révolution industrielle ait coincidée avec le Gold Standard ? (19 ème siècle).
          Il est triste que 300 ans après John Law, certains n’aient toujours pas compris qu’une monnaie dont la quantité est facilement manipulable se termine toujours par une catastrophe (Y a qu’à imprimer, c’est facile et pas trop fatiguant)

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  • zirbi // 30.05.2012 à 09h36

    Les banques centrales ne sont absolument pas nécessaires. Elles ont été créées afin de manipuler les monnaies et d’asseoir l’emprise de l’oligarchie mondialiste sur l’évolution des sociétés. Ce sont elles qui sont à l’origine des grandes crises financières et monétaires, des deux guerres mondiales, de la faillite actuelle de l’Occident.
    Lisez Soljenitsyne et Eustace Mullins.

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    • AlexHanin // 30.05.2012 à 18h42

      La Fed a été créée après la panique de 1907. Les crises n’ont pas attendu les banques centrales.

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    • Salva // 30.05.2012 à 20h23

      Le grand historien Henri Guillemin parle de la création de la banque de France (1800, nationalisée en 1945).
      [youtube http://www.youtube.com/watch?v=6jIrpNCzA-s&w=420&h=315%5D

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  • step // 30.05.2012 à 09h41

    La science économique n’existe pas. Il n’y a que de l’économie politique

    Rien que cela, cela fait plaisir à lire… Enfin, on range au rayon des fumisteries cette pseudo science. Le facteur humain non théorique et non rationnel prime toujours dans les situations critiques, ce qui est notre cas.

    @Benj : Il n’y a pas que sur la table que l’on négocie, il y a aussi en retournant, la table, tu vas bientôt le découvrir. C’est même en général dans le sytème néolibéral (néoféodal si tu veux), le seul argument de la population. Il y a même des théoriciens de la question qui disent que c’est parfaitement normal dans le cycle. Moi honnêtement un système qui doit passer par la famine pour être détruit et repartir pour un tour, c’est direct poubelle, mais bon je veux pas te démonter le moral plus que lordon l’a déjà fait. Ps : si un état frappe sa monnaie, il n’y a pas d’endettement, par définition… Ps2 : Si l’allemagne arrête de vendre aux gipsi, c’est aussi en allemagne que cela sera VRAIMENT douleureux, car nous sommes leurs seuls débouchés (ou presque).

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    • Helios // 30.05.2012 à 09h58

      Attention !
      En général une assertion du type
      « ….n’existe pas. Il n’y a que….. »
      conduit à des problèmes de logique. C’est comme dire « tout est noir », qui implique qu’il n’y a plus de couleurs, donc plus de noir non plus. Beaucoup de « raisonnements » à notre époque se ramènent in fine à l’interdiction de certains mots, comme si c’était un progrès de diminuer le vocabulaire. C’est du Orwell soft. Je préfère la dialectique. Je crois que les grands philosophes-économistes utilisent une « science économique » pour analyser une situation donnée, pour voir comment ça fonctionne. Ceux qui sont les plus forts dans ce domaine sont à mon avis les libertariens (américains). Cette étape est essentielle car on ne peut pas se passer de la compréhension de ce qu’on critique. La politique et la morale interviennent ensuite à un autre niveau, pour dire si le système est bon ou mauvais et en quoi il faut le changer.
       

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      • norbix // 30.05.2012 à 10h20

        « Je crois que les grands philosophes-économistes utilisent une “science économique” pour analyser une situation donnée, pour voir comment ça fonctionne. »

        Le problème est que toute analyse d’une réalité est en soi une construction intellectuelle donc une représentation du monde. Cette représentation du monde n’est pas exempte de biais idéologiques. On pourrait vous en citez de nombreux dans le cas de vos chers libertariens. 
        En cela le terme « science économique » tente de gommer le politique par un surplus de scientificité. Le terme « d’économie politique » est donc plus franc. L’imposition du vocabulaire dans le domaine publique a bien un effet politique (Orwell) mais la novlangue est plutôt de côté de la science économique : réduction des coûts du travail (baisse des salaires), réformes structurelles (passage de biens publiques dans la sphère marchande), etc…

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        • Helios // 30.05.2012 à 10h26

          Vous pouvez très bien utiliser des lunettes libertariennes (ou marxistes) pour décrypter le fonctionnement d’un système. Cela doit mêmes être constructif d’utiliser des projecteurs différents pour illuminer la même scène, et confronter ensuite les résultats obtenus.
           
           

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          • norbix // 30.05.2012 à 11h17

            Oui, mais parler de science c’est tenter un coup de force intellectuel. Cela révèle d’ailleurs la nature du débat qui est d’ordre idéologique et politique. 

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          • Patrick Luder // 30.05.2012 à 11h32

            @Norbix
            Tu écris « parler de science c’est tenter un coup de force intellectuel. Cela révèle d’ailleurs la nature du débat qui est d’ordre idéologique et politique. »
            Notre conscience collective réclame :
            – un partage et une vie sociale durables
            – une sauvegarde de l’environnement
            – un système économique durable
            Voir ici mon développement complet … plus j’avance, plus je suis convaincu de la justesse de cette page (ego trop haut) …

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          • step // 30.05.2012 à 14h19

            norbix a (très bien) répondu pour moi Helios. Je pense la même chose que lui sur ce point.

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      • Patrick Luder // 30.05.2012 à 11h24

        @Helios et @Norbix

        L’évolution n’est possible que dans un système multiple ou les entités se comparent et se perfectionnent sans cesse. Quand le système devient unique, il y a blocage, puis explosion (ou implosion) …
        Une évolution multidisciplinaire (ou multiculturelle) devient positive quand les entités peuvent dialoguer, faire part de leurs peines, de leurs joies, de leurs craintes, peurs et douleurs … mais quand les multitudes ne communiquent plus, c’est l’incompréhension qui débouche sur la haine et l’attaque quand on croit à la menace.
        J’écrivais
        « Penser global & Agir local. »
         il faut ajouter en complémentarité
        « Prendre soin de soi & Prendre soin des autres »

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    • Benjamin Franklin // 30.05.2012 à 11h26

      @step
      Tu as oublié un flingue, le flingue de la grève, dit aussi « tes usines s’arrêtent de tourner ». Il y a des pays où ça marche très bien. Ca a même marché en France, avant.

      Le retournement de table, je n’attends que ça. Je suis juste curieux de voir quel dessous on aura.

      Lordon nous vend la RDA pour remplacer l’Espagne franquiste. Perso je préfère la Suède.

      Si un Etat frappe sa monnaie, il a intérêt à avoir un gros bâton pour forcer les gens à l’accepter. Et les gens ont intérêt à ce que les maîtres de l’Etat soient sympas et compétents.

      Si l’Allemagne arrête de vendre aux gipsi, les produits allemands, la richesse réelle quoi, restent en Allemagne. Il leur faudra un certain temps pour réorienter leur appareil productif vers la consommation intérieure plutôt que l’export, c’est clair. Et ça va pas être facile.
      Mais au moins eux en ont un d’appareil productif.

      Les gipsi ont que dalle d’appareil productif, et ils n’auront plus de produits allemands. C’est plutôt eux que je plains

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      • step // 30.05.2012 à 14h10

        Un état à un gros baton, cela s’appelle l’armée (la police/la gendarmerie):) C’est même une des fonctions réganiennes d’un état 🙂 Je ne doute pas qu’on le verra prochainement, en grêce, le gros baton.

        Le flingue de la grêve, c’est un flingue qui fait de l’eau quand on appuie sur la gachette ? Ce flingue est inutilisable dans un monde ou la liberté de déplacer les usines sans restrictions existe et ou la demande d’emploi est supérieur à l’offre. Cela a marché avant car nous étions dépositaire d’un savoir faire spécifique et que nos géniaux commerciaux ne trouvait pas « intélligent » de le vendre contre un accès au marché pour se faire virer 4 an plus tard car trop chers par rapport aux copies à bas coût faites localement à partir du savoir faire transmis. Ou alors tu m’explique que tu es contre la liberté d’entreprise  ou tu « crois » au progrès perpétuel et infini dans un monde fini ?

        Notre dessous de table sera surement relativement autoritaire, pauvre et social car tel est le fonctionnement du monde latin et je suis d’accord avec lordon c’est de la politique (voir de l’ethnologie), pas de l’économie. Personnellement je ne suis pas pour le renversement de table, je dis qu’il aura lieu, c’est tout. 

        Perso je suis pour la suède aussi sauf qu’on a vu (Pays Bas, Canada..) que ça se fissure aussi là bas, et que rien ne prouve que nous puissons répliquer leur modèle (pas la meme démographie/ethnologie/économie…).

         Je suis d’accord avec toi il vaut mieux avoir un appareil productif que pas, mais ne sous-estime pas les autres pays, l’appareil productif ils en ont un aussi sauf qu’il s’est fait exterminer par l’union monétaire. Il se refera car il y a des compétences (actuellement au inemployées). Ce sera dur pour les deux, mais tu sera surpris par les gipsi. Enfin, qui te dit (la c’est de la philo) qu’ils ne peuvent pas (bien) vivre sans les bien matériels produits en allemagne. Le bonheur ce n’est pas la richesse, fut-elle matérielle … cf le petit post de patrick. 

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        • Benjamin Franklin // 30.05.2012 à 15h19

          Ah non, un Etat qui doit forcer ses citoyens à accepter sa monnaie, c’est pas le bâton régalien dont il a besoin. C’est de la Stasi.

          Le flingue de la grève, il a plutôt bien marché en Allemagne la semaine dernière. Ah mais j’oubliais, l’Allemagne c’est pas la France, donc forcément ici avec notre exception culturelle latine, ça marchera pas.

          L’égalité dans la misère, avec un bon gros Etat autoritaire. Génial. Le retour aux sources du socialisme, quoi.
          On peut aussi proposer l’égalité dans la tombe, tant qu’à faire.

          Rien ne prouve qu’on ne puisse PAS reproduire leur modèle. Surtout que c’était aussi le nôtre avant 1945.

          Ils ne peuvent pas bien vivre sans richesse matérielle ? Voyons voir… les intérêts de la dette grecque sont complètement couverts depuis 3 ans par le pognon injecté par l’UE. Ca veut dire que le naufrage de la société grecque actuelle est un aperçu de l’état dans laquelle elle sera quand ils auront fait défaut et ne devront plus rien à personne.
          Elle a fière allure la société de sobriété.

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          • step // 30.05.2012 à 17h16

            hé oui, je ne dis pas que je plussoie, je te dis vers quoi sociologiquement, le latin tend.

            Dis toi bien que pour faire accepter sa monnaie un état n’a même pas besoin de son gros baton régalien. Actuellement tu vois des prisonniers politique de la monnaie libre en france ? A part quelques libéralothéoriciens, dis toi bien que tout le monde s’en fout (et ne devrait peut être pas) et considère l’état comme bien plus pérein que n’importe quelle garantie privée.

            Alors démystification pour l’allemagne, il y a eu entre 2 et 4% d’augmentation en moyenne soit l’inflation, ni plus ni moins…. Vu le retard accumulé en 15 ans de lois shroeder, on est loin d’un quelconque rattrapage si ce n’est pour quelques cas spécifiques qui ont eu 6%. De toute façon, ce n’est pas le pistolet en mousse qui a fait quoi que ce soit, c’est le fait que géostratégiquement l’allemagne se prépare à devoir gonfler le pouvoir d’achat de sa propre population vu le risque de défaillance de ses acheteurs traditionnels. On est donc dans un cas exceptionnel ou tout le monde est d’accord (modulo qu’il faudrait pas que le travailleur devienne riche quand même). Et oui, il n’y a pas de tradition de négociation en France, on a les syndicats les plus cons au monde et les patrons qui vont avec ^^;)

            Rien ne prouve rien du tout quand on prend un autre pays en déplaise au théoricien de la science économique, car il y a un facteur ethnologique largement prédominant. Toute convergence ne peut se faire par petite touche, c’est bien l’impasse européenne actuelle où on se voit obligé à un grand saut vers ???

            Dernier paragraphe tout à fait d’accord, je me permet un petit parallèle : Au canada, elle est belle la société de la liberté… Après plus sérieusement, toute refondation (c’est bien de cela qu’il s’agit en grêce) induit un désordre, ce ne sera pas notre cas ici, car l’acceptation de l’état est bien plus forte. La régréssion (car régréssion il y a aura) se fera en bien meilleur ordre.        
                     

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          • Benjamin Franklin // 30.05.2012 à 18h12

            Moi aussi j’ai lu Todd. A l’époque où il ne s’amusait pas à faire de la politique, il était brillant (l’invention de l’Europe, l’invention de la France, la chute finale).
            Peut être que les structures anthropologiques latines prédisposent au clientélisme, au culte de l’homme providentiel, à l’anarcho-militarisme dirait Todd. Mais c’est lié aussi à des structures agraires. Les sociétés urbaines actuelles sont nettement moins influencées par les structures agraires. Je ne désespère pas de voir les esprits changer. Après tout on a connu 25% de taux de syndicalisation dans les années 60.
            Juste, concernant l’Allemagne :
            http://www.20minutes.fr/economie/942847-allemagne-inflation-sous-2-premiere-fois-depuis-16-mois
            L’inflation était à 2.3% en 2011
            Les hausses de salaires obtenues par IG Metall sont à 4.3%, accompagnées de mesure de régularisation des statuts précaires :
            http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2286&id=62

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          • step // 30.05.2012 à 19h43

            ha tiens j’avais lu entre 3 et 4 plutôt qu’au dessus de 4, m’enfin bon cela ne change pas fondamentalement ma réponse, en particulier sur le fait que ce n’est pas en dégainant leur pisto en mousse qu’ils ont gagné cette fois. Ceci dit  c’est tant mieux pour les allemands.

            Par contre rassure moi, tu ne crois pas aux chiffres officiels de l’inflation quand même 🙂

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          • Salva // 30.05.2012 à 20h40

            Un Etat a le monopole de la violence. C’est même sa raison d’être (lire le Contrat Social de JJ Rousseau). Par ce monopole, l’Etat émet une monnaie. Un Etat sans monnaie, ce n’est plus un Etat mais une simple région.
             

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          • Benjamin Franklin // 31.05.2012 à 08h33

            Première chose, le droit de grève ça fait partie des libertés fondamentales. Alors tu vas sûrement me dire que les patrons s’en foutent, qu’ils règnent par la terreur. Ok, pourquoi pas. Donc tu proposes quoi pour remplacer la terreur des patrons ? La terreur des bureaucrates ? Tu t’imagines qu’ils valent mieux ? On gagne quoi au change ?

            Deuxième chose, les emplois ne sont pas délocalisables à volonté. Et ça n’a rien à voir avec une quelconque protection de l’Etat, mais avec la froide réalité économique. L’Allemagne a eu beau faire de la compression salariale, les salaires ouvriers y sont toujours 10 fois plus élevés qu’au Bangladesh. Pourquoi tout n’est pas parti là bas ?
            La vraie réponse c’est que les ouvriers bengalis sont incapables de faire le même boulot (pas la formation nécessaire, pas la même qualité de travail), que déménager une usine ça coûte une fortune, que pour faire tourner l’usine là bas tu as besoin de routes en bon état, d’un réseau électrique stable, d’une protection juridique, etc. Et qu’il faut encore ramener la production.
            C’est pour ça qu’on ne délocalise que très peu au final. C’est pour ça que la Chine commence à délocaliser elle-même son industrie textile au Vietnam et pas dans son propre intérieur, où les salaires sont pourtant moins chers qu’au Vietnam, mais où les infrastructures sont pourries.

            C’est pour ça aussi que quand les capitalistes occidentaux ont essayé de délocaliser des usines dans les pays d’Europe de l’Est (où le travail ne coûtait presque rien) dans les années 70, ça a foiré. Qualité du travail nulle, infrastructures pourries.

            Bien sûr que l’inflation est trafiquée. Mais j’ai un poil plus confiance dans les chiffres de l’inflation allemande que française ou américaine. Déjà parce qu’eux n’ont pas de bulle immobilière qui fausse le calcul. Ensuite parce qu’ils détestent viscéralement l’inflation (et ça c’est de l’ethnologie) et le font savoir à leurs dirigeants. J’ai passé suffisamment de temps en Allemagne pour constater par moi-même que le pouvoir d’achat y est plus élevé.

            @Salva
            L’Etat peut aussi se passer d’émettre de la monnaie et foutre la paix aux citoyens, c’est une autre solution. Les régions c’est pas mal.

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          • step // 31.05.2012 à 12h35

             La terreur des bureaucrates ?

            Non tu caricature là encore, mais la base devrait être que dans toute entreprise, seul la nue proriété appartient aux patrons/actionnaires, et que l’usufruit de l’entreprise appartient aux salariés. En conséquence impossible de jouer sur la compression salariale pour faire de la performance, idem en périphérie de la zone économique, système de compensation. L’humain n’est pas une variable d’ajustement, point. Et dans ce cas là oui ce sera mieux, sans hésiter.

            Pour le reste, je ne résiste pas à la sitation de l’art de la torture chinoise : L’anticipation de la souffrance est bien plus efficace que la souffrance elle même. Evidemment que non ce n’est pas aussi simple que cela de délocaliser. Mais c’est très simple de menacer de le faire, voir de faire quelques exemples (même si c’est un échec, c’est sans importance, seul l’exemple compte). C’est largement suffisant pour obtenir ce qui est voulu non pas par la terreur comme tu le caricature, mais par l’autosensure. Je peux te citer des exemples concrets de cela, car exceptionnellement sur ce coup, j’étais du côté du manche. Les relations économique au travail ce n’est pas contrairement à ce que tu penses de l’économie c’est bien plus primitif que cela. En conséquence il y a des abhérations économiques qui sont décidées chaque jour. L’humain est rationnalisant, pas rationnel (année 1 de psycho).

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          • Benjamin Franklin // 31.05.2012 à 13h44

            Je pense caricaturer autant en parlant de terreur bureaucratique que toi en parlant de terreur patronale. Si en France la liberté syndicale est bafouée, elle l’est déjà nettement moins dans un bon paquet de pays, dont les pays nordiques et germaniques.

            Pourquoi la base devrait être que seule la nue propriété appartient aux patrons/actionnaires ?
            Si je rassemble mes économies, que je crée une entreprise, elle m’appartiendra à 100%, point. Si pour me développer je dois embaucher un ou des employés, et bien il n’y a aucune raison a priori que l’usufruit leur appartienne. Leur rémunération, et éventuellement leur participation au capital de l’entreprise, est intégralement négociée dans le contrat d’embauche. Ils peuvent se syndiquer si ça leur chante.

            Tu veux qu’on parle de relations économiques réelles ?

            J’ai quelqu’un dans ma famille qui envisage de transformer son auto-entreprise en vraie entreprise. Je peux te dire qu’il ne chôme pas. Et bien il est hors de question pour lui d’embaucher qui que ce soit (en tous cas en France) autrement qu’en prestataire temporaire, parce que sinon c’est la faillite assurée. Pourtant les talents dans le domaine considéré ne manquent pas. Et il y a de bonnes chances qu’il délocalise son entreprise AVANT MEME que celle-ci n’embauche.

            J’ai des amis qui reviennent de stages en Allemagne. Là bas les syndicats sont des gens responsables et respectés. Ici en France, ce sont soit des hystériques, soit leurs structures les rendent tellement peu crédibles que les patrons n’essaient même pas de discuter avec eux.

            C’est clair que pour changer les choses dans la direction que je défends, il faudrait que les mentalités évoluent fortement. Mais ce n’est certainement pas en rajoutant une grosse louche de bureaucratie sur le néoféodalisme qu’on va arranger cet état de chose.

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          • Patrick Luder // 31.05.2012 à 14h01

            Y a manque de dialogue évident,
            Les patrons ne comprennent pas les employés
            et les employés de comprennet pas les patrons,
            Que tous changent de place quelques jours
            et prennent en charge les soucis de l’autre … 
            et chacuns sera content de reprendre sa place !  

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          • Patrick Luder // 31.05.2012 à 14h04

            [Modéré : ne nous dispersons pas trop svp…]

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          • step // 31.05.2012 à 23h08

            a mon tour de faire du concret, je travaillais dans le privé à cette époque. Une mission de remplacement d’une Direction Informatique qui ne « donnait pas satisfaction » par de la sous-traitance. Après un petit peu de temps, nous avons compris. Cette direction était relativement ancienne, il y avait donc des « anciens » qui avaient pu négocier dans un rapport de force correct leurs contrats et étaient en conséquence bien payés. Ces derniers soutenaient les « nouveaux » pour qu’ils soient aussi correctement payés. La stratégie de la direction a été la suivante :
            1) On vire toutes les personnes assurant la solidarité dans l’équipe en leur faisant un speech bien humiliant sur leur « incompétence », speech public auquel j’ai assisté.
            2) On fait débouler de la sous-traitance comme armée de remplacement. On recrute, au tarif minimum les nouvelles têtes en interne en faisant clairement comprendre qu’ils doivent être moins cher que les sous-traitant pour être embauchés.
            3) On indique que les salaires des nouveaux ne peuvent évoluer que si les anciens abandonnent une partie de leur rémunération, afin de mettre le service à feu et à sang .
            4) On indique dans une réunion que la situation est devenue ingérable, et on propose aux anciens épuisés mentalement de se faire recruter par la société de sous-traitance avec maintien de salaire et perspective de sous-traitance chez duchmol. Une fois fait on rompt le contrat de sous-traitance et la boite de sous-traitance fait un licenciement économique vu qu’elle a perdu un contrat et que elle a pas eu duchmol.
            5) On fait un petit repas entre patrons de la boite de sous-traitance et de la boite, sur le thème, on a bien bossé, ah oui comme promis je t’introduis auprès de duchmol qui a des sous à mettre dans ta SSII…
            6) étant dans l’équipe de sous-traitance j’ai vomis le repas et j’ai fait ce qui fallait pour changer de boite.
            Alors excuse moi, je ne crois pas au monde des bisounours patronal, j’ai été vacciné.
            @Patrick : non il n’y a pas un manque de compréhension, j’ai malheureusement très bien compris ce qui se passait. Il n’y a pas que le repas 6 que j’ai vomis….
            @Benj: Fait d’abord le tri dans les salopards de ton côté avant de cacher sur les paranos ouvrier. Parce que pour l’avoir vécu dans MA CHAIR, mes paranos, ils sont plus proche de la réalité que tes théories nébuleuses. Effectivement si on cherche des esclaves, ce n’est pas au pays qui a fait la révolution qu’il faut chercher. Par contre un pays qu’on a culpabilisé pendant 50 ans, c’est vrai qu’ils sont plus dociles, plus malléables… tout ce qu’on aime.
            Ah, j’oubliais, il y a eu un suicide dans cette histoire. Mais bon c’est vrai que macro-économiquement, on en a rien à foutre.

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          • step // 31.05.2012 à 23h27

            Si je rassemble mes économies, que je crée une entreprise, elle m’appartiendra à 100%, point.

            ah ben voilà on y est arrivé, le néoféodal se réveille dès qu’il s’agit de donner à la valeur ‘travail’ dont on a la gorge encore chaude, un vrai statut. Au moins c’est dit et c’est clair.
            Perso j’aide une amie à monter un épicerie sociale, les deux autres employés étant copropriétaires de l’épicerie, alors qu’ils n’ont pas amené de mise de fond mais juste leurs bras et leur volonté d’aider des encore moins chanceux qu’eux. C’est toute la différence entre nous: la théorie et la pratique.
            Ah oui si dans ta famille on cherche des gens bien en galère qui veulent bosser et pas paranos j’en ai plein sous la main. Ah oui, ils demandent quand même un chouia de respect, tu sais le truc sans importance quand on a plein de fric mais qui te sauve quand t’as un peu vécu dans la rue.

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          • Benjamin Franklin // 01.06.2012 à 09h10

            Mon « côté » ? Quel « côté » ? Les « patrons » dans leur ensemble, je m’en moque éperdument. Je ne crois pas aux patrons bisounours, je ne crois pas non plus aux bureaucrates bisounours, je ne crois pas aux bisounours tout court.

            Dans ton histoire, ce qui me fascine c’est l’absence de solidarité entre les titulaires et les prestataires, l’absence d’organisation des salariés, l’absence de toute tentative de grève ou d’intervention d’un syndicat. Ou alors tu n’en a pas assez dit.

            Tu vas me dire qu’il n’y en avait pas de syndicat ou qu’il était trop tard pour y adhérer ? Ba forcément, ça fait 40 ans que les patrons et les énarques s’efforcent de dégoûter les gens de se syndiquer.

            Et puis j’aime bien le fait que dans l’affaire « tu t’es efforcé de changer de boîte ». Cool pour toi si tu as eu ce luxe.

            Aller, imaginons un peu la situation si un vaillant ministre du redressement productif s’était occupé de la situation. Un bureaucrate serait venu, aurait interdit la sous-traitance, aurait décidé de la politique de l’entreprise pour les 10 prochaines années. Les patrons se seraient cassés en Suisse (bon débarras, là je suis d’accord), c’est oseo qui les aurait remplacé dans le capital de la boîte. Ca aurait été la fête quelques années, et puis les nouveaux découvriront que l’avancement se fait surtout à celui qui fera le mieux la lèche au bureaucrate-planificateur, et que le salaire est décorrélé du boulot réellement fait. Sortie du franquisme, entrée en RDA, super.

            La boîte de mon frère, je vais y mettre mes premières économies. Ca me rapportera sans doute rien pendant des années, et les impôts boufferont les 2/3 de ce que ça rapportera un jour (le reste sera réinvestit dans la boîte). Mais je vais le faire quand même, et ça lui sera fort utile. Il embauchera des gens quand on le respectera lui aussi.

            Je n’ai pas encore assez de bouteille pour avoir connu des suicides, mais je peux t’en montrer un intéressant en Grèce :
            http://www.athensnews.gr/portal/9/55847

            Tu vois, on peut tous faire pleurer dans les chaumières.

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          • step // 01.06.2012 à 13h41

            Pour le changement de job, tu sous-estime mon âge, j’ai tout simplement connu des periodes meilleures. Actuellement cela se ferait moins facilement c’est certain.

            Pour le suicide, je peux te garantir que c’est pas la même chose quand tu te sens responsable de la chose. C’est pas une question de pleurer dans les chaumières. Ca c’est une réflexion qui montre que tu intellectualise la souffrance, mais que concrètement c’est abstrait pour toi. Sache qu’on ne pleure pas dans ces cas là, on dépérit sur pied.

            Les patrons se seraient enfuis en suisse bon débarras ? Tu manques de créativité : Mise en examen pour harcelement -> taule, saisie de leur part actionariale et refonte de la direction en scop, les 51% étant fournis par l’état contre plan de « rachat du capital » par les ouvriers. Désengagement de l’état. Adieu Franco bonjour le 22 eme siècle (et pas la RDA). Dans tous les cas déjà rien que pour les virer, je suis prêt à subir la RDA. L’état n’a pas vocation à gérer mais casser des dents pour rétablir l’équilibre oui, sans hésiter.C’est pour cela qu’il faut faire attention aux élections…
             
            Pas de syndicat, hé oui c’est une des victoire des patrons dans le privé. Ceux qui avaient quelques contacts à ce sujet étaient dans la première charette. Il y a eu des protestations et des grêves et des syndicats, mais enfonce toi ça dans le crâne si je peux au moins servir à ça : Ce n’était pas une question économique rationnelle mais de domination d’un groupe social et donc de soumission. Le travail non fait était sous-traité ailleurs et (d’ailleurs) pas physiquement à proximité des gens en souffrance. Coté sous-traitance qui était au courant on a fait du turn-over autant pour se protéger que les protéger. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis retrouvé à ce fameux repas du 6, mon patron croyait naïvement que je serai content de voir ce que l’on (enfin) la boite avait gagné dans cette histoire. Ca laisse réveur….

            Désolé d’avoir été désagréable mais quand on se bat pour donner au gens de quoi bosser et qu’on entend que y’en a qui trouve les français pas assez souple, alors ils vont chercher des sous-fifres plus dociles ailleurs, j’ai les crocs. Je respecte un type de patron, je vénère même ce type de patron : Celui qui monte une boite pour donner du travail aux gens et fournir un service qui ameillore la vie de la communauté. Les autres, j’ai au mieux de l’indifférence (si ils se comportent bien) ou pire une franche hostilité quand ils commencent à causer « compression de la masse salariale comme effet levier pour la compétitivité provoquant une hausse des stocks-options ».

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          • Benjamin Franklin // 01.06.2012 à 15h54

            Mise en examen pour harcèlement, oui pourquoi pas.
            L’Etat n’a pas vocation à gérer, mais à casser les dents de ceux qui abusent de situations de faiblesse, de ceux qui abusent du système, de ceux qui bafouent les droits des citoyens, et bien oui, je suis tout à fait d’accord.

            On ne va pas installer une culture syndicale du jour au lendemain, et la transition d’avec la situation actuelle ne sera vraiment pas évidente, c’est vrai aussi.
            Mais si on a des syndicats les plus cons au monde, avec les patrons qui vont avec, ça n’est pas tombé du ciel. Les énarques ont voulu absolument se substituer aux syndicats, en empilant les règlementations (+50% de pages au code du travail sous Sarko), en gavant les syndicats d’argent public (et les patrons y ont contribué aussi, c’est tellement plus simple d’acheter les syndicalistes).
            Le secteur public et parapublic français fait grève de manière structurelle, ça tout le monde en parle, et à juste titre.
            Le secteur privé fait de moins en moins grève, et est déjà dans la fourchette basse en Europe, et là il y a clairement un souci que personne veut voir.
            Quand je parle de syndicats à mes collègues (quelle que soit la couleur du syndicat), ils me regardent avec des gros yeux. Tout le monde s’en fout. La loi a déjà pensé à tout (ben tiens). En plus ça coûte cher (c’est pas comme si nos impôts les finançaient DEJA de manière opaque). Et c’est des hystériques (ben oui y a qu’eux qui y adhèrent). Et ne parlons même pas de créer une structure indépendante.

            Désolé de même, je m’emporte. Je suis sans doute significativement plus jeune que toi, je n’ai pas encore eu l’occasion de voir beaucoup de magouilles sordides du genre que tu décris. J’ai évité de devenir haut fonctionnaire ou ingénieur financier, d’abord par goût mais aussi pour pouvoir continuer à me regarder dans la glace le matin. Je vis juste cerné par une majorité de gens qui sont persuadés qu’en mettant une autre mafia au pouvoir, une mafia qui penserait comme eux bien sûr (peu importe l’orientation politique, socialistes ou conservateurs) et qui expliquerait aux gens comment ils doivent vivre, tout irait mieux. Etre considéré comme un nazi par les gauchistes et un anarchiste par les droitistes, ça use…

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        • step // 31.05.2012 à 08h34

          pour ceux qui se penchent sur le modèle allemand, une analyse qui explique pourquoi il n’est pas réplicable (enfin son positionnement) et que cela va aussi lui retomber dessus en cas de faillite des gipsi:

          http://www.pauljorion.com/blog/?p=37566#more-37566

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  • BA // 30.05.2012 à 10h17

    Mercredi 30 mai 2012 :
     
    L’Italie emprunte 5,74 milliards d’euros, taux en forte hausse : 6,03% pour l’emprunt à 10 ans.
     
    L’Italie a emprunté mercredi 5,74 milliards d’euros à moyen et long terme à des taux en forte hausse, dans un marché très nerveux en raison notamment de fortes tensions sur l’Espagne, mais la demande a été en général stable.
     
    Dans le détail, le Trésor italien a émis pour 3,39 milliards d’euros d’obligations à cinq ans à un taux de 5,66% contre 4,86% lors d’une émission similaire le 27 avril, et pour 2,34 milliards d’obligations à 10 ans à un taux qui a atteint 6,03%, contre 5,84% lors de la précédente émission.
     
    (©AFP / 30 mai 2012 11h42) 

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  • A-J Holbecq // 30.05.2012 à 11h53

    Personnellement, au plus je prends de la bouteille, au plus je deviens  « chartaliste« 

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    • A-J Holbecq // 30.05.2012 à 12h07

      Je voulais parler d’âge et de connaissances, évidemment… ne vous méprenez pas 🙂

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    • Michel Martin // 30.05.2012 à 12h19

      Le chartalisme? Pouvez-vous expliquer pour quelles raisons? Et aussi pourquoi « on » ne va pas le faire:-))

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      • Michel Martin // 30.05.2012 à 12h37

        En remontant le fil, il me semble que la source Wikipedia sur le chartalisme soit Jean-Baptiste B qui tient un blog et fait quelques commentaires ici:
        http://frappermonnaie.wordpress.com/
         

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        • A-J Holbecq // 30.05.2012 à 13h44

          Il y a aussi le blog d’Aliena
          Le chartalisme est en fait assez proche du « 100% monnaie »…
          C’est à la collectivité (l’Etat) d’émettre la monnaie, pas aux banques privées ou commerciales, puisque seule la monnaie d’Etat est acceptée en paiement des impôts (même si vous avez l’impression – fausse – que vous payez en monnaie secondaire)
          Les keynésiens circuitistes sont également proche de cette pensée.
          Si « on » doit le faire, ce ne sera évidemment qu’après un crash généralisé  😉

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          • Patrick Luder // 30.05.2012 à 14h34

            Il y aurait aussi la possibilité de créer une monnaie à valeur constante et équitable pour tous les peuples. Ce serait une monnaie basée sur le travail humain, avec des limites minimum et maximum et une validité dans le temps pour éviter une thésaurisation excessive ou trans-génération. Monnaie-travail donc, créée par l’Etat par des travaux d’utilité public. Il faudrait assortir cette monnaie-travail de mécanismes autorégulant simple pour les quantités émises et reprises…. Je l’ai proposé plusieurs fois, mais, snif, cela n’intéresse personne !

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          • step // 30.05.2012 à 20h20

            si patrick, cela s’appelle de la monnaie fondante, c’est très intéressant.

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          • Michel Martin // 31.05.2012 à 05h30

            @Patrick Luder,
            Il y a même un spécialiste de la question de la monnaie fondante qu’il nomme SMT qui s’appelle Johannes Finckh qui a écrit un bouquin:
            http://monnaiefondante.canalblog.com/
            Si tu lui demandes, il te l’envoie.
            Le premier penseur de cette monnaie se nomme Gesell:
            http://fr.wikipedia.org/wiki/Silvio_Gesell
             
            Mon avis, c’est que cette monnaie est surtout adaptée aux activités qui ne demandent pas d’investissement et comme monnaie parallèle. D’ailleurs il en existe des quantités d’exemples en cours.
             

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  • BA // 30.05.2012 à 12h32

    Mercredi 30 mai 2012 :
     
    L’Italie emprunte 5,74 milliards d’euros, taux en forte hausse.
     
    L’Italie a emprunté mercredi 5,74 milliards d’euros à moyen et long terme à des taux en forte hausse, dans un marché très nerveux en raison notamment de fortes tensions sur l’Espagne liées aux inquiétudes concernant son secteur bancaire.
     
    Dans le détail, le Trésor italien a émis pour 3,39 milliards d’euros d’obligations à cinq ans, proche de son objectif maximum (3,5 mds), à un taux qui a grimpé à 5,66%, contre 4,86% lors d’une émission similaire le 27 avril.
     
    Il a émis en outre pour 2,34 milliards d’obligations à 10 ans, soit en milieu de la fourchette visée (2 à 2,75 mds), à un taux qui a atteint 6,03%, contre 5,84% lors de la précédente émission.
     
    Globalement, le Trésor est resté bien en-deçà de son objectif maximal de 6,25 milliards d’euros.
     
    Même si les experts ont jugé la demande correcte, d’autres ont noté qu’elle était un peu plus faible qu’à l’ordinaire, compte tenu du caractère attractif des taux concédés lors de cette opération.
     
    « Les opérateurs restent très prudents car les trois prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir de l’union monétaire » européenne, a estimé Annalisa Piazza, stratégiste pour Newedge.
     
    Le marché obligataire est secoué par les craintes des investisseurs à l’égard de l’état de santé du secteur bancaire espagnol, ce qui a entraîné de fortes tensions des taux espagnols et des taux italiens dans leur sillage.
     
    La firme spécialisée Spiro Sovereign Strategy a notamment expliqué la hausse des taux d’emprunt concédés par Rome par « ses gros besoins de financement et la nécessité pour ce pays d’émettre davantage d’obligations à long terme ».
     
    La bourse italienne a pâti de cette envolée des coûts de financement pour l’Etat italien et reculait de 1,1% vers 10H00 GMT à 12.953 points.
     
    Après avoir profité depuis le début de l’année d’une forte détente de ses taux, l’Italie fait face depuis la mi-avril à un rebond en raison du regain d’inquiétude des marchés pour la zone euro, en particulier pour l’Espagne.
     
    Plombée par des plans d’austérité à la chaîne destinés à rassurer les marchés, l’économie italienne est elle aussi dans une situation délicate et le gouvernement de Mario Monti a dû revoir en baisse récemment ses prévisions de PIB, qui devrait se contracter de 1,2% cette année contre -0,4% initialement prévus.
     
    http://www.boursorama.com/actualites/l-italie-emprunte-5-74-milliards-d-euros-taux-en-forte-hausse-debf19c674abb274de7011b354f81eb7

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  • Un_passant // 30.05.2012 à 16h19

    J’ai l’impression qu’au final, on perd de vue l’essentiel :
    L’Etat devrait toujours présenter un budget à l’équilibre et financer exclusivement ses dépenses par l’impôt. La possibilité de faire des dette conduit trop souvent les politiciens au clientélisme électoral et au népotisme.

    Les dépenses « d’avenir »? Les politiciens sont les plus mal placés du fait qu’ils sont, d’une, trop souvent fonctionnaires, de deux trop rarement issus de filières scientifiques ce qui les rends dépendants d’experts non neutres (pétroliers, lobby nucléaire et j’en passe).

    Quelle souveraineté populaire à partir du moment où la dette rend dépendant des financiers?  J’en reviens à une autre chose que j’avais déjà évoqué : dans la mesure où les dépôts des banques de dépôts, c’est NOTRE argent, les banques de dépôts devraient être séparées des banques d’affaires et les clients des banques de dépôts, faits sociétaires.

    Petit aparté concernant l’immigration. Le problème n’est pas l’immigration en soit, c’est le fait que le patriotisme est assimilé au fascisme, autrement dit, l’attachement au drapeau comme les américain, ou à notre culture est considéré comme ringard pour ne pas dire fasciste. De plus on laisse des revanchards cracher sur la France. C’es deux points sont impardonnables.

    Les comportements revanchard seraient minoritaires? Je l’espère, mais qu’il y en ait, c’est déjà trop.

    La repentance, ça commence à bien faire. Sous prétexte de colonisation, on oublie systématiquement la traite des noirs par les noirs ou la traite des noirs et des blancs par les arabes. En évoquer une et pas les autres, c’est un deux poids deux mesures inacceptable et partial.

    Quant à parler de l’exploitation de l’Afrique par l’Occident, c’est curieux mais, les chiffres que j’ai trouvé laissent à penser que le commerce avec ces « exploités » serait de l’ordre de 9%. C’est aussi, accessoirement oublier que le CAC40 n’est pas représentatif de la population française qui n’a pas vraiment de poids sur la manière dont ces entreprises se comportent du fait, cautionné par les politiciens, que question transparence, les multinationales, c’est pas vraiment ça.

    De plus, si on prend l’exemple du coltan, en général, il y a un intermédiaire local (et couleur locale) qui se paye grassement sur le dos de ses esclaves (au sens propre, malheureusement). Sans parler de ces gouvernements locaux et couleur locale qui se comportent ni plus ni moins que comme des potentats (des potes en tas?). Enfin bref, c’est trop souvent corruption et clientélisme à tous les étages.

    Cela en fait des révolutions à mettre en place. Je parle de révolution en ce sens qu’il s’agit de passer à des pratiques éthiques.

    Tiens, pour finir, ça me fait penser à la politique et sa justice, sa morale. La politique n’a pas à se mêler de justice (c’est le boulot de la Justice) ou de la morale, par contre, elle serait bien inspirée de s’interroger sur sa propre éthique et équité. Parce qu’avant de nous faire la morale, ce serait heureux que certains se posent la question de l’éthique ou de l’équité de leur comportement. Bon en fait, c’est valable pour chacun. Là encore, j’ai l’impression que ce serait une révolution si tout à chacun se remettait en question.

    Enfin bref. Changer l’homme? Non certainement pas. Changer soi-même. Balayer devant sa porte, en bref.  il y a du boulot en perspective. J’avoue, j’ai moi même souvent du mal, mais au moins j’essaye. D’autant qu’il n’y a pas d’âge pour bien faire et que ça n’est pas vraiment une question d’argent.

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    • A-J Holbecq // 30.05.2012 à 17h19

      « L’Etat devrait toujours présenter un budget à l’équilibre et financer exclusivement ses dépenses par l’impôt. »
      Pas du tout; dans le 100% monnaie l’Etat bénéficie de l’augmentation de la masse monétaire créée par la Banque Centrale  (n’hésitez pas non plus à réviser le chartalisme … 😉 )

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      • Un_passant // 31.05.2012 à 09h21

        Je me trompe ou le 100% monnaie, c’est ce qui existait de temps des monarchies avant la création de la bourse?

        Si je ne fais pas erreur, alors il me parait un rappel utile que les crises monétaires existaient déjà de ce temps là (au hasard, vers 1300, Philippe Le Bel ce qui l’entraîne à faire la chasse aux Templiers pour réquisitionner leurs biens). Il me semble que vers le XVI siècle, c’était la monnaie d’un prince ou d’un financier d’origine allemande qui avait la faveur des « marchés » tandis que les monnaies royales, en particulier le Franc, avaient mauvaise presse.

        Non décidément, je maintiens : l’Etat (et les collectivités) doit se financer exclusivement par l’impôt. Il y a avantage insigne par rapport à la monnaie : la transparence totale et c’est accessible aux non-initiés. Le 100% monnaie n’offre en aucun cas cette transparence.

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  • BA // 30.05.2012 à 17h05

    Mercredi 30 mai 2012 :
     
    Taux des obligations à 10 ans de l’Italie : 5,934 %.
     
    http://www.bloomberg.com/quote/GBTPGR10:IND
     
    Taux des obligations à 10 ans de l’Espagne : 6,656 %.
     
    http://www.bloomberg.com/quote/GSPG10YR:IND
     
    La zone euro va exploser.
     
    Mais je ne sais pas quand.
     
    La zone euro va-t-elle exploser en 2012 ?
     
    Le suspens est insoutenable.

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    • Patrick Luder // 30.05.2012 à 17h38

      « La zone euro va exploser. Mais je ne sais pas quand. La zone euro va-t-elle exploser en 2012 ? Le suspens est insoutenable. »

      Hooo laaa, caaalme Ba, caaalme … ce n’est pas l’Europe qui va exposer, simplement ses incohérences financières !

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      • step // 30.05.2012 à 20h13

        il est assez navrant d’ailleurs à ce titre que l’euro et l’Europe soit systématiquement confondu. Ce n’est pas la même chose.

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        • Gus // 31.05.2012 à 08h22

          Je plussoie 
          C’est pourquoi je me demande si les europhiles, (ou lâtres comme vous voulez) n’ont pas d’autres motivations psychologiques. C’est bizarre cette fixation sur un signe monétaire

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  • prb // 31.05.2012 à 04h34

    Je crois que le propos de Lordon est juste de dénoncer les mystificateurs (comme Charles Dallara) qui prétendent que si la Grèce faisait défaut la BCE serait « insolvable »: le concept d’insolvabilité n’est pas pertinent pour une banque centrale. En revanche, il ne prétend pas que le gonflement indéfini du bilan de l’institut d’émission avec de mauvais actifs est sans conséquences sur la valeur de la monnaie, me semble-t-il .  D’ailleurs il n’envisage des actions de création monétaire que « ponctuelles », à côté d’autres mesures dont le contrôle des capitaux ne serait pas la moindre.   

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  • BA // 31.05.2012 à 11h35

    Jeudi 31 mai 2012 :

    La zone euro doit agir si elle veut éviter la « désintégration » (Olli Rehn).

    « La zone euro n’a pas le choix et doit prendre des mesures sous peine de risquer la désintégration, qui mènerait à la dépression », a averti jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

    M. Rehn, qui s’exprimait devant le Brussels Economic Forum, a plaidé pour faire le nécessaire afin d’empêcher la contagion de la crise financière, « si nous voulons éviter une désintégration de la zone euro et si nous voulons qu’elle survive ».

    Il a estimé qu’il fallait agir sur trois fronts: « d’abord rester sur la voie de la consolidation budgétaire, deuxièmement mettre en oeuvre des réformes structurelles, troisièmement soutenir les investissements publics et privés pour alimenter le moteur de la croissance ».

    En l’absence d’action, une « désintégration de la zone euro mènerait à une dépression terrible en Europe et dans le monde », a-t-il averti.

    M. Rehn a en revanche estimé que les euro-obligations n’étaient pas une solution aux problèmes actuels de la zone euro. « Nous ne parviendrons pas à surmonter nos problèmes en nous focalisant sur l’émission de dette », a-t-il jugé.

    La Commission est pourtant la première institution à avoir défendu l’introduction d’euro-obligations, des titres mutualisant la dette dans la zone euro, auxquelles la France est favorable, mais l’Allemagne y est opposée.

    Une des porte-parole de la Commission a cependant indiqué la semaine dernière que si leur introduction était « possible », ce serait à une date « pas spécifiée ».

    (AWP / 31.05.2012 11h15)

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    • Patrick Luder // 31.05.2012 à 12h04

       
      #
       
      Extrêmement simplement il n’y a que deux solutions :
       
      #
       
      On repousse encore l’échéance finale par de l’endettement, sous quelque forme que se soit, c’est la solution irresponsable pour les peureux les non courageux.
       
      #
       
      On stoppe immédiatement tout endettement supplémentaire et on passe à une obligation de remboursement de 3% par an, ce qui forcera tout le monde à prendre ses responsabilités et à chercher activement des solutions. Cette 2e solution risquerait bien de trouver des réponses à beaucoup de crises !
       
      #
       
      Mais malheureusement nos pantins de dirigeants vont nous proposer la solution 1 en croyant fermement qu’elle nous conduiras à la solution 2 (sic).
       
      #
       

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  • bourdeaux // 31.05.2012 à 12h19

    Mario DRAGHI vient de déclarer devant le parlement européen : « nous éviterons les bank run sur les banques solvables » J’interprète: « nous ne les éviterons pas sur les banques insolvables.

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  • bourdeaux // 31.05.2012 à 13h02

    Je ne me risquerai pas à l’affirmative ! De toute façon, vu l’interconnexion  que tout lecteur de ce blog connait, il suffira qu’une seule systémique s’écroule…

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  • BA // 31.05.2012 à 19h20

    Jeudi 31 mai 2012 :
     
    Espagne : les investisseurs ont sorti 97 milliards d’euros au premier trimestre, un record historique.
     
    Le volume des capitaux retirés d’Espagne par les investisseurs pour les placer à l’étranger a atteint un niveau record au premier trimestre, à 97 milliards d’euros, selon les chiffres publiés jeudi par la Banque d’Espagne qui reflètent l’inquiétude que suscite cette économie.
     
    Ce chiffre marque un record depuis le début de la série statistique, lancée en 1990, et signifie qu’investisseurs espagnols et étrangers ont préféré se tourner vers l’extérieur pour placer leurs fonds.
     
    En comparaison, au premier trimestre 2011, l’Espagne avait enregistré un solde positif de 20,89 milliards d’euros de sa balance financière, qui n’inclut pas les placements de la Banque d’Espagne.
     
    Sur le seul mois de mars 2012, la sortie des capitaux s’est accentuée, l’Espagne enregistrant là aussi un record avec une fuite nette vers l’étranger de 66,2 milliards d’euros, contre un solde positif de 5,38 milliards en mars 2011.
     
    Au premier trimestre, ce sont avant tout les opérations interbancaires qui plombent la balance financière.
     
    Ainsi, les investisseurs aussi bien étrangers qu’espagnols ont retiré 75,76 milliards d’euros, notamment en prêts et dépôts, pour les investir à l’étranger.
     
    Les investisseurs ont également retiré 34,38 milliards d’euros placés dans les portefeuilles, d’actions et de titres de dette du pays, pour les transférer à l’étranger.
     
    La Bourse de Madrid a ainsi perdu près de 29% depuis le début de l’année, et le volume de dette publique détenue par des investisseurs étrangers n’atteignait plus que 37% en avril 2012, contre 53,7% il y a un an.
     
    (Dépêche AFP)

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  • Bernard // 01.06.2012 à 22h52

    Un an passé et les craintes sont toujours présentes, les même états toujours sur le devant de la scène : La Grèce, l’Espagne, l’Irlande… Nous en sommes toujours à comparer les difficultés de chacun sans solution commune efficace.

    « … Ces derniers se montrent réticents à financer une recapitalisation bancaire dont ils ne connaissent pas l’étendue complète. Pourtant, même à supposer que la recapitalisation totale s’élève à 100 milliards d’euros et soit intégralement prise en charge par l’Etat, cela représenterait 10% du PIB, loin des 45% du PIB du cas irlandais…. La Grèce, l’Irlande et le Portugal ont attendu d’être au pied du mur pour formuler leur requête. Evidemment, la facture s’en est trouvée alourdie, financièrement et socialement, pour les débiteurs comme pour les créanciers… » source : Analyse de BNP

    Des mois que les différents politiques, économistes… alertent, parlent de risque majeur et nous en sommes toujours au même point. L’europe, la zone euro, pourquoi pas, mais avec un gouvernement économique, une perte d’indépendance des états peut-être en quelque sorte, mais sans structuration, pas de décisions…

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