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4.mars.20124.3.2012 // Les Crises

« Répondre instamment aux exigences de réforme qui viennent de nos populations… »

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Je reproduis ci-dessous la traduction d’un document dont les médias français ne se sont quasiment pas fait l’écho (bah très important sans doute…) : une lettre envoyée , le 22 février dernier, par David Cameron, Mario Monti, Mariano Rajoy, Donald Tusk et huit autres premiers ministres (conservateurs et libéraux) européens à Herman van Rompuy et José Manuel Barroso, à l’occasion du prochain sommet européen des 1er et 2 mars.

Il est assez attristant, quand on ne s’attache pas aux jolies paroles, mais qu’on comprend ce qui se cache derrière : la poursuite des dérèglementations et des politiques qui n’ont pas marché, sans tirer les leçons de la crise… Mais aussi quelques points positifs, en particulier sur « l’assistanat des banques » – mais nous verrons bientôt ce que valent ces promesses…

C’est une petite mise en bouche : je ne le commente pas, je le ferai demain dans l’article détaillé consacré au sommet européen, qui a reprit la substance de ce courrier…

Traduction Henri Lepage, sur www.contrepoints.org et l’Institut Turgot.

« Nous nous réunissons à Bruxelles en un moment particulièrement crucial pour l’avenir des économies européennes. La croissance est en panne. Le chômage augmente. Citoyens et entreprises sont confrontés aux pires conditions jamais rencontrées depuis des années. Alors que la situation de nos principaux concurrents mondiaux ne cesse de s’améliorer après les heures noires de la crise que le monde vient de connaître, l’instabilité des marchés financiers et le poids des dettes souveraines continuent d’entraver la reprise économique en Europe.

Fondamentalement, l’Europe dispose de nombreux atouts économiques. Mais la crise que nous connaissons est aussi une crise de la croissance. Il est essentiel que chacun d’entre nous s’efforce de remettre de l’ordre dans ses finances nationales. Sans ces efforts, nous ne réussirons jamais à retrouver les conditions d’une croissance économique forte et durable. Mais il nous faut aussi moderniser nos structures économiques, améliorer notre compétitivité, et corriger les déséquilibres macroéconomiques. Il nous faut ramener la confiance, chez nos concitoyens, dans les entreprises, sur les marché financiers, en la capacité de l’Europe de retrouver à l’avenir une croissance forte et soutenable, et ainsi de maintenir son rang dans les échanges et sur les marchés mondiaux.

Nous en avons parlé lors de notre dernière rencontre. Il est bon d’en reparler de nouveau aujourd’hui. Partant des conclusions sur lesquelles nous étions arrivés, le moment est venu de faire preuve d’un véritable leadership et de prendre les décisions courageuses qui permettront d’arriver aux résultats que nos peuples attendent. Nous saluons les efforts déjà accomplis tant aux niveaux nationaux qu’au niveau européen pour répondre à ce défi, et nous espérons que cette nouvelle réunion nous permettra de réaliser de nouveaux progrès en focalisant nos efforts pour relancer la croissance autour de huit grandes priorités clairement exprimées.

En premier lieu, il nous faut continuer à progresser dans la réalisation et l’achèvement du marché unique en en renforçant la gouvernance ainsi que l’application effective de ses dispositions. Le rapport de la Commission destiné au Conseil européen du mois de juin devrait donner une liste claire et détaillée d’actions à entreprendre pour réaliser ce double objectif.

En commençant par le secteur des services. Ceux-ci représentent d’ores et déjà près des quatre cinquièmes de l’activité économique, et pourtant il reste encore beaucoup à faire pour que ce marché soit aussi ouvert qu’il le faudrait à la concurrence. Il est urgent d’agir, tant au niveau national qu’européen, pour éliminer les restrictions et les obstacles qui continuent d’entraver la concurrence et l’accès aux marchés, ainsi que pour améliorer la mise en oeuvre effective du principe de reconnaissance mutuelle au sein du marché unique. Nous comptons sur la Commission pour nous donner les résultats de ses investigations sur la façon dont chaque secteur s’acquitte de ces obligations, et pour remplir les obligations d’information qui lui sont fixées par la directive sur les services pour ce qui concerne les efforts d’ouverture du marché des services, ainsi que pour proposer des mesures législatives additionnelles nécessaires à l’achèvement du marché interne des services, si besoin est.

En second lieu, nous devons accentuer nos efforts pour la création d’un véritable marché numérique européen dès 2015. L’économie numérique se développe très rapidement, mais les échanges transfrontaliers restent relativement limités et la créativité y est étouffée par un entrelat complexe de régimes nationaux de droits d’auteur. Il faut agir au niveau de l’Union européenne pour offrir aux consommateurs et aux entreprises les moyens de commercer online en toute confiance, en simplifiant les procédures de licence, en modernisant les systèmes de copyright, en mettant en place des mécanismes de résolution en ligne des conflits transfontaliers, et en modifiant le cadre européen de signature numérique. Sans pour autant rouvrir le dossier de la directive sur le commerce par internet, nous devrions tirer avantage des récentes propositions de la Commission pour mettre en place un système qui équilibre les intérêts des consommateurs, ceux des entreprises et des détenteurs de droits, et stimule l’innovation, l’activité créatrice, et donc la croissance. Il nous faut aussi poursuivre nos efforts pour construire une infrastructure moderne qui assure une meilleure couverture des besoins en services à large bande, pour développer et élargir l’offre de solutions et de services administratifs en ligne afin de simplifier les procédures de création d’entreprises et de gestion des affaires, ou encore pour faciliter la mobilité des travailleurs.

Troisième point, nous devons tenir notre promesse d’établir un véritable marché unique de l’énergie, efficace et efficient, pour 2014. Tous les États-membres devraient rapidement appliquer intégralement le troisième paquet énergétique européen, en respectant les échéances prévues. L’interconnexion énergétique devrait être renforcée afin d’améliorer la sécurité des approvisionnements. Il est également urgent d’agir, de manière nationale ou collective, pour supprimer les obstacles réglementaires, administratifs et techniques qui freinent l’investissement dans les infrastructures afin de libérer tout le potentiel du marché unique, soutenir la croissance verte et encourager la transition vers une économie pauvre en carbone et efficace énergétiquement. Nous attendons le prochain rapport de la Commission sur le fonctionnement du marché intérieur qui devrait contenir une section évaluant le degré de libéralisation et d’ouverture du marché de l’énergie dans les pays membres. Nous nous engageons également à avancer concrètement vers la mise en place de l’Espace unique de transport européen et la réalisation de l’interconnexion européenne.

Quatrièmement, nous devons réaffirmer notre engagement en faveur de la recherche et de l’innovation en procédant à la mise en place de l’Espace européen de recherche, en créant le meilleur environnement possible pour que les entrepreneurs et les innovateurs commercialisent leurs idées et créent des emplois, en mettant l’innovation mue par la demande au cœur de la stratégie européenne de recherche et de développement. Il nous faut aussi agir de manière décisive pour améliorer les possibilités d’investissement des start-ups innovantes, des sociétés à croissance rapide et des petites entreprises, en créant un régime communautaire efficace de capital risque qui permette aux fonds de venture capital d’opérer sur une base réellement européenne, en évaluant la possibilité d’un projet européen de capital risque s’appuyant sur le Fonds européen d’investissement et d’autres institutions financières en coopération avec les opérateurs nationaux, et en donnant le feu vert à un nouveau programme communautaire fondé sur le modèle du programme de recherche en faveur de l’innovation dans les petites entreprises (SBIR) afin de stimuler un usage plus efficace des procédures d’achats publics avant commercialisation au profit des entreprises innovantes et spécialisées dans la haute technologie. La plus haute priorité doit aller aux réformes dont l’objet est d’encourager la création d’un système de protection de la propriété intellectuelle qui soit efficace et favorable aux entreprises.

Cinq : il nous faut absolument agir pour assurer et conserver une économie mondiale véritablement ouverte. Cette année, il est prévu que nous signions des accords de libre-échange avec l’Inde, le Canada, les pays limitrophes de l’Est européen, et un certain nombre de partenaires membres de l’Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN). Il nous faut aussi renforcer nos relations commerciales avec les pays voisins du sud. Un nouvel élan devrait être donné aux négociations commerciales en cours avec ces partenaires stratégiques que sont le Mercosur et le Japon – les négociations avec le Japon devant être lancées avant l’été, pour autant que l’on enregistre des progrès satisfaisants sur l’étendue et l’ambition du projet d’accord de libre-échange. Les accords en cours de négociation ou en projet pourraient ajouter près de 90 milliards d’euros au PNB européen.

Mais il faut aller au delà. Nous avons besoin d’une nouvelle impulsion politique pour renforcer l’intégration économique avec les États-Unis, et envisager toutes les options possibles, y compris celle d’un traité de libre-échange; pour renforcer nos relations commerciales et nos investissements en Russie, après son adhésion à l’OMC; mais aussi pour lancer une réflexion stratégique sur l’avenir de nos investissements et de nos relations commerciales avec la Chine, avec le souci d’approfondir nos liens économiques et de renforcer notre engagement en faveur d’un régime commercial multilatéral fondé sur des règles.

Reconnaissant les bienfaits que nous apporte l’ouverture des marchés, nous devons continuer nos efforts pour renforcer le système d’échanges multilatéral, y compris en nous fondant sur le programme de Doha pour le développement, agir pour la conclusion d’accords multilatéraux et plurilatéraux dans les grands domaines et secteurs prioritaires, résister aux tentations protectionnistes et rechercher pour nos entreprises un meilleur accès aux marchés des pays tiers. Par dessus tout, dans nos relations commerciales, nous devons rejeter la tentation de recourir à un protectionnisme autodestructeur.

Six, nous devons préserver, et même renforcer notre programme de réduction du poids des réglementations européennes. Nous saluons l’engagement des institutions de réduire le fardeau réglementaire qui pèse sur les petites entreprises mais nous tenons à ce que cette politique progresse plus vite et s’applique plus profondément au cœur de toutes les institutions européennes tout en sauvegardant l’intégrité du marché unique et en respectant les objectifs plus larges de l’Union. Nous devrions évaluer la possibilité de se fixer des objectifs sectoriels plus ambitieux et nous accorder sur de nouvelles mesures susceptibles de délivrer des résultats tangibles à l’industrie. Nous devrions également afficher de manière claire et visible notre intention d’apporter notre soutien aux micro-entreprises et demander à la Commission de préparer un ensemble de mesures détaillées allant dans ce sens, y compris par voie de possibles amendements à la législation existante. Nous demandons enfin à la Commission de présenter chaque année un rapport qui évalue et détaille ce que coûte à l’industrie et aux entreprises l’ensemble des dispositions réglementaires adoptées et mises en place au cours de l’année précédente.

Sept, nous devons agir sur le plan national et collectivement, tout en respectant les compétences nationales, pour favoriser le bon fonctionnement d’un marché du travail qui offre de réelles possibilités d’emploi et, fondamentalement, permette d’atteindre des taux d’emploi plus élevés pour les jeunes, les femmes et les travailleurs âgés. Une attention particulière doit être accordée aux catégories de personnes vulnérables sorties du marché du travail pendant de longues périodes. Il nous faut aussi renforcer la mobilité du travail afin de réaliser l’objectif d’un marché européen du travail plus intégré et plus ouvert, par exemple en faisant avancer le projet de doter les travailleurs migrants de droits à la retraite supplémentaires, tout en respectant le rôle des partenaires sociaux. Nous devrions également nous préoccuper de continuer à réduire le nombre des professions réglementées en Europe, avec l’inscription dans le droit d’un nouveau test de proportionnalité plus sévère. A cette fin, nous demandons à la Commission de réunir sans délai un nouveau forum pour procéder à une évaluation mutuelle des procédures et pratiques nationales pour identifier et éliminer les barrières réglementaires injustifiées, étudier la possibilité d’autres voies que la réglementation pour assurer la garantie de hauts niveaux d’excellence professionnelle, et apprécier les capacités d’alignement des normes et standards aux fins de faciliter la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles.

Finalement, nous devons agir pour nous doter d’un secteur financier solide, dynamique et concurrentiel, qui crée des emplois et apporte un ensemble de services essentiels aux citoyens et aux entreprises. Il faut réduire l’engagement implicite de soutien en toutes circonstances aux banques en difficulté qui fausse le fonctionnement du marché unique. C’est aux banques, et non aux contribuables, de supporter les coûts de leurs engagements risqués. Tout en poursuivant l’objectif d’une concurrence globalement équilibrée, nous devons nous engager de manière irrévocable à soutenir la mise en place d’un système international de normes touchant les capitaux, la liquidité et les possibilités d’effet de levier (sans dilution), et garantir que la législation européenne adhère aux règles de Bâle III afin de répondre de manière stable aux besoins de financement de nos économies. Il faut exiger des banques qu’elles mettent le niveau et la composition de leurs actifs capitalistiques en conformité avec les critères internationaux, sans introduire de discrimination entre investisseurs privés ou publics. Nous demandons aussi qu’elles appliquent de manière rigoureuse les principes définis par le G20 pour ce qui concerne les rémunérations dans le secteur bancaire en conformité avec la législation existante de l’Union européenne.

Chacun de nous reconnait qu’un tel programme exige la prise de difficiles décisions politiques et exige la présence d’un véritable leadership. Mais il s’agit d’enjeux très importants, et de questions au sujet desquelles il y a déjà longtemps que nous aurions du agir. Si nous agissons de manière courageuse et efficace, et si nous faisons preuve de volonté politique, l’Europe peut retrouver son dynamisme et nous pourrons remettre nos économies sur le chemin de la croissance économique. Nous nous adressons à vous et aux membres du Conseil européen pour vous demander de répondre instamment aux exigences de réforme qui viennent de nos populations, et ainsi de contribuer à restaurer la confiance dans la capacité de l’Europe à retrouver une croissance forte, saine et durable.

Copie de cette lettre est envoyée à tous nos collègues du Conseil européen. »

Les signataires : David Cameron, Premier ministre, Grande Bretagne;

Mark Rutte, Premier ministre, Pays-Bas;

Mario Monti, Premier ministre, Italie;

Andrus Ansip, Premier ministre, Estonie;

Valdis Dombrovskis, Premier ministre, Lettonie;

Jyrki Katainen, Premier ministre, Finlande;

Enda Kenny, Taoiseach, Irlande;

Petr Nečas, Priemier ministre, République Tchèque;

Iveta Radičová, Premier ministre, Slovaquie;

Mariano Rajoy, Premier ministre, Espagne;

Fredrik Reinfeldt, Premier ministre, Suède;

Donald Tusk, Premier ministre, Pologne.

39 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 04.03.2012 à 07h42

    Bonjour, je ne comprends pas le titre « exigences de réforme qui viennent de nos populations » Ce n’est qu’une diatribe signée d’un panel de premiers ministres, non ? Je ne pense pas que la population croit encore en la croissance ! La croissance technologique est terminée depuis longtemps, tout le monde à de quoi se déplacer et communiquer depuis maintenant quelques décennies, ne reste que la croissance démographique qui est un réel problème planétaire. S’il se fait encore une croissance de l’automatisation, de la grande industrie, elle ne se fera qu’au détriment de place de travail. Il est incroyable que nos dirigeants ne soient pas plus évolués dans leurs considérations. Avec de tels propos, je n’ai que peu d’espoir d’un redressement imminent de la société. Il y aurait toutefois beaucoup de travail à faire pour palier au déclin des énergies fossiles, des matières premières et de l’environnement, pour redonner une place à l’homme dans la production, mais aucun indicateur ne nous montre que nos dirigeants en prennent la mesure, pour l’instant en tout cas …

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  • Patrick Luder // 04.03.2012 à 07h56

    Les mesures proposées pour essayer de revenir (quel concept arriéré) à une croissance forte, sont explosives. Même avec un démantèlement social complet, nous ne serons pas compétitifs face à des pays émergeants comme la chine, la différence de monnaie est trop forte, il faudrait une nouvelle monnaie basée sur le travail humain. Le marché unique et le libre échange ne crée (mondialement) pas de consommation supplémentaire, seulement une augmentation des différences régionales, une augmentation des transports et des marge pour les intermédiaires.  Ce texte sonne trop faut et est trop dirigé sur la croissance pour ne pas voir ce qui se cache derrière … un bas essai de sauvegarde (ou d’excuse) pour notre actuel système financier à l’asphyxie et sur le déclin !

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  • JPS1827 // 04.03.2012 à 08h05

    Merci de nous avoir communiqué ce document, qui me paraît un résumé (encore qu’assez long et ennuyeux) de toute la véritable « langue de bois » dont nous sommes abreuvés depuis plusieurs années. Cette incapacité à envisager un changement autrement qu’en faisant « plus de la même chose » et qu’en faisant revenir la « croissance » est un signe qu’il faut profondément modifier la façon dont sont recrutées et formées nos « élites ». 

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    • Patrick Luder // 04.03.2012 à 08h36

      OUI, c’est un point crucial, nous n’aurons de véritables évolutions que quand les personnes qui auront été sensibilisées au développement durable dès leur plus jeune âge arriveront au pouvoir, c’est pas encore pour tout de suite … et il faudra voter jeune 🙂

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      • JPS1827 // 04.03.2012 à 09h57

        Oui, et il faut ajouter l’importance d’œuvrer pour que ne règne pas la loi du plus fort et que ne se développent pas des zones de grande pauvreté, très préjudiciables à l’économie générale dans des pays aussi riches que les nôtres.

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        • step // 05.03.2012 à 09h26

          nos pays ne sont pas riches, il y a dans notre pays des grandes fortunes… nuance.

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  • Vincent // 04.03.2012 à 08h23

    @ Patrick L, les « » ne sont-ils pas suffisants pour montrer que le tenancier du blog se différentie des auteurs de la lettre. On ne va quand même pas lui demander d’ajouter un smiley derrière le titre.
    @ Olivier B, merci pour ce texte et les soulignés, oh combien édifiants

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  • Yann // 04.03.2012 à 08h30

     « Si le communisme ne marche pas, c’est qu’il n’y a pas assez de communisme » avaient dit en leur temps certains communistes avant l’écroulement de leur système.

    « Si le libéralisme ne marche pas, c’est qu’il n’y a pas assez de libéralisme » dit en substance cette lettre …

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  • david // 04.03.2012 à 09h57

    Olivier, ces gens sont des fous furieux…
    Dans toutes leurs propositions, je ne vois aucune cohérence et aucun projet de société derrière. A aucun moment, une personne lambda peut se dire, là OK je vais y gagner.
    On voit pointer une idéologie abstraite et libertaire qui de mon point de vue, nous a amené dans le gouffre. Sur chacun des points, il faudrait se poser la question des enjeux càd que perd t’on si on ne le fait pas et que gagne t’on à le faire. Allez, je me lance
    1 , liberer le secteur des services, c’est le seul secteur à marge et non soumis à concurence externe, le libéraliser plus amènera plus de chômage car moins de marge
    2 Le marché numérique européen : oh les gars, le monopole du software, ce sont les US, le hardware les asiatiques, c’est mort. Ya rien à gratter
    3 Marché unique de l’energie, je travaille dans l’energie et je ne vois pas ce qu’on va y gagner, c’est un marché d’oligopole et qui va le rester, l’enjeu réel, c’est la consommation (batiment et transport) point barre
    4 Recherche et innovation, bravo les gars, là ya du lourd. Pour info en france, on a le CIR et on voit le résultat. Là aussi, comme la croissance ne se décrète pas, la R&D, c’est la même chose, no comment
    5 Libre échange quasi mondial : C’est une blague ! Là on sent que le mal est profond, l’Europe a tout à y perdre sauf l’industrie Allemande et le finance londonienne. Pour les britons, l’avantage serait de racheter les entreprises du tiers monde avec du PQ et remonter les dividendes en échange d’importation discount, c’est de la lutte des classes pur jus. Les peuples ont tout à y perdre, les zélites rien
    6 Baisser le fardeau réglementaire européen, ah bon mais les gars, vous avez déjà les manettes, alors let’s go. Ici aussi on voit une percée libertaire vers moins de reglementation en oubliant de préciser que sans le droit, ces messieurs ne pourrait même pas marcher dans la rue sans se faire tabasser par le peuple
    7 Renforcer la mobilité du travail : Oh les gars, on n’est pas aux US, les langues sont différentes, ce sera toujours un vœux pieux ou marginal. Sur les professions reglementées, je suis OK but nimby et c’est comme pour les niches fiscales, ya un chien dedans très proche des puissants donc bon courage
    Bref, le seul avantage de tout ceci, c’est que ça accelère vraiment l’histoire et amènera à un rejet massif de l’Europe qui n’est plus un rêve et se transforme en cauchemar pour les peuples.
    Trop de libéralisme tuera le libéralisme
     

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    • Patrick Luder // 04.03.2012 à 10h04

      Bien David, mais les gars là en face, sont sourds, aveugles et morts … ce sont des marionettes …

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  • Valérie // 04.03.2012 à 10h08

    Merci pour ce document. C’est bien le « résumé » du dernier sommet européen : « plus de libéralisme pour plus de croissance » (entendu dans les médias).

    La contraction du document se résume à ces mots : « il faut retrouver une croissance forte et durable ».

    Bel oxymore. Il n’y aura plus de croissance forte et durable. Même les Etats-Unis, en se fichant comme d’une guigne de l’environnement pour avoir une énergie pas chère (gaz de schiste, pétrole issu des sables bitumineux canadiens, offshore profond du Golfe du Mexique) et en faisant tout ce qu’il faut point de vue vue « monétaire » (planche à billets, taux au plus bas), tout cela dans un paradigme ultralibéral, même ça ça ne suffit pas à « retrouver une croissance forte et durable ».

    Bon sang, c’est désespérant, toujours les mêmes vieilles lunes…heureusement qu’il y a des blogs comme celui-ci, avec des commentaires très souvent lucides, pour se dire que décidemment, l’Europe marche bien sur la tête…

     

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  • Patrick-Louis Vincent // 04.03.2012 à 10h21

    Je vois surtout, dans cette déclaration, une offensive, dirigée par David Cameron, contre le coupke franco-allemand. Si l’on excepte la Grèce et le Portugal, out financièrement, et la Roumanie et la Bulgarie, trop marginaux, nous voyons une belle alliance de pays encerclant France /Allemagne et leurs alliés, la Belgique, le Luxembourg, l’Autriche, la Slovénie et le Dannemark.

    La Grande Bretagne, appendice étasunien, ne veut pas d’une Europe dirigée par l’Allemagne. La Pologne non plus, pour des raisons historiques de méfiance.

    Belle bataille en perspective pour le leadership européen. Deux Europe s’affrontent : l’Europe anglo-saxone, libre-échangiste et atlantiste, et l’Europe allemande, plus intégrée politiquement, plus sociale également.

    A moins de deux mois des élections présidentielles françaises, il est intéressant de noter que, si Sarkozy a choisi son camp, l’Allemagne contre la City, Hollande est beaucoup moins clair. Un jour, c’est un coup de poing dans la figure de la finance, le lendamain c’est une caresse sur la joue de la City. Je fais néanmoins le pari qu’il se ralliera à l’Allemagne, mais que, opposé à Sarkozy pour la présidence, il ne peut l’afficher clairement.

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    • CANDIDE // 04.03.2012 à 11h35

      Je pense qu’il s’agit là d’une bonne vision géostratégique et puis-je conclure que vous ne partagez pas complètement les vues exprimées dans cette lettre ? Celle-ci me laisse un goût amer car il n’est fait aucune place aux laissés-pour-compte, car il y en  aura immanquablement si tout cela était appliqué. Il n’y a qu’à de regarder en direction de la Russie d’aujourd’hui. Sa population a-t-elles « demandé » cela ?

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    • Joanna // 05.03.2012 à 05h45

      Vous faites implicitement le pari que Hollande sera le prochain président …
      Bien des choses peuvent encore changer d’ici le jour J et le pire (il y en a d’autres) n’est jamais certain …

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  • yoananda // 04.03.2012 à 11h13

    Ce programme est séduisant. Après tout qui serait contre avoir moins de chômage, plus de travail, moins de réglementations, plus d’harmonisation entre les pays pour collaborer, etc…
    Mais ce programme souffre de plusieurs biais cognitif :

    tout y est envisagé de manière à favoriser le « business », rien d’autre, tout est comptabilisé, comme si toute relation humaine devait être profitable et monétisée
    la sempiternelle croissance est toujours le saint graal, alors que comme le fait remarquer Patrick Luder, elle est terminée depuis un bon moment, nous n’en avons plus besoin. Qui plus est elle est devenue nocive !!!
    rien n’est dit sur les problèmes structurels de nos société (tendance monopolistique et a l’intégration des multinationales, qui faussent le marché), incompétence des politiques à voter des lois sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas, la généralisation des externalités et de l’esquive des impots pour maximiser le profit
    tout est « uniforme« , la place de l’individu et des particularités nationales n’existe plus vraiment, si ce n’est une spécialisation fordienne sans âme. C’est dictatorial et dystopique
    le libre échange n’a de sens qu’entre les zones économiques de niveau équivalent, sinon il faut pratiquer un protectionnisme intelligent
    et le plus grave selon moi : aucune vision d’avenir, si ce n’est marchande, aucun projet de société si ce n’est le travail aliénant et la concurrence de tous contre tous. Non, rien, si ce n’est une espèce de goulag de la futilité

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    • pimo // 04.03.2012 à 12h30

      On a, dans ce document, un résumé très bien fait de la finalité et du fonctionnement de l’Union Européenne, ni plus ni moins !
       
      Pourquoi croyez-vous qu’il en serait autrement ???
       
      Les néo-cons ne se cachent plus aujourd’hui pour affirmer le concept d’une union basée uniquement sur le libre-concurrence, la compétitivité, la mise au niveau des peuples, tout cela sous la houlette d’une Commission nourrie aux idées des Chicago Boys… Bon, la démocratie en prend un coup, et après ? Les néo-cons ont depuis longtemps intégré que l’avenir ne passe pas les peuples, mais par une oligarchie savante et sûre d’aller dans la bonne direction… Pour les intérêts de qui ??? La ploutocratie avance aujourd’hui à découvert, un nombre croissant de citoyens en rendent peu à peu compte au fil des événements, mais de là à ce que cela atteigne l’ensemble de la population… ?
       
       
      D’ailleurs, il est intéressant de noter que le discours des néo-cons a évolué depuis le début de la crise : après le sauvetage du système financier par les fonds publics, les intervenants de tout bord (économistes en vue et médiatiques, think tanks multiples et variés, grands patrons, mais aussi (presque) tous nos politiques et les médias qui les relaient…) expliquent aujourd’hui à l’envie que le niveau national n’a plus d’avenir et que seul compte aujourd’hui le niveau européen ou mondial…
       
      Des exemples :
       
      Noëlle LENOIR du Cercle des Européens (je l’adore !), ici :
       
      http://www.dailymotion.com/video/xm9065_le-cadre-national-n-est-plus-suffisant-pour-repondre-aux-marches-pour-noelle-lenoir_news
       
      Ce brave Ernest Antoine SEILLIERE, là : http://www.franceinter.fr/emission-le-79-ernest-antoine-seilliere (2ème partie, même si tout l’interview faut vraiment la peine pour le message passé).
       
      (j’adore également ce cher Ernest, par exemple quand il dit que la sortie de l’Allemagne de l’Euro marquerait la fin de la France en tant que puissance qui compte, ou encore dire que la crise est due au système financier, c’est « la pensée unique » (!) qu’il combat… Mais tout le reste est à l’avenant, bien évidemment… mais il est capable de lucidité quand il dit un peu plus loin « il n’y a pas de convergence, dans une société capitaliste, entre morale et efficacité » et d’affirmer un peu plus loin sa conception très anglo-saxonne de la morale qui concilie réussite économique et croyance religieuse, avec comme seul juge, Dieu…).
       
       
       
      Car ils savent que le cadre européen, affranchi des différences culturelles et des nationalismes, ne peut trouver une base solide que dans des points communs étroits, tels l’économie et la liberté. Ils savent surtout qu’une unité politique intégrée à 27 (bientôt à 30) diluera inéluctablement les intérêts de chaque nation, détournant ainsi les citoyens des urnes, ce qui rendra l’ensemble facilement gouvernable par cette même oligarchie…
       
      La grande force des néo-cons, c’est d’avoir patiemment attendu 40 ans que le vent tourne, qu’après les idéaux liés à la reconstruction et à la mise en place d’un « modèle social européen » (sic !) au lendemain de la guerre – en réalité présent uniquement dans les pays d’Europe Occidentale – la fin du communisme à l’Est a ouvert des perspectives favorables pour patiemment, brique par brique, déconstruire l’Etat-Providence, en intégrant d’abord les anciens pays communistes (avec comme corollaire des délocalisations « acceptées » par les peuples au nom d’une certaine solidarité économique européenne), puis en effectuant au fil des traités des transferts de compétence vers l’Union et en organisant la généralisation de l’endettement public et privé pour aller aujourd’hui vers une « mise à mort » du volet social en Europe au nom du rétablissement des finances des états-membres…
       
      Après, à chaque citoyen de se positionner et d’en tenir compte dans ses choix électoraux, en toute conscience…
       
       
       

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      • pimo // 04.03.2012 à 12h42

        Quand on entend E-A SEILLIERE raconter ses rencontres amicales avec JOSPIN, on comprend mieux pourquoi TOUS les gouvernements de gauche comme de droite ont, depuis 20 ans, participé à ce marathon vers ce modèle européen ultralibéral…
         
        L’actualité nous montre-t-elle que l’actuel candidat du PS aurait une autre position dans ce processus, comme en témoigne l’article du SPIEGEL ??? 
        Le Monde – voir ici : http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/03/03/merkel-et-des-dirigeants-europeens-sont-ils-ligues-contre-hollande_1651598_823448.html
        « Existe-t-il une fronde anti-Hollande dans certaines capitales européennes ? C’est en tout cas ce qu’affirme Der Spiegel. A en croire le magazine allemand, la chancelière allemande, Angela Merkel, et ses homologues conservateurs italien, espagnol et britannique se sont entendus pour boycotter le candidat socialiste, qui a décliné samedi sa conception de la présidence lors d’un meeting à Dijon.
        Mme Merkel, le président du Conseil italien, Mario Monti, et le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, se seraient ainsi « engagés verbalement » à ne pas recevoir François Hollande, que les sondages donnent vainqueur de la présidentielle, affirme Der Spiegel. Une promesse à laquelle se serait joint le premier ministre britannique, David Cameron.
         
        D’après l’hebdomadaire, les dirigeants conservateurs sont « scandalisés » par la volonté affichée du candidat socialiste de renégocier le pacte fiscal, une pièce centrale du sauvetage de la zone euro. La motivation de David Cameron, dont le pays n’a pas signé le pacte fiscal, serait plus idéologique.
        Berlin a démenti l’information dimanche, quand un porte-parole d’Angela Merkel a déclaré : « Chaque chef de gouvernement européen choisit indépendamment si et comment il souhaite recevoir M. Hollande. En Allemagne, il n’y a pour le moment aucun rendez-vous de prévu. »
         
        J’en doute !

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  • BA // 04.03.2012 à 12h26

    Dimanche 4 mars 2012 :
     
    La Grèce pourrait avoir besoin d’un troisième plan d’aide international de 50 milliards d’euros en 2015, affirme l’hebdomadaire allemand Der Spiegel paru dimanche.
     
    La Troïka, représentant les créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI), aurait écrit dans une version préliminaire de son dernier rapport qu’il n’est pas du tout certain que la Grèce puisse revenir sur les marchés de crédits en 2015.
     
    Ses besoins en financements externes sur la période 2015-2020 pourraient alors atteindre jusqu’à 50 milliards d’euros.
     
    Mais Der Spiegel précise également que ce passage a été retiré à la demande du gouvernement allemand.
     
    L’hebdomadaire affirme par ailleurs que la BCE s’attend au déclenchement de la clause d’action collective (CAC) qui permettra à Athènes de forcer ses créanciers privés récalcitrants à prendre part à l’allègement de la dette grecque.
     
    Cette clause, contenue dans la loi sur l’opération d’échange d’obligations entre l’Etat grec et ses établissements créanciers, pourra être déclenchée si 66 % au moins des banques participent à l’opération et obligera les créanciers récalcitrants à se joindre au programme d’échange de dette, faisant ainsi passer automatiquement le taux d’adhésion à 100 %.
     
    L’opération d’échange de dette à proprement parler aura lieu le 12 mars. Elle permettra à la Grèce d’effacer 107 des 200 milliards d’euros de sa dette publique détenus par des créanciers privés.
     
    Cet effacement est une condition sine qua non pour le versement des 130 milliards d’aides publiques du deuxième plan de sauvetage entériné jeudi à Bruxelles.
     
    Dans la mythologie grecque, les Danaïdes (en grec ancien Δαναΐδες / Danaídes) sont les cinquante filles du roi Danaos. 
     
    Elles accompagnent leur père à Argos quand il fuit ses neveux, les cinquante fils de son frère Égyptos. Après qu’ils ont proposé une réconciliation, elles épousent leurs cousins et les mettent à mort le soir même des noces sous l’ordre de leur père. Les Danaïdes sont condamnées, aux Enfers, à remplir sans fin un tonneau sans fond.
     
    Dans la tradition tardive, arrivées aux Enfers, les Danaïdes sont jugées et précipitées dans le Tartare, condamnées à remplir éternellement des jarres percées. Ce châtiment est resté célèbre par l’expression du « tonneau des Danaïdes », qui désigne une tâche absurde, sans fin ou impossible.
     
    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3e/Danaides_Waterhouse_1903.jpg

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  • Marcus // 04.03.2012 à 16h15

    Les leaders conservateurs européens (Merkel, Cameron, Rajoy, etc…) se sont entendus pour ne pas recevoir Fançois Hollande qui risque pourtant dans quelques semaines d’être leur interlocuteur…
    ça doit être la démocratie à l’européenne… avec pression de Sarkozy qui voit sa chute arriver..
    Bonne semaine à tous.
    Marc

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  • François78 // 04.03.2012 à 16h32

    Baissons nos armes, ouvrons nos gilets, offrons nos poitrines et crions :

    Vive le marché mondialisé!

    Vive la finance apatride !

    Vive l’idéologie dominante !

    Mourrons pour Herman van Rompuy !   

    Et après tout, nous ne somme pas là que pour défendre nos citoyens ….    

    http://www.dailymotion.com/video/xjz0gs_todd-vs-hollande-ko-en-moins-d-une-minute_news

    Ne riez pas, c’est en votre nom …   
             

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    • Marcus // 04.03.2012 à 17h53

      Je ne me fais aucune illusion sur François Hollande qui fera ce que les marchés financiers lui dicteront de faire.
      Mais par pitié, que Sarkozy dégage ! Il est devenu une véritable caricature de lui-même et sa campagne s’en ressent, toujours à diviser et opposer les uns aux autres !!! Il voudrait créer une guerre civile qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Et dire que c’est le Président sortant …

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  • step // 04.03.2012 à 21h48

    Lamentable. Le fanatisme de la religion économique à l’œuvre. Avec ça on finit tous esclave. Voici ce que veulent « en notre nom » nos dirigeants. on se moque de la Russie de poutine. Ou est la différence ?

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  • Marius // 05.03.2012 à 09h18

    @David1 , » libérer le secteur des services, c’est le seul secteur à marge et non soumis à concurrence externe, le libéraliser plus amènera plus de chômage car moins de marge »
    Vous vous mettez gravement le doigt dans l’oeil si vous pensez que c’est vrai.
    Le secteur des services sont parfaitement externalisable à l’étranger, les pays d’afrique francophone ayant des jeunes diplômes qui ont besoin de travail.
    La comptabilité d’une entreprise? La gestion de paie? Les centres d’appels? Avec internet, tout cela peut se faire là bas, plutôt qu’ici.

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  • Benjamin Franklin // 05.03.2012 à 10h12

    Globalement, la déclaration est remplie à 90% de vide.
    « Il fait qu’on fasse plus mieux qu’avant ». Certes, pourquoi pas. C’est à peu près ce que nous servent tous les politiciens de tous bords en tous temps.

    On va nous subventionner la recherche à l’échelle européenne désormais. Un bon gros CNRS européen, c’est sûr que ça fonctionnera mieux…

    La libéralisation du marché de l’énergie, il serait peut être temps, mais faut voir à quelle mode.
    Quand la Californie a privatisé son électricité, elle a imposé un prix unique à tous les producteurs, fixé un prix plafond pendant 7 ans, interdit les accords distributeurs/producteurs sur une durée supérieure à 1 jour, interdit l’entrée de producteurs non californiens sur le marché. Cette « dérégulation » pour rire a mené au désastre qu’on connaît.
    Pendant ce temps, le Delaware, le Royaume-Uni et les pays scandinaves faisaient une vraie libéralisation de leurs marchés énergétiques, et les prix baissèrent d’un tiers en moyenne.
    Donc libéralisation de l’énergie, oui, mais pas par des branquignolles alors…

    Là où par contre il y a une prise de conscience salutaire, c’est quand ils déclarent « C’est aux banques, et non aux contribuables, de supporter les coûts de leurs engagements risqués. »
    Enfin. Un peu de bon sens.
    Qu’on vire les garanties publiques, qu’on mette en faillite les entreprises pourries, banques incluses, ce serait peut être enfin un pas vers le libéralisme…

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    • chris06 // 05.03.2012 à 12h43

      « Pendant ce temps, le Delaware, le Royaume-Uni et les pays scandinaves faisaient une vraie libéralisation de leurs marchés énergétiques, et les prix baissèrent d’un tiers en moyenne. »

      chic comme ça ils pourront en gaspiller encore plus.
      Vous pourrez tourner le problème dans tous les sens mais une « vraie » libéralisation des marchés énergétiques (par « vraie » je suppose que vous voulez dire « à l’autrichienne ») ne pourra jamais solutionner le problème que les réserves énergétiques ne sont pas en quantité …  illimitée!

      Libéralisons, libéralisons « vraiment », vous n’avez que çà à la bouche, comme ça on pourra épuiser les réserves encore plus vite qu’on ne le fait actuellement.

      C’est quoi, c’est « la main invisible » qui va faire soudainement qu’apparaissent des réserves de pétrole ou de charbon en quantité illimitée?

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      • Benjamin Franklin // 05.03.2012 à 14h27

        Dites, vous réalisez ce que vous dites ? Avec ce genre de propos, on peut aussi regretter la révolution verte, les tracteurs et les engrais chimiques. Vous imaginez, les pauvres ont fait plein d’enfants, qui ne sont pas morts de faim, et maintenant la planète est surpeuplée !

        Maintenant une réponse sensée :
        On vit en permanence dans le pic de quelque chose. Ca n’a pas empêché l’humanité de progresser.
        La révolution néolithique a multiplié par 100 le plafond démographique de la planète.
        La machine à vapeur a permit de dépasser le pic bois, le moteur à explosion le pic cheval.
        L’intensité énergétique des sociétés développées est en décroissance rapide : on extrait de plus en plus d’énergie des sources brutes, on en gaspille de moins en moins. Suffit de regarder l’évolution de la consommation des voitures.
        On sait déjà synthétiser le pétrole à partir de charbon et d’hydrogène (depuis quasiment un siècle en fait).
        Des chercheurs partout sur la planète travaillent sur la fusion, les supraconducteurs, les piles à combustibles, la génération d’hydrocarbures par des végétaux.
        Et si vraiment vous ne croyez pas à tout ça, les réserves d’uranium et de gaz de schiste suffiront largement pour le prochain siècle (pour le deuxième) et million d’année (pour le premier). C’est sûr que c’est plus dangereux que la fusion comme énergie, mais ça le sera moins que le charbon.

        Et au fur et à mesure que les énergies à hydrocarbures baisseront en quantité, leur prix grimpera (l’offre et la demande, quoi), ce qui permettra largement de financer les nouvelles sources d’énergie (et on les financera, rassurez vous… l’offre et la demande, toujours).
        Donc oui, la main invisible a du potentiel.

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        • Patrick Luder // 05.03.2012 à 14h43

          Benjamin Franklin,

          Hier on pouvait dire, « à chaque jour suffit sa peine » et « personne ne sait de quoi demain sera fait », on s’occupait de l’instant présent, dans sa région …

          Seulement aujourd’hui, nous pouvons mieux prendre conscience des injustices, inéquités et desctuctions appliquées à une partie de l’humanité et à notre patrimoine terrestre. Fermer les yeux comme si de rien n’était n’est pas une solution et si vous le feriez, vous ne participeriez pas à ces discussions 🙂

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          • Benjamin Franklin // 05.03.2012 à 15h54

            Justement.

            La main invisible, ça n’est absolument pas « ne rien faire et se laisser porter ».
            La main invisible, ça veut dire laisser chacun agir comme il l’estime être juste, tant qu’on n’empêche pas les autres de le faire.

            Contrairement à ce que racontent les constructivistes, les sociétés humaines ne sont pas composées de hordes d’irresponsables. Les humains sont parfaitement capables de s’organiser décemment sans flicage, contrôle, surveillance, autorité. Et d’agir en conséquence.

            Des siècles de statistiques et d’expérience historiques sont disponibles pour étayer cette idée.

            Si je participe à ces discussions, c’est bien pour casser un peu les clichés et préjugés qui règnent sur ces idées.

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        • Patrick Luder // 05.03.2012 à 16h33

          A Benjamin Franklin.
           
          Ah oui, je vous rejoins complètement sur cette idée, l’hêtre humain est foncièrement bon et peut prendre de lui-même les bonnes décisions, je le constate dans mon entourage, le désir est là … mais les actes peinent à suivre. La main invisible, ce pourrait être une religion ? … ou une philosophie de vie ?
           
          Encore faut t’il ne pas avoir perdu les capacités de pouvoir prendre ce genre de décisions => quelques couacs, en vrac :
          ° déconnection de la réalité (certains jeunes dans nos métropoles).
          ° ne pas s’intéresser à l’actualité, ou gobet tout ce que l’on nous fait passer.
          ° bercé par l’illusion de la politique … idem pour la finance …
          ° écrasé par les soucis et les charges qui pèsent sur nos épaules, on ne peut plus relever la tête.
          ° besoins de base manquent cruellement (se nourrir, se vêtir, avoir un toit pour dormir).
          ° bourrés-pourris de consumérisme, course au toujours plus.
          ° incompréhension complète du monde qui nous entoure (complètement dépassé).
          ° se reposer sur les autres (la technologie résoudra tout).
          ° contraints de suivre ce que l’on n’a pas voulu, en particulier les guerres !!!
           
          Le monde est tout de même plus ou moins dirigé (par ordre d’influence) par les grands groupes et les lobbies, par le monde de la finance, par nos dirigeants et les partis politiques (je ne sais pas dans quel ordre les mettre), par les opportunités et virages possibles. Les choix personnels viennent tout à la fin de cette longue liste … même si le désire serait parfois là !
          Un exemple et puis j’arrête : beaucoup de personnes sont plus ou moins conscientes que la voiture n’est pas une bonne chose, stress, pollution, épuisement des ressources, obligations financières etc. et pourtant, comme on dit, il faut bien vivre avec son temps !!!

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          • miniTAX // 05.03.2012 à 22h37

            « La main invisible, ce pourrait être une religion ? … ou une philosophie de vie ? »
            —————————–
            Non, de l’auto-organisation. Cf les recherches sur l’ordre spontané.  Une grande complexité est stable par l’auto-organisation et non par une structure centralisée. On en a des exemples chez les fourmis ou abeilles comme dans les sociétés humaines (et de cinglants contre-exemple dans le planisme).

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          • chris06 // 06.03.2012 à 03h39

            @Benjamin Franklin, Minitax et tous les disciples de la religion de la main invisible,

            à la différence des humains, les abeilles ou les fourmis ne se livrent pas à une course à la croissance pour voir qui pourra épuiser le plus rapidement possible les ressources de leur environnement…

            ce qui est intéressant avec les libertariens comme Benjamin Franklin, minitax, ainsi que les tous les disciples de la religion de la main invisible et de leurs grands prêtres les économistes autrichiens, c’est qu’ils ont un besoin viscéral de croire aussi en l’idée que la terre est une corne d’abondance. 

            Donc ils ont un besoin viscéral de croire que les problèmes de « bien commun de l’humanité » comme celui du pic pétrolier ou du réchauffement climatique d’origine anthropogénique ne peuvent réellement exister : cela fait partie de leur religion.

            Cela nous donne un commentaire comme celui de Benjamin Franklin plus haut…

            Le pic pétrolier?  Mais l’humanité a toujours été capable de surmonter ce genre de problèmes:

            « On vit en permanence dans le pic de quelque chose. Ca n’a pas empêché l’humanité de progresser… La machine à vapeur a permit de dépasser le pic bois, le moteur à explosion le pic cheval. » 
            Tiens, je ne savais pas que le cheval (ou le bois) était une ressource naturelle analogue au pétrole, à savoir qu’il y avait sur terre une réserve non renouvelable de chevaux en quantité limitée produite dans les temps géologiques  et qu’une fois qu’on a dépassé le « pic cheval » la production de chevaux ne pouvait que décroître jusqu’à épuisement de la réserve en question!

            « L’intensité énergétique des sociétés développées est en décroissance rapide : on extrait de plus en plus d’énergie des sources brutes, on en gaspille de moins en moins. Suffit de regarder l’évolution de la consommation des voitures. »

            qu’est ce qui vous porte à croire (a part votre religion de la main invisible!) que l’intensité énergétique est en décroissance suffisamment rapide pour résoudre un problème tel le pic pétrolier?
             » On sait déjà synthétiser le pétrole à partir de charbon et d’hydrogène (depuis quasiment un siècle en fait).  »

            avez vous ne serait ce que la moindre idée de ce qu’est le taux de retour énergétique de ce genre de synthèses?

             » Des chercheurs partout sur la planète travaillent sur la fusion, les supraconducteurs, les piles à combustibles, la génération d’hydrocarbures par des végétaux.  »
            ça c’est l’argument massue des   adorateurs de cette religion : ils croient, non ils sont certains, que  les innovations technologiques permettront à l’humanité de subvenir éternellement à ses besoins matériels 

            on trouvera toujours une solution…

            Et si ce n’est pas pour l’éternité, ça sera au moins pour un million d’années :

             » Et si vraiment vous ne croyez pas à tout ça, les réserves d’uranium et de gaz de schiste suffiront largement pour le prochain siècle (pour le deuxième) et million d’année (pour le premier). C’est sûr que c’est plus dangereux que la fusion comme énergie, mais ça le sera moins que le charbon.  »

              
             

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          • Benjamin Franklin // 06.03.2012 à 12h08

            @chris06
            « à la différence des humains, les abeilles ou les fourmis ne se livrent pas à une course à la croissance pour voir qui pourra épuiser le plus rapidement possible les ressources de leur environnement… »

            Mais nous sommes parfaitement d’accord. Et j’ajouterai même qu’à la différence des abeilles et des fourmis, les êtres humains ne se planifient pas de manière autoritaire, et ne laissent pas autrui décider à leur place ce qui est bon pour eux.

            « ce qui est intéressant avec les libertariens comme Benjamin Franklin, minitax, ainsi que les tous les disciples de la religion de la main invisible et de leurs grands prêtres les économistes autrichiens, c’est qu’ils ont un besoin viscéral de croire aussi en l’idée que la terre est une corne d’abondance.  »

            Wow. Faudra que vous nous disiez où vous avez trouvé ça.
            Dans le cas où l’énergie disponible plafonne ou régresse, et bien les sociétés humaines s’organiseront en conséquence. Le prix de l’énergie augmentera, ce qui incitera tout le monde à l’utiliser avec parcimonie plutôt que pour des futilités. Où est votre souci logique dans l’affaire ?

            Si c’est notre vision des « parties communes » qui vous perturbe, sachez juste que nous voyons tout simplement l’environnement comme la copropriété privée des humains. Et PAS comme la propriété d’un Etat. Cela donne à chaque citoyen un droit de regard sur la consommation des ressources naturelles, de manière parfaitement limpide.

            Le cheval et le bois sont des ressources non seulement limitées, mais épuisables. Sans le charbon on aurait rasé les forêts.
            Ah, et puis la synthèse d’hydrocarbures en fera (en fait déjà ?) une ressource renouvelable, son prix sera juste très élevé. Comme le prix du bois en 1750.

            @Olivier
            Maurice Allais a « démontré ». Pas mal.
            On ne démontre rien en économie, on ne peut faire que des constats. Vous pouvez jeter aux orties toutes les mathématiques économico-financières de Keynes, Walras, des néoclassiques et des monétaristes. Il n’y a pas d’équilibre des marchés, pas d’agrégats économiques, rien du tout.
            Il n’y a que des individus qui font des choix, pas forcément rationnels, pas forcément parfaits. Simplement LEURS choix. Les marchés sont en déséquilibre permanent. L’offre et la demande, c’est de la psychologie. Pas des maths. Comme disait Hayek, utiliser des modèles économiques revient à chercher ses clés perdues sous un lampadaire plutôt qu’ailleurs, parce que là au moins il y a de la lumière…

            Et ce qui est fascinant avec l’image à deux balles du pasteur, c’est que ceux qui en parlent le plus, ce sont les antilibéraux.

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  • Un_passant // 05.03.2012 à 17h00

    Cette lettre semble plus avoir été  écrite par des libéraux style britanniques ou républicains américains que des ministres européens prêts à répondre aux demandes pressantes de la part des population de plus de transparence et de proximité de la politique européenne, en un mot d’une démocratie réelle et non d’une prise en otage par des technocrates déconnectés du peuple. Je suis furieux contre ces *censurés*.

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    • Un_passant // 05.03.2012 à 17h05

      Néanmoins, je souscris à 100% au fait de faire supporter aux banques les conséquences de leurs comportement irresponsables. Dommages qu’ils n’évoquent pas un Glass Steagall act…

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      • Patrick Luder // 06.03.2012 à 19h44

        Punir les banques, ce serait bien, mais vous n’oubliez pas quelque chose ?

        C’est un peu comme un adultère, il y a obligatoirement au moins deux coupables, non ?

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