Les Crises Les Crises
11.juin.201311.6.2013 // Les Crises

[Reprise] Milton Friedman avait prévu la crise de l’euro, par Arnaud Bichon

Merci 51
J'envoie

On peut évidemment refuser absolument la vision sociétale et politique de Friedman tout en reconnaissant la pertinence de certaines de ses analyses monétaires…

En tout cas, Tout est re-dit…

Milton Friedman

Milton Friedman

Milton Friedman n’a jamais jugé nécessaire de cacher ses sentiments à l’égard de la création de la monnaie unique, qu’il n’appréciait guère. Il avait estimé qu’il était peu probable qu’elle puisse survivre à une sérieuse épreuve économique.

Par Arnaud Bichon.

« Le responsable de la crise, c’est Milton Friedman ! » C’est en ces termes que, l’année dernière, l’ancien Premier ministre de la France, Michel Rocard, avait accusé l’économiste et les partisans du libéralisme d’être responsables des difficultés financières actuelles.

Pour beaucoup de personnes, comme pour Michel Rocard, les choses sont entendues : la crise que connaît aujourd’hui l’eurozone est une crise monétaire, Milton Friedman était le chef de file du courant économique monétariste, par conséquent l’échec de l’euro est la conséquence de l’adoption des thèses « néolibérales » promues par Friedman et ses sbires. Estimant que « les idées peuvent tuer », Michel Rocard avait d’ailleurs ajouté : « La plupart des gouvernements ont adopté cette doctrine, mais ça ne marche pas. Nous sommes obligés d’en sortir. » En 2005, lors du référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe, on se souvient également que bon nombre de « nonistes » étaient convaincus de s’opposer à la construction d’une Europe souhaitée par les monétaristes. On peut même trouver certains libéraux de l’école autrichienne d’économie convaincus que Milton Friedman, s’il était encore parmi nous, aurait préconisé, avec les keynésiens, les programmes de « planches à billet » des banques centrales pour contrer les difficultés rencontrées par les États-membres de l’eurozone.

Ces points de vues sont particulièrement étonnants quand on sait que non seulement Milton Friedman voyait la construction d’une zone euro d’un mauvais œil, mais qu’il avait également prédit la plupart des déboires qu’elle connaît aujourd’hui. Pour s’en convaincre, il suffit de revenir à ses déclarations.

Milton Friedman n’a jamais jugé nécessaire de cacher ses sentiments à l’égard de la création de la monnaie unique, qu’il n’appréciait guère. Il avait estimé qu’il était peu probable qu’elle puisse survivre à une sérieuse épreuve économique. En 1998, juste une année avant le lancement officiel de l’euro, Friedman déclarait qu’il ne voyait pas la zone euro durer plus de dix ans. De même, en décembre 2005, quelques mois avant son décès à l’âge de 94 ans, il demeurait encore très pessimiste :

L’euro va être une grande source de problèmes, non pas une source d’aide. L’euro n’a pas de précédent. Autant que je sache, il n’y a jamais eu d’union monétaire, lançant une monnaie fiduciaire, composée d’États indépendants. Il y a eu des unions basées sur l’or ou l’argent, mais pas sur de la monnaie fiduciaire – monnaie vouée à faire de l’inflation – lancée par des entités politiquement indépendantes. (interview au New Perspectives Quarterly Magazine, 2005).

Voici ce que déclarait Friedman le 17 juillet 1998 dans une interview à Radio Australia, au moment où, rappelons-le, la création de l’euro suscitait beaucoup d’enthousiasmes dans les milieux d’affaires et financiers :

Radio Australia : […] Pourrais-je juste prendre la liberté de vous demander ce que vous pensez des tentatives en Europe de créer une zone de monnaie commune ? Est-ce que vous êtes optimiste sur leur succès ?

Professeur Friedman : Je pense que c’est un grand jeu de hasard et je ne suis pas optimiste. Malheureusement, le Marché Commun n’a pas les caractéristiques qui sont exigées pour constituer une zone de monnaie commune. Une zone de monnaie commune est une très bonne chose dans certaines circonstances, mais pas nécessairement dans d’autres.

Les États-Unis sont une zone de monnaie commune. L’Australie est aussi une zone de monnaie commune. Les caractéristiques qui rendent l’Australie et les États-Unis favorables à une monnaie commune sont que les populations y parlent toutes la même langue ou une langue approchant ; il y a une liberté de mouvement des gens d’un point à un autre du pays de sorte qu’il y a une mobilité considérable ; et il y a beaucoup de flexibilité des prix et, dans une certaine mesure, des salaires.

Enfin, il y a un gouvernement central qui est grand comparé aux gouvernements des États locaux de sorte que si des circonstances spéciales affectent une partie du pays défavorablement, il y aura des flux de fonds en provenance du centre qui auront tendance à fournir des compensations.

Si vous regardez la situation du Marché commun, elle n’a aucune de ces caractéristiques. Vous avez des pays avec des gens qui parlent tous des langues différentes. Il y a très peu de mobilité des gens d’un point du Marché commun à un autre. Les gouvernements locaux sont très grands comparés au gouvernement central, à Bruxelles. Les prix et les salaires sont soumis à toutes sortes de restrictions et de contrôles.

Les taux de change des différentes monnaies fournissaient un mécanisme pour s’adapter aux chocs et aux événements économiques qui affectaient des pays différents, différemment. En établissant la zone de monnaie commune, l’euro, les pays séparés rejettent essentiellement ce mécanisme d’ajustement. Qu’est-ce qui s’y substituera ?

Peut-être auront-ils de la chance. Il est possible que les événements, qui apparaîtront dans les 10 ou 20 années prochaines, seront communs à tous les pays ; il n’y aura pas de choc, pas d’événement économique qui affectera les différentes parties de la zone euro asymétriquement. Dans ce cas, ils s’entendront très bien et peut-être les pays séparés desserreront-ils progressivement leurs réglementations, se débarrasseront-ils de certaines de leurs restrictions et s’ouvriront-ils de sorte qu’ils seront plus adaptables, plus flexibles.

D’un autre côté, la possibilité plus vraisemblable est qu’il y aura des chocs asymétriques frappant les différents pays. Cela signifiera que le seul mécanisme d’ajustement dont ils pourront se satisfaire sera budgétaire et fiscal, avec du chômage : pression sur les salaires, pression sur les prix. Il n’y aura pas d’échappatoire.

Avec un « conseil d’administration de la monnaie », il y a toujours la possibilité ultime que vous brisiez le « conseil ». Hong-Kong peut démanteler demain son « conseil » s’il le veut. Il ne le veut pas et je ne pense pas qu’il le voudra. Mais il pourrait le vouloir.

Supposons que les choses aillent mal et que l’Italie ait des problèmes ; comment l’Italie se débarrassera-t-elle du système de l’Euro ? Elle n’aura plus de lire après tout, en 2000 ou 2001, de sorte que ça devient un très grand jeu de hasard.

Je souhaite que la zone euro marche bien ; ce sera dans l’intérêt de l’Australie et des États-Unis que l’euro soit une réussite. Mais je suis très inquiet des nombreuses incertitudes en perspective.

Cela fait maintenant un peu plus de dix ans que l’euro et l’eurozone sont devenus une réalité. Certes, rien de tout cela n’a encore disparu, comme le prévoyait Friedman, mais l’Europe se trouve tout de même au milieu d’une profonde crise. Il semblerait que les vues de Friedman se soient vérifiées : la construction d’une union monétaire à partir d’États indépendants qui, certes, ont des économies fortement inter-reliées, mais qui, par ailleurs ont des pratiques fiscales et sociales ainsi que des niveaux de compétitivité trop différents, ne fonctionne pas.

En effet, c’est une chose de maintenir des politiques budgétaires communes lorsque les temps sont bons et les pays relativement prospères, mais dans les moments difficiles, il était prévisible de voir le même degré de coopération s’estomper. Un citoyen de l’Allemagne, par exemple, continuera de se considérer avant tout comme Allemand ; quand bien même il pourrait être attaché à l’objectif d’une Europe unifiée, il est peu probable qu’il approuve durablement, en qualité de contribuable, toute politique budgétaire et fiscale qui favoriserait un autre pays aux dépens de l’Allemagne. C’est cette réalité, je crois, que Friedman avait parfaitement compris, et qui nous a conduit à cette crise grave, qui pourrait déboucher au-delà sur des troubles civils.

Le calendrier de dix ans prédit par Friedman ne s’est certes pas vérifié, mais sa prévision que la zone euro ne survivra pas peut encore s’avérer.

Source : Contrepoints.org




Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

128 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 11.06.2013 à 03h13

    Milton Friedmann avait une logique de fond. Les nouveaux financiers ont remplacé toute logique de fond par de multiples effets de leviers non maîtrisables => rien ne se crée, rien ne se perd => les effets de leviers ne peuvent que différer la réalité sur la durée, mais vient immanquablement le moment ou la réalité rattrape l’artificiel !

      +0

    Alerter
  • cording // 11.06.2013 à 06h38

    Le drame est que tous les socialistes, Michel Rocard le premier, sont devenus néolibéraux à la Friedman mais sont aussi devenus pro euro, à tout prix, parce qu’il faut faire l’Europe à tout prix même celui de régression sociale jamais vu depuis 1929. Cet aveuglement est bien évidemment celui de Hollande malgré les notes, analyses et avertissements de Jacques Sapir (qui atterrissent sur sur le bureau du Président); les socialistes grecs connaissent le prix électoral de cet aveuglement en 2017 les nôtres en 2017 auront la raclée électorale mérité comme en 1993 mais sans espoir de s’en relever, les partis sont mortels!

      +0

    Alerter
    • Jean35200 // 11.06.2013 à 13h17

      « aveuglement … Hollande malgré les notes, analyses et avertissements de Jacques Sapir qui atterrissent sur sur le bureau du Président »

      Y a t il des « preuves » qui confirment cela ?
      Car c’est d’autant plus grave si Hollande est bien conseillé et qu’il ne suit pas ces bons conseils !
      Ça pourrait mettre en évidence une volonté autre que le bien être du pays pour lequel il a été élu Président…

        +0

      Alerter
      • cording // 11.06.2013 à 19h49

        Jacques Sapir l’a déclaré publiquement et confirmé par Emmanuel Todd qui a conseillé à Hollande de créer une commission sur l’euro composé d’économistes et penseurs hétérodoxes pour paraît-il faire peur aux marchés!
        Il n’est pas écouté ni entendu pour autant en raison du nombre de conseilleurs dont nombre de néolibéraux, S’il écoutait aussi les conseils d’Emmanuel Todd comme il en a exprimé lors de l’émission « ce soir ou jamais » il y a 1 mois. Ce dernier affirme avoir conseillé Hollande de sortir de l’euro et de faire une politique hétérodoxe qui ferait de lui le « Roosevelt » français avec une forte popularité record mais Hollande n’est finalement qu’un énarque (parmi bien d’autres) et un apparatchik socialiste qui ne sait que louvoyer et non pas trancher dans le vif contre une monnaie en voie de perdition et qui fait le malheur des peuples.
        Je vous invite à consulter régulièrement le blog de Jacques Sapir « russEurop@hypothèses.org » c’est stimulant intellectuellement et incorrect économiquement.

          +1

        Alerter
        • Jean35200 // 12.06.2013 à 01h27

          Merci pour le lien du blog de Jacques Sapir !

          Par rapport à François Hollande, ce qui me choque encore plus maintenant :
          (Wikipédia) « HEC … ENA … 1980 … Cour des comptes … maître de conférences à l’IEP de Paris, où il donne des cours d’économie aux étudiants de troisième année jusqu’en 1991. En 1981 … devient chargé de mission (toujours à propos d’économie) pour l’Élysée »
          Donc si les informations sont exactes, on a affaire à un « spécialiste » de l’économie et là ça fait d’autant plus mal !
          Encore je pourrais trouver des excuses à un citoyen qui serait élu Président de la République, mais qui n’ait pas le niveau (style paysan)…
          Mais d’avoir à faire à quelqu’un qui est de la partie économique et qui est de plus dans la politique depuis des dizaines d’années, là pour moi ça ne passe pas !

            +1

          Alerter
  • Laurent // 11.06.2013 à 07h10

    > Les caractéristiques qui rendent l’Australie et les États-Unis favorables à une monnaie commune sont que les populations y parlent toutes la même langue ou une langue approchant

    J’ai un gros doute sur l’argument des langues.
    Au Canada, on parle français et anglais et pourtant on n’utilise qu’une seule monnaie il me semble.
    En Russie et en Inde, on parle plusieurs langues et pourtant il y a une monnaie commune, il me semble …

      +0

    Alerter
    • Amsterdammer // 11.06.2013 à 07h32

      Certes le Canada a deux langues officielles, mais la mobilité de la population n’est est guère moins grande.
      En Russie, il y a certes de multiples langues, mais aussi UNE langue archi-dominante parlée par toute la population; le russe. Alors certes, cela résulte de l’histoire, la Russie est un empire, nullement une union volontaire.
      Ce qui est aussi le cas de l’Inde : unifiée sous le joug britannique, l’Inde s’est certes scindée en deux parties [pour faire vite] au moment de l’indépendance, mais pour le reste, les multiples peuples qui la composent n’eurent pas le choix de l’indépendance. Certes, il existe de multiples et puissants facteurs favorisant le maintient de l’union indienne, mais il n’empêche que le droit à l’autodétermination hors de l’union n’est pas reconnu. L’Inde étant un Etat fédéral, il a une système monétaire unifié.

      Par contre, l’UE n’est PAS un Etat fédéral.

      Pour que l’euro survive, l’UE doit faire le saut fédéral.
      Or celui ci ne se fera pas, ne pourra pas se faire…

        +0

      Alerter
      • Prague // 11.06.2013 à 17h34

        La ex Tchecoslovaquie etait aussi un etat federal, avec 3 langues tres tres proches, une fois le mur de Berlin fondu fin 1989, il ne fallait plus que 2 ans pour separer la monnaie et tout, apartir du 1 janvier 1993 il y a 2 economies distantes, 20 ans deja…

        La separation s est passe superbe bien, sans une goutte de sang faut le relever er sans des drames a la ex Yugo.

        Une grand volonte de gens et de peuples est necessaire de vouloir vivre et construire des choses ensemble, surtout concernant l Euro, les economies et les mentalites sont trop dissemblable, a part Hollande, Finlande, Autriche et encore, les autres ne peuvent pas etre en union monetaire avec l Allemagne, tous perdants, a moins une cravache autoritaire a la sovietique…

          +0

        Alerter
      • Prague // 11.06.2013 à 19h11

        Mea culpa pour de nombreuses fautes, et c est bien entendu 2 langues, 3 annees…

          +0

        Alerter
    • Christophe Vieren // 11.06.2013 à 07h43

      Tu as raison, la langue n’est probablement pas ce qu’il y a de plus important . . . lorsque tout va bien. Un autre exemple la Belgique : plus la crise est prégnante et plus la scission est importante entre francophone et néerlandophone. Concernant, le Canada, à vérifier mais je pense que les francophones comprennent aussi l’anglais. En Russie il n’y a pas de langue unique mais il y a une langue commune : le Russe. En Inde, joker mais il me semble qu’il y a une langue officielle appris à l’école. Je me trompe ? En outre, inexistante d’une langue commune (j’ai pas dit unique, comme la monnaie !), empêche les peuples de mieux se connaître et de faire converger leurs cultures. Et dés que cela coince, il devient beaucoup plus facile de diviser pour mieux régner.

        +0

      Alerter
    • Crapaud Rouge // 11.06.2013 à 07h51

      « J’ai un gros doute sur l’argument des langues. » : effectivement, vous donnez des contre-exemples intéressants mais qui ne tiennent pas compte de l’Histoire. L’unité politique au sein d’une structure fédérale, ce que sont l’Inde et le Canada, ne peut pas se faire du jour au lendemain. En Europe, la paix entre les nations n’existe que depuis 50 ans : autant dire hier après deux guerres horribles entre la France et l’Allemagne. Deux guerres qui sont encore dans toutes les mémoires et où la compétition économique a joué le rôle de ferment : la même compétition qui se poursuit aujourd’hui avec d’autres moyens. On a une monnaie commune, mais pas de politique commune, sur aucun sujet. A quoi le doit-on si ce n’est aux barrières linguistiques ? Ce n’est pas avec une économie fondée sur le principe de concurrence que l’on va réduire les antagonismes fonciers des Européens ! Au contraire, en s’interdisant de contrôler la concurrence, qui doit rester « libre et non faussée », les Européens donnent libre cours à leurs antagonismes. Seuls les cimentent le marché unique et la monnaie unique : sachant que les choses de l’économie sont naturellement instables, (et évoluent à la vitesse grand V par rapport aux langues), il faudrait un miracle pour que ça ne pète pas.

        +0

      Alerter
    • Luc // 11.06.2013 à 08h01

      Je pense que l’argument de la langue doit être compris comme faisant partie d’une problématique plus large. qui est la « différence ». Toute différence, que ce soit linguistique, religieuse, culturelle, raciale ou autre entre les groupes humains sont relativement bien acceptées quand tout va bien. C’est quand tout va mal que les discours populistes qui cherchent a identifier un « responsable » et parfois un « coupable » entrent en jeu. Quand la structure du pays ou de la région est relativement homogène, ces mouvances populistes restent en général marginales, mais elles fleurissent plus facilement en cas de grandes différences, surtout si il existe un passé de conflits entre groupes. L’Europe malheureusement présente toutes ces caractéristiques … Même les US ne sont pas a l’abri en cas de crise encore plus majeure que maintenant. Les différences entre le sud et le nord sont encore nettes, bien des années après la guerre de Sécession, sans parler de possible conflits avec les régions qui sont maintenant hispaniques en majorité. L’Inde n’est pas forcement un bon exemple de cohérence sociale et politique, bien qu’ayant l’anglais comme langue commune entre les élites, ce qui est loin d’être le cas en Europe. Quant a la Russie ou je réside depuis vingt ans, la langue Russe est commune a toutes les régions, même au Dagestan ou en Tchétchénie !

        +0

      Alerter
      • chris06 // 11.06.2013 à 11h10

        bien qu’ayant l’anglais comme langue commune entre les élites, ce qui est loin d’être le cas en Europe

        c’est vrai pour les élites politiques, dans les milieux d’affaires et scientifiques cela fait belle lurette que l’anglais s’est imposé comme langue commune en Europe comme partout ailleurs…

        L’idée que les différences linguistiques sont un obstacle à la mobilité géographique est surtout dans la tête de ceux qui n’ont jamais bougé de pays. Une nouvelle langue s’apprend très vite quand on vit et travaille dans un nouveau pays.

          +0

        Alerter
        • G L // 11.06.2013 à 23h58

          Les français ordinaires ont appris le français au XIXème siècle, c’est à dire à une époque où ils payaient déjà les mêmes impôts et faisaient les mêmes guerres. Les déplacements de populations (des campagnes vers les villes mais en même temps des régions pauvres vers les régions riches) ont été considérables et ont amenés beaucoup de gens à parler le français: quand il est utile l’apprentissage d’une langue se fait beaucoup plus facilement (même s’il s’arrête souvent au niveau qui suffit aux ambitions de celui qui apprend et que seule la génération suivante parle sans accent.)

          Comme mes ancêtres et moi-même avons fait l’expérience plutôt désagréable des heurts entre les patriotismes européens j’étais très favorable l’unification de l’Europe mais dois constater que le résultat n’est pas brillant: je pense que quand on la compare avec celle des pays où elle a réussie (ou pas réussie, d’ailleurs) on trouve plein d’explications…

            +0

          Alerter
    • jacqueline // 11.06.2013 à 09h28

      En tous cas en France on est pas les champions des langues étrangères ( si on compare aux néerlandais pratiquement tous bilingues en fin de terminale et certains parlent le français à merveille, le facteur, le plombier parlent anglais ).

      Pour la mobilité ce n’est pas qu ‘un problème de langue, c’est aussi un problème de différences culturelles, mais pas seulement : avec certains pays il y a trop de différences de niveau de vie et de salaires, de systèmes de santé, de protection sociale et de pression fiscale. Différence de climat aussi. Une difficulté supplémentaire pour les français : la bouffe ! (quoique ça s’harmonise vers le bas )

      Hier je regardais les Michelin de Tours : ils ont qualifié l’obligation de déménager à 200 km en Vendée, pour garder leur emploi, de désastre. On ne leur a pas proposé la Roumanie, ni la Lozère.. Ca leur parait insurmontable.

      Dans mon premier job de vacances, j’ai vu des gens qui étaient depuis 35 ans dans cette boite à l’ancienne, mais il y a de quoi devenir complètement « abruti » ou bien déprimer.

      Aussi j’étais contente de rentrer dans une grosse boite qui demandait et offrait une grande mobilité. Ainsi j’ai visité en profondeur presque toute la France et j’ai du attendre la retraite pour aller vivre dans d’autres pays ( ceci dit je n’ai pas attendu l’ UE et l’ Euro pour aller en vacances à l’étranger ). Ce sont tout de même des expériences enrichissantes.

      Les nouvelles générations, sont plus habituées, déjà avec Erasmus, les billets d’avion moins chers.

      Par contre je ne crois pas du tout en une Europe Fédérale, qui imposerait les mêmes règles à tous et uniformiserait ces différences culturelles qui font le charme de chaque pays..

      Ce n’est pas comparable aux USA qui se sont faits au prix du massacre de la population d’origine et au prix d’une guerre.

        +0

      Alerter
    • Brice Goe // 11.06.2013 à 13h59

      L’UE, c’est un service traduction de 2500 personnes. Rien que ça !
      Quelle usine à gaz, c’est lamentable.
      De plus, je vous laisse imaginer le montant du salaire de ces gens là …

        +0

      Alerter
  • Crapaud Rouge // 11.06.2013 à 07h11

    N’importe quel économiste compétent, quand il ne raconte pas la même chose que Friedman, ne peut qu’être d’accord avec lui. Sapir, Lordon, Werrebrouck, pour ne citer que les plus connus, en arrivent à la même conclusion : l’euro est condamné faute de pouvoir se plier aux particularités nationales. Seul Jorion, après avoir pronostiqué la fin de l’euro, s’est entêté à prétendre le « sauver » en mutualisant les dettes. Sa solution est sans doute « logique » sur un plan strictement technique, mais, politiquement et culturellement, elle ne vaut pas tripette. Les différences linguistiques font obstacle : les langues, ça ne se mutualisent pas. De manière générale, l’on n’accepte pas de partager son fric avec des gens qui ne partagent pas sa langue. Il suffit de voir ce que l’on attend des immigrés pour s’en convaincre.

      +0

    Alerter
  • Amsterdammer // 11.06.2013 à 07h36

    Friedman avait vu juste. Il était moralement et idéologiquement une crapule, mais on ne saurait lui dénier une certaine lucidité.

      +0

    Alerter
    • cording // 11.06.2013 à 09h17

      Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas d’accord avec Milton Friedman que vous pouvez le traiter de crapule. Cela donne une idée de votre intolérance! Mon commentaire précédent indique aussi mon hostilité foncière à ses idées.

        +0

      Alerter
      • Amsterdammer // 11.06.2013 à 16h41

        Je maintiens : crapule.
        Mr Friedman a salué avec enthousiasme le coup d’Etat de Pinochet, et déclaré à l’occasion qu’il préférait une dictature menant une politique économique libérale à une démocratie socialisante. Les Chicago Boys ont pendant les années 80-90 prodigué leurs conseils et fournit leur ‘expertise’ au gouvernement de la junte chilienne.

        D’autre part, ce type évacuait toute morale, tout notion d’équité de son système. Seul comptait l’intérêt égoïste de l’homo oeconomicus, cet être fictif et sociopathe des économistes néo-libéraux.

        Friedman et ses épigones ont du sang sur les mains. Beaucoup de sang, et pas seulement au Chili.

          +0

        Alerter
        • Prague // 11.06.2013 à 19h09

          Vous avez bien raison, juste de rajouter que les Chicago boys, dans les annees nonantes, ont aussi prodigue les conseils aux Russes et Polonais avec les resultats catastrophiques n est ce pas…

            +0

          Alerter
  • bertrand // 11.06.2013 à 07h41

    une monnaie commune ne peut exister qu’avec un gouvernement commun et une fiscalité commune………..pas le cas……alors pas de porte monnaie commun………….faut pas être sorti de l’ena pour le comprendre……..le moindre des idiots du village ne donnera pas son chocolat à son voisin s’il n’est pas sur de le revoir entier.

      +0

    Alerter
  • Olivier // 11.06.2013 à 08h09

    Friedmann ne dit rien qui soit nouveau. C’est le B.A. BA de la construction d’une zone économique communne : une création d’une zone politique commune.

    Il n’empêche qu’il a popularisé un dogme qui stipule que la monnaie n’a pas d’interférence sur la sphère économique réelle. C’est loin d’être le cas comme on le voit aujourd’hui. Son obsession de l’inflation est quand même dasn les statuts de la BCE il me semble …

      +0

    Alerter
    • chris06 // 11.06.2013 à 10h06

      @Olivier,

      Son obsession de l’inflation est quand même dasn les statuts de la BCE il me semble

      on a eu une inflation monétaire gigantesque (croissance de la masse monétaire trois fois plus rapide que le pib) qui s’est reportée quasiment intégralement sur le prix des actifs et non sur les biens de consommation et les salaires. Résultat on a eu des logements qui ont plus que doublé par rapport aux revenus.
      Friedman était le défenseur d’un système monétaire où la croissance de la masse monétaire était égale, sur le long terme, à la croissance des richesses réelles (voir sa fameuse règle des k%).C’est loin d’être ce qu’on a mis en place depuis 40 ans.

        +0

      Alerter
      • dadone // 11.06.2013 à 10h41

        Oui, Friedman a été le premier à comprendre que l’inflation est toujours d’ordre monétaire. C’est un invariant fondamental de l’économie.
        Et c’est pour ne avoir compris cet invariant que les gouvernements ont cru au miracle en pensant que l’impression monétaire ne concourait pas à l’inflation du moment que ce dernier était calculé « sur le panier moyen de la ménagère ».
        Imposture, l’invariant fait que l’inflation est partout sauf « sur ce panier ».

          +0

        Alerter
        • dadone // 11.06.2013 à 11h09

          Et j’ajouterais c’est même la plus grande imposture économique de tous les temps.
          En effet en combattant l’inflation que le panier moyen de la ménagère on combat l’inflation sur les produits de base donc l’inflation salariale sur toutes les personnes directement concernées par ses produits.
          En revanche comme on ne se préoccupe pas de l’inflation sur les produits haut de gamme, alors on peut laisser filer les salaires sur les personnes concernées par ce type de produits.
          Ce processus explique le début de la montée inexorable des inégalités qui finira par faire effondrer le système.
          Le système économique ne fonctionnant petit à petit que sur le système riche, seul capable de s’offrir des biens à haute valeur ajoutée.
          Ceci explique les raisons pour lesquelles les constructeurs allemands d’automobiles qui ont visé le système riche s’en sorte mieux que les constructeurs généralistes qui voient leur clients s’appauvrir continnuelement.

            +0

          Alerter
          • Emile // 11.06.2013 à 15h28

            « Ceci explique les raisons pour lesquelles les constructeurs allemands d’automobiles qui ont visé le système riche s’en sorte mieux que les constructeurs généralistes qui voient leur clients s’appauvrir continnuelement. »

            Bien vue ! Effectivement l’Allemagne profite de cet état de fait et y’en a pas pour tout le monde. Donc dommage pour les autres !! Au bout d’un moment tout de même, même les français ne vont plus acheter de l’Allemande car à force ils vont perdre leur job, du coup si le vent tourne (mesure protectionniste), c’est l’Allemagne qui va souffrir ? Quand ?

              +0

            Alerter
          • dadone // 11.06.2013 à 15h47

            @Emilie
            L’automobile n’est qu’un exemple, la France est bien placée dans le luxe.

            Au bout d’un moment tout de même, même les français ne vont plus acheter de l’Allemande car à force ils vont perdre leur job,

            La paupérisation est progressive.
            Elle a différentes manifestations.
            –> En excluant des personnes du marché du travail de manière à préserver le pouvoir d’achat de ceux qui ont un emploie.
            –> Par un recours massif au travail précaire et à temps partiel.
            –> Par l’inflation immobilière qui lamine le pouvoir d’achat dans les zones encore couvertes par les pouvoirs publiques. Les autres zones, dites de non droit, sont abandonnées comme les chômeurs.
            –> Par une augmentation des taxes et impôts surtout sur les classes moyennes et supérieures.
            –> Par une diminution des prestations sociales et aides de toutes sortes.
            En France nous en sommes qu’au début, les PIIGS vont beaucoup plus loin…
            C’est ce qui attend la France en 2014/2015 (si pas effondrement avant).
            En ce qui concerne les couches supérieures des plus haut revenus, elles seront surtout touchées lors du défaut des dettes souveraines.
            Et alors l’Allemagne ne vendra plus beaucoup de voitures…

              +0

            Alerter
        • Trébuchet // 11.06.2013 à 11h20

          Dadone, si vous en êtes encore à la croyance en la très démonétisée antienne friedmanienne de « l’inflation toujours d’ordre monétaire », vous n’êtes pas tiré d’affaire… Il est passé de l’eau et des biftons sous les ponts de New-York, Londres, Paris ou Francfort depuis Volcker à la FED… ne serait-ce que la mort du dogme monétariste de la « stabilité de la vitesse de circulation monétaire »…

            +0

          Alerter
          • dadone // 11.06.2013 à 11h24

            @Trébuchet
            C’est un invariant fondamental.
            Autrement dit une loi fondamentale comme peut l’être la loi de la gravitation en physique.
            Par conséquent, comme toute loi scientifique pour montrer qu’elle est fausse il suffit d’un seul exemple qui vient en contradiction de la loi. La loi tombe.
            Tant que vous ne donnez pas un seul exemple montrant que cette loi n’est pas valable vos remarques sont nulles et non avenues.
            Remarque : inutile d’essayer c’est comme si vous essayiez de démonter que la relativité n’est pas valable…vous perdriez votre temps…
            Donc plus simplement dit, vous ne comprenez pas cette loi.

              +0

            Alerter
          • Trébuchet // 11.06.2013 à 12h08

            Je vous en prie dadone, démontrez moi la stabilité de la vitesse de circulation monétaire – invariant nécessaire à votre prétendu « invariant fondamental », depuis 1980 par exemple, histoire de faire très simple… Que je me marre…

              +0

            Alerter
          • dadone // 11.06.2013 à 12h15

            @Trébuchet
            Je ne peux rien faire pour vous.
            Une loi cela se comprend ou cela se récuse.
            En dehors de ces deux options, il n’y a pas de communications possible car on sort du champ scientifique pour entrer dans le domaine de l’affectif.
            Le sujet est clos.

              +0

            Alerter
  • BA // 11.06.2013 à 08h16

    Je ne suis pas d’accord avec Milton Friedman, mais sur ce point précis, je reconnais qu’il avait tout prévu.

    Depuis la création de l’euro, est-ce que les autres ont fait la même expérience ?

    Non.

    Depuis la création de l’euro, personne n’a fait la même expérience ailleurs.

    Depuis la création de l’euro, sur tous les autres continents, toutes les autres nations ont gardé précieusement leur monnaie nationale.

    Depuis la création de l’euro, on n’a vu nulle part cette expérience de tarés : 17 nations qui détruisent leur monnaie nationale pour créer une monnaie unique.

    Il n’y a que nous, en Europe, qui avons fait cette expérience de tarés.

    Il faut dire que la propagande médiatique a beaucoup relayé les merveilleuses promesses des partisans de l’euro en 1992.

    En 1992, la propagande médiatique a répété matin, midi et soir que l’euro allait nous apporter monts et merveilles.

    En 1992, la propagande médiatique a répété matin, midi et soir les merveilleuses promesses des partisans de l’euro (dont un certain … Michel Rocard) :

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?

    – « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

    – « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

    – « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

    – « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

    – « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

    – « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

    – « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

    Et les électeurs français ont cru ces merveilleuses promesses : les électeurs français ont voté « oui » au référendum sur le traité de Maastricht, qui créait la monnaie unique. Le 20 septembre 1992, le référendum sur le traité de Maastricht a donné ce résultat :

    Non : 12 626 700 votes.
    Oui : 13 165 475 votes.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_fran%C3%A7ais_sur_le_trait%C3%A9_de_Maastricht

    Conclusion :

    Comme prévu, cette expérience est un désastre.

    Comme prévu, cette expérience a complètement foiré.

    La zone euro va éclater, dans quelques mois, dans quelques années, peu importe.

      +0

    Alerter
    • tchoo // 11.06.2013 à 18h32

      serait-ce la faute de la monnaie, serait-ce la faute de l’Europe, intrinsèquement de part sa constitution ou serait-ce plutôt à ce qu’il en a été fait?
      Si dans une salle de bain, vous laissez les robinets d’eau ouvert tout va déborder et créer des dégats des eaux. Faut-il en déduire pour autant que pour éviter cela, il faut détruire la salle de bains?

        +0

      Alerter
  • LeTaulier // 11.06.2013 à 08h18

    Il n’est pas mort Monsieur je sais tout et j’ai un avis sur tout, Michel Rocard?

    C’est vair que depuis l’affaire Cahuzac et les soupçons de financement illicite de campagne électorale par des firmes pharmaceutiques, il se fait tout petit et évite les micros.

      +0

    Alerter
  • BA // 11.06.2013 à 08h37

    Je ne sais pas tout, môôôssieur Le Taulier. Je ne sais qu’une seule chose :

    Les pays européens ne peuvent pas avoir la même monnaie.

      +0

    Alerter
    • Balthazar // 11.06.2013 à 09h04

      Je pense que Le Taulier se moquait vraiment de Michel Rocard, et non de votre analyse.
      Bien à vous.

        +0

      Alerter
      • gbalou // 11.06.2013 à 09h13

        Sans nul doute, un manque de lucidité !…

          +0

        Alerter
  • gbalou // 11.06.2013 à 09h00

    Il y a d’abord une crise financière puis de l’endettement en Europe avant la crise de l’euro. Rien de tout cela n’était prévu par Friedman. Le verbe a son importance. Friedman ne dit pas qu’il n’apprécie pas l’euro sous entendant un jugement moral négatif. Il dit qu’il est probable que l’euro soit la cause d’ennuis en cas de gros problèmes.

    La nuance est importante. Elle montre le mépris que peuvent avoir certains des défenseurs d’une sortie de l’euro pour des raisons nationalistes !

    Les droits de l’Homme sont-ils français, européens ou universels ? Pourquoi systématiquement justifier des langues pour combattre l’euro ?

    La zone est perfectible. Elle s’est renforcée depuis la crise de l’euro. L’Allemagne comme la France ont sorti leurs chéquiers pour défendre la Grèce et d’autres pays du Sud…

    Communiquer ne se résume pas à faire de la provocation, en l’occurrence prétendre de la nécessaire sortie de l’euro sur ce blog. Toutes les analyses ne sont pas aussi facilement accessibles sur le réseau Internet pour défendre la monnaie européenne qui dans cette zone est l’alpha et l’oméga pour pouvoir imposer un modèle à l’ensemble du monde.

    Les théories « riquiqui » nourrissent la compétition entre les nations et ne la suppriment pas !!! Le problème est que le poids de chaque nation en Europe ne peut imposer quoi que ce soit ! Il nous faut donc une Europe fédérale laquelle ? Telle est la question !…Nul doute que les partisans de la sortie de l’euro se rallieront d’ici 10 ou 15 ans…

      +0

    Alerter
    • Fmar // 11.06.2013 à 10h08

      « il nous faut donc une Europe fédérale »

      Ou pas…

        +0

      Alerter
      • gbalou // 11.06.2013 à 10h17

        L’Europe Fédérale est l’objet de discussions. Il est drôle que des combats d’arrière garde contre l’euro, continuent mais pourquoi pas ? Chacun sait que les démocrates ou élites démocrates ont donné la liberté aux peuples et non l’inverse comme dirait Napoléon !

          +0

        Alerter
    • Crapaud Rouge // 11.06.2013 à 12h45

      Ce n’est pas : il « faut donc une Europe fédérale » mais: il faudrait une Europe fédérale, avec le conditionnel pour dire que l’euro a toutes les chances de disparaître avant qu’une fédération ne voie le jour. L’euro, c’est assurément la charrue avant les bœufs.

        +0

      Alerter
      • gbalou // 11.06.2013 à 13h32

        Vous vous payez de mots et asuurément en euros !…

          +0

        Alerter
        • Crapaud Rouge // 11.06.2013 à 19h07

          Désolé, c’est vous qui vous vous payez de mots. Oser parler de « combats d’arrière garde contre l’euro », après 10 ans de matraquage publicitaire en sa faveur et alors que sa chute est imminente, (à quelques années près), il faut avoir le don et l’envie de se laisser éblouir par les mots.

            +0

          Alerter
    • Amsterdammer // 11.06.2013 à 16h59

      Non, la France et l’Allemagne n’ont pas sorti leur chéquier pour aider la Grèce et les autres pays du Sud. Les Grecs n’ont pas vu la couleur du pognon!

      C’est pour sauver les banques allemandes menacées par le défaut grec que l’Allemagne a sorti son chéquier.

      C’est pour sauver les banques françaises menacées par le défaut grec que la France a sorti son chéquier.

      Si l’Allemagne avait voulu aider la Grèce, elle n’aurait pas exigé des taux d’intérêts élevés, qui ont encore plus enfoncé la Grèce.

      Si la France avait voulu aider la Grèce, elle n’aurait pas exigé des taux d’intérêts élevés, qui ont encore plus enfoncé la Grèce.

      [tiens, j’me met à écrire comme BA… :-D]

      L’Allemagne et la France ont soutenu la Grèce comme la corde soutient le pendu.

        +0

      Alerter
  • Alex Hanin // 11.06.2013 à 09h33

    Friedmann avait raison, mais comme l’ont remarqué d’autres lecteurs, il ne disait rien de révolutionnaire. Il ne partageait pas l’euphorie ambiante, et c’est vrai que c’est déjà beaucoup.

    Je ne vois malgré tout pas bien le rapport avec le monétarisme, qui est une inepsie.

      +0

    Alerter
  • Gibbus // 11.06.2013 à 09h42

    J’ai un point de vue très simple sur les problèmes de l’Europe et de l’Euro…
    Les Européens (les politiques et nous qui avons laissé faire) ont les choses à l’envers, ils ont fabriqués une machine technico-économique (le marché commun, la commission de Bruxelles, L’Euro) alors qu’il fallait faire de la politique… Promouvoir une politique commune (fiscale, sociale, environnementale, industrielle et même diplomatique) construite dans le temps d’abord entre nation souveraine que l’on peut définir la technostructure…Et nous, on cherche à dessiner une politique entrant dans le cadre des structures… C’est impossible !!!
    Je pense personnellement que l’économie n’est pas une science au sens stricte du terme, elle est une discipline éminemment politique (je sais ce prérequis n’est pas du tout « efficacité de la main invisible »), et que c’est dans le cadre d’une politique concertée qu’une union économique et monétaire devait se construire…
    Avant de me tomber sur le râble, je vous conseille de lire ce discours de Pierre Mendès-France (Lien ci-joint) sur le traité de Rome en 1957, vous comprendrez ce que je veux dire !!
    http://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article526

      +0

    Alerter
    • Trébuchet // 11.06.2013 à 10h24

      Qui a toujours refusé de voir émerger une quelconque entité politique supranationale en Europe, exigeant bien au contraire qu’on se contente de « fonctionnaires » à la tête des institutions européennes et qu’on se serve simplement de l’ordolibéralisme allemand pour mettre en concurrence les industries françaises avec leurs homologues d’outre-Rhin ? Qui Gibbus ?

        +0

      Alerter
      • Gibbus // 11.06.2013 à 13h52

        @trébuchet
        Je ne cherche pas de coupable, je dis juste qu’ils ont mis la charrue avant les bœufs et qu’a vouloir à tout prix construire l’Europe, ils vont finir par en dégouter les peuples…
        @ Stéphane Grimier
        J’ai bien peur que cela se termine par un rejet franc et massif dans les urnes ou dans la rue, je ne sais pas comment…
        @Chris
        Le fait que la politique soit un « métier », le jeu des partis (les partis sont des aberrations) et le suffrage représentatif à 2 tours est un crime démocratique… Je ne suis pas FN, mais savoir que 18% de la population vote pour eux alors qu’ils n’ont que 2 députés est totalement contradictoire avec le terme représentatif !!! En fait je suis assez pour interdire le droit de se présenté aux élections aux fonctionnaires (surtout les hauts fonctionnaires) !!!

          +0

        Alerter
        • Amsterdammer // 11.06.2013 à 17h20

          Et les medecins, avocats, etc alors?

          Il faudrait aussi imposer une parité sociale dans la représentation nationale.
          Pas seulement une parité hommes-femmes, mais aussi une représentation des employés, ouvriers etc, absents de l’assemblée.

          Egalement, une représentation des différentes tranches d’âge.
          L’assemblée nationale française est une assemblée de vieux barbons. C’est frappant quand on compare ça à la Tweede Kamer des Etats Généraux néerlandais [oui, c’est comme ça que s’appelle notre parlement : Staten-Generaal]

            +0

          Alerter
  • TOUILEB // 11.06.2013 à 09h56

    La machine de guerre silencieuse contre les populations est en route. C’est une mondialisation à marche forcée. Disparition des nations, des langues, des cultures comme il en est de la diversité de la faune, il en sera de même de la diversité des langues et des cultures. La domination culturelle anglo-saxonne s’infiltre partout. Leur projet de société mondiale à pensée unique s’oppose à toute diversité et toute différence. L’eurozone semble n’être alors qu’une étape. C’est la stratégie des petits pas et de l’encerclement progressif. L’étau se resserre donc. D’où le malaise général en face de politiques qui ne fonctionnent plus, niant les réalités élémentaires au profit d’un monde virtuel, nous laissant croire que ça ira mieux demain alors que le devenir est déjà dans le présent à savoir une paupérisation massive et un état général de santé humaine bien fragilisé. L’humanité est devenu un laboratoire pour l’oligarchie. L’arche qu’elle nous propose est un labo ! Les goulags aussi… Pas d’état d’âme surtout puisque cette oligarchie viole nos âmes quotidiennement.
    Il y a la langue de « celui qui espère » pourtant : l’espéranto ! Cette langue authentiquement mondiale préservant les langues maternelles et promouvant l’apprentissage plus aisé des autres langues pour qui en a besoin. En effet, l’espéranto de par ses structures logiques offre accès aux sources même de la linguistique.
    Chasse dehors l’opinion et tu seras sauvé ! Qui t’empêche de la chasser ? (Marc-Aurèle)

      +0

    Alerter
    • Claude Gétaz // 02.04.2015 à 18h43

      La pensée unique reflète, en effet, la tendance actuelle, qui est de pousser à la mondialisation des rapports de production et d’échange, et de laisser, aux Etats-nations, de moins en moins de pouvoir, et de liberté aussi, puisque le marché (qui est ici un marché mondial) est censé mieux allouer les ressources rares que les pouvoirs publics incrustés en chaque pays.

      De plus il est, de nos jours, des poches non contrôlées par les Etats souverains (songeons aux paradis fiscaux) où des personnes physiques et morales peuvent (par sociétés écran interposées) se permettre d’éluder l’impôt (lequel représente des milliards de dollars, aujourd’hui, qui ne tombent pas dans l’escarcelle des Etats d’où proviennent ces fonds).

      A part cela, il existe, de nos jours également, un tourisme fiscal qui repose sur le fait que certains Etats, ou, en leur sein, certaines régions, taxent peu les gros revenus et les fortunes, obligeant les autres espaces à faire de même sous peine de voir les fortunes ou les revenus concernés émigrer vers les premiers nommés.

      Tout ceci étant dit, on aurait tort, je crois, de faire l’impasse sur la notion même d’Etat nation, pour analyser ce que sera l’avenir prochain, en matière de rapports économiques et sociaux.

      Sauf que si le XIX e siècle fut celui du Royaume Uni, et le XXe siècle celui des Etats-Unis, le XXIe siècle sera, lui, très probablement, celui de la Chine, et que dans ces conditions, c’est en Chine que les futurs doctorants en économie se rendront (et non, par exemple, au MIT de Boston), pour apprendre à être un grand ponte dans une économie mondialisée dominée alors par les Chinois.

        +0

      Alerter
  • yoyo6963 // 11.06.2013 à 10h29

    Friedman et d’autres…

    Charles Gave par exemple dans « Des lions menés par des ânes » en 2003, sur l’axe économique et l’impossibilité de maintenir un unique taux directeur pour de multiples économies, sans avoir en parallèle des transferts massifs entre pays, ce qui implique plus qu’un un profond désir de solidarité entre les peuples tellement le fossé est grand entre Allemagne et Grèce par exemple, en fait cela implique que les gens se reconnaissent d’un même peuple, mais est-ce vraiment le cas ?…

    Ou même Frédéric Bastiat, qui précise que si la loi était utilisée pour imposer la fraternité entre peuples étrangers, elle deviendrait alors un catalyseur de haine, un berceau à guerres…

    Bref rien de bien nouveau, c’était écrit, ça se passe, c’est tout.

      +0

    Alerter
    • chris06 // 11.06.2013 à 12h08

      Charles Gave tirant une bonne partie de ses idées de Friedman, ce n’est pas très étonnant.

        +0

      Alerter
      • Trébuchet // 11.06.2013 à 13h40

        Oui Chris, Gave… Et Friedman qui tressa tant de lauriers à Greenspan…

          +0

        Alerter
        • yoyo6963 // 12.06.2013 à 14h30

          C’est vrai que les gens sont tous infaillibles et ne font jamais d’erreurs, on en a bien la preuve avec nos chers gouvernants socialo-étatistes de tout poil tous les jours…

            +0

          Alerter
  • Mathieu // 11.06.2013 à 10h32

    Je ne pense pas que le problème de la mobilité ou des langues soient fondamentales pour la zone euro. Ce sont des problèmes, mais gérables.

    Ce qu’il manque principalement, c’est un budget européen conséquent (disons 20% du PIB), qui permet d’amortir les chocs asymétriques. Il faut bien voir qu’aux US les effets de la crise de 2007-2008 ont été très différents d’un état à un autre (par exemple Floride vs Texas), dans des états qui ont quand même des marges fiscales et légales substantielles (le régime fiscale de Delaware est très différent de celui de la Californie).

    En Floride, qui a vu l’explosion d’une bulle immobilière de l’ampleur de celle de l’Espagne, il y a eu des transferts automatiques et massifs d’argent vers la Floride via le budget fédéral (chômage, food stamps, etc…) qui ont réprésentés près de 5% du PIB de la Floride en 2009.

    C’est sûr que c’est pas demain la veille qu’on va voir des transferts de dizaines de milliards d’euros de l’Eurozone vers l’Espagne sans contrepartie. C’est ça qui tue l’euro.

    Le problème, évidemment, c’est qu’on ne voit ni volonté politique, ni volonté des peuples européens pour organiser une telle solidarité. Et sans elle, je ne vois absolument pas comment l’euro peut fonctionner.

    Et c’est bien ce que Friedman avait vu.

    Je ne comprends d’ailleurs pas comment la Grèce, le Portugal et l’Espagne ne sont pas encore sortis de l’Euro. Comment les habitants de ces pays acceptent 30% de chômage (30%!), et sans aucune perspective d’amélioration dans les 5 ans à venir. Comment les politiques d’un côté et les citoyens de l’autre acceptent-ils cela? C’est un mystère pour moi.

      +0

    Alerter
    • gbalou // 11.06.2013 à 10h48

      Il n’y a pas de mystères. Qui a payé pour la Grèce ? Les européens français, allemands…Le revenu national de la Grèce est aujourd’hui dans une situation égale avant son entrée dans la zone euro; A la différence est que désormais, il y a un Etat capable de récolter l’impôt, l’économie est plus compétitive…

        +0

      Alerter
      • step // 11.06.2013 à 13h23

        avec un investissement privé à 0,l’outil productif est compétitif, c’est sûr, aussi brillant qu’un feu de paille (cf mercredi dernier video)!

          +0

        Alerter
      • Amsterdammer // 11.06.2013 à 17h35

        L’économie grecque est en état d’effondrement avancé, elle se démonétise et se transforme en économie informelle de survie, les bases fiscales de l’Etat sont en train de disparaître, et donc à terme l’Etat lui-même, mais à part ça, tout va bien.

          +0

        Alerter
  • Trébuchet // 11.06.2013 à 10h37

    Sont bien gentils les friedmaniens de chez Contrepoint (et ceux qui reprennent leurs billets ultralibs) mais j’en ai d’autres citations du vieux Milton. Celle-ci par exemple…

    Milton Friedman and the Euro
    Antonio Martino
    Milton Friedman did not like the euro. In early 1999 I wrote to him mentioning my daughter Erika’s thesis and, in a letter dated March 12, 1999, he wrote back:
    « Erika’s thesis on “The Euro and the Dollar” is one of the subjects I have been maintaining a real interest in. As you know, I am very negative about the euro and I am very doubtful about how it will work out. However, I am less pessimistic about it now than I was earlier simply because I never expected that the various countries would display the kind of discipline that was required in order to qualify for the euro. The convergence in inflation rates, interest rates, and so on was greater and more rapid than I would have expected. »

    Pas besoin de traduire pour les ravis de laa crèche miltonienne, n’est-ce pas ?

      +0

    Alerter
    • jacqueline // 11.06.2013 à 11h21

      Évidement il ne pouvait pas prévoir la discipline et la convergence, façon Goldman Sachs, en truquant les comptes de la Grèce.

        +0

      Alerter
      • Trébuchet // 11.06.2013 à 11h24

        Ou les comptes belges, italiens ou français, sans GS, rassurez-vous…

          +0

        Alerter
  • BA // 11.06.2013 à 11h00

    La création de l’euro n’a pas fait apparaître de convergence entre les 17 nations membres de l’euro.

    Mais en revanche, nous voyons aujourd’hui qu’il y a de plus en plus de divergences entre les 17 nations.

    Ces divergences sont de plus en plus fortes : ça diverge, ça diverge, et ça diverge de plus en plus.

    Aujourd’hui, il y a deux Europe :

    – l’Europe des pays périphériques : ces pays sont en faillite. Le chômage atteint des niveaux catastrophiques ;

    – l’Europe des pays du nord : ces pays sont en train de sortir de la crise.

    Ces deux Europe s’éloignent l’une de l’autre de plus en plus vite.

    Zone euro : chômage pour le mois d’avril 2013 :

    1- Médaille d’or : Grèce. 27 % de chômage.

    2- Médaille d’argent : Espagne. 26,8 % de chômage.

    3- Médaille de bronze : Portugal. 17,8 % de chômage.

    4- Chypre : 15,6 % de chômage.

    5- Irlande : 13,5 % de chômage.

    6- Italie : 12 % de chômage.

    Et les pays qui ont le moins de chômage ?

    Pays-Bas : 6,5 % de chômage.

    Luxembourg : 5,6 % de chômage.

    Allemagne : 5,4 % de chômage.

    Autriche : 4,9 % de chômage.

      +0

    Alerter
    • gbalou // 11.06.2013 à 11h16

      Le FMI estime que le produit intérieur brut grec a chuté de 4,8% en 2012 après avoir reculé de 6,9% en 2011. En décembre, il estimait que le PIB chuterait de 3,0% en 2012 après un recul de 6,0% en 2011 et que la croissance atteindrait 0,3% en 2013. Bref la Grèce sortira de la récession.

      Petit rappel : Le gouvernement économique européen, bientôt à l’oeuvre, est une convergence dans la zone euro.

        +0

      Alerter
      • step // 11.06.2013 à 13h25

        ah les prévision du FMI… j’en rigole d’avance. Elle sont révisées (en négatif) tout les ans ! Après je vous rassure, vers 0 on ne peut plus descendre !

          +0

        Alerter
    • Mathieu // 11.06.2013 à 15h26

      Il faut voir quelle est la cause et quel est l’effet entre les mauvaises performances économiques et le fait que l’euro en temps que monnaie commune n’est pas viable.

      Vous suggérez que l’euro n’est pas viable parce que les performances économiques de la périphérie sont désastreuses.

      Je crois au contraire que c’est parce qu’il y a l’euro que ces performances sont désastreuses.

      Le problème n’est pas dans la gestion économique et politique des pays de la périphérie, le problème c’est l’euro (dans la situation actuelle).

        +0

      Alerter
  • caroline porteu // 11.06.2013 à 11h28

    A diffuser sans modération ce qui rejoint exactement les propos de bon sens de Milton Friedman :

    Discours de Vitor Constancio

    Le Vice-Président de la Banque centrale européenne, le Portugais Vítor Constâncio, a récemment prononcé un discours remarquable lors d’une conférence de la Banque de Grèce. Je dis « remarquable » parce qu’il dénonce les arguments austéritaires (entre autres, de l’Allemagne) et souligne le rôle de l’intégration financière européenne en tant que cause majeure de la crise. Jamais une personnalité aussi élevée de la zone euro, Constâncio est peut-être le fonctionnaire européen le deuxième plus puissant après Mario Draghi, n’a conforté ainsi les thèses des progressistes américains (Krugman, etc.) et des souverainistes français (Dupont-Aignan, etc.).

    Constâncio présente quatre arguments principaux :

    La crise n’est pas principalement due aux déficits publics excéssifs, c’est-à-dire au non-respect du Pacte de Stabilité et de Croissance (la fameuse règle des 3 %). Des pays qui l’ont respecté connaissent des crises graves (Irlande, Espagne), des pays qui ne l’ont pas respecté s’en sortent relativement bien (France, Allemagne).
    La crise est surtout due à l’explosion des prêts et de la dette privés, notamment sous l’impulsion des bulles financières provoquées par les investissements douteux des banques.
    Ces déséquilibres économiques ont été provoqués et agravés par l’intégration financière européenne, qui a complètement libéralisé les mouvements de capitaux et rendu ces bulles incontrôlables.
    L’euro a placé les pays de la périphérie en position de vulnérabilité financière comparable à des pays du Tiers-Monde, notamment à cause de la fuite massive des capitaux et l’incapacité de s’auto-garantir par la banque centrale.

    Pour l’intégralité de l’article et les diapos du discours :
    http://blogs.mediapart.fr/blog/craig-james-willy/090613/vitor-constancio-vice-president-de-la-bce-decrit-les-veritables-causes-de-la-crise?onglet=commentaires#comment-3568227

      +0

    Alerter
    • Trébuchet // 11.06.2013 à 11h37

      Sauf que, Caroline Porteu, qui garantit de fait (et quasi seule…) les banques et les états gipsi face au reflux des capitaux allemands, français et autres, si ce n’est la BCE, Super Mariole en tête ?

        +0

      Alerter
      • caroline porteu // 11.06.2013 à 13h19

        @Trebuchet
        relisez les derniers articles d’Olivier sur le risque systémique et la monnaie , je crois que la réponse à votre question s’y trouve ..
        Personne ne peut plus rien garantir , le système est devenu fou en lui même ..

        Vous n’avez pas lu l’article et c’est dommage car quelque part Constancio dit la même chose et il semble qu’il dispose d’une compétence sur ces sujets qui est largement supérieure à la nôtre .. Sa phrase sur le manque d’efficience et de régulation des marchés de capitaux en dit long :

        les déséquilibres sont venus principalement de l’augmentation des dépenses du secteur privé, qui étaient eux-mêmes financés par les secteurs bancaires des pays créditeurs et débiteurs. […]

        D’où est venu le financement pour cette explosion de la dette privée ? Un aspect particulier du processus d’intégration financière en Europe après l’introduction de l’euro a été une augmentation importante de l’activité bancaire transfrontalière. Les prêts [exposure] des banques des pays non-stressés [c’est-à-dire, pas en crise, France, Allemagne, etc.] aux pays en crise ont quintuplé entre l’introduction de l’euro et le début de la crise financière.

        Si cette explosion des flux financiers a été distribuée de manière très inégale parmi les pays de la périphérie, elle les a touché tous, et limiter ses effets s’avéra extrêmement difficile.

        De mon expérience j’ai pu directement constater les difficultés auxquelles ont fait face les pays de la périphérie. Les règles européennes sur le libre mouvement des capitaux, l’objectif de créer un champs uniforme [level-playing field] pour les différents secteurs bancaires, et la croyance en l’efficacité de marchés financiers soi-disant auto-équilibreurs, ont tous rendu extrêmement difficile la mise en œuvre d’une quelconque politique d’endiguement. De plus, personne n’a jamais prédit qu’un arrêt soudain, caractéristique des économies émergentes, pourrait se produire dans la zone euro. […]

          +0

        Alerter
      • Trébuchet // 11.06.2013 à 13h46

        On sait tout ce b.a ba par cœur Caroline, c’est bien votre conclusion sur la prétendue impossibilité de garantie par BC qui serait particulière à l’eurozone que je visai et je ne lis rien de neuf dans votre réplique.

          +0

        Alerter
        • caroline porteu // 11.06.2013 à 14h01

          Lol Trébuchet

          Ce n’est pas ma réplique , mais celle du Vice Président de la BCE ^^^..

          Très aimablement , je me permettrais de vous rappeler que malgré tous ses efforts , la BCE n’a pas le pouvoir d’emprunter ou de créer de la monnaie indéfiniment pour sauver les banques , qu’elle est quand même elle même tenue par des contraintes réglementaires existantes . Elle a déjà la réputation d’une bad Bank avec des actifs très toxiques, vu ce qu’elle rachète actuellement sur le marché secondaire .

          Et que d’ailleurs , à ce sujet , les Allemands très mécontents de la manière dont l’euro est géré , sont en train de remuer la Cour Constitutionnelle Allemande sur ce sujet pour que l’allemagne sorte de l’euro !!! ..

          Le président de la Bundesbank a fait recours contre la politique de la Banque centrale européenne. La cour de Karlsruhe se réunit ce mardi
          Article du Temps : La BCE en procès pour son sauvetage de l’euro .
          http://www.letemps.ch/Page/SysConfig/WebPortal/letemps/jsp/paywall/error/usersession.jsp

          Je vous l’ai déjà dit , même si le pseudo a changé , diversifiez vos sources d’information .. cela vous permettra de vous forger votre propre conviction , philosophie , idée …

            +0

          Alerter
          • gbalou // 11.06.2013 à 14h20

            Quels sont les scénarios possibles ?

            La décision finale n’est pas attendue avant les élections législatives allemandes du 22 septembre. La réponse la plus probable serait un « oui, mais » accompagnant le programme de garde-fous. Cela ne concernerait que le champ d’action de la Bundesbank, car la BCE ne peut être contrainte que par un juge européen. Il n’est pas exclu que Karlsruhe renvoie l’affaire devant la Cour de justice européenne. (Les Echos).

              +0

            Alerter
          • Trébuchet // 11.06.2013 à 14h47

            Ne comptez pas sur les huit de Karlsruhe pour aller significativement contre la décision de 22 des 23 membres du conseil de la BCE (manquait que Weidmann évidemment…). Par ailleurs, autant que je sache, Weidmann ne fait pas partie des plaignants mais une partie de l’opposition et certains du CSU. Ce sont bien par contre Schauble et Asmussen qui défendront la BCE devant les huit de Karlsruhe.

              +0

            Alerter
          • Trébuchet // 11.06.2013 à 15h25

            Montrez moi la requête de Weidmann auprès de la cour de Karlsruhe… Qu’il soit le principal (et seul au conseil de la BCE) opposant à la drogue monétaire, à « l’easy-money » (jusque-là surtout « easy-talking » de Super Mariole), c’est pas un scoop, en digne rejeton d’un Schlesinger ou d’un Tietmayer, mais de là à lui voir faire un recours à Karlsruhe, où il défendra certes sa cause, y’a comme un écart…

              +0

            Alerter
          • gbalou // 11.06.2013 à 15h26

            @ Berruyer

            Voici un noeud gordien qui vous sépare sur ce blog, une fois de plus, non pas de l’Europe mais des forces qui souhaitent la réussite de l’Europe…Les allemands de Berlin ou d’ailleurs veulent de l’Europe et non pas d’une grande dépression !!!

              +0

            Alerter
        • gbalou // 11.06.2013 à 16h22

          @trebuchet qui trébuche, le poids de la Buba n’est pas essentiel dans cette affaire qui n’est qu’une tempête dans un verre d’eau !…(lol) ça va passé, même Berruyer parle en allemand maintenant !…

            +0

          Alerter
  • Deres // 11.06.2013 à 11h57

    L’adoption de l’euro a nécessité une certaine rigueur (critère de Maastricht) et une certaine convergence. Les politiques promettaient main sur le cœur de continuer après son adoption. Mais ce ne fut pas assez le cas. Tout le monde à flirté voir à triché avec les critères de Maastricht en faisant preuve de « créativité comptable ». Quand à la convergence des règles économiques, c’est allé très lentement, des pays comme la France freinant des 2 pieds pour protéger ses monopoles publiques et ses petites habitudes. Par contre, pour emprunter en se servant des taux d’intérêt faible, personne n’a hésité. Il aurait fallu des critères de convergence beaucoup plus stricte …

      +0

    Alerter
    • step // 11.06.2013 à 13h30

      c’est beau, l’universalisme forcé !

      Pourquoi converger, si on a pas les mêmes objectifs ? Parce que la convergence c’est « in » ?

        +0

      Alerter
      • Deres // 11.06.2013 à 17h09

        Parce que la convergence était nécessaire à l’Euro !
        Si on ne voulait pas de convergence, il ne fallait aps d’euro CQFD.
        On ne peut pas avoir le beurre (la liberté de faire n’importe quoi chez soi) et l’argent du beurre (l’euro et ses taux d’intérêt faible).

          +0

        Alerter
        • Stéphane Grimier // 11.06.2013 à 21h07

          On demande aux gens de se prononcer sur une monnaie unique et pour expliquer ce que cela sous-tend, on leur dit qu’ils pourront aller en vacances partout avec le même argent, plus de change, et de frais de change….

          – Et c’est tout ?
          – Oui madame, c’est-ti pas génial ?
          – Ouah Raymond, à nous l’ère moderne….

          Que madame michu, et son homme n’aient aucune notion monétaire, aucune culture économique, financière et s’informe sur BF1 news, ne pose aucun problème déontologique dans l’équation de responsabilité pour tous ces sbires du NWO. Un con qui sait pas ce qu’il signe, mais qui signe ce qu’on demande où on lui dit, puis qui se laissera tondre, ça vaut plus que tout l’or du monde.

            +0

          Alerter
  • jave // 11.06.2013 à 12h21

    Dans la série : ‘moi j’ai toujours pas compris la crise de l’euro’.

    J’ai un doute sur la série banque centrale de l’année dernière sur ce blog. Mon doute porte sur le financement des banques commerciales en monnaie centrale. J’ai l’impression qu’il y a deux mécanismes différents et je voudrais comprendre la différence, si il y en a une.

    Le premier mécanisme est la cession d’actif par la banque commerciale à la BCE en échange de monnaie centrale (http://www.les-crises.fr/la-monnaie-banque-centrale-2/). Ici pas de soucis majeur de compréhension.

    Le second mécanisme est un simple prêt de la BCE à la banque commerciale (par exemple avec les VLTRO http://www.les-crises.fr/refinancement-eurozone/), la banque commerciale ne cède alors pas vraiment d’actifs à la BCE, mais signe plutôt une reconnaissance de dette ? C’est là mon doute. Est ce que en échange d’un prêt de la BCE, la banque commerciale cède des actifs, ou bien est ce qu’elle signe juste une reconnaissance de dette et dit à la BCE : « t’inquiète pas, je vais te rembourser dans trois ans »

    Merci.

      +0

    Alerter
    • gbalou // 11.06.2013 à 13h31

      Tant que vous avez des euros dans la pôche, il n’y a pas de crise ! Et l’année prochaine, vous aurez encore des euros et encore l’année d’après…Elle n’est pas belle la vie ?

        +0

      Alerter
      • caroline porteu // 11.06.2013 à 13h48

        @gbalou

        Ce ne sont pas les euros qui comptent ..
        C’est d’une part ce que l’on peut s’acheter avec ces euros .. et le fait que ce soient des euros des francs, des lires ou des marks n’a que peu d’importance par rapport au pouvoir d’achat qui en découle …

        et la confiance qu’on leur accorde pour l’avenir .
        Et personnellement , dans le contexte actuel , j’éviterais de garder des dollars ET des euros.
        Je préfère les remplacer par quelque chose de plus stable et de moins manipulé , ce qui nous ramène au discours de Von Mises sur la stabilité monétaire seule garantie contre les avancées despotiques , discours évoqué hier dans les commentaires sur l’article d’Olivier , » la reprise de l’article de Lordon « .

        La monnaie n’est qu’un moyen d’échange .. RIEN d’autre . Ce n’est pas parce qu’une bande de fous furieux ont voulu lui donner un rôle et un pouvoir total qu’elle est autre chose ..

        Et pour vos achats , ce n’est pas le libellé de la monnaie qui compte , c’est ce qu’elle vous permet d’acquérir .. Monnaie outil et non pas fin en soi

          +0

        Alerter
        • gbalou // 11.06.2013 à 14h07

          La France s’est enrichie depuis l’euro ! Le pouvoir d’achat a baissé pour la première fois en 2012 malgré la crise, depuis 30 ans !!! Et rendez-vous d’ici 30 ans pour un petit voyage dans l’espace payé en euro, n’en déplaise aux chinois ou américains…

            +0

          Alerter
        • Rycochet // 11.06.2013 à 17h26

          Je n’ai pas le sentiment que ni Gbalou, ni Caroline n’aient apporté de réponse à la question de Jave…

            +0

          Alerter
    • jave // 11.06.2013 à 16h24

      Ok, merci trébuchet.
      Mais alors quelle est la différence entre les deux mécanismes dont je parle ?

        +0

      Alerter
    • Surya // 11.06.2013 à 18h51

      Pour les MRO/LTRO, ce sont des prêts de monnaie centrale (il y a une créance à l’actif de la BCE, et elle crédite au passif le compte de réserve de la banque emprunteuse) qui sont garantis par une sûreté (le collatéral) – l’équivalent pour un particulier serait un crédit lombard

        +0

      Alerter
  • juni palacio // 11.06.2013 à 14h25

    Milton Friedman ne dit rien dans ce texte qui soit original ni intéressant. Certains points sont même contestables.Si une langue commune favorise l’intégration, plusieurs langues ne l’empêchent pas. la mobilité à l’intérieur de l’Europe n’est pas négligeable.

    La théorie des zones monétaires optimales est connue des économistes depuis 1/2 siècle. Les difficultés de la zone euro avaient été précisément appréhendé du point de vue théorique

    L’euro a été mis en place par ses concepteurs dans le but d’accélérer l’intégration européenne. C’était un acte purement volontariste. L’euro aurait contribué à la création des conditions de son optimisation. Le pari semble en passe d’échouer faute de volonté politique et d’adhésion des populations dans un contexte de crise.

    Il faut aussi arrêter de parler de la crise de l’euro. Il y a une crise dans la zone euro. Il n’y pas une crise de l’euro. L’euro lui se porte encore plutôt bien, trop bien même pour certains pays de la zone.

      +0

    Alerter
    • gbalou // 11.06.2013 à 14h39

      PROPOS LUMINEUX ! Quand je pense en plus que tous ces « francépistes » comptent leurs euros !…

        +0

      Alerter
  • fabien775 // 11.06.2013 à 14h40

    @carolie porteu
    Entièrement d’accord avec vous. La finalité du capitalisme aujourd’hui est de faire de l’argent avec de l’argent. Le système a été complètement perverti . On est arrivé à un stade ou les investisseurs craignent une reprise économique aux USA, car cela pourrait signifier que la planche à billets de la FED pourrait ralentir ses émissions de fausses monnaies au détriment des spéculateurs. C’est du cynisme absolu qui ne pourra que mal finir.

      +0

    Alerter
    • Deres // 11.06.2013 à 17h22

      Oui, le capitalisme a l’origine consistait à utiliser de l’argent pour créer une industrie ou un commerce qui permettait de gagner de l’argent en vendant un bien ou un service. Les banques d’affaire travaillaient main dans la main avec les industriels et le commerce. Les produits financiers étaient principalement des actions. On est passé maintenant à un capitalisme financier où l’argent sert directement à gagner de l’argent sans aucun rapport avec le monde réel. Cette disjonction entre le réel et le virtuel a toujours été à l’origine des crises car de temps en temps le marché prend conscience que tout cela repose sur du vent. Autoriser trop de niveau entre les investissements réels et les investissements virtuels est intrinsèquement dangereux car le risque est impossible à évaluer. Or le vrai travail d’un investisseur est justement d’évaluer le risque et de le corréler avec le retour sur investissement …

        +0

      Alerter
      • Amsterdammer // 11.06.2013 à 18h00

        En fait, non, la finalité du capitalisme a TOUJOURS été de faire de l’argent avec de l’argent. Cela s’est longtemps fait par le biais de l’investissement industriel, mais avec la crise du modèle fordien à partir de la fin des années 60, incapable désormais de générer un RsI suffisant, le Pognon a réorienté les politiques économiques afin de permettre l’essor du capitalisme financier.

        Le système n’a pas été perverti, il est simplement entré dans une phase nouvelle, conséquence logique de l’épuisement du mode de production fordien.

        La crise ne date pas de 2008, mais a débuté vers 1970…

        http://www.krisis.org/2012/sur-limmense-dcharge-du-capital-fictif

        http://www.krisis.org/2009/crash-course-2

          +0

        Alerter
  • fabien775 // 11.06.2013 à 15h52

    Pour aller dans ton sens Olivier, je crois que le confort dans lequel on se trouve encore pour le moment, provoque l’apathie. Il se peut qu’il y ait une réaction quand les français verront leurs conditions de vie vraiment se dégrader, ce qui va bientôt arriver. Le problème est qu’au niveau des politiques, il n’y a pas beaucoup d’alternatives dans la mesure ou ses gens sortent tous du même moule.

      +0

    Alerter
  • BA // 11.06.2013 à 16h09

    Mardi 11 juin 2013 :

    Grèce : l’échec de la vente du gaz porte un coup au plan de privatisation.

    Le naufrage de la privatisation du groupe gazier grec DEPA, après le retrait surprise de l’offre déposée par le géant russe Gazprom lundi, porte un coup à l’ambitieux programme de privatisations grec exigé par les bailleurs de fonds du pays, UE, BCE et FMI.

    Déjà en retard sur son calendrier initial de privatisations, qui prévoyait des encaissements de 2,6 milliards d’euros en 2013 pour renflouer l’état grec dans une situation financière toujours fragile, Athènes sera contrainte de reporter de nouveau son objectif.

    Le Premier ministre Antonis Samaras a déploré cet échec, en assurant immédiatement qu’un nouvel appel d’offres serait lancé très prochainement. Au cours des mois passés, M. Samaras avait eu au moins trois entretiens à Athènes avec le président de Gazprom, Alexey Miller.

    Une source gouvernementale a précisé à l’AFP qu’il y avait du coup très peu de chances que cette énorme privatisation soit finalisée en 2013, réduisant ainsi beaucoup le potentiel de rentrée d’argent dans les caisses grecques.

    http://www.romandie.com/news/n/_Grece_l_echec_de_la_vente_du_gaz_porte_un_coup_au_plan_de_privatisation_RP_110620131600-25-369312.asp

    Du coup, les prévisions de l’OCDE concernant la Grèce vont devoir être revues.

    Il va y avoir encore moins d’argent que prévu qui va rentrer dans les caisses grecques : les conséquences concrètes de ce manque à gagner pour la Grèce seront un nouveau coup dur pour le peuple grec.

    Prévisions de l’OCDE pour l’année 2013 :

    Pour l’année 2013, le PIB de la France va baisser de 0,3 %.

    Zone euro : – 0,6 %.

    Pays-Bas : – 0,9 %.

    République Tchèque : – 1 %.

    Espagne : – 1,7 %.

    Italie : – 1,8 %.

    Slovénie : – 2,3 %.

    Portugal : – 2,7 %.

    Grèce : – 4,2 %.

    http://www.oecd.org/fr/economie/perspectives/leconomie-mondiale-progresse-mais-le-rythme-de-la-reprise-varie.htm

      +0

    Alerter
  • olivier69 // 11.06.2013 à 16h28

    Bonjour,
    Friedman joue sur la sémantique pour définir la monnaie. Il y a une interdépendance entre la création financière et la sphère réelle, sinon pourquoi la création de tels produits monétaires. Son analyse de la richesse et des rendements des actifs en dit long sur sa véritable compréhension des fonctionnalités techniques de la monnaie et le conduit donc idéologiquement à noyer le poisson dans la sémantique. Les fonctionnalités psychologiques ne sont malheureusement pas analysées correctement puisqu’il pense que les institutions sont les seules garantes possibles et que la monnaie ne se convoite pas pour elle-même. La notion de « fidus » n’est pas qu’une forme monétaire (scripturale ou électronique) mais également un fond (le consensus, la confiance). La monnaie comme instrument financier est une marchandise qui impactera l’économie réelle par ses fonctionnalités, c’est une unité de compte de la richesse (une reconnaissance). Parce que la richesse s’échange, elle est un outil financier qui devient monétaire. Croire que la monnaie ne se convoite pas pour ce qu’elle est, c’est faire de maladroit raccourci. D’ailleurs, elle repose aujourd’hui sur un étalon qui ne dit pas son nom : la reconnaissance de dette (le travail futur).
    L’étalon suppose la confiance dans la valeur, c’est donc un moyen d’obtenir une garantie. La valeur marchande de la capacité au travail de nos enfants n’aurait pas du être vendu ou mise en caution. Personnellement je préfèrerai aussi échanger une garantie sur l’or par exemple (un bien matériel qui peut se définir par sa rareté) que sur l’avenir de mes enfants.
    L’or est un « objet de convoitise » donc également monnayable pourtant la monnaie est actuellement indexée sur le travail futur. Comment une génération a t’elle pu sacrifier l’avenir de ses enfants à ses bourreaux ? L’étalon dans le système actuel, c’est la promesse que nos enfants travailleront pratiquement gratuitement et obligatoirement pour nos joailliers. Le mode de financement de l’économie prévoit par le biais de l’endettement (reconnaissance de dettes), l’assurance aux détenteurs de capitaux (richesse réelle) d’une longue, pérenne et confortable situation statutaire.
    La monnaie, c’est la richesse dans un monde marchand puisqu’elle est le support des transactions. L’échange, c’est un commerce qui repose sur une assurance. N’oublions pas que les détenteurs de capitaux déplacent leurs actifs mais en gardant à l’esprit que la finalité réside dans la propriété privée (le monde réel). Les monnaies sont les véhicules qui permettent la destination, c’est la condition.
    A croire que le caractère fini des ressources conduit déjà nos élites à se préparer en prétextant par la création de richesses fictives, un monde meilleur. Ils donnent le sentiment d’avoir peur d’affronter le monde qui se façonne devant nous avec le cauchemar d’être obliger de prendre l’autre (être humain) en considération. Mais de quelles considérations parlons-nous ?
    Nous voulons leurs donner notre or, les prédateurs préfèrent la viande et même les futurs morceaux de ressources encore congelées. La population n’est pas une variable d’ajustement.

    L’étalon a normalement un caractère naturellement consensuel, c’est la reconnaissance mutuelle de la valeur. Alors que nos enfants ne sont plus à vendre puisqu’ils ont été bradés, que fait-on maintenant ? On tire la chasse d’eau pour un nouvel ordre….
    La monnaie centrale au travers de sa garantie donne une signification particulière à la notion de monnaie mais elle n’en est pas moins qu’une des composantes. La monnaie peut être représentée par la richesse ou l’ensemble du patrimoine comptabilisé ou comptabilisable. La richesse n’a plus la même odeur lorsqu’elle cesse d’être une monnaie ou d’être échangée. Le lien territorial structuré par une nation définissait le cadre d’échange pour les individus d’un même lieu. Le lien communautaire structuré par une élite définit aujourd’hui le cadre d’échange pour les individus d’une même origine sociale. Le caractère substituable de la monnaie oblige à un traitement particulier des formes et définitions évolutives de celle-ci. L’usufruit et l’usage de la monnaie deviennent l’apanage de ses créateurs.
    Par contre, je suis convaincu que les autres composantes de ce que l’on pourrait appeler monnaies (comme objets monnayables) recouvrent l’ensemble des biens et services marchands définis comme richesses réelles. En se sens que la monnaie n’a de valeur que l’ensemble des réalités conjoncturelles échangeables, consommables ou cumulables et pas uniquement institutionnelles. Les institutions définissent les conditions générales de commercialisation. De quelles types d’institutions avons-nous besoin pour donner le cap ?
    L’or comme les métaux ont la faculté d’être utilisables à tout moment et dans toutes les circonstances par l’ensemble d’une population sans intermédiaires, son utilité psychologique est réelle. Légiférer contre sa valeur ne fera que conforter sa valeur psychologique temporelle ou accélérer sa thésaurisation. Le chantage d’une quelconque institution est vain et inapproprié. Ce sont les formes d’échanges qui se sont développées et les fonctions de la monnaie qui se sont modifiées. La monnaie a besoin d’un support pour circuler mais d’une garantie pour exister.
    L’usage d’un étalon doit permettre de « stabiliser » les tensions et notamment sur le marché des échanges internationaux. C’est le consensus sur la garantie ou les garanties. Au final, nous nous comportons comme si c’était tous les jours la braderie de la santé et probablement de la survie de nos petits ou futurs petits-enfants. Le véritable problème de l’étalon or se trouve malheureusement dans l’histoire. Pour polémiquer, si nous divisons la quantité détenue géographiquement pour obtenir une moyenne par habitant, nous comprenons mieux pourquoi les économistes et financiers conventionnels combattent actuellement l’idée.
    En conclusion, il n’y a pas de système monétaire stable sans étalon. Mais de quels types d’étalon avons-nous réellement besoin pour garantir un système équitable mais surtout consensuel de comptage des ressources et de valeur des activités ? Nous savons bien que nous avons perdu les guerres du passé et que l’on nous a imposé un modèle de financement essentiellement scriptural dans un premier temps puis virtuel dans un second. L’outil pratique mal utilisé peut devenir une arme de destruction parce que la finalité n’est pas la même pour tous. Les institutions sont responsables des différentes fonctionnalités de la monnaie. Mais jusqu’où la dette pourra t’elle être une promesse de remboursement ? Ainsi, tout est permis dans le cadre de notre imagination mais tout semble déjà écrit dans l’histoire. La monnaie, c’est de pouvoir échanger et peu importe le support.
    La séparation des activités bancaires ne permet pas de limiter la faculté des produits financiers d’être avant tout une monnaie composante de la richesse mais l’empêche d’impacter une monnaie intermédiaire des échanges avec le concours des taux d’intérêt. Ainsi, elle contribue à conserver une partie de la masse monétaire pour le bon fonctionnement de l’économie réelle, son rôle de financement temporel. L’utilité d’une monnaie est une chose et son rendement une autre…
    Ps : merci pour ce billet.

      +0

    Alerter
    • gbalou // 11.06.2013 à 17h20

      Umberto Eco dans le cadre d’un Mastère européen s’interrogeait sur la possibilité ou pas de lire 400 pages sur un écran d’ordinateur…Si le sujet est Friedman, je pense que la réponse est positive d’après vous mais si l’usage du médium concerne l’ensemble des médias ou mieux d’une oralité secondaire, pardonnez-moi, la fatigue que suscite votre message dont je ne doute pas de l’intérêt !…

        +0

      Alerter
      • olivier69 // 11.06.2013 à 17h56

        D’où l’intérêt de ne pas confondre le rendement et l’utilité. 🙂

          +0

        Alerter
    • Amsterdammer // 11.06.2013 à 18h26

      Oui, c’est toute l’escroquerie du discours monétariste : il évacue la réalité des rapports de forces et postule malhonnêtement des individus à égalité sur la ligne de départ. C’est pratique pour rendre les victimes du système responsable de leur sort…

        +0

      Alerter
    • Claude Gétaz // 02.04.2015 à 09h39

      Cet article sur la monnaie est fort instructif, mais il faut véritablement être un professionnel de l’économie pour le comprendre dans toute sa plénitude.

      Et d’abord parce qu’il existe plusieurs sortes de monnaie, qui toutes servent à la fois de mesure des prix attachés à chaque bien, de moyen d’échange (bien contre bien – avec un sous-jacent qui est la monnaie -, ou bien contre monnaie) ; et, enfin, de réserve de valeur.

      Or cette réserve-là va varier, dans son pouvoir d’achat, en fonction du prix des biens échangés, dans un proche avenir, contre la monnaie, toutes les fois que les prix en question se modifieront, dans l’intervalle, afin de tenir compte de l’inflation ambiante.

      Et comme la monnaie sert également de bien de capital, et pas seulement de moyen d’échange réservé au commerce, son prix, comme bien de capital, est donné par le taux d’intérêt sur les fonds empruntés par un débiteur à son créancier.

      Enfin la monnaie servant, aussi, à la spéculation boursière, elle sert, en ce cas, aussi bien à mesurer le prix des titres cotés en bourse, qu’acheter ces titres-là.

      Et c’est là qu’intervient la séparation des activités bancaires, mentionnée dans l’article susmentionné, entre les opérations spéculatives d’un côté, et les opérations commerciales de l’autre : cette séparation-là empêche la banque de placer l’argent déposé, par des épargnants, sur les comptes de la banque (lesquels sont rémunérés, effectivement, par un intérêt), dans des opérations à risque de caractère spéculatif.

      Quant aux générations futures, elles seront pénalisées, par rapport à la génération présente, à cause de deux choses : à cause d’un fort endettement actuel, de la part de l’Etat, qui les obligera à payer de forts taux d’intérêt, sur les emprunts concernés ; et à cause de l’impossibilité, pour eux, de trouver du travail – et donc de gagner correctement leur vie – si celui-ci fera défaut à l’avenir.

      Un dernier mot, enfin, à propos de l’or. Le système de l’étalon or, quand il fonctionnait à plein régime, par le passé, était ainsi fait qu’au lieu de répartir l’or, d’un pays à l’autre, en fonction de son lieu de production, le répartissait, d’un pays à l’autre, en fonction de l’état de la balance commerciale extérieure du pays concerné d’une part, et en fonction de l’état de sa balance des capitaux, d’autre part.

        +0

      Alerter
  • BA // 11.06.2013 à 17h54

    Mardi 11 juin 2013 :

    Et les conséquences politiques ?

    Quelles sont les conséquences politiques de la crise économique en Europe ?

    Réponse :

    Sondage exclusif. Un an avant les élections européennes, notre enquête Ifop – “Valeurs actuelles” le révèle : le FN fait jeu égal avec le PS et l’UMP (21 %). En attendant de passer en tête ?

    « Au rythme où vont les choses, le Front national va terminer premier aux élections européennes de mai 2014 », prédit Marine Le Pen. Et si sa prédiction se réalisait ? À un an du scrutin, notre sondage exclusif Ifop-Valeurs actuelles le révèle : jamais le FN n’est apparu si fort à l’approche d’une échéance européenne. Pour la première fois de son histoire, et de ses six participations, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen fait jeu égal, dans notre sondage, avec les deux “partis de gouvernement”, PS et UMP.

    À la question : “Si les élections européennes avaient lieu dimanche prochain, parmi les listes suivantes, pour laquelle y aurait-il le plus de chances que vous votiez ? ”, les Français placent le Front national à égalité avec ses adversaires PS et UMP : 21 % d’intentions de vote chacun.

    http://www.valeursactuelles.com/europ%C3%A9ennes-fn-l%E2%80%99abordage20130605.html-0

      +0

    Alerter
  • Crapaud Rouge // 11.06.2013 à 19h22

    Ce Milton Friedman étant donc l’un des piliers du néolibéralisme, je ne devrais pas être hors sujet en faisant la pub d’un article du Diplo, signé Lucien Sève, philosophe, qui donne vraiment envie de lire « Contre-histoire du libéralisme » de Domenico Losurdo, aux éditions La Découverte. Cette « contre-histoire » se confond avec celle des moyens et justifications de l’asservissement d’autrui.

      +0

    Alerter
  • fabien775 // 11.06.2013 à 19h36

    Un petite réflexion de Simone Wapler de la chronique Agora.

    Il y a 20 chances contre 1
    que votre patrimoine soit détruit avant le 17 avril 2014

    Ni votre banquier, ni vos élus, ni vos journaux ne vous préviendront.

    Pourtant, en 2013, l’article 43 de la Loi de finances organise la faillite de la France : selon nous il y a 95% de risque que l’euro explose avant le 17 avril 2014.

    Ca lui a pris comme ça, un vendredi. Une petite vieille de Paphos, fichu sur la tête et canne à la main, se rendit à sa banque et en retira toutes ses économies.

    Prévoyait-elle le pire ? Elle dut se tromper car elle retourna à sa banque le lundi et y déposa à nouveau le trésor de ses économies.

    Le vendredi suivant pourtant, notre aimable grand-mère réitéra son opération. Dès lors, tous les vendredis, elle retirait consciencieusement ses économies pour les remettre à sa banque le lundi. Cette habitude étrange amusa vite son banquier et bientôt notre vieille fut officiellement déclarée folle.

    Finalement, Paphos étant à Chypre et notre histoire assez récente, il se trouva un lundi de mars où la banque fut fermée et les économies de la petite vieille en sécurité sous son matelas. Son petit-fils, économiste de profession, lui avait commandé de faire ainsi. Il savait la situation des banques chypriotes et que s’il devait y avoir un problème, cela se passerait le week-end. Ainsi avait-il prophétisé.

    Il n’y avait donc pas besoin d’être oligarque russe ou grand mage pour extraire ses économies de Chypre au moment de la crise bancaire. Il aura suffi d’un conseil de bout de ficelle à une petite vieille pour qu’elle fasse la nique à un système politique et bancaire pourri jusqu’à l’os.

    Bien sûr, la France n’est pas Chypre, vous n’êtes sans doute pas une petite vieille et moi certainement pas votre petit-fils. Pourtant, selon mes calculs il y a 20 chances contre une qu’un événement précis vienne finalement faire éclater la Zone euro — et mette en danger de mort tout votre patrimoine libellé en euros.

    Et de même que, sans artifice ni génie, une grand-mère chypriote a pu résister à la faillite du système bancaire de son pays, je vous révélerai dans ce message 3 gestes simples, 3 remèdes que j’ai moi-même mis en oeuvre.

    Ils sont presque évidents. Ils pourraient vous permettre de vous mettre à l’abri de l’effondrement de l’euro et de ses conséquences inéluctables sur vos avoirs libellés dans la monnaie unique et agonisante.

    Le 17 avril prochain, il sera trop tard…
    et peut-être l’est-il déjà

    Ne cherchez pas dans la presse, l’événement dont je vous parle se produira hors de France, loin des courbes de chômage, des effets d’annonce et des prévisions de croissance. Ne vous attendez pas non plus à un événement d’ampleur exceptionnelle :

    Le 28 juin 1914, l’assassinat de l’archiduc d’Autriche déclencha la Première Guerre mondiale. C’était pourtant une broutille au regard de la crise marocaine de 1905 ou celle de 1911 quand l’Allemagne envoya sa flotte prête à faire feu en baie d’Agadir, alors sous protectorat français.

    Le 19 octobre 1987, le Lundi Noir fut la pire panique boursière de l’histoire moderne. La Bourse de New York perdit 22,6% en une journée. Pourtant, elle a paru incompréhensible sur le moment. « Cette chute des indices est intervenue en pleine période de prospérité de l’économie mondiale… personne n’y comprenait rien », se souvenait encore récemment un vendeur d’actions chez Global Equities.

    Ce n’est pas différent en 2013. Après avoir survécu à la faillite de la Grèce et de Chypre, aux tourments espagnols, italiens et irlandais, c’est un événement mineur en apparence qui risque d’emporter la Zone euro par un effet de réaction en chaîne. Et selon moi, cela se passera avant le 17 avril 2014.

    Bien sûr, l’événement que je prévois n’est pas le seul à faire planer une épée de Damoclès sur l’euro. Il faudra aussi surveiller le 22 septembre 2013 — je vous dirai pourquoi.

    Plus près de nous encore, la période estivale est propice aux cataclysmes alors que la population est au repos, endormie sous le soleil d’un repos mérité.

    C’est bien dans ces moments-là que vous êtes à la merci d’un Etat et de ses banques aux abois.

    Le conseil du jeune économiste chypriote à sa grand-mère est aussi à méditer. Oui, cela se passera sans doute un week-end, à un moment où les marchés sont fermés et vous, probablement distrait du drame qui se noue.

    Et c’est votre patrimoine, vos économies qui sont en jeu. Livrets A, assurances-vie, obligations d’Etat, mêmes vos comptes courants sont exposés au danger. Comme vous allez le voir, ils seront en première ligne en cas de crise de la Zone euro.

    Les déclencheurs, les causes et les remèdes

    Je vais vous exposer dans cette lettre tous les événements, les indices qui s’accumulent. Vous y trouverez les déclencheurs imminents du drame qui pourrait balayer votre patrimoine, réduire à néant le fruit d’une vie de labeur et peut-être celui que vos aïeux vous avaient confié en héritage.

    Au-delà du déclencheur, je vous dirai les raisons plus profondes qui nous ont menés à la crise actuelle et qui me font dire que non, loin s’en faut, nous n’en sortirons pas par le haut, mais par la chute, l’effondrement sec et brutal de la pyramide de la dette. Cet effondrement pourrait être imminent.

    Enfin, comme je vous le disais plus haut, je vous expliquerai la stratégie en trois étapes que je vous recommande.

    Elle est simple, concrète et pourrait vous permettre de vous protéger contre le délitement de la Zone euro — et ses conséquences sur votre épargne et votre argent.

    Je ne peux que vous encourager à peser soigneusement les mots et conseils qui vont suivre. Car si je souhaite à la mesure de mes moyens vous exposer la tempête qui vous menace, je ne crois pas qu’il existe meilleure personne que vous-même pour s’occuper de votre argent. Qui mieux que vous peut prendre les décisions dont votre fortune ou votre ruine dépendront ?

    Une analyse indépendante
    pour faire fructifier votre patrimoine

    Je suis Simone Wapler, ingénieur et économiste. Je vous préviens d’emblée, mes travaux ne sont pas commandés par de grandes institutions publiques ou privées, ni banques, ni ministères. Je ne cherche pas les ors de la République. Je ne dépose pas mes conseils dans le creux de l’oreille de quelque grand dirigeant de ce monde, ni n’en reçois de ces derniers.

    Si je cherche une oreille, c’est la vôtre. Mon objectif est simple : il ne s’agit pas ici de briller dans les dîners mondains mais de vous aider à faire fructifier votre patrimoine et le transmettre à vos enfants.

    Or ce qui arrive, c’est l’explosion de la Zone euro. Elle s’accompagnera de la faillite de notre système bancaire et de celle de l’Etat français. Peut-être cette idée vous paraît-elle peu sérieuse. Croyez-moi, il n’en est rien.

    J’ai ruminé mes idées longtemps, j’ai poussé mes idées jusqu’au bout. Depuis 13 ans, j’étudie l’impact des politiques économiques sur la vie de tous les jours et sur les patrimoines des Français. Le vôtre, le mien.

    Depuis plus de 11 ans, je décortique l’incapacité de l’Etat à se réformer. L’année dernière j’ai publié un livre : Pourquoi la France va faire faillite. A mon étonnement il s’est vendu comme des petits pains ; en quelques semaines il était épuisé. La suite, Main basse sur votre argent, a été publiée récemment. Mais alors que j’en ai fini la rédaction en février, quelques mois ont suffi pour que la situation se dégrade à tel point que j’ai décidé de vous écrire cette lettre.

    Mes lecteurs les plus fidèles pourraient vous dire que je leur ai recommandé mon premier placement anti-crise le 14 septembre 2007 : un certificat or physique. Pourtant, me direz-vous, l’or n’est plus vraiment un placement à la mode. Le métal jaune a dévissé de 150 $ entre le 12 et le 15 avril dernier, mettant tous les investisseurs en émoi. Pour autant, la plus-value latente de ce certificat est encore de 112% à l’heure où j’écris ces lignes, soit près de 25% annuels.

    J’écrivais il y a près de six ans : « N’oubliez pas que les époques de grands dangers sont aussi celles des grandes opportunités. Je conclurai en laissant parler un mort plus qualifié que moi pour dicter sa conduite à la Fed : ‘Le budget devrait être équilibré. Le Trésor devrait être renfloué. La dette publique devrait être réduite. Et l’arrogance des fonctionnaires devrait être contrôlée’. Cicéron 106-43 avant JC. »

    Vous voyez, en 2000 ans, les choses n’ont pas beaucoup changé. En six ans non plus, d’ailleurs : les fondamentaux sont les mêmes depuis 2007 et les raisons de la crise n’ont toujours pas été traitées.

    L’Etat incapable de remonter la pente

    Avez-vous vu vos politiques préparer le pays à l’éventualité d’une crise avant 2008 ?

    Quelles réactions ont été celles des grands serviteurs de l’Etat ?

    Comment, par exemple, la Cour des Comptes a-t-elle pu écrire à propos de la réforme de l’assurance-chômage en 2008 : « la phase finale des négociations s’est tenue après le déclenchement de la crise financière… Pour autant, les orientations de la réforme n’ont pas été modifiées… Aujourd’hui les conditions de financement apparaissent de plus en plus fragiles, tandis que les mesures ne sont pas de nature à enrayer la progression du chômage ».

    En effet, le chômage est au plus haut. Le triste record de 1997 a été battu ; le déficit de l’assurance chômage s’apprête à être multiplié par deux en un an pour atteindre la somme astronomique de cinq milliards d’euros, soit 300 000 années de salaire au SMIC.

    En plus du chômage, la dette publique bat tous les records. Elle a franchi la barre symbolique des 90%.

    En 2013, les impôts et prélèvements obligatoires sont devenus en France les plus hauts de la Zone euro. Avec 46,5% de prélèvements obligatoires, les Français sont sur la deuxième marche du podium des peuples les plus imposés au monde, juste après le Danemark. La tranche d’imposition à 75% a estomaqué le monde entier (sauf peut-être la Corée du Nord et Cuba).

    Les entreprises françaises ont les marges les plus faibles d’Europe — 10% sous la moyenne de la Zone euro — et leurs carnets de commandes sont vides.

    Les collectivités locales, dont les charges explosent et les recettes fondent, sont aux abois.

    Nous traversons une grave crise de l’exécutif, dont l’affaire Cahuzac n’a été que le déclencheur et…

    … Naturellement le peuple, de droite comme de gauche, gronde.

    Telles sont déjà les conséquences d’une inertie dramatique et généralisée. Malgré un remède de cheval — 64 milliards d’euros d’impôts nouveaux ces trois dernières années, les finances publiques continuent de se détériorer.

    C’est à croire que nos dirigeants se trompent de remède et, plus grave encore, persistent diaboliquement dans leur erreur. Car sur les premiers mois de 2013, alors même que l’Etat s’est engagé à faire passer son déficit de 4,8% de PIB à 3,7% (au lieu des 3% encore prévus au 1er janvier 2013), les comptes publics continuent de se détériorer et laissent présager le pire.

    Comment en est-on arrivé là ?

    L’explication est aussi simple que paradoxale : il y a trop d’argent.

    Depuis le début des années 2000, on observe une augmentation considérable de la monnaie en circulation dans le monde. Celle-ci a été multipliée par six depuis 10 ans : c’est trois fois plus que les échanges mondiaux sur la même période (ils n’ont été multipliés « que » par deux).

    Si on peut estimer que cette augmentation de monnaie a permis de financer l’incroyable essor des économies émergentes, Chine en tête, cet argent facile a aussi généré des phénomènes de bulles.

    L’argent s’est stocké dans des placements attractifs dont la valeur a monté artificiellement à cause de cet afflux de liquidités : il y a eu la bulle internet au tout début des années 2000, puis la bulle immobilière américaine qui a déclenché la crise en 2008 et aujourd’hui la bulle obligataire d’Etat.

    L’argent facile émis par les banques centrales a permis de financer les déficits des Etats occidentaux sans que ceux-ci aient besoin de mettre en place les réformes cruciales à leurs équilibres budgétaires.

    Ainsi les dettes ont gonflé sans que leur coût n’incite à équilibrer nos comptes publics.

    Lorsque les dettes sont devenues problématiques, les banques centrales se sont mises à émettre encore plus d’argent pour sauver leurs Etats au bord de la faillite — entraînant encore plus d’effet de bulle. C’est ainsi qu’en 2011, la BCE a racheté pour 1 000 milliards d’euros de dettes publiques de la Zone euro.

    La Banque des règlements internationaux, vénérable grand-mère des banques centrales, n’a pas mâché pas ses mots lors de la publication de son rapport annuel l’année suivante :

    « L’extraordinaire persistance de politiques monétaires laxistes est à mettre sur le compte des gouvernements dont l’action est insuffisante pour régler leurs problèmes structurels. Bref, les banques centrales sont acculées pendant que les gouvernements traînent des pieds et remettent leurs réformes à plus tard ».

    Graphique de la base monétaire et PIB volume mondiaux

    Comme vous pouvez voir sur le graphique ci-dessus, la base monétaire a connu une baisse momentanée en 2008 avec l’éclatement de la bulle immobilière. Elle commence à s’infléchir à nouveau en 2013… ce qui pourrait laisser présager de l’éclatement de la bulle de dette.

    En effet, l’argent créé depuis 10 ans ne correspond pas à plus de création de valeur par l’économie mondiale. En fait, il ne correspond à rien. Une maison américaine dont la valeur moyenne a été multipliée par trois entre 1997 et 2007 n’a pas changé ; c’est exactement la même, elle n’est pas devenue trois fois plus vaste en 10 ans. Elle a d’ailleurs de nouveau perdu la moitié de sa valeur depuis 2008.

    La dette de la France a augmenté de 50% depuis le début de la crise. Mais ces 600 milliards d’euros de nouvelles dettes ne correspondent à aucun investissement, rien qui nous permettra à l’avenir de dégager des excédents pour rembourser notre dette. Nous avons consommé cet argent en redistribution, aides sociales et administration publique pléthorique. Or il nous faudra bien un jour solder cette dette :

    – soit en l’annulant et flouant nos créanciers ;

    – soit en la diluant dans de l’inflation, ce qui revient au même ;

    – soit en la payant au prix d’immenses efforts de la part de l’Etat et d’une réorganisation drastique de la redistribution.

    – soit, et c’est la solution la plus simple, en piochant dans l’épargne financière des Français pour la rembourser immédiatement.

    Or il se trouve que les dépôts (votre compte courant, votre livret A, votre PEL…) qui constituent l’épargne disponible des Français se montent à 1 780 milliards d’euros. En parallèle, la dette française a passé cette barre en 2012 pour s’établir à 1 833 milliards d’euros début 2013.

    La pyramide des liquidités d’Exter

    Il se trouve que la crise que nous vivons en ce moment avait été anticipée par un économiste trop méconnu : John Exter, vice-président, en son temps, de la Réserve fédérale de New York.

    Le constat d’Exter est simple. L’argent prend différentes formes : or, pièces et billets, billets de trésorerie, actions, produits dérivés… Ces formes sont plus ou moins sûres, plus ou moins liquides. Par exemple, il est plus facile d’échanger un billet de banque qu’une action d’entreprise avec laquelle on ne pourra jamais acheter son pain.

    A partir de là, John Exter organisa les différentes formes de l’argent en strates plus ou moins sûres, plus ou moins liquides, ces strates formant une pyramide inversée que voici :

    Graphique de la pyramide des liquidités d’Exter

    Selon Exter, l’or est la forme de monnaie la plus sûre. Même si votre Etat fait faillite et que vos billets perdent toute valeur, vous pourrez toujours échanger une pièce d’or. De l’autre côté de la pyramide, les produits dérivés sont les actifs les moins sûrs, comme l’a d’ailleurs prouvé la crise de 2008.

    L’idée d’Exter est que la monnaie circule entre les différentes strates plus ou moins risquées.

    La pyramide d’Exter a été élaborée dans les années 1950 puis adaptée aux produits dérivés qui n’existaient pas à l’époque. Si vous ne connaissiez pas la pyramide d’Exter, regardez-la bien.

    En temps de croissance, la confiance fait que la monnaie se déplace facilement vers les strates les plus hautes et les plus risquée de la pyramide. Au contraire, en temps de crise, incertitude et inquiétude font tomber les capitaux vers les strates les plus liquides de la pyramide, c’est-à-dire les plus basses, vers les formes dont l’investisseur pense qu’il pourra toujours les échanger.

    Lors de la crise de 2008 la fuite des actifs s’est faite dans le sens de la circulation de haut en bas prévue au sein de la pyramide :

    – D’abord les produits dérivés se sont effondrés suite à la crise du crédit subprime,

    – l’immobilier américain s’est effondré lui aussi,

    – puis les marchés financiers.

    Les banques centrales ont alors tenté de stopper ce phénomène de contraction de la masse monétaire en imprimant sans limite de la nouvelle monnaie. Ce faisant, elles n’ont que déplacé, retardé et amplifié le dénouement de la crise. La masse de monnaie créée par les banques centrales s’est nichée dans les titres de dette des Etats et sur les marchés boursiers et obligataires.

    Finalement, la cause de la crise — une trop grande abondance de monnaie, comme vous l’avez vu — a été amplifiée. Pendant ce temps, aucune réforme d’envergure n’a été menée… et nous voilà en 2013 dans la même situation que 2007, sauf que les Etats ayant transféré le risque sur leurs comptes, ce n’est pas la maison d’un Américain qui s’apprête à s’écrouler mais la France dont la dette est devenue — avec celles des autres Etats occidentaux — une immense bulle financière prête à exploser avec pertes et fracas.

    In fine, selon la logique d’Exter, pièces et billets eux-mêmes perdent leur valeur, la monnaie disparaît et toute la valeur qu’elle portait se déplace vers l’or.

    John Exter appliqua sa théorie à son propre portefeuille, qu’il plaça entièrement en or à partir de 1969. En 1971, Nixon, en suspendant la convertibilité en or du dollar, fit entrer John Exter dans la légende. Exter devint richissime grâce à l’envol des cours de l’or.

    Aujourd’hui la pyramide se lézarde à nouveau ; la fausse monnaie ne suffira plus à replâtrer les fissures.

    Au PDG de JP Morgan, Jamie Dimon, on demandait il y a peu s’il avait peur que l’Etat américain ne puisse bientôt plus emprunter, faute de créanciers. Voilà sa réponse :

    « C’est une certitude. La seule question est quand et comment — mais cela arrivera, les Etats-Unis ne peuvent emprunter indéfiniment. Regardez depuis des centaines d’années, les banqueroutes de pays s’enchaînent les unes après les autres, encore et encore. Et peu importe qu’on soit la monnaie de réserve ou les gendarmes du monde ».

    Inutile de vous dire que quand la bulle des dettes publiques éclatera, que ce soit en euro ou en dollar, les dégâts seront énormes. Pour contrecarrer cette chute, il ne restera plus qu’une solution : toujours plus d’impression monétaire… et d’une manière ou d’une autre, la faillite. Certes, ce n’est pas le seul scénario… mais c’est tout du moins le plus probable selon l’analyse de la pyramide d’Exter.

    Petit à petit, les théories de John Exter refont surface. Comme le note un rapport de la Banque des règlements internationaux : la compréhension de l’économie n’est pas cumulative. Ce que nous appelons « leçons » sont apprises, oubliées, apprises de nouveau et de nouveau oubliées… L’économie aussi a ses modes et ses manies.

    La notion de cycles financiers et leur impact sur les cycles économiques ne fait pas exception. Elle a progressivement disparu des radars après la Deuxième guerre mondiale. Que de chemin parcouru depuis la crise !

    La pyramide de la dette est prête à s’effondrer

    Nous sommes maintenant dans une situation inédite. L’inconnu. Comme si nous étions passés de l’autre côté du miroir. Pour la première fois en Europe, les Etats et les banques centrales ont transféré le risque des banques commerciales sur leurs propres comptes.

    En effet, en 2011, les banques européennes étaient mal en point : on apprenait que les dettes des Etats seraient en fait des placements spéculatifs… La Grèce fait faillite à ce moment-là — dans les faits sinon sur le papier. L’Italie et l’Espagne ont des sueurs froides. La France attend son sort. Finalement, la BCE échange aux banques commerciales leurs dettes pourries de nos vieux Etats contre de l’argent frais qui sert à… racheter des dettes de ces mêmes Etats.

    Evidemment, comme la pression sur les dettes souveraines baisse par l’action musclée de la BCE, on se dit que les dettes de l’Italie et de l’Espagne ne sont peut-être pas si spéculatives, c’était l’objet de l’opération. Elle a le mérite de laisser du temps pour les réformes. C’est là que le bât blesse : de réforme, il n’y en a point eu.

    Le système est pervers. Les banques commerciales n’achètent pas autant de dettes souveraines par insouciance. La réglementation Bâle III, définie au début des années 2000, les y incite car selon les critères de Bâle les dettes souveraines n’ont pas besoin de contrepartie.

    En clair, les banques n’ont pas besoin de mettre de liquidités de côté pour le cas où un Etat ferait faillite. Et comme Bâle III impose de lourdes contreparties pour les autres classes d’actifs, les banques équilibrent leurs comptes avec des palanquées de dettes souveraines.

    Au passage, le comité de Bâle regroupe les grandes banques centrales, celles-là mêmes qui rachètent les dettes souveraines douteuses après avoir incité les banques commerciales à les acheter… Ces politiques monétaires profitent bien évidemment aux Etats exsangues et impuissants et au système bancaire chargé de mauvaises dettes qui ne seront jamais remboursées… Et c’est vous, par l’intermédiaire de vos dépôts, qui garantissez ce petit manège.

    Ce n’est plus l’euro qui garantit votre épargne, c’est votre épargne qui garantit l’euro.

    Mais il y a plus grave…

    L’Article 43 de la Loi de finance 2013
    organise les conditions du défaut de l’Etat français

    Personne ou presque n’a vu passer cet article. C’est une appellation de Bruxelles à la dénomination vague et sans intérêt : Instauration des clauses d’action collective dans les contrats d’émission de titres d’Etat.

    C’est assez pour dégoûter nombre de journalistes… et c’est bien dommage.

    Que dit-il, cet article ?

    Il facilite la restructuration de la dette d’un Etat de la Zone euro dans l’éventualité où il se révèlerait dans l’incapacité d’honorer ses engagements financiers… Par solidarité entre les Etats membres de la Zone euro, l’ensemble de ces Etats s’est engagé à introduire de telles clauses. Compte tenu des excellentes conditions de financement dont bénéficie actuellement la France, leur activation au niveau national est très peu probable.

    Il suffisait de le dire. Mais continuons :

    Concrètement, l’Etat est ainsi autorisé, s’il obtient l’accord d’une majorité de créanciers, à modifier ses conditions de remboursement. Cet accord résulte d’un vote à la majorité. La détermination des modalités d’exercice de ce vote et du seuil de majorité est renvoyée à un décret.

    La modification proposée par l’Etat s’applique aux créanciers minoritaires l’ayant refusée.

    Cet article ce cache dans la sous-partie autres dispositions de la partie Affectation des ressources… page 123 d’un document de 257 pages.

    Suffirait-il donc de placer une mesure assassine n’importe où et de l’affubler d’un titre grotesque pour que personne ne s’en émeuve ?

    Car que fait ce texte ? Il pose un cadre légal pour faciliter la « renégociation » de la dette d’un Etat de manière unilatérale. Concrètement, cet article revient à donner le droit à la France d’annuler, légalement et simplement, tout ou partie de sa dette… au nez et à la barbe de ses créanciers — dont, faut-il le rappeler, vous faites partie.

    Le texte de l’article fait passer la mesure pour une précaution d’usage et un soutien envers les pays plus fragiles de la Zone euro — mais un esprit chagrin pourrait aussi y voir un jalon vers la faillite de l’Etat Français.

    En tout cas, si vous n’avez pas encore pris vos précautions… d’autres l’ont fait avant vous.

    La fin de la Zone euro avant le 17 avril 2014 ?

    Je vous le disais d’entrée, il y a 20 chances contre 1 que l’euro éclate avant le 17 avril 2014. Cela entraînerait la faillite de la France — qui, vous venez de le voir, s’y prépare– et porterait un coup fatal à votre patrimoine financier.

    Je vous disais aussi que les causes de l’éclatement ne seraient sans doute pas à chercher en France ni en Italie ou en Espagne, ni même en Grèce ou en Slovénie.

    C’est par l’Allemagne que l’euro chutera. Non pas que l’Allemagne le veuille, mais l’économie qui porte toute la zone à bout de bras est en train de flancher. Depuis quelques mois, les chiffres sont décevants, la croissance pas tout à fait au rendez-vous et surtout le ralentissement chinois fait craindre pour les exportations germaniques.

    De plus, le 17 avril dernier, Egan-Jones, une petite agence de notation indépendante — la seule qui ne soit pas liée à Wall Street — a dégradé la note de l’Allemagne, dernière grande économie de la Zone euro à détenir le précieux sésame du AAA. Or Egan-Jones avait dégradé les Etats-Unis juste un mois avant que Standard & Poor’s ne s’y résigne. Plus généralement, depuis 2001, les changements de note d’Egan-Jones ont été suivis dans 95,14% des cas par au moins une des trois grandes agences de notation financière dans l’année qui suivit le changement de notation. D’où ma date butoir du 17 avril 2014.

    Ainsi c’est déjà un petit coup de semonce qu’a reçu l’Allemagne. Son principal indice boursier, le DAX, perdait près de 2% le jour de l’annonce de la petite agence de notation.

    Or si les dégradations des notes financières des Etats-Unis ou de la France n’ont pas eu de grands effets sur les économies de ces pays, la situation est différente avec l’Allemagne. Celle-ci joue tout d’abord le rôle de rempart pour les économies plus faibles de la Zone euro, elle n’a donc pas le droit de fléchir. Moody’s a d’ailleurs affirmé que si un des pays AAA de la Zone euro devait être dégradé, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) le serait aussi.

    Comme déjà 15 pays de la Zone euro sur 17 sont placés sous surveillance négative, cela provoquerait une réaction en chaîne : les taux d’émission de dette augmenteraient rapidement, empêchant les Etats de se refinancer et entraînant l’éclatement de la zone.

    En plus, 2013 est une année chargée en refinancement. Au total, c’est 30% de la dette de long terme des pays de l’OCDE et donc de l’Europe qui doit être refinancée dans les trois prochaines années. Par « refinancer », comprenez que pour rembourser la dette venant à échéance, il faut en émettre une nouvelle. Le procédé passe comme une lettre à la poste lorsque les taux baissent… mais ce n’est plus du tout la même chose lorsque les taux d’intérêt augmentent.

    Il faut encore noter les échéances électorales en Allemagne le 22 septembre 2013. Elles vont ajouter de l’incertitude et peut-être voir la montée d’un jeune parti anti-euro qui a beaucoup fait parler de lui : Alternativ für Deutschland.

      +0

    Alerter
    • Prague // 11.06.2013 à 22h11

      « Mes lecteurs les plus fidèles pourraient vous dire que je leur ai recommandé mon premier placement anti-crise le 14 septembre 2007 : un certificat or physique. Pourtant, me direz-vous, l’or n’est plus vraiment un placement à la mode. Le métal jaune a dévissé de 150 $ entre le 12 et le 15 avril dernier, mettant tous les investisseurs en émoi. Pour autant, la plus-value latente de ce certificat est encore de 112% à l’heure où j’écris ces lignes, soit près de 25% annuels. »

      Il y a plutot, aujourd hui, une urgence de convertir le « certificat or physique » en de vraies briques d or, car le certificat or physique n est qu un autre torchon de papier comme les autres papiers bancaires, dollars etc.

      « Je conclurai en laissant parler un mort plus qualifié que moi pour dicter sa conduite à la Fed : ‘Le budget devrait être équilibré. Le Trésor devrait être renfloué. La dette publique devrait être réduite. Et l’arrogance des fonctionnaires devrait être contrôlée’.
      Cicéron 106-43 avant JC. »

      Ouah, excellente la citation…

        +0

      Alerter
  • juni palacio // 11.06.2013 à 20h44

    Il y a un moment ou il faudra recourir à d’autres disciplines que l’économie pour traiter de l’euro. Le Français a toujours eu un rapport pour le moins compliqué avec sa monnaie.
    L’affaire ne s’est pas arrangée avec l’euro. S’y mêlent maintenant nos fantasmes notamment teutons…
    Il est temps de rappeler que l’euro n’a rien modifié des tendances lourdes de l »économie française : Désindustrialisation, déficits en augmentation constante, le chômage structurel, etc…
    Nos autres maux n’ont pas été porté disparus. L’état continue d’être aussi bien géré, la haute administration ses relations intimes avec le CAC 40,…

    Je ne suis pas europhile ni même europhobe. Dans le cadre strictement français, l’euro est un problème définitivement secondaire eu égard à nos autres problèmes.

      +0

    Alerter
  • Macarel // 11.06.2013 à 22h31

    En Grèce le gouvernement ferme la télévision publique, sous la pression des bailleurs de fond!

    Quelle Europe de merde !!!

      +0

    Alerter
  • Macarel // 11.06.2013 à 22h35

    L’ Europe trouve qu’Erdogan réprime trop violemment les manifestants turcs: « Cela ne se fait pas en démocratie. » Surtout si l’on aspire à intégrer ce club si « sélect » qu’est l’UE, cette dictature économique qui se fait passer pour une démocratie.

    C’est l’hôpital qui se fout de la charité! Que fait l’Europe lorsque le gouvernement grec réprime tout aussi violemment les manifestants victimes d’une politique d’austérité inique ???

    Où est l’Europe, aux abonnés absents!

    Quelle Europe de merde !!!

      +0

    Alerter
  • gbalou // 11.06.2013 à 23h16

    Il manque des éléments à cette lettre très intéressante !!! La crise des obligations est en effet une bombe à retardement…

      +0

    Alerter
  • Claude Gétaz // 02.04.2015 à 07h49

    L’argument fort de la thèse de Friedman, s’agissant de la viabilité de l’euro, n’est pas tant le problème des langues, que l’absence d’un gouvernement fort d’une part, et la possibilité des chocs asymétriques de l’autre.

    Mais quant à dire que l’euro est une mauvaise monnaie en soi, car non basée sur l’or ou l’argent métal, un pareil argument peut également s’adresser au dollar, depuis que Richard Nixon a suspendu, en 1971, la convertibilité du dollar en or au taux de 35 dollars l’once d’or (taux qui était déjà en vigueur à l’époque du New Deal concocté par le président Franklin Roosevelt).

    Et le fait que l’actuel président de la BCE, M. Mario Draghi, applique, actuellement, une politique monétaire fondée sur le Quantitative Easing (en français : l’Assouplissement Quantitatif) ne signifie pas que son prédécesseur, M. Jean-Claude Trichet, lequel était un monétariste pur et dur, appliquait la même politique.

    A partir de là, il faut distinguer trois choses : la première est que la BCE n’a point pratiqué la même politique que la FED, dès l’avènement de la crise mondiale fin 2008 début 2009 – avec, comme conséquence, une hausse très forte, à un moment donné, de l’euro par rapport au dollar (et aussi par rapport au yuan et aux autres monnaies des pays émergents). La seconde est que des chocs asymétriques ont mis à mal l’Europe, en raison de divergences assez profondes, d’un pays à l’autre (songeons, par exemple, à la comparaison entre l’Allemagne et la Grèce). Et la troisième chose est que les signataires des Traités européens ont clairement précisé, au moment de créer la monnaie unique appelée euro (sous-entendu : aux pays désireux d’adhérer à l’euro, précisément) les conditions nécessaires à cette adhésion.

    Or celles-ci reposèrent, principalement, au départ, sur deux choses : la nécessité, pour les pays concernés, de ne jamais dépasser : a) le 3% du PIB, en termes de déficit budgétaire, et b) le 60% du PIB, s’agissant de la dette publique.

    Et cela signifie aussi que ces pays, si les chiffres, ici présents, étaient dépassés, avant même leur entrée dans l’euro, devaient restructurer leur économie en conséquence.

    Ce qui signifia deux choses également, pour ces pays-là : désengager l’Etat afin de réduire les déficits publics d’une part, et libéraliser le marché du travail (en l’occurrence, afin d’obtenir la flexibilité des prix et des salaires dont Milton Friedman parlait dans ses écrits ou ses conférences) d’autre part.

    Or tout cela fut d’emblée mis à mal, quand un pays comme la Grèce entra frauduleusement dans l’euro, en maquillant les vrais chiffres afférant aux déficits des comptes publics (et ce avec l’appui d’une grosse banque américaine), au moment de déposer sa candidature comme futur membre de l’euro.

    Or cela, M. Friedman n’en parla jamais, dans ses reproches adressés à l’euro

    En revanche, où il avait raison, c’est de constater qu’une fois l’euro adopté, les pays faibles, au sein de l’Union Européenne, ne pourront plus dévaluer, comme par le passé, leur propre monnaie nationale, afin de soulager, notamment, leur commerce extérieur, et réduire, concomitamment, le poids de la crise chez eux.

    Au lieu de cela, ces pays devront pratiquer une politique fondée sur la déflation salariale, le tout dans une ambiance marquée, pour les plus faibles d’entre eux, par un recul très conséquent de leur PIB, et un taux de chômage en forte hausse (ne serait ce que parce que l’Etat va réduire ses dépenses au fur et à mesure de la baisse des rentrées fiscales – baisse due, ici, à la baisse du taux d’activité dans les entreprises, tous secteurs d’activité confondus).

    Une telle politique alla d’ailleurs si loin, ces dernières années, dans tous les pays d’Europe, que devant la peur de voir la déflation des prix succéder à la désinflation, la BCE actuelle a décidé de pratiquer une nouvelle politique monétaire avec son QE.

    Et elle l’a fait, aussi, pour lutter contre les opérations spéculatives menées par ces investisseurs (hedge funds, et autres) qui misaient, jusque là, sur la faillite prochaine des Etats appartenant à certains pays membres de l’euro, et sur l’effondrement concomitant des emprunts y relatifs (appelés dettes souveraines, par les spécialistes de ces questions), sur les différentes places boursières concernées.

    Or ces emprunts-là étant soutenus, désormais, par la BCE, avec son QE, les mêmes investisseurs y regarderont désormais à deux fois avant de parier sur l’effondrement prochain du prix des titres concernés.

    Et si, sachant tout cela, on regarde quel sera l’avenir prochain de l’euro, on peut seulement dire qu’avec la nouvelle politique de QE menée par la BCE, ce même euro, en voyant sa propre valeur baisser – toutes choses étant égales par ailleurs -, au minimum de 10%, par rapport aux autres grandes monnaies mondiales, va permettre, grâce à la baisse en question, de soulager le commerce extérieur des pays membres de l’euro (ici par rapport aux pays non membres de l’euro), et qu’un pareil soulagement, s’il ne garantira pas, à 100%, la disparition de l’euro, sera un premier pas bienvenu dans son maintien.

    Tout cela pour dire que si l’euro devra mourir un jour, ce n’est point tant à cause de l’inflation des prix grevant son pouvoir d’achat, qu’à cause du fait qu’un euro surévalué, sur le marché des changes, mettra le couteau sous la gorge de tous les pays qui, au sein même de l’Union Européenne, n’arrivent pas (soit volontairement, soit involontairement) à restructurer leur économie dans le sens néolibéral voulu par les hautes instances européennes.

      +0

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications