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7.août.20137.8.2013 // Les Crises

[Article] Une crise hors norme, par James K. Galbraith (1/2)

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Je reprends ici un article de 2009 du grand économiste James Galbraith, qui n’a pas pris une ride… Il a été traduit par Contre Info

[Introduction Contre Info] Voici un texte de l’économiste keynésien James Galbraith qui semble devoir retenir l’attention. Il y fait l’hypothèse que la culture du « business cycle » et du retour quasi automatique à l’équilibre imprégnant depuis l’après-guerre la pensée économique – et du même coup les modèles informatiques utilisés par les institutions – n’est pas apte à rendre compte de la crise et à en prévoir les développements, en raison de la durée qui sera nécessaire au désendettement des ménages, au nettoyage des écuries d’Augias bancaires, à la disparition des surcapacités et au rétablissement de la confiance. L’idée que l’extraction des produits toxiques qui bloqueraient les circuits de l’intermédiation financière, accompagnée par un plan de relance « classique », quoique de dimension apparemment impressionnante, suffiraient à relancer la « machine », lui paraît à tout le moins optimiste. Si l’on prend en compte la caractéristique financière hors norme de cette crise, la relance par le crédit, même une fois « réparé » le système bancaire, n’est qu’une illusion, juge-t-il, et l’intervention de l’Etat devrait alors changer de braquet. A quel point ? Galbraith rappelle en quelques chiffres – forts impressionnants – l’ampleur des efforts déployés par Roosevelt. Des exemples ? 60% des chômeurs employés par les grands travaux de l’Etat. Un milliard d’arbres plantés. 2500 hôpitaux, 45 000 écoles, 7 800 ponts, plus d’un million de km de réseau routier et un millier d’aéroports construits ou rénovés. Sans oublier l’embauche de 3000 artistes, dont Pollock et de Kooning.

Par James K. Galbraith, Washington Monthly, mars 2009

La présidence de Barack Obama a débuté dans une atmosphère d’espoir et de bonne volonté, mais le véritable test sera son succès ou son échec sur l’économie. Le président et son équipe diagnostiquent-ils correctement le problème ? Ont-ils agi avec suffisamment d’imagination et de vigueur ? Ont-ils su non seulement l’emporter sur les obstacles politiques, mais aussi sur les procédures et les habitudes de pensée auxquels les cercles dirigeants de Washington sont accoutumés ?

Le président a un programme économique. Mais il n’y a jusqu’à présent, aucune manifestation claire de la pensée qui sous-tend ce programme, et cela pourrait être encore le cas jusqu’à ce que le premier rapport du nouveau Conseil Economique (CEA) paraisse, l’an prochain. Nous en sommes donc réduits à nous appuyer sur ce que nous savons au sujet des économistes de l’équipe : le président du Conseil National Economique, Lawrence Summers, la présidente du CEA, Christina Romer, le directeur du budget, Peter Orszag, et leur responsable en titre, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner. C’est manifestement une équipe capable et très unie, agissant avec énergie et volonté. Les carences de leur programme ne peuvent donc pas être imputées à l’incompétence. Au contraire, si des lacunes existent, elles proviennent probablement de leurs expériences et convictions partagées. Bref, elle proviennent des limitations de leurs concepts.

La conviction profonde des économistes contemporains, c’est que l’économie est un système capable de s’auto-stabiliser. Ce qui signifie que, même si rien n’est fait, le niveau normal de l’emploi et de la production, seront de retour un jour. Pratiquement tous les économistes modernes partagent cette idée, parfois sans même y porter attention. Le Président de la Réserve fédérale Ben Bernanke l’a déclaré spontanément lors d’un discours délivré à Londres en janvier : « l’économie mondiale va se redresser. » Mais il n’a pas indiqué comment il le savait. La différence entre les conservateurs et les libéraux porte sur la question de savoir si les politiques du gouvernement peuvent utilement accélérer le processus. Les conservateurs disent non, les libéraux répondent oui, et sur ce point, les économistes d’Obama sont à gauche. D’où la priorité qu’ils ont donnée, dès les premiers jours, à la relance.

Mais ont-ils correctement évalué l’ampleur de la crise ? Le plan est-il assez important ? Les politiques se basent sur des modèles. Lors d’une crise, les projets de dépenses budgétaires dépendent des prévisions sur la gravité et la durée qu’aurait la crise si aucune action n’était entreprise. Les programmes ne seront donc correctement dimensionnés que si ces prévisions sont exactes. Et les prévisions dépendent des convictions sous-jacentes. Si la capacité de redémarrage n’est pas inscrite dans les gènes du système, alors les prévisions seront trop optimistes, et la relance calibrée en fonction d’elles sera insuffisante.

Considérons le scénario de base des prévisions économiques publiées par le Congressional Budget Office, l’organisme public sur lequel s’appuient les législateurs pour évaluer la situation de l’économie et préparer leurs projets de budget. Dans ses premières prévisions de janvier, le CBO a effectué des mesures et réalisé des prévisions sur la différence entre l’activité économique observée et l’activité « normale », que l’on nomme écart de production du PIB 1 ndt : aussi nommé « output gap . Ces prévisions présentent deux caractéristiques étonnantes. Tout d’abord, le CBO ne s’attendait pas à ce que la récession actuelle soit pire que celle de 1981-82, la plus forte récession d’après-guerre aux USA. Deuxièmement, le CBO comptait sur un redémarrage débutant à la fin de cette année, avec un retour à la normale l’économie aux alentours de 2015, et ce même en l’absence d’une action du Congrès.

Ayant cette prévision en tête, les législateurs ont voté une relance qui injecte un peu moins de 2% du PIB en dépenses nouvelles chaque année sur deux ans, auxquels s’ajoutent certaines réductions d’impôt, pour un écart de production du PIB estimé en moyenne à 6% sur trois ans. Il n’est pas nécessaire que le volume de la relance comble l’ensemble du déficit de production, car le CBO s’attend à un « effet multiplicateur », c’est-à-dire que la première phase de dépenses, par exemple sur les ponts et les routes, sera suivie par un « deuxième tour » sous la forme des dépenses effectuées par les salariés de la sidérurgie et des travaux publics. Le CBO estime qu’en raison de l’effet multiplicateur, deux dollars de nouvelles dépenses publiques produisent environ trois dollars de production supplémentaire. Concernant les réductions d’impôt, les chiffres sont plus bas, car certaines de ces réductions se traduiront par une épargne dès le premier tour. Grâce à cet effet, la récession devient assez modérée. Au bout de deux ans, la croissance devrait s’être solidement réinstallée et le Congrès aura alors accompli son travail. C’est de cette manière que la durée et l’ampleur de l’action à entreprendre ont été déterminées, en coulisses, par les prévisions du CBO.

Comment le CBO est-il arrivé à cette conclusion ? Fondamentalement, le modèle du CBO est basé sur l’expérience de l’après-guerre, et de tels modèles ne peuvent prévoir des situations plus graves que celles qui ont déjà été observées. Si nous sommes confrontés à un ralentissement pire que celui de 1982, nos ordinateurs ne nous le diront pas et nous allons être surpris. Et si cette crise est destinée à durer, les ordinateurs ne nous le diront pas non plus. Au coeur du modèle du CBO, on trouve un « taux naturel de chômage » de 4,8 pour cent. Et ce modèle ramène dans tous les cas l’économie vers cette valeur, quoi qu’il arrive. Dans le monde réel, toutefois, il n’y a aucune raison permettant de croire que cela se produise. Certaines prévisions alternatives, indemnes de la mystique du retour à la « normale », prévoient désormais un écart de production deux fois plus grand que ce que prédit le modèle du CBO, et aucun redémarrage à court terme.

Des considérations de calendrier ont également influencé le choix des projets. La loi de budget a privilégié les travaux que l’on pouvait démarrer immédiatement, telles la rénovation des écoles et la réparation des routes, et écarté ceux qui nécessitent d’importantes et longues phases planifications, comme les transports urbains. [… Galbraith décrit ici les contraintes propres à la vie politique américaine qui ont pesé sur la conception du projet de loi …]

Les probabilités d’un retour à la normale dépendent également de la stratégie mise en oeuvre envers les banques. Pour les économistes d’Obama une économie « normale » est dirigée et pilotée par des banques privées. Les phases de boom de crédit ont tendance à s’accompagner d’un niveau d’emploi élevé et d’une faible inflation, ce qui se traduit par un budget public présentable et épargne au président et au Congrès d’avoir à prendre de nombreuses décisions difficiles. C’est pour cette raison que la nouvelle équipe présidentielle cherche instinctivement à restaurer les banquiers dans leur position habituelle, au sommet de la machine économique. Le Secrétaire au Trésor Geithner a déclaré à CNBC : « nous avons un système financier qui est dirigé par des actionnaires privés et des établissements privés, et nous aimerions faire de notre mieux pour préserver ce système. »

Mais, est-ce un espoir réaliste ? Est-ce même possible ? La mécanique normale d’un cycle de crédit implique des phases durant lesquelles la valeur des actifs s’effondre et où l’octroi de crédit se tarit. En 1981, la bataille menée par Paul Volcker contre l’inflation avait déclenché un tel écroulement. Mais bien qu’elles se soient trouvées proches de la faillite, les grandes banques ont résisté. J’ai appris récemment de William Isaac, président de la FDIC sous Ronald Reagan, que le gouvernement avait préparé des plans d’urgence de nationalisation des grandes banques en 1982, en cas de défaillance sur leurs dettes du Mexique, de l’Argentine, ou du Brésil. Lorsque la politique monétaire s’est assouplie et que les réductions d’impôt, dont l’application avait été retardée en 1981, se sont fait sentir, la demande de crédit et la capacité à le fournir ont été relancées, avec pour résultat final un redressement rapide de l’économie. A nouveau en 1994, après une longue période d’effondrement du crédit, les banques et les ménages ont été assez forts, même en l’absence de relance, pour assurer un important redémarrage de l’activité du crédit qui a soutenu l’économie durant une période de six ans.

Les catastrophes propres à l’ère Bush rendent sûr et certain que ces heureux modèles ne se répéteront pas. Pour la première fois depuis les années 1930, des millions de foyers américains sont ruinés. Les familles qui il y a deux ans bénéficiaient de la valeur de leur patrimoine immobilier et de celle de de leurs actions n’ont plus maintenant ni l’un l’autre. La valeur de leurs plans d’épargne retraite a diminué de moitié, leurs emprunts hypothécaires sont un fardeau, et leurs maisons un boulet. Pour nombre d’entre eux, la meilleure stratégie consiste à renvoyer par la poste la clé de leur domicile à la banque. Cette pratique garantit que l’excédent de l’offre et l’effondrement des prix de l’immobilier vont se poursuivre pendant des années. En dehors des dépôts en liquide – couverts par une garantie et désormais désespérément protégés – la classe moyenne américaine constate aujourd’hui que sa principale source de richesse réside dans la valeur implicite que représentent les retraites financées par l’Etat et la Sécurité Sociale. Richesse certes illiquide et intangible, mais ayant le caractère d’être réelle et inaliénable, selon un mode que ne garantissent pas les biens immobiliers et les actions. Et il en restera ainsi, aussi longtemps que les transferts sociaux futurs ne sont pas interrompus.

En outre, certaines parmi les plus grandes banques sont faillies, ou proche de l’être. Après avoir abandonné la gestion prudente des risques, dans un climat de négligence et de complicité des autorités de régulation, durant la présidence Bush, ces banques se sont joyeusement adonnées aux jeux dangereux de l’octroi abusif de crédits immobiliers, suivi par la transmission de ces mauvaises créances aux fous qui les acceptaient. Elles ne sont cependant pas parvenues à les céder toutes. Et lorsqu’en août 2007 la musique s’est arrêtée, les banques ont découvert que les marchés pour leurs produits toxiques à base de titres adossés aux emprunts immobiliers s’étaient effondrés et elles se sont retrouvées en faillite. Seule une politique obstinée consistant à refuser d’admettre cette réalité a préservé les banques de la mise sous contrôle par l’autorité de régulation, la Federal Deposit Insurance Corporation. – ce que la FDIC a le pouvoir de faire, comme cela a été le cas l’année dernière en Californie avec la banque IndyMac.

Le plan Geithner pour le système bancaire aurait pour effet de prolonger cet état de déni. Il prévoit que le gouvernement garantisse les actifs douteux, le maintien en place des directions actuelles, et veut tenter d’attirer de nouveaux capitaux privés. L’idée de ce plan, c’est que l’on peut remettre sur pied les banques par une approche procédant du haut vers le bas, en ranimant le marché de ces titres douteux. Si cette idée peut sembler familière, c’est bien parce qu’elle l’est : Henry Paulson avait également appuyé une telle solution, au point de gagner l’approbation du Congrès. Mais il a ensuite abandonné cette idée. Pourquoi ? Car il avait compris qu’elle ne pourrait pas fonctionner.

Paulson se heurtait à deux problèmes insurmontables. L’un était la quantité : il y a trop d’actifs douteux. Le projet de procéder à leur rachat pourrait être assimilé à « remplir l’océan Pacifique avec des ballons de basket, » comme un observateur me l’avait dit à l’époque. Lorsque j’ai tenté de trouver d’où venait ce chiffre de 700 milliards de dollars alloués au TARP (Troubled Asset Relief Program), un assistant sénatorial confirmé m’a répondu : « Eh bien, c’est un chiffre situé entre cinq cents milliards et mille milliards . »

L’autre problème est celui du prix. Le seul prix auquel ces actifs peuvent être cédés, tout en protégeant les intérêts du contribuable, est bien sûr le prix du marché. Avec l’effondrement du marché des titres adossés aux prêts hypothécaires et des credit default swaps qui leurs sont associés, ce prix est trop bas pour permettre de sauver les banques. Mais tout prix plus élevé serait l’équivalent d’un cadeau de fonds publics, justifiable uniquement si existaient de bonnes chances que ces actifs puissent retrouver leur valeur lors d’un retour à la « normale ».

Cette possibilité peut être évaluée, bien sûr, uniquement en procédant comme le ferait tout investisseur raisonnable : avec diligence, ce qui implique une revue de détail des prêts. De tels contrôles révèleraient une très forte proportion de documents requis absents des dossiers, des évaluations des biens gonflées ainsi que d’autres éléments apportant la preuve de fraudes. Fin 2007, l’agence de notation Fitch s’est livrée à cet exercice sur un petit échantillon de dossiers de prêt, et a découvert des indications de fraude ou de fausses déclarations dans pratiquement tous les cas. La conclusion raisonnable à en tirer serait qu’un nombre croissant de ces prêts seront défaillants. Le plan Geithner visant à garantir ces dits actifs conduirait donc presque à coup sûr à surestimer leur valeur. C’est uniquement un moyen de retarder une prise en compte ultérieure des pertes, tout en maintenant les coupables à flot.

Ce retard n’est pas anodin. Lorsque l’on ignore la situation d’insolvabilité d’une banque, les incitations à une gestion normale et prudente du système bancaire disparaissent. Les dirigeants n’ont rien à perdre. Ils peuvent prendre à nouveau de gros risques sur des marchés volatils comme ceux des matières premières, dans l’espoir de se tirer d’affaire, avant que les régulateurs n’interviennent. Ou ils peuvent piller l’établissement – une privatisation pour la nomenklatura comme le disent les Russes – prenant la forme de primes injustifiées, de dividendes, et d’options. Mais ils ne divulgueront jamais l’étendue de la faillite de leur propre chef.

Le scénario le plus probable, si le plan Geithner est adopté, serait une combinaison d’actes de pillage, de fraude, et un regain de spéculation dans les marchés de matières premières volatils, comme celui du pétrole. En fin de compte les pertes incomberont de toute façon au public, puisque les dépôts sont en grande partie assurés. Il n’y a aucune chance que les banques reprennent l’activité des prêts à long terme. À qui prêteraient-elles ? Pour quoi faire ? Contre quelles garanties ? Et si les banques sont recapitalisées sans transformer leur mode de gestion, pourquoi devrions-nous nous attendre à ce qu’elles changent de comportement, abandonnant celui qui avait causé auparavant leur faillite ?

Le plus étrange dans le plan Geithner, c’est son incapacité à agir comme si la crise financière était une véritable crise – posant une menace économique multiple à long terme – et non seulement deux problèmes ; certes liés, mais temporaires, l’un dans le secteur bancaire et l’autre concernant l’emploi. Dans le secteur bancaire, la métaphore dominante est celle de la plomberie : il faut se débarrasser d’un bouchon. Traitez les actifs toxiques, dit-on, et les conditions du crédit reviendront à la normale. Ceci fait, restera une récession fondamentalement classique, ce qui valide les plans de relance budgétaire. Résolvons ces deux problèmes et la crise prendra fin. Telle est l’idée.

Mais la métaphore de la plomberie est trompeuse. Le crédit n’est pas un flux. Ce n’est pas quelque chose dont on pourrait forcer l’écoulement au travers de tuyaux. Le crédit est un contrat. Il a besoin d’un emprunteur ainsi que d’un prêteur ; d’un client ainsi que d’une banque. Et l’emprunteur doit satisfaire à deux conditions. La première est celle de la solvabilité, ce qui implique une sécurité de revenu et, généralement un bien immobilier ayant une valeur intrinsèque. Les prix des actifs rentrent donc en ligne de compte. Avec un excès de stock immobilier chronique et la baisse des prix, cette garantie disparaît, et même si les emprunteurs en ont le désir, ils ne peuvent pas bénéficier de prêts. La seconde exigence est la volonté d’emprunter, motivée par ce que Keynes appelle les « esprits animaux » animant l’enthousiasme d’entreprendre. Dans une crise, un tel optimisme se fait rare. Même si les gens ont des garanties qu’ils pourraient engager, ils préfèrent la sécurité qu’offre le liquide. Et c’est précisément parce qu’ils veulent du liquide qu’ils ne voudront pas épuiser leurs réserves par des dépenses sur une nouvelle voiture.

La métaphore du flux de crédit suppose que les gens seraient venus en masse, attirés par les nouveaux modèles présentés chez les concessionnaires en novembre dernier et s’en seraient allés faute d’avoir obtenu des prêts. Ce n’est pas le cas. Ce qui s’est passé, c’est que les gens ont cessé d’entrer chez les concessionnaires. Et ils ont cessé d’entrer, car, tout à coup, ils se sont sentis pauvres.

Coincés et apeurés, les gens veulent garder du liquide. C’est ce que les économistes appellent la trappe à liquidité. Et cela empire : dans de telles conditions, les estimations habituelles pour les multiplicateurs et l’effet de chaque dollar dépensé peuvent s’avérer trop élevées. Les dépenses effectuées par le gouvernement pour des biens et services augmentent toujours les dépenses, la consommation totale, en proportion. Un dollar de dépenses publiques est un dollar de PIB. Mais si les salariés ne font qu’épargner leur revenu supplémentaire, ou l’emploient à régler leurs dettes, cela s’arrête là. Il n’y a pas plus d’effet de second tour. Pour les réductions d’impôt (en particulier pour la classe moyenne et au-dessus), les nouveaux revenus sont pour la plupart épargnés ou utilisés pour rembourser la dette. La réduction de cette dette peut aider à jeter les bases pour des temps futurs meilleurs, mais elle ne fournit aucune aide aujourd’hui. Avec de plus petits multiplicateurs, le total des dépenses publiques devrait être encore plus grand, afin de combler tous les trous dans la demande totale. Ainsi, la crise financière rend la crise réelle encore pire, et l’échec du plan pour les banques rend pratiquement certain que la relance sera insuffisante.

En résumé, si nous assistons à un véritable effondrement de la finance, les modèles ne serviront à rien. Il est donc utile d’effectuer un retour en arrière, en deçà des années d’après-guerre, pour remonter jusqu’à l’expérience de la Grande Dépression. Et seule une analyse de type qualitatif et historique le permet. Nos modèles informatiques modernes ne tiennent tout simplement pas compte de l’élément clé de cette crise qui est, précisément, l’effondrement du système financier.

Si le système bancaire est paralysé, alors pour être efficace le secteur public doit faire beaucoup plus. Combien en plus ? De combien les dépenses devraient-elles être augmentées durant une véritable dépression ? Et cette solution fonctionne-t-elle ? Ces derniers mois ont vu se dérouler beaucoup de débats sur les effets économiques du New Deal, et la répétition fréquente de ce lieu commun affirmant que l’effort fourni avait été trop réduit pour mettre fin à la Grande Dépression, ce qui n’aurait été accompli, nous dit-on, que par la Seconde Guerre mondiale. Une nouvelle étude de l’économiste Marshall Auerback apporte une correction utile sur ce dossier. Auerback illustre clairement la façon dont les objectifs de Roosevelt dépassaient tout ce qu’on a pu voir jusqu’alors dans cette crise :

Le gouvernement [Roosevelt] a employé environ 60% des chômeurs pour des travaux publics et des projets d’aménagement, incluant la plantation d’un milliard 2ndt : les chiffres cités ici peuvent sembler étonnant. Afin de lever tout doute éventuel, voici la version originale du texte :
[Roosevelt’s] government hired about 60 per cent of the unemployed in public works and conservation projects that planted a billion trees, saved the whooping crane, modernized rural America, and built such diverse projects as the Cathedral of Learning in Pittsburgh, the Montana state capitol, much of the Chicago lakefront, New York’s Lincoln Tunnel and Triborough Bridge complex, the Tennessee Valley Authority and the aircraft carriers Enterprise and Yorktown. It also built or renovated 2,500 hospitals, 45,000 schools, 13,000 parks and playgrounds, 7,800 bridges, 700,000 miles of roads, and a thousand airfields. And it employed 50,000 teachers, rebuilt the country’s entire rural school system, and hired 3,000 writers, musicians, sculptors and painters, including Willem de Kooning and Jackson Pollock.
d’arbres, la modernisation de l’Amérique rurale, la construction de projets divers tels que la « Cathédrale de l’Apprentissage » à Pittsburgh, le Montana State Capitol, une grande partie du « front de lac » de Chicago, le Lincoln Tunnel à New York et le Triborough Bridge, la Tennessee Valley Authority et les porte-avions Enterprise et Yorktown. Furent également construits ou rénovés 2.500 hôpitaux, 45.000 écoles, 13000 parcs et terrains de jeux, 7800 ponts, 1 120 000 km de routes, et un millier d’aérodromes. Il employait également 50 000 enseignants, a reconstruit l’ensemble du système scolaire des zones rurales, et embauché 3000 écrivains, musiciens, sculpteurs et des peintres, dont Willem de Kooning et Jackson Pollock.

En d’autres termes, Roosevelt a donné du travail aux Américains sur une vaste échelle, ramenant le taux de chômage à des niveaux qui étaient tolérables, même avant-guerre, revenant de 25% en 1933 à moins de 10% en 1936, si l’on comptabilise ceux qui étaient salariés par le gouvernement comme ayant un emploi, ce qui était bien le cas. En 1937, lorsque Roosevelt a tenté d’équilibrer le budget, l’économie a rechuté à nouveau, et en 1938 le New Deal a été relancé. Cette fois encore, le chômage a été ramené à environ 10%, dès avant la guerre.

Le New Deal a reconstruit l’infrastructure de l’Amérique, en fournissant les fondations (par exemple, les centrales électriques,) à partir desquelles la mobilisation de la Seconde Guerre mondiale pourrait être lancée. Mais il a aussi sauvé le pays politiquement et moralement, en fournissant des emplois, de l’espoir et en restaurant la confiance dans le fait que la démocratie est une valeur qu’il faille préserver. Ils étaient nombreux, dans les années 1930, à ne pas penser ainsi.

À suivre dans le prochain billet


Publication originale Washington Monthly, traduction Contre Info

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Notes

Notes
1 ndt : aussi nommé « output gap
2 ndt : les chiffres cités ici peuvent sembler étonnant. Afin de lever tout doute éventuel, voici la version originale du texte :
[Roosevelt’s] government hired about 60 per cent of the unemployed in public works and conservation projects that planted a billion trees, saved the whooping crane, modernized rural America, and built such diverse projects as the Cathedral of Learning in Pittsburgh, the Montana state capitol, much of the Chicago lakefront, New York’s Lincoln Tunnel and Triborough Bridge complex, the Tennessee Valley Authority and the aircraft carriers Enterprise and Yorktown. It also built or renovated 2,500 hospitals, 45,000 schools, 13,000 parks and playgrounds, 7,800 bridges, 700,000 miles of roads, and a thousand airfields. And it employed 50,000 teachers, rebuilt the country’s entire rural school system, and hired 3,000 writers, musicians, sculptors and painters, including Willem de Kooning and Jackson Pollock.

60 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 07.08.2013 à 09h42

    Il me semble qu’il y a là quelques aspects d’un texte manipulatoire:

    « C’est manifestement une équipe capable et très unie, agissant avec énergie et volonté. Les carences de leur programme ne peuvent donc pas être imputées à l’incompétence. Au contraire, si des lacunes existent, elles proviennent probablement de leurs expériences et convictions partagées. Bref, elle proviennent des limitations de leurs concepts. » => une équipe capable énergique et volontaire deviendrait lacunaire parce que unie et qu’elle partage les mêmes convictions ?

    « La conviction profonde des économistes contemporains, c’est que l’économie est un système capable de s’auto-stabiliser. » => on nous présente un aspect de la dérégulation comme simple fait de croyance des économistes.

    « Si la capacité de redémarrage n’est pas inscrite dans les gènes du système, alors les prévisions seront trop optimistes, et la relance (relance financière) calibrée en fonction d’elles sera insuffisante. » => ainsi donc les crises n’ont qu’une cause financière, avec, juste, une relance monétaire insuffisante ?

    Suite pas moins de 17 paragraphes qui donnent tous des exemples financiers.

    « En résumé, si nous assistons à un véritable effondrement de la finance … Et seule une analyse de type qualitatif et historique le permet … l’élément clé de cette crise qui est, précisément, l’effondrement du système financier. » => un résumé qui donne une finance insuffisante comme cause des crises.

    « Si le système bancaire est paralysé, alors pour être efficace le secteur public doit faire beaucoup plus. Combien en plus? De combien les dépenses devraient-elles être augmentées durant une véritable dépression? » => on nous pousse encore à la dépense, l’entier de cet article nous pousse à dépenser plus, à investir massivement …

    « En d’autres termes, Roosevelt a donné du travail aux Américains sur une vaste échelle, ramenant le taux de chômage à des niveaux qui étaient tolérables, »

    La boucle est bouclée avec ce que l’on nous présente au début => « l’ampleur des efforts déployés par Roosevelt. Des exemples ? 60% des chômeurs employés par les grands travaux de l’Etat. Un milliard d’arbres plantés. 2500 hôpitaux, 45 000 écoles, 7 800 ponts, plus d’un million de km de réseau routier et un millier d’aéroports construits ou rénovés. Sans oublier l’embauche de 3000 artistes, dont Pollock et de Kooning. »

    Ainsi donc nous ne consommons pas assez, nous ne dépensons pas assez et nous ne faisons pas assez de dettes ???

    Et si les crises actuelles ne proviendraient QUE d’autres déviances de notre société de consommation appelée « moderne »?
    – Une course aux biens matériels au détriment de toute considérations sociales (liens sociaux), l’ AVOIR à fini par remplacer l’ ÊTRE …
    – Une exploitation effrénée de toutes les ressources terrestres, renouvelables ou non renouvelables, au détriment de la biodiversité et du respect de notre patrimoine terrestre.
    – Un passage d’une société spirituelle à une société technique avec la mort programmée de nos courants religieux profonds, et en profitant de chaque occasion pour rabaisser les religions à une lutte entre elles.
    – L’éradiction des sociétés primitives (indiens d’Amérique, paysans d’Asie, peuples des forêts ou de la brousse) qui vivaient en lien avec la nature et qui ne participaient donc pas à la financiarisation du monde.

    Ainsi toute cette première partie d’article essaie encore plus de nous river les yeux et l’esprit sur la partie financière (richesses et dettes) de toutes choses, alors que la vie est toute autre => nous sommes la seule espèce vivante ayant besoin de monnaie pour vivre, une monnaie dominante et toujours plus forte qui rabaisse au dernier rang tous les aspects pourtant primordiaux de la vie.

      +0

    Alerter
    • Seb // 07.08.2013 à 11h34

      Bonjour,

      Il ne s’agit pas forcément de transposer littéralement ce que Roosevelt a réalisé à son époque. Ce qu’il faut mettre en exergue dans ce texte est aussi et surtout la volonté de changement et les progrès réalisés en très peu de temps. Ca prouve juste que quand on veut on peut.

      Mais pour ce qui est des grands travaux, le but de nos jours ne serait pas de créer une société de consommation : elle existe déjà. Par exemple en Europe de nos jours je verrai plutôt des grands travaux pour une révolution écologique et une relocalisation des productions, savoirs faire etc ..
      On pourrait mettre le paquet sur les énergies renouvelables, par exemple en s’inspirant des succès danois dans le traitement des déchets ou de ce projet prometteur espagnol qui utilise les microalgues pour produire du carburant vert. Faire en sorte de réduire par tous les moyens possibles la facture d’importations de combustibles fossiles en assurant une pérennité des investissements.
      On pourrait aussi mieux répartir les populations en lançant des programmes de développement des zones rurales de manière à créer de l’emploi, désengorger les villes, et assurer une autonomie alimentaire aux populations. Il y a de grands progrès à réaliser dans l’agriculture afin de gagner en qualité et en productivité, je vous invite sur ce thème à vous intéresser aux travaux de Claude Bourguignon. On peut vraiment, et il faut, modifier les rapports entre les villes et les campagnes, de manière à les rapprocher et les interconnecter. Cela réduirait notre consommation en énergie en terme de maintient du maillage d’approvisionnement des villes. Socialement cela éviterait une fracture trop grande entre plusieurs pans de la société.
      En allant plus loin on pourrait réfléchir sur la « robolution » et l’encourager de manière à relocaliser la production de biens. Certains diront que cela favorisera le chomage, mais l’homme n’est certainement pas fait pour travailler à la chaine dans une usine. On peut repenser la façon dont nous nous organisons pour produire des biens et se partager différemment les gains de productivités gagnés grâce aux machines.

      Le tout serait de garder comme ligne conductrice qu’il faut réduire notre besoin frénétique d’importations sous toutes ces formes et faire les investissements nécessaires et suffisants pour assurer le pacte sociale sans vivre en permanence au crochet des autres.
      Bref, je pense qu’en effet on a urgemment besoin d’un programme ambitieux digne de ce qu’a pu réaliser Roosevelt. Il ne s’agit pas de sortir de cette crise pour retourner dans les mêmes contradictions que la société qui l’a amenée, mais de changer nos façons de concevoir nos sociétés pour entrer dans une nouvelle ère de prospérité.

      Y a du boulot.

        +0

      Alerter
    • Mano // 07.08.2013 à 13h19

      « Une course aux biens matériels au détriment de toute considérations sociales (liens sociaux), l’ AVOIR à fini par remplacer l’ ÊTRE … » ah bon, ce n’était donc pas le cas depuis plusieurs siècles…? C’est vrai qu’au Moyen Age il n’y avait pas la télé, donc les liens sociaux étaient plus forts…

      « Un passage d’une société spirituelle à une société technique avec la mort programmée de nos courants religieux profonds, et en profitant de chaque occasion pour rabaisser les religions à une lutte entre elles. » Là aussi, les guerres de religion avaient un côté spirituel intéressant…

       » L’éradiction des sociétés primitives (indiens d’Amérique, paysans d’Asie, peuples des forêts ou de la brousse) qui vivaient en lien avec la nature et qui ne participaient donc pas à la financiarisation du monde. » On dirait du Rousseau…

      Patrick, svp, arrêtez de nous bassiner avec vos considérations écolobobo, surtout en commentaire d’un article de Galbraith (qu’il s’agisse du père ou du fils)

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      • Patrick Luder // 07.08.2013 à 16h08

        @Mano alors tout n’est qu’affaire de fric ?
        l’individualisme n’est nullement en cause ?
        Galbraith est donc votre seule référence ?

        Vous me semblez déconnecté de la vie, telle une majorité de citadins qui ne savent même plus ce qu’ils mangent, qui vivent en solitaire au milieu de millions d’individus, Il est vrai que la population urbaine approche des 90 % depuis moins de 50 ans, alors qu’elle était à peine 10% depuis des millénaires. Vous croyez que tout ce qui arrive dans vos supermarchés est normal, automatique … alors que vous participez activement à votre propre suicide. Le réveil va bientôt sonner et il est difficile de se mettre en route avec la gueule de bois. Réveillez vous, observez ce qui se passe dans le monde, voyagez et prenez des références historiques. Cinquante ans ce n’est rien dans la vie d’un homme, et la moitié mois que rien nous sépare de l’épuisement non seulement des ressources non renouverlables, mais déjà d’une grande partie des ressources naturelles (les plus importantes). Ne pas vouloir voir les excès de notre temps est condamnable …

        Juste encore autre chose, pendant qu’on y est … pour vous le spirituel = guerres des religions. Vous confondez le principale avec les effets parasites-secondaires. Il est vrai qu’au nom de la religion, des guerres ont eu lieu et ont encore cours, mais ce côté là n’a absolument rien à voir avec la spiritualité … la religion n’est prise que comme excuse aux pires atrocités => sans être pratiquée.

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        • chris06 // 07.08.2013 à 18h26

          @Patrick,

          si l’argent c’est tellement généralisé (et le phénomène n’a fait que continuer à s’amplifier depuis la révolution industrielle) s’est simplement dû à la spécialisation du travail et sa conséquence, la multiplication des échanges quasiment à l’infini.

          Dans nos sociétés « modernes », plus personne, à part de rares ermites, ne produit tout ce dont il a besoin pour vivre, nourriture, eau, énergie, vêtements, logements, transports, médicaments et soins, éducation, etc…

          Il faut bien que le boucher échange le produit de son travail avec le dentiste qui soigne sa carie, l’instituteur qui éduque ses enfants, la société qui l’approvisionne en eau, en énergie, etc…

          Le troc est un moyen très inefficace pour réaliser ces échanges dés qu’il y a une plus grande spécialisation du travail et mutiiplication des échanges, dés qu’on passe d’une économie domestique, c’est à dire où les tâches à accomplir sont distribuées comme dans une famille (domus) d’un commun accord entre les membres, à une économie politique, où c’est l’argent, le système de prix, qui gère cette complexité.

          On est passé à l’économie politique avec la révolution industrielle, à moins d’un scénario Mad Max je ne nous vois pas revenir en arrière au début du XIXeme. Il est possible qu’il y ait un peu plus de localisme dans la production et l’échange, avec l’augmentation du prix des carburants, des circuits plus courts de distribution et de plus en plus de technologies décentralisées (internet pour la connaissance et les communications, production d’électricité), le monde va changer, mais je pense que ça ne sera pas un retour en arrière, simplement une nouvelle période différente de celles qu’on a vécu et où l’argent et les prix continueront d’êtres les mécanismes qui gèrent la complexité des échanges et des ressources à distribuer.

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          • bizbee // 07.08.2013 à 19h20

            ce n’est pas tant « l’argent » que dénonce patrick a mon avis c’est son accumulation (facilitée par l’usage d’une monnaie « virtuelle ») et tous les effets pervers qui résultent de cette accumulation.

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        • dadone // 07.08.2013 à 19h13

          @Patrick

          Mano alors tout n’est qu’affaire de fric ?
          l’individualisme n’est nullement en cause ?

          Combien de fois il faudra vous répétez que vous inversez les causalités.
          Non l’individualisme n’est pas en cause, il a de tout temps existé.
          Eh oui tout est affaire d’argent du moment que les structures ont tout monétisé.
          Si vous souhaitez changer les comportements, il faut changer les structures qui déterminent ces comportements.
          L’homme n’est pas naturellement mauvais ou bon, il est opportuniste.
          S’il peut s’enrichir au détriment des autres, de la planète etc, …, alors il le fera.
          C’est plus clair ainsi ?

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        • Mano // 08.08.2013 à 09h15

          Encore à côté de la plaque Patrick, ça devient une habitude chez vous.

          Eh non, Galbraith est loin d’être ma seule référence, ce n’est tout bonnement pas une référence, mais simplement quelqu’un qui a quelque chose à dire sur un sujet qu’il maitrise certainement mieux que la plupart des lecteurs de ce blog.

          Et où ai-je écrit que tout n’était qu’affaire de fric?

          Et comment savez-vous que je suis déconnecté de la vie, que je ne voyage pas, que je vis en solitaire?

          Autant d’affirmations de votre part qui tendraient à confirmer que c’est vous qui semblez vivre et penser dans votre bulle.

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    • jducac // 07.08.2013 à 13h21

      @ Patrick Luder Le 07 août 2013 à 09h42

      Ainsi toute cette première partie d’article essaie encore plus de nous river les yeux et l’esprit sur la partie financière (richesses et dettes) de toutes choses, alors que la vie est toute autre => nous sommes la seule espèce vivante ayant besoin de monnaie pour vivre, une monnaie dominante et toujours plus forte qui rabaisse au dernier rang tous les aspects pourtant primordiaux de la vie.

      Vous avez tout à fait raison de mettre en évidence le travers essentiel de ce type de discours. Il consiste à isoler une des données, ici les questions financières, entrant en jeu dans l’équation à résoudre, avant même d’avoir par une analyse fonctionnelle et objective, mis en évidence les éléments qui conditionnent et caractérisent le vivant.

      Si l’espèce humaine est la seule à faire usage de la monnaie pour vivre, rien ne dit que c’est à cause de la monnaie qu’elle peut disparaître. Il y a d’autres espèces qui ont disparu alors qu’elles n’utilisaient pas de monnaies. C’est donc que la finance n’est qu’un élément intermédiaire non essentiel à l’entretien du processus de perpétuation de la vie, celle des hommes comme celle des autres espèces.

      Pour que la vie, notamment humaine, se perpétue, il faut d’abord que l’environnement, le milieu, lui soit favorable, c’est-à-dire qu’il fluctue à l’intérieur de limites physicochimiques compatibles avec les possibilités de défense et d’adaptation susceptibles d’être mises en œuvre pour contrer des dérives insupportables. Compte tenu de l’ingéniosité humaine, il suffit aux hommes de disposer de matière et d’énergie pour faire face, dans certaines limites, à ce type de péril.

      L’énergie susceptible d’être dépensée, pour alimenter la vie et permettre sa perpétuation est bien plus importante que toute autre grandeur accessoirement mise en jeu dans la vie des hommes à partir des idées qu’ils se font, lesquelles ne relèvent pas des sciences pures et dures telles celle de la physique et de la biophysique.

      Les idées polluant le raisonnement rationnel et objectif, sont souvent issues des sciences molles c’est-à-dire celles qui sont manipulables à l’infini. Elles relèvent du domaine très mouvant des sciences politiques, voire même humaines, sociales ou religieuses, auxquels se réfèrent la plupart des dirigeants dans le monde. Ces « sciences » sont pourtant responsables de terribles embardées dans l’histoire des hommes. Il devient indispensable de s’en guérir si l’on tient à ne pas succomber au prochain tournant qu’il faut maintenant prendre.

      Mais pour que la vie se perpétue il faut aussi que les hommes prennent conscience de la nécessité de préparer l’avenir des générations futures, bien plus que de s’employer à satisfaire les désirs exprimés pour le présent en occultant égoïstement les besoins des populations qui devront prendre la relève pour perpétuer l’espèce.

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  • Lisztfr // 07.08.2013 à 10h12

    Deux remarques :

    Cette histoire de multiplicateur néglige le fait que l’argent lui, ne se multiplie pas. Peu importe que 2$ créent 3$ de richesses s’il n’y au au final que 2$ pour les acquérir ! Ce qui est crée n’existe pour l’économie que s’il n’y a une demande, cette demande est limitée par la quantité de monnaie en circulation, cette monnaie ne peut être multipliée (si ce n’est temporairement par le crédit).

    Ce que je voulais dire récemment, ce n’est pas que nous devrions nous réapproprier la puissance publique d’émettre de l’argent et d’en déposséder les banques..

    S’il y a une croissance de 1% + inflation de 1%, tout ceci est organique et ne justifie en rien une augmentant la masse monétaire par le crédit. L’argent supplémentaire devant spécifiquement accompagner la croissance ne doit pas donner lieu à un crédit, c’est injustifié, voire abusif. Donc les banques n’ont pas à piloter ça, il faut un mécanisme public de création monétaire… Maintenant la BCE et la FED jouent les pompier en émettant à tout va… on est en dehors du fonctionnement normal.

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    • Benjamin Franklin // 07.08.2013 à 11h22

      Pourquoi la demande serait-elle limitée par la quantité de monnaie en circulation ?

      Si la quantité de monnaie reste stable et que la richesse augmente, les prix baisseront simplement, augmentant le pouvoir d’achat de la monnaie. Dans une économie de troc, on constate immédiatement que la seule chose qui limite la demande, c’est simplement l’offre de biens réels.

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    • Patrick Luder // 07.08.2013 à 15h37

      La circulation de la monnaie est bien plus importante que la quantité de monnaie disponible. Cela à été dit et souligné maintes fois => dans l’économie réelle il n’a pas de manque de liquidité, surtout que la majorité des transactions n’est que scripturale !!!

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  • Benjamin Franklin // 07.08.2013 à 11h15

    Galbraith a parfaitement raison quand il évoque l’absurdité d’un modèle économique avec équilibre intrinsèque. Et sa description de la situation économique est plutôt correcte.

    Malheureusement, il fait les erreurs des keynésiens (en fait il faudrait plutôt les appeler les « mercantilistes »), à savoir qu’il confond la monnaie et la richesse.

    Dans la vision keynésienne-mercantiliste de l’économie, les consommateurs ont de la monnaie, ils la dépensent en achetant aux producteurs, et les producteurs acquièrent ainsi la monnaie nécessaire pour acheter de nouveaux intrants, produire plus et verser des salaires. Si la monnaie vient à manquer aux consommateurs, les producteurs en manquent aussi, et l’économie s’arrête.

    Les keynésiens voient donc la crise ainsi :
    -les actifs sont prêts à travailler pour les industriels, mais ils sont au chômage parce que les industriels n’ont pas de monnaie pour les payer
    -les industriels ont des produits à vendre, mais ils n’y arrivent pas car les actifs n’ont pas de monnaie pour les acheter
    La monnaie aurait donc ce pouvoir magique de faire tourner l’économie à elle seule

    Un enfant de dix ans dirait : mais si on supprimait la monnaie de l’histoire, les actifs troqueraient directement leur force de travail contre les produits des industriels, et la crise n’aurait jamais existé ? Et il aurait parfaitement raison.

    La vérité, c’est qu’il n’existe pas de crise de surproduction ou de sous-consommation. Il n’y a que des crises de mal-production

    Premier principe raté par Galbraith :
    -quand les gens cessent de consommer et épargent pour investir, l’activité économique se maintient, parce que l’argent est dépensé dans l’investissement

    Deuxième principe raté par Galbraith :
    -quand les gens cessent de consommer et thésaurisent, LES PRIX BAISSENT. C’est la simple application du principe de l’offre et de la demande à la monnaie. Si les prix baissent, le pouvoir d’achat de la monnaie qui continue de tourner augmente en proportion. Et les prix continuent de baisser jusqu’à ce que la monnaie qui tourne encore absorbe toute la production. Si le concessionnaire n’arrive plus à vendre ses voitures, il fait des soldes. Puis il change de métier. Si le salarié n’arrive pas à trouver un emploi, il baisse ses exigences salariales, ou il change de secteur.

    Il n’y a donc PAS de problème de surproduction ou d’insuffisance de la demande globale.

    Troisième principe raté par Galbraith :
    -une ressource utilisée pour une activité donnée est une ressource non disponible pour n’importe quoi d’autre. Et inversement, une ressource non consommée par une activité donnée est disponible pour d’autres activités.
    *Ca veut dire que, quand les ventes de smartphones s’effondrent parce que les gens n’ont plus les moyens d’en acheter, la consommation de ressources (matérielles + temps de travail) pour fabriquer des smartphones baisse. Economiquement, ca veut dire que le prix des semi-conducteurs, du lithium, des terres rares, etc, et les salaires des ouvriers de l’électronique et des ingénieurs, baissent. Ce qui rend solvable et rentable leur utilisation pour D’AUTRES ACTIVITES, D’AUTRES INVESTISSEMENTS. La fabrication de robots industriels, l’amélioration du réseau électrique, etc.
    *Ca veut dire aussi que, quand le gouvernement dépense 2$ en plans de relance, le gouvernement consomme des ressources qui ne seront plus disponibles pour l’investissement privé. Quand le gouvernement achète du béton, du ciment, de l’acier, du temps de travail BTP, pour construire des routes et des barrages, il fait grimper le prix de ces ressources, empêchant les entrepreneurs privés de construire de nouvelles installations, de rénover leurs usines, etc.

    Quatrième principe raté par Galbraith :
    -si 1$ dollar dépensé a un « effet multiplicateur », 1$ non dépensé a donc un « effet diviseur ». Ca découle directement du troisième principe : chaque dollar dépensé en plan de relance est un dollar soit prélevé par les impôts, soit capté de l’épargne par l’endettement, soit déduit du pouvoir d’achat de la monnaie existante par la planche à billets. Pour fonctionner, il faut donc que l’effet multiplicateur du dollar dépensé par le gouvernement excède l’effet diviseur du dollar non dépensé par le secteur privé. Est-ce garanti ?

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    • Gibbus // 07.08.2013 à 15h29

      @Benjamin
      Je suis assez d’accord avec vous sur la critique des keynésiens!!!
      J’ai néanmoins quelques remarques et questions:
      Il ne sont pas mercantiliste mais des enfant du fordisme et du consumérisme, les mercantilistes sont les chinois et les allemands!!!
      Je vous sais fervent libéral et vous pensez que le système se régulera de lui même!!! Comment selon vous va-t-il se réguler si on laisse « la main invisible » faire, ou va s’arrêter la déflation
      et selon vous dans quel secteur les dizaines de millions de chômeurs vont-il travailler??
      Comment les pays touchés (en fait tout les pays développés) par ce que vous appelez la mal-production vont absorbé le choc??? Il arrive que les gens qui crèvent de faim prennent les armes et se révoltent !! Ils acceptent rarement de se laisser mourir car leur existence n’est pas en adéquation avec le marché!!!

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      • bizbee // 07.08.2013 à 15h45

        « ou va s’arrêter la déflation »

        Celle-ci semble parfois repousser les limites de l’inhumain;
        http://www.france24.com/fr/20111104-indonesie-souffre-volcan-reporter-france24

        Une « contre-réaction », qui permettrait une auto-régulation si chère à la théorie libérale, est dans les faits bien insuffisante pour empêcher les inégalités de s’accroître. Le concurrence mondialisée nous mène en pratique à un système féodal tant que « le seuil de richesse » si cher à Dadone ne peut plus être repoussé; dans un système fermé, le serpent du libéralisme pur et dur se mord la queue.

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        • chris06 // 07.08.2013 à 18h01

          L’Indonésie n’est pas particulièrement un bon exemple de déflation générale des prix : c’est un pays à forte inflation.

          Une “contre-réaction”, qui permettrait une auto-régulation si chère à la théorie libérale, est dans les faits bien insuffisante pour empêcher les inégalités de s’accroître.

          Dans les faits, c’est plutôt une inflation des prix des actifs du capital (notamment immobilier et actions) plus forte que les salaires qui a causé l’accroissement des inégalités. Si on avait une déflation des actifs du capital plus forte que les salaires comme « contre-réaction », on aurait une diminution des inégalités.

          Mais comme les Etats et les banques centrales s’entêtent à tout faire pour empêcher cette déflation et à pomper un maximum de liquidités dans les marchés des capitaux c’est l’inverse qui est entrain de se produire.

          De toutes façons une déflation générale des prix prolongée n’est que la conséquence d’une inflation générale des prix prolongée dans la période précédente, la croissance artificielle par l’endettement (notamment immobilier comme en Espagne ou ailleurs) se termine toujours mal, c’est comme avec une addiction, quand on supprime la drogue, c’est douloureux. On peut essayer de repousser l’échéance toujours un peu plus longtemps mais ça ne fait qu’empirer le moment où on arrêtera la drogue.

          La « main invisible » ne signifie pas que les marchés, c’est à dire l’offre et la demande de l’ensemble des investisseurs, des consommateurs et des producteurs sont omniscients et ne font pas d’erreurs dans leur estimation des prix. Il est clair qu’il y a des « défaillances des marchés ».

          La question est, quelques bureaucrates d’un organisme central de planification étatique sont ils mieux capables de prévoir l’avenir?

          « A la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d’un esprit plus élevé que leurs sujets, qu’ils savent donc mieux ce qui est profitable à leurs sujets que leurs sujets eux-mêmes. » L.von Mises, le gouvernement omnipotent, 1944

          On voit comme ça marche bien avec le diesel par exemple, pendant des décennies on nous a dit qu’il fallait que le diesel soit moins taxé car il était meilleur pour la santé.

          Le concurrence mondialisée

          en fait, ce qui nous a protégé artificiellement de la concurrence mondialisée jusque dans les années 90 c’est le fait que le monde était divisé en trois : les pays « développés » avec des niveaux de prix et de salaires similaires (en parités de pouvoir d’achat), les pays « communistes », hermétiquement fermés, et les pays du tiers monde, qui s’étaient vus exploité pendant des lustres par les puissances coloniales et en étaient resté avec des gouvernements archi-corrompus incapables de gouverner et de mettre des conditions en place permettant d’attirer des capitaux autres que dans l’exploitation des matières premières.

          Je pose une question toute simple, pourquoi, sur le long terme, s’il n’y a plus de guerres, de système colonial, de régimes totalitaires, un travailleur qui fait le même travail, de la même qualité, devrait il avoir un niveau de vie très différent d’un ouvrier chinois?

          S’il fait le même travail, de la même qualité, il n’y a pas de raisons que les niveaux de prix ne finissent pas à tendre l’un vers l’autre, les salaires chinois (en PPA) vont monter, les français baisser.

          La croyance qu’on certains dans le fait que le protectionnisme, j’ajoute même « intelligent » pourrait nous protéger de cela est une pure illusion, car le seul moyen que nous pourrons avoir un niveau de salaires plus élevés que les chinois c’est si on est plus productifs, plus créatifs, plus ingénieux, qu’on est capables de concevoir et fabriquer des produits de meilleure qualité ou de meilleure réputation, qu’on est mieux éduqués et formés… sinon, je ne vois pas comment on va arriver à être protégés de la concurrence mondialisée. On pourra essa

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          • bizbee // 08.08.2013 à 09h58

            « S’il fait le même travail, de la même qualité, il n’y a pas de raisons que les niveaux de prix ne finissent pas à tendre l’un vers l’autre, les salaires chinois (en PPA) vont monter, les français baisser.  »

            C’est cette croyance que je dénonce plus bas.

            Avec d’un côté, une planche à billet qui gonfle les inégalités en système fermé, et de l’autre une concurrence mondialisée qui déflate les salaires des plus pauvres en les mettant en concurrence, je pense que le niveau de vie de ces forçats ne va pas vers une amélioration: Oui la classe moyenne chinois va émerger, ça oui, mais pas la classe pauvre…

            Sauf si…

            Sauf si il reste encore assez d’altruisme chez nous les riches pour leur donner un coup de main tout en acceptant de perdre en niveau de vie…

            En principale solution, il y d’énormes investissements à faire en matière d’éducation (encore une taxe… « éducations des pauvres »).
            Et puis aussi, j’en revient à l’idée qu’il faudrait que nous acceptions de travailler moins, tout en gagnant moins…
            Éradiquer le chômage est une CNS pour limiter la déflation induite par la mise en concurrence des populations les plus faibles.

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        • Benjamin Franklin // 07.08.2013 à 18h03

          Depuis la mondialisation libérale, le sort des mineurs de soufre indonésiens s’est-il amélioré ou a-t-il régressé ? C’est surtout ça ce qu’il faut regarder. Après tout il a fallu deux siècles pour que le capitalisme arrache les peuples occidentaux de la misère. Si le reste de la planète fait le même chemin plus rapidement avec la même méthode, ce qui est le cas, j’appellerai ça un progrès.

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          • bizbee // 07.08.2013 à 18h42

            « Depuis la mondialisation libérale, le sort des mineurs de soufre indonésiens s’est-il amélioré ou a-t-il régressé ? »

            Si j’ai pris cet exemple, c’est parce que dans le cas présent, ce travail n’existe que depuis qq décennies et que les effectifs de mineurs n’ont jamais été aussi élevés… C’est pour vous le prix à payer pour « sortir de la misère »?

            Lorsque l’on voit le résultat (dans ce cas précis) on est loin d’être convaincu par les bienfaits de la concurrence mondialisée SUR UNE PARTIE DE LA POPULATION MONDIALE (pas sur la moyenne).

            On aurait plutôt tendance à penser que pour que les plus riches puissent continuer à garder le mm niveau de vie (j’en fais partie) en occident, et qu’une classe moyenne émerge chez les BRICS, les plus pauvres sont mis en concurrence jusqu’à un niveau qui moi, bien que libéral, me laisse vraiment perplexe.

            L’idée que le système est désormais quasi-fermé, c’est à dire que son exploitation approche de ses limites, permet d’expliquer un phénomène: des réserves de vrai croissance (pas la croissance fausse, artificiellement gonflée par la planche a billet et qui va forcément de dégonfler) il y en a probablement plus beaucoup tant qu’on aura pas fait le prochain saut technologique (surtout en matière d’énergie).

            Donc en « forçant » toujours plus la croissance par la planche à billet, on ne fait qu’augmenter les inégalités (par le capital) et par voie de conséquence, on retourne à un système féodal. Ce système alors se maintient en matant les rebellions grâce à ce bel outil qu’est la concurrence mondialisée: c’est le sens de mon précédent message.

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          • Benjamin Franklin // 08.08.2013 à 11h46

            La question demeure : quel serait le sort des mineurs indonésiens en dehors de la mondialisation libérale ?

            C’est évident qu’il faut chercher à soulager la misère noire des pays pauvres, surtout si on en a les moyens en tant qu’occidentaux riches. Maintenant, est-ce qu’on y arrive efficacement par une législation quelconque, un « volontarisme » comme nous le disent nos média ?

            Je reviens à un thème que je répète souvent, mais si la masse des gens bien intentionnés ne dispose pas des moyens de pression sociaux, économiques, psychologiques, culturels, pour contraindre les plus riches à contribuer à soulager la misère sans pour autant faire appel à la force légale et l’administration, il n’y a aucune chance qu’une législation supposée les y contraindre y arrive. Parce que cette législation serait aisément détournée et capturée par les dominants, comme on l’observe à chaque fois.
            Et réciproquement, si la masse des gens bien intentionnés y arrivent sans la force légale, alors celle-ci est superflue.

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          • bizbee // 08.08.2013 à 14h05

            « si la masse des gens bien intentionnés ne dispose pas des moyens de pression sociaux, économiques, psychologiques, culturels, pour contraindre les plus riches à contribuer à soulager la misère sans pour autant faire appel à la force légale et l’administration, il n’y a aucune chance qu’une législation supposée les y contraindre y arrive. »

            Avec ça je suis parfaitement d’accord.

            Mon point est seulement de soulever qu’en « système fermé » le libéralisme est sans issu car il est vite supplanter par une sorte de néo-féodalisme, qui ne garde de l’idéologie libérale que les principes qui arrangent la classe dominante (c’est exactement le système américain actuel).

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          • bizbee // 08.08.2013 à 14h14

            « La question demeure : quel serait le sort des mineurs indonésiens en dehors de la mondialisation libérale ? »

            Il ne s’agit pas d’une mondialisation libérale; ce système est tout sauf libéral et tu le sais!

            Du coup si je reformule ta question, c’est plutôt:
            Quel serait le sort des mineurs indonésiens en dehors de la concurrence mondialisée entre les classes les plus pauvres (et entre les pauvres eux-même), qui n’ont et n’auront jamais l’accès à l’éducation de par leur propre volonté, à moins de sacrifices que je qualifie d’inhumain ?

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      • Benjamin Franklin // 07.08.2013 à 18h00

        @Gibbus
        Disons que les keynésiens ne sont pas mercantilistes façon Colbert comme le sont les chinois et les allemands, ils sont simplement mercantilistes dans la mesure où ils confondent la monnaie et la richesse.

        Pourquoi le système se régulerait-il tout seul ?
        -parce qu’une fois que les salaires sont assez bas, il devient profitable à un patron d’embaucher
        -les patrons sont en concurrences entre eux pour embaucher, ce qui finit par stopper la baisse des salaires
        -si les patrons font une entente sur les salaires versés pour les maintenir bas, les travailleurs ont la possibilité de de faire des ententes aussi, ça s’appelle des syndicats. Les pays nordiques, où la législation du travail est quasi-inexistante, ont un marché du travail « régulé » par des accords syndicaux. Ils souffrent assez peu du chômage. En France, en 1900, à l’époque des mines à la Zola, le travail obtenait déjà 2/3 de la valeur ajoutée, comme aujourd’hui.

        La façon libérale de gérer le choc, c’est :
        -on ruine les riches qui ont mal investi par un défaut. Qu’ils prennent leurs responsabilités.
        -on ajuste les salaires à la capacité de production réelle de l’économie. Ca fait mal, mais pour reconstruire l’économie réelle, il faut réinvestir, et pour ça il faut réépargner, et donc consommer moins. Bouffer tout son pain blanc aujourd’hui, c’est la promesse du pain noir pour l’avenir.

        Bien sûr que les gens qui crèvent de faim se révoltent. Le problème, c’est : qu’obtiennent-ils en général ?
        Ils réclament généralement plus d’Etat pour leur redistribuer des ressources.
        Sauf que c’est précisément l’Etat qui déclenche les crises en facilitant le malinvestissement, la malproduction.
        Sauf que l’Etat est dans 99.9% des cas à la soldes des lobbies, et qu’une révolte du peuple ne changera pas grand-chose à ça. Un peu de poudre aux yeux démagogique, et les petits fours continuent de défiler au sommet.
        Sauf que l’Etat refuse de laisser faire une vague de défaut, c’est-à-dire de sanctionner les riches qui ont fauté. Il préfèrera la planche à billets, qui refile les pertes aux pauvres.

        L’Etat est composé d’individus qui ont leur intérêt propre. Si vous voulez venir en aide aux gens qui crèvent de faim, faites plutôt confiance à la société civile. Ce n’est pas la même chose.

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        • Gibbus // 07.08.2013 à 20h41

          @Benjamin
          Personnellement je suis très influence par le Proudhon et Bakounine, qui eux même sont des enfants des premiers libéraux (les classiques)!!!
          Mais la pensée libérale des origines (corrigez-moi si je me trompe) est antérieur au capitalisme, consisté à déshabiller l’état (à l’époque les aristo et les rois) pour arméeer://revolution-lente.coerrance.org/noam-chomsky-adam-smith.php
          Mais depuis le libéralisme c’est transformer en déshabiller l’état (en gros le peuple mais puisque ceux qui nous gouvernent ne vont pas ce mettre une balle dans le pied) pour armer le capital!!!
          Tout cela pour vous dire que vu de ma position de socialiste libertaire (pour ne pas dire anarchiste) le libéralisme que vous espérez (qui n’est pas mauvais selon moi) c’est comme le communisme prophétique de Marx, une belle idée!!
          Dans les faits le communisme tend au capitalisme d’état et le capitalisme (quelque soit ça forme libéral ou non) tend au socialisme pour riche!!
          Ni l’état, Ni le capital: L’anarchie!!!

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          • Benjamin Franklin // 08.08.2013 à 11h46

            Vous avez parfaitement raison (et Proudhon, sur les écrits de la fin de sa vie, est parfaitement libéral).
            Et effectivement, le libéralisme que j’espère est complètement utopique.
            Sauf peut-être sous une condition : que la masse de la population parvienne à élever suffisamment son degré d’instruction et de formation pour d’une part avoir la capacité de résister au capital, et d’autre part comprendre les qualités du libéralisme et savoir le protéger de la dérive vers le « socialisme pour le riche ».

            On a bien réussit ce miracle en Occident d’alphabétiser toute la population en moins de deux siècle, et beaucoup plus vite dans d’autres régions. Je ne désespère pas que le progrès humain puisse continuer.

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        • Mat // 25.08.2013 à 23h16

          Il y a quelque chose qui m’échappe dans le libéralisme (qui peut avoir certains principes séduisants) :

          Comment doit être géré selon le libéralisme l’épuisement des ressources de la planète?

          Exemple : Les poissons dans la mer.
          Il me semble (peut-être que je me trompe) que si on laisse le marché s’auto-réguler, on obtiendra à tous les coups un épuisement des ressources de poisson. Moins il y a de poisson, plus il vaut cher, et même si lorsqu’on arrive à un certain stade d’épuisement, on sait que continuer à pêcher signifie ne plus pêcher du tout à l’avenir, on trouvera toujours un pêcheur prêt à capturer ces derniers poissons, puisque c’est rentable.

          A part un état fort qui régule, et donc stoppe l’auto-régulation du marché libéral, je ne vois pas trop comment cela peut fonctionner?

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    • Patrick Luder // 07.08.2013 à 15h47

      @benjamin 100% d’accord, j’ajoute un exemple concret …
      Même avec plus de moyens financiers, ma famille ne consommera pas plus que nécessaire.
      Mais si je consomme de manière responsable (artisanal plutôt qu’industriel)
      non seulement je donnerai plus de travail avec les mêmes montants engagés,
      mais je nuirai aussi moins à l’environnement et donc donnerai plus de chances à nos descendants.

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      • Benjamin Franklin // 07.08.2013 à 18h07

        Exactement. Le progrès social a deux moteurs :
        1) les individus deviennent plus riches
        2) ils utilisent leur richesse de manière plus responsable

        En démocratie, la législation est sensée être le fruit de la volonté majoritaire. Si la majorité n’est pas capable d’utiliser sa richesse de manière un peu responsable, elle ne validera certainement pas des législations qui le sont.

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    • toutouadi // 07.08.2013 à 17h31

      « Les keynésiens voient donc la crise ainsi :
      -les actifs sont prêts à travailler pour les industriels, mais ils sont au chômage parce que les industriels n’ont pas de monnaie pour les payer
      -les industriels ont des produits à vendre, mais ils n’y arrivent pas car les actifs n’ont pas de monnaie pour les acheter
      La monnaie aurait donc ce pouvoir magique de faire tourner l’économie à elle seule »

      Exemple fallacieux… Tu décris un déficit en liquidité et rien d’autre.

      Or le problème est de savoir si les salaires sont capables d’absorber la production ??
      Non car ils sont de faits amputés par une charge rentière qui s’exponentialisera au détriment de la consommation.

      Entre 1980 et 2000 il y a eu un transfert de 10 % de la part salariale vers le capital. Que la monnaie soit de l’or, des coquillages, des tickets d’alimentations, des bons de trocs, des dollars ou des euros le problème restera identique, c’est a dire, un rapport de force entre acteurs sociaux et entre le capital et le salariat.

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      • Benjamin Franklin // 07.08.2013 à 18h23

        Entre 1960 et 1980, il y a eu un transfert de 10% de la part du capital vers les salaires, ce qui s’est payé en sous-investissement.

        Entre 1900 et 1980, il n’y a donc pas eu d’explosion de la « charge rentière », et ce fut constaté dans tous les pays industrialisés.

        Mais je suis tout à fait d’accord avec toi. Le problème est un rapport de forces entre acteurs sociaux. Sauf que les salariés ont des armes très puissantes eux aussi : ce sont eux qui fournissent le travail, et ils ont la possibilité de s’associer aussi. Une bonne partie de la philosophie libérale, via la protection de l’individu et de la propriété privée, y compris celle des pauvres à savoir la force de travail, ça consiste à retirer au capital son arme la moins légitime et la plus nuisible, à savoir la violence physique.

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        • bizbee // 07.08.2013 à 18h49

          « les salariés ont des armes très puissantes eux aussi : ce sont eux qui fournissent le travail »

          Cette arme est réduite à peau de chagrin avec autant de chômeurs et miséreux; il y aura toujours d’autres personnes pour les remplacer.

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          • dadone // 07.08.2013 à 19h31

            Sans compter que comme de tout temps les forces étatique (police, justice , armée ) sont au service du capital.

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          • bizbee // 08.08.2013 à 10h06

            les « forces étatiques » ne sont pas plus immorales que le reste de la population je pense…
            Pourquoi un flic serait plus « au service du capital » qu’un prof ou un médecin…?

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          • Benjamin Franklin // 08.08.2013 à 11h47

            @bizbee
            Ca, ça dépend du degré de qualification des travailleurs. On ne remplace pas un technicien qualifié, un ingénieur, un médecin, par un chômeur qui n’aurait aucune qualification.

            Alors évidemment il y aurait un intérêt pour le capital à maintenir des hordes de prolétaires sous-qualifiés comme « armée de réserve » comme dirait Marx. Sauf qu’un esclave mal formé produit beaucoup moins de richesse qu’un travailleur bien portant et qualifié, et les capitalistes le savent. La croissance capitaliste nécessite donc l’accroissement de la qualification de la force de travail, renforçant par contrecoup sa capacité à s’organiser et se défendre.

            Les grandes révolutions sociales n’ont jamais été menées par des hordes analphabètes du lumpenproletariat, mais par des classes émergentes réclamant une plus grosse part du gâteau.

            @dadone
            Si les forces étatiques ont de tout temps été au service du capital, il ne faut pas espérer de l’Etat la justice sociale…

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          • toutouadi // 08.08.2013 à 12h17

            « Si les forces étatiques ont de tout temps été au service du capital, il ne faut pas espérer de l’Etat la justice sociale… »

            Sauf si les agents corrupteurs s’effondrent et que le corps social se réapproprie une autonomie de financement. (destruction de la propriété privée et mis en place du crédit socialisé)

            Définition de la propriété privée : Patrimoine rentier, essentiellement financier, qui s’accroît du simple fait de son existence sous prétexte de financement de l’économie privée ou publique.

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          • bizbee // 08.08.2013 à 14h29

            @ben

            « Sauf qu’un esclave mal formé produit beaucoup moins de richesse qu’un travailleur bien portant et qualifié, et les capitalistes le savent. La croissance capitaliste nécessite donc l’accroissement de la qualification de la force de travail, renforçant par contrecoup sa capacité à s’organiser et se défendre. »

            Désolé, mais tu raisonnes encore en économie de plein emploi, en économie de croissance.

            Même si, à l’extrême de ton raisonnement, il n’y a plus d’esclaves mais des robots, et que les autres professions sont des emplois qualifiés.
            Tant qu’on est en « système fermé », (c’est à dire où plus aucune croissance n’est possible sans une rupture technologique, qui serait énergétique dans notre cas), le temps de travail ne peut que diminuer avec l’amélioration de la productivité; s’il ne diminue pas, c’est le chômage qui augmente, et si les travailleurs n’acceptent pas de payer pour les non-travailleurs au delà d’une certaine limite, ce sont toujours les inégalités qui explosent (ici entre une classe très pauvres et les classes formées par la classe moyenne et les plus riches).

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          • chris06 // 08.08.2013 à 15h28

            @toutouadi,

            Définition de la propriété privée : Patrimoine rentier, essentiellement financier, qui s’accroît du simple fait de son existence sous prétexte de financement de l’économie privée ou publique.

            D’où sors tu une telle « définition » de la propriété privée?
            La propriété privée correspond au droit d’user, de jouir et de disposer d’une chose de manière propre, exclusive et absolue sous les restrictions établies par la loi.

            Maintenant si tu te mets a avoir tes propres définitions complètement différentes pour des termes aussi usuels et universellement défini que cela, il est clair qu’il va y avoir des problèmes de communication.

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          • chris06 // 08.08.2013 à 15h52

            @bizbee,

            s’il y a augmentation de la productivité horaire sans croissance le temps de travail diminuera (soit dit en passant, c’est en partie aussi ce qui s’est produit au cours des 150 dernières années, le temps de travail annuel a plus que diminué de moitié, ce qui a permit de développer les loisirs, qui n’étaient réservés qu’à une petite classe de privilégiés bourgeois au XIXeme siècle) . En quoi ceci invalide t’ ce que dit Benjamin, à savoir que les capitalistes auront de toutes manières besoin de travailleurs mieux éduqués et mieux formés pour parvenir justement à cette augmentation de la productivité horaire?

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          • toutouadi // 08.08.2013 à 16h33

            « D’où sors tu une telle “définition” de la propriété privée?

            La propriété privée correspond au droit d’user, de jouir et de disposer d’une chose de manière propre, exclusive et absolue sous les restrictions établies par la loi. »

            Mais c’est une excellente définition de la propriété privée et j’y adhère.

            Il suffit que la loi interdise l’usure et que tout prêts dont les intérêts sont supérieurs au taux officiel de l’inflation ne soit pas couvert juridiquement et que ni les intérêts ni le principal ne soit exigibles en cas de litige.

            Ce n’est que ça !! Tu vois bien Chris… Finalement le marxisme ce n’est pas la mer à boire !! (Les gosses que l’on boulotte les soirs d’été devant le barbecue entre camarades, c’est très exagéré et c’est uniquement pour entretenir une certaine convivialité !!)

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          • toutouadi // 08.08.2013 à 16h59

            “D’où sors tu une telle “définition” de la propriété privée? »

            Elle n’est pas de moi… Lordon ? p’etre Marx ?

            Mais je n’ai pas retrouvé le texte … Me semble que c’est une des définitions de Marx lui même…

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        • Benjamin Franklin // 08.08.2013 à 15h43

          @bizbee
          S’il n’y a aucune croissance réelle et aucune rupture technologique, la productivité ne s’améliorera pas de toutes façons.

          Mais je vois ce que tu veux dire. Et il y a une réponse simple à ça : si le temps de travail nécessaire à produire les richesses actuelles décroît suite aux gains de productivité, ça veut dire que du temps de travail est libéré pour d’autres activités, pour créer d’autres types de richesses.

          Pour résumer, quand un robot met un employé au chômage, ça veut dire :
          -que le capitaliste a économisé le salaire de l’employé, et qu’il dispose donc d’autant à consommer ou investir
          -que l’employé est prêt à travailler à n’importe quel autre emploi
          Le capitaliste va donc dépenser ses gains en nouvelles activités qui vont embaucher le chômeur.

          C’est ce qu’on a observé à tous les stades du développement capitaliste, les emplois peu qualifiés sont passés successivement de l’agriculture aux chaînes de montage, puis aux caisses et boutiques, et il y a toujours des gisements d’emplois peu qualifiés dans la culture, la publicité, les soins à la personne.

          Maintenant, si on veut éviter que les inégalités explosent, c’est à dire qu’on veut que les gains de productivité améliorent le niveau de vie de tout le monde et pas seulement celui des capitalistes, il n’y a pas de secret, il faut élever le niveau de formation et de qualification de la population.

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    • toutouadi // 07.08.2013 à 18h41

      @ben

      « -quand les gens cessent de consommer et épargent pour investir, l’activité économique se maintient, parce que l’argent est dépensé dans l’investissement »

      Vrai dans une économie en déficit de production (offre inférieure à la demande, typiquement la reconstruction des 30 glorieuses)

      Faux dans une économie consumériste (offre supérieure à la demande, fin des années 60) l’épargne trouvera difficilement des investissements et donc il ira plutôt alimenter la spéculation.

      « Il n’y a donc PAS de problème de surproduction ou d’insuffisance de la demande globale. »

      Comme pour tous les libéraux il y a un déni, qui consiste à nier la réalité des rapports de forces sociaux, par exemple le déséquilibre des négociations salariales enduit par un chômage chronique et que cela impacte la consommation bien plus que la thésaurisation ou la viscosité de la monnaie.

      *Ca veut dire aussi que, quand le gouvernement dépense 2$ en plans de relance, le gouvernement consomme des ressources qui ne seront plus disponibles pour l’investissement privé. Quand le gouvernement achète du béton, du ciment, de l’acier, du temps de travail BTP, pour construire des routes et des barrages, il fait grimper le prix de ces ressources, empêchant les entrepreneurs privés de construire de nouvelles installations, de rénover leurs usines, etc.

      Oui mais le gouvernement solvabilise ainsi la demande et un entrepreneur incapable de s’adapter à une fluctuation des prix alors qu’on lui solvabilise la demande, n’a pas vocation à encombrer le marché (Yes !!! Moi aussi je deviens malthusien )

      « si 1$ dollar dépensé a un “effet multiplicateur”, 1$ non dépensé a donc un “effet diviseur”. »

      Totalement crétin ou sophisme ?
      1 $ non dépensé c’est le statu quo (pas d’action)
      1 $ économisé … oui cela peut être à effet diviseur (déflationniste)

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      • toutouadi // 07.08.2013 à 18h53

        Correction de charabia…

        Comme pour tous les libéraux il y a un déni, qui consiste à nier la réalité des rapports de forces sociaux, par exemple le déséquilibre des négociations salariales INDUIT par un chômage chronique.
        Cela impacte la consommation bien plus que la thésaurisation ou la viscosité de la monnaie.

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        • Benjamin Franklin // 08.08.2013 à 13h21

          @toutouadi
          C’est quoi la « spéculation » ?
          Si la monnaie de l’épargne ne trouve pas d’investissements et va alimenter la « spéculation », le résultat est similaire à de la thésaurisation : l’argent est stocké tantôt en bourse, tantôt sous un matelas, et n’est pas utilisé pour acheter des biens. Donc si l’épargne part en spéculation, on retombe sur le cas suivant, à savoir thésaurisation et donc déflation.
          C’est exactement ce qu’on a observé aux USA : les tombereaux de base monétaire déversés par la Fed est partie en bourse et sur des bulles spéculatives plutôt que pour réaliser des achats de biens réels, et il y a eu déflation en 2009.

          S’il y a déséquilibre dans la répartition des revenus, les pauvres et les classes moyennes auront moins de monnaie, et les vendeurs de biens de consommation destinés à ces classes sociales devront faire des soldes, augmentant le pouvoir d’achat des pauvres, c’est tout. On retombe sur un problème de répartition de richesses existantes, et absolument pas sur un problème d’excédents de richesses.

          En dépensant de l’argent en plans de relance, le gouvernement solvabilise les bénéficiaires des plans de relance, et dé-solvabilise en parallèle les détenteurs initiaux de l’argent de ces plans. On revient à : le pognon dépensé par le gouvernement est-il mieux dépensé que le pognon dépensé par le secteur privé ?

          « Totalement crétin ou sophisme ? » Effectivement, je corrige mon propos : 1$ dépensé a un effet multiplicateur, 1$ prélevé a un effet diviseur. Il a bien fallu prélever quelque part le dollar du plan de relance. Et si tu me réponds « création monétaire », remplace le mot dollar par unité de pouvoir d’achat, le problème reste le même.

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          • toutouadi // 08.08.2013 à 15h14

            Les profits issus de la spéculation ne sont pas magiques !!
            Ils sont arrachés à la sphère de l’économie réelle et sont supportés, soit par les producteurs, soit par les consommateurs et ceci sans aucune contrepartie…
            Ha si !! la fameuse liquidité des marchés, surtout indispensable pour !!! ??? … pour la spéculation.

            Quant à assimilé la thésaurisation, qui certes ne soutient pas l’emploi, et la spéculation qui a vocation à s’exponentialiser pour alimenter la sphère stérilisante de l’économie financière (essentiellement spéculative) et à participer ainsi à la concentration patrimoniale, c’est pas très sérieux.

            « …Et si tu me réponds “création monétaire”,  »

            Non… Je te répondrais purge de la propriété privée par le fiscalisme…
            Et en cas de réticence au fiscalisme (c’est le cas depuis 30 ans) .. défaut et basta…

            La cupidité et l’avidité ne s’autorégule pas car il n’existe aucun sentiment de satiété pour le faire, seules des contraintes extérieures comme la loi, le fiscalisme ou les coups de pieds « occultes » en sont capables.

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    • dadone // 07.08.2013 à 19h45

      Autant de contres vérités cela doit un record pour un commentaire…
      Bon, on va en dénoncer quelques-unes.

      quand les gens cessent de consommer et épargent pour investir, l’activité économique se maintient, parce que l’argent est dépensé dans l’investissement

      Faux si l’investissement ne crée aucune richesse, ce qui est le cas depuis une bonne trentaine d’années…

      quand les gens cessent de consommer et thésaurisent, LES PRIX BAISSENT.

      Faux, les prix peuvent baisser dans un premier un temps mais c’est surtout la production qui baisse, c’est ce qui c’est passé en 1929, les usines ont fermées alors que la demande existait…

      Si le concessionnaire n’arrive plus à vendre ses voitures, il fait des soldes. Puis il change de métier. Si le salarié n’arrive pas à trouver un emploi, il baisse ses exigences salariales, ou il change de secteur.

      Faux s’il n’existe pas d’autres secteurs qui vont l’employer (saturation du marché)

      Ca veut dire aussi que, quand le gouvernement dépense 2$ en plans de relance, le gouvernement consomme des ressources qui ne seront plus disponibles pour l’investissement privé.

      Raisonnement qui ne tient pas compte que l’investissement du privée ne crée aucune richesse, donc induit une perte nuisible pour le système.
      Je pourrais continuer mais j’arrête.
      Tant d’erreurs, c’est lassant…

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      • toutouadi // 07.08.2013 à 20h09

        Rhhaaaaa!! Te voila enfin !!! t’était où ? Au bistrot ??

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      • Benjamin Franklin // 08.08.2013 à 13h55

        « Faux si l’investissement ne crée aucune richesse, ce qui est le cas depuis une bonne trentaine d’années… »

        Donc :
        1) la consommation créerait donc, elle, de la richesse ? Je croyais que dans « consommation », on « consommait »
        2) Depuis une bonne trentaine d’années il n’y a eu aucune création de richesse en Occident ? C’est une première. Nous n’avons donc pas eu d’ordinateurs, d’internet, de téléphones portables, de climatisation. La consommation des voitures (et des moteurs thermiques en général) ne s’est pas améliorée, les traitements anti-cancéreux, les techniques de greffe n’ont pas progressé. Les produits bio ne se sont pas répandus dans les grandes surfaces, on n’a pas désamianté, durci les normes sanitaires, réduit le smog en ville et les rejets de produits toxiques dans les rivières. La robotique a stagné, les voitures explosent dès qu’elles frôlent un obstacle, on n’a pas construit de supercalculateurs, d’accélérateurs de particules, on n’a pas envoyé de satellites météo et télécoms dans l’espace, on n’a pas de GPS…

        « les prix peuvent baisser dans un premier un temps mais c’est surtout la production qui baisse, c’est ce qui c’est passé en 1929, les usines ont fermées alors que la demande existait… »

        Vous n’avez pas une incohérence là ? Si la demande existait, pourquoi les usines ont-elles fermé ? Vous admettriez donc que la source de la richesse est la production et pas la consommation ?
        En 1929, les usines d’automobiles, de postes radio, de pellicule photo, de matériel de BTP, bref les secteurs qui produisaient des objets de luxe en trop grande quantité ont fermé. La surproduction dans ces secteur s’était faite aux dépens d’autres secteurs où l’offre ne satisfaisait pas la demande, essentiellement l’outillage agricole et industriel et les « biens intermédiaires ». Lors d’une crise, on solde les malinvestissements dans les secteurs surdéveloppés, et on réinvestit dans les secteurs négligés. C’est parfaitement normal et sain que la consommation baisse pour reconstituer l’épargne nécessaire à l’investissement.

        « Faux s’il n’existe pas d’autres secteurs qui vont l’employer (saturation du marché) »

        On trouve toujours une utilité à quelqu’un, c’est une question de salaire. Les millions de chômeurs en Espagne et en Italie travaillent massivement au noir, à des salaires simplement inférieurs aux minima légaux.

        « Raisonnement qui ne tient pas compte que l’investissement du privée ne crée aucune richesse, donc induit une perte nuisible pour le système. »

        Qu’est-ce qui prouve que l’investissement du public crée plus de richesses ?

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        • bizbee // 08.08.2013 à 14h36

          « Qu’est-ce qui prouve que l’investissement du public crée plus de richesses ? »

          Les améliorations mondiales en terme d’éducation, de santé et de possibilités de déplacement, qui sont à grandes majorités le fruit d’investissement publics, sont à mon avis une création de richesse 100 fois plus importante que tout les améliorations et gadgets qu’aura réalisé le privé dans le mm temps.

          Évidemment, sans les acteurs du privé, ces investissements publics n’aurait fort probablement pas été possibles… C’était juste pour nuancer.

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      • dadone // 08.08.2013 à 19h59

        @Benjamin Franklin

        Depuis une bonne trentaine d’années il n’y a eu aucune création de richesse en Occident ? C’est une première. Nous n’avons donc pas eu d’ordinateurs, d’internet, de téléphones portables, de climatisation. La consommation des voitures […]

        C’est toujours en encore la sempiternel confusion entre richesse et progrès…
        Le progrès ce n’est pas la richesse cela y concoure jusqu’à un certain seuil dit « seuil de richesse » après c’est fini. Le progrès continue mais pas la richesse car la richesse est bornée.
        Car si le progrès était de la richesse alors comment tu peux expliquer que la Grèce est ruiné, l’Italie est ruiné, l’Irlande est ruiné, le RU est ruiné les USA sont ruinés, etc;, etc;, etc,…?
        Il y a clairement pas de relation entre le progrès et la richesse passé un seuil…

        Vous n’avez pas une incohérence là ? Si la demande existait, pourquoi les usines ont-elles fermé ?

        Par ce qu’il y avait restriction monétaire. Les Keynésiens ont raison en injectant de la monnaie on aurait fait repartir les USA.
        D’ailleurs c’est ce qui est arrivé en 1940, on fait tourné la planche à billet et la machine US est reparti.
        Et comme l’a dit justement dit le Pasteur Pasteur Sheldon Emry

        Et une nation qui, en 1934 ne pouvait pas produire de la nourriture pour la vendre, put tout d’un coup produire des bombes à envoyer gratuitement sur l’Allemagne et le Japon !

        On trouve toujours une utilité à quelqu’un, c’est une question de salaire. Les millions de chômeurs en Espagne et en Italie travaillent massivement au noir, à des salaires simplement inférieurs aux minima légaux.

        Peut-être à travailler comme un esclave.
        Mais cela c’est l’inverse de la richesse c’est un système qui s’appelle « the rich and the rest »

        Qu’est-ce qui prouve que l’investissement du public crée plus de richesses ?

        Le public ne crée pas plus de richesse que le privé puisque la richesse passée un certain seuil est bornée.
        En revanche l’administration par son hypertrophie en détruit de même que le privé confronté à une concurrence prédatrice.
        Ce qui explique que tous les pays ou presque sont ruinés…

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    • Lisztfr // 07.08.2013 à 20h25

      « Un enfant de dix ans dirait : mais si on supprimait la monnaie de l’histoire »

      Oui mais justement parce qu’on ne la supprime pas, on est lié aux maths, à l’arithmétique comme le Dieu de Descartes qui ne peut empêcher qu’un triangle a trois côté.

      On s’est donné un système, le système consiste à ne pas faire ce que l’on veut.

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      • Benjamin Franklin // 08.08.2013 à 13h56

        Certes, mais on peut aussi décider de donner une reconnaissance légale aux monnaies privées voire au troc, histoire de pouvoir rebattre les cartes quand on veut.

        Mais ça les bureaucrates ne veulent pas, bizarrement.

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  • cording // 07.08.2013 à 11h40

    Il est inutile d’attendre des solutions à des problèmes de la part des gens qui en sont les auteurs et les complices.

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    • Patrick Luder // 07.08.2013 à 16h14

      according
      Un homicide par négligence reste un meurtre …
      … en tous cas le résultat est le même !!!

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      • Chlore // 07.08.2013 à 17h13

        l’homicide (tuer un homme volontairement ou non) n’est pas obligatoirement un meurtre (volonté de tuer)

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  • fabien775 // 07.08.2013 à 20h46

    Tout le monde a cru en Obama pour arrêter les dérives de la finance. On voit le résultat aujourd’hui ou ce monsieur n’est qu’un pantin dans les mains des grandes banques américaines.

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  • Lisztfr // 07.08.2013 à 21h43

    En fin de compte, l’argent n’a pas de valeur. La seule chose qui compte est ce qu’on fait pour les autres, parce qu’on n’est qu’un lieu de passage, donc on transmet quelque chose, qui finalement n’est rien que, le fait d’aimer autrui. Socrate est mortel, mais Socrate aussi disait qu’il savait ce qu’est l’amour, (cf. le Banquet). Personne n’a fait le lien entre ces deux propositions… Ce que l’on fait pour autrui est invisible et se perd dans la nuit, le noir psychique disait le poète.

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    • Marcus // 07.08.2013 à 23h56

      Absolument d’accord Liszfr !

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  • samuel // 08.08.2013 à 00h22

    Les commentaires sont classes.
    Un ajout accessoire, sur le tertiaire (et indirectement le ralentissement de la croissance en proportion d’une diminution de l’emploi en production par l’industrialisation).
    j’ai l’impression qu’on ne précise pas assez le secteur tertiaire.
    L’industrialisation augmente la production et dans un premier temps permet le développement d’un tertiaire que je nommerai « primaire » qui va mettre de l’huile à la production (on revient à Smith, mon ouvrier me fait gagner de l’argent, mon homme de maison m’en coûte, mais cette homme de maison permet de me consacrer à d’autres taches, donc il n’est pas un frein mais optimise mon potentiel), la productivité « humaine » n’est pas linéaire (entre 35 heures et 70 heures elle baisse), passer un certain seuil on fait des erreurs (les congés payés augmentent la productivité donc le tourisme ouvrier est un ajout de croissance, le tourisme de néo-féodaux je le place dans le troisième tertiaire)
    Puis on a un développement d’un tertiaire, que je nommerai secondaire, celui-ci va structuré plutôt la société (donc à plus long terme rassuré la production, à court terme c’est une charge) et la stabilisé (on s’occupe des handicaps, des taulards, on vulgarise, etc..).
    Puis vient le développement d’un tertiaire, pour le coup tertiaire c’est du gadget qui a un poids économique conséquent (je suis pas fan des imprimantes 3D, comme solution miracle, mais si c’est pour faire des figurines de star war, c’est sur que la croyance en l’outil, plutôt qu’au finalité m’exaspère), celui là n’est pas nuisible en soi c’est un bonus. Mais un des problèmes actuels c’est qu’on ne différencie pas ces tertiaires (on détruit les premiers en délocalisant), on croit faire des économies sur les seconds et on valorise les troisième (que ce soit en tant qu’ascenseur social de ceux qui les porte, ou comme mode nécessaire au bon civilisé,car on n’est pas des sauvages). Le troisième est aussi nourrit, comme échappatoire à un système incompréhensible.

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  • Renaud // 10.08.2013 à 10h56

    Le sujet est lourd et long. Mais d’après un certain nombre de témoignages dont j’ai eu connaissance en diverses occasions et lectures, si la politique de Roosevelt n’a pas été sans effets, les dits effets ont été, somme toute, mitigés. Pour faire court, quiconque aura connu le New-York des dernières années d’avant la deuxième guerre mondiale et le New-York des toutes premières années d’après la guerre aura eu une vision assez probante que ce fut surtout la guerre qui réactiva et développa alors l’économie américaine.
    Un rapport du comité consultatif du Président Roosevelt du 4 mars 1939 rapporte ceci du Président Roosevelt: « Je ne fais aucune concession aux milieux d’affaires ni aux tenants des aides sociales. Je dispose d’un appareil militaire suffisant pour mettre fin à toute révolte organisée. Je place – mes gens – à la tête de tous les instruments. Nous nous comprenons très bien, Chamberlain et moi, et nous viendrons à bout de ce chômage par — la guerre et elle seule —. Au diable les Américains pour ce qui est de la Démocratie ! Ça n’existe pas, ça n’a jamais existé, et nous ne la laisserons pas s’instaurer de cette manière. Je m’en vais écraser les milieux d’affaires et veiller à ce que le plus d’étrangers possibles viennent infester l’Amérique. En dernière analyse, je déclarerai la loi martiale et je confisquerai tout ce dont j’ai besoin pour exercer une véritable et puissante dictature. Mon – New Deal – est un échec, et je le sais, mais je ne laisserai personne me dire que je dois interrompre mes activités et mon programme actuel ». (extrait du compte rendu de l’audience secrète tenue avec la Commission des finances militaires, la Commission des finances chargées des recettes et la Commission spéciale des finances de guerres). Ce document a été communiqué à celui qui rapporte cette citation du Président Roosevelt par l’intermédiaire su sénateur Lundeen.
    L’on peut aussi signaler que le Canada voisin, pourtant étant lui aussi pays très riche et plein de ressources naturelles et humaines, mais dépendant dans une proportion écrasante de ses relations économiques avec les États-Unis, fut frappé de plein fouet par la crise et la grande dépression, et ce dès 1930. Ainsi il se passa une décennie entière de sessions politiques agitées au Canada où la lutte contre le chômage et les nécessités de la reprise économique était le sujet central sans qu’il y ait eu la moindre avancée contre ces fléaux, et ce, pendant 10 ans ! L’argent
    -manquait-… Mais, oh miracle ! en septembre 1939, par la magie de la guerre qui allait coûter des milliards de dollars, des dollars qui n’avaient jamais pu – être trouvés – durant une décennie entière pour éradiquer le chômage et la misère stupéfiante dans un tel pays (le Canada) apparurent du jour au lendemain… Ce fut l’ « effet » d’une session dite d’ « urgence », de 6 jours seulement, du 7 au 13 septembre 1939, pour décider d’entrer de plein pied dans une guerre à financer par milliards de dollars… L’emploi revint grâce à la guerre et, par la guerre, le chômage s’estompa alors et l’aisance revint… Dix sessions parlementaires de plusieurs mois chacune, à Otawa, n’avaient pu trouver « aucune » issue à la crise antinaturelle qui affamait et privait des familles entières devant des produits invendus, et ce, dans un pays où l’on savait produire le nécessaire à la vie normale. Le cas des États-Unis est le même.
    Peut-on trouver un « sytème » plus absurde !! partant, plus dommageable et meutrier ??
    Aujourd’hui, rien d’essentiel n’aurait donc changé ??

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