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20.mai.201220.5.2012 // Les Crises

GEAB N°65 : Second semestre 2012 – Convergence de quatre facteurs explosifs : Banques-Bourses-Retraites-Dettes

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Je partage avec vous aujourd’hui la vision du « GlobalEurope Anticipation Bulletin », qui est pour moi de loin une des meilleures sources d’information sur la Crise.

Toujours une tonalité très « europtimiste » – je pense pour am part qu’on va sacrément attendre les avancées sur le projet politique… Mais bon, il est indispensable en ces temps troublés de lire des visions très différentes pour s’aiguiser l’esprit…

En attendant que l’Euroland se dote, d’ici la fin 2012, d’un projet politique, économique et social commun de moyen et long termes, suite notamment à l’élection du nouveau président français François Hollande, anticipée depuis de nombreux mois par LEAP/E2020, les opérateurs resteront prisonniers des réflexes de court terme liés aux soubresauts politiques grecs, aux incertitudes sur la gouvernance de l’Euroland et aux risques sur les dettes publiques.

Parallèlement, aux Etats-Unis, la dissipation de l’illusion d’une reprise (1) cumulée au renouveau d’inquiétudes sur l’état de santé du secteur financier américain (dont JPMorgan vient d’illustrer la fragilité) et au grand retour du problème de l’endettement du pays conduisent les acteurs économiques et financiers à envisager un avenir de plus en plus inquiétant (2).

Au Royaume-Uni, le retour en récession du pays se conjugue à l’échec de maîtrise des déficits et à la montée d’une colère populaire face à une austérité qui n’en est pourtant qu’à ses débuts (3).

Au Japon, l’atonie économique et l’affaiblissement des exportations dans un contexte de récession mondiale (4) font ressortir le spectre de l’endettement excessif du pays.

Dans ce contexte, selon LEAP/E2020, le second semestre 2012 va être le moment privilégié de la convergence de quatre facteurs explosifs pour les économies occidentales: banques, bourses, retraites et dettes.

Pour les opérateurs économiques, financiers ou politiques comme pour les simples ménages, cette convergence va faire peser des risques majeurs sur l’état de leurs finances comme sur leur aptitude à faire face aux défis à venir.

Dans ce GEAB N°65, notre équipe développe donc ses anticipations concernant ces quatre facteurs explosifs du second semestre 2012 ainsi que les recommandations pour en minimiser les conséquences négatives. Par ailleurs, LEAP/E2020 présente sa nouvelle anticipation sur les conséquences de la crise systémique globale en matière de langues internationales (au niveau mondial et en Europe) à l’horizon 2030 afin d’aider parents et enfants, ainsi que les institutions pédagogiques, à faire les bons choix d’apprentissage linguistique dès aujourd’hui.

Dans ce communiqué public du GEAB N°65, notre équipe a choisi de présenter le facteur explosif correspondant aux dettes publiques et privées.

 

Exposition des banques US aux produits dérivés au 31/12/2010 - Sources : Dpt of Treasury/Mybudget360, 11/2011

Exposition des banques US aux produits dérivés au 31/12/2010 – Sources : Dpt of Treasury/Mybudget360, 11/2011

Dettes : dettes publiques difficilement maîtrisables et dettes privées destructrices… les créanciers s’approchent douloureusement de l’heure des comptes et les peuples d’une explosion de colère

LEAP/E2020 l’a annoncé dès 2008 et répété depuis à de nombreuses reprises. Il y avait environ 30 000 milliards USD d’actifs-fantômes dans le système financier mondial. Il en reste environ 15 000 milliards USD qui vont pour l’essentiel s’envoler d’ici la fin 2012. La bonne nouvelle c’est qu’à partir de ce moment-là, on pourra sérieusement envisager de reconstruire un système financier mondial sain. La mauvaise nouvelle, c’est que c’est au cours des trimestres à venir que ces 15 000 milliards USD vont s’envoler en fumée. Cela implique bien entendu, comme nous l’avons évoqué précédemment, la faillite (et/ou le sauvetage par les Etats) de 10% à 20% des banques occidentales. Et cette fois-ci, à la différence de 2008/2009, les actionnaires en seront les premières victimes (y compris aux Etats-Unis), quelle que soit la séniorité de leurs droits (5). Seuls les actionnaires possédant un poids géopolitique important seront traités avec égard (fonds souverain, Etats amis, …).

En matière de dettes privées, les ménages vont pour l’essentiel, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, devoir faire face seuls aux conséquences des hausses de taux et d’insolvabilité induites qui vont les toucher. Pris dans la nasse de l’austérité et de la récession, les Etats occidentaux n’ont plus les moyens de porter secours aux classes moyennes tant que la croissance n’a pas repris un tant soit peu. Et hélas, cela ne sera pas le cas d’ici la fin 2012. On voit d’ailleurs actuellement aux Etats-Unis la question de la dette étudiante est en train de se transformer en « subprime bis » (6). Hausse de taux du fait de la fin d’une politique de bonification par l’Etat fédéral et paralysie politique à Washington sur fond de tentatives de maîtrise du déficit fédéral sont en train de créer une situation désastreuse pour des millions de jeunes Américains et leurs parents.

En Europe, le Royaume-Uni a déjà décidé de laisser sa classe moyenne faire face seule à son endettement record. Cela revient à la faire chuter dans la classe défavorisée. Les prochains mois vont voir une nouvelle confrontation brutale entre cette classe moyenne britannique et ses dirigeants appartenant presque tous à l’upper-class.

Sur le continent, via les votes de rejet des dirigeants adeptes de l’austérité comme seule et unique solution à la crise de l’endettement public, les peuples ont ouvert une confrontation démocratique majeure avec les élites en place depuis près d’une vingtaine d’année, et au service des créanciers. La tentative qu’incarne le nouveau président français, François Hollande, d’ouvrir une voie moyenne entre austérité et relance keynésienne qui toutes deux ont échoué ou sont impossibles politiquement ou budgétairement, va aboutir (car elle est la seule politiquement et budgétairement viable désormais (7)) mais pas avant la fin de 2012 (8).

Entre temps, soubresauts politiques comme en Grèce et négociations complexes au sein de l’Euroland vont dominer l’agenda, rendant de plus en plus nerveux les créanciers et leur émanation, les marchés (9). Et cette nervosité des marchés est accrue par la conscience de l’infinie fragilité des institutions financières de Wall Street et la City face au risque de non-paiement des créances : dettes publiques ou privées. Ce sont quasiment les derniers pans de l’actif de leur bilan dont ils espèrent encore pouvoir récupérer une valeur significative.

 

Evolution comparée de la dette fédérale et du PIB US (2001-2012) (en rouge : dette / en bleu : PIB) - Source : StLouisFed / Mybudget360, 04/2012

Evolution comparée de la dette fédérale et du PIB US (2001-2012) (en rouge : dette / en bleu : PIB) – Source : StLouisFed / Mybudget360, 04/2012
Dès la fin de l’été 2012, le retour du thème de l’endettement ingérable des Etats-Unis, lié aux réductions budgétaires automatiques imposées en cas de non-accord du Congrès sur la réduction de l’endettement, va déclencher un « Taxmageddon (10) » aux USA. On assistera ainsi au remake du tandem détonateur-bombe que les dettes européennes et américaine ont déjà joué à l’été 2011, mais cette fois-ci dans une version beaucoup plus violente. En effet, si les craintes de voir l’Euro et l’Euroland exploser ont disparu (11), elles seront remplacées par un danger beaucoup plus effrayant pour les marchés : la monétisation massive et brutale de la dette US (12). Cette situation se présentera en plus aux Etats-Unis dans un contexte de paralysie politique complète (13), avec un Congrès qui sera morcelé par l’émergence des factions radicales chez les Républicains (« Tea-Party ») comme chez les Démocrates (« Occupy ») (14).

 

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Notes:(1) Reprise tellement illusoire qu’elle suscite un retour aux pratiques des « subprimes ». Et même le prix du lait, indicateur fiable des ralentissements économiques, pointe vers la récession. Sources : CNBC, 26/04/2012 ; New York Times, 10/04/2012(2) A ce sujet, rappelons que désormais le gouvernement US et la Fed doivent créer 2,5$ de dette pour générer 1$ de croissance. C’est le problème que rencontre toute économie dont l’endettement devient excessif. C’est le genre de « détail » que les keynésiens comme Krugman oublie de préciser quand ils clament à tort et à travers que les politiques d’austérité sont aberrantes. Comme pour toute approche de bon sens, qui prend en compte le monde réel et non pas les théories économiques, il faut un équilibre entre réduction de l’endettement et soutien à la croissance. C’est d’ailleurs le chemin que va prendre l’Euroland dès cet été ; alors que les Etats-Unis continuent à nier la nécessité de traiter leur endettement incontrôlé.(3) Source : WallStreetJournal, 13/05/2012

(4) Sources : TimesofIndia, 11/05/2012 ; MarketWatch, 10/05/2012 ; ChinaDaily, 06/05/2012 ; ChinaDaily, 28/03/2012 ; Washington Post, 11/05/2012 ; USAToday, 13/04/2012 ; CNBC, 06/04/2012

(5) Source : MarketWatch, 10/05/2012

(6) Source : CERF, 21/04/2012

(7) Depuis Février 2012 et le GEAB N°62, notre équipe a largement détaillé son anticipation sur l’évolution de l’Euroland 2012-2016 et les événements en cours nous confirment dans notre analyse (si vous souhaitez avoir une présentation « live » des perspectives de l’Euroland et de l’Europe, vous pouvez aussi regarder le discours de Franck Biancheri prononcé en Anglais le 2 Mai dernier devant les 1 000 délégués du principal réseau étudiant européen AEGEE-EUROPE). D’ici l’été, après les élections législatives françaises de Juin 2012, un accord à six sur l’équilibre austérité/croissance sera trouvé (France/Allemagne/Italie/Pays-Bas/Belgique/Espagne) qui sera porté par l’Euroland+ (Euroland plus les autres pays impliqués dans le MES).

(8) En Allemagne aussi les voix se font de plus en plus nombreuses et fortes pour exiger un chemin plus équilibré car le coût social du succès économique allemand commence à être lourdement ressenti par une partie croissante de la population. Source : Spiegel, 04/05/2012

(9) Par exemple, le fonds souverain norvégien a décidé de se débarrasser de ses actifs en dette souveraine des pays fragiles de l’Euroland. Pourtant, LEAP/E2020 rappelle qu’en ce qui concerne l’Euro, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir et bien au contraire, d’ici fin 2012 c’est le Dollar US qui constituera le choc à la baisse. Sources : LeFigaro, 05/05/2012 ; MarketWatch, 09/05/2012

(10) Néologisme créé à partir des deux mots « Tax » et « Armageddon ». Il désigne le chaos fiscal qui va régner fin 2012 au moment où vont s’imposer des choix de coupes budgétaires massives dans le budget fédéral US. Depuis près d’un an, les Etats-Unis et la presse financière internationale a choisi d’ignorer soigneusement ce problème majeur. Il ne sera que plus difficile à gérer quand il s’imposera à nouveau dans le paysage.

(11) Comme nous le soulignions en Janvier dernier, c’est une des grandes différences entre la crise grecque actuelle et l’hystérie anti-Euro de 2010/2011. S’il est théoriquement possible aujourd’hui d’envisager une sortie de la Grèce hors de l’Euroland sans remise en cause de la monnaie unique, il n’en reste pas moins que dans la réalité cette sortie est impossible. C’est d’ailleurs l’un des problèmes auxquels se trouvent confrontés les dirigeants grecs. Nous soulignons ce point pour rappeler que sur ce sujet les économistes, qui vivent dans des mondes théoriques sans rapport en général avec la réalité, se sont trompés sans arrêt depuis des mois. Les chantres de la fin de l’Euro, de Krugman à Roubini, ont en la matière autant de crédibilité que les haruspicesromains qui lisaient l’avenir dans les entrailles des animaux. Pour revenir à la Grèce, LEAP/E2020 estime que tant que les dirigeants des deux principaux partis de gouvernement ( PASOK et ND ) appartiendront aux générations qui ont conduit le pays dans cette crise historique, il n’y aura pas d’issue politique viable faute de confiance populaire… Il appartient donc aux dirigeants de l’Euroland, et en particulier à Angela Merkel via le PPE et François Hollande via le PSE, de faire pression sur leurs « partis-frères » respectifs pour que d’ici Septembre 2012 et de prochaines élections, l’ensemble des dirigeants de ces deux formations soit renouvelé au profit de responsables de moins de 45 ans. Le succès actuel du parti d’extrême-gauche Syrisa tient autant à ses idées qu’à l’âge de son chef : 38 ans. Un processus de ce type a bien été utilisé pour parvenir à faire lâcher le pouvoir à un Silvio Berlusconi en bout de course. Les moyens existent donc. Et en la matière, il s’agit de permettre au peuple grec de retrouver confiance dans des dirigeants neufs, de droite ou de gauche, sans exclusive. Pour bien comprendre pourquoi une sortie de la Grèce hors de la zone Euro est en pratique infaisable, un seul exemple suffira : si vous étiez grec, et qu’on vous propose d’échanger vos Euros contre des nouveaux Drachmes, que feriez-vous ? No comment !

(12) Même l’ancien Secrétaire US au Trésor Robert Rubin joint désormais sa voix à ceux qui avertissent de ce grave risque à court terme. Source : Reuters, 10/05/2012

(13) Que ce soit Barack Obama ou Mitt Romney qui ait gagné l’élection présidentielle.

(14) Voir GEAB N°60

 

Mardi 15 Mai 2012

Abonnement : pour ceux qui en ont les moyens, en particulier en entreprise, je ne peux que vous recommander l’abonnement à cette excellente revue de prospective sur la Crise, qui avait annoncé dès 2006 la crise actuelle.

Je rappelle que LEAP ne reçoit aucune subvention ni publique, ni privée, ni européenne, ni nationale et que ses ressources proviennent uniquement des abonnements au GEAB.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

66 réactions et commentaires

  • Guillaume Besset // 20.05.2012 à 02h01

    C’est vrai, il y a bcp de choses qui vont mal, mais je trouve le GEAB trop pessimiste, en effet, nous ne sommes pas seuls, il y aura sûrement un effet macroéconomique amortissant de nos voisins intercontinentaux, les BRICS en premier lieu (ce qui n’empêche en rien de réduire ses risques via la diversification (achats contracycliques tangibles entre autre..)). Qu’en pensent les spécialistes du FOREX ?

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  • Joanna // 20.05.2012 à 05h11

    Je les trouve plutôt optimistes et j’ai l’impression que leur « vision » se confond souvent avec leurs désirs anticipés.

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  • Gribouille // 20.05.2012 à 06h50

    Chez les différents numéros du Geab on a toujours en filigrane plus ou moins explicitement :

    – le complot anglo-saxon contre l’Euro qui attaque l’Europe pour masquer sa faillite, et éliminer un dangereux rival qui pourrait les supplanter dans leur domination du monde (j’ignorais que le projet Européen était de dominer le monde ?). 

    – l’annonce de l’émergence d’une nouvelle grande puissance mondiale qu’ils appellent l’Euroland, traduction, la terre de l’Euro, monnaie unique qui définirait ce nouvel empire (on notera que dans ce concept, il n’y a aucune référence à une nation même européenne, l’existence du concept d’Etat-nation devra t-il être aboli dans cette nouvelle Europe ? comme la religion sous d’autres régimes). 

    – l’idée que les hommes politiques doivent être remplacés par des hommes jeunes qui seront en principe plus favorables aux idées européennes (merci Erasmus !). Il est drôle de constater qu’on retrouve le mythe de l’homme nouveau dans les régimes totalitaires. Homme nouveau qui par définition ne serait pas influencé par l’ordre ancien. 

    – Enfin déni des réalités sur l’avenir de la monnaie unique. renvoi des économistes à leurs études qui peut s’assimiler à un déni de tout caractère scientifique. 

    Toute la note de bas de page (11) vaut le détour avec l’argument fatal « si vous étiez grec, et qu’on vous propose d’échanger vos Euros contre des nouveaux Drachmes, que feriez-vous ? No comment ! » Qu’on peut retourner facilement par, si vous êtes allemand et qu’on vous propose des DM contre des €, que feriez-vous ?

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    • Baikonour // 20.05.2012 à 16h42

      Bonsoir Gribouille,
      étonnant vos commentaires pour quelqu’un comme moi qui lis aussi les communiqués du GEAB. Si j’explicite vos 4 points, vous semblez reprocher à LEAP d’affirmer:
      1. qu’il y a une volonté anglo-saxonne (de la City et Wall Street d’après eux) d’affaiblir voire de détruire l’Euro. (par ailleurs, je ne sais pas où vous avez lu chez eux cette idée bizarre que le projet européen était de dominer le monde. pouvez vous me fournir la source svp?)
      2. qu’il y a un Euroland qui émerge rapidement comme entité semi-étatique

      3. que les jeunes générations sont plus à même que les anciennes d’affronter/bâtir le monde du futur.
      4. que les économistes sont pour l’essentiel des charlatans, disant tout et son contraire, quand ils parlent de l’avenir, ce qui fait d’eux tout sauf des scientifiques sérieux.
       
      Franchement, je ne vois pas beaucoup de gens pouvant honnêtement nier ces 4 points.
      Que LEAP les ait dans son paysage du présent et du futur paraît donc la moindre des choses et une garantie de lucidité.
      Serait-ce donc que vous leur reprocher d’appeler les choses par leurs noms et d’être donc politiquement incorrects? Ou que ces évolutions vous dérangent, mais dans ce cas dites le explicitement.
      Pour ce qui est de la note de bas de page que vous citez, ils sont dans la réalité du jour et non pas dans le fantasme d’hier : Les Allemands et le DM c’était le grand fantasme de 2010/2011. Et la réalité a tranché : il n’y a pas de débat en Allemagne sur un retour au DM.  Les Grecs et la Drachme c’est la question du jour si on veut comprendre la réalité Euro-Grecque et l’impossible sortie de l’Euro.
      Je rejoins donc Nejus et son commentaire publié ici ce jour, sur le fait de savoir si on doit lire ce qui nous conforte dans nos convictions, ou bien lire ce qui a prouvé une aptitude indéniable à anticiper lune bonne part de l’évolution des évènements.
       
      C’est une question dont le bon sens voudrait que la réponse soit évidente … pourtant le fonctionnement de l’être humain tend à moduler fortement la réponse. -)
       
      Cordialement
      Baikonour

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  • Patrick Luder // 20.05.2012 à 07h13

    Leurs prévisions se basent sur le passé et le présent, mais l’avenir pourrait ainsi fortement bifurquer sur des chemins inédits, extrêmement négatifs ou positifs. Je crains fort que nos sociétés devenues mono-idéistes, lancées à trop grand vitesse dans une direction unique, ne puisse prendre les virages nécessaires pour ne pas finir lamentablement dans le mur …

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    • ¿’ // 20.05.2012 à 14h08

      « Leurs prévisions se basent sur le passé et le présent » : bien sûr, comme n’importe quelle prévision. Sur quelle base voulez-vous prédire sans 1. observer le monde et 2. observer comment ont évolué par le passé des situations analogues ?
      En revanche, là où je vous rejoins (peut-être), c’est que leur ton prophétique est assez désagréable : personne ne peut lire l’avenir ; et par conséquent la crédibilité que l’on peut accorder à une prédiction ne peut provenir que de la démarche prudente, rigoureuse et transparente de celui qui s’y attèle. Mais ici, où est le raisonnement ? On a bien quelques sources, mais qui se réfèrent toutes à des données. Pour le reste (l’interprétation de ces données, c’est-à-dire le plus important), il semble que le GEAB nous demande de le croire sur parole. C’est dommage : si l’on disposait du raisonnement, il y aurait matière à discussion, à critique, voire à perfectionnement des prévisions. Mais en l’état, il me paraît difficile de tirer quoi que ce soit de leur analyse.

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  • Patrick Luder // 20.05.2012 à 07h14

    Je relève aussi une phrase avec une vision que j’essaie de distiller sur ce site depuis de longs mois : « Le monde occidental est, contrairement à l’idée reçue, une société dont le moteur est l’inégalité« 

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    • leveau // 20.05.2012 à 09h29

      les sociétés qui ont voulu croire à une égalité absolue sont mort. Bien sur qu’aucun n’être humain ne ressemble à l’autre et c’est heureux. Cette différence est le moteur même de nos sociétés car elle implique le démarquage, la différentiation, le dépassement et l’innovation. Cependant, trop de pétrole surement, d’énergie bon marché et de machines nous ont fait perdre de vue l’origine des fondement des sociétés humaines: la consolidation sociale, l’entraide et le partage (du travail essentiellement).
      Pour résumer, le moteur de nos sociétés me semble être plutôt le pétrole (ou plus vastement l’énergie fossile) et l’inégalité un peu comme le CO2 de tout moteur à explosion… la conséquence nauséabonde et néfaste d’un artifice (de plus) de la condition humaine.
       

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      • Alain34 // 20.05.2012 à 09h46

        Ce ne serait pas le pétrole, ce serait autre chose.
        L’Homme est un loup pour l’Homme, etc etc…
        Le problème du monde occidental c’est qu’il veut faire croire a la masse qu’il offre entraide, partage, justice, etc… alors que ce n’est pas du tout le cas. Ca reste la loi de la jungle, la loi du plus fort et l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Mais bien sur c’est fait de façon plus subtile et sous couvert de « démocratie »
        L’égalité absolue est une ânerie. Mais entre l’égalité absolue et le système actuel il y a un gouffre. A commencer par l’égalité des chances a la naissance, où là, il devrait y avoir égalité absolue. Ensuite, que le moteur soit l’inégalité (du moins dans certains domaines, mais pas devants la loi, les droits et devoirs) dans une certaine mesure, juste et mérité, pourquoi pas, c’est ce qui permet d’avancer, mais sans non plus écraser les autres.
        Oui, je sais, bisounours, toussa…

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        • Patrick Luder // 20.05.2012 à 15h07

          Explication pratique de « une société dont le moteur est l’inégalité » : On construit à toute vitesse et sans aucune considérations, des centres de production industriels dans des niches qui sont encore à bas prix pour inonder le marché dans des zones ou les prix sont encore plus haut. Ces opérations maximisent les profits au détriment de la suppression des emplois dans les zones hautes et de la suppression du tissus social dans les zones basses. Ainsi à l’ouverture des marchés Européens, les pays de l’Est ont connus une fulgurente progressions de l’hyper-industrialisation (centres automatisés). Un exemple parmis tants d’autres, d’énormes centre de productions d fenêtres PVC provenant de pays comme la Tchéquie, Pologne etc. ont envahis nos pays de l’Europ de l’Ouest à des prix inconcurrençable et ont donc détruit des emplios par milliers … Et quand le marché tend à s’égaliser, on n’hésite pas à fermer du jour au lendemain ces mammouths pour chercher d’autres opportunités …

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        • Durruti // 20.05.2012 à 17h30

          @Alain34
          Ce serait la loi du plus fort si nous partions tous sur un pied d’égalité sociale à la naissance –> c’est la loi du plus héritier CQFD

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  • Patrick Luder // 20.05.2012 à 07h14

    Hors contexte, mais tellement vrai en ces temps de retour à l’impossible croissance : « les danses de la pluie ne marchent pas, il faut réfléchir »

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  • Patrick Luder // 20.05.2012 à 07h15

    Olivier, en temps que site français, je trouve dommage de passer sous silence les pages « crises nucléaire » de cet excellent groupe de travail …

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  • Y.B. // 20.05.2012 à 07h44

    Que l’avenir s’annonce morose, cela se vit, se ressent, et il faut être bien au courant des différents sujets qui s’entremêlent pour y voir clair (Grèce, attaque possible sur l’Iran et ses conséquences, crise US à venir, Japon,…). Quelques sites dont celui-ci (merci!) donne des analyses tout azymut, tant par les articles que certains commentaires. Toutefois certains commentaires, peu éclairés et obscurcis par la prison mentale de leurs angoisses, font s’éloigner de l’objectif: « Was nun? » (« et maintenant? »)
    Beaucoup d’analyses sur des sites, blogs, indispensables, mais peux de solutions réfléchies, et surtout vulgarisées, pour aider ceux qui « ont peur », soit par ressenti réel, soit par rejet de croire à ce qu’il est en train de se passer.
    Il manque à mon sens de se concentrer sur une vulgarisation d’analyses, idées, solutions pour l »après« . On en trouve, mais peu et bien cachées, surtout pour ceux qui manque de temps pour chercher.
    Faire sortir les masses de leur prison mentale… Même méthode que celle souvent employée à mauvais desseins: préparer les esprits. Non pas aux immanquables soucis qui arrivent (on a bien compris que la seule question qui éventuellement taraude est « quand »), mais à ce qui pourra faire suite, positivement…
    Des conseils, pour la situation provisoire sont dispensés de façon, ou alors payantes (texte intégral du GEAB, des réunions payantes sur journées travaillées par la majorités qui des toutes façons ne paiera pas le prix d’entrée (https://secure.publications-agora.fr/SCPAT03/P990N501/index.htm?pageNumber=1)
    Voilà, être dedans, c’est déjà s’approcher de la sortie, éclairons la sortie pour le plus grand nombre, car c’est ce qui aidera l’accélération du mouvement. Comme en Grèce: un suicide collectif qui n’est pas un suicide (pas de polémique recherchée), juste le moyen le plus court de passer dans l’après (bon, le pied-de-nez, il n’est pas volé au passage. Je parle de ceux qui souffrent et qui, eux, n’ont pas abusé des sommes colossales aujourd’hui « disparues »…

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  • BA // 20.05.2012 à 09h18

    Vendredi 18 mai 2012 :
     
    Vent de panique et fuite des capitaux en Grèce et en Espagne.
     
    Le scénario du pire pour la zone euro serait en train de devenir réalité : le bank run, la panique bancaire, touche désormais de plein fouet la Grèce et semble s’étendre à l’Espagne.
     
    Les Grecs auraient retiré entre 2,5 et 3 milliards d’euros de leurs comptes en banque depuis les élections du 6 mai, avec un pic à 800 millions d’euros pour la seule journée du lundi 14 mai. Depuis 2009, ce sont en moyenne 2,5 milliards d’euros qui ont quitté le pays chaque mois.
     
    Pragmatiques, les investisseurs se préparent eux aussi à une sortie de la Grèce de la zone euro. Les grands acteurs financiers de la City, comme Barclays ou HSBC, ont déjà adapté leurs systèmes informatiques à un retour de la drachme.
     
    En Espagne, la principale inquiétude porte sur la fragilité du système bancaire. L’agence américaine de notation financière Moody’s a dégradé, jeudi 17 mai, la note de seize banques. Certains établissements sont désormais rangés dans la catégorie des obligations pourries. Au-delà, c’est toute la péninsule qui fait face à la défiance des investisseurs. Les taux d’emprunt de la dette souveraine ont dépassé 6 %. Un niveau insoutenable pour l’Espagne.
     
    http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/05/18/vent-de-panique-et-fuite-des-capitaux-en-grece-et-en-espagne_1703794_3208.html

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  • leveau // 20.05.2012 à 09h47

    Il en reste environ 15 000 milliards USD qui vont pour l’essentiel s’envoler d’ici la fin 2012. La bonne nouvelle c’est qu’à partir de ce moment-là, on pourra sérieusement envisager de reconstruire un système financier mondial sain
    A quoi correspondent t’ils ? trop de monnaie centrale ou trop de monnaie secondaire, de crédit par rapport au besoins de l’économie réelle?
    par quel phénomène économique disparaissent ils? remboursement de crédit? inflation? confiscation des comptes évadés par nos gouvernements socialistes?

    je ne comprend pas et sans explication je me vois contraint de considérer cette insertion comme une incantation.
    merci de vos lumières

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  • Salva // 20.05.2012 à 09h55

    Philippe Séguin avait raison . Qu’est-ce qu’on est allé faire dans cette galère…

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  • Vénus-Etoile du Berger // 20.05.2012 à 10h14

    Pour ma part, je suis pour une refonte complète du système financier international.
    Pour se faire, il faudrait en urgence que les hommes de décision
    « responsables »  se bougent et prennent très rapidement des mesures afin d’instaurer une refonte complète du système financier européen, et j’irai aussi plus loin dans mon idée, également une refonte complète du système financier américain en les refondant dans une totale complémentarité par des accords internationaux et européens.
    Nous pouvons également nous poser la question à qui est-ce profitable de favoriser l’endettement à outrance de tous les pays en sachant pertinemment que les dettes ne pourront pas être remboursées et de continuer à créer des portions de dettes en cascade.

    Ils ne le feront pas, la refonte… 

    L’idée française notamment de taxer n’est pas une idée qui arrangera la situation à mon avis.

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    • Patrick Luder // 20.05.2012 à 15h11

      Réformer la finance … peut-être … => mais dans quel but ???
      Réformer la finance … peut-être … => mais par qui ???

      Si les réformes proviennent des mêmes lobbys,
      ils serviront immanquablement les mêmes buts !!! 

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      • Vénus-Etoile du Berger // 20.05.2012 à 15h53

        Je ne suis pas du tout d’accord avec vous Patrick.

        Pour ma part, je casserai tout pour tout refaire (refonte des systèmes).
        Je donnerai simplement quelques axes sans trop développer.
        -En redéfinissant les règles et  les process avec des accords et des clauses pays.
        -En normant les systèmes afin de les réguler.
        -En établissant une véritable passerelle entre les systèmes financiers européens et américains
        -En introduisant la notion de « responsable pays » et « non responsable pays » afin que les prises de risques et le porteur du risque soient clairement bien définis et ciblés.
        -en bornant par un système de plancher butoir les dérives possibles (forte hausse ou baisse de taux d’intérêt, forte hausse ou baisse de prime etc.)

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  • Anonyme // 20.05.2012 à 11h40

    1. La richesse étant relative, un riche implique un pauvre. Quel que soit le référentiel que l’on partage.

    2. Leur analyse est orientée. Si nous avions un événement de crédit en Grèce demain, vous seriez surement très surpris de la résilience du système bancaire US qui est de loin bien mieux capitalisé que celui de l’Europe.

    3. Ils ont raison sur un point. Il y a de la dette à détruire. D’où l’importance d’avoir un système bancaire bien capitalisé pour y faire face. 

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  • Nejus // 20.05.2012 à 11h47

    Bonjour, je suis parfois très septique sur les prévisions du “GlobalEurope Anticipation Bulletin”  je fais partis des abonnes. Mais je dois bien admettre que leurs prévisions sont a plus de 85 % exactes, je suis daccord avec son directeur M. Franck Biancheri : vous préférez croire des gens qui ce sont toujours trompes ou …. les autres. 

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  • Joanna // 20.05.2012 à 11h54

    [Modéré : désolé, il y des choses intéressantes, mais une présentation incorrecte et tendancieuse, je préfère ne pas faire de pub…]

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    • Salva // 20.05.2012 à 19h55

      Cette histoire se finira de deux façons:
      -soit par la guerre
      -soit par l’inflation
       

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      • meanje // 20.05.2012 à 21h51

        Le processus reste toujours le meme:
        exces de depense ou dette
        crise financiere
        crise economique
        crise sociale
        crise politique
        tensions internationales
        guerre

        Il ne reste qu a fixer le calendrier ou accepter de se serrer tres fort la ceinture 

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  • Durruti // 20.05.2012 à 16h55

    Eh! N’oubliez pas la Chine!
    http://chovanec.wordpress.com/2012/05/16/china-real-estate-unravels/
    http://ftalphaville.ft.com/blog/2012/05/16/1002681/why-chinas-rmb-exodus-is-the-story/
    2nd article : »In which case, forget about Greece and the euro. China’s capital outflow problem is the real ticking time-bomb for markets. »

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  • samy // 20.05.2012 à 20h47

    « La tentative qu’incarne le nouveau président français, François Hollande, d’ouvrir une voie moyenne entre austérité et relance keynésienne qui toutes deux ont échoué ou sont impossibles politiquement ou budgétairement, va aboutir (car elle est la seule politiquement et budgétairement viable désormais (7)) mais pas avant la fin de 2012 (8). »

    Il faut vraiment être naïf pour considérer l’initiative Hollande comme une solution crédible, on ne répond pas à un problème structurel par des solutions conjoncturelles. De plus, à l’échelle européenne, cela va prendre beaucoup de temps à mettre en place, et ce sera un plan sur plusieurs années (probablement sur trois ou quatre ans), mais surtout, la vision Hollande ne répond en rien aux problèmes évoqués dans l’article. De ce point de vue, on peut même dire que le projet Hollande aggrave les choses.

    La vérité est que le keynésianisme n’a pas de sens quand on n’a pas la capacité monétaire. Le keynésianisme à crédit est une bombe à retardement, et sur ce point précis, Madame Merkel a tout à fait raison.

    Je suis étonné que tu n’as pas soulevé ce point essentiel. Tu nous a habitué à plus de rigueur intellectuelle.

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  • Yves // 20.05.2012 à 22h48

    GEAB trop politiquement orienté pour que leurs prévisions puissent être fiables.
    D’ailleurs, il suffit d’analyser leurs précédentes analyses depuis 4 ans pour s’en convaincre.

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    • Raid3000 // 23.05.2012 à 07h48

      Tu ne dois pas lire les mêmes GEAB que le reste du monde alors! -)
      Ils sont de loin les plus fiables pour anticiper la crise et ce depuis 2006! Regardez en effet leur site .. car eux laissent en ligne tout ce qu’ils ont publié pour que les gens puissent se faire une idée directement. 
      Et politiquement orienté ça veut dire quoi? qu’ils ont anticipé la victoire de Hollande depuis des mois … alors que tu étais sarkoziste? -)
      ou que tu es anti-Euro et que ça te gonfle qu’ils aient anticipé que l’Euro n’exploserait pas quand tout le monde disait le contraire? -)

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  • Yves // 20.05.2012 à 22h58

    Le processus reste toujours le même:
    1 excès de dépense ou dettes
    2 crise financière
    3 crise économique
    4 crise sociale
    5 crise politique
    6 tensions internationales intercommunautaires
    7 guerre intercommunautaires et civiles
    En fait, nous pouvons déjà entrevoir les étapes 6 et 7 en Méditerranée / France depuis plusieurs années … Le libéralisme financier et la mondialisation a peut-être éviter de gros conflits depuis 1945 mais en faits les conflits se déplacent maintenant entre communautés et classes sociales des pays en raison de la hausse des inégalités.

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  • step // 21.05.2012 à 07h31

    En effet, si les craintes de voir l’Euro et l’Euroland exploser ont disparu (11)

    c’est là l’affirmation la moins convaincante, y compris le point 11 qui ne démontre rien de plus que ceux qui disent le contraire. Je ne suis pas sûr que la question se pose ainsi en grêce. Il y a aura faillite au sein de la zone euro, puis sortie de la zone euro. Le pourrissement va prendre plusieurs mois et à ce moment là il n’y aura plus d’euro à échanger… (hors ceux qui ont (les moyens d’avoir) pris la fuite monétaire (et bientôt physique)).

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  • samy // 21.05.2012 à 08h46

    « je refuse pour le moment d’engager sur ce blog un débat sur les thèses nauséabondes de l’extrême droite sur la soit disant “loi de 1973″ (qui au passage n’a rien changé), complètement mensongères…
    Donc j’expliquerai d’abord la loi de 73 et la création monétaire avant d’engager un débat »

    On peut ne pas être un sectateur du monétarisme, sans se faire taxer d’idéologue nauséabond d’extrême droite (il faut vraiment être à court d’argument pour faire l’amalgame). Je ne vois pas très bien le rapport avec les thèses d’extrême droite, de nombreux économistes apolitiques ou de gauche sont contre le principe d’une BCE indépendantes des pouvoirs politiques. On n’a pas attendu Marine le Pen (ni après vous) pour se faire son opinion sur la question.

    En fait, on a droit de ne pas penser comme vous.

     

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  • samy // 21.05.2012 à 16h50

    J’ai parlé de l’indépendance de la BCE du pouvoir politique, [Modéré : comme c’est faux, je ne le laisse pas. Pour info, l’Etat emet des obligations depuis la renaissance]. D’ailleurs, Raymond Barre n’avait pas hésité à déclarer (en 1974) : “je place l’État au service des créanciers, des épargnants. Finie l’inflation qui érode le capital. Vive les rentiers !”. Au moins ; ça avait le mérite d’être clair. 
    À l’échelle européenne, les objectifs de la BCE sont les mêmes.
     
    Et contrairement à ce que vous semblez penser, la question de la création monétaire est bien au coeur du problème actuel, au coeur de la crise européenne, ce n’est pas un sujet périphérique réservé aux idéologues d’extrême droite. Parler de tout le reste sans parler de ce problème, ça me paraît démontrer d’une volonté délibérée de vouloir éluder l’un des véritables sujets qui comptent.

    Une idéologie qui a déjà coûté 1 700 milliards d’euros à l’État (donc aux contribuables), depuis 1980. Et j’avoue que je suis vraiment curieux de savoir comment vous allez vous y prendre pour nous démontrer que cela « n’a rien changé ». 
     
     
    Cordialement

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    • Fabrice // 21.05.2012 à 16h59

      Samy je dirais que si vous avez pendant systématiquement 10 ans disons 300 en dépenses et 200 en recettes :
       
      cela fait 100 *10 = 1000 emprunté même à zéro %
       
      disons que la première échéance arrive au bout de 10 ans vous devez rembourser 100 donc si votre budget est toujours de 300 en dépenses et 200 en recette vous ne devez plus empruntez (toujours à 0%) 100 mais 200 à votre avis combien de temps tiendrez vous ?
       
       
      Ajoutez milliards d’euro aux nombres évoqués, un taux d’emprunt est aggravant mais absolument pas la source de vos problèmes (enfin les nôtres 😉 )

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      • samy // 21.05.2012 à 17h35

        J’entends bien, mais sans les intérêts en question, nous aurions une dette publique inférieure de 1 700 milliards d’euros (chiffrage du SNUI, qu’on ne peut pas vraiment qualifier d’incompétents). Bref, il n’y aurait plus de problème de la dette. Fait le calcul à l’échelle européenne.
         
        Mais le monétarisme pose bien d’autres problèmes. Dont un principal : c’est depuis que ce système pervers interdit au États d’emprunter directement à la BCE, que les gouvernements sont soumis au diktat des marchés. Et ça c’est bien plus grave encore, car ça remet directement en cause la démocratie. 

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    • Vénus-Etoile du Berger // 21.05.2012 à 18h49

      Bonsoir,
       » La question de la création monétaire est bien au cœur du problème ».
      Pour ma part, je ne suis pas de cet avis,
      Ce sont plutôt les besoins et les capacités de financement de différents acteurs (sociétés, ménages, des administrations publiques, des administrations privées, des institutions financières…) qui ne s’équilibrent plus correctement. 
      taux d’épargne,taux d’investissement…
      Le système financier ne joue plus correctement son rôle d’ajustement des besoins et des capacités de financement.
       

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      • Vénus-Etoile du Berger // 21.05.2012 à 19h04

        « D’ailleurs, Raymond Barre n’avait pas hésité à déclarer (en 1974) : “je place l’État au service des créanciers, des épargnants. Finie l’inflation qui érode le capital. Vive les rentiers !”. Au moins ; ça avait le mérite d’être clair.  »
        À l’échelle européenne, les objectifs de la BCE sont les mêmes. »
        Euh,ressituons un peu Raymond Barre dans le contexte de l’époque…
        c’est surtout que les années 70 ont marqué une phase de transition pour les pays de l’OCDE.
        Le système monétaire international érigé à Breton Woods s’effondra et les changes flottants se sont généralisés à partir de 1973…
        La flambée des taux d’inflation poussa à l’adoption de politiques d’inspiration monétariste visant à freiner la hausse des prix en restreignant le rythme d’expansion de la masse monétaire.

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        • samy // 21.05.2012 à 19h20

          “Euh,ressituons un peu Raymond Barre dans le contexte de l’époque…”
          Mais la BCE mène exactement la même politique monétaire, en pire. Ça se passe aujourd’hui, en 2012.
          Je suis étonné que des libéraux (dont je suis) soutiennent cette politique monétaire qui ne profite qu’aux rentiers. Et il y a les schizophrènes de bonne foi, ceux qui sont à la fois monétaristes et qui dénoncent les rentiers.  

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  • bourdeaux // 22.05.2012 à 19h07

    Samy, je ne comprends pas pourquoi vous dites qu’on ne devrait pas être monétariste et hostile aux rentiers. Quel  rapport ? Parce que les rentiers profitent de la stabilité monétaire ? Pardon mais les salariés aussi, et le « consommateur » aussi. Si j’aime les chiens, et que je suis hostile aux puces qui en profitent, je ne crois que cela fasse de moi quelqu’un d’incohérent, si ?

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    • samy // 23.05.2012 à 13h25

      La recherche de stabilité des prix n’est qu’une facette du monétarisme, et ce côté-là de la chose profite effectivement aussi aux salariés (quoi qu’on peut fortement nuancer cette affirmation), ça c’est l’aspect présentable des choses. 
      Mais là n’est pas l’essentiel. Le monétarisme consiste surtout à privatiser la monnaie, ce qui revient à mettre les États endettés (il n’y a pas un État sur la planète qui ne soit pas endetté) sous la tutelle des marchés, et c’est en soi inacceptable. Et à qui profite le crime ? Aux banques et aux rentiers bien sûr, au détriment des contribuables (donc des salariés). Je te rappel que le service de la dette est le premier poste en terme de dépenses, devant l’Éducation Nationale. Bref, trois fois rien, un détail… D’où mon étonnement, qu’on puisse à la fois être monétariste et hostile aux rentiers. Car les marchés des obligations sur les dettes souveraines représentent une manne considérable, avec un effet de levier lui-aussi considérable, (c’est un peu la double peine). Tu avoueras qu’avec des ennemis qui soutiennent le monétarisme, les rentiers n’ont pas besoin d’amis. 
       
       
      Quant à la fiction de la règle d’or et des États non endettés, je suggère que nous commencions d’abord par trouver des solutions à partir d’une situation réelle, avec pour objectif de faire beaucoup mieux. Et dans cette perspective, l’avantage du principe de la souveraineté monétaire est qu’il répond d’une part à une exigence morale, et qu’il est opérationnel dans tous les cas de figure. Que l’État soit ou non endetté, et quel que soit la conjoncture économique… 
       
       
      En conclusion : d’un point de vue pratique, dans la vraie vie (je ne parle pas en théorie), le monétarisme revient ni plus ni moins à ériger le capitalisme en système (notion politique), et je confirme donc qu’un tel système favorise d’abord les banques et les rentiers, et qu’il est contraire à la morale politique la plus élémentaire.

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      • Patrick Luder // 23.05.2012 à 17h46

         
        @Samy. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heure …
         
        La monnaie, quelle qu’elle soit, est juste un moyen d’échange et de sauvegarde (à moyen terme) de la valeur. Sans monnaie, ne reste plus que le troc et le grenier ! Une autre idée reçue : ce n’est pas le financiarisme qui fait le marché, mais c’est l’excès de marge du libre marché qui créé le financiarisme => Concurrence déloyale quand on produit dans un pays à 100.- pour vendre dans un pays à 2’000.- (exemple avec différences de salaire entre Asie profonde et Europe de l’Ouest).
         
        La fiction de le règle d’or ??? Stpl vois ceci
         

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        • samy // 23.05.2012 à 18h03

          « Sans monnaie, ne reste plus que le troc et le grenier ! »

          Mais qui t’a parlé de supprimer la monnaie ?!!!!!!!!! 

          « Une autre idée reçue : ce n’est pas le financiarisme qui fait le marché, mais c’est l’excès de marge du libre marché qui créé le financiarisme => Concurrence déloyale quand on produit dans un pays à 100.- pour vendre dans un pays à 2’000.-  »

          Là franchement je ne peux même pas te répondre, visiblement tu ne sais pas toi même de quoi tu parles.

          Quant à la règle d’or, je n’ai jamais dit que ce n’était pas faisable, j’ai seulement dit que ce n’était pas souhaitable à mon avis…

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          • Patrick Luder // 23.05.2012 à 18h12

            Ah bon … alors continue à t’endetter en mettant la faute sur des fantômes !?!?

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          • Patrick Luder // 23.05.2012 à 18h27

            Sans chercher à se battre : fais le compte de tout ce que tu achète « made in china » et réfléchis si ce que tu (moi aussi) à acheté est bien et vraiment nécessaire et s’il n’aurait pas été mieux d’achter moins de bordel mais de meilleure qualité et si possible en faisant marcher notre économie ? Car il ne faut pas croire que tu rend service à des milliers de chinois, mais à quelques gros industriels qui s’en mettent plein les poches avec de la grosse industrie-automatisée et pas forcément en donnant de travail équitable à beaucoup de personnes, sans compter la pullution générée et destruction de notre patrimoine terrestre … Alors, crois-tu toujours que ce n’est qu’un problème de monétarisme et d’Etats endettés ?

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      • bourdeaux // 24.05.2012 à 12h16

        @ samy,
        J’ai bien lu ta réponse, mais je ne la partage pas. Je crois que le monétarisme ne profite à la rente que dans la mesure où l’état préfère engraisser les rentiers en leur empruntant l’argent qu’ils pourraient très simplement leur PRENDRE par l’impôt. Olivier l’a très bien expliqué. La monnaie n’étant jamais autre chose qu’une monnaie d’échange, le fait qu’elle soit créée dans le circuit privé (qui n’a aucun intérêt, lui, à la rogner comme Philippe le bel –ou un autre je ne  sais plus-  rognait les pièces d’or pour rembourser ses dettes ) ne me choque pas plus que cela. Il me semble que derrière les arguments pour le prêt direct de la BC à l’état, il y a des aveugles qui ne veulent pas voir qu’en remboursant des dettes en imprimant des billets, on détruit de la richesse, on n’en crée pas.

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  • samy // 23.05.2012 à 13h29

    Auto-correction :

    (il n’y a pas un État sur la planète qui ne soit pas endetté) = Il n’y a pas un pays de la zone euro qui ne soit pas endetté

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    • bourdeaux // 24.05.2012 à 20h19

      Mais samy, je ne prétends pas t’ expliquer ce qu’est la monnaie, mes connaissances sont certainement  moins développées que les tiennes sur ce sujet, mais je prétends juste que la question de savoir si c’est une banque centrale ou une banque privée qui prête à l’état, c’est un faux problème, juste une question de bon sens. Lorsqu’il roule sa dette auprès d’une banque centrale, il l’oblige à imprimer du papier et fait fondre les billets que tu as épargnés par ton travail en en rognant la valeur. Lorsqu’il la roule auprès de banques privées, il finit par te piquer ton épargne pour te rendre…ben…ton épargne, ou bien il augmente un jour tes impôts pour rembourser les fameux rentiers dont nous parlions plus haut. La différence est donc dans le scénario du défaut : si c’est à la banque centrale qu’il fait faux bond, l’état plante tout le monde, mais si c’est à une banque privée, il plante ceux qui ont perçu des intérets pour rémunérer le risque de leur placement : hey ouais, quand tu places ton argent dans un pays capitaliste, c’est un risque. C’est pour cela que moi, par exemple, j’ai fermé mon assurance-vie il y a 18 mois, parce que je refuse de cautionner, par mon épargne, l’inertie de nos élus.

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