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1.mars.20151.3.2015 // Les Crises

GEAB 92 – Syriza : catalyseur de la réforme politico-institutionnelle de l’Europe

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Je partage avec vous aujourd’hui un extrait du « GlobalEurope Anticipation Bulletin », qui est pour moi de loin une des meilleures sources d’information sur la Crise…

Bon, ce numéro est particulièrement « europtimiste » – ce que je ne partage pas -, mais cela donne un autre point de vue…

OTAN, QE, Syriza, Ukraine, Israël : Les autoroutes vers le « monde de demain » sont en vue

La terrible crise ukrainienne de 2014 doit être comprise comme une limite infranchissable au-delà de laquelle le « monde d’avant » disparaît quoi qu’il arrive. Il disparaîtra dans le chaos et la radicalisation d’un système qui, ce faisant, cessera d’être lui-même, ou bien il disparaîtra en s’ouvrant aux nouvelles caractéristiques du « monde d’après ». Toute la question est là, simplement résumable à ceci : la guerre ou la paix ? Mais dans tous les cas, le monde d’avant, c’est fini !

Et le fait est que dès que la poussière des combats retombe un peu, on commence enfin à pouvoir apercevoir au loin les paysages du monde de demain et les chemins qui y mènent et répètent parfois l’aspect de véritables autoroutes. Même si notre équipe reste très inquiète sur les obstacles qui peuvent continuer à surgir sur ces chemins, nous estimons que la révélation progressive des paysages d’avenir est une bonne chose. En effet, les grands drames de l’Histoire arrivent souvent lorsque les peuples ou les systèmes ne voient plus d’issue à leurs difficultés.

Ainsi, dans ce numéro, au risque de paraître gravement naïfs, notre équipe a décidé de se concentrer sur ces voies d’avenir qui apparaissent au loin. L’anticipation politique a aussi pour objet de dédramatiser l’avenir. Sans compter que le combat dans lequel nous sommes engagés, et dont la crise ukrainienne est la plus emblématique concrétisation, n’oppose en fait que les forces souhaitant s’engager sur ces voies d’avenir et celles les empêchant.

Notre équipe a choisi de rendre publique la partie de ce numéro du GEAB consacrée à l’analyse de la victoire de Syriza aux législatives grecques.

Nous avons déjà évoqué le très grand changement que représente l’arrivée de Jean-Claude Juncker à la tête d’une Commission qu’il appelle lui-même celle « de la dernière chance »1, exprimant clairement l’idée qu’en cas d’échec de connexion de l’institution avec les citoyens européens (ou « démocratisation »), c’est le projet de construction européenne tel que voulu par les pères fondateurs2 dans son ensemble qui échouera.

Se combine désormais à cette volonté politique au plus haut de l’édifice européen, celle résultant de l’élection d’un parti non-institutionnel en Grèce, Syriza3, sur la base d’un mandat clair : remettre les institutions européennes au service de l’intérêt des citoyens grecs, intérêt dont on voit déjà à quel point il se recoupe avec celui des citoyens de tous les pays confrontés à l’austérité, Espagne et Portugal au premier plan, mais bien au-delà. Le sentiment de non maîtrise des outils de résolution de crise par tous les citoyens de la zone euro se fait peu à peu jour, et Alexis Tsipras représente clairement un espoir politique pour des segments entiers de citoyens dans toute la zone euro4.

L’arrivée de Syriza, tel un chien dans un jeu de quilles, dans l’ambiance feutrée du système politico-institutionnel européen, est un véritable catalyseur de réforme. Et le fait est que si le système communautaire a appréhendé l’élection de Tsipras (avec, par exemple, les menaces par Angela Merkel d’exclusion de la Grèce de la zone euro5), on ne peut qu’être surpris de l’accueil qui lui est pour le moment réservé6. C’est qu’il semble en fait capable d’enclencher un changement que toutes les catégories d’acteurs européens attendent désormais :

  • au printemps 2014, le programme de campagne de Jean-Claude Juncker comportait une proposition portant sur la nécessité de « remplacer la troïka par une structure plus légitimement démocratique et plus comptable de ses actes, basée autour des institutions européennes, avec un contrôle parlementaire renforcé, tant au niveau européen que national ». Mais y serait-il parvenu du haut de la Commission européenne ? Probablement pas. Tsipras arrive donc tel un sauveur, rendant enfin possible la réforme du mécanisme de gestion de la crise et de gouvernance de la zone euro7 ;
  • nous avons parlé de Draghi et de son appel voilé pour un mandat reconnecté à la réalité de la crise plutôt qu’à l’application de traités obsolètes ;
  • le grand dysfonctionnement bureaucratique européen de ces derniers mois, jugé être le fruit des limites atteintes par la méthode dite « intergouvernementale »8, met également d’accord les fonctionnaires avec Tsipras, susceptible de redonner une direction politique à leur édifice institutionnel ;
  • les limites également atteintes par un système financier gavé de liquidités, mais incapable de les injecter dans une économie à l’arrêt, lui permettent de voir d’un bon œil l’opportunité incarnée par Tsipras9 de relance des investissements publics qu’il a lui-même contribué à arrêter en professant l’ultralibéralisme ;
  • les politiques nationaux, bloqués dans des gouvernements technocratiques ou d’union nationale depuis six ans, reprennent vie comme on le voit avec le deuxième « coup d’État » politique de Matteo Renzi, mettant fin à l’alliance avec Silvio Berlusconi en renforçant son camp politique par la nomination d’un chef de l’État socialiste10 ;
  • et bien entendu, les citoyens qui entendent enfin parler d’une Europe qui débat, réfléchit, cherche des solutions et parle une langue cette fois compréhensible en lieu et place des incessants borborygmes technocratico-financiers auxquels ils ont eu droit jusqu’à présent.

Le seul problème, ce sont encore une fois les médias… Non pas qu’ils soient aussi remontés qu’on aurait pu le craindre contre Syriza, mais plutôt parce qu’ils ont une compréhension extrêmement limitée de l’ampleur des enjeux des négociations en cours entre la Grèce et le reste de la zone euro et de la complexité du projet de réforme qui se noue entre tous ces acteurs (BCE, Eurozone, Grèce, Commission européenne, gouvernements nationaux).

La seule lecture à laquelle nous avons donc droit consiste à deviner si ce qu’il se passe nous rapproche ou nous éloigne d’une rupture de la zone euro. Or, nous le répétons une fois encore : il n’y aura pas de rupture de la zone euro ! Pas de Grexit (ni de Brexit probablement d’ailleurs, aussi11) : nous nous sommes tous embarqués dans un bateau qui peut aller loin du moment qu’on se donne les moyens d’en occuper la cabine de pilotage. L’Histoire n’a pas été dotée d’une touche Rewind à laquelle seuls les idéologues et les démagogues tentent de faire croire leurs ouailles : le bateau a quitté la rive, et ceux qui en descendront se noieront et feront chavirer les autres12.

Le processus enclenché par Tsipras n’est ni plus ni moins celui d’un changement complet du mode de fonctionnement de la zone euro. Le système de la troïka (FMI, BCE, Commission) a été révoqué, Tsipras exige de négocier avec les représentants élus de la zone euro13, un nouveau mécanisme de gouvernance plus légitime de la zone euro va devoir être inventé, en plus des solutions propres à la crise grecque. De tels objectifs ne risquent pas d’être résolus en un tournemain, pas plus que la paix en Ukraine et entre l’Europe et la Russie. Nous assistons à l’accouchement lent et douloureux de l’Europe et du monde de demain, avec tous les risques qu’un accouchement non médicalisé (faute de toute anticipation) comporte.

Les principaux obstacles à la négociation sont essentiellement les suivants : la BCE, qui n’a bien évidemment pas mandat à accéder à la requête d’un seul État et attend donc une décision collégiale de la part de l’ensemble de la zone euro ; l’Allemagne qui perd la domination – toute relative, d’ailleurs – qu’elle avait de la gestion de la zone euro (sachant que cette position dominante l’embarrassait plutôt qu’autre chose et qu’elle l’abandonnera avec plaisir du moment que le prochain mécanisme la rassure) ; l’incapacité structurelle du carcan politico-institutionnel actuel à la moindre réforme (qui obligera à aller jusqu’à la rupture) ; l’influence d’innombrables agendas cachés qui y perdront forcément dans le cadre d’une mise sous contrôle politique du système actuel14.

En ce qui concerne les Allemands, tout comme les Français l’ont prouvé dans un récent sondage15, et bien plus que Merkel ne l’imagine, ils sont certainement faciles à convaincre de la mise en place d’un système de solidarité pour sortir la Grèce de l’ornière, conscients qu’ils sont que la résolution de la crise grecque ne serait pas une bonne nouvelle seulement pour les Grecs. C’est d’ailleurs cette zone euro là qu’il s’agit d’inventer : un vrai Euroland fondé sur la solidarité et les logiques gagnant-gagnant.

Il est une chose qui n’est pas beaucoup commentée dans la victoire de Syriza. Là où nos médias passent leur temps à analyser que les problèmes économiques traversés depuis six ans par la zone euro vont faire monter l’extrémisme politique, la xénophobie, le rejet de l’Europe et de la démocratie, on voit avec Syriza et Podemos, par exemple, que les opinions publiques européennes tiennent remarquablement bien le choc, se refusant dans la mesure du possible à opter pour les solutions radicales16 et se ruant en revanche sur tout ce qui semble représenter une alternative, certes, mais raisonnable avant tout. Notre équipe met cette grande fiabilité collective des peuples européens sur le compte du désenclavement idéologique permis par Internet et l’accès « désintermédié » à l’information. Ni les politiques, ni les médias ne peuvent plus prendre en otages les opinions publiques interconnectées17.

C’est un fait que nous prendrons désormais en compte dans nos anticipations… Pour lire la suite de l’article, abonnez-vous au GEAB

Notes

1) Source : Euractiv, 22/10/2014.

2) Soit, suivant des principes de communauté d’États, des objectifs de paix et de prospérité partagées et au moyen d’une gouvernance démocratique.

3) Source : BBC, 25/01/2015.

4) Source : Euractiv, 04/02/2015.

5) Source : Le Figaro, 04/01/2015.

6) L’année 2014 a appris la prudence à notre équipe qui sait désormais que les bonnes nouvelles provoquent des irruptions brutales de mauvaises nouvelles. En ce qui concerne Syriza, nous nous concentrons dans le présent numéro sur le potentiel de sortie de crise que son élection véhicule. Mais nous sommes parfaitement lucides sur les tentatives que certains intérêts obscurs ou réflexes bureaucratiques pourraient susciter afin de bloquer les développements qui se mettent en place. Cela va de l’incapacité du système à accéder aux demandes de Tsipras à des risques de tentative de déstabilisation du pays. Source : Club Newropeans, 04/02/2015.

7) Source : Le Monde, 02/02/2015.

8) « Nous sommes tués par l’intergouvernementalisme », nous disait récemment un responsable de la zone euro. La « méthode intergouvernementale » fait référence à ce système de prise de décision à 28 sur des logiques d’intérêts nationaux, qui s’oppose à la « méthode communautaire » qui placerait la prise de décision aux mains du seul niveau européen, les deux méthodes espérant faire l’économie de la démocratie qui consisterait à fonder le système décisionnel européen dans la volonté des peuples européens.

9) C’est ainsi que la Banque d’Angleterre évoque la nécessité de sortir de la politique d’austérité quelques jours après l’élection de Tsipras. Source : The Guardian, 28/01/2015.

10) Source : Bloomberg, 30/01/2015.

11) Contrairement là encore à ce que les médias comprennent, un référendum britannique sur une sortie de l’UE se conclura par un refus (des sondages l’ont déjà montré) et tout le levier de chantage britannique sur l’UE prendra fin. Source : EUObserver, 23/10/2014.

12) La perspective de sortie de l’euro est un levier de négociation plutôt qu’autre chose. Quand on voit à quel point le système politique, institutionnel et financier européen vit dans la terreur de la moindre décision susceptible de faire baisser les bourses, on ne les imagine vraiment pas excluant l’un de ses membres ! La bonne nouvelle, c’est qu’ils vont donc devoir trouver un accord.

13) Source : BBC, 30/01/2015.

14) Mais sur ce dernier point, nous avons déjà fait remarquer qu’un système institutionnel qui dysfonctionne ne peut même plus servir les lobbies. L’enjeu devient dès lors commun de relancer la machine.

15) « Seules 15 % des personnes interrogées se montrent favorables à un maintien de la dette grecque et des échéances de remboursement actuelles ». Source : Les Echos, 04/02/2015.

16) En dehors des inévitables minorités et des effets liés à l’absence d’alternative entre partis institutionnels et partis extrémistes… En France ou en Angleterre, par exemple.

17) On l’a vu aussi dans la couverture médiatique occidentale de la crise ukrainienne, très peu objective et extrêmement va-t-en-guerre, qui a laissé les populations pour le moins sceptiques.


Abonnement : pour ceux qui en ont les moyens, en particulier en entreprise, je ne peux que vous recommander l’abonnement à cette excellente revue de prospective sur la Crise, qui avait annoncé dès 2006 la crise actuelle.

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Commentaire recommandé

Patrick Luder // 01.03.2015 à 09h16

« Le monde d’avant. c’est fini. »

Ah bon? Je ne vois qu’une continuation de la fuite en avant, telle qu’elle se fait depuis plus de vingt ans. => Rien n’a changé, aucune nouvelle réflexion, aucune avancée dans quelque domaine que ce soit. La seule chose qui perdure, c’est la toute puissance des marchés à l’agonie, rien d’autre ne compte et ne comptera …

40 réactions et commentaires

  • maboiteaspam // 01.03.2015 à 02h53

    Voilà qui à bel et bien le mérite d’être rafraîchissant si l’on veut bien y accorder un peu de crédit.
    Le dernier paragraphe par contre n’est pas de la prospective, et c’est une bonne chose.

    Merci à tous ces gens qui commentent l’actualité et s’expriment. On n’est pas toujours d’accord mais on se grandit en débattant.

    A vos plumes !

      +2

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  • Gilleron // 01.03.2015 à 04h24

    C’est tout?
    La « crise de l’Euro », n’est pas une crise du Capitalisme, mais l’incompréhension par ces gens très bien que sont Juncker, le gouverneur de la Banque centrale d’Angleterre, Draghi et Renzi des méfaits du néolibéralisme dans l’UE.
    Mais dormez braves gens: ils ont compris. L’Europe c’est super si on la fait marcher au Syriza nouveau.
    Disparaitront comme par enchantement les abandons de souveraineté des parlements élus aux instances non élues et leur caractère inacceptable.
    Le blog va pouvoir disparaître: les crises grâce aux éconoclastes sont en cours de résolution.
    Allez donc vous embrasser avec le PGE: l’UE est réformable, il n’y a aucune « malfaçon ».

      +25

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    • Goldfinger // 01.03.2015 à 13h07

      Bonjour,

      Je continue à croire que l’ Europe est réformable … mais uniquement sous (très) haute pression !!!
      Ou plus explicitement sous la contrainte citoyenne de ses peuples.
      Et pour cela il faut continuer à les informer comme le fait cet excellent site (il faut continuer à en accroitre la diffusion en le conseillant à ses ami(e)s et connaissances … Cela ne coûte rien mais cela peut rapporter gros 😉 )

      Visiblement le « coup de semonce grec » est très largement insuffisant: les lignes n’ont visiblement pas bougé même si elles sont davantage sous pression.

      Et je me pose la même question que LEAP/GEAB la rupture sera-t-elle pacifique ou violente ?
      Mais je n’ai pas plus d’éléments qu’eux pour pouvoir répondre à cette question.

      Une chose est certaine: pendant que des personnes qui échangent (de bonne foi) des idées, elles ne se tapent pas sur la g….. 😉
      Mais malheureusement cela n’empêche pas toujours le retour à des formes de rapports plus brutaux 🙁

      Bon dimanche à toutes et tous !

        +1

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    • Chris // 01.03.2015 à 13h39

      Je suis abonnée à Geab depuis quelques mois seulement, mais je suis cette revue depuis quelques années. C’est le numéro de prospective le plus minable/simplificateur que j’ai lu de leur part. Habituellement, ils font nettement mieux.
      Prêcher une telle eurobéatitude (c’est leur fond de commerce, semble-t-il ?) m’a révulsée, probablement parce que je ne suis pas partie prenante du carcan niveleur d’une Europe supranationale, de surcroit inféodée aux modèles économico-financier et civilisationnel des USA, autrement dit, un enterrement de seconde voire troisième classe !

        +9

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      • Roscanvel // 01.03.2015 à 17h00

        Entièrement d’accord avec vous. Ce matin j’avais mis en ligne ce même site. Bizarrement il a disparu.

          +1

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    • boduos // 01.03.2015 à 20h32

      reformer l’Europe c’est ça : http://www.les-12-travaux-hercule.fr/

        +0

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  • luci2/29 // 01.03.2015 à 05h55

    KO ou bien Nao…le petit robot..? ces « visions » de GEAB,lucide habituellement, et donc largementapprécié.-,
    Dans ce numéro,par contre, j’y décèle,à tort ou à raison, un « à venir » débilité dans un magma d’individualisme transhumaniste écervelé/
    Merci.,j’ai déjà donné ..!
    Allons plutôt et carrément , tous ensemble,à la recherche du Sens pour chacune des Vies des bientôt 8 Milliards d’Etres Humains.
    et réfutons ce sinistre relativisme pseudo hédoniste anéantissant.

      +10

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  • atanguy // 01.03.2015 à 07h42

    PUISSANTE ET INCONTRÔLÉE : LA TROÏKA… Le document d’ARTE
    A voir d’urgence si vous ne l’avez pas deja vu:
    https://www.youtube.com/watch?v=TaAaOf73E40

      +14

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  • Gribouille // 01.03.2015 à 08h19

    J’ai l’impression de lire la chronique géopolitique de Bernard Guetta sur France Inter. C’est dire…..

    La rupture n’ayant pas eu lieu, on se retrouve dans une tentative de récupération de la popularité de Syriza pour redonner à la construction européenne un semblant de légitimité démocratique. Ça me rappelle ces pratiques cannibales qui consistent à manger le corps de l’ennemi pour s’accaparer ses pouvoirs.

    La conclusion est délirante. Que n’aurions nous pas entendu si Syriza avait claqué la porte ? Le peuple vote mal, il est idiot et sale, heureusement qu’on est là pour lui montrer le chemin, il nous remerciera plus tard…..

      +12

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  • Vasco // 01.03.2015 à 08h55

    D’autres scénarios moins optimistes sont envisagés.

    Exemple celui de Mikhail Khazin http://worldcrisis.ru/crisis/1819611 pour qui le Grexit est un test grandeur nature des élites financières pour essayer de gérer au mieux (pour les élites) les prochaines bulles a venir.

      +4

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  • Patrick Luder // 01.03.2015 à 09h16

    « Le monde d’avant. c’est fini. »

    Ah bon? Je ne vois qu’une continuation de la fuite en avant, telle qu’elle se fait depuis plus de vingt ans. => Rien n’a changé, aucune nouvelle réflexion, aucune avancée dans quelque domaine que ce soit. La seule chose qui perdure, c’est la toute puissance des marchés à l’agonie, rien d’autre ne compte et ne comptera …

      +28

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    • Un naïf // 01.03.2015 à 09h55

      Oui c’est inéluctable, quelques personnes en ont décidé ainsi, pour leurs intérêts et il est donc admis que c’est le futur qui nous est réservé… la connerie humaine est non seulement affligeante, mais elle est en train de mettre en péril le destin de toute l’espèce, en toute tranquilité… et nous, on commente le désastre…

        +8

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    • Subotai // 01.03.2015 à 19h55

      Il était déjà mort mais il ne le savait pas encore. Le phacochère percé de la flèche continue à courir jusqu’à ce qu’il tombe. Ainsi va-t-il des civilisations…

        +2

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  • josephine // 01.03.2015 à 10h03

    Cette édition du GEAB est particulièrement optimiste. Et pas que pour la zone Europe. Je continue de lire avec intérêt leurs analyses, car elles éclairent sous différents angles des problématiques, de manière relativement ouverte et pragmatique. Mais je ne partage pas ce qui m’apparait comme des présupposés, par exemple l’heureuse fin de la « médiation » grâce à l’Internet, et ce dans tous les domaines, politique, finance, savoirs…Le « je suis Charlie » est pour moi l’exemple même des limites évidentes de la démocratie de l’internet, démocratie d’opinion qui n’a rien à voir avec les exigences d’une réelles démocratie. Et ça n’a rien de condescendant, ou de méprisant de penser que la médiation est nécessaire, dans tous les domaines; l’accès direct (au savoir, à l’info…) est une illusion. Ce blog comme celui de Jorion ou la lettre du GEAB en sont la preuve: il y a /il faut un filtre, un traducteur, bref un médiateur. Ce que permet internet, c’est de confronter des points de vue, mais il n’empêche: tous les points de vue ne se valent pas.

      +1

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  • OFJ // 01.03.2015 à 10h03

    « il n’y aura pas de rupture de la zone euro ! Pas de Grexit (ni de Brexit probablement d’ailleurs, aussi) : nous nous sommes tous embarqués dans un bateau qui peut aller loin du moment qu’on se donne les moyens d’en occuper la cabine de pilotage » : BOF, BOF. L’euro est mort-né ; le seul problème c’est qu’aucun des occupants de la cabine de pilotage ne veut être le premier à l’annoncer.
    L’euro, comme toute invention humaine, est mortel : la question n’est donc pas « être ou ne pas être » mais « quand cessera t-il d’être ».

      +8

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    • boduos // 01.03.2015 à 21h02

      se libérer du carcan états unien en Ukraine ou de celui de la troïka , cela procède de la même démarche,l’une entrainant l’autre des que les peuples verront que c’est possible .
      c’est la même chape de plomb exercée plus ou moins directement par la même entité dominatrice ,le dollar avec toutes ses exigences.

        +2

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  • Gribouille // 01.03.2015 à 10h29

    Ce bulletin du GEAB me fait penser à cette pratique cannibale qui vise à manger le corps du guerrier vaincu pour s’accaparer ses pouvoirs. Depuis que Syrisa a plié pour signer l’accord, on dirait que l’Europe essaie de s’approprier la popularité de ce parti, et l’espoir qu’il suscite, pour se redonner une certaine légitimité.

      +8

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  • Balthazar // 01.03.2015 à 11h04

    « Au risque de passer pour de grands naïfs… » Bon ben je crois que le risque n’a pas payé !!

      +3

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    • Balthazar // 01.03.2015 à 14h46

      Pour continuer car en relisant, je suis moins espiègle et plus écœuré par ce discours de propagande.
      « Et le fait est que dès que la poussière des combats retombe un peu, on commence enfin à pouvoir apercevoir au loin les paysages du monde de demain et les chemins qui y mènent et répètent parfois l’aspect de véritables autoroutes…
      L’anticipation politique a aussi pour objet de dédramatiser l’avenir. »
      Si j’étais méchant, j’enverrai ce beau discours aux irakiens, aux syriens, aux libyens, aux afghans, etc…
      Genre : « oh les gars, devinez quoi ? Après la pluie vient le beau temps. Elle est pas belle, la vie ? »
      Enfin, ça c’est en théorie…

        +3

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  • Mélissa // 01.03.2015 à 11h06

    « Seul,le peuple Grec n’est pas de taille à renverser le Dictateur »

    Pardon,…il ne faut plus dire « le Dictateur » mais  » l’ADDICTATEUR « …

    Et les seuls spécialistes qui devraient être consultés pour élaborer un protocole de soins efficaces ne sont pas nos hommes politiques,mais des ethno-addictologues…,s’il en existe…

      +4

    Alerter
  • Frank // 01.03.2015 à 11h51

    Bonjour
    Je ne comprends pas que cette société ( le LEAP), qui édite le Geab, ait à ce point les honneurs du site « les crises », tant il développe des thèses europeistes. La page Wikipedia indique même qu’il travaille avec les institutions européennes .

      +15

    Alerter
    • Goldfinger // 01.03.2015 à 12h37

      Bonjour à toutes et tous,

      LEAP/GEAB n’ est certes pas une source d’informations neutre & impartiale.

      D’ailleurs la neutralité et l’impartialité cela n’existe pas: tout au mieux peut-on s’en approcher en confrontant la perception des faits et des opinions.

      C’est, je pense, une des qualities des Crises que de permettre cette confrontation à une large échelle.

      Donc « seulement » le GEAP non ! Mais « également » le GEAB oui !

      Excluons l’exclusion 🙂 nous n’en mourrons que moins idiots (pour paraphraser Martin Luther King).

      Bon dimanche à toutes et tous

        +8

      Alerter
  • cording // 01.03.2015 à 11h58

    Je pense que le gouvernement grec se fait des illusions comme le GEAB (pour eux c’est congénital: l’Europe, l’Europe, l’Europe !!!!!) sur la possibilité de réformer cette Europe-là. Tsipras et Varoufakis se trouvent déjà tous seuls sur la ligne politique qu’ils voudraient voir s’imposer à l’UE. Il leur faudra une volonté de fer, d’airain voire de marbre pour ne pas petit à petit renoncer à l’essentiel et se contenter de réformes cosmétiques.

      +4

    Alerter
  • achriline // 01.03.2015 à 12h11

    Naïf et un peu malhonnête …
    Aucune allusion à l’influence américaine qui ne laissera certainement pas modifier une Europe qu’elle a voulu docile et conforme à ses intérêts. Il suffit de se rappeler de l’intervention contre le Grexit.
    Aucune allusion aux problèmes qu’entrainent des économies de taille et de structure différentes, pas plus qu’aux différences importantes de salaires qui attirent les esclavagistes et condamnent les pays à niveau de vie élevé à la paupérisation.
    Ce n’est pas cet article qui me fera m’abonner.

      +13

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    • Michel Roissy // 01.03.2015 à 12h46

      tout à fait l’impression que j’ai eu en lisant cet article « bisounours » (au mieux) ou « lapins crétins » (au pire)…

      un grand absent : les zétazunis dont on sait que l’Europe n’est pas au centre de leurs intérêts et que, jamais au grand jamais, ils ne tenteraient de la déstabiliser ni de détruire son économie…

      A croire qu’ils n’y sont pour rien et que le problème est juste européo-européen…

      A oublier un des acteurs majeurs, on ne peut écrire qu’une médiocre pièce !

        +11

      Alerter
  • Werrebrouck // 01.03.2015 à 12h21

    La Grèce va donc sauver l’Europe et l’Euro? Je crois que ce texte est complètement hors- sol et ne mérite pas notre attention.
    Par contre Syrisa n’est pas mort et risque de jouer un rôle très important dans le futur européen.

      +10

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    • Goldfinger // 01.03.2015 à 12h50

      Bonjour,

      D’accord Syriza n’est pas toute la Grèce et toute la Grèce n’est pas Syriza …
      Mais Syriza est le grand vainqueurs de ces élections grecques.

      Le cartésien que je suis (et qui reconnait très volontiers que le monde n’est pas binaire: blanc ou noir, bons ou méchants, etc …) en déduit que la Grèce « n’est pas morte et risque » (à mon avis c’est une opportunité 😉 ) « de jouer un role très important dans le future européen ».

      Bon c’est un peu sémantique mais l’essentiel – et je suis tout à fait d’accord avec vous – c’est que cela change ! En mieux évidemment !!!

      Bon dimanche.

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  • Crapaud Rouge // 01.03.2015 à 13h05

    « Seul,le peuple Grec n’est pas de taille à renverser le Dictateur » : sans la virgule après « Seul », la proposition change complètement de sens. Cas rare qui mérite d’être relevé.

      +4

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  • Crapaud Rouge // 01.03.2015 à 13h39

    L’incertitude est telle que l’optimisme est autant justifié que le pessimisme, mais là, je trouve qu’ils poussent le bouchon un peu loin. Espérer que la gouvernance de l’Europe va changer à seule fin de résoudre le cas grec, et que l’opinion allemande est disposée à « un système de solidarité pour sortir la Grèce de l’ornière« , ils rêvent tout haut.

      +9

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  • BA // 01.03.2015 à 13h43

    Il n’y aura pas de réforme politico-institutionnelle de l’Europe.

    Au contraire, il y aura un rejet de plus en plus important de l’Europe.

    En Europe, il n’y a qu’en Grèce et en Espagne que la montée aux extrêmes profite à l’extrême-gauche.

    Dans les autres nations européennes, la montée aux extrêmes profite à l’extrême-droite.

    Autrement dit : la dynamique historique est à l’extrême-droite.

    Elections européennes du 25 mai 2014 :

    Les quatre pays où les extrêmes arrivent en tête :

    1- La France : Front National = 24,86 %

    2- Le Royaume-Uni : UKIP = 26,60 %

    3- Le Danemark : Parti Populaire Danois = 26,60 %

    4- La Grèce : l’extrême-gauche Syriza = 26,58 % (pour info : les néonazis d’Aube Dorée = 9,40 %)

    Les neuf pays où les extrêmes font une percée :

    1- L’Italie : Mouvement 5 Etoiles = 21,15 %

    2- L’Autriche : FPO = 19,70 %

    3- La Belgique : NVA = 16,35 %

    4- La Hongrie : Jobbik = 14,68 %

    5- La Finlande : « Les Vrais Finlandais » = 12,90 %

    6- La Suède : Sverige Demokraterna = 9,70 %

    7- L’Espagne : l’extrême-gauche Podemos = 7,97 %

    8- La Pologne : KNP = 7,06 %

    9- L’Allemagne : le nouveau parti anti-euro AFD = 7 %

    Dimanche 1er mars 2015 :

    Elections départementales : FN et UMP – UDI à égalité (29% d’intentions de vote).

    Le Front national et l’UMP associée à l’UDI arrivent à égalité aux élections départementales des 22 et 29 mars avec 29% des voix.
    Ils sont devant le PS, 23% des voix, selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche.
    Selon ce sondage, les candidats d’Europe Ecologie Les Verts arrivent en quatrième position avec 10%.
    Le Front de gauche obtient 9% d’intentions de vote.

      +3

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  • coinfinger // 01.03.2015 à 15h23

    Le pronostic du geab se révélé éminnemment optimiste , ce ne peut étre autrement puisqu’il est européiste . C’est à dire qu’il croit que les choses changent par en haut , à son initiative .
    Goldfinger a amplemment raison , çà ne le fera que par forte pression populaire , avec un haut disposé . Et il faudra étre trés dur envers ceux qui ont l’habitude de profiter de chaque opportunité aux dépends du peuple , parce qu’ils ont excercés à la pratique de l’aurorité , passe-droits et autres , possédent ou sont en lien avec des réseaux et ne pas habitués à étre traités sur un pied d’égalité .
    Le Geab a indirectement raison , en ce qu’une réussite du peuple Grec , au sein de l’Europe , supposerai une forte solidarité Européenne , qui aille au delà des manifestations de sympathie , c’est à dire d’un véritable sentiment Européen . Mais ne peut venir des ‘élites’ qui sont largement atlantiste . Celà signifie aussi une vigilance populaire envers tous les coups tordus US/OTAN/Atlantisme , on est encore loin de celà , dans l’opinion publique en Europe .
    Suffit de voir comment çà gobe les pires mensonges sur l’Ukraine , Poutine , les terroristes ….

      +4

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  • Bece // 01.03.2015 à 15h38

    Au secours, rassurez-moi, j’ai dû mal comprendre, comme gribouille qui a cru que c’était du bernard Guetta, nous sommes les cancres du fond de la classe.
    « GEAB, la meilleure source d’info sur la crise… » et vous vous en tirez en précisant quand même que vous ne partagez pas leur « europtimisme »!
     » Ainsi, dans ce numéro, au risque de paraître gravement naïfs, notre équipe (GEAB?) a décidé de se concentrer sur ces voies d’avenir qui apparaissent au loin…le monde d’avant, c’est fini…  » et un des augures serait en particulier « le très grand changement que représente l’arrivée de Juncker… »
    Ces voies d’avenir que nous devons (cou)rageusement envisager pour calmer notre angoisse du pire ne peuvent être que de l’ordre de ce qui se dessine, au mieux du moins pire, en gros du ticket d’alimentation, sinon le chaos?
    C’est vrai, je n’ai pas lu l’extrait jusqu’au bout, je n’ai pas pu: je venais de regarder la vidéo sur la troïka..
    Olivier, je vous pardonne si vous avouez que vous avez fumé!

      +4

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  • Bobby // 01.03.2015 à 15h52

    Comment peut-on appeler des agents de la CIA (Jean Monnet et Robert Schuman) des « pères fondateurs » ? Des « traîtres originels » plutôt !

      +7

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    • Maurice // 01.03.2015 à 17h02

      Des pourritures, la lie de l’humanité !

        +6

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      • Mélissa // 01.03.2015 à 19h02

        Maurice,
        Schuman semble avoir toujours pratiqué l’opportunisme des faibles,…mais Monnet, banquier de son état, était parfaitement conscient d’installer l’addictature rampante et imperceptible des pouvoirs financiers sur les peuples d’Europe…

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  • theuric // 01.03.2015 à 17h16

    Bon, dans l’ensemble je suis d’accord avec les commentateurs, je relèverais toutefois quelques points me paraissant intéressant:
    La position allemande, tout d’abord, confirme bien ce que je supposais mais n’osais vraiment exprimer, Madame Merkel a suivit Monsieur Hollande en Russie et non pas l’inverse.
    Leur position au sujet de l’actuel gouvernement grecque montre, quoi qu’en disent les personnes travaillant au L.E.A.P., leur réel désespoir de ne savoir comment réformer l’Union-Européenne.
    Comment Messieurs Tsipras et Varoufakis vont te les manger tout cru, les eurocrates et autres eurolâtres, toute la différence entre ceux qui font de la politique et ceux faisant de l’économie.
    Tiens, je suis idéologue, comme il se disait quand j’étais enfant: « C’est celui qui le dit, celui qui est! ».
    Quand à réformer l’Union-Européenne…
    En 2009, cela aurait pu être possible, en 2015, ça ne l’est plus du tout.
    Maintenant le personnel politique élu, donc des états et du parlement européen, font face aux mêmes gens qui, à l’époque, avait empêché Monsieur Gorbatchev de réformer l’U.R.S.S., la haute administration, hier de l’Union-Soviétique, aujourd’hui de l’U.E..
    C’est vrai, je les avais oublié, ceux-là, mais pas le G.E.A.B., donc acte.
    Cette haute administration alliée aux oligarques européens et mondiaux, il faudrait que toute la classe politique européenne marchent du même pas pour faire reculer une telle force, permettez-moi d’en douter.
    Pour finir, le L.E.A.P. n’est guidé, dans ses réflexions, que par ses seules doxas, bien que cet organisme ait des informations très intéressantes, il n’en tire pas toutes les conclusions.
    Les miennes, de conclusions, me paraissant diamétralement opposé aux leurs.

      +4

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  • Julian // 01.03.2015 à 19h43

    C’était le billet habituel de propagande du (bien mal dénommé) GEAB.

    Sans intérêt autre que de suivre l’évolution mentale des europathes.

      +5

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  • Vladimir KOMAR // 02.03.2015 à 11h52

    Grandeur et limites du reformisme radical sincére et contradictoire en Gréce et et en Europe :

    Stathis Kouvelakis : la Grèce, Syriza et l’avenir de l’Europe 17.2.2015

    video mise en ligne Samedi, 28 Février, 2015 – 08:26

    https://www.ensemble-fdg.org/content/stathis-kouvelakis-la-grece-syriza-et-lavenir-de-leurope

    The Reality of Retreat

    Syriza’s deal with Greece’s creditors hasn’t bought more time or avoided austerity. It’s demobilized Greek workers.

    Stathis Kouvelakis 26 fevrier 2015

    https://www.jacobinmag.com/2015/02/syriza-euro-austerity-troika/

    les mobilisations du futur proche en Europe ; comme le 18 mars a Frankfort sont decisives.

      +1

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