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15.avril.201615.4.2016 // Les Crises

Gérard Chaliand : « Nous ne sommes pas en guerre »

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Source : Ballast, Gérard Chaliand, 22-12-2015

Un petit appartement de la capitale. Aux murs : une carte du monde, des poignards et des objets rapportés de ses nombreux séjours à l’étranger. Gérard Chaliand a quatre-vingts ans mais ne les fait guère : il a déjà dix vies derrière lui. Géostratège spécialiste des conflits armés et poète, « aventureux » et enseignant, il milita clandestinement pour l’indépendance de l’Algérie, combattit en Guinée-Bissau aux côtés du leader révolutionnaire Amílcar Cabral, se rendit au Viêt Nam, dans les rangs communistes, tandis que le pays était sous les bombes nord-américaines, et participa aux écoles de cadres et à l’entraînement de certains mouvements de la résistance palestinienne. Une vie de terrain et d’écriture. Il revient tout juste d’Irak lorsque nous le rencontrons. Les Kurdes tentent de résister à Daech. Le géostratège ne mâche jamais ses mots : le verbe est coupant, cru, sans ornements. La violence n’est pas affaire de concepts mais d’armes et de sang : notre homme préfère parler de ce qu’il connaît. Quitte à heurter.

chaliand06L’expression « lames de fond » vous est chère. Vous revenez d’Irak et cela fait une quinzaine d’années que vous suivez la cause kurde : d’où vient cet intérêt spécifique ?

Il y a des dossiers que j’ai suivis davantage que d’autres. J’avais aussi été en Afghanistan de 1980 à 1982 puis de 2004 à 2011, chaque année. Au démarrage, c’est un peu le hasard : je me suis retrouvé à rencontrer l’émir Bedir Khan, le représentant des Kurdes en Europe, dans les années 1950. Je me suis ensuite intéressé à la révolte de Moustapha Barzani, en 1961, mais j’étais déjà engagé dans l’indépendance algérienne et les maquis de Guinée-Bissau. En 1975, lorsque les Kurdes ont commencé à être déportés par le pouvoir irakien, je suis revenu à cette cause et j’ai rencontré Abdul Rahman Ghassemlou, alors leader du Parti démocratique du Kurdistan d’Iran : en 1980, il m’a invité et j’ai passé deux mois auprès de lui – il sera, plus tard, assassiné. En 1991, la question kurde est revenue à la une, lors de la tentative de renversement du régime de Saddam Hussein. Huit ans plus tard, on m’a demandé d’aller voir ce qu’il en était de cette zone autonome kurde : je suis rentré clandestinement par la Syrie, en passant par Palmyre. J’y suis retourné en 2000, 2001 et 2002, puis la guerre d’Irak est arrivée. Les Kurdes sont un peuple infortuné : ils n’avaient pas de tradition étatique, contrairement aux Turcs et aux Iraniens, et ils le paient toujours. En 1991, quand ils étaient mitraillés par Saddam Hussein, ils ont cependant eu la chance que les caméras occidentales soient sur place – les chiites du sud de l’Irak, qui s’étaient soulevés aussi, n’avaient pas de caméras : on les a écrasés. En 2003, les Américains ont commis l’erreur de déclarer la guerre à l’Irak : une erreur absurde, qu’ils continuent de payer, une erreur idéologique des néoconservateurs qui pensaient qu’ils allaient remodeler à leur guise le Moyen-Orient. Ils se sont trompés. Ils pensaient changer le régime en Iran, ça n’a pas marché ; ils pensaient forcer la main de Bachar el-Assad pour qu’il cesse d’aider le Hezbollah libanais, ça na pas marché ; ils ont essayé d’installer, soi-disant, « la démocratie » en Irak, ça n’a pas marché.

« Les Américains ont commis l’erreur de déclarer la guerre à l’Irak : une erreur absurde, qu’ils continuent de payer, une erreur idéologique des néoconservateurs. »

Jusqu’en 2007, la situation n’était pas fameuse pour les Kurdes d’Irak, d’un point de vue économique, mais ils ont eu l’idée d’exploiter le pétrole sous leur sol, n’en déplaise à Bagdad. Ils l’ont vendu aux Turcs – c’était le seul débouché géographique possible –, qui se montraient hostiles, au départ, avant de conclure qu’il s’agissait d’une bonne affaire car ils pouvaient effectuer de sérieuses économies en achetant le pétrole kurde à bon marché. Chaque camp y a trouvé son compte. Les Kurdes, au nord, ont cru qu’ils se trouvaient dans les Émirats ! Ils ont investi, construit – la corruption est venue avec, bien sûr. Ils se sont laissé aller ; ils ont oublié qu’ils étaient entourés d’États hostiles. Ils n’ont pas pris la mesure de la montée de Daech. Leurs combattants peshmergas avaient pris du gras : même pour fuir, ce n’est pas bon d’avoir du ventre ! Ils étaient mal entraînés, mal armés : ils avaient dépensé leur argent à bâtir des malls et des hôtels. Grave erreur ! Même les Suisses, qui sont dans un environnement plutôt sympathique, continuent d’avoir une arme à la maison et, jusqu’à 45 ans, font chacun quinze jours de service militaire. Quand Adolf Hitler s’est dit qu’il allait s’emparer de la partie germanique de la Suisse, ses généraux lui ont fait savoir que ce serait très coûteux de prendre la Suisse et qu’il serait mieux d’aller voir plus à l’est… Quand Daech, après Mosul, est monté jusqu’au Sinjar, les troupes kurdes ont pris la fuite. Ils ont reculé partout. Massoud Barzani a alors demandé aux Américains de les aider, sans quoi les Kurdes allaient tomber – il faut reconnaître ça aux Américains : ils ont la logistique et l’organisation, ils sont venus le jour même et ils ont stoppé l’État islamique. Les Kurdes d’Irak s’entraînent, à présent. Ils ont repris le Sinjar avec l’aide du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG). Les YPG – des Kurdes de Syrie – sont les meilleurs combattants de la zone : ce sont des laïcs idéologisés. Ils sont donc prêts à mourir.

Vous avez déclaré que vous êtes favorable à la coordination internationale des frappes contre Daech. Que répondez-vous à ceux qui tiennent cela pour de l’ingérence et qui estiment que ça ne fera que renforcer les jihadistes, puisqu’ils n’attendent que ça pour légitimer leurs attaques ?

L’ingérence, on y est déjà ; je ne vois pas ce que ça change. Par contre, la question de savoir si l’ingérence, à la base, était une bonne idée, oui, elle se pose. Qu’est-ce qu’on est allés faire en Libye ? D’autant qu’on a violé le cadre fixé par le Conseil de sécurité des Nations unies. On a liquidé le dictateur. Si les Russes ou les Chinois l’avaient fait, qu’aurait dit l’Occident ? Que c’est dégueulasse et intolérable. Nous sommes des hypocrites, il faut le reconnaître. Il y en a marre du discours uni-dimensionnel, comme si tout ce que nous faisions était bien et que l’autre, qu’il s’appelle Poutine ou non, était un méchant. Nous sommes sur les listes de Daech et d’Al-Qaeda depuis des années – ils l’ont dit. Je suis donc favorable à une coordination (qui, soit dit en passant, existe déjà) et, même, pour du combat au sol en raids. Pas pour l’occupation de terrain. Daech n’est pas un mouvement terroriste ni un mouvement de guérilla : ils utilisent aussi le choc frontal, la bataille, c’est-à-dire la guerre classique. Quand l’adversaire est en face, prêt à mourir, avec 1 500 ou 2 000 hommes, je suis pour l’intervention de troupes spéciales – et qu’on en tue le plus possible.

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Mais vous disiez en 2014, sur Europe 1, que vous étiez partisan d’une intervention au sol si, et seulement si, le régime d’el-Assad était menacé…

… Tout le monde a constaté que le pouvoir syrien était essoufflé. Et c’est bien pour cela que les Russes sont arrivés. Que fait-on avec Daech ? Ils sont très difficiles à contrôler ; il faut donc les affaiblir. Pourquoi ? Car les frapper et les affaiblir diminue leur aura et le nombre de jeunes hommes qui ont, chez nous et ailleurs, envie de s’enrôler. L’an passé, lorsque Daech a remporté des victoires sur le terrain, ça a été un appel d’air – qui se compte par milliers. Je n’ai pas dit que les frappes allaient tout résoudre, car on ne bombarde pas une idéologie. C’est une guerre d’usure, qui prendra du temps, puisqu’il n’y a rien à négocier : Daech ne met rien sur la table.

Le Dalaï-Lama vient pourtant de dire qu’il faut dialoguer avec eux.

(Il rit.) Ils veulent la victoire ou la mort. Donnons-leur la mort. Mais personne n’ose plus dire les choses clairement, de crainte d’être traité de je-ne-sais-quoi. Je me suis battu durant des décennies pour les luttes d’indépendance et de décolonisation : je ne vais pas me laisser terroriser par des petits cons qui n’ont jamais reçu la moindre gifle et qui ont peur de leur ombre.

Nos gouvernements, avez-vous dit, ont laissé la peur s’installer dans les têtes en diffusant jusqu’à plus soif les communiqués et les vidéos de Daech. Qu’aurait-il fallu faire ?

« Les médias nous pourrissent la vie avec leur audimat. Ils rendent service à Daech ; ils font leur propagande : si je relaie six fois un crime de guerre de l’ennemi, je lui rends cinq fois service. »

On ne montre pas en boucle, à la télévision, les images des cadavres et les familles, cousin après cousin, pour dire que les victimes étaient formidables. On dit qu’un bus a sauté et qu’il y a quinze morts ; point final. L’autre jour, je suis passé à la pharmacie et la pharmacienne me disait que les clients défilent, depuis le 13 novembre, pour prendre des calmants. Les gens se demandent ce qui va se passer ; ils ont peur. Les médias nous pourrissent la vie avec leur audimat. Ils rendent service à Daech ; ils font leur propagande : si je relaie six fois un crime de guerre de l’ennemi, je lui rends cinq fois service. C’est la société du spectacle. C’est minable. Mais, non, contrairement à ce que raconte Hollande, nous ne sommes pas en guerre : une guerre, ce serait comme ça tous les jours ; on est dans une situation conflictuelle. Le vieux Aron avait trouvé la seule formule intelligente qui soit, à propos du terrorisme : « Peut être considéré comme terroriste toute action dont l’impact psychologique dépasse de très loin les effets proprement physiques. ». Le tam-tam autour des 3 000 morts du 11 septembre ! Pendant des semaines ! J’enseignais à Singapour l’an passé et j’ai demandé à mes élèves quel était l’évènement le plus important de ces quinze dernières années : « Nine eleven ! » Ça ne va pas la tête ? C’est la Chine, partie de presque rien et devenue numéro 2 mondial !

Vous citez Aron, sur le terrorisme. Alain Gresh, du Monde diplomatique, avance que c’est une notion inopérante car elle recouvre absolument tout et son contraire. Comment pourriez-vous le définir ?

Aron a tout dit, mais je n’oublie pas que le terme « terreur » rentre dans l’Histoire comme terreur d’État. C’est 1793 et Robespierre. Le nazisme a été une terreur d’État, tout comme le stalinisme. La Turquie la pratique et, en face, le PKK mène une guérilla qui a recours à des méthodes à caractère terroriste. Daech, dit-on, est un mouvement « terroriste » ou « nihiliste» : c’est faux. Ce sont des révolutionnaires. Je parle ici en observateur froid, sans jugement de valeurs. Comment s’emparer du pouvoir ? Mao répond : il faut mobiliser les masses. Il faut des cadres qui se rendent dans les villages et expliquent les raisons et les détails de la lutte. Pourquoi, comment, qui est l’ennemi ? À travers un processus de persuasion/coercition, ils vont l’emporter. Ce n’est pas le contrôle du territoire qui compte : voilà des années que les talibans rendent la justice dans les villages afghans. C’est eux, l’État. En cas de différend avec un voisin, à cause d’une terre, on va voir le taliban, et il tranche. Daech n’est pas que le tas d’imbéciles que nous pensons : il y a des gens qui pensent. En Irak, ils dispensent de l’électricité, des soins sociaux, gèrent des écoles. Ils bourrent le crâne des plus jeunes, qui les voient puissants, armés, bien habillés, prestigieux. Même si on écrase Daech, tout ceci restera dans la tête de ces enfants. C’est un mouvement révolutionnaire qu’il ne faut pas sous-estimer. En Afrique noire, nous aurons, dans l’avenir proche, à faire face à d’autres situations de ce type : la population africaine est en train de doubler. Qui va leur trouver du travail et les instruire, alors que tout ça fait déjà défaut à l’heure qu’il est ? Il y aura une population très jeune, composée de beaucoup d’hommes, totalement désœuvrée et dans l’incapacité de franchir les frontières européennes par millions. L’islamisme sera la solution. Une arme et la possibilité de tuer de « l’autre ».

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Dans votre Histoire du terrorisme, vous expliquez que le terrorisme islamiste n’aura, avec le recul, pas plus d’incidence sur l’Histoire que les attentats anarchistes du XIXe siècle. Pourquoi tant de gens redoutent-ils une guerre mondiale ou voient-ils dans tout ceci une catastrophe inédite ?

Parce qu’on est dans l’inflation verbale. Il faut en finir avec notre époque de l’adjectif. Je n’ai pas besoin de dire que c’est « ignoble », ce qu’ils font. Trouvez-vous normal que le président de la République se déplace et déclare que la France est en deuil suite à l’accident d’un autobus, qui a fait 43 victimes ? Où est-on ? Et le Bataclan, c’est Verdun ? On est devenus d’un mou… On est dans la victimisation permanente. Nous n’avons plus aucun sens commun.

L’idée que des opérations de guerre puissent avoir lieu sur notre sol a traumatisé plus d’une personne de notre génération. Comme si « la guerre » était quelque chose de lointain, qui ne nous concernait pas…

« Même si on écrase Daech, tout ceci restera dans la tête de ces enfants. C’est un mouvement révolutionnaire qu’il ne faut pas sous-estimer. »

En 1961, durant la guerre d’Algérie, nous étions dans une situation qui frisait la guerre civile. C’était une partie à trois : l’OAS, qui voulait assassiner de Gaulle (ils l’ont raté deux fois), les barbouzes gaullistes et le FLN. Il y avait des parpaings élevés à hauteur d’homme devant les commissariats. Ça n’a pas empêché les gens d’aller en boîtes de nuit et de s’amuser. Trente ans plus tard, durant la guerre du Golfe, il n’y avait personne dans les rues. Des gens achetaient de l’huile et du riz pour faire des réserves. En France ! En l’espace de trente ans, les gens se sont ramollis. Ils ont peur. Mes compatriotes, dans l’ensemble, ont peur de tout. La tragédie ne se passe pas qu’à la télévision, chez les autres.

Et que pensez-vous du fameux « choc des civilisations » ?

Il a déjà eu lieu. Au XIXe siècle, lors de l’irruption brutale de l’Europe dans le monde afro-asiatique.

Vous avez fait savoir que vous aviez la plupart du temps éprouvé de l’empathie pour les minoritaires et les maquisards que vous suiviez, mais jamais pour les combattants islamistes. Pourquoi ?

Je les ai connus en Afghanistan : ça n’a pas accroché, d’un côté comme de l’autre. Les hommes de Gulbuddin Hekmatyar étaient odieux. Un mouvement qui aspire à l’émancipation et à la liberté, bien sûr ; mais un mouvement qui veut imposer sa loi à tous les autres, je ne vois pas au nom de quoi j’irais leur prêter main forte.

Le socialisme révolutionnaire armé n’était pas tendre non plus, et vous y avez cru.

« Je n’ai pas le goût des appareils. J’aime bien penser librement, et j’aime le terrain. »

On y a cru. On pensait que c’était une avancée. Que la dictature d’une majorité sur une minorité serait un progrès. Il y a eu du monde, en effet, pour mourir au nom du marxisme-léninisme. Il faut des temps d’apprentissage, et je ne prétends pas toujours avoir eu raison. Il faut se déniaiser. Prenez le Rojava, en Syrie. Je viens de passer une dizaine de jours avec eux. Ils expliquent qu’ils fonctionnent de façon totalement démocratique, que les hommes et les femmes sont égaux et que les minorités sont protégées. Si c’était la première fois que je l’entendais, bien sûr que je serais très enthousiaste. Mais j’ai déjà entendu ça aux côtés du Front populaire de libération de l’Érythrée, avec les Tigres Tamoul et dans le Sentier lumineux, au Pérou. Je sais par expérience que ce type de discipline conduit, en général, à un État de type totalitaire. Oui, les hommes et les femmes sont égaux au Rojava, mais sous la forme d’un couvent militarisé. Il en va de même pour les « fronts » : en Algérie comme au Viêt Nam, c’est très bien au début, puis toutes les petites franges qui le constituent sont écrasées, une fois le Front parvenu au pouvoir. C’est comme ça. En attendant, les Kurdes du YPG se battent bien, et ce sont nos alliés.

D’où votre volonté de marginalité, présente dans vos écrits, de « cavalier seul », de « franc-tireur ». D’où votre refus d’être au Parti communiste, dans votre jeunesse.

Oui. Je n’ai pas le goût des appareils. J’aime bien penser librement et j’aime le terrain.

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Vous portez un regard très critique sur Mai 68. Sur quels points, notamment ?

C’était un mouvement multiforme, avec des agendas totalement contraires. Politiquement, on militait pour ce que Prague rejetait à la même époque. On rêvait d’un « socialisme à visage humain » quand les autres avaient déjà donné ! Les trotskystes, c’était « radio nostalgie » ; les maoïstes, c’était « raconte-moi une histoire formidable : jusqu’à quel point va-t-on bâtir l’utopie ? ». Au-delà de ce qu’il y a eu de sympathique (la libération sexuelle, notamment), j’ai beaucoup de mal avec ce qui a accompagné ce moment : en faire le moins possible, « s’éclater »… Se saouler à la bière et prendre quelques « tafs », c’est ça, la vie ? Le monde est vaste… Cherche, comprends. C’était un mouvement décevant – Castoriadis, Edgar Morin et Claude Lefort en ont bien parlé. Rien de grand n’a été fait depuis ; rien de grand n’est sorti de cette « génération 68 ». J’aime assez l’esprit protestant : on manque de rigueur éthique. Qu’un type comme Sarkozy puisse oser se représenter, c’est effarant – dans n’importe quel pays protestant, on le sortirait. Tout juste si on ne continue pas d’admirer Bernard Tapie ! Nous sommes des enfants gâtés. Il y aura des émeutes dans les prochaines années. La peur va dominer ; les déchirements communautaires vont s’accentuer au quotidien – à partir d’un incident, avec quelques morts qui seront instrumentalisés par ceux qui souhaitent activement creuser un fossé social et religieux.

Vous dénoncez souvent l’idéologie dans vos livres, mais l’idéologie ne permet-elle pas, dans une certaine mesure, de structurer une pensée et de tenir tête au cynisme, au à-quoi-bon ?

« Qu’un type comme Sarkozy puisse oser se représenter, c’est effarant – dans n’importe quel pays protestant, on le sortirait. »

Si, c’est indispensable. Je vois très bien ce que l’idéologie transporte comme mythologies mais j’admets qu’on ne peut pas faire sans. Qui, autrement, peut tenir pour un principe, une idée ? Qui peut décréter qu’il ne cédera jamais, sans ce moteur, sans y croire ?

Vous êtes nostalgique de cette époque, celle du socialisme international ?

C’est fini ; c’est une page tournée. C’est comme l’amour qu’on a porté à une femme : on continue d’avoir de la tendresse pour elle mais on sait que cette passion-là est finie.

Vous pointez une sorte de paradoxe : nous sommes saturés d’informations tout en manquant cruellement d’analyses. Il y a, dites-vous, deux éléments clés pour tout comprendre : la mémoire collective et le passé. Comment résister au zapping, au tout-présent ?

C’est difficile… Parmi mes élèves, je vois ceux qui avalent et ceux qui pensent avec esprit critique. J’essaie de développer cette pensée chez eux. Avec des choses simples, a priori : un État démocratique est-il démocratique à l’extérieur de ses frontières ? Est-ce que ce ne sont pas ses intérêts qui priment davantage que ses principes ? Pourquoi parlent-ils de « morale » ? Les États sont des monstres froids. Nous n’avons que le plaisir amer de n’être pas dupes. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : l’esprit critique sera toujours le fait d’une minorité. Il faut travailler, lire, connaître les traditions. Quand les Américains débarquent en Irak ou en Afghanistan, ça se solde toujours par des échecs politiques ; pourquoi ? On ne peut pas prétendre se battre pour la liberté d’un peuple dont on ne connaît ni les traditions, ni la culture, et dont on soutient un gouvernement corrompu et impopulaire. C’est simple, non ? Robert McNamara, l’un des architectes de la guerre du Viêt Nam, a déclaré en 1995 qu’il ne savait rien de ce pays, avant d’ajouter qu’il a sans doute eu tort de n’en connaitre ni la culture, ni les traditions. Il lui aurait fallu lire Bernard B. Fall, qui est mort en marchant sur une mine tandis qu’il enquêtait sur place – c’est-à-dire en faisant son travail. Fall avait compris que les combattants vietnamiens n’étaient pas des « bandits », mais des communistes et des nationalistes qui se battaient, avec le soutien des populations rurales, contre un gouvernement impopulaire corrompu et tenu à bout de bras par des étrangers. Si on ne sait pas ça, on perd son temps.

Vous lisez la presse ?

« On se paie notre tête ! Ce dont je me méfie le plus, au fond, c’est la propagande de notre camp. »

Peu. Je la lis surtout en anglais. Nous nous sommes provincialisés : la France ne couvre presque plus, par exemple, ce qui se passe entre l’Inde et le Japon. La presse française est européo-africaine – notre limite extrême, c’est l’Iran. Je regarde parfois Le Monde et je suis abonné à The Economist – c’est un journal de droite, mais il est bien ficelé : ils n’ont pas perdu le sens des rapports de force, qu’on soit d’accord ou non. Même s’ils se fichent de nous en décrivant Jabhat al-Nosra comme une « opposition force » selon la presse anglo-saxonne : ce groupe serait devenu halal, après avoir été haram, depuis que Daech est arrivé ! On se paie notre tête ! Ce dont je me méfie le plus, au fond, c’est la propagande de notre camp. Je préfère les livres. Et quelques revues – comme Conflits : c’est une très bonne revue de stratégie ; c’est froid, factuel.

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Les livres, justement. Vous décrivez, dans Le Regard du singe, le livre comme un objet « sacré ». Quelle évolution avez-vous pu noter, au fil de votre vie, quant à sa place dans la société ?

Contrairement à une idée répandue, il n’y a jamais eu beaucoup de lecteurs. J’avais connu André Bay, qui dirigeait une collection chez Stock et avait été à la revue NRF dans les années 1930. Il m’avait dit qu’ils la vendaient à 2 000 exemplaires ! La revue la plus prestigieuse de l’époque ! Avec Gide, Malraux, Claudel… On a toujours ces 2 000 lecteurs pointus. Ce que je vais dire n’est pas original, mais l’apparition, chez les jeunes, des smartphones et des tablettes a fait chuter la lecture. J’ai demandé à un jeune les raisons pour lesquelles il ne lisait pas ; sa réponse : « Ça prend trop de temps. » Sans commentaire. Je lis quatre à six livres par semaine. Je m’ennuie, sans. J’étais coincé à l’aéroport d’Istanbul il n’y a pas très longtemps : douze heures d’attente. J’ai acheté deux livres et j’ai écrit un poème. Le temps mort est vivant, ainsi. Pendant que je donne des cours, des élèves sortent subrepticement leur téléphone ! Je leur demande s’ils sont amoureux : « Non ? C’était pourtant ta seule excuse ! » (rires) Il faudrait les confisquer. À un autre, j’ai demandé : « C’est qui, le maître, ton téléphone ou toi ? » Il ne savait pas… (rires) On a baissé, côté esprit critique : on est dans une époque où on ne juge pas du propos mais de l’opinion politique de celui qui le porte : ce n’est pas juste ou faux, c’est bien ou mal en fonction de l’idéologie. À part sur quelques sujets fondamentaux, je ne m’occupe plus de ces clivages pour penser. Entre démocrates et républicains, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Un professeur d’histoire formidable m’avait dit, élève, une chose qui m’avait marqué : « Rappelez-vous, Chaliand, que la proportion des médiocres dans les élites est la même qu’ailleurs. »

Vous vous présentez volontiers comme un « aventureux ». Un jour, un journaliste a demandé à Régis Debray s’il se définissait ainsi, s’il était parti en Bolivie et à Cuba par goût de l’aventure : il a reçu le mot comme une offense. Il opposait le révolutionnaire à l’aventurier.

« Il faut savoir ce qu’est la tragédie pour en parler : ce qu’elle contient de sang, de chair, de souffrances, de capacité à endurer… »

L’aventurier, dans les milieux bourgeois, signifie que la personne n’est pas très recommandable. Un peu filou, pas fiable. L’aventurier, c’est celui qui accepte l’aventure et ses risques – le contraire de l’esprit de sécurité. J’aime mettre ma vie en jeu (mais pas bêtement) ; je n’aime pas les gens pour qui « la violence » n’est qu’un concept. Il faut savoir ce qu’est la tragédie pour en parler : ce qu’elle contient de sang, de chair, de souffrances, de capacité à endurer…

… Ce que vous appelez « le savoir de la peau ».

C’est ça. C’est irremplaçable.

Vous parlez des milieux bourgeois ; mais l’aventurier est mal vu, aussi, dans les milieux politiques radicaux : on peut le considérer comme un mercenaire sans foi ni loi.

Il fait électron libre. Pas tenu par « la cause ». Pas assez « militant ». Eh bien, tant pis ! Les militants sont toujours déçus, alors que l’aventure ne déçoit jamais. Voyez George Orwell : il a été militant et aventureux dans sa vie ; il est rentré déçu d’Espagne, puis son plaisir, comme écrivain, fut d’être lucide. Dire la réalité. J’aime beaucoup ses écrits politiques.

Vous avez lu Nietzsche et vous évoquez souvent le caractère « tragique » de l’existence. À quel moment la lucidité tragique devient-elle un fatalisme ? À quel moment le « réalisme » bascule-t-il dans l’acceptation du cours des choses ?

Le fatalisme, c’est n’être responsable de rien. Tout serait tracé d’avance. C’est arrivé car « ça » devait arriver – au Moyen-Orient, je le vois souvent, et Dieu expliquerait tout. Le tragique n’empêche pas le libre arbitre. On doit pouvoir diriger sa vie comme faire se peut – même si nous n’avons pas prise sur tout.

Vous êtes ami avec l’écrivain et marin Patrice Franceschi – vous avez même écrit plusieurs livres ensemble. Arrêtez-nous si nous nous trompons : tout en maintenant l’impératif de lucidité, Franceschi paraît moins sombre que vous, plus idéaliste…

« On ne fait que patauger dans les caillots de l’Histoire. Tout n’est que bain de sang. Notre monde est atroce. »

Ça doit être les vingt ans qui nous séparent ! La vie est tragique, c’est net. Vous le savez peut-être : à la fin, elle finit mal. (rires) On ne veut plus le voir. L’Occident ne veut plus mourir. Voilà – on y revient – pourquoi tout le monde a peur de tout dans notre société ! Un jihadiste, c’est quoi ? Un gars entre 18 et 35 ans. Un jihadiste de 50 ans, ça n’existe pas : il est patron. Ce sont les enfants-soldats les pires : ils se croient immortels et tirent sur tout ce qui bouge. Les plus âgés se demandent s’ils ne pourront pas se servir des prisonniers ou en tirer de l’argent. La jeunesse compte beaucoup pour comprendre Daech… On ne fait que patauger dans les caillots de l’Histoire. Tout n’est que bain de sang. Notre monde est atroce. Je ne retiens qu’une seule chose, au fond : il ne faut jamais être vaincus. Tout le reste, c’est de la littérature – et nous l’oublions, en France. Le vainqueur, si tu es marié, va violer ta femme devant toi, et si tu protestes, il va égorger ton enfant. Le vainqueur, qui n’était rien et répétait « oui, chef » il y a peu, devient Dieu avec une arme dans les mains. La seule chose qui limite la torture, c’est l’imagination des hommes. Sans cela, tout est possible, la pire des cruautés. J’ai connu des officiers qui ont vu des Croates énucléer des Serbes à la cuillère. Voilà, c’est comme ça. Disons que je suis un optimiste physiologique mais un pessimiste historique. C’est ma santé qui me sauve.

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

La poésie occupe une place importante dans votre vie. Ce qui peut surprendre certains, peut-être, avec l’image terre-à-terre et rugueuse que vous pouvez renvoyer et celle, plus intimiste et sensible, qu’incarne souvent la poésie.

J’ai écrit trois ou quatre livres importants, politiquement. L’Atlas stratégique était une grande nouveauté, en 1983 : aujourd’hui, tout le monde en fait. Personne n’a fait mieux, depuis, que l’Anthologie mondiale de la stratégie que j’avais publiée. En 1976, avec Mythes révolutionnaires du tiers monde, j’ai été un des premiers à dire de l’intérieur que le « tiers-mondisme » ne marcherait pas comme prévu et qu’il ne suffit pas de mener une guerre juste pour la gagner. J’ai écrit Mémoire de ma mémoire, en prose poétique, sur ma famille et le génocide des Arméniens – mais sans esprit victimaire ! Je ne le supporte pas. Ça a été lancé après ce qui est arrivé d’atroce à la communauté juive et, ensuite, tout le monde s’est précipité pour réclamer son dû victimaire. C’est à qui sera le plus une victime, maintenant ! Tu te présentes comme une victime (il mime une poignée de main) et on te répond : « Ah oui ? C’est très bien ! » Il n’y a rien de pire. Mais la poésie, c’est ce qu’il y a de plus formidable. Je peux vous en lire un bout. (Il se lève et cherche les derniers poèmes qu’il a écrits : il en lit deux, l’un sur la condition des femmes dans les sociétés traditionnelles, l’autre sur l’esprit de vengeance… « Chaque aurore ramène le même labeur sans joie : puiser l’eau, chercher du bois, cuire, tisser, élever les enfants qui survivent, travailler la terre / Dans un temps immémorial et comme arrêté que les jours et les nuits ne peuvent mesurer »… « On tue et on se tue pour elles à cause de leurs ventres et de leurs yeux »… « Elles enfantaient jusqu’à l’usure et la mort, mais on les voulait à jamais prisonnières »…) En dehors de quelques livres – Guerre du Péloponnèse de Thucydide, La Muqaddima d’Ibn Khaldoun ou De la démocratie en Amérique de Toqueville –, la seule chose qui reste, c’est la littérature. Homère, Madame Bovary, Anna Karénine ou Richard II de Shakespeare, ça dépasse toutes les analyses politiques. L’œuvre d’art dépasse tout – sauf le génie, comme Aristote ou Kautilya

Quand on se penchera sur votre œuvre, plus tard, il faudra donc considérer vos analyses géostratégiques et vos poèmes comme un tout ?

Oui.

Finissons sur une dernière question qui en comprend trois : nous vous donnons deux noms et vous nous dites lequel vous tient le plus à cœur…

… Je vous coupe. Dans un journal américain, on avait proposé deux portraits anonymes : un dirigeant qui ne fume pas, qui aime les animaux et est monogame ; un autre, connu pour être coureur, qui fume beaucoup et se saoule comme jamais. Avec comme question : « Lequel préférez-vous ? » Les gens ont répondu le premier, l’écolo… Donc Hitler plutôt que Churchill ! (rires)

Vous allez voir, ça fait sens avec votre parcours. Yasser Arafat ou Georges Habache ?

« Pourquoi le capitalisme fonctionne ? Car il dit aux gens de s’enrichir et de consommer le plus possible : ça plaît à l’espèce humaine. »

Habache. C’était un homme qui ne maniait pas la duplicité du politicien. J’ai rencontré Arafat à trois reprises et je n’ai jamais eu la moindre sympathie pour lui. Habache était authentique et courageux. Arafat était un tacticien malin ; Habache un honnête homme, sans génie mais au service d’une cause – même s’il s’est trompé : il a contribué à couper la résistance palestinienne de sa base, qui était la Jordanie.

Amílcar Cabral ou Ernesto Guevara ?

Cabral, de loin. Guevara était une belle figure mais un homme particulièrement autoritaire. À Alger, j’avais demandé à son entourage, lorsqu’il était de passage, comment ils le trouvaient. Réponse : « Implacable. » À Cuba, comme ministre de l’Économie, il estimait que la morale révolutionnaire suffisait. Non. Pourquoi le capitalisme fonctionne ? Car il dit aux gens de s’enrichir et de consommer le plus possible : ça plaît à l’espèce humaine. Guevara était un idéologue et un mauvais stratège : sa théorie du foco, que j’avais critiquée à l’époque, conduisait nécessairement au fiasco. Mais il avait pour lui un grand courage et le fait d’être prêt à mourir – il a transformé son échec en victoire, c’est-à-dire en mythe. Cabral n’était pas un homme aux gestes spectaculaires, même s’il était parvenu à faire reconnaître l’indépendance de son pays avant de l’avoir arrachée. Dommage qu’il ait été assassiné… Il avait le sens des rapports de force, l’intelligence, l’ouverture ; il était poète. Il avait beaucoup de qualités.

Blaise Cendrars ou Vladimir Maïakovski ?

(Il sourit puis marque un long silence.) J’ai connu le grand amour de Maïakovski, Lili Brik, en 1976. Nous étions dans une datcha. Elle avait une grâce d’oiseau. Elle ne l’avait pas oublié. Un homme qu’on n’oublie pas près de cinquante ans après sa mort, ce n’est pas rien : ça compte. Les histoires d’amour inoubliablement vôtres… J’aime certains des poèmes de Maïakovski, même s’il utilise un peu trop de cuivres à mon goût – un peu comme Saint-John Perse. Il a cru à la révolution, sincèrement, mais il a compris qu’il y avait maldonne. Il a écrit dans son ultime poème : « La barque de l’amour s’est brisée contre la vie courante. » Voilà un homme qui avait du savoir-vivre… et du savoir-mourir. La belle mort est un art perdu, dans nos sociétés. On ne sait plus se suicider lorsque l’affaire est close. En ça, Maïakovski me plaît. Cendrars, c’était un type formidable pour l’adolescent que j’ai été. Plein d’énergie. Ce n’est pas un grand écrivain mais il a écrit un très grand poème, « La Prose du Transsibérien ». « En ce temps-là, j’étais en mon adolescence / J’avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance / J’étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance / J’étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares / Et je n’avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours » C’est très beau. Je lui garde toute ma tendresse. Et même s’il a un peu fabulé, il donne le goût du large.

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Par Stéphane Burlot, pour Ballast

Source : Ballast, Gérard Chaliand, 22-12-2015

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Commentaire recommandé

jp // 15.04.2016 à 10h48

je n’ai pas de télé donc je ne sais pas de quelle soirée il s’agissait hier.
Quelles point communs, quelle civilisation commune y a t-il entre Afghans, Turcs, Marocains, Maliens ? Pas de langue commune, pas de culture historique commune.
Leur seul point commun dans mon quartier, c’est de vouloir vivre comme nous : avoir un boulot, élever leurs gosses dans le but qu’ils fassent de bonnes études et acheter voiture, télé, tél portables et passer leurs soirées en famille, leurs weekend entre amis. Leur religion se remarque à peine : peu de « voilées intégrales », et certains ne font même pas le ramadan.
Ce qu’ils ont réellement en commun, c’est le racisme des vieux et surtout des vieilles françaises (dont je fais partie) mais que je ne fréquente plus tant elles me dépriment par leur inculture et leur préjugés rances. Et quand j’ai besoin d’aide, je remarque que les musulmans sont plus serviables, les vieilles sont égoïstes et « communautaristes »

54 réactions et commentaires

  • Sud // 15.04.2016 à 09h57

    Ce matin, nous sommes dans l’humour, après la soirée télé d’hier sur la 2.
    @placide et @jp : ne pas oublier qu’avant d’être une religion, l’islam est une civilisation. N’est-il pas salutaire de revoir la différence au moyen d’un bon dictionnaire ? Cela aurait permis à M. Sapir d’être plus pertinent dans un de ses derniers et excellents billets.
    @nulnestprophète… 80 ans tout de même…

      +2

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    • jp // 15.04.2016 à 10h48

      je n’ai pas de télé donc je ne sais pas de quelle soirée il s’agissait hier.
      Quelles point communs, quelle civilisation commune y a t-il entre Afghans, Turcs, Marocains, Maliens ? Pas de langue commune, pas de culture historique commune.
      Leur seul point commun dans mon quartier, c’est de vouloir vivre comme nous : avoir un boulot, élever leurs gosses dans le but qu’ils fassent de bonnes études et acheter voiture, télé, tél portables et passer leurs soirées en famille, leurs weekend entre amis. Leur religion se remarque à peine : peu de « voilées intégrales », et certains ne font même pas le ramadan.
      Ce qu’ils ont réellement en commun, c’est le racisme des vieux et surtout des vieilles françaises (dont je fais partie) mais que je ne fréquente plus tant elles me dépriment par leur inculture et leur préjugés rances. Et quand j’ai besoin d’aide, je remarque que les musulmans sont plus serviables, les vieilles sont égoïstes et « communautaristes »

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      • Kiwixar // 15.04.2016 à 11h06

        « avoir un boulot, élever leurs gosses dans le but qu’ils fassent de bonnes études et acheter voiture, télé, tél portables et passer leurs soirées en famille, leurs weekend entre amis »

        Vous définissez là les « 99% » de gens normaux de toutes couleurs, toutes religions… dirigés par ces « 1% » de psychopathes du haut qui cherchent à nous diviser, nous les sans-dents, pour régner…

          +28

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        • groucho // 16.04.2016 à 00h07

          Toute société, c’est-à-dire tout groupe humain, grand ou pas, repose sur un ensemble de croyances partagées. C’est même ce qui la définit en tant que société.
          “avoir un boulot, élever leurs gosses dans le but qu’ils fassent de bonnes études et acheter voiture, télé, tél portables et passer leurs soirées en famille, leurs weekend entre amis”
          C’est un bel ensemble de croyances censées définir une vie bonne (au sens d’Aristote). Les 3/4 du globe n’envisageait pas du tout la vie de cette façon. Il n’est qu’à lire ce qu’en ont dit les ethnologues qui en ont encore rencontrées, de ces sociétés.
          Mais quelques siècles de colonisation leur ont imposé cette manière de voir et sans leur laisser le moindre choix…
          Voir par exemple Maurice Godelier, Le politico-religieux au fondement des sociétés (6 vidéos) : http://www.dailymotion.com/video/x94fzl_le-politico-religieux-au-fondement_news

            +3

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  • Nyaa // 15.04.2016 à 10h16

    tout a fais d’accord. Ceux que je connais sont aussi laïc que moi.
    Il faut arrêter de voir les musulmans comme un seul bloc. Entre les modernes Alévis et les rétrograde Wahhabites il existe une galaxie de courant de panser .
    par contre je suis pesuader que nous ne pouvons pas cohabiter avec le Wahhabisme.
    Ce qui doit être combattue (et interdit) c’est le Wahhabisme, non l’Islam

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  • Pol Pot // 15.04.2016 à 10h28

    C’est le type qui te dit les yeux dans les yeux chez Calvi que le Bilderberg n’existe pas !
    Une source fiable , sans doute aucun !

    http://www.dailymotion.com/video/x4m2t6_bilderberg-connais-pas-2_news

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    • Horzabky // 15.04.2016 à 11h17

      Il faut voir sur cette vidéo la lâcheté d’Yves Calvi. Bien sûr qu’il avait entendu parler de Bilderberg, sinon il serait totalement incompétent comme journaliste. Mais il pensait que c’était un secret, et qu’il devait donc faire comme s’il ne le connaissait pas. Il a eu peur pour sa carrière ? Si c’est vraiment ça, ça en dit long sur les médias français.

      Je me demande qui a relayé la question à Yves Calvi. Un lanceur d’alerte qui s’ignorait, sans doute. Ou quelqu’un de tellement hors du coup qu’il ne savait pas que le groupe Bilderberg était censé ne pas exister.

      Les autres journalistes présents sur le plateau ont tous eu le même réflexe que Calvi. Ils sont aussi lâches que lui. C’est minable. Gérard Chaliand a été plus subtil : il s’est contenté de dire qu’il se fichait du Bilderberg qui « distribue les bons et les mauvais points ».

      Merci à Calvi et à ses collègues de me conforter dans mon opinion qu’il arrive aux complotistes d’avoir raison.

        +7

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    • luc // 15.04.2016 à 16h13

      bien vu la vidéo! gerard chaliand est le seul à donner une réponse honnête et intelligente, les autres se vautrent dans le mensonge obligatoire qu’impose ce métier de journaliste, un journaliste est soit un chomeur soit une pute

        +8

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    • amer // 16.04.2016 à 11h52

      Je suis d’accord avec Horzabky, Chaland n’a pas dit « les yeux dans les yeux que Bilderberg n’existe pas » comme vous l’affirmez; voilà ce qu’il a dit exactement : « je me méfie beaucoup de ces organisations mondiales qui dans l’ombre se réunissent et distribuent en quelque sorte les dividendes et les rôles. »

      Donc, il confime même l’existence de ce type d’organisation.

      J’avais beaucoup rigolé à l’époque sur la réponses des invités à cette question et j’avais apprécié les interventions de Chaliand beaucoup plus intéressante que le reste des invités.

      Faut voir quand il parle dans cette émission de l’ingérence sélective de l’occident dans les affaires des pays sous le prétexte d’une intervention humanitaire selon les intérêts pour ses multinationales.

        +6

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    • silk // 16.04.2016 à 16h56

      c’est aussi le type qui affirme devant Calvi et tout les autres invités que « les membres de l’ASL tiendraient dans un hôtel ».
      Et personne qui bronche autours, ils regardent à côté 🙂

        +6

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  • sergeat // 15.04.2016 à 10h29

    Il est rare de voir des géostratéges ayant vécu le terrain dans « notre » système médiatique.Cet article nous prouve que des analyses non standardisées existent dans notre pays.De tels personnes on les écoutent,puis on relativise les informations qui nous sont abreuvées.
    L’explication « non nous ne sommes pas en guerre » prouve que l’on essaye de modeler la psychologie des français pourquoi?(bien sur je le devine)

      +11

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  • Rémi Begouen // 15.04.2016 à 10h52

    Je suis de la même génération que Chaliand (5 ans plus jeune) : je le lis et le suis depuis au moins 55 ans – la fin de la guerre d’Algérie, qui m’avait très perturbé, paumé… et c’est Chaliand qui m’avait éclairé le mieux. Et puis, à ma très modeste façon d’aventureux, j’ai vécu en poète et activiste socio-politique libertaire (plutôt que « militant », ce que j’ai fait parfois, par erreurs!).
    Entre autres passages, j’aime beaucoup son point de vue sur MAI 68.
    Je vais imprimer ce texte et l’ajouter aux quelques uns que je souhaite léguer à mes proches, à ma mort que je sais proche…
    Vive l’audace de vivre lucide et poète!

      +18

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    • DocteurGrodois // 15.04.2016 à 13h31

      Étant un peu plus jeune que vous, j’ai découvert Chaliand en 2008 à travers Les guerres irrégulières, ensuite j’ai tapé dans Mythes révolutionnaires du Tiers-monde. Et j’ai quasiment tout dévoré depuis.

      Il est un observateur froid et incisif, et c’est surtout un homme de terrain. Je ne connais guère que lui et Kepel pour aller sur place et interroger les participants d’un conflit, au lieu de se palucher sur des sources secondaires ou de voyager dans les valises de BHL.

      A voir le C Dans l’Air avec Gerard Chaliand et Myriam Benraad.
      https://youtu.be/N4oyO8mf-ek

        +5

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      • Rémi Begouen // 16.04.2016 à 18h06

        « Mythes révolutionnaires du Tiers-monde » est, en poche, un petit livre épatant : il termine la « période militante du témoin enthousiaste de luttes révolutionnaires » de Chaliand, et amorce celle du « sage » qui comprend mieux la complexité du monde social humain : poids de la Géographie, l’Histoire et mœurs, c.a.d. traditions spirituelles (dont religieuses, mais aussi poésie, etc.) et matérielles (savoir-faire manuel…).
        C’est tout cela qui est bien plus étayé dans la pensée de Chaliand que dans celle, un peu comparable, du philosophe bavard Edgard Morin…
        C’est en cela que Chaliand (et… les épreuves de ma vie!) m’a formé, d’abord guéri de la déprime d’ancien appelé en Algérie, d’autant plus grave que j’avais passé toute mon enfance dans l’amitié des enfants arabes d’Égypte où ma famille vivait…

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    • Michelle // 16.04.2016 à 14h59

      Je ne connaissais pas ce personnage remarquable et j’ai le même âge que lui grosse erreur de ma part. mais les crises sont surprenantes. Je ne pense pas que ma mort soit proche….j’ai encore beaucoup de témoignages à transmettre même si actuellement personne ne me lit!
      Je vis avec « l’espérance folle » du message de Pâques pour un monde éthique de rigueur, pas budgétaire mais morale comme les protestants; à l’image de Gérard Chaliand.
      J’avais relevé quelques passages de ce monsieur qui a participé dans le monde et connait mieux celui-ci que les journalistes en reportage, après réflexion, je je vais tout imprimer.
      merci les Crises.
      je pense que pour nuit debout il faut d’abord instituer »un ordre éthique » pour toute activité.
      Le gouvernement accepte les réunions jusqu’à 11 heures. IL FAUT IMPERATIVEMENT RESPECTER l’HEURE et organiser un service d’ordre afin d’éviter les dérapages.
      Ex: Une dame se plaint qu’elle a reçu un coup de pied d’un policier mais SEULE sur la vidéo elle est allée provoquer le dit policier. Je commencerai par la tancer!
      Un appel au calme c’est du pipo comme les discours de nos dirigeants.

        +2

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      • Rémi Begouen // 16.04.2016 à 18h25

        Vous écrivez, Michelle « j’ai encore beaucoup de témoignages à transmettre même si actuellement personne ne me lit! » et cela me touche beaucoup…
        J’ai pu, pour ma part, avoir un petit lectorat (quelques centaines de lecteurs) des divers témoignages, essais ou poèmes que j’ai, le plus souvent auto-édité. Avec des encouragements de bien des éditeurs qui ne m’ont cependant pas publié… ce sera peut-être fait après ma mort via mes héritiers?

        J’ai notamment écrit sur la sale guerre d’Algérie, sur l’Égypte, la Palestine… Sur mes frères immigrés (du Mahgreb ou d’Af.Noire, mais aussi du Portugal ou du Moyen-Orient) dans les usines où nous étions ouvriers, etc. : et on parlait BEAUCOUP, dans nos bistrots ou domiciles, de luttes anti-impérialistes, avec lectures de Chaliand, entre autres…

          +3

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        • Michelle // 16.04.2016 à 20h23

          OK c’est très bien ce que vous avez fait.
          Je reconnais que pour ma part c’est plus délicat, car il s’agit d’une chemin psychologique.
          Peu de personnes ont envie de l’entreprendre.
          En 1972 je constate que ma grand-mère est morte du cerveau Alzheimer et que ma mère apparemment bien différente va mourir d’un grave cancer au cerveau.
          Alors j’ai cherché. je me suis fait aider par de très bons PSY. Il a fallu que je revive si on peut dire les environnements des ancêtres. j’ai 80 ans je vais bien malgré les agressivités constantes
          Il va falloir que je me défende mieux encore en jouant de la musique toute seule en méditant les Ecritures anciennes en révisant ce que j’ai fait etc…

            +4

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  • Christian Durante // 15.04.2016 à 10h55

    Un sacré bonhomme ! Ce sont des gens comme lui qui faisait l’Histoire.
    Malheureusement, notre société de consommation engloutit ses hommes forts et crétinisent les masses avec des gadgets électroniques.
    Comme le rapporte Chaliand quand il demande à un jeune pourquoi il ne lit pas : « Pas le temps ».

      +16

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  • Chris // 15.04.2016 à 11h04

    Un point de vue rafraichissant après toutes les niaiseries et épanchements visqueux et larmoyants de nos pseudos-démocraties qui s’écoulent et s’incrustent dans les méandres de nos cervelles anesthésiées par les bienfaits consuméristes et la vie éternelle !
    Oui, l’Occident est d’une mollesse insupportable et mortifère d’où sa disparition programmée. A mon grand regret, ce n’est que justice.

      +12

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  • Horzabky // 15.04.2016 à 11h30

    « J’aime assez l’esprit protestant : on manque de rigueur éthique. Qu’un type comme Sarkozy puisse oser se représenter, c’est effarant – dans n’importe quel pays protestant, on le sortirait. »

    Gérard Chaliand a tort en ce qui concerne « l’esprit protestant ».

    Hillary Clinton est au moins aussi corrompue que Sarkozy, et elle est bien placée pour être le prochain président des Etats-Unis. Aux primaires, elle fait moins de voix que Bernie Sanders, mais elle va gagner parce que les « superdélégués » nommés par le parti (donc non élus) vont voter pour elle !

    La soi-disant démocratie américaine a du plomb du l’aile, « esprit protestant » ou pas.

    L’esprit protestant à l’américaine est peut-être le mieux incarné par Ted Cruz, qui est protestant : on prie en public, on affiche sa foi et sa famille devant les médias, et par derrière on collectionne les maîtresses.

      +24

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    • jp // 15.04.2016 à 11h57

      peut-être pensait-il plutôt à l’esprit protestant des Allemands et des Scandinaves chez qui ce genre ne mensonges ne passent pas. Dernier exemple en date : la démission du ministre islandais Sigmundur Davíð Gunnlaugsson mis en cause par les panama papers

        +6

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      • Bozi Lamouche // 15.04.2016 à 22h43

        Certes mais Le propos était Le supposé esprit protestant aux usa et leur horreur du mensonge …c’est une blague…et un dogme..

        Ps : le nombre de latino (catholiques) aux us, ce n’est pas rien…

          +1

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    • anne jordan // 15.04.2016 à 18h41

      Chaliand ne parle pas des  » protestants  » américains ( » born again » , évangélistes et autres sous produits ! )
      Il parle des protestants de la vieille Europe : les parpaillots raides de la nuque , pas faciles à vivre , mais pour qui la morale ( au sens large , pas seulement la morale bourgeoise ) est une valeur sacrée : gagner sa vie , certes , mais avec des bornes , sans dépouiller l’autre ,défendre son bien , son lopin , ou son château , mais sans cruauté et sans hypocrisie .

      Allez , on va dire Agrippa d’Aubigné !
      ( pas la famille Seydoux , hein ! )

        +8

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    • Ailleret // 15.04.2016 à 18h48

      Chaliand pense peut-être à la Suisse, qu’il cite élogieusement dans cet entretien. En août 2001,la Tribune de Genève s’était étonnée que Chirac puisse rester président, malgré les affaires le concernant.

      A noter, car c’est peu connu : la famille hongroise Sárközy était protestante, mais Sárközy György (1896-1948), grand-père de Nicolas Sarkozy, a épousé une catholique, et leurs enfants ont été élevés dans la religion catholique.

        +2

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  • jp // 15.04.2016 à 12h00

    il pensait probablement aux pays comme l’Allemagne et les Scandinaves chez qui les mensonges et magouilles ne passent pas, cf la démission du ministre islandais Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, éclaboussé par les panama papers

      +3

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  • christian gedeon // 15.04.2016 à 12h02

    je ne sais pas trop si le titre « nous ne sommes pas en guerre  » est représentatif de l’article.Chailland est factuel et pragmatique. Et il dit plutôt,à mon sens,que quand on fait la guerre,on doit la gagner,et que çà ne se fait pas avec des bons sentiments.Il a raison de pointer du doigt « la peur  » et même la crainte qui caractérise les réactions des peuples occidentaux…restés aveugles et sourds à toutes les guerres qui ont ensanglanté le monde depuis 50 ans,et qui n’en reviennent pas de penser que çà peut leur arriver aussi! et pour cause.Et ce n’est pas avec une armée française qui tient toute entière dans le stade de France,et dont les matériels sont pour moitié hors d’usage que « çà le fera » comme on dit aujourd’hui…(et encore,c’est la meilleure armée « européenne ») en même temps,çà nous apprendra la vie et aller détruire les régimes irakien,syrien,lybien et monstruosité sans pareille,la Yougoslavie. Tout se paye. A part que ce sont nos soldats qui payent,et pas les salopards qui les ont mis dans cette situation.

      +7

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  • amer // 15.04.2016 à 12h32

    « Et que pensez-vous du fameux « choc des civilisations » ?

    Il a déjà eu lieu. Au XIXe siècle, lors de l’irruption brutale de l’Europe dans le monde afro-asiatique. »

    Pour moi ça résume tout des relations entre l’occident et le reste du monde. Au delà du délire propre aux occidentaux qui se demandent : « mais qu’est-ce qui se passe dans ce monde ? Va-t-on vers un choc des civilisations ?  Que se passe-t-il dans tel ou tel endroit ? » sans voir les agissements de leurs dirigeants en politique étrangère, on doit se poser la question : est-ce que les populations en Occident vont continuer à faire l’autruche devant les actions illégitimes sur le plan du droit international et en dehors de toute morale et éthique humaine en détruisant des pays et parfois même après en avoir reçu le président chez soi en grande pompe. Je crois que l’erreur voulue ou pas c’est de croire que ceux d’en face ne comprennent rien de ce qui se passe; ce sont pourtant eux les premières victimes de la violence des puissance contre des pays plus faibles avec des prétextes mensongers. Chaliand à le parcours de celui qui connaît le monde et son fonctionnement; son franc parler est salvateur pour qui veut comprendre pour ne pas se faire embrigader par qui que ce soit.

      +18

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    • yann // 15.04.2016 à 14h31

      Partie 2

      Je pense qu’il faut surtout arrêter de croire que tout le mal vient uniquement d’occident. On trouve des cadavres dans l’histoire de toutes les civilisations. L’islamisme radical est propre à l’islam et cette religion n’a pas attendu les temps modernes pour exterminer des peuples entiers. Du reste faire croire que l’islamisme est uniquement le fruit des inégalités sociales ou ce genre de fadaise est contredit par le fait que ce sont de riches pays qui financent cette idéologie. On trouve d’ailleurs beaucoup d’islamistes ingénieurs ou cadre supérieur. La vérité est ailleurs. C’est un suprématisme assez similaire au nazisme la sharia en plus.

        +12

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      • Pierre // 15.04.2016 à 16h33

        Ah j’ignorais que Mohamed Mehra, les frères Kouachi, Coulibaly ou ceux qui ont tiré sur mes amis au Bataclan étaient cadres sup’ chez IBM, General Electrics ou Exxon… J’aimerai également que vous me presentiez les ingénieurs et cadres supérieurs saoudiens ou quataris, ces deux pays réputés pour leur production de technologies de pointe, et qui ne font jamais appel aux sous-traitants étrangers pour réaliser leurs infrastructures. Et on voit bien comment l’armée saoudienne est efficace au Yémen avec tout l’armement occidental de pointe qu’elle a à sa disposition.

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        • yann // 15.04.2016 à 17h40

          Vous parlez des exécutants. Ils ne sont pas seuls. Les sous-fifres sont effectivement souvent de pauvres paumés, mais il y a des dirigeants et des cadres. Ils sont loin d’être les imbéciles ignares que certains aimeraient dépeindre. A croire certain la violence serait par nature irrationnel et totalement impensable pour les gens éduqués, rien n’est plus faux.

            +12

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          • Pierre // 15.04.2016 à 17h56

            Je ne prétend pas que les dirigeants sont des imbéciles. Mais que je sache aucun dirigeant connu de mouvement djihadiste n’a été reconnu comme cadre supérieur de grandes compagnies. Vous éludez ce que je dit sur le Quatar et L’Arabie Saoudite, je répète ma question, où sont leurs ingénieurs, concepteurs, cadres supérieurs, penseurs. Quels sont leurs apports en terme de technologie, ou en termes culturels ? Quel crédit leur accorder sur le plan militaire quand on voit l’incurie de l’armée saoudienne suréquipée face à des rebelles chiites armés de kalach’ et de trois grenades. Tout ce qu’ils savent faire c’est bombarder des civils en masse et les affamer https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/09/yemen-the-forgotten-war/

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          • chb // 17.04.2016 à 09h56

            @ Pierre, vous vitupérez avec raison des incultes sanguinaires  » Tout ce qu’ils savent faire c’est bombarder des civils en masse et les affamer  »
            Mais est-ce que vous ne décrivez pas là les israéliens, ou les F-UK-US en expédition sur Sirte ?
            Le jeune état saoudien est pourri de fric, certes, et du fait de son oligarchie familiale n’a pas encore pris la mesure de ce qu’il faut pour construire une civilisation. En aura-t-il le temps, et est-ce bien son créneau alors qu’il ne sert qu’à faire durer l’emprise des Saoud sur les richesses locales ?

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    • Pierre // 15.04.2016 à 16h39

      « On pourrait parler des Barbaresques, et du trafic d’esclaves à grande échelle perpétrée pendant des siècles par les musulmans ». Il est vrai que les romains, les mongols, les francs ne l’ont jamais pratiqué. Et le servage de L’Europe médiévale n’a aucun point commun avec l’esclavage. Les noirs-americains sont venus travailler dans les champs de cotons par plaisir, sans doute.

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      • yann // 15.04.2016 à 17h50

        Et alors? Je dis justement qu’il n’y a pas de civilisation exemplaire sur ce plan. Mais les médias et une certaines gauche exonèrent les musulmans de toute forme de responsabilité. En un sens c’est la continuation du paternalisme colonial.

        Du reste la traite des noirs a été lourdement criminaliser en France et aux USA, on entend guère les nation musulmanes s’excuser pour leurs crimes passés. Alors que les turcs n’admettent toujours pas les génocides du début du 20ème siècle et ce n’est qu’un exemple. Et d’ailleurs les occidentaux ont eux même mis fin à l’esclavage. Sans l’intervention occidentale certains pays du moyen-orient continuerait à le pratiquer.

        L’islamisme pousse sur son impunité . A présenter son passé comme toujours morale contrairement à celui des grands méchants européen vous nourrissez une asymétrie d’information qui donne une image exagérément positive à cette civilisation. Il n’y a pas à chercher plus loin l’engouement islamiste chez les jeunes immigrés en France.

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        • theuric // 15.04.2016 à 20h57

          Vous avez raison, Yann, d’ailleurs nous pourrions nous demander si ce doudouisme, ce retour du mythe du bon sauvage ne serait pas une forme de racisme déguisé, ou plutôt une tentative de refoulement de la détestation de l’autre par cette sorte d’angélisme.
          Les peuples, les empires se sont toujours conduit de la pire des façons, les pays les plus forts ont écrasé les plus faibles, depuis que peuple fait peuple et pays, pays.
          La nouveauté est que l’Europe, du-moins une partie d’entre elle, culpabilise de ses méfaits passés, ça, c’est le coté positif du christianisme.
          C’est ce tronçonnage des connaissances historiques au nom d’une idéologie floue qui peut rendre ceux s’y soumettant plus sauvages encore que ses ancêtres.
          C’est de ne pas comprendre les traumatismes profonds que nous héritâmes de nos anciens, 14/18 n’est pas si vieux que ça, 1940 encore moins, qui nous fait parler de la sorte, moi-même tenais le même discours naguère.
          N’oublions pas ce qu’il se dit dans les cénacles psychiatriques: il faut trois générations pour faire un schizophrène.

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          • olivier69 // 15.04.2016 à 23h34

            « mythe du bon sauvage ne serait pas une forme de racisme déguisé, ou plutôt une tentative de refoulement de la détestation de l’autre par cette sorte d’angélisme. » ? Incroyable propos…Le pré-crime de l’intention par l’attention !
            De plus, personne n’a utilisé le terme de sauvage, ici. C’est un discours à peine va t’en guerre pour la France, alors que vous pleurez constamment sur notre futur sort. Vous émettez l’idée d’un racisme de gentillesse ? Par le comportement et la parole ? Très scientifique….
            Dois-je en conclure que vous croyez plutôt au démoniaque (par opposition à l’angélisme) et aux sauvages (forcément mauvais puisque le mythe du bon) ? Elle commence bien l’entente que vous caressez avec le chrétien….Ce sont vos propos qui génèrent la schizophrénie et vous faites le transfert sur les autres par une tentative d’explications scientifiques. Donc, où voulez-vous en venir (faire un amalgame) ? Parce qu’il me semble qu’il y a un livre du Ier siècle qui vous échappe, et qui injustement définie les sauvages. Voyez pas ?

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          • Michelle // 16.04.2016 à 15h18

            d’accord pour les 3 générations de traumatisés qui aboutissent à des personnes très mal dans leur peau..Bien sur les guerres qui tuent les pères sont responsables des traumas mais les familles sans père c’est idem!

            Seulement qui a le courage de remonter le temps pour comprendre l’origine des traumas et repartir sur de bons rails? Peu.
            C’est pourquoi j’ai aussi aimé le passage de Gérard C. où il dit qu’il faut d’abord connaître les Cultures des autres et leur passé. Malheureusement actuellement on ne vante que le présent, la sainte modernité qui en fait est justement régression parce qu’elle n’étudie pas le passé. Ainsi pourtant si on va moins vite on marche pas à pas mais sûrement.

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        • Pierre // 15.04.2016 à 21h37

          Où avez-vous vu que j’exonerai tous les musulmans de toutes impunité dans mon propos ? Vous avez lu mes coms sur le Quatar et L’Arabie Saoudite, vous avez lu le rapport d’Amnisty International qui n’exonère aucun des 2 camps ? Vous par contre, vous déclarez  » L’islamisme radical est propre à l’islam ». Donc vous ostracisez 5 millions de citoyens de ce pays à cause de leur religion. Même si je répète ce que d’autres ont déjà dit ici, tous les musulmans que je connais sont laïcs, ne font pas de prosélytisme, sont farouchement pour les lois de la République, et se sentent et se revendiquent français. Et j’ai la chance d’en connaître et côtoyer plusieurs et je m’en réjouis. @theuric, il n’est aucunement question de doudouïsme dans mes propos. Lisez-les !

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        • amer // 18.04.2016 à 11h21

          …. »l’engouement islamiste chez les jeunes immigrés en France. » Te rends-tu compte de l’aberration de ton propos, roi de l’amalgame ? Imagine un peu qu’on réduise les jeunes français de souche à ceux qui soutiennent le FHaine ? La peur et la haine t’empêchent de discerner la réalité. Tu ne connaît rien des « jeunes immigrés » dont beaucoup sont français justement. Tu ne vois même pas que la classe politique essaye de diviser la jeunesse de France pour mieux l’exploiter à sa guise. Reveille-toi, les jeunes issus de l’immigration ne sont pas tes ennemis…Et puis demande-toi pour quelle raison les pays occidentaux entretiennent de très bonnes relations avec les monarchies du golf qui distillent le wahabisme dont les premières et les plus importantes victimes sont les musulmans et se battent contre des États laïcs comme la Syrie ou l’Irak…Réfléchi un peu cela te permettra de ne pas ne pas te faire embobiner par les extrêmes.

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    • Subotai // 15.04.2016 à 18h45

      A corriger : la brutalité des invasions Mongoles… (Timour le Boiteux & Co)
      Avant ça Gengis Khan puis Batu avaient fait pareil sans être musulmans… (D’ailleurs, Chinois, Russes et Perse et Arabes musulmans s’en souviennent)

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      • Pierre // 15.04.2016 à 19h35

        Effectivement, Gengis khan est le plus grand conquérant de l’histoire en terme de superficie. Il a effectivement laissé un souvenir ému de son passage. Mais Timour Ling/Tamerlan (Thurkmène de l’actuel Ouzbekhistan) s’est également rendu célèbre par ses massacres et est le 3ieme sur la liste après Alexandre. A noter que c’est son père qui s’est converti à l’islam et que c’est de ce fait qu’il était musulman (il n’est donc pas issu d’une longue lignée musulmane)

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    • christian gedeon // 17.04.2016 à 17h11

      Ahurissant…proprement ahurissant;je préfère vraiment ne pas répondre à l’absurde premier paragraphe,pas plus qu’à l’intense mauvaise foi du second…Amer,vous devriez avoir honte de dire de pareilles stupidités…lan na3ich dhimmiyoun…nous ne vivrons pas dhimmis. Dites le vous bien,et arrêtez de raconter des énormités ur le statut des dhimmis,qui sont natifs des pays où l’Islam s’est imposé! Nom de Dieu! Quant à la liberté dont jouissent les immigré musulmans en Occident,je pense que malgré tous les problèmes,elle est incomparablement supérieure à celle dont ils pourraient jouir dans leurs pays d’origine…çà suffit les mensonges et les manipulations! Basta!

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      • amer // 17.04.2016 à 19h06

        Les arguments qui font mouche sont toujours ahurissants cher Christian rien que ta réaction de parano le prouve « …nous ne vivrons pas dhimmis… » mais qui t’a dit que tu va vivre dhimmis, tu te vois déjà conquis…reviens sur terre garçon car je n’ai jamais dis que je voulais t’imposer le statut de dhimmis. La place des autres religions dans le monde musulman, elle etait plus enviable avant que les puissances occidentales ne viennent foutre la bazar en soutenant les pires sectes wahabbites dont les musulmans sont les premières victimes. Demande-toi comme par exemple, notre pays la Fance (oui je suis français moi aussi) s’attaque à un Etat laïque comme la Syrie et soutien les djihadistes qu’il prétend combattre ici meme.
        Les musulmans, en Occident qui se dit democratique, sont pris en otage par la politique intérieur et extérieur des différents gouvernements. Alors stp c’est plutôt toi qui ne veut pas voir la vérité en face, et celui qui te répond ne veut rien t’imposer juste remettre les pendules à l’heure car le monde change…

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  • Homère d’Allore // 15.04.2016 à 12h50

    « Comment commencent les guerres ? Les guerres commencent quand les politiciens mentent aux journalistes puis croient ce qu’ils ont lu dans les journaux. »

    Karl Kraus

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    • sergeat // 15.04.2016 à 13h40

      Je rajouterai que ce sont les civils qui déclarent la guerre,et qu’ils envoient des gens normaux la faire que l’on appelle les militaires .Par contre ils ne risquent jamais rien et s’autoglorifient quand ils pensent avoir gagné sans penser à gagner la paix(les Bush,Sarkozy…).De plus notre pays a inventé la guerre contre une tactique:le terrorisme(qui n’est qu’un élément d’une stratégie de prise de pouvoir juste ou injuste)

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  • olivier69 // 15.04.2016 à 16h43

    « Qu’un type comme Sarkozy puisse oser se représenter, c’est effarant – dans n’importe quel pays protestant, on le sortirait. » Ironie savoureuse. N’en faites pas trop qu’en même. On pourrait vous prendre pour un prêcheur. 🙂
    Pour ce qui concerne le goût pour l’argent, je n’en dirais pas autant. Le concept de richesse comme récompense divine est une référence. Sans parler de l’usure…Vous me direz : nous sommes dans un pays hystériquement athéiste. Donc, puisque l’homme est un loup pour l’homme, il ne faut pas s’étonner. Il est d’ailleurs très intéressant de remonter à la source du protestantisme et de l’athéisme. On y trouve des personnages….

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  • Julian // 15.04.2016 à 17h46

    Formidable Chaliand ! Et quel terrible portrait fait-il de nous, ses compatriotes !
    Veules, ayant peur de leur ombre.
    Hédonistes émollients.
    Ignorant le tragique de l’Histoire et le tragique de la vie. Ignorant l’autre, dans sa réalité complexe et spécifique. Voulant jusqu’à l’absurde ignorer
    Incultes ou quasi, en dépit de l’extraordinaire offre de connaissance.
    Le plus souvent ronchon, mais dépourvu d’esprit critique.
    Sans dessein, sans vision, ce que nous appelions l’idéal…

    Sévère et juste raclée. A méditer.

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  • Bernard SARTON // 15.04.2016 à 18h00

    En effet c’est un Savant sur l’analyse des révolutions et des hommes qui les dirigent de fait . Le chaos du moyen-orient provient essentiellement de régimes corrompus incapables de donner du travail et un avenir à leur nombreuse jeunesse , la kalachnikoff remplace l’outil du métier ouvrier qui enrichit un pays . Le socialisme révolutionnaire n’est pas mort mais plutôt en résurrection à cause de cette crise dramatique du capitalisme en fin de vie . » Nuit- Debout » correspond à un besoin d’expression face aux médias dominants qui ne donne la parole qu’à certains soi-disant experts triés sur le volet . La France meurt de la nullité de ses élites , le peuple s’endort face à la télé et aux aides diverses et variées des restos du cœur ,du secours populaire , du secours catholique et même d’Emmaüs . Pourtant cela n’a qu’un temps et le réveil est probable par une insurrection à venir car le système n’a plus de solutions pour recréer de nouvelles « trente glorieuses » . Nuit-Debout en est le prémisse , l’écroulement du système est à l’ordre du jour !!!!!!!

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    • chb // 17.04.2016 à 10h23

      Bonjour, M. Sarton, et bravo pour votre énergie militante.
      Votre sévère jugement sur les « régimes corrompus incapables de donner du travail et un avenir à leur nombreuse jeunesse » s’applique presque autant aux européens, paraît-il, qu’aux régimes clientélistes du Golfe pétrolier. Ceux-ci et ceux-là gèrent le surplus de main d’oeuvre inutile et de vain pognon par la guerre, instrument incontournable du capitalisme. Est-ce que recréer les trente glorieuses – pas si glorieuses que ça – passerait par une destruction préalable ? Destruction notamment de technologie inhumaine, puisque le progrès de la société hyper productrice et hyper consommatrice perd « le métier ouvrier » ?
      Télé, sécu, week-ends à 15.000 km, accès à la culture, accès à la nourriture et à l’énergie, guerres de prédation… comment exploser le système et garder le confort ?

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  • theuric // 15.04.2016 à 19h31

    « Nous ne sommes pas en guerre! »
    Mais évidemment que nous ne sommes pas en guerre, les deux attentats parisiens sont des affaires de police, de contre-espionnage et non pas militaires et si ces derniers sont dans les rues c’est juste parce que la France, sur les ordres de l’U.E., des U.S.A. et des banques, ceci pour rembourser des dettes iniques, a taillée plus que de raison dans ses forces de police.
    Mais rendez-vous compte combien nous sommes manipulés, pourquoi personne ne dit: « papiers panaméens », parce que les journaux vous ont manœuvré et comme des petits enfants, ni plus, ni moins.
    En fait, ce n’est pas tant que la France et l’Europe se soit affaibli et affadi mais tous deux ont vieilli, tout simplement, mais il est vrai que les outils modernes, dont je ne comprends pas l’utilité pour certains d’entre-eux, comme les énormes machins sensément ayant de rôle d’ordinateur microscopique, sont des castrateurs d’intelligence, des pièges à temps.

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    • theuric // 15.04.2016 à 19h49

      Au-delà de tout cela, la France, l’Europe, l’Occident s’emmerdent dans les grandes largeurs et ce ne sont pas les problèmes économiques qui résoudront cet ennui, sauf si nous passons à la vitesse famine, et encore.
      Ce n’est pas de notre faute, c’est juste l’un des traits discrets de l’évolution de la vie qui fut régulièrement traversée par des catastrophes, nous en héritâmes naturellement, et tout comme l’organisme génère des allergies lorsqu’il ne se confronte pas à des parasites et quand nous vivons dans des logements trop sains, l’esprit collectif, l’inconscient social se trouve en manque d’aventure lorsqu’il est en manque de catastrophe.
      Pourquoi, sinon, selon vous, tant de jeunes gens risquent leur vie sur les routes ou lors de ski hors piste…?
      Nous n’avons d’esprit critique que le nez dans la merde et pas avant, quand la simplicité de l’évidence nous quitte d’avoir laissé s’entasser les problèmes.
      Ainsi, commençons-nous à questionner l’Union-Européenne que quand celle-ci nous conduit tous à l’abattoir et que se profile l’image du chaos.
      Et encore, ça, c’est un truc de vieux.

        +6

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      • theuric // 15.04.2016 à 20h19

        Les jeunes, eux, s’agitent lors de nuitdebouts, agaçant un pouvoir politique déjà affolé de voir se déliter leur monde, pris entre les deux feux d’une Union-Européenne totalement déconnecté de ne plus avoir d’ordres cohérent de l’empire U.S., d’une Germanie emberlificoté par la Turquie et de banques en berne (comme dirait un suisse), et de l’autre par une jeunesse de la classe-moyenne désormais en révolte (non sire, bientôt une révolution).
        Nous avions le choix entre le confort (le con-fort) et la guerre, nous n’aurons bientôt plus de confort, le reste suivra logiquement, parce que c’est là que se situe la tragédie humaine.
        Nos ploutocrates ont allumé le feu, pas par malice mais par sottise, par ignorance, parce que eux perdront tout, sauf les plus malins, mais ils sont rares et cachés.
        B.N.P.Paribas, Rothschild et Goldman Sachs ne seront sous peu plus rien sans les dollars, l’euro, le yen, la livre et la faillite mondiale.
        Ne restera plus qu’une énergie immense qui fut régénérée par leur incurie, leur bas esprit de lucre.
        Alors, je suis en colère de comprendre la tragédie humaine vers quoi l’inanité oligarchique nous mène, même si je ne l’ai jamais vécu je pleure déjà des dantesques souffrances futures.
        Je suis déjà amer de tant de perdition et rage de ne savoir que faire…

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  • Chrls // 15.04.2016 à 22h56

    Ok,ok ,avec tout le respect que je dois a un type qui a du se griller les poils des roustons ou les poils de fesses sur le terrain et à qui on ne fait pas la leçon ,j’ai quand meme une putain de question qui me taraude le cerveau :
    Y aura t’il un jour une personne pour m’expliquer le processus d’embrigadement dans les sections IS ,daesh ou n’importe qu’elle autre ideologie terroriste,parce que a ce jour tous les psy(en tous genres) sont infoutus d’apporter une once de réponse.Tiens ,Gerard miller et consorts réveillez vous

    J’ai eu l’occasion de voir Gerard Chaliand dans les emissions de C dans l’air .Il m’est apparu comme un cheveu dans la soupe.Je l’ai pris comme un infiltré tant le maquillage de cette émission de propagande est poussé…

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    • theuric // 16.04.2016 à 00h39

      Il y a trois explications plus ou moins complémentaires:
      1) Une tentation aux massacres de masse comme il se passe aux U.S.A., due au violent stress social actuel;
      2) L’effondrement idéologique quasiment achevé donnant le sentiment qu’aucune doctrine ne peut rivaliser avec la globalisation économique néolibérale, hormis le sunnisme extrémiste, n’oublions pas que notre pays est d’une nature politisée, cela venant compléter le 1);
      3) Le vide spirituel de notre époque venant entrer en confluence avec l’idée du 2).
      Ces deux vides, idéologique et spirituel, bientôt suivit par le double effondrement, celui du néolibéralisme, puis de l’Islam sunnite, puisque celui-ci est considéré comme étant le dernier rempart de l’empire américain, fera que le catholicisme reprendra son essor, ceci accompagné d’un bouddhisme adopté par la nouvelle élite française, au moins, soit la classe-moyenne supérieure.
      Il y a donc de fortes possibilités pour qu’il y ait une influence croisée entre ces deux religions.
      Amusant, non?

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