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1.juin.20151.6.2015 // Les Crises

L’Art d’ignorer les pauvres, par John K. Galbraith

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John Kenneth Galbraith (1908-2006) est un des rares économistes très critiques à l’égard du système économique à avoir eu une certaine influence de son vivant. Il a notamment été le conseiller de trois présidents américains : F. D. Roosevelt, J. F. Kennedy et L. B. Johnson.

John Kenneth GalbraithChaque catastrophe  » naturelle  » révèle, s’il en était besoin, l’extrême fragilité des classes populaires, dont la vie comme la survie se trouvent dévaluées. Pis, la compassion pour les pauvres, affichée au coup par coup, masque mal que de tout temps des penseurs ont cherché à justifier la misère – en culpabilisant au besoin ses victimes – et à rejeter toute politique sérieuse pour l’éradiquer.

Je voudrais livrer ici quelques réflexions sur l’un des plus anciens exercices humains : le processus par lequel, au fil des années, et même au cours des siècles, nous avons entrepris de nous épargner toute mauvaise conscience au sujet des pauvres. Pauvres et riches ont toujours vécu côte à côte, toujours inconfortablement, parfois de manière périlleuse. Plutarque affirmait que  » le déséquilibre entre les riches et les pauvres est la plus ancienne et la plus fatale des maladies des républiques « . Les problèmes résultant de cette coexistence, et particulièrement celui de la justification de la bonne fortune de quelques-uns face à la mauvaise fortune des autres, sont une préoccupation intellectuelle de tous les temps. Ils continuent de l’être aujourd’hui.

Il faut commencer par la solution proposée par la Bible : les pauvres souffrent en ce bas monde, mais ils seront magnifiquement récompensés dans l’autre. Cette solution admirable permet aux riches de jouir de leur richesse tout en enviant les pauvres pour leur félicité dans l’au-delà.

Bien plus tard, dans les vingt ou trente années qui suivirent la publication, en 1776, des Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations – à l’aube de la révolution industrielle en Angleterre -, le problème et sa solution commencèrent à prendre leur forme moderne. Un quasi-contemporain d’Adam Smith, Jeremy Bentham (1748-1832), inventa une formule qui eut une influence extraordinaire sur la pensée britannique et aussi, dans une certaine mesure, sur la pensée américaine pendant cinquante ans : l’utilitarisme.  » Par principe d’utilité, écrivit Bentham en 1789, il faut entendre le principe qui approuve ou désapprouve quelque action que ce soit en fonction de sa tendance à augmenter ou diminuer le bonheur de la partie dont l’intérêt est en jeu.  » La vertu est, et même doit être, autocentrée. Le problème social de la coexistence d’un petit nombre de riches et d’un grand nombre de pauvres était réglé dès lors que l’on parvenait  » au plus grand bien pour le plus grand nombre « . La société faisait de son mieux pour le maximum de personnes, et il fallait accepter que le résultat soit malheureusement très déplaisant à l’encontre de ceux, très nombreux, pour lesquels le bonheur n’était pas au rendez-vous.

En 1830, une nouvelle formule, toujours d’actualité, fut proposée pour évacuer la pauvreté de la conscience publique. Elle est associée aux noms du financier David Ricardo (1772-1823) et du pasteur anglican thomas Robert Malthus (1766-1834) : si les pauvres sont pauvres, c’est leur faute – cela tient à leur fécondité excessive. Leur intempérance sexuelle les a conduits à proliférer jusqu’aux limites des ressources disponibles. Pour le malthusianisme, la pauvreté ayant sa cause dans le lit, les riches ne sont pas responsables de sa création ou de sa diminution.

Au milieu du XIX e siècle, une autre forme de déni connut un grand succès, particulièrement aux États-Unis : le  » darwinisme social « , associé au nom de Herbert Spencer (1820-1903). Pour ce dernier, dans la vie économique comme dans le développement biologique, la règle suprême était la survie des plus aptes, expression que l’on prête à tort à Charles Darwin (1809-1882). L’élimination des pauvres est le moyen utilisé par la nature pour améliorer la race. La qualité de la famille humaine sort renforcée de la disparition des faibles et des déshérités.

L’un des plus notables porte-parole américains du darwinisme social fut John D. Rockefeller, le premier de la dynastie, qui déclara dans un discours célèbre :  » La variété de rose « American Beauty » ne peut être produite dans la splendeur et le parfum qui enthousiasment celui qui la contemple qu’en sacrifiant les premiers bourgeons poussant autour d’elle. Il en va de même dans la vie économique. Ce n’est là que l’application d’une loi de la nature et d’une loi de Dieu.  »

Au cours du XX e siècle, le darwinisme social en vint à être considéré comme un peu trop cruel : sa popularité déclina et, quand on y fit référence, ce fut généralement pour le condamner. Lui succéda un déni plus amorphe de la pauvreté, associé aux présidents Calvin Coolidge (1923-1929) et Herbert Hoover (1929-1933). Pour eux, toute aide publique aux pauvres faisait obstacle au fonctionnement efficace de l’économie. Elle était même incompatible avec un projet économique qui avait si bien servi la plupart des gens. Cette idée qu’il est économiquement dommageable d’aider les pauvres reste présente. Et, au cours de ces dernières années, la recherche de la meilleure manière d’évacuer toute mauvaise conscience au sujet des pauvres est devenue une préoccupation philosophique, littéraire et rhétorique de première importance. C’est aussi une entreprise non dépourvue d’intérêt économique.

Des quatre ou peut-être cinq méthodes en cours pour garder bonne conscience en la matière, la première est le produit d’un fait incontestable : la plupart des initiatives à prendre en faveur des pauvres relèvent, d’une manière ou d’une autre, de l’État. On fait alors valoir qu’il est par nature incompétent, sauf quand il s’agit de gérer le Pentagone et de passer des marchés publics avec des firmes d’armements. Puisqu’il est à la fois incompétent et inefficace, on ne saurait lui demander de se porter au secours des pauvres : il ne ferait que mettre davantage de pagaille et aggraverait encore leur sort.

Un mécanisme de déni psychologique

John Kenneth GalbraithNous vivons une époque où les allégations d’incompétence publique vont de pair avec une condamnation générale des fonctionnaires, à l’exception, on ne le dira jamais assez, de ceux travaillant pour la défense nationale. La seule forme de discrimination toujours autorisée – pour être plus précis, encore encouragée – aux États-Unis est la discrimination à l’endroit des employés du gouvernement fédéral, en particulier dans les activités relevant de la protection sociale. Nous avons de grandes bureaucraties d’entreprises privées, regorgeant de bureaucrates d’entreprise, mais ces gens-là sont bons. La bureaucratie publique et les fonctionnaires sont mauvais.

En fait, les États-Unis disposent d’une fonction publique de qualité, servie par des agents compétents et dévoués, honnêtes dans leur quasi-totalité, et peu enclins à se laisser surfacturer des clés à molette, des ampoules électriques, des machines à café et des sièges de toilettes par les fournisseurs. Curieusement, quand de telles turpitudes se produisirent, ce fut au Pentagone… Nous avons presque éliminé la pauvreté chez les personnes âgées, grandement démocratisé l’accès à la santé et aux soins, garanti aux minorités l’exercice de leurs droits civiques, et beaucoup fait pour l’égalité des chances en matière d’éducation. Voilà un bilan remarquable pour des gens réputés incompétents et inefficaces. Force est donc de constater que la condamnation actuelle de toute action et administration gouvernementales est en réalité l’un des éléments d’un dessein plus vaste : refuser toute responsabilité à l’égard des pauvres.

La deuxième méthode s’inscrivant dans cette grande tradition séculaire consiste à expliquer que toute forme d’aide publique aux indigents serait un très mauvais service à leur rendre. Elle détruit leur moral. Elle les détourne d’un emploi bien rémunéré. Elle brise les couples, puisque les épouses peuvent solliciter des aides sociales pour elles-mêmes et leurs enfants, une fois qu’elles se retrouvent sans mari. Il n’existe absolument aucune preuve que ces dommages soient supérieurs à ceux qu’entraînerait la suppression des soutiens publics. Pourtant, l’argument selon lequel ils nuisent gravement aux déshérités est constamment ressassé, et, plus grave, cru. C’est sans doute la plus influente de nos fantasmagories.

Troisième méthode, liée à la précédente, pour se laver les mains du sort des pauvres : affirmer que les aides publiques ont un effet négatif sur l’incitation à travailler. Elles opèrent un transfert de revenus des actifs vers les oisifs et autres bons à rien, et, de ce fait, découragent les efforts de ces actifs et encouragent le désœuvrement des paresseux. L’économie dite de l’offre est la manifestation moderne de cette thèse. Elle soutient que, aux États-Unis, les riches ne travaillent pas parce que l’impôt prélève une trop grande part de leurs revenus. Donc, en prenant l’argent des pauvres et en le donnant aux riches, nous stimulons l’effort et, partant, l’économie. Mais qui peut croire que la grande masse des pauvres préfère l’assistance publique à un bon emploi ? Ou que les cadres dirigeants des grandes entreprises – personnages emblématiques de notre époque – passent leur temps à se tourner les pouces au motif qu’ils ne sont pas assez payés ? Voilà une accusation scandaleuse contre le dirigeant d’entreprise américain, qui, de notoriété publique, travaille dur.

La quatrième technique permettant de se soulager la conscience est de mettre en évidence les effets négatifs qu’une confiscation de leurs responsabilités aurait sur la liberté des pauvres. La liberté, c’est le droit de dépenser à sa guise, et de voir l’État prélever et dépenser le minimum de nos revenus. Ici encore, le budget de la défense nationale mis à part. Pour reprendre les propos définitifs du professeur Milton Friedman (1),  » les gens doivent être libres de choisir « .

C’est sans doute la plus révélatrice de toutes les arguties, car quand il s’agit des pauvres, on n’établit plus aucune relation entre leurs revenus et leur liberté. (Le professeur Friedman constitue une fois de plus une exception car, par le biais de l' » impôt négatif « , qu’il recommande, il garantirait un revenu universel minimum.) Chacun conviendra pourtant qu’il n’existe pas de forme d’oppression plus aiguë, pas de hantise plus continue que celles de l’individu qui n’a plus un sou en poche. On entend beaucoup parler des atteintes à la liberté des plus aisés quand leurs revenus sont diminués par les impôts, mais on n’entend jamais parler de l’extraordinaire augmentation de la liberté des pauvres quand ils ont un peu d’argent à dépenser. Les limitations qu’impose la fiscalité à la liberté des riches sont néanmoins bien peu de chose en regard du surcroît de liberté apporté aux pauvres quand on leur fournit un revenu.

John Kenneth GalbraithEnfin, quand tous les raisonnements précédents ne suffisent plus, il reste le déni psychologique. Il s’agit d’une tendance psychique qui, par des biais variés, nous conduit par exemple à éviter de penser à la mort. Elle amène beaucoup de gens à éviter de penser à la course aux armements, et donc à la ruée vers la probable extinction de l’humanité. Le même mécanisme est à l’œuvre pour s’épargner de penser aux pauvres, qu’ils soient en Ethiopie, dans le sud du Bronx ou à Los Angeles. Concentrez-vous sur quelque chose de plus agréable, nous conseille-t-on alors.

Telles sont les méthodes auxquelles nous avons recours pour éviter de nous préoccuper du sort des pauvres. Toutes, sauf peut-être la dernière, témoignent d’une grande inventivité dans la lignée de Bentham, Malthus et Spencer. La compassion, assortie d’un effort de la puissance publique, est la moins confortable et la moins commode des règles de comportement et d’action à notre époque. Mais elle reste la seule compatible avec une vie vraiment civilisée. Elle est aussi, en fin de compte, la règle la plus authentiquement conservatrice. Nul paradoxe à cela. Le mécontentement social et les conséquences qu’il peut entraîner ne viendront pas de gens satisfaits. Dans la mesure où nous pourrons rendre le contentement aussi universel que possible, nous préserverons et renforcerons la tranquillité sociale et politique. N’est-ce pas là ce à quoi les conservateurs devraient aspirer avant tout ?

John Kenneth GALBRAITH, 1985

(Ce texte a été publié pour la première fois dans le numéro de novembre 1985 de Harper’s Magazine.)

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Commentaire recommandé

Dany // 01.06.2015 à 08h12

A la lecture de ce texte, on comprend que ce qui motive J K Galbraith dans sa préoccupation à l’égard des pauvres, c’est avant tout la paix sociale et donc le maintien de la situation dans la société de riches et de pauvres.

Il souhaite que la partie de la population la plus pauvre ait néanmoins un minimum vital afin d’assurer la paix sociale et finalement de maintenir le statu quo et que les riches puissent continuer à profiter de tous leurs privilèges sans risque de révolution.

Personnellement, je pense que s’il faut se préoccuper de la pauvreté, ce n’est pas pour l’atténuer et la rendre en quelque sorte supportable, mais qu’il s’agit de l’éradiquer et de construire une société plus égalitaire et plus juste.

Si on veut supprimer la pauvreté, il faut sortir du modèle capitaliste qui la génére tout comme il génére les phénomènes d’accumulation du capital.

Nous avons déjà trouvé le moyen de sortir de ce système mortifère à partir de la création de la sécurité sociale et la mutualisation de l’assurance santé, de la retraite, de l’assurance chômage, des alllocations familiales via des cotisations qui permettent de se passer des marchés financiers et du crédit.

Il faudrait étendre les cotisations pour créer des caisses de salaires qui permettraient de mutualiser les salaires et de payer un salaire à vie à tous.

Hélas, aujourd’hui, on ne fait que de geler et même baisser les cotisation qui sont présentées comme des charges par le patronat qui se garde bien de mettre l’accent sur les dividentes versées et sur leurs salaires plantureux.

C’est pour cela qu’il faut se battre, pour la généralisation de la propriété d’usage et la suppression de la propriété lucrative afin que chacun puisse recouvrer sa dignité.

On ne pourra pas supprimer la pauvreté sans supprimer l’extrême richesse qui est son pendant, se battre pour taxer le capital comme on le fait aujourd’hui, c’est le légitimer. Ce qu’il faut c’est supprimer ce système prédateur qui détruit la planéte.

89 réactions et commentaires

  • bob // 01.06.2015 à 08h10

    Je crois que c’est Jonathan Swift qui a ecrit un pamphlet sur les pauvres auquels il conseille pour s’en sortir de vendre leur enfants en bas age a la boucherie pour en faire de bons rotis ! Sinon,concernant ce problème vieux comme le monde, et qui pese de plus en plus sur nos société, je ne peux que vous conseiller cette petite série d’articles :

    https://2ccr.wordpress.com/category/riches-et-pauvres/

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    • Nicolas // 01.06.2015 à 13h17

      Oui, le texte de Swift est « a modest proposal ».
      « John Kenneth Galbraith (1908-2006) est un des rares économistes très critiques à l’égard du système économique à avoir eu une certaine influence de son vivant. »
      J’ajouterai peut-être Robert Reich, qui était dans le gouvernement Clinton. Il a aussi des analyses intéressantes. On peut d’ailleurs en retrouver plusieurs sur le site, dans des traduction de 2013.

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    • Aren // 02.06.2015 à 00h09

      Oui, il s’agit de ce texte remarquable :

      http://www.monde-diplomatique.fr/2000/11/SWIFT/2569

      Très cynique, mais totalement logique si l’on pousse le raisonnement capitaliste à son maximum.

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  • Dany // 01.06.2015 à 08h12

    A la lecture de ce texte, on comprend que ce qui motive J K Galbraith dans sa préoccupation à l’égard des pauvres, c’est avant tout la paix sociale et donc le maintien de la situation dans la société de riches et de pauvres.

    Il souhaite que la partie de la population la plus pauvre ait néanmoins un minimum vital afin d’assurer la paix sociale et finalement de maintenir le statu quo et que les riches puissent continuer à profiter de tous leurs privilèges sans risque de révolution.

    Personnellement, je pense que s’il faut se préoccuper de la pauvreté, ce n’est pas pour l’atténuer et la rendre en quelque sorte supportable, mais qu’il s’agit de l’éradiquer et de construire une société plus égalitaire et plus juste.

    Si on veut supprimer la pauvreté, il faut sortir du modèle capitaliste qui la génére tout comme il génére les phénomènes d’accumulation du capital.

    Nous avons déjà trouvé le moyen de sortir de ce système mortifère à partir de la création de la sécurité sociale et la mutualisation de l’assurance santé, de la retraite, de l’assurance chômage, des alllocations familiales via des cotisations qui permettent de se passer des marchés financiers et du crédit.

    Il faudrait étendre les cotisations pour créer des caisses de salaires qui permettraient de mutualiser les salaires et de payer un salaire à vie à tous.

    Hélas, aujourd’hui, on ne fait que de geler et même baisser les cotisation qui sont présentées comme des charges par le patronat qui se garde bien de mettre l’accent sur les dividentes versées et sur leurs salaires plantureux.

    C’est pour cela qu’il faut se battre, pour la généralisation de la propriété d’usage et la suppression de la propriété lucrative afin que chacun puisse recouvrer sa dignité.

    On ne pourra pas supprimer la pauvreté sans supprimer l’extrême richesse qui est son pendant, se battre pour taxer le capital comme on le fait aujourd’hui, c’est le légitimer. Ce qu’il faut c’est supprimer ce système prédateur qui détruit la planéte.

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    • step // 01.06.2015 à 10h19

      la fin est bien plus ambigüe que cela :
      Il indique aux conservateurs, que si ils étaient un minimum malins, ils devraient s’accorder sur la garantie d’un minimum pour tous afin de permettre la continuité de la société qui les arrange.

      Il ne dit pas que c’est cela son objectif (regarder l’usage des verbes), mais qu’au lieu de plancher sur comment « ignorer les pauvres », ils feraient mieux de plancher sur comment vivre avec en leur assurant un minimum de contentement.

      Je ne sais pas si l’humanité est destinée à une société égalitaire par un changement de modèle économique, je pense que c’est encore à déterminer. Par contre il est assez inévitable que la prise en compte du destin des pauvres comme le recommande Galbraith, réduise les écarts de richesse, car tout ce qui est distribué, n’est pas concentré dans la poche de quelques un. Dans le deuil de leur nombril, le passage pour les riches du déni à la négociation est un pas un avant, et il est rare de voir des groupes humains sauter directement à l’acceptation.

      Ce que je retiens personnellement est un inventaire assez exhaustif des « prêt à penser » que l’on fait ingurgiter à nos élites et via les médias à la population pour les déresponsabiliser quant à la nécessité de vivre ensemble, et leur grande vacuité. On voit aussi dans quelle lignée des variantes du déni s’inscrit notre gauche actuelle.

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    • Pierre Bacara // 01.06.2015 à 11h54

      « Si on veut supprimer la pauvreté, il faut sortir du modèle capitaliste qui la génère […]« . « […] il faut se battre, pour la généralisation de la propriété d’usage et la suppression de la propriété lucrative […]« .

      Le capitalisme est né au XVIe siècle. Il n’existe aucun moyen de prouver que les peuples étaient plus riches avant cette époque qu’après.

      « Nous avons déjà trouvé le moyen de sortir de ce système mortifère à partir de la création de la sécurité sociale […] de la retraite, de l’assurance chômage, des allocations familiales […]« .

      Puisqu’il est question de John K. Galbraith, ce dernier constait déjà dans les années 1960 la non-corrélation, aux Etats-Unis, entre la richesse créée par le capitalisme et les équipements et services dont bénéficiaient la population (transports, santé…), posant ainsi la question philosophique de rapport entre capitalisme et liberté.

      Cela amène à l’idée que la « richesse d’une nation » est peut-être fonction non pas de la manière dont la richesse est créée (ici le capitalisme), mais de la manière dont elle est utilisée.

      Pendant que nous en sommes à John Galbraith, il est peut-être intéressant de rappeler ses travaux sur la technostructure et la filière inversée. Ces travaux sont – du moins selon moi – encore plus actuels qu’ils ne l’étaient à l’époque de leur publication.

      Pour rappel, la « technostructure » est – pour simplifier plus qu’à l’extrême – la « soviétisation » du travail dans les grandes entreprises privées : décisions planificatrices prises par un petit nombre avec taylorisation de tous les échelons inférieurs, multipliant les acteurs donc la déperdition d’information (« coûts d’agence »), avec le colossal gaspillage d’énergie qu’implique l’impossibilité de prendre une décision.

      Quant à la « filière inversée », elle consiste en l’inversion du capitalisme de marché : la loi du marché sous-entend que le consommateur est le payeur, donc qu’il contraint les producteurs de biens à s’adapter à la demande. Or, Galbraith constate que dans les faits, ce sont les grandes entreprises qui imposent leurs produits aux consommateurs (ex. historiquement récents parmi d’autres : iPhone, chaussures Nike…).

      Le fonctionnement des grandes entreprises d’aujourd’hui (essayez donc d’obtenir de votre banque ou de votre opérateur téléphonique une information ou une action concrètes) et celui des marchés qu’elles couvrent (essayez donc de trouver sur le marché le produit dont vous avez besoin) montrent que Galbraith était lucide.

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      • luc // 01.06.2015 à 15h44

        le capitalisme n’est pas né au 16eme siècle, c’est en proposer une mauvaise définition que de dire ça, je propose de définir le capitalisme comme l’accumulation du capital, et ce concept date de matusalem

        par ailleurs, ce ne sont pas les consommateurs qui décident des grandes modes de consommation, oui, mais ce ne sont pas non plus de simples ingénieurs (iphone) ou designers (nike) mais des décideurs politiques, liés aux entreprises, aux médias et au pouvoir politique

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        • Homère d’Allore // 01.06.2015 à 16h30

          Le capitalisme n’est pas seulement l’accumulation de capital mais la sujétion de la société à cette dernière. Et, en effet, il naît au XVI ème avec le pillage des biens de l’église catholique en Angleterre et la fantastique arrivée de métaux précieux venus du Nouveau Monde. Les Függer seront les maîtres des Rois. Alors qu’avant, les financiers de toutes sortes finissaient spoliés ou exécutés par le pouvoir aristocratique.

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          • Alae // 01.06.2015 à 16h54

            Tout à fait, Homère. Sur le sujet, je ressors Weber à chaque fois. Désolée, mais c’est tellement bien… Max Weber lie la naissance du capitalisme au protestantisme et au Nouveau Monde, donc effectivement au XVIème siècle.
            « La « soif d’acquérir », la « recherche du profit », de l’argent, de la plus grande quantité d’argent possible, n’ont en eux-mêmes rien à voir avec le capitalisme. Garçons de cafés, médecins, cochers, artistes, cocottes, fonctionnaires vénaux, soldats, voleurs, croisés, piliers de tripots, mendiants, tous peuvent être possédés de cette même soif – comme ont pu l’être ou l’ont été des gens de conditions variées à toutes les époques et en tous lieux, partout où existent ou ont existé d’une façon quelconque les conditions objectives de cet état de choses.
            Dans les manuels d’histoire de la civilisation à l’usage des classes enfantines on devrait enseigner à renoncer à cette image naïve. L’avidité d’un gain sans limite n’implique en rien le capitalisme, bien moins encore son « esprit ». Le capitalisme s’identifierait plutôt avec la domination, à tout le moins avec la modération rationnelle de cette impulsion irrationnelle. Mais il est vrai que le capitalisme est identique à la recherche du profit, d’un profit toujours renouvelé, dans une entreprise continue, rationnelle et capitaliste – il est recherche de la rentabilité. Il y est obligé. Là où toute l’économie est soumise à l’ordre capitaliste, une entreprise capitaliste individuelle qui ne serait pas animée par la recherche de la rentabilité serait condamnée à disparaître. »
            (extrait de l’avant-propos de l’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, de Max Weber).
            Tout le bouquin, en téléchargement libre. Un must.
            http://classiques.uqac.ca/classiques/Weber/ethique_protestante/Ethique_protestante.pdf

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            • Homère d’Allore // 01.06.2015 à 17h15

              Bonjour, Alae.

              Je remarque que nous avons les mêmes sources, une fois de plus.

              Pour ceux qui, comme moi, sont rétifs à la lecture d’un livre sur écran, précisons que cet opus de Max Weber est paru chez Gallimard en collection Tel.

              C’est, à mon avis, un livre nécessaire qui doit être lu et relu.

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          • luc // 02.06.2015 à 14h30

            à ce moment-là, le capitalisme n’est plus un problème…
            mais je pense que c’est un abus de langage, c’est comme dire que hollande applique une politique socialiste…

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      • Homère d’Allore // 01.06.2015 à 16h26

        Bonjour, Pierre Bacara.

        Quels ouvrages de Galbraith conseillez-vous de lire en priorité ?

        Je n’ai lu que celui sur la crise de 29. Et le corpus est large. Merci d’avance de vos conseils.

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        • Pierre Bacara // 01.06.2015 à 17h22

          Le Nouvel état industriel, 1967, édité en français en 1989. On le trouve pour une bouchée de pain sur Amazon.

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          • Homère d’Allore // 01.06.2015 à 17h33

            Merci beaucoup de votre conseil. Je le commande immédiatement mais pas sur Amazon. Le moins qu’on puisse dire de ce dernier, c’est qu’il ne fait pas partie du « camp de la résistance » cher à certains !

            Je préfère livres-rares-books qui fédère des librairies d’occasion et des librairies de livres anciens où j’ai même trouvé un livre de Jean Bodin et une très belle édition des Essais de Montaigne imprimée en 1641.
            J’espère que la modération laissera passer ce commentaire mais je trouve sidérant que Amazon soit devenu la référence ultime pour le livre d’occasion y compris chez des amoureux du livre.

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    • luc // 01.06.2015 à 16h41

      au sujet si important de la pauvreté, il faut sortir du concept matérialiste et économique, et prendre en compte les aspects émotionnels et mentaux de la pauvreté, en plus des aspects physiques et matériels

      en effet, on constatera aisément une différence de taille entre les pauvres en france et ceux au bangladesh ou au sénégal

      au niveau physique, la majorité des pauvres en france disposera de l’eau courante et d’un toit, ce qui sera loin d’être le cas des pauvres au bangladesh ou au sénégal, bien plus mal lotis physiquement…

      en revanche, au niveau émotionnel, la pauvreté sera plus importante en france qu’au bangladesh ou au sénégal, où la dépression nerveuse est plus rare qu’en france

      au niveau mental c’est encore autre chose, c’est lié à la culture et aux médias entre autres, et une fois de plus, je pense que la situation est pire en france qu’au bangladesh ou au sénégal

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    • dugesclin // 01.06.2015 à 19h49

      D’accord ! Il faut alors créer notre propre monnaie adossée à notre capacité de production, réclamer, de préférence le même jour, tous nos avoirs en banques, déclarer la monnaie des marchés : « fausse monnaie » ; puis, pour éviter le sort de nos prédécesseurs, rétablir le service militaire, faire jurer aux citoyens un serment du genre de celui d’Athènes à Marathon, au cas ou des jeunes avides d’aventure et de fausse monnaie tentent de nous appendre la vrai foi. Enfin, se préparer à vivre en autarcie un certain temps, ce qui est tout à fait possible en France qui peut produire tout ce dont nous avons besoin. Par là j’entends le nécessaire et le commode. Évidemment, si un trop grand nombre ne peut vivre sans le superflu, alors, tout s’écroule.

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  • Bece // 01.06.2015 à 08h59

    Bonjour, sauf erreur de ma part, la référence à l’émission « Terre à Terre » diffusée ce samedi 30 mai sur France culture de 7 à 8, n’a pas été donnée. Eric Toussaint, à partir de l’exemple de la Grèce, montre comment la dette est devenu un « système extractif » qui met les peuples en esclavage, d’une manière aussi odieusement efficace, sinon plus, que l’ont été la colonisation et l’impérialisme. La rediffusion de cette émission aurait sa place ici.

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    • Scorpion bleu // 01.06.2015 à 09h25

      C’est en effet une émission le plus souvent importante et riche chaque samedi matin de 7 à 8. Celle citée en particulier.

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    • Les Barniques // 01.06.2015 à 14h25

      On peut les réécouter ici. Il y a plusieurs titres intéressants. Merci de m’avoir donné cette piste.

      http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-0

        +2

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  • Homère d’Allore // 01.06.2015 à 09h07

    Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce chef-d’oeuvre mineur de Jorge Furtado tourné en 1989, il faut prendre 13 minutes pour voir ce court métrage intitulé « l’île aux Fleurs ».

    https://m.youtube.com/watch?v=fZFFHRfpq6s

    Le fond du discours est marxiste (un peu simplifié, on a que treize minutes), le ton voltairien et la démonstration implacable.

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    • Alain C // 01.06.2015 à 13h15

      Fantastique !!

      Tout est dit

      avec pudeur et subtilité

        +6

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  • dugesclin // 01.06.2015 à 09h08

    « C’est pourquoi, lorsque j’envisage et j’observe les républiques aujourd’hui les plus florissantes, je n’y vois, Dieu me pardonne ! qu’une certaine conspiration des riches faisant au mieux leurs affaires sous le nom et le titre fastueux de république. Les conjurés cherchent par toutes les ruses et par tous les moyens possibles à atteindre ce double but : Premièrement, s’assurer la possession certaine et indéfinie d’une fortune plus ou moins mal acquise ; secondement, abuser de la misère des pauvres, abuser de leurs personnes, et acheter au plus bas prix possible leur industrie et leurs labeurs. Et ces machinations décrétées par les riches au nom de l’État, et par conséquent au nom même des pauvres, sont devenues des lois. »
    Sir Thomas MORE, avocat de la City, chancelier d’Henry VIII, Saint Patron des Responsables de gouvernement et des hommes politiques, décapité (par privilège royal) pour son refus de compromettre sa conscience.

      +22

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    • Carabistouille // 01.06.2015 à 11h09

      « aujourd’hui »????
      Mais ça a TOUJOURS été comme ça.

        +8

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      • dugesclin // 01.06.2015 à 13h39

        Thomas More a écrit cela en 1516 dans son livre « l’utopie ».

          +8

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    • kasper // 01.06.2015 à 14h21

      Rolala, quel complotiste des extremes-qui-se-touchent ce Sir Thomas Moore!

      Il y a des pages relativement semblables dans La Richesse des Nations sur la façon dont les patrons peu nombreux peuvent facilement s’entendre pour conserver leurs privilèges face aux ouvriers. Quelque part c’est triste de voir Smith le pape du capitalisme tenir des propos qu’on oserait pas répéter aujourd’hui de peur de se faire traiter de rouge-brun…

        +2

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  • Nerouiev // 01.06.2015 à 09h09

    Il n’a pas évoqué, me semble-t-il, une autre façon de se dédouaner des pauvres, c’est le droit de vote : 1 pauvre = 1 riche. C’est la raison pour laquelle les règles du suffrage universel empêchent les pauvres d’être correctement représentés et qu’on n’élit pas qui on souhaite.

      +4

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    • step // 01.06.2015 à 10h29

      là il faudrait expliciter, car numériquement, nous devrions avoir une représentation politique au contraire très soucieuse de l’intérêt des pauvres, majoritaires dans leur électorat. L’entourloupe n’est pas là, mais
      1) dans les différentes contrainte qui empêche la mobilisation électorale des moins aisés ( absence de communication leur étant destiné, contraintes administratives…)
      2) dans l’incapacité des salariés de voter en fonction de leur intérêt (entre le verouillage electoral, l’habitude d’être dindonnisé, l’impossibilité de faire payer un politique pour ses mensonges pendant un mandat…). Incapacité historique et soigneusement entretenues par les institutions.

      C’est plus subtil comme vote censitaire, mais très efficace, il suffit de regarder le milieu social des « représentants du peuple ».

        +13

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  • Anne ceVicens // 01.06.2015 à 09h22

    Ce texte est un bonheur de lucidité. Merci de nous l’avoir offert.
    Que faire?
    Les révolutions qui utilisent toujours la force de la masse du peuple ont à chaque fois mis en place de nouveaux pouvoirs et la question de la pauvreté fut très vite en impasse ou oubliée.
    Les religions, en particulier en Occident le protestantisme ne glorifie que les riches. Ils le seraient devenus par le labeur ! Ils ferment les yeux sur tout le reste.
    Qu’espèrer dans ce monde totalement égocentrique, narcissique ?
    Continuer à diffuser une autre culture, un questionnement, agir en situation pour aider des personnes et des peuples et continuer à interpeller les élus …?

      +3

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    • Rosine // 01.06.2015 à 10h41

      Il n’y a rien à espérer dans ce monde capitaliste dont les membres attachés à leur argent ne changeront jamais!
      Alors? Il faut si on le peut vivre à côté d’eux en s’ECOUTANT!
      on ne parle jamais assez des Sociétés coopératives ouvrières de production. les salariés investissent leurs économies remit dans l’amélioration des salaires et de la production.
      le processus est très lent car s’écouter demande du temps mais personne ne s’enrichit du travail de l’autre.
      Il en existe dans presque tous les départements mais en effet, la presse aux ordres des multinationales et des capitalistes n’en parle pas!

        +8

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  • Melissa // 01.06.2015 à 09h56

    Ce texte est faussé car il n’aborde pas le sujet de la classes moyenne, celle qui possède un emploi dans les différentes administrations, qu’elles soient publiques ou privées, cible privilégiée de la propagande consumériste et véritable siège du conservatisme et du statu quo…

    La grande pauvreté est un épouvantail que les 1% savent agiter devant la classe moyenne pour s’assurer de ses services, dociles et envieux, ce qui pérennise le sytème…

    La solution française à ce problème sont les acquis du Conseil National de la Résistance mis en place pendant la quatrième et la cinquième République, jusqu’à l’ère récente et l’ouverture, aux quatre vents de la mondialisation financière de notre économie, en pur respect des règles imposées par les traités européens.
    Cette mondialisation détruit l’État en érodant ses capacités à protéger la nation, seul rempart contre l’esclavagisme rampant et globalisé dans lequel cette même classe moyenne sera tondue à son tour…

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  • sergeat // 01.06.2015 à 10h22

    Si vous regardez hors notre système :1) Le Japon,dans ce pays il y a peu de chômage et de pauvreté .Les services sont partout exemple :même pour l essence de votre mobylette vous avez un employé qui vous reçoit et fait le plein.Le système social et mental est totalement différent.
    2)L ex URSS ne pas travailler était considéré comme parasitisme ,l état avait le devoir de vous trouver un travail.Je n ai jamais vu de pauvreté réelle quand ce système existait.
    3)Cuba (pays pauvre à cause de l inadmissible embargo US) :je n ai jamais vu une favela,la santé est supérieur à celle des US,la redistribution est cent fois plus efficace que chez nous.
    ….ces quelques exemples montrent que nous avons une vision trop nombriliste économiquement pour pouvoir juger,malheureusement le monde ne juge que par rapport à un seul système,j ai réellement vu la pauvreté se développer en Chine quand après 89 la Chine pour satisfaire l OMC a changé ses lois sociales au profit des multinationales US .

      +31

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    • Melissa // 01.06.2015 à 12h13

      Sergeat,

      Pour abonder dans votre sens, je n’ai pas constaté de détresse sociale en Nouvelle-Zelande qui a pourtant développé un système très libéral mais où la conscience de chacun de devoir contribuer au bonheur national se traduit par une attitude sérieuse au travail, beaucoup de civisme et par un bénévolat social très developpé.

      Chaque nation doit pouvoir se gérer elle-même au mieux de ses intérêts, indépendamment de ce qui se fait ailleurs… C’est exactement le contraire qui se produit avec le nivellement en cours opéré par la mondialisation financière, pour son seul et unique profit…

      Pour reprendre un bel exemple cité par Yannick Hervé à propos de l’absurdité de l’UE, dans une de ses conférences :

      -on nous oblige à particer à une course à pieds globale en nous imposant une taille unique de baskets…

      Si j’ose dire,…aux Grecs, ca leur fait une belle jambe, puisqu’on leur dit que s’ils se sentent trop serrés dans leur baskets, c’est bien sûr parce qu’ils sont encore trop gras…!!!

        +8

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      • sergeat // 01.06.2015 à 12h53

        Melissa,j ai vu la même chose que vous en NZ,ce qui m a troublé par rapport à leur voisin australiens(capitalisme copié sur les US) ou la pauvreté est forte malgré les richesses naturelles. Sans parler de l Indonésie ou la richesse est accaparée par quelques un.

          +8

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      • Kiwixar // 02.06.2015 à 00h30

        « Chaque nation doit pouvoir se gérer elle-même au mieux de ses intérêts »

        Je suis bien d’accord (« chacun se gère »). Et c’est bien l’intérêt des profiteurs (individus, nations) d’enseigner la dépendance (« tittytainment », infantilisation, dépendance militaire) afin de créer des serfs et des pays vassaux.

        La Nouvelle-Zélande est un pays contrasté : il y a quand même 1 enfant sur 6 qui est « pauvre », dans le sens qu’il ne mange pas à sa faim à tous les repas. Les habitations sont en général assez euh pourries (bois, fuites, humidité, très mal isolées) selon nos critères de construction, y compris le gros problème des « leaky houses » récentes (années 2000). Il y a aussi le très gros problème des prix de l’immobilier à Auckland, complètement disproportionnés par rapport aux salaires. Sinon, oui, le civisme ici est palpable à tous les niveaux, et fait de la NZ un pays très agréable à vivre.

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        • Melissa // 02.06.2015 à 01h29

          1 enfant sur 6 qui ne mange pas à sa faim ?… Ça a beaucoup changé en peu de temps, ou c’est exagéré… Généralement, je me tiens assez loin des grands boulevards et je ne dirais pas que je les ai cherchés, mais je n’en ai pas vu.
          Un peu d’alcoolisme, dans l’extrême Nord, avec sûrement des conséquences sur la santé des enfants, en majorité maoris…
          Par contre si vous voulez dire qu’1 enfant sur 6 a une alimentation de mauvaise qualité, c’est que ça n’a pas beaucoup changé !… Les Kiwis ne m’ont pas semblé très soucieux de leur équilibre alimentaire…

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    • Carabistouille // 01.06.2015 à 12h54

      C’est tout l’enjeu d’une monnaie faible et d’une inflation soutenue, on est moins riche mais y a plus de boulot.
      Avec une monnaie forte et une inflation nulle, on paye les i-phone 3 fois moins cher que ce qu’on devrait, mais ils ne sont pas fabriqués chez nous. Avec une inflation nulle, le crédit est exhorbitant.

      Par contre, monnaie forte et inflation nulle, c’est le bonheur des riches.

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      • V_Parlier // 01.06.2015 à 16h56

        Exactement. Alors qu’on fait croire aux pauvres (et à ceux qui prétendent les défendre) que la monnaie forte est un bonheur pour eux.

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    • kasper // 01.06.2015 à 14h29

      Attention aux miroir aux allouettes. Pour ne parler que de ce que je connais, le Japon peut afficher un taux de chômage ultra faible parce qu’ici le travail au black est légal. Le pompiste qui remplis votre réservoir est paye juste ce qu’il faut pour vivre, et ne cotise ni a la secu, ni a la retraite: son salaire brut c’est son salaire net. Quand cette génération n’aura plus l’age de travailler vous verrez la misère impossible a cacher.

      Cela dit c’est vrai que les patrons japonais sont dans l’ensemble plus responsables, conscients qu’il ne faut pas scier la branche sur laquelle ils sont assis, contrairement aux mercenaires incompétents qui pullulent en France.

        +9

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      • sergeat // 01.06.2015 à 16h17

        Vous jugez avec votre vision,vous oubliez de dire qu au Japon les salaires sont très importants quand vous débutez,et que vers 50ans dans la même entreprise votre salaire est diminué (la retraite est faible).Quand avez vous besoin d argent? ,c est quand vous commencez votre vie,en France nous avons fait le choix inverse.

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        • kasper // 01.06.2015 à 17h19

          Quand on est employé d’une grande entreprise peut être. Allez, 10% des gens au doigt mouillé. Les intérimaires et les baitos (regime de black légal) n’en voient pas la couleur.

            +4

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    • Alae // 01.06.2015 à 14h30

      Sergeat,
      Le Japon est spécialiste des faux chiffres. Par exemple, ils ont annoncé une baisse de taux de chômage grâce à 20 000 emplois de plus en mai alors qu’en réalité, 280 000 personnes ont perdu leur emploi sur cette période. Comment une perte aussi conséquente peut-elle aboutir à une « amélioration du marché de l’emploi » ? Facile : à cause de son vieillissement, la population active s’amenuise. Sur la pauvreté, ce n’est guère plus flambant : quand l’économie ralentit, le Japon baisse les salaires. Même si ça permet de garder des travailleurs à leur poste, leur pouvoir d’achat chute, ainsi que la consommation.
      http://www.zerohedge.com/news/2015-05-29/how-japans-unemployment-rate-dropped-even-280000-people-lost-their-jobs
      Aujourd’hui, un enfant japonais sur six vit sous le seuil de pauvreté.
      http://www.straitstimes.com/news/asia/east-asia/story/japans-child-poverty-rate-hits-record-high-20140718
      http://2hj.org/english/problem/data.html

        +7

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      • sergeat // 01.06.2015 à 16h07

        Le Japon quand l emploi baisse reconduit aux frontières les clandestins (qui payent l impôt…),c est une de leurs variables d ajustement (est ce moral?),de plus ce système féodal des relations humaines dans un monde capitaliste atténue les crises .Je ne fais aucun jugement de valeur dans tous les pays ou j ai travaillé ,je constate uniquement .Est ce mieux que chez nous?cela n est pas à moi de juger.

          +2

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        • bizmarco // 01.06.2015 à 16h21

          Pourquoi ca ne serait pas à vous de juger? Qui serait en droit de juger alors?

           » Cette coutume qu’ont les hommes de se refuser à émettre des jugements critiques sur les points fondamentaux est un des plus grands dangers qui menacent d’une façon générale les facultés humaines de compréhension. » Orson Wells

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          Alerter
          • sergeat // 01.06.2015 à 17h33

            Parce que je ne pourrais juger qu avec ma vision occidentale,est elle la meilleure ?Dans une société confucianiste, shintoïste,musulmane, ….les priorités matérielles,économiques,sociétales,intellectuelles….. n ont rien à voir avec les notre,pour ma part je vis comme ils vivent,un point c est tout,c est pour cette raison que dans ces pays j évite les occidentaux qui font des cours sur tout et jugent toutes les civilisations…..sans essayer de voir pourquoi  » ILS NE SONT PAS COMME NOUS »

              +4

            Alerter
            • bizmarco // 01.06.2015 à 19h24

              Il ne s’agit pas de juger des gens, des traditions, des valeurs ou des sociétés mais de juger ce qui apporte le moins de pauvreté, le plus d’épanouissement, de santé physique et mentale et de bien être (nourriture, travail, etc…) à l’ensemble des individus (où qu’ils vivent).
              Sur ces points vous êtes aptes à juger comme tout être humain de cette Terre me semble t’il.
              Je vous rejoins sur la supériorité affirmée sans discussions par elles mêmes des sociétés occidentales.

              Je considère pour ma part qu »ILS SONT COMME NOUS » et même que « NOUS SOMMES COMME EUX ». Ils ont besoin des mêmes choses pour vivre (ou survivre) manger, dormir, s’éduquer, partager, avoir un toit…

                +7

              Alerter
    • makhno // 01.06.2015 à 15h15

      Bon je serais surement une fois de plus non publié.

      Monsieur je pense que vous n’avez jamais mis les pieds en URSS, ou à contrario vous n’avez jamais eu de famille vivant en URSS.
      Osez dire qu’il n’y as jamais eu de pauvreté réelle en URSS est, je n’ai même pas de mot pour le dire.
      De 1974 à 1990 à chaque noêl on envoyait du dentifrice et du savon à ma famille car c’ était tellement rare que grâce à cela il pouvait s’acheter n’importe quoi. Vous n’avez pas vu des villes remplie d’arbre fruitier et à 100 km une autre ville ou les gens crèvent la dalle.
      Bref j’en ai des vertes et des pas mures au sujet de l’URSS, osez dire que les gens étaient heureux est une fumisterie majeure.

        +0

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  • Carabistouille // 01.06.2015 à 11h17

    Je crois que c’est Lincoln qui avait dit un truc comme « il ne faut pas attendre du boucher ou de l’épicier qu’il fasse des choses sociales par charité ou par gout de justice, mais parce que c’est dans son intérêt ».

    Je dirais pareil aux riches, « n’attendez pas des pauvres qu’ils vous offrent la paix sociale et la sécurité par bonté ou esprit de soumission mais en allant vers leur soif de justice et de dignité ».

      +7

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    • FabriceM // 01.06.2015 à 19h27

      Rofl. Celui que vous essayez de citer, c’est adam smith dans son ouvrage sur la richesse des nations.

      DU reste, vous parlez aux riches pour mieux ignorer vos voisins, ceux qui, très légitimement, veulent avant tout travailler pour leurs pommes et veulent garder le choix de la manière dont ils aident les autres.

        +0

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      • Carabistouille // 01.06.2015 à 20h13

        Pompidou avait dit un truc absolument succulent sur le sujet:
         » les Français sont de droite ou de gauche. Les Français de droite aiment l’ordre, les Français de gauche aiment le socialisme. Pour les Français de droite, l’ordre, c’est faire obéir…. le voisin. Pour le Français de gauche, le socialisme c’est prendre l’argent dans la poche du voisin ».

        J’en veux pour preuve qu’aucun riche n’accepte jamais de reconnaitre qu’il est riche. Par exemple, je fus incroyablement surpris de voir la réaction de toute une bande de FGistes à qui je disais qu’il allait falloir penser à réduire les retraites des cadres qui ruinent totalement le système. Point de discussion, plus de damnés de la terre, plus d’injustice, j’avais face à moi, des vieillards ivres de rage qui criaient en bavant « ma cassette, ma cassette! ». Les gentils partageux âgés de l’instant d’avant, plein de générosité par procuration me traitaient soudain de sale frontiste quand je disais qu’une retraite supérieure à 4000€ par mois payée, de surcroît, par de la dette était inique à une époque où les salaires avaient considérablement regressé par rapport à l’époque du calcul de ces retraites.
        Puis, essayant de sortir de ce piège où je sentais que j’allais finir en fagot, je balbutiait que puisqu’il s’agissait d’une retraite par répartition, on n’avait qu’à distribuer les complémentairees au prorata de ce qu’il y avait de disponible en caisse en assurant, par contre, un minimum vieillesse décent d’au moins 80% du SMIC. J’ai cru que leur fureur allait les faire péter.
        Le voila le problème de la gauche actuelle, même la vraie. C’est que, exactement comme à droite, ce sont les vieux qui votent et font de la politique.

        Les rois basaient leur pouvoir sur une caste guerrière, puis sur la bourgeoise. L’oligarchie actuelle se base sur la classe occidentale des vieux. Sous l’oligarchie, la gérontocratie.

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        • francois marquet // 01.06.2015 à 23h05

          c’est sùr que quand on voit la tête de Soros….

            +2

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        • Beldchamps // 01.06.2015 à 23h24

          Merci Carabistouille, si seulement on n’était pas que 2 à tenir le même discours ! Ça devrait être une position tenue par les jeunes de gauche, et non, rien, n’ont pas remarqué la supercherie je suppose. Faut dire que ça demande des efforts, faut savoir lire les écarts de niveau de vie entre actifs et retraités …

            +1

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  • Alae // 01.06.2015 à 11h40

    « L’un des plus notables porte-parole américains du darwinisme social fut John D. Rockefeller, le premier de la dynastie, qui déclara dans un discours célèbre : ” La variété de rose “American Beauty” ne peut être produite dans la splendeur et le parfum qui enthousiasment celui qui la contemple qu’en sacrifiant les premiers bourgeons poussant autour d’elle. Il en va de même dans la vie économique. Ce n’est là que l’application d’une loi de la nature et d’une loi de Dieu.”
    Il faut savoir que ce personnage infâme est considéré, aux States, comme un « philanthrope ». L’Orwellisme de la Race des Seigneurs américaine ne date pas d’hier…

    « Dans la mesure où nous pourrons rendre le contentement aussi universel que possible, nous préserverons et renforcerons la tranquillité sociale et politique. N’est-ce pas là ce à quoi les conservateurs devraient aspirer avant tout ? « 
    De la compassion comme méthode de préservation des acquis des puissants… le cynisme des libéraux ne cessera jamais de m’épater.

      +17

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    • Aren // 02.06.2015 à 00h22

      Les héritiers du malthusianisme et du darwinisme social sont devenus « écologistes politiques » en particulier avec WWF. Il convient d’être très vigilant sur certains messages portés par ces soit-disant défenseurs de la planète, mais qui défendent avant tous les intérêts de la classe dirigeante.

      Rockfeller fait parti de ces ordures, ainsi que toute une collection de banquiers (Goldman sachs), de hauts dirigeants (Prince Bernhard des Pays-Bas) etc.

      Ils ont repris le message écologiste à leur compte. S’il y a des problèmes d’énergie, il ne faut pas réformer notre système économique, mais avant tout la rendre inaccessible aux masses irresponsables (les pauvres…) pour qu’une minorité puisse toujours en profiter.

      Du Malthus dans toute sa splendeur…

        +4

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  • Crapaud Rouge // 01.06.2015 à 13h07

    Texte admirable. Malheureusement, dès que des politiques s’avisent de faire un geste en faveur des pauvres, l’on assiste à une « levée des boucliers » et autres « tirs de barrage », mais pas seulement de la part des médias libéraux. Ceux qui triment, et ils sont nombreux, ne tolèrent pas qu’on puisse aider certaines catégories : ça coûte cher à la société, les caisses de l’État sont vides, ça va augmenter les déficits, etc.

      +8

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  • Charlie Bermude // 01.06.2015 à 13h24

    En économie il existe deux positionnements de base , déjà avant que cette discipline ne soient considérée comme fondée , qu’est qui fait la richesse ? comment l’évalue t on ? existe t il une mesure physique , absolue ou bien est ce purement subjectif : le diamant plus cher que le blé par ex .
    Aussi la richesse est elle SUBJECTIVEMENT relative et la pauvreté aussi . Quoique qu’il existe des pauvres dans ce pays riche des USA , il n’y existe plus de famine .
    Plus exactement le développement de la pauvreté est un symptome , majeur , qu’un économiste ne saurai négliger , car quand bien méme cette pauvreté serait relative , elle signifie à tous les coups une baisse de la richesse globale .
    Politiquement et socialement c’est une autre affaire , du fait que pauvreté comme richesse peuvent étre externalisée , quand comme pour les usa on posséde le leadership , ou la GB du temps de Malthus c’est moindre souci , sauf qu’à long terme çà revient en boomerang , mais le long terme peut étre trés long , surtout pour ceux qui sont en haut de la chaine alimentaire …

      +1

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    • Homère d’Allore // 01.06.2015 à 18h02

      La richesse et la pauvreté subjective me rappelle cette blague d’économistes:

      Un économiste rencontre un autre économiste. Le premier demande au second:

      – Comment va ta femme ?

      Le second répond:

      – Par rapport à qui ?

        +10

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      • valles // 02.06.2015 à 19h06

        Un petit sondage serait intéressant pour savoir qui ce condirére comme pauvre et de le comparer avec les critères de nos grands parents.
        La pauvreté, celle qui n’empêche pas de manger à sa faim mais qui y est du domaine du leimotif sociétal ressemble plus à une stigmatisation exercer par le monde capitalistique sur ceux qui ne veulent pas courir derrière les augmentations de capital.
        Le terme en est subjectif par nature car indexé au taux de croissance économique et quand j’entend le mot pauvreté sortire de la bouche de ce monde capitalistique je ne le ressent pas comme une sorte de compassion mais plutot comme une épouvantail psychologique déstiné a ceux qui voudraient s’arrêter quelques minutes.
        Ne pas avoir de Porsche n’est vraiment pas un probmême pour moi, ce qui me dérange le plus c’est cette capitalisation qui me rend tous les jours un peu plus esclave d’un monde en propriété privée et là, ce n’est plus subjectif c’est mathématique: : 99% des gens dont le capital ne grossira jamais assez pour s’arrêter de travailler resteront certes relavement riche mais absolument enchainés, eux et toutes les générations futures.

          +0

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  • Alain au bar // 01.06.2015 à 14h08

    Les pauvres le sont non pas parce qu’ils ne sont pas aidés mais parce qu’ils sont exploités pour servir les intérêts des riches. Les pauvres n’ont pas besoin de charité mais d’un système d’organisation de l’humanité qui soit juste et équitable. Si les pauvres n’existaient pas les riches n’auraient aucun moyen de l’être. On ne va pas sans cesse réinventer la roue.

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    • V_Parlier // 01.06.2015 à 17h02

      Et j’ajouterai: S’ils ne sont plus forcément exploités ils sont alors jetés par un système économique mis au point pour ne fonctionner qu’avec de riches consommateurs ici… et des travailleurs totalement non protégés ailleurs.

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    • FabriceM // 01.06.2015 à 17h50

      Il n’y a jamais eu autant de pauvres en Afrique que depuis qu’on y envoie de l’aide alimentaire.
      Il n’y a jamais eu non plus une démographie aussi galopante.
      Une corrélation hasardeuse, sans doute.

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  • Carole G // 01.06.2015 à 18h16

    «Vous ne voulez plus des classes ni de leur lutte? Vous aurez les plèbes et les multitudes anomiques. Vous ne voulez plus des peuples? Vous aurez les meutes et les tribus. Vous ne voulez plus des partis? Vous aurez le despotisme de l’opinion!»

    Daniel Bensaïd, Éloge de la politique profane

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  • georges dubuis // 01.06.2015 à 18h23

    Ce monsieur, entre autres, n’a jamais rien compris à ce qu’était la richesse, ni la pauvreté. La richesse, c’est dés le départ un réseau de connaissances, dans les 2 sens, le pôvre et sa pauvreté n’en ont pas, maintenant, ils ont un portable ( leur 1er budget fatalement), mais toujours pas de réseau. Le silence assourdissant dans les rues, telle est la question essentielle, tout est là et las, hélas, écrit forcement par un non universitaire.
    http://leuven.pagesperso-orange.fr/enquete.htm
    Le monde de production cacapiteux de besoins, n’est pas un mode de production matériel mais de reconnaissances, le lac des signes dont ont parlé en abondance, Clouscard puis Baudrillard sans pouvoir en tirer les conclusions radicales……. voilà, voilou pourquoi toute la gôche avec son opa sur les pauvres s’enlisent dans le décors…..sociétal séduction innovation.

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  • BA // 01.06.2015 à 19h24

    Chômage en avril 2015 : record historique battu.

    Chômage : catégories A, B, C, D, E :

    France métropolitaine :

    5 997 800 inscrits à Pôle Emploi. Record historique battu.

    France entière, y compris l’outre-mer :

    6 327 700 inscrits à Pôle Emploi. Record historique battu.

    Variation sur un mois : + 0,8 %

    Variation sur un an : + 5,7 %

    http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle-LJ23SM.pdf

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    • Un naïf // 01.06.2015 à 20h01

      « Il faut aller plus vite dans les réformes » F. Hollande 🙂

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  • Charlie Bermude // 01.06.2015 à 19h28

    Pas oublier quand méme que Galbraith est quelqu’un qui a beaucoup d’humour . Il a dit ce qui était audible en son temps aux states , pays de satisfaits à son époque , selon son expression , c’est énorme . Aussi un discours sur un sujet sérieux , tarte à la créme de l’auditeur moyen , avec sérieux doit étre pris au second degré . Galbraith pointait déjà quelque chose qui ne faisait que se profiler : l’apparition du travailleur pauvre , au sein méme des states .
    Maintenant çà devient banal , et préfigure le sort de tous , d’où l’indifférence . Celà tend au chacun pour soi . Décadence et décomposition de la société sont vécus comme fatals .
    Le ton du discours suggére que c’est grave . Quelque chose va y mettre fin , mais pour la premiére fois depuis de longs siécles çà ne viendra pas de chez nous ,,,l’initiative parce que méme en prenant des gants faut l’expliquer .

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    • Charlie Bermude // 01.06.2015 à 19h34

      On a quelque chose du méme genre avec Todd , son dernier livre dénué d’humour . Parce que tout le monde est content d’étre Charlie , où est le probléme ?

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    • Crapaud Rouge // 01.06.2015 à 20h04

      On a des ordinateurs géants pour calculer la masse des particules, prévoir le temps, simuler des explosions nucléaires, gérer Internet et ses « big datas », et des applications plus intelligentes que le clampin moyen, mais toujours rien pour calculer une plus juste distribution des richesses. La « décomposition de la société » a de beaux jours devant elle.

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      • Charlie Bermude // 03.06.2015 à 13h44

        Oui , c’est pas fini . y a quand méme un super calculateur qui calcule depuis des siécles et méme des millénaires . Et il donne l’évolution démographique . Les modalités sont complexes , certes mais le résultat est toujours au rendez vous .
        Si c’est pas bon la démographie diminue . On peut compenser par l’immigration autrefois la capture ou l’achat d’esclaves , où l’annexion de nouveaux serfs , mais méme arrive un moment où çà ne marche plus . Je crois qu’on est proche de ce moment . Je me suis fais mes graphes , c’est 15 ans à tout casser . Historiquement c’est rien , c’est méme pas le temps d’une génération . Autrement dit ceux qui ne le réalisent pas vont le payer cher .

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        • Charlie Bermude // 03.06.2015 à 13h52

          Le coup de Malthus : les pauvres font trop d’enfants est faux , historiquement . Ce fut le cas en GB fin 18 , début 19e . Transition démographique , y a un temps de latence entre le moment où les enfants naissent et celui où ils gagnent leur vie .
          Aujourd’hui c’est faux de chez faux , les pauvres ne font plus d’enfants . Alors là on retombe sur la distinction , physique ou relative …Pour un Noir d’Afrique physiquement c’est mieux en Occident …Relativement beaucoup moins bien , mais faut le remps que çà fasse le tour .

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  • Un naïf // 01.06.2015 à 20h00

    Y’en à marre, marre des pauvres,
    Quand y jouent au Loto, y réfléchissent même pas à ce qu’y cochent.

    http://dai.ly/xhq8s

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  • naz // 01.06.2015 à 21h05

    C’est exactement cela: la civilisation! pas de pauvres chez les Indiens d’Amérique, ni chez les Bushmen, ni dans aucune espèce de cultures claniques; les pauvres existent dans une  » civilisation » où les prédateurs sont pervers, une civilisation qui a inventé l’exploitation de l’homme par l’homme, et qui a inventé Dieu et une morale pour se conforter.
    Peut-être cette malédiction disparaîtra-t-elle!
    En tout cas, de la richesse on se fout; à chacun de ne pas la convoiter, de ne pas la nourrir.

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    • FabriceM // 01.06.2015 à 21h34

      « pas de pauvres chez les Indiens d’Amérique, ni chez les Bushmen »

      Les anthropologues de l’internet, source inépuisable de consternation.

      http://data.over-blog-kiwi.com/0/71/40/62/20140511/ob_c857ab_tumblr-mucppe8xt41rqim2ro1-500.gif

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      • Carabistouille // 01.06.2015 à 22h57

        Pas de pauvre mais des morts. D’ailleurs, dire « les Indiens » est assez hasardeux. Quoi de comparrable entre les chasseurs cueilleurs des montagnes, ceux des plaines et ceux des bois. Leurs strucutures sociales étaient totalement différentes les unes des autres. Pas de pauvre parce que aucun ne pouvait se permettre d’être une charge pour le camp. Les enfants infirmes tués à la naissance. Des rites initiatiques mortels pour les adolescents plus faibles. Les vieux, les malades incurables, les infirmes qui, d’eux-mêmes, partaient du groupe et se laissaient mourir. La femme vieille qui n’avait plus de fils pour subvenir à ses besoins et que le clan laissait mourir de faim. Rien de cool la dedans. Une lutte impitoyable contre une nature terrible. Je ne crois pas qu’il faille idéaliser.
        Et si on prend les Indiens qui ont passé le cap du néolithique comme les Pueblos, et ceux qui ont passé carrément l’age du bronze, comme les Mayas, les Aztèques ou les Incas, il y avait non seulement des pauvres, mais aussi des castes, des esclaves et des gens(pauvres) qu’on sacrifiait déjà pour assurer la prospérité des riches.

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        • Rhubarbe // 01.06.2015 à 23h39

          L’age du bronze sans bronze alors, les mésoaméricains ne travaillaient pas d’autre métal que l’or, au profit de l’obsidienne pour les outils ^^
          Quand aux sacrifices, ce n’était pas réservé aux pauvres, mais aux soldats vaincus capturés en bonne partie, dont des fois de l’état major et des nobles ! Donc des gens utiles. De même que des jeunes vierges ou des petits nenfants tout purs pour attirer les bonnes grâces des dieux ! Mais j’ai jamais lu qu’on faisait exprès de sacrifier les pauvres pour « éradiquer la misère ». Au contraire on refilait pas aux dieux les morues de la taverne.

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    • theuric // 02.06.2015 à 01h03

      Ah le mythe du bon sauvage, y’a bon banania.
      Je fus surpris, enfant, de lire, dans les « contes et légendes indiennes », amérindiennes, cela s’entend, cette histoire archétypale de ce pauvre petit vieux, ou vieille, je ne me souviens plus, allant de maison en maison, la il s’agissait de tipis, pour quémander un petit peu de nourriture, ce ne fut que le plus pauvre qui lui donna à manger et le pauvre petit vieux ou vieille était un(e) magicien(ne) qui le récompensa grassement pour sa charité.
      Nous avons la même histoire répandue partout dans le monde, là ou des différences de classes et de richesse peut exister.
      Çà peut être la pure et jeune fille tirant un seau d’eau du puits pour servir une eau fraiche à une fée transformée en une laide vieillarde, le roi perdu dans la forêt lors d’une chasse et demandant l’abri d’une nuit à des bucherons (Henri IV en fit même l’expérience, ce qui fut relaté dans mon livre d’histoire), le pur et jeune jouvenceau aidant un vieillard à traverser un cours d’eau, les exemple sont nombreux.
      Tout cela pour montrer que là-bas aussi il n’y avait que peu de société égalitaire.
      D’ailleurs, dans les sociétés réellement égalitaire la tribu était composée de l’homme, de la femme et des enfants, c’était tout.
      Plusieurs familles réunies et vous verrez se créer un ordre hiérarchique, même si il est incertain, indéfini et changeant.
      C’était Brassens qui déplorait que même chez les anarchistes régnait une autorité.

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    • philv // 03.06.2015 à 02h48

      Le capitalisme c’est l’exploitation de l’homme par l’homme,
      Le communisme c’est l’inverse !

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  • theuric // 01.06.2015 à 21h52

    La question de la pauvreté n’est pas la question de la pauvreté mais celle du bon fonctionnement de la société et, surtout, de sa ruine future.
    En soit la grande richesse de quelques-uns n’est pas un problème sauf si cela désorganise la société, ce qui est toujours le cas.
    La grande richesse comme la pauvreté ne sont jamais les réservoirs des innovations, les pauvres ne pensent qu’à survivre et les très riches ne peuvent dépenser toute leur fortune, ce qui ne fait pas fonctionner une économie et, surtout, ne veulent d’innovations qui risqueraient de les renverser.
    Seule les trois classes moyennes, basse, intermédiaire et haute font réellement fonctionner une économie, ont suffisamment de loisir pour pouvoir penser librement et de ce fait inventer et innover.
    Le bon fonctionnement d’une société n’a en soit pas grand intérêt hormis celui de pouvoir faciliter l’accomplissement de chacun en tant qu’être humain, ce qui, en tant qu’athée et homme de foi, devrait être au centre de toute considération.
    L’ennemie véritable de tout pouvoir marche sur deux pieds, celui du savoir et celui de la liberté de penser, donc de débattre, ce qui permet de discuter, ce qui veut dire remettre en question, les savoirs acquis et surtout, les vérité partagées.
    Tout pouvoir aime que les vérités soient simples, voire simplistes, cela empêche le plus grand nombre de penser.
    Mais appauvrir la pensée empêche l’innovation, ce qui bloque la société dans son évolution, ce qui ruine les sociétés et agrandit le nombre de pauvre et, dès lors, ruine les plus riches, parce que seules les classes-moyennes enrichissent les sociétés.
    Conclusion:
    Les innovations et les classes-moyennes qui les portent sont seuls en mesure de donner la dynamique nécessaire pour le bon fonctionnement d’une société, toute augmentation de la pauvreté et de la grande richesse sont contreproductive.
    Il n’est donc de solution que d’appauvrir les plus riches et d’offrir au plus pauvres les émoluments et l’instruction nécessaires pour pouvoir gravir les marches de la classe-moyenne.
    Mais l’innovation conduit inéluctablement à la remise en question de l’ordre établi de par le savoir et la liberté de penser et de débat.
    Seul un pouvoir puissant et dès lors sûr de lui peut supporter une telle remise en question.
    N’oublions pas:

    « Toutes dominations emploient trois subterfuges sous des formes parfois subtiles, parfois vulgaires:
    -La féminisation de l’homme;
    -L’infantilisation de l’homme et de la femme;
    -L’animalisation de l’homme, de la femme et de l’enfant. »

    « Tout pouvoir s’adosse aux savoirs, lorsque le pouvoir est ignorant ou s’est part trop contenté de la spécialité de l’air du temps, il sera remplacé quand l’époque le nécessitera. »

    « Pouvoir veut dire pouvoir, pas nécessairement intelligence, la sottise fit plus pour la disparition des empires que tout autre chose. »

    « Un pouvoir est toujours collectif, n’est que relatif et en vrai limité, il ne concerne pas seulement que la politique, loin de là, bien qu’elle soit la plus puissante, ainsi il est de ces pouvoirs qui sont ignorés par ceux-là même qui les détiennent. »

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  • padawan // 01.06.2015 à 22h55

    Sur la remise de dette au cours des siècles :
    http://cadtm.org/La-remise-des-dettes-au-pays-de

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  • Charlie BECKMAN // 01.06.2015 à 23h29

    Dans la tombe, le pauvre ne pense plus à sa misère et le riche à sa richesse et comment exploiter le pauvre. Seule la grande faucheuse nous fera entendre raison et l’intelligence et la conscience n’auront pas réussit à nous distinguer du règne animal malgré nos technologies, nos sciences et l’excellence du savoir de nos grandes écoles orientées et ceci pour nous faire comprendre que l’avidité bestiale ou la cupidité associées à l’égocentrisme, l’orgueil, l’ignorance et la peur sont peut-être une barrière universelle à ce que l’on recherche tous inconsciemment. La richesse universelle de l’esprit humain dans la connaissance ouvert dans le temps, l’espace et en profondeur (spiritualité)par l’instrument de la justice et l’équité délivreront aussi bien les riches que les pauvres dans leur interaction de la servitude de leur esprit malade et aveugle. Le vrai bonheur mondial sur cette terre est peut-être le seul titre de passage vers le paradis céleste.

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  • Un naïf // 02.06.2015 à 08h45

    Vrais chiffres du chômage avril 2015: 49 700 chômeurs de plus, malgré 295 500 radiations.
    Au total, + de 10 MILLIONS de demandeurs d’emploi et travailleurs pauvres occasionnels en France

    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/vrais-chiffres-chomage-avril-2015-168067.

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  • Guadet // 02.06.2015 à 14h58

    La Bible est particulièrement claire au sujet de l’inégalité entre riches et pauvres : régulièrement, dans tout l’ancien et le nouveau testament, une telle inégalité est mise en avant comme une conséquence du manque de fidélité envers Dieu et même peut-être comme son principal signe. La loi mosaïque prévoit dès l’origine un système de redistribution permettant à chacun de subvenir à ses besoins. L’idée d’un « marché du travail » est contraire à l’esprit et à la lettre de toute la Bible : le salaire doit correspondre à la richesse produite par le travailleur et par ses besoins. Il y est même vu comme juste que le berger ou l’intendant qui a fait fructifier la fortune de son employeur reçoive toute la richesse créée (Jacob, Moïse, Joseph,…).
    Dans les Actes des Apôtres, les premiers chrétiens abandonnent toute leur fortune à la communauté qui la redistribue à chacun selon ses besoins, chacun se retrouvant à égalité de moyens. On y raconte même que saint Pierre foudroie un couple dont le seul crime était d’avoir gardé un peu d’argent de côté.
    Que des textes si clairs aient pu être à tel point contournés et détournés montre la puissance de corruption de l’argent et combien les riches seront toujours prêts à tout pour maintenir leur avantage.

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    • Carabistouille // 02.06.2015 à 15h09

      Dans l’ancien certes, mais dans le nouveau, je ne vois pas où c’est dit. Par contre, Jésus est très clair « il est plus facile pour un chameau de passer par le shas d’une aiguille que pour un riche d’entrer au royaume des cieux ».
      Ou encore:
      « on ne peut servir deux mâtres, on ne peut servir Dieu et l’argent. ».
      On peut difficilement être plus clair.

        +5

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  • Brigitte // 06.06.2015 à 07h20

    Dans Martin Scorsese « Gang of NY » (que je recommande)

    « pour se débarrasser des pauvres, il faut convaincre une moitié d’entre eux de massacrer la seconde » A. Lincoln, de mémoire …

    guerre de sécession : seuls les riches échappaient à la conscription en payant 300 dollars ; en dessous, considérés comme pauvres, l’enrôlement pour tuer et se faire tuer était obligatoire. Plutôt que de refouler les immigrés pauvres (Irlandais), ils étaient envoyés automatiquement à la guerre. Les usa continuent à se débarrasser ainsi des migrants pauvres : « vous voulez devenir citoyen américain ? signez pour l’Irak. »

    Actuellement les crimes à grande échelle se répandent sur toute la planète sous la houlette des usa. Ce pays est contrôlé par de dangereux psychopathes. Il s’est construit sur des génocides (indien et africain), l’immigration de nombreux criminels et mafieux européens et donc sur la criminalité enrichissant et mettant au pouvoir les familles mafieuses et criminelles les plus redoutables puisqu’elles s’y sont hissées en éliminant les autres. Le pouvoir d’insatiables prédateurs tels les banquiers et les vendeurs d’armes y est démesuré. Prêts à faire assassiner des millions d’humains pour leur besoin de sur-enrichissement pathologique et leur plaisir psychopathe de toute puissance.

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    • Carabistouille // 06.06.2015 à 08h20

      Non, c’est pas Lincoln. C’est HC Flick, et la phrase était « j’ai les moyens de payer la moitié de la classe ouvrière pour égorger l’autre moitié ».

      Lincoln avait une correspondance régulière avec une certain…. Karl Marx.

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    • georges dubuis // 06.06.2015 à 09h41

      Oui et mille fois oui Brigitte, quand les pôvres, pleins de ressentiment, se demandent, mais que font les riches de leurs immenses richesses et bien la réponse est on ne peut plus simple, ils achètent toutes sortes de pôvres, en les important si nécessaire, c’est un grand jeu d’enfant., puis ils leurs repassent même le film, c’est tellement émouvant……

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  • Pierre // 06.06.2015 à 11h52

    Moi je demande à comprendre. J’ai opté pour un « malthusianisme » rénové -de gauche ? parce que globalement je vois l’effet de la pauvreté sur des familles nombreuses et moins nombreuses (éducation, coût des études…) Trop long pour en parler. Et aussi le problème des ressources naturelles et leurs délais de reconstitution, etc… Bref je demande à être convaincu des effets néfastes d’un « malthusianisme » rénové. Tout en reconnaissant que Malthus avait une vision négative des « pauvres ». Il a quand même d’après certains chercheurs et commentateurs soulevé aussi de bonnes questions sur le fonctionnement du capitalisme industriel. Tout lien vers des études sur Malthus de tout bord : m’intéresse. Merci

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  • Dugesclin // 06.06.2015 à 15h41

    Finalement, ce sont les pauvres qui en parleront le mieux :
    http://reseauinternational.net/tout-simplement-exceptionnel-le-monde-resume-en-10-minutes/

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