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2.septembre.20152.9.2015 // Les Crises

Irène Frachon et les trente mousquetaires contre la « propagande » de Servier

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Parce que la propagande, ça ne touche pas que l’économie et la géopolitique…

Notre système est une publicité pour la nationalisation d’une partie de certains secteurs…

Au passage, je cherche une étude (ou livre ?) de Jean de Kervasdoué qui montre (évidement) que les labo pharmaceutiques développent des produits là où il y a des marchés rentables, et pas là où il y a des besoins… Merci !

Source : Anne Crignon, pour L’Obs, le 26 août 2015.

La pneumologue à l’origine de l’affaire du Mediator rappelle au corps médical le comportement inacceptable de Servier, resté leur interlocuteur « comme si de rien n’était ».

Michel Serres, Didier Sicard et Axel Kahn font partie des signataires de l'appel d'Irène Frachon. (AFP / MONTAGE OBS)

Michel Serres, Didier Sicard et Axel Kahn font partie des signataires de l’appel d’Irène Frachon. (AFP / MONTAGE OBS)

Le manifeste des Trente : c’est le nom du site que lance ce soir, mercredi 26 août, le docteur Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest à l’origine de l’affaire Mediator. Trente médecins, philosophes et autorités morales se joignent à elle pour « rappeler au laboratoire Servier et à la profession médicale leurs obligations légales et morales ».

Des leaders d’opinion comme André Grimadi, ancien chef du service de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière ou le généticien Axel Kahn ; d’autres comme Christian Lehmann, médecin-bloggeur estimé, Michel Serres le philosophe, Roland Gori le psychanalyste ou Didier Sicard, spécialiste d’éthique médicale. Il y a aussi Eric Giacometti, auteur de polars avec Eric Ravenne, mais qui avant de quitter la presse fut l’un des rares journalistes français à enquêter dans l’ombre de l’industrie pharmaceutique et rendre publiques dans « Le Parisien », des années avant « l’affaire », d’effrayantes informations sur la maison Servier. Quant à Dominique Dupagne, généraliste et fondateur du très fréquentable site d’informations de santé indépendant Atoute.org, il est pour l’occasion « Monsieur web » parmi les trente mousquetaires d’Irène Frachon.

Les signataires en appellent à Hippocrate. Non à l’habituel Primum non nocere (Avant tout, ne pas nuire) mais au serment suivant, inscrit au fronton du manifeste : « J’interviendrai pour protéger les personnes si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. » Ils incitent les partenaires de Servier, autrement dit les médecins et les sociétés savantes, à s’interroger sur le bien fondé de leurs collaborations.

Contre la « propagande » de Servier

Annette Beaumanoir, l’une des Trente, explique :

Pour avoir dirigé pendant 25 ans un service hospitalier j’ai pu mesurer l’impact de la ‘propagande’ (c’est le mot qui convient) exercée sur le personnel médical par les firmes pharmaceutiques. »

Elle poursuit :

Cette pratique commerciale, souvent déguisée en participation à l’éducation des médecins, obéit à des techniques publicitaires éprouvées dont l’influence sur leurs décisions thérapeutiques échappe à certains médecins, qui collaborent (j’en ai été rarement mais trop souvent) sans s’en rendre compte des procédés qu’ils condamnent.

J’approuve donc les termes du manifeste que j’ai signé en m’adressant mentalement à des collègues et amis dont je connais la probité et que je me désole de voir inconsciemment écornée par un manque de sévérité vis-à-vis de Servier. »

Les malades du Mediator sont depuis cinq ans traités avec une désinvolture sidérante, sur fond de ce que le docteur Frachon appelle « un déni du crime ».Ils sont maltraités par le fabricant dans leur démarche indemnitaire tandis que lui, comme avant l’affaire, demeure un sponsor majeur. Régulièrement, la presse reçoit des communiqués vantant la signature de partenariats avec des chercheurs étrangers. Un non-averti prendrait presque l’industriel pour un humaniste.

C’est au début de l’été, faisant suite à une nouvelle dérobade, que le docteur Frachon a eu l’idée de lancer ce manifeste. Servier a en effet refusé d’indemniser une patiente pourtant identifiée par le collège d’experts adossé à l’Oniam, comme ayant subi plusieurs opérations du cœur pour une valvulopatie au Mediator. Cette femme est irrémédiablement handicapée, essoufflée à vie. Le fabricant invoque « le manque de temps » pour examiner son dossier. L’ONIAM, organisme d’état chargé d’indemniser les victimes, devrait, c’est le principe, être ensuite remboursé par Servier. Et voici qu’il se heurte à son tour à une machine de guerre. Pour le docteur Frachon, c’est la goutte d’eau.

Les victimes, leurs familles, leurs médecins-traitant, leurs défenseurs, des journalistes aussi, observent que la justice dans l’affaire Mediator est un fiasco. Les Trente dénoncent une « guérilla juridique qui désespère les malades dont certains sont mourants ». Faire traîner une procédure est facile quand on est riche à milliards et qu’on peut s’offrir les meilleurs avocats du moment, comme maître Temime, qui multiplient les actes de procédure pour asphyxier l’instruction. Ces juristes-là savent pousser légalement jusqu’à l’absurde les moyens existant pour gagner du temps. Les avocats de Servier ont si bien travaillé que la justice est bloquée.

Comme si de rien n’était

En dépit de tout cela, le corps médical se comporte envers le laboratoire comme si de rien n’était, comme si rien n’était arrivé. C’est là le cœur du manifeste. Les éléments sont pourtant nombreux pour affirmer que le fabricant avait conscience de laisser en circulation une molécule-soeur de ces amphétamines coupe-faim retirées du marché dans les années 90 pour cause de toxicité cardiaque. C’est ce que montre un article de « Pratiques ou les cahiers de la médecine utopique » paru l’hiver 1977 dans lequel le rédacteur parle – déjà – de dissimulation.

A se demander si cette étrange indulgence du milieu à l’égard de Servier ne serait pas, là encore, une histoire d’argent. Fondée par huit ingénieurs soucieux de rendre public le montant des sommes versées par l’industrie pharmaceutique aux médecins, l’association Regards citoyens a recensé « les cadeaux et contrats » des praticiens entre janvier 2012 et juin 2014.

Le géant suisse Novartis (58 milliards de chiffre d’affaires) arrive premier avec la somme de 18,29 millions d’euros. Et qui est en deuxième position ? Le petit français Servier (4 milliards d’euros) avec 13,22 millions. A titre de comparaison, Sanofi, le numéro un français du médicament avec un chiffre d’affaires de plus de 33 milliards ne verse « que » 7 millions d’euros. Servier donne des millions aux médecins tandis qu’il renâcle à payer pour les cœurs abîmés des patients Est-ce acceptable ?


La preuve des mensonges de Servier

Source : Anne Crignon, pour L’Obs, le 4 novembre 2011.

Dès 1977, la revue médicale « Pratiques » dénonçait l’escroquerie sur la nature du Mediator. Comment Servier pouvait-il ignorer ce que des médecins écrivaient déjà noir sur blanc ? Par Anne Crignon.

Molécule du Mediator dans "Pratiques" de février 1977. (Scan "Pratiques" - DR)

Molécule du Mediator dans « Pratiques » de février 1977. (Scan « Pratiques » – DR)

A l’hiver 1977, « Pratiques ou les cahiers de la médecine utopique« , la revue du Syndicat de la médecine générale, publie un article de trois pages sur une pilule inconnue nommée Mediator, présentée comme une nouveauté. Nouveau, ce médicament ? Pas vraiment, à en croire les rédacteurs de « Pratiques » qui – déjà – flairent l’arnaque.

« Mediator nous a demandé dix ans de recherche », annonce le laboratoire Servier. A d’autres, répliquent en substance les médecins de la revue : « Pourquoi Servier ne nous dit-il pas que son Mediator est, sur le plan chimique, un dérivé de l’amphétamine et un dérivé d’un autre produit de son laboratoire, l’anorexigène Pondéral ? », écrivent-ils. En d’autres mots, c’est un coupe-faim, et non pas un simple antidiabétique, dénoncent-ils plus de trente ans avant qu’éclate le scandale Servier.

L’article de la revue « Pratiques » de février 1977 intitulé : « les laboratoires Servier pour le Médiator » :

Et c’est cette vérité, dissimulée pendant trente ans, qui sera rétablie en 2008 par Irène Frachon au CHU de Brest, et ce malgré les mensonges réitérés du fabriquant.

Exhumée par Irène Frachon, la parenté entre la structure chimique de l'amphétamine et celle du Mediator.

Exhumée par Irène Frachon, la parenté entre la structure chimique de l’amphétamine et celle du Mediator. (Irène Franchon – DR)

Tout aussi stupéfiante, la clairvoyance du rédacteur de « Pratiques » qui redoute des complications sanitaires à venir : « Pour un produit à vocation internationale qui se veut être prescrit des années en continu, écrit-il, il est indispensable que les prescripteurs soient prévenus de ce tout petit détail [le Mediator est une amphétamine et un coupe-faim: NDLR]. Pour mieux surveiller les réactions des malades par exemple. Les laboratoires Servier sont trop expérimentés en matière de lancement de produit pour ne pas y avoir pensé. Alors… dissimulation volontaire ? »

Ainsi, la question à laquelle s’efforcent de répondre aujourd’hui trois juges d’instruction parisiens est posée dès 1977 par la revue on ne peut plus sérieuse d’un syndicat de généralistes.

Concernant la valeur thérapeutique du Mediator, « Pratiques » est tout aussi sceptique. Le journal incite les généralistes à ne pas se laisser embobiner par le baratin de Servier et ses longs argumentaires étayés de références biochimiques. « Ca fait sérieux ça fait honnête, poursuit le rédacteur. Mais il ne faut pas se laisser impressionner par la grandeur des mots. Les malades ne sont pas traités par des démonstrations chimiques, sur leur luxueux papier mais par des produits efficaces. « La revue estime que les généralistes ne disposent pas d’éléments nécessaires pour savoir si le médicament est efficace ou non. Et surtout, ils se méfient beaucoup d’un laboratoire « champion de la promotion médicale, c’est à dire de la publicité, de la relance postale, des courriers luxueux sur papier glacé, de la visite médicale ». Servier est – déjà – en 1975 au premier rang parmi les laboratoires pour le budget alloué aux visiteurs médicaux. Et l’article de « Pratiques » s’achève ainsi : « Et dans quelques années, quand on commencera à avoir un petit bout de vérité, ça en fera des millions de boites de Médiator vendues. Et avec cet argent, les laboratoires Servier auront bien vécu. » CQFD.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Patrick Luder // 02.09.2015 à 04h49

Un service public n’a pas les mêmes intérêts qu’une entreprise privée … quelque soit le domaine exercé. Passer tous les secteurs publiques au privé à été est est encore une erreur monumentale, dirigée par le seul intérêt qui dirige le monde : le fric

37 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 02.09.2015 à 04h49

    Un service public n’a pas les mêmes intérêts qu’une entreprise privée … quelque soit le domaine exercé. Passer tous les secteurs publiques au privé à été est est encore une erreur monumentale, dirigée par le seul intérêt qui dirige le monde : le fric

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    • Nerouiev // 02.09.2015 à 07h37

      C’est aussi ce que je ressens. La puissance innovante du secteur privé en compétition est liée à la récompense due aux bienfaits apportés aux êtres vivants. Un peu à la façon d’un artiste de renom, sauf qu’il est des domaines où les effets secondaires, quand ils sont à long terme, sont négatifs voire très nocifs. Alors la récompense immédiate est promue au rang de propagande pour vaincre le concurrent. Dans le secteur pharmaceutique, cette récompense est exclusivement financière et arrive ce qui arrive lorsque le contrôle est dans les mains de pots de vin. Ceci touche tous les domaines de production privée. L’innovation privée sans protection publique indiscutablement saine ne peut que sombrer dans le mercantilisme le plus abject sous la loi de la jungle. Nos politiques corrompus ne peuvent ainsi nous mener à plus de bien-être et c’est ce qu’on voit se dessiner. Il me semble que la renaissance de la Russie tient compte de cette précaution, du moins tant que le dialogue avec le second parti (communiste) restera harmonieux comme actuellement. Deux mondes s’affrontent sur ce sujet, je vous laisse deviner mon choix.

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    • St3ph4n3 L. // 02.09.2015 à 12h56

      Si vous voulez dire : le fric comme reflet de ces éléments que sont, d’une part, l’idée de loin venue que la Vérité de toute chose est dans le prix qu’on peut en obtenir sur un marché et, d’autre part, que seule l’augmentation est positive (plus, toujours plus) ; alors oui, c’est votre constat aussi triste que désolant -et j’abonde dans votre sens.

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    • Anne // 02.09.2015 à 14h01

      D’accord avec vous dans une certaine mesure, mais l’expérience et l’histoire montrent que le secteur public n’est pas non plus immunisé contre la corruption.

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  • Ali // 02.09.2015 à 05h19

    @Olivier

    C’est pas de kervasdoue mais la problématique est la même.

    A l’époque il y a eu un reportage sur les effets du jeûne pour aider dans le traitement du cancer et/ou contrer les effets de la chimio + d’autres bienfaits (le doc a été retiré de youtube).

    Comme le jeûne ne peut pas rapporter d’argent aux labos (pas de médicaments à vendre) les chercheurs ont du mal à trouver des financements bien que les bienfaits ont été prouvé. Ce qui était expliqué dans le doc.

    Le doc a été bien reçu dans les milieux scientifiques.

    2 exemples d’études paru sur le sujet (sur ce site il y a également des publications de kervasdoue):
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25448890

    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25502434

    La page du doc arte avec le nom des auteurs :
    http://future.arte.tv/fr/sujet/le-jeune

    Le livre sur le sujet d’un des auteurs du doc (mais qui n’aborde peut-être pas le problème directement) :
    http://www.amazon.fr/gp/aw/d/2707175579/ref=mp_s_a_1_1?qid=1441162971&sr=8-1&pi=SY200_QL40&keywords=thierry+de+lestrade

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    • lapetitemaisondanslaprairie // 02.09.2015 à 15h40

      Bonjour Ali,

      Voici le lien pour le documentaire sur le jeûne diffusé par arte en 2012

      https://www.youtube.com/watch?v=ytbXFXoT57w

      C’est très intéressant, surtout le mode d’action au nouveau de la cellule … enfin, on n’en est qu’au début de la recherche !

      Merci à Olivier pour ce blog que je lis presque tous les jours !

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    • luc // 02.09.2015 à 15h45

      dans le même genre, il y a eu dans un domaine un peu différent un documentaire sur ces milliers de gens qui font un jeune permanent : ils ne mangent jamais, il s’agit de mettre au défi les scientifiques de se pencher sur la question, la plupart sont largués, bien sur, et crient simplement au mensonge…

      https://www.youtube.com/watch?v=RAfOePayIGg

      il y a une manipulation monstrueuse de la science aujourd’hui, pas seulement au niveau médecine

      mais en ce qui concerne la médecine, le scandale scientifique peut être expliqué simplement : il a été démontré de manière magistrale que tous les objets physiques sont duels, présentant à la fois des propriétés d’ondes et de corpuscules… alors pourquoi le corps humain ferait-il exception? la médecine occidentale n’étudie le corps humain que sous l’aspect matériel, et non sur le plan énergétique, dont elle prétend qu’il n’existe pas, ainsi les thérapies sont uniquement matérialistes, avec simplement une pincée de psychologie pour faire beau… alors que des « thérapies énergétiques » existent, l’homéopathie ou l’acupuncture en font partie d’ailleurs

      le coté énergétique de l’être humain et la théorie d’une aura invisible qui entoure l’homme etc, c’est renvoyé aux sectes, au paranormal, … pourtant les médecine indienne et chinoise utilisent cette idée depuis plusieurs milliers d’année…

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  • Lamonette // 02.09.2015 à 06h38

    Une fois que mon premier message passera et que vous aurez accompli cette petite vérif, je vous remets une madeleine de Proust : qui a signé le rapport de l’IGAS rédigé à ce sujet avec une célérité jamais connue jusqu’ici?
    Là, c’est pareil, un tour dans les notes de bas de pages n’est pas du temps perdu.Outre naturellement, l’histoire du cirage de pompes.
    Par ailleurs, le ministre, en charge à l’époque, celui qui auj mélange « gentiment » pour des raisons électoralistes, les gens du voyage que j’ai côtoyés toute ma jeunesse avec les cercles mafieux en provenance des pays de l’est ( et ça, c’est une grosse saloperie) a promis de déroger contre SERVIER aux règles du droit.
    C’est fait.
    Tant pis pour les autres connards qui n’ont pas de pareils relais.
    Par ailleurs, je vous invite tjs à soulever un sourcil lorsque on parle de méchants avocats alors qu’en l’occurrence, ce n’est pas un big five . J’ai une pensée pour elle, ce matin.Je l’imagine enfermée depuis 4 ans dans sa cellule monastique.

    Quant aux pdts SERVIER, tout le monde savait que cela ne valait pas tripette. Interrogez vous sur les veinotoniques des Lab Fabre et la bagarre pour enfin dire qu’ils ne sont pas remboursables….

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  • Lamonette // 02.09.2015 à 06h42

    La vraie question, dans cette histoire, la voici: où sont les médecins prescripteurs? Où sont les sanctions de l’Ordre…au moins,
    J’ai encore en mémoire cette dame ,très jeune, qui, après la naissance de son premier enfant, va voir un nutricien, médecin paraît-il, qui lui prescrit ce truc hors indication et hors posologie pour….perdre les 3 kilos restants après le retour de couches….

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    • Anne // 02.09.2015 à 13h55

      Oui, j’ai toujours pensé ça aussi.
      Par contre ce côté des choses n’était jamais évoqué dans les média.
      La responsabilité et la culpabilité des médecins qui prescrivaient n’a jamais été été ne serait ce qu’évoquée… Bizarre quand même….

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  • nulnestpropheteensonpays // 02.09.2015 à 07h45

    la justice se doit d’être juste , et ca doit être long malheureusement .
    par contre c’est a nos politiques de faire le menage et nous protéger ils sont là pour ca , et là aucune excuse . rien a foutre de cette société qui a ruiné des vies volontairement au nom du pognon, combien on vaut hollande, le prix d’une vache , moins?

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  • Perret // 02.09.2015 à 10h01

    Lorsque Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé, met en cause Servier, c’est parce qu’il vient d’être informé que le système de pharmacovigilance français a été totalement défaillant et qu’il faut éviter que les victimes (ou leurs ayant droits) de la prescription du Mediator pour un autre objet que ce pour quoi il a été mis sur le marché puissent se retourner contre l’Etat. Au passage, cela permet de dédouaner les prescripteurs, ces médecins qui sont des relais électoraux si précieux.
    Cet article invente l’eau tiède, quasiment tous les médicaments prescrits ou nouvellement mis sur le marché sont des variantes de molécules parfois connues depuis la nuit des temps : c’est un commerce, vous le découvrez ?

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    • Alain au bar // 02.09.2015 à 12h00

      Laboratoires, pharmaciens, médecins et autres blouses blanches finalement seuls bénéficiaires du système de cotisation de la branche maladie de la sécurité sociale. Les salariés cotisent, ils encaissent. Les médecins appartiennent à la seule profession libérale dont les revenus ponctionnés sur les cotisations obligatoires des salariés sont garantis par l’État. Des revenus d’activité annuels variant de 82 000 euros pour les omnipraticiens 190 000 euros pour les radiologues / Smic annuel de cotisants salariés : 17 500 € brut.
      Le défilé d’une poignée de carabins équipés de mocassins à glands et polos Lacoste rue de Rivoli suffit à dissuader tout gouvernement d’engager une quelconque réforme à leur endroit. À comparer avec le traitement reçu par les revendications des salariés et la régression permanente de leurs droits et revenus.

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  • Nosto Dramus // 02.09.2015 à 10h17

    « Le Profit ou la vie », Arte, 2008
    https://www.youtube.com/watch?v=abTR5EmFhtw

    Comme quoi la privatisation n’est jamais un remède, quel que soit le sujet, mais l’ennemie même de l’intérêt général. Il y aurait beaucoup à dire aussi sur les brevets.

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  • Jean Louis // 02.09.2015 à 10h51

    Est-ce que l’on traverse la vie de la pharmacie (en France), sans parler de la trajectoire de Cahuzac ? Et de son compère Daniel VIAL ? L’instruction de Van Ruymbeke est des plus contestables, tant des zones d’ombres très connues des professionnels, sont restées … dans l’ombre. Et voilà un JI qui s’est montré bien peu curieux. Les quelques chefs d’inculpation de Cahuzac déclenchent l’hillarité …

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  • picton // 02.09.2015 à 14h09

    Exigeons de nos médecins de ne pas nous prescrire de produits issus des laboratoires Servier.
    Boycottons Servier.

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  • step2 // 02.09.2015 à 14h52

    il est surprenant que le gouvernement, si prompt à nous annoncer que l’on doit « simplifier » le droit n’ait pas limité l’usage jusqu’à « l’absurde » de techniques juridiques de la part des avocats de servier.
    Ah on me souffle dans l’oreillette que ce n’est pas le droit des riches que l’on simplifie…

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  • Renaud 2 // 02.09.2015 à 15h24

    Pas de grande différence entre les produits américains Coca, Pfizer, McDo, Johnson & Johnson et les produits français Servier, Danone, Sanofi, le moins on en consomme, le mieux on se porte :).

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  • Charlie Bermude // 02.09.2015 à 17h05

    Incroyable que ce Servier puisse encore nuire à ce point . Citation de Guide des 4000 médicaments utiles inutiles et dangeureux des professeurs Philippe Even et Bernard Debré édition cherche midi ( livre indispensable) :
     » L’image de la pharmacie du coin de la rue en téte beaucoup ne mesurent pas la puissance de feu de l’industrie pharmaceutique qui la place , selon les périodes du 1 au 3e rang mondial de toutes les activités industrielles ou bancaires . King Kong écrit M.Angell .
     » Aucun ministre , aucun gouvernement , aucun état isolé ne peut résister à ses pressions . Infiltrée à travers de puissants lobbies dans toutes les instances décisionnelles , nationales ou internationales ,ONU , OMS , Assemblées parlementaires de tous les pays , Commissions Européennes de l’industrie et de la santé , gouvernements , agences du médicaments, telle que la FDA et l’EMA, elle est partout installée autour des sites décisionnels importants à Washington , Londres , Genéve ou Bruxelles où elle a pignon sur rue . Son influence politique s’exerce au niveau le plus élevé et égale celle des banques et des sociétés pétroliéres . »

    A l’opposé ceci , je n’ose en croire mes oreilles , le futur chef du parti travailliste : http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/interview-de-jeremy-corbyn-l-50753

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  • Fred // 02.09.2015 à 18h32

    Dans le domaine il y a deux conférences gesticulées sur les dérives de la médecine, assez accessibles pour les personnes à sensibiliser sur le problème:
    https://www.youtube.com/watch?v=s9aInd_BO8Y
    https://www.youtube.com/watch?v=_6bQtHafQ74

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  • Lysbethe Lévy // 02.09.2015 à 20h10

    «  »Au passage, je cherche une étude (ou livre ?) de Jean de Kervasdoué qui montre (évidement) que les labo pharmaceutiques développent des produits là où il y a des marchés rentables, et pas là où il y a des besoins… Merci ! » »

    Ëtes vous sur de l’auteur Jean de Kervasdoué sur l’étude ou le livre que vous cherchez ? Voici le Jean de Kervasdoué que je connais, il est économiste et veut faire sauter le verrou du « principe de précaution », aime les OGM, et tout ce que fabrique les labos, veux faire surtout des économies sur le dos « des patients » en faisant pression sur les médecin « a la sauce Bachelot »:http://www.lequotidiendupharmacien.fr/actualite/article/2014/04/29/tribune-libre-les-vraies-economies-seront-structurelles-par-jean-de-kervasdoue_175436

    L’anti-Frachon complet en fait ou alors j’ai mal compris ce que vous cherchez comme étude ou livre ?? ‘Excusez moi si je m’explique mal )…

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    • Delphin // 05.09.2015 à 14h53

      Jean de Kervasdoué, indécrottable techno-scientiste, pro-nucléaire acharné :

      « faut-il ou non se préoccuper de la dioxine, de l’amiante, des nitrates, des engrais, des pesticides, de la pollution atmosphérique, du nuage de Tchernobyl, des lignes à haute tension, des téléphones portables ? S’il est difficile de s’y retrouver dans les informations, brouillées de surcroît par des intérêts qui nous échappent parfois, comment oublier, nous rappelle-t-il que : « la guerre, la famine, les épidémies demeurent les causes essentielles des morts prématurés, des années de vie perdues, des enfants abandonnées sur la planète. La nature tue autrement plus que la technique, qui seule permet qu’autant d’hommes vivent sur terre ». »
      (Le Figaro.fr du 08-11-2007)

      Delphin

        +1

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  • aleksandar // 02.09.2015 à 20h13

    Le privé c’est être exploité par les capitalistes.
    Le public, c’est être exploité par les fonctionnaires.

    Je préfère le privé, parce qu’au moins le privé n’essaye pas en plus de me faire croire qu’il m’exploite pour mon bien.

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    • Crapounet // 02.09.2015 à 20h17

      « Je préfère le privé, parce qu’au moins le privé n’essaye pas en plus de me faire croire qu’il m’exploite pour mon bien. »

      En êtes-vous sûre?

        +4

      Alerter
    • Wilmotte Karim // 02.09.2015 à 20h26

      « Le public, c’est être exploité par les fonctionnaires. »

      Vous nous expliquez par quel moyen, ceux qui produisent la richesse du public par leur travail, vous « exploitent »?

        +5

      Alerter
      • aleksandar // 02.09.2015 à 20h47

        Économiquement le Public ne produit pas de richesse, il la consomme.

          +1

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        • Ty89 // 03.09.2015 à 00h03

          Raisoner uniquement économiquement n à aucun sens…

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        • raloul // 03.09.2015 à 08h27

          Bonjour !

          Merci pour ce grand moment comique.

          Prenons une compagnie de chemin de fer nationale. Oseriez-vous affirmer que le transport des biens et des personnes n’est pas une richesse, n’a aucune valeur ni aucun prix ? Puis si elle est privatisée, hop comme par magie la « richesse » apparaît ?
          Ah la bonne blague… Au moins j’aurai ri ce matin.

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          • aleksandar // 03.09.2015 à 14h21

            Je vous rends la politesse, moi aussi, votre post m’a bien fait rire.
            Il suffit de regarder les resultats d’explotation de la SNCF depuis 20 ans pour constater toute la richesse produite…….
            Quand à la  » productivité  » des cheminots…….

              +2

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        • Wilmotte Karim // 03.09.2015 à 16h50

          Ainsi, une assurance produit de la richesse.
          La sécurité sociale n’en produit pas.

          L’enseignement public ne créé par de la richesse.
          L’enseignement privé en produit.

          L’armée ne produit pas de richesse.
          Les entreprises de mercenariat bien!

          Les entreprises de sécurité produisent de la richesse.
          La police et la gendarmerie non!

          Bon, on peut continuer la liste très longtemps.
          Pouvez-vous indiquer comment le public « consomme » de la valeur et ne produit pas de richesse en contre-partie
          Pouvez-vous expliquer la différence avec la production salariée?
          La production des indépendants?

          En vous remerciant d’avance!

            +3

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  • Lysbethe Lévy // 02.09.2015 à 20h41

    Un film « Maladies à vendre » :

    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20111107.OBS3985/la-maladie-un-marche-juteux.html

    http://www.filmsdocumentaires.com/films/1517-maladies-a-vendre ou des livres sur les dérives des labos, le profit avant tout, ou comment les laboratoires s’enrichissent sur les patients a travers le mensonges, les lobbies, et les conflits d’intérêts :

    http://www.amazon.fr/Big-pharma-industrie-toute-puissante/dp/2352042593/ref=pd_sim_14_1?ie=UTF8&refRID=0CA7ZFDEVDQ6JSTJNJ8D&dpSrc=sims&dpST=_AC_UL320_SR216%2C320_
    eurs-maladies-manipulations-pharmaceutique/dp/2742774149/ref=pd_sim_14_5?ie=UTF8&refRID=1EVJDC9K8D83B25E4ETR&dpSrc=sims&dpST=_AC_UL160_SR97%2C160_
    Contre le lobbying insensé des labos, mais attention de ne pas jeter le « bébé » avec l’eau du bain, il ne s’agit pas de revenir en arrière, avec « la poudre de perlinpimpin » » mais bien de dénoncer les dérives des laboratoires et non des avancées de la recherche médicale ou scientifique.

    Ceux qui sont en « bonne santé » et « tire à vue » contre « le médical » (médicaments, vaccins, etc) en général devraient penser que comme tout un chacun (je leur souhaite pas hein) ils auront besoin de soins médicaux, mais dans le respect de l’éthique .

    Pour rappel les pays sous développés (pays d’Afrique par exemple) rêvent d’avoir un système de santé comme le notre par exemple, leur longévité étant que de 45 ans en moyenne, la forte mortalité infantile, la faim chronique, et les conflits aggravant les choses.

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  • Libre // 03.09.2015 à 22h24

    Tout vient de la taille des structures : vaut mieux de petites structures décentralisées que des mastodontes centralisés.C’est notamment vrai dans le domaine de la santé et dans ce qui nous intéresse ici c’est à dire des labos pharmaceutiques…

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  • Emmanuel // 03.09.2015 à 23h36

    Les mots  » servier  » et  » obligations (…) morales  » dans la même phrase : faut-il rire ou bien pleurer d’une telle candeur ? Et goldman sachs, des philanthropes, pendant qu’on y est ? Bienvenu dans le monde réel.

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  • Jourdon // 05.09.2015 à 19h31

    Je ne sais pas si ma position un peu  » avancée  » va être  » consensuelle  » ou pas , mais voilà :

    moi si j’étais Président de la République , savez-vous ce que je ferais ?

    après le Plan Cancer de Chirac ( une très bonne idée ) et le Plan Alzheimer de Sarkozy ( une très bonne idée aussi … ] , je lancerais un mouvement de lutte contre la dépression et d’étude du phénomène de la dépression

    car imaginez-vous quoi :
    il y a un siècle une personne sur cent sur terre était identifiée comme dépressive
    aujourd’hui c’est vingt personnes sur cent

    et voilà s’il en existe une : une maladie « inventer » par les laboratoires pharmaceutiques
    contexte complexe: traiter la violence latente dans les sociétés, les relations sociales et familiales vastes
    souvent la personne la plus malade n’est plus soignable
    souvent d’ailleurs des personnes qui ont du pouvoir
    alors on « soigne » parfois l’entourage en espérant que cela ait des effets « vertueux » ( en termes de santé mais pas que )( sur l’entourage ainsi que sur la société

    en résumé:
    un projet qui nous obligerait à adopter une démarche éthique
    qui confronterait la société à certains de ses démons du passé encore présents
    et là on verrait ce que les laboratoires répondraient car avec ces produits psychotropes ils tiennent un moyen plus que puissant de contrôle de l’humanité et aussi de profits …

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