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19.février.201319.2.2013 // Les Crises

[Reprise] « La faim est un crime contre l’humanité », par Jean Ziegler

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Comment parler de la faim dans le monde sans parler de Jean Ziegler, homme politique et sociologue suisse. Il a été rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde, de 2000 à 2008. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il analyse notamment cette question (dont L’Empire de la honte), et est également connu pour cette phrase : « l’agriculture mondiale peut aujourd’hui nourrir 12 milliards de personnes […] donc les enfants qui meurent de faim sont assassinés. »

Jean Ziegler : « La faim est un crime contre l’humanité »

Sur une invitation de La Voix du Nord, Jean Ziegler, spécialiste de la question alimentaire dans le monde à l’ONU, est venu à Lille pour répondre à nos questions. Un milliard de personnes souffrent de malnutrition. Le constat ne fait qu’empirer depuis la crise. Dans l’indifférence. [Source : La Voix du Nord, mars 2012]

Quel est l’état de la situation de la faim dans le monde aujourd’hui ?

« C’est LE scandale. Un meurtre collectif. Selon le rapport sur l’insécurité alimentaire dans le monde de la FAO (Food and Agriculture Organization), l’année dernière, toutes les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans est mort de faim ; 37 000 personnes par jour ; et près d’un milliard – sur les sept milliards que nous sommes – sont en permanence gravement sous-alimentées. Le même rapport, qui n’est contesté par personne, dit que l’agriculture mondiale en l’état actuel de ses forces de production pourrait nourrir – à raison de 2 200 calories par jour selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé – 12 milliards d’êtres humains, c’est-à-dire presque le double de l’humanité ! »

Aujourd’hui, il est donc possible d’enrayer la faim dans le monde… « Il n’y a pas de fatalité. Un enfant qui meurt de faim est assassiné. Le problème de la destruction de millions d’êtres humains par la faim est dû à des mécanismes qui sont le fait de mains d’hommes – ce que j’appelle l’ordre cannibale du monde – et qui peuvent être détruits par les hommes aussi. »

Pourquoi meurt-on encore de faim aujourd’hui ?

« Il y a la faim structurelle et la faim conjoncturelle. La structurelle, c’est la destruction implicite due au développement insuffisant des forces de production, un sous-développement d’une société, la faim invisible qui tue. La faim conjoncturelle, c’est quand une société, une économie, implose. Suite à une guerre, comme au Darfour, ou à une catastrophe climatique. »

Un enfant malnutri est condamné à vie, pourquoi ?

«Il y a une reproduction biologique de la malédiction par la faim. Des millions de mères sous-alimentées donnent naissance à des millions d’enfants sous-alimentés, ce sont des crucifiés de naissance, c’est la sous-alimentation fétale. La moitié des femmes du Mali ne peuvent allaiter par sous-alimentation. Un enfant entre 0 et 2 ans, qui n’a pas une nourriture suffisante, ne reviendra jamais à une vie « normale »; car c’est à cet âge que les neurones se forment. S’il est sous-alimenté, il est multilé pour la vie. »

Vous qui côtoyez des chefs d’État, Kofi Annan et Ban ki-moon à l’ONU… Pourquoi n’arrive-t-on pas à résoudre le problème ?

« Un des mécanismes les plus meurtriers à dénoncer, c’est la spéculation actuelle sur les aliments de base, le maïs, le riz et le blé, qui couvrent 75 % de la consommation mondiale. En 2007-2008, les grands spéculateurs ont perdu 85 000 milliards de dollars de valeur patrimoniale dans les bourses financières. Ils ont, du coup, migré vers les bourses de matières premières, notamment agricoles. Ils ont ainsi réalisé des profits astronomiques. Et ce, de manière tout à fait légale. De ce fait, les prix du marché mondial flambent. Tout le monde est d’accord pour dire que la spéculation boursière sur les aliments de base est l’une des raisons principales du massacre collectif. Le prix du maïs a augmenté de 93 % en dix-huit mois ; la tonne de blé meunière a doublé (271 €) en un an ; la tonne de blé philippin a augmenté de 113 %. L’impact dans les bidonvilles du monde est énorme. À Lima, le riz s’achète dans des gobelets maintenant. Et dans la soupe du soir, ce sont quelques grains seulement qui flottent… Les spéculateurs devraient être traduits devant un tribunal, c’est un crime contre l’humanité ! »

Contre la spéculation, n’y a-t-il aucune intention de faire évoluer les choses ?

« Le 5 octobre dernier, Nicolas Sarkozy dit à la télévision qu’au prochain G20 à Cannes la France va s’occuper du contrôle de la spéculation sur les aliments de base; en France, des couches modestes commencent à souffrir de l’augmentation des prix. Trois semaines et demi plus tard, pas une ligne sur cette question de la spéculation. Pourquoi? Parce que les dix géants– Cargill…–, qui contrôlent 85% de la nourriture commercialisé dans le monde sont intervenus, à la Maison Blanche, Paris, Londres. Ils ont le pouvoir, politique, financier… L’an dernier, les 500 plus grandes multinationales contrôlaient 52,8% du produit mondial brut. Cette oligarchie du capital financier mondialisé qui règne en dictateur sur la planète a un pouvoir qu’aucun roi, aucun empereur ou aucun pape n’a jamais eu. Il y a donc bien un problème de reconquête de la souveraineté étatique. Le président de la France, qui est quand même la quatrième puissance économique du monde, s’est mis à genou. Il y a un constat d’impuissance total de ceux qui sont dépositaires de l’intérêt général et du bien public. »

Vous dénoncez également le dumping agricole…

« Oui, l’Union européenne déverse des centaines de milliers de tonnes de surplus agricoles, fruits, légumes, poulets, sur les marchés africains pour la moitié ou le tiers du prix du produit africain équivalent. Et quelques kilomètres plus loin, le paysan local s’épuise au travail, dix heures par jour, avec sa femme et ses enfants, sous un soleil brûlant, et il n’a pas la moindre chance d’arriver à un minimum vital. Le dumping agricole détruit les pays agricoles africains. L’hypocrisie des commissaires de Bruxelles est abyssale. Ils fabriquent la faim en Afrique et refoulent par des moyens militaires les réfugiés de la faim, ceux qui cherchent à atteindre la frontière sud de la forteresse Europe. »

Y a-t-il une volonté de lutter contre ?

« Le 5 octobre dernier, Nicolas Sarkozy dit à la télévision qu’au G20 de Cannes, la France va s’occuper du contrôle de la spéculation sur les aliments de base ; en France, des couches modestes commencent à souffrir de l’augmentation des prix. Trois semaines et demi plus tard, pas une ligne. Pourquoi ? Parce que les dix firmes géantes, qui contrôlent 85 % de la nourriture commercialisée dans le monde, sont intervenues, à la Maison Blanche, à Paris, à Londres… Elles ont le pouvoir politique, financier… Le président de la France, quatrième puissance économique du monde, s’est mis à genoux. Il y a un constat d’impuissance totale. »

Quel a été l’impact de la crise ?

« La crise a fait que les grands pays ont dû renflouer leurs banques et ont biffé pratiquement totalement leurs contributions au Programme alimentaire mondial (PAM), qui fournit l’aide urgente en cas de famine. En 2008, le budget était de 6 milliards de dollars, il est aujourd’hui de 2,8 milliards ! L’affaiblissement de l’ONU sur le terrain est dramatique, ce qui fait qu’en Éthiopie ou en Érythrée, ses fonctionnaires doivent refouler des centaines de personnes, des familles entières, qui veulent accéder aux centres d’alimentation mais qui se retrouvent brutalement dans les savanes…. »

Vous évoquez aussi les agrocarburants…

« Les agrocarburants et l’accaparement des terres. Bolloré, Billegrain… rafflent des milliers d’hectares de terres arables en Afrique pour en faire des matières premières de biocarburants. C’est la banque mondiale qui soutient cet accaparement des terres. Avec une théorie fallacieuse. La productivité des pays africains est très basse. Ça c’est vrai. Un hectare de terre, de mil, de céréales au Sahel ou au Niger donne en temps normal– quand il n’y a pas de crise, ou de sécheresse– donne 600 à 700 kg. En Bretagne, en Normandie, c’est 10000 kg. La banque mondiale dit, il faut donner ces terres à l’étranger pour rentabiliser, donner la possibilité à l’investisseur étranger qui a les capitaux, la technologie, l’accès au marché pour les rentabiliser. Et on chasse les paysans africains et les grandes groupes s’installent avec des crédits de la banque européenne d’investissement, la banque africaine de développement, la banque mondiale…

Pourquoi la productivité est basse dans les pays africains ?

« Parce que 3,8% des terres sont irriguées. Là où la machette est l’instrument de travail depuis des millénaires; pratiquement pas de tracteur; sur tout le continent pour un milliard de personnes 250000animaux de traite… Il faut désentter les pays les plus pauvres pour leur permettre d’investir dans l’irrigation et la semence de leurs paysans. Car ce n’est pas que le paysan n’est pas capable. Il faut affronter la banque mondiale là-dessus.
Même mensonge. C’est vrai que le climat se détériore. Mais dire que la solution, pour réduire l’énergie fossile, est de substituer par de l’énergie végétale, c’est un mensonge. Les multinationales répondent par les biocarburants. L’année dernière, les Américains ont brûlé 138millions de tonnes de maïs et des centaines de millions de tonnes de blé. Une directive européenne dit que pour 2020, 10% de toute l’énergie consommée doit être d’origine végétale. Et c’est encore l’Afrique qui souffrirait– 36% des Africains sont gravement sous-alimentés– et c’est à ce continent qu’on imposerait la production de l’énergie végétale. »

Qu’est-ce qui vous scandalise aujourd’hui?

« Ce qui me scandalise, c’est la faim silencieuse. La Corne de l’Afrique, soit 12,4 millions de personnes dans cinq pays (Djibouti, Erythrée, Kenya, Somalie, Ethiopie), qui subissent, depuis avril et pour la cinquième année consécutive, une sécheresse absolument meurtrière. Comme les prix ont augmenté, les pays n’ont pas pu faire de réserves alimentaires et, deuxièmement, le PAM n’a pas suffisamment de moyens pour aider les survivants. Dans la Corne de l’Afrique, des milliers et des milliers de gens meurent à cause de ces différentes causes.

Et maintenant, la tragédie commence au Sahel : cinq pays, trente millions d’habitants. Là aussi, c’est ça qui m’énerve, le crétinisme télévisuel, en quelques secondes, on dit: « À cause de la sécheresse, des gens meurent de faim, à cause de la sécheresse, le Niger est au bord de l’effondrement, etc. » C’est vrai mais derrière la sécheresse, il y a les vraies causes: l’impossibilité pour ces pays de faire et d’acheter des réserves alimentaires. Ils vont de récolte en récolte mais les récoltes s’épuisent en avril. Et même si les pluies de juin et septembre sont importantes, la récolte suivante est en octobre: la soudure est donc de six mois. Pendant ces six mois, il n’y a rien à manger. Alors, il va y avoir des appels contre la faim – évidemment il en faut, ça n’a pas de prix un enfant qui peut manger – il faut l’intervention d’urgence, mais il faut des réformes structurelles pour interdire la spéculation et que les prix sur le marché mondial baissent. Il faut réduire la dette de ces pays. Au Niger, la Banque mondiale a fait une étude de faisabilité pour l’irrigation capillaire de 44000 ha, avec des canaux. Si ce projet se réalisait, on pourrait faire trois récoltes par an et, avec le produit des récoltes, ad vitam aeternam, la population nigérienne serait à l’abri de la faim. Le projet coûter 852 millions de dollars mais le Niger, qui est le deuxième producteur d’uranium du monde, n’a pas le moindre sou. »

On n’entend pas, ou très peu, d’échos dans la campagne présidentielle…

« Je suis sidéré. ça n’intéresse pas les énarques, il y a une inconscience incroyable. Et en plus un mauvais calcul tactique. Je constate que le massacre quotidien de la faim de millions de personnes est le scandale inacceptable de notre temps. Et je suis sûr que les générations suivantes vont regarder notre génération avec une incrédulité totale: comment ont-ils pu tolérer ça ? Comme on regarde aujourd’hui les générations qui ont toléré l’esclavage dans une Europe civilisée, qui avait derrière elle les Lumières. Alors, que ce meurtre collectif ne fasse pas l’objet principal de la campagne présidentielle est incompréhensible d’autant que la France est le pays d’Europe qui comprend la densité la plus forte d’ONG, d’organismes, de gens engagés…

Ici, la pensée de la solidarité internationale est très fortement ancrée dans la conscience collective. Les socialistes scandinaves ont, dans les quinze provinces, un secrétaire national et un international. Et ils gagnent les élections essentiellement sur des arguments de solidarité internationale. Si j’étais un stratège de François Hollande, je lui dirais: un discours sur deux, je le ferais là-dessus, je mobiliserais. Que le principal candidat de gauche ne mobilise pas la conscience de solidarité des Français, qui est réelle, est incompréhensible. »

Y a-t-il des raisons d’espérer ?

« Oui, énormes! Je pense que nous sommes proches de l’insurrection des consciences. Che Guevara a dit: « Les murs les plus puissants s’écroulent par des fissures. » Partout, des fissures apparaissent. Partout, les gens se battent contre les délocalisations, qui est l’incarnation même du néolibéralisme, il y a des résistances… Par exemple, ATTAC, contre le capital financier. Même Nicolas Sarkozy a évoqué la taxe Tobin. Il y a une conscience qui se fait. La spéculation sur les biens alimentaires touche les gens en France maintenant. Il faut montrer aux gens qu’ils ont toutes les armes, qu’il suffit de se baisser et de les ramasser: la mobilisation populaire, le vote et l’exigence citoyenne! Kant a dit: l’inhumanité infligée à un autre détruit l’humanité en moi. Et Bernanos dit Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres. Les responsables du meurtre collectif sont connus, les victimes sont connues, les mécanismes qui tuent aussi, et les armes démocratiques, c’est à moi de les utiliser. Avec la misère qui augmente, le pouvoir d’achat qui baisse, les gens vont se mettre en route et ça peut aller très vite. Les processus révolutionnaires sont très mystérieux. »

Le printemps arabe, aujourd’hui les Indignés… n’est-ce pas le début d’une prise de conscience ?

« Il est vrai que l’explosion du prix de la galette (orge ou maïs), en Egypte a créé l’angoisse et favorisé les revendications de la place Tahrir. L’explosion du prix de la baguette tunisienne dans les régions pauvres a jeté les gens dans la rue qui revendiquaient un contrôle des prix que Ben Ali ne voulait pas accorder. À leur origine, c’était essentiellement des révoltes de la faim, c’est certain. »

Et si vous aviez un message à envoyer au futur président…

« Qu’il agisse pour l’interdiction de la spéculation, du dumping, qu’il combatte la directive européenne sur les agrocarburants et interdise les accaparements de terres par les multinationales d’origine française ; il faut intervenir au FMI pour lutter en faveur du désendettement des pays les plus pauvres et honorer les cotisations à l’aide alimentaire. Tout cela, immédiatement !

Vous savez, on est passé à un millimètre de résoudre ce problème. Pendant la guerre, Hitler a utilisé la faim comme arme d’extermination dans les camps de concentration et pour réduire les peuples occupés. Là, les Européens ont compris que la faim était due à la main de l’homme. Cette expérience ont fait que les Nations unies ont créé le droit à l’alimentation comme le premier droit humain ; ensuite l’Organisation a lancé en 1946 le FAO, puis le programme alimentaire mondial. On est passé à un millimètre de la victoire, de l’élimination de la faim. Et tout de suite après est venue la bipolarisation du monde, la glaciation Est-Ouest puis le néolibéralisme. La pyramide des martyrs ne cesse de croître, c’est la situation dans laquelle nous sommes. »


Jean Ziegler peut enfin dire «qui sont les canailles»

Source : Le Matin, octobre 2012

TÉMOIGNAGE — «Il y a aujourd’hui assez pour nourrir douze milliards d’êtres humains. Si des gens meurent de faim, c’est à cause de la spéculation, dénonce Jean Ziegler.

«Je peux dire enfin qui sont les canailles», répond le Genevois, interrogé sur ce qui le motive à témoigner encore et toujours sur la faim dans le monde. Pour la sortie de la version allemande son livre «Destruction massive. Géopolitique de la faim», Jean Ziegler fait lundi la Une du Tages-Anzeiger. Il dit avoir consigné ce qu’il a appris de 2000 à 2008 comme rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation.

«Longtemps j’ai dû me taire, parce que j’étais quotidiennement en contact avec des grands groupes, le Fonds monétaire International, la Banque mondiale et de nombreux chefs d’État», explique le sociologue, qui avoue que son silence lui a été pénible. Il s’est même «souvent senti comme un traître», par exemple en rejoignant les paysans mayas guatémaltèques dans sa grosse Toyota blanche frappée aux armes de l’ONU.

De l’espoir tout de même

«Ces gens très pauvres me regardaient les yeux plein d’espérance et je savais que je ne pouvais pas satisfaire leurs espoirs. Lorsque je leur demandais la seule chose qui puisse les aider, je savais que je n’avais aucune chance de faire passer l’idée d’une réforme agraire et que celle-ci serait balayée trois mois plus tard à New York», note l’ancien professeur et politicien genevois.

Jean Zieger dit ne pas être désillusionné pour autant. Son ouvrage, dit-il, est «aussi un livre de l’espoir». Car pour la première fois dans l’Histoire de l’humanité, il serait aujourd’hui possible de nourrir tout le monde.

«Le fait qu’un enfant de moins de 10 ans meurt de famine toutes les cinq secondes et que près d’un milliard d’êtres humains sont fortement sous-alimentés relève du massacre». C’est une sorte de «crime organisé», commente-il.

Pas coupables mais complices

Nous ne sommes pas coupables de cette situation dont nous n’avons pas conscience, admet l’ancien conseiller national socialiste connu pour ses positions altermondialistes. «Mais nous sommes complices en tolérant que des multinationales et des spéculateurs décident chaque jour de qui mangera et vivra et de qui aura faim et mourra».

Questionné sur ce que nous pouvons faire comme individu, Jean Ziegler répond que l’action politique est plus efficace que de faire des dons ou de restreindre sa consommation de viande, même s’«il y a lieu de s’interroger dès lors qu’un quart des céréales produites sert à engraisser le bétail de boucherie».

Il est possible d’agir à l’échelon politique, ajoute-il, «car nous vivons dans une démocratie». «Nous pourrions par exemple faire exclure les non-producteurs et les non-utilisateurs directs de produits alimentaires des bourses aux matières premières.»

« Il faut savoir qu’au moment où les États de la zone euro libéraient 1 700 milliards pour remobiliser le crédit interbancaire, dans le même temps, ils coupaient d’un tiers le financement de l’aide alimentaire d’urgence. Or, 71 millions de personnes dans le monde ne vivent que de cette aide »

Un milliard d’êtres humains sont en permanence gravement sous-alimentés. « Un milliard de crucifiés dès la naissance ! Alors que la FAO indique que l’agriculture mondial peut nourrir sans problème 12 milliards d’êtres humains, soit le double de l’humanité présente. Un enfant qui meurt de faim est assassiné », ajoute le sociologue.
« Autrefois, les enfants du Sud mouraient sous l’esclavage et la colonisation. Aujourd’hui, ils meurent sous le capitalisme globalisé », affirme-t-il.

Les Chinois comme les Impérialistes du 19e siècle

«Les paysans travaillent dur», répond Jean Ziegler questionné sur les faibles rendements de l’agriculture en Afrique. «Mais ils n’ont aucun soutien: ni irrigation, ni semences, ni bêtes de trait, pas de tracteur, pas de fertilisants de synthèse, rien de rien».

«Ils ont un grand savoir-faire», mais plutôt que de les aider, on tire prétexte de ce manque de ressources et de rendement pour les déposséder des terres les plus fertiles, explique Jean Ziegler. «Selon la banque mondiale, on leur a déjà pris 41 millions d’hectares de terres arables».

L’arrivée d’investisseurs chinois ne change rien, «au contraire». Ils se comportent en Afrique «comme les Impérialistes occidentaux du 19e siècle». Pour Jean Ziegler, «la Chine est une dictature qui pratique le néo-libéralisme et qui s’est adaptée au mieux au capitalisme prédateur».

«Pékin soutient au Soudan une dictature qui mène une guerre abominable contre son propre peuple», ajoute l’ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation. Ce «uniquement parce qu’ils s’intéressent aux réserves de pétrole».

Vidéos

We Feed The World

Enfin, un extrait de We Feed The World, excellent film tiré de l’Empire de la honte de Jean Ziegler :


PHOTO CHRISTOPHE LEFEBVRE

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29 réactions et commentaires

  • René // 19.02.2013 à 05h55

    Quand vous savez que 10% des céréales mondiale sont utiliser pour faire de éthanole pour remplacer 1.5% de pétrole !!! Oui c’est une honte, mais ça ne va pas du tout s’amélioré https://www.youtube.com/watch?v=MULmZYhvXik

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  • Letaulier // 19.02.2013 à 05h57

    Ziegler accuse mais n’apporte aucune preuve et surtout joue souvent avec la vérité (pour rester poli) quand il affirme, par exemple, que « Tout le monde est d’accord pour dire que la spéculation boursière sur les aliments de base est l’une des raisons principales du massacre collectif…) alors que la plupart des spécialistes du sujet disent le contraire.

    Les prix des matière première augment parce que la population augment et que les terres cultivable ne sont pas une ressource illimitée. C’est d’ailleurs une bonne chose les paysans qui peuvent vivre correctement de leur travail.

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    • Celimen // 19.02.2013 à 08h27

      Est-ce que ces « specialistes » prennent en compte le fait que l’investissement (pour ne pas dire speculation) sur les aliments de base n’est pas un investissement « normal » car l’horizon de placement est nécessairement long? Ceux qui investissent sur des fonds jouent forcemment sur une plus value nefaste, pas sur un rendement plus « legitime » pour le benefice de toutes les parties prenantes…?

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  • JPS1827 // 19.02.2013 à 07h56

    Bravo à Olivier pour cette série ! Si Ziegler ne prouve pas toutes ses interprétations, les chiffres sont bien réels. De plus il analyse très bien dans l’Empire de la honte le mépris et le cynisme des dirigeants des grandes entreprises du secteur alimentaire. Et il s’agit bien de la honte que nous devons ressentir…

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  • Benjamin Franklin // 19.02.2013 à 09h12

    Le sieur Ziegler patauge encore dans les clichés !

    Donc si on reprend :
    -l’Energy Independence and Security Act de 2007, décision de l’administration américaine d’arracher des millions de boisseaux de maïs des marchés alimentaires pour en faire du biocarburant (subventionné, parce qu’aux prix du marché c’est invendable), c’est le néolibéralisme ?
    -le rapport parlementaire français réclamé par Sarko et établissant que la spéculation n’est pas responsable de la grande majorité des fluctuations de prix alimentaires (cité par chris dans un post précédent), c’est le néolibéralisme ?
    -la PAC, les subventions agricoles américaines, le protectionnisme occidental sur les importations agricoles, qui bousillent la production africaine, c’est le néolibéralisme ?

    Les faits bruts, c’est que le % de sous-alimentés sur Terre a baissé de quasiment 20% depuis 1970.
    Que les paysans du tiers-monde VEULENT utiliser des ogm parce que les ogm consomment moins d’eau, moins de pesticides, pour une production de meilleure qualité.
    Que la révolution verte, à base de méchante technologie occidentale, a sauvé l’Inde de la famine.
    Que la surface cultivée mondiale a BAISSE en même temps que la production AUGMENTAIT, et que le stock de surface cultivable disponible a AUGMENTE aussi et qu’il n’y a donc pas de pression sur les terres agricoles.

    Un autre fait brut, c’est que les fourbes libertariens de Wikileaks n’ont rien trouvé de mieux que de salir la réputation de monsieur Ziegler :

    En 2011, suite au Wikileaks ont été divulguées au grand public les doléances que les responsables du Programme alimentaire mondial (PAM) ont adressées depuis dix ans au Secrétaire général de l’ONU concernant « l’incompétence et les agissements politiques » de Jean Ziegler. Selon les dirigeants du PAM, l’action de Jean Ziegler aurait entravé la lutte de l’ONU contre la faim. Selon le journaliste Philippe Barraud (écrivain) « les engagements politiques d’extrême-gauche de Jean Ziegler, et ses attaques constantes contre les Etats-Unis, compromettent manifestement les efforts du PAM pour lever des fonds »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ziegler

    En même temps, qu’attendre d’un homme qui prend encore Che Guevara comme référence ?

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    • step // 19.02.2013 à 09h39

      « Que la révolution verte, à base de méchante technologie occidentale, a sauvé l’Inde de la famine. » celle là c’est collector quand on voit les graphes du nouveau billet. Sauvé … de quoi ?

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      • Benjamin Franklin // 19.02.2013 à 09h57

        Doucement, je fais référence aux techniques agraires introduites dans les années 60 pour rendre l’Inde autosuffisante en grains, pas aux événements récents. Et qui ont effectivement sauvé l’Inde de la famine à l’époque.

        http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_verte

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        • step // 19.02.2013 à 13h48

          ah les victoires éphémères du capitalisme libéral, heureusement qu’on peut s’y raccorcher 🙂

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  • Claude Maurier // 19.02.2013 à 11h40

    Je souhaite mentionner aux personnes qui  » pinaillent  » sur l’argumentation et le comportement de Monsieur Ziegler et osent lui opposer des chiffres et des raisonnements simplistes dans une lecture économique très cloisonnée qu’il est tout simplement humainement insoutenable – au plan de l’éthique et en conscience – que des centaines de millions de personnes ne mangent pas à leur faim chaque jour et meurent par milliers !
    Ce sont les pensées et les intentions de fond telles que les siennes qui peuvent faire avancer le monde dans le respect de la Vie.

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    • Benjamin Franklin // 19.02.2013 à 12h00

      Je vous ferais alors remarquer que l’enfer est pavé de bonnes intentions et que seuls les résultats comptent. Sinon Mao Zedong et Pol Pot auraient été canonisés. Aussi agréables à entendre qu’ils soient, les voeux pieux d’individus comme Ziegler desservent la cause humaniste, cf les doléances des autres responsables de la FAO.

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      • Claude Maurier // 19.02.2013 à 13h43

        Seriez-vous, Cher Monsieur, à ce point désespéré ? Vous mentionnez des hommes tyranniques c’est bien trop simple pour éviter toutes les réalités qui vont du détestable au remarquable, de l’infernal au divin. Les cris de Monsieur Ziegler sont là pour réveiller notre conscience et susciter de futures actions plus humaines à l’échelle mondiale.

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        • step // 19.02.2013 à 13h58

          les libéraux n’aiment pas les tons de gris de l’humanité, celui nuit à leur pureté idéologique. Des bonnes graines de Polt Pot aussi, qui d’ailleurs auront à terme le même résultat. On a gagné 50 ans sur le passage de l’utopie à la dystopie, ils avaient la trouille d’une expérience concurrente.

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        • Benjamin Franklin // 19.02.2013 à 15h21

          Vous voulez que je fasse plus nuancé ? D’accord.

          Je vous pose donc la question : qu’est-ce que monsieur Ziegler fait pour faire reculer la faim dans le monde ?
          Sa principale activité jusqu’à présent a été d’écumer des soirées mondaines et des conférences de presse avec petits fours pour expliquer que la spéculation sur les produits alimentaires c’est pas bien pour les petits somaliens.
          Alors non seulement on peut douter de l’efficacité de son action, mais on peut aussi se demander si ce qu’il affirme est vrai, à savoir que la spéculation est à l’origine de la flambée des prix alimentaires. On peut enfin demander s’il a reversé 90% de son salaire de fonctionnaire de l’ONU pour des actions concrètes contre la faim.

          Maintenant, que fait l’ordre spontané, le marché, la communauté des individus libres et responsables pour faire reculer la misère dans le monde ?

          Des trucs comme ça par exemple :
          http://korben.info/wikipedia-zero.html
          http://www.aquasciences.com/
          http://en.wikipedia.org/wiki/LifeSaver_bottle
          Ou même sur le coton ogm :
          http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/JA2668p084.xml0/interview-banque-coton-ogmjean-paul-sawadogo-sur-les-ogm-notre-bilan-est-tres-positif.html

          Alors forcément, il s’agit de processus lents, peu spectaculaires, décentralisés, et il n’y a pas vraiment de politiciens impliqués pour en recueillir les lauriers, alors ça n’intéresse pas nos média, qui préfèrent les fanfaronnades à fort audimat de Ziegler.

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          • Benjamin Franklin // 19.02.2013 à 19h26

            Là je ne vois pas trop le rapport. Ziegler n’a pas faim non plus. Si les conséquences de son action aboutissent à des prix alimentaires mondiaux qui ont la même tronche que les cours de l’oignon américain, je ne donne pas cher des pauvres de la planète.

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          • step // 20.02.2013 à 09h57

            je suis assez triste de voir que tu ne comprends pas que les initiatives que tu site ont des sources de motivation qui s’inspire des actions de gens comme Mr Ziegler. Pense tu réellement que tes initiatives seraient plus fortes ou même égales si tout le monde se foutait de l’image positive d’une action en faveur des populations ayant des problèmes d’accès à la nourriture ou à l’eau ? Pourquoi crois tu que cette image est positive et à cause de qui ?
            J’ai bien peur que son statut professionnel t’obscurcisse la raison quand à son rôle dans le cirque médiatique de la bienfaisance. Un petit relan de conservatisme droitier ?

            Sinon si les cours ont la forme du marché de l’onion, tu achètes au moins cher et tu auras au moins épisodiquement de l’ognion, c’est une bonne nouvelle, ça se garde bien et c’est déjà mieux que rien du tout. Le lissage des prix, c’est bien (et important) plus pour les producteurs que pour les consommateurs qui eux peuvent passer à un autre produit en creux de vague. C’est pour cela qu’il faut juste assez de lissage pour éviter d’abimer l’outil de production, mais certainement pour définir des faux prix spéculatifs sur le marché comme actuellement.

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          • Benjamin Franklin // 20.02.2013 à 13h00

            Je pense qu’on peut faire de la publicité pour des initiatives altruistes sans faire de la désinformation comme le fait Ziegler.
            Et je pense aussi que si les sauveurs de l’humanité qui font la une des média sont plus souvent Jean Ziegler et Stéphane Hessel, plutôt que feu Norman Borlaug ou encore Jimmy Wales, c’est parce que le discours qu’ils tiennent convient parfaitement à l’élite en place – bureaucratique comme ploutocratique. Parce qu’ils évitent les vrais problèmes, et n’aboutiront qu’à toujours plus de conférences de presse à petits fours.
            Si Ziegler plaît, c’est parce qu’il désigne un bouc émissaire commode, la méchante mondialisation pleine de vilains spéculateurs. Et que les solutions qu’il propose -du lobbying politique- paraissent beaucoup plus simples et agréables aux masses que de se donner la peine de développer des purificateurs d’eau.

            Ce que je critique dans le statut professionnel de Ziegler, ce n’est pas tant qu’il soit fonctionnaire, ça je m’en fout, c’est plutôt le salaire plus que confortable qui va avec le statut de très haut fonctionnaire onusien. Salaire payé au quart par ces fourbes Etats-Unis qu’il conspue en permanence. Faut être cohérent avec ses idées.

            Sur les prix de l’oignon, quand tout le monde achète au moins cher, ça fait monter les prix, et quand personne n’achète au plus cher, ça les fait baisser. Et des prix lisses c’est important aussi pour les consommateurs, surtout quand les consommateurs ce sont des banques alimentaires, des écoles ou des dispensaires du tiers-monde qui doivent planifier leurs dépenses sur des mois ou des années.

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            • Claude Maurier // 20.02.2013 à 14h22

              Je reviens sur le déroulé des échanges. Vous avez choisi comme pseudo un nom qui a du sens, il y a sans doute une bonne raison à cela. Vous mettez l’accent sur un fait : oui , Monsieur Ziegler est identifié, répertorié pour ceux et celles qui font marcher le système en leur première faveur et vous avez raison de mentionner ces noms que je connaissais pas Norman Borlaug et Jimmy Wales. J’ajoute que le mouvement de transition qui est en train de s’enclencher à travers le monde nous concerne tous et nous ne disposons chacun-chacune que d’une part de compréhension des phénomènes et qu’une parcelle des connaissances utiles au renversement par notre évolution personnelle. Le sujet de la faim est vraiment majeur et il vaut mieux que notre indignité globale faite d’impuissance soit dénoncée plutôt qu’absente. La parole, les actes correcteurs passeront, je l’espère au plus grand nombre à relativement court terme.

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          • Benjamin Franklin // 20.02.2013 à 21h32

            Le mouvement de transition que vous évoquez est vrai, mais j’ai tendance à penser qu’il s’agit d’un phénomène de fond qui remonte à très longtemps. C’est le phnéomène qui fait que la communauté des individus, par la coopération volontaire, et non forcée, est capable non seulement de relever les défis de la pauvreté et de la sous-alimentation, mais est aussi capable de s’organiser et de s’éduquer pour damer le pion aux élites égoïstes qui nous contrôlent encore.

            Ca s’appelle l’ordre spontané, et c’est la source du progrès humain. Et pour perpétuer le progrès humain, je préfère des gens comme Borlaug ou Wales qui agissent de fait pour améliorer les conditions de vie des pauvres, plutôt que des gens comme Ziegler, qui veulent, dans le but louable d’aider les pauvres, donner des pouvoirs coercitifs accrus à des administrations dont la preuve de la duplicité et de l’incompétence n’est plus à faire.

            Et j’ai choisi ce pseudo en hommage à un homme qui incarne le libéralisme classique à mes yeux : un défenseur du libre arbitre et de l’individu, un promoteur du marché comme lieu d’échange entre hommes libres, un inventeur, un entrepreneur et un philanthrope.

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      • step // 19.02.2013 à 13h52

        « seuls les résultats comptent ». Vaste débat philosophique un peu brièvement conclue. Une mauvaise action ayant des effets collatéraux inattendus positifs est donc une bonne action à propager chez tout le monde ? Dans ce cas là vive le meutre, en effet il nous évitera la crise démographique à venir !

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  • fabien775 // 19.02.2013 à 13h36

    @Letaulier
    La spéculation n’a rien à voir.
    C’est comme le pétrole, c’est un système vertueux et les traders sont des bisousnours. Tu vis dans quel monde?

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    • LeTaulier // 19.02.2013 à 14h18

      Je vis sur la planète Terre comme toi et en voyageant un peut partout dans le monde j’ai remarqué qu’il fait bon vivre dans les pays qui autorisent la spéculation que dans ceux qui la bannissent (Corée du nord, Ex-URss, Cuba etc) donc je me dis que la spéculation n’est pas responsable de la misère humaine.

      Si le pétrole est si cher c’est que les pays producteurs se sont organisés en cartel et surement pas à cause des traders.

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      • step // 19.02.2013 à 14h54

        et il ne t’es jamais venu à l’esprit que les habitants des pays cités n’était pas pauvre du fait de l’absence de spéculation mais que n’étions pas plus riche du fait de la spéculation ?

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        • step // 19.02.2013 à 18h11

          elle est parfaitement française 🙂

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  • fabien775 // 19.02.2013 à 20h11

    @Letaulier
    Un exemple.
    En 2010, le fondateur du fonds spéculatif Armajaro avait acheté près de 240 100 tonnes de cacao sur le marché du NYSE Liffe, soit 15 % des stocks mondiaux – une opération d’accaparement légale, connue sous le nom de « corner ». Résultat : les cours du cacao grimpaient à des niveaux records jamais vus depuis 1977. D’après Jeune Afrique, quelques années auparavant, une opération similaire sur du cacao avait rapporté au fond quelque 60 millions de dollars de bénéfices. Cette pratique existe sur le marché des matières premières en général. J’ai du mal à croire que cela n’a pas d’incidence sur les prix!!

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    • Letaulier // 19.02.2013 à 20h44

      Et alors?

      1- Les gens qui ont faim ne rêvent pas d’un cacao bien chaud mais d’un steack frites ou d’un riz au poulet colombo

      2- Un corner c’est une technique qui consiste faire des achats massifs d’un actif pour assécher le marché et obliger les vendeurs à découvert à honorer leur engagement au prix fort. traduction: Armajaro a niqué des spéculateurs qui faisaient baisser le marché et appauvrissaient les « pauvres paysans africains. pour une fois qu’un financier joue les Zorro en défendant le pauvre tu ne vas pas lui jeter la pierre! (Même si c’était pas le but de la manœuvre)

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  • fabien775 // 19.02.2013 à 21h41

    Cette pratique ne concerne pas que le cacao, je parle des matières premières en règle générale avec un exemple flagrant. De plus la spéculation revient en force sur les matières premières depuis que la planche à billet fonctionne à plein.

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    • Letaulier // 19.02.2013 à 21h48

      Faut se plaindre à ceux qui pousse à la création monétaire, les Obama, Hollande, Cameron etc…pas aux spéculateurs qui soit dit en passant sont dans les deux sens, á la vente comme à la baisse car pour spéculer dans un sens il faut bien trouver une contrepartie qui se position dans l’autre sens.

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  • Bravecounass // 23.05.2013 à 14h38

    Je ne peux m’empêcher de poster ce troll ici :
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/05/22/3d-une-imprimante-a-pizzas-pour-regler-la-faim-dans-le-monde/

    Notez que la finalité prêtée au projet n’engage que le bloggeur, le projet est financé par la nasa et n’a rien à voir avec la problématique de la faim dans le monde.

    Les commentaires valent le détour.

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  • Erdeweb // 10.07.2014 à 10h10

    Je n’arrive pas a comprendre comment et pourquoi tant de commentaires négatifs contre la personne de Jean Ziegler. Moi il m’a vraiment ouvert les yeux sur la terrible réalité de notre monde d’aujourd’hui. J’ai vécu plus de 60 ans comme un bon occidental (belge) en pensant que si les choses allaient de mieux en mieux pour nous il allait petit a petit en être de même pour ce que l’on appelais pudiquement a l’époque « le tiers monde ». Je pensais (et je le pense encore) que le capitalisme et le libéralisme étaient pour le monde,sinon la meilleure, au moins la moins mauvaise des solutions. Après les terribles « expériences » fascistes et communistes du 20emme siècle. Je n’ai jamais eu une grande sympathie pour les américains mais ils nous avait libérés de ces deux fléaux et cela méritais bien toute notre reconnaissance. Je n’avais pas prévu, ni vu venir, l’ultra-capitalisme, l’ultra-libéralisme que nous subissons aujourd’hui. Je commence a réaliser que ce que les « nouveaux maîtres du monde » comme les appeles Jean Ziegler (c.a.d. les grandes multinationales occidentales mais aussi maintenant Chinoises, Indiennes etc) sont occupées à organiser, en toute impunité, le pire génocide que l’humanité n’ai jamais connu! Les millions de morts des grandes guerres mondiales, du colonialisme, des Hitler, Staline, Pol Pot et autres tyrans réunis ne serons que pacotille a côté de ce qui est en train de ce passer aujourd’hui! Alors pourquoi? Seulement pour l’argent, toujours plus d’argent,? Pour que de moins en moins de riches soient de plus en plus riches? Et donc de plus en plus de pauvres de plus en plus pauvres?
    Y compris nous les petits occidentaux de la « classe moyenne » les consommateurs ignorants et inconscients de ces grandes chaines qui se font une concurrence impitoyable (mais parfois complice) en nous vendant a bas prix (chouette la bonne affaire!) des produits de moins en moins chers ( pour le moment!) mais fabriqués dans les pays du sud dans les pires conditions par des affamés soumis et résignés. Bon, je m’arrête la car je pourrais moi aussi écrire un livre sur tout ce que j’affirme ci-dessus. Alors j’en reviens au « pourquoi » ???
    Je me demande moi, avec horreur, avec effrois, si je ne viens pas comprendre, de réaliser, ce qui est en fait en train de se passer dans la plus totale indifférence. Je suis tombé sur un petit magazine belge destiné aux étudiants, qui expliquais très naïvement a nos jeunes attirés par des études de médecine qu’ils devaient bien réfléchir, bien s’orienter vers les « nouvelles médecines », moléculaire entre autre, qui sont l’avenir a très court terme. Ils affirment que dans vingt ou trente ans cette médecine révolutionnaire permettra aux hommes de vivre jusque cent trente, voire cent cinquante ans! Ils citent même Bill Gate qui aurait affirmé « l’homme qui vivra mille ans est peut-être déjà né! » Alors…fantastique! extraordinaire! me direz vous. Ben oui mais…ces hommes de 150 ans ou vont-ils vivre et de quoi??? Ils ne peuvent en tous cas être que très riches et pas trop nombreux! Je fini donc par me demander si ce qui se passe actuellement n’est pas tout simplement un énorme génocide organisé destiné a faire de la place sur notre terre pour… quelques millions, (deux trois milliards) de bénéficiaires de cette merveilleuse « nouvelle médecine ».
    Oui, je sais, je ne suis qu’un pauvre fou délirant, encore pire que ce Jean Ziegler qui ne raconte que des conneries. Alors, pensez-y quand même, moi de toutes façons je ne serais plus la pour le voir! Bonne vie à tous et encore merci à ce dangereux gauchiste de Ziegler!

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