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20.octobre.201820.10.2018 // Les Crises

La censure d’État selon l’armée des États-Unis

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Source : World Socialist Web Site, Andre Damon, 06-10-2018

En mars, le Commandement des opérations spéciales des États-Unis, la section du département de la Défense qui supervise les forces spéciales américaines, a organisé une conférence sur le thème «La souveraineté à l’ère de l’information». La conférence a réuni des officiers des forces spéciales et des forces de police nationales, y compris des fonctionnaires du Département de police de New York et des représentants d’entreprises technologiques telles que Microsoft.

Cette réunion de hauts représentants de l’armée, de la police et des entreprises n’a pas été rapportée et n’a pas fait l’objet de publicité à l’époque. Toutefois, l’Atlantic Council a récemment publié un document de 21 pages résumant l’orientation des travaux. Il a été rédigé par John T. Watts, ancien officier de l’armée australienne et consultant auprès du département de la Défense et du département de la Sécurité intérieure des États-Unis.

Le rapport de l’Atlantic Council (La vérité de qui? Souveraineté, désinformation et gagner la lutte pour la confiance)

L’Atlantic Council, un groupe de réflexion étroitement lié aux plus hauts niveaux de l’État, a été un partenaire clé dans la censure de la gauche par les entreprises de médias sociaux. Plus particulièrement, Facebook a réagi sur la base d’une information fournie par l’Atlantic Council lorsqu’il a fermé la page officielle d’une manifestation antifasciste à Washington à l’occasion de l’anniversaire de l’émeute néonazie de l’an dernier à Charlottesville.

Convaincu qu’aucun des milliers de journalistes de Washington ne remettra en question, ni même ne rapportera, ce qu’il écrit, Watts expose, du point de vue de l’appareil répressif de l’État et de l’oligarchie financière qu’il défend, pourquoi la censure est nécessaire.

Le thème central du rapport est la «souveraineté», c’est-à-dire la capacité de l’État à imposer sa volonté à la population. Cette «souveraineté», écrit Watts, «est confrontée à de plus grands défis aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été dans le passé», en raison de la confluence entre l’opposition politique croissante à l’État et la capacité de l’Internet à répandre rapidement la dissension politique.

Watts cite le précédent de l’invention de l’imprimerie, qui a contribué à renverser l’ordre mondial féodal. Selon l’Atlantic Council, il s’agit là d’une évolution extrêmement négative, marquant le début de «décennies, voire de siècles, de conflits et de perturbations» et portant atteinte à la «souveraineté» des États absolutistes. «L’invention d’Internet crée également des conflits et des perturbations», écrit Watts.

«La confiance dans la société occidentale, prévient-il, est en crise. Le baromètre de confiance Edelman 2018 a suivi cette érosion, montrant une baisse de 30% de la confiance dans le gouvernement au cours de la dernière année aux États-Unis.»

Watts note que cet effondrement du soutien au gouvernement ne peut s’expliquer uniquement par l’essor des médias sociaux. Ce processus a commencé au début des années 2000, «à l’aube de l’ère des médias sociaux, mais avant qu’il ne devienne un courant dominant». Les principales raisons de l’effondrement du soutien populaire aux institutions gouvernementales ne sont pas mentionnées: l’élection volée de 2000, les mensonges de l’administration Bush sur les armes de destruction massive, la guerre sans fin et l’impact de la crise financière de 2008.

Cependant, s’il est «difficile d’affirmer que la perte de confiance actuelle résulte uniquement de l’émergence des médias sociaux», écrit Watts, «il ne fait guère de doute qu’ils ont agi comme l’amplificateur essentiel de tendances plus larges».

Il ajoute: «La technologie a démocratisé la capacité de groupes et d’individus non étatiques à diffuser un récit avec des ressources limitées et une portée pratiquement illimitée.» En revanche, «Dans le passé, le grand public disposait de sources d’information limitées, qui étaient gérées par des gardiens professionnels».

En d’autres termes, l’essor des médias sociaux non censurés a permis à de petits groupes dont les idées correspondent à celles de l’ensemble de la population de remettre en question, à armes égales, le discours politique des intérêts personnels, sans les «gardiens professionnels» de la presse écrite et des médias de diffusion grand public, qui ne font que publier un discours progouvernemental.

Lorsque des «opinions radicales et extrémistes» et des «idées erronées» sont «diffusées sur les médias sociaux, elles peuvent même influencer les opinions de personnes qui, autrement, ne seraient pas favorables à cette perspective», prévient Watts. «Lorsqu’elles sont transmises par un ami proche ou un parent, les fausses informations sont d’autant plus légitimes; une fois acceptées par un individu, ces fausses informations peuvent être difficiles à corriger.»

En d’autres termes, il faudrait isoler les gens des idées «erronées» de leurs amis et de leur famille, car ces idées sont «difficiles à corriger» par l’État, une fois diffusées.

Mais comment y parvenir? La croissance du sentiment d’opposition ne peut pas être combattue avec des «faits» ou la «vérité», parce que «les faits eux-mêmes ne sont pas suffisants pour combattre la désinformation». La «vérité» est «trop complexe, moins intéressante et moins significative pour les individus».

La croissance de l’opposition politique ne peut pas non plus, pour l’instant, être simplement résolue en «éliminant» (c’est-à-dire en tuant ou en emprisonnant) les dissidents politiques, car cela ne fait que donner une légitimité aux idées des victimes. «L’élimination de ces individus et de ces organisations ne suffira pas à combattre le récit et pourrait en fait l’amplifier.» «C’est aussi le cas de la censure, car ceux qui véhiculent ce discours peuvent présenter toute tentative de le réprimer comme une preuve de sa véracité, de son importance ou de son authenticité», ajoute-t-il.

Il en arrive ensuite au rôle des entreprises des médias sociaux. Le meilleur mécanisme pour supprimer les points de vue oppositionnels et promouvoir les récits progouvernementaux est le secteur privé, en particulier «les géants de la technologie, dont Facebook, Google, YouTube et Twitter», qui peuvent «déterminer ce que les gens voient et ne voient pas».

«Heureusement, les changements dans les politiques des plateformes de médias sociaux comme Facebook ont eu un impact significatif sur le type et la qualité du contenu diffusé», ajoute M. Watts.

Le secteur privé doit donc faire le sale boulot du gouvernement, car la propagande gouvernementale est perçue avec méfiance par la population. «Les entreprises et le secteur privé ne comprennent peut-être pas naturellement le rôle qu’ils jouent dans la lutte contre la désinformation, mais le leur est l’un des plus importants… En Occident du moins, ils ont été placés au centre de l’action en raison de la confiance accrue du grand public en eux en tant qu’institutions.»

Mais ce n’est que le début. Les journaux en ligne devraient «envisager de désactiver les systèmes de commentaires – la fonction permettant au grand public de laisser des commentaires sous une nouvelle», tandis que les entreprises de médias sociaux devraient «utiliser un système de notation similaire à celui utilisé pour évaluer la propreté des restaurants» pour évaluer les déclarations politiques de leurs utilisateurs.

Les tactiques musclées ont toujours leur rôle à jouer, bien sûr. Citant l’exemple de Julian Assange, rédacteur en chef de WikiLeaks, Watts déclare que «les gouvernements doivent imposer des punitions» pour la diffusion de «désinformation» similaires à celles pour «l’espionnage d’État» – qui peut entraîner la peine de mort.

Ce que Watts décrit dans son document, c’est une vision d’un ordre social totalitaire, où le gouvernement, les médias et les entreprises technologiques s’unissent pour supprimer les points de vue oppositionnels.

L’élément le plus frappant du document, cependant, est qu’il ne décrit pas l’avenir, mais la réalité contemporaine. Tout est au présent. La machine de la censure de masse est déjà construite.

Le rapport de l’Atlantic Council, basé sur des discussions de haut niveau au sein de l’armée et de l’État, est une confirmation de tout ce que le World Socialist Web Site a dit sur le but des changements dans les algorithmes d’Internet et des entreprises de médias sociaux au cours des 18 derniers mois.

Le 25 août 2017, la WSWS a publié une lettre ouverte à Google alléguant que l’entreprise «truque les résultats des recherches pour limiter l’audience des sites socialistes, antiguerre et de gauche». «Une censure de cette ampleur est une liste noire politique.»

Au cours de l’année suivante, les détails clés de la lettre ouverte ont été incontestablement confirmés. Lors d’audiences du Congrès et dans d’autres déclarations publiques, des entreprises technologiques américaines de premier plan ont expliqué qu’elles réduisaient la propagation des opinions et des déclarations politiques visées par les services de renseignement américains, et ce, en secret, car elles craignaient un tollé public. En même temps, elles ont expliqué les moyens techniques par lesquels elles faisaient la promotion des médias progouvernementaux, proguerre, tels que le New York Times et le Washington Post.

Mais le document de l’Atlantic Council présente l’explication la plus claire, directe et sans fard du régime de censure d’État.

La lutte contre la censure est le fer de lance de la défense de tous les droits démocratiques. La tâche la plus urgente est d’unifier la classe ouvrière, engagée dans une vague de luttes sociales dans le monde entier, derrière la lutte contre la censure comme composante de la lutte pour le socialisme.

(Article paru en anglais le 5 octobre 2018)

Source : World Socialist Web Site, Andre Damon, 06-10-2018

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Fritz // 20.10.2018 à 07h00

Voilà pourquoi les gouvernements et médias occidentaux nous cassent les oreilles avec leurs allégations de « fausses nouvelles » imputées à la propagande russe, et voilà pourquoi aucun pays occidental ne lèvera le petit doigt pour délivrer Julian Assange : le bon M. Watts défend la « vision d’un ordre social totalitaire, où le gouvernement, les médias et les entreprises technologiques s’unissent pour supprimer les points de vue oppositionnels ». Plutôt que d’un ordre social, il s’agit d’un ordre occidental.

En bonne logique néolibérale, le secteur privé (Microsoft, Google) participe à ce « Western Security State ». Ses réunions doivent rester secrètes ou discrètes : circulez, il n’y a rien à voir !

Je ne sais si l’unification de la classe ouvrière dans le monde entier (le refrain des trotskistes de wsws.org) pourra faire reculer ce « meilleur de mondes », ou si c’est une vue de l’esprit. Mais il reste certain qu’il faut imposer un rapport de force pour déjouer la censure occidentaliste.

24 réactions et commentaires

  • Fritz // 20.10.2018 à 07h00

    Voilà pourquoi les gouvernements et médias occidentaux nous cassent les oreilles avec leurs allégations de « fausses nouvelles » imputées à la propagande russe, et voilà pourquoi aucun pays occidental ne lèvera le petit doigt pour délivrer Julian Assange : le bon M. Watts défend la « vision d’un ordre social totalitaire, où le gouvernement, les médias et les entreprises technologiques s’unissent pour supprimer les points de vue oppositionnels ». Plutôt que d’un ordre social, il s’agit d’un ordre occidental.

    En bonne logique néolibérale, le secteur privé (Microsoft, Google) participe à ce « Western Security State ». Ses réunions doivent rester secrètes ou discrètes : circulez, il n’y a rien à voir !

    Je ne sais si l’unification de la classe ouvrière dans le monde entier (le refrain des trotskistes de wsws.org) pourra faire reculer ce « meilleur de mondes », ou si c’est une vue de l’esprit. Mais il reste certain qu’il faut imposer un rapport de force pour déjouer la censure occidentaliste.

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    • gracques // 20.10.2018 à 09h39

      Pourquoi ‘Occidental’? La Russie non soviétique et la Chine post communiste sont des havres de liberté d’expression ?
      Sans blague ?
      Très bon article de WSWG , ceci étant dit.

        +5

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      • Jean // 20.10.2018 à 11h20

        Je crains que nous soyons aujourd’hui, et de en plus en plus dans l’avenir, du mauvais coté du murs. Avez-vous envisagé que votre opinion sur la liberté d’expression en Russie ne soit qu’une des nombreuses victoires de la propagande occidentale ?
        La concentration excessive des richesses est incompatible avec la démocratie et la liberté d’expression.

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        • tepavac // 20.10.2018 à 15h14

          Il est vrais que la dénomination « occidentale » de ce totalitarisme purement Américain est inapproprié.
          Mais j’aime la nouvelle définition Américaine de la souveraineté, à méditer;

          -« Le thème central du rapport est la «souveraineté», c’est-à-dire la capacité de l’État à imposer sa volonté à la population »

          Je dis « aimer » car elle nous dévoile sans l’ombre d’un doute quelle genre de souveraineté on nous prépare ici par « youg leader » interposés.
          Je les vois déjà ces nouveaux « souverainiste/patriotes » à la mode nouveau monde.
          « la capacité de l’État à imposer sa volonté à la population »

          J’ai beau relire cette définition, j’ai du mal à croire que cela a été proféré publiquement, pourtant c’est vrais, c’est leur vision de la Démocratie et de la République.

          Finalement je crois que les politiques Américains sont jaloux du « guide suprême » de l’état Iranien et qu’ils bavent d’envie devant tous les dictateurs de ce monde qui ont la liberté du tyran.

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  • aladin0248 // 20.10.2018 à 07h44

    Il est intéressant de remonter à la source. Le texte complet du rapport est ici : http://www.atlanticcouncil.org/images/publications/Sovereign_Challenge_Report_091718_web.pdf (28 pages).

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  • calal // 20.10.2018 à 08h42

    Oui des signaux d’alerte retentissent et des lignes rouges sont franchies de plus en plus souvent.Il faut etre vigilant et les preparatifs sont justifies.Ce qui va se passer autour des midterms us et des elections legislatives europeennes vont etre indicatives de la direction prise par nos societes occidentales: stop ou encore plus?

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    • Chris // 20.10.2018 à 13h06

      Stop ou plus encore ?
      L’exemple de la Macédoine (changement en dépit d’un référendum négatif) penche définitivement du côté du « plus » !
      https://www.lematin.ch/monde/macedoine-changement-nom-approuve/story/19116676
      Pour changer de nom (mais surtout ouvrir la voie à la levée du veto grec à l’adhésion de la Macédoine à l’Otan et l’UE), 50% des voix était requises. Or les résultats sont à 37% suite au boycott de l’opposition.
      Qu’à cela ne tienne ! Faussaire jusqu’au bout, le commissaire européen à l’Elargissement, Johannes Hahn, se permet de tweeter «Un grand jour pour la démocratie à Skopje!».
      Moins excessif que de faire bombarder Skopje par l’OTAN, mais quand même.

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  • Duracuir // 20.10.2018 à 09h25

    Oui, les armées de tous temps et tous pays ont toujours été d’une finesse et d’une délicatesse remarquable en fait de « contrôle » de l’information.
    Ceci n’est pas grave, ils ont toujours été comme ça.
    Ce qui est beaucoup plus grave c’est l’arrivée aux affaires de générations de politiciens et journalistes sans aucune entraille ni sens moral et qui se mettent au diapason de cette marche au pas de l’oie de l’information.

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    • Marie // 20.10.2018 à 19h52

      C’est vrai.
      Comparé
      (pourtant je n’apprécie pas du tout ces parallèles anachroniques mais là ça me parait une évidence)
      à ceux de l’entre-guerres qui ont vécu la Première dans leurs chairs et leurs âmes et la fièvre sociale, politique, économique qui en découla avant la Seconde.
      Oû alors l’heure était à un positionnement idéologique fort pour une partie de la société ( Front populaire, guerre d’Espagne, Mussolini etc..),
      ne souffrant d’aucune mollesse ou amoralité ( quelque soit l’engagement politique), bref rien à voir avec les loups actuels véritablement sans foi ni loi tels des mercenaires (fascistes ou communistes d’alors étaient des convaincus, des idéalistes n’en déplaise).
      D’autant qu’on leur offre une idéologie (néo-libéralisme) qui « légitime » et flatte ce « vide » de convictions pour privilégier l’intérêt et le désir individuel.
      C’est pire, j’estime incomparablement pire.

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  • nulnestpropheteensonpays // 20.10.2018 à 10h08

    si on ajoute a cela la possibilité pour les FAI de ne diffuser que des contenus sponsorisés ,on va revenir a l’âge de pierre de l’information . Messieurs les hackers au boulot pour que le 21 eme siècle soit celui des peuples .  » l’invention de l’imprimerie, qui a contribué à renverser l’ordre mondial féodal « 

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  • Pierre D // 20.10.2018 à 10h56

    Le titre n’aurait pas dû être « whose truth », mais « whose sovereignty ».

    Encore un tour de passe-passe où au non de la « vérité » on ment sur la « souveraineté ».

    Dans une démocratie, c’est le peuple qui est souverain… pas le gouvernement.

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    • tepavac // 20.10.2018 à 15h28

      Sans aucun doute Pierre D, mais il n’en demeure pas moins que c’est leur définition de la souveraineté, de la Démocratie et de la République. Au moins c’est clair, chez eux le peuple doit obéir à la volonté du gouvernement quel qu’en soit les directives, alors que pour les autres « souverainetés » si elles déplaisent au gouvernement Américain, là les populations et surtout les minorités, elles doivent pouvoir se soulever contre l’état, et même de pouvoir prendre les armes contre lui, et même de pouvoir lui fournir assistance pour virer les mauvais gouvernements.

      Savez vous que le fait d’échanger des informations et des opinions, ici en France, sur la politique Américaine peut aboutir, du fait de sa diffusion par internet, à une inculpation d’ingérence dans l’opinion de la population Américaine!

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      • Pierre D // 20.10.2018 à 17h20

        C’était aussi la définition de la monarchie absolue… une aventure qui s’est mal terminée.

        Rappeler le principe fondamental, de la démocratie, ce n’est pas faire injure aux USA, puisque ceux-ci l’imposent à coup de bombes aux barbares… c’est exercer sa part de souveraineté.

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        • tepavac // 20.10.2018 à 21h27

          Je suis totalement en accord avec vos pensées, et même avec les différentes acception que vous définissez pour la souveraineté, ce que je pointe du doigt c’est la définition donnée par Watts et qui est celui de toute l’administration Américaine,

          C’est révélateur en soit, car cela signifie que le seul point commun sur lequel ils sont en accord pour vivre selon les mêmes règles, c’est le bien être de soit même. C’est le principe de la libre compétition entre les personnes.
          C’est un choix de société, le leur.

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  • Isidor Ducasse // 20.10.2018 à 11h45

     » le précédent de l’invention de l’imprimerie, qui a contribué à renverser l’ordre mondial féodal « . L’ordre mondial féodal, ouaaaaaahhhh !

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    • Duracuir // 20.10.2018 à 12h10

      Surtout que quand l’imprimerie a été développée, le système féodal avait pris du plomb dans l’aile depuis plus de deux siècles déjà. Les concentrations nationales, les centralisations royales ou impériales, la montée en puissance des bourgeoisie urbaines et le transfert de la chose militaire aux mercenariat roturier avaient déjà mis le modèle à bas.
      Ce que l’imprimerie a fait c’est de contester la diffusion de la pensée à la seule cléricature. Et ce fut beaucoup plus énorme que de contester le modèle féodal. Réforme, affaiblissement du clergé, naissance de l »humanisme et surtout de l’esprit encyclopédique porte ouverte à ce merveilleux modernisme qui nous fait poser aujourd’hui la question de la survie de l’humanité à court terme.
      Les Druides avaient visiblement leurs raisons d’interdire ne serait-ce que l’écriture…

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      • Kita // 20.10.2018 à 17h31

        Oui, parce que la faiblesse des hommes était déjà visible. Vous êtes un sage,il en faudrait beaucoup vous ressemblant. Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais vous me donnez une raison d’espérer… quand même.

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  • Situldi // 20.10.2018 à 11h48

    « Le thème central du rapport est la «souveraineté», c’est-à-dire la capacité de l’État à imposer sa volonté à la population. » ???
    Ces gens sont carrément effrayants !
    La «souveraineté», c’est la capacité du peuple à imposer sa volonté. L’état et son appareil n’en étant que l’outil.
    Mais il y a si longtemps qu’on marche sur la tête que les mots en ont perdu leur sens…

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    • tepavac // 20.10.2018 à 15h57

      Il semble que peu de personne comprennent le sens de cette affirmation, malheureusement.

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    • Louis Robert // 20.10.2018 à 16h24

      Effrayants?

      Il y a longtemps, pourtant, que l’on devait comprendre que le rêve d’un occident « du peuple, par le peuple, pour le peuple », il fallait être endormi pour y croire, comme l’enseignait le célèbre humoriste George Carlin.

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  • Catalina // 20.10.2018 à 12h03

    Pour être « souverain » il faudrait d’abord qu’il y ai un état, or, aux USA, c’est l’état profond composé de conglomérats liés à l’armement et à la pharmacologie qui décident, la langue fourchue veut nous faire croire que les US sont gouverné par un président et qu’il y a un état ? lol, c’est comme chez nous sauf que pour nous, c’est l’ue non élue qui décide et qui dit UE dit lobbing, rien de plus, rien de moins. Aucun pays où le fait économique à pris le pas sur le fait étatique ne peut parler de souveraineté ! Les multinationales sont les vrais gouvernants, point barre. C’est parce que le droit anglo-saxon qui donne les mêmes droits qu’aux personnes physiques mais aucun devoir aux trust, s’est invité chez nous par le biais de ses young leaders !!!

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  • Jean // 20.10.2018 à 12h13

    J’ai été intrigué au sujet de cette affirmation : « Le thème central du rapport est la «souveraineté», c’est-à-dire la capacité de l’État à imposer sa volonté à la population. »

    Sachant que l’ordre ultra-libéral ne se signale pas particulièrement par le respect de la souveraineté nationale, ne s’embarrasse plus des droits de souveraineté territoriale, ni des droits des peuples à l’indépendance, au libre choix de leur politique économique par exemple, ni même au libre réglement de leurs affaires intérieures, mais plutôt dans la promotion d’un nouvel ordre mondial -d’interventions et d’ingérences- selon les intérêts de quelques firmes financières assistées par le Département d’Etat ou le Pentagone. Comment peut-on réussir à retourner ce noble concept de Souveraineté au point d’un faire un argument, une raison d’Etat (à proprement parler) de la censure générale de l’information, la manipulation du public et de l’oppression d’une opposition politique intérieure?

    Par curiosité j’ai parcouru ce rapport et trouvé cet extrait qui me semble le plus parlant dans cette inversion de concept. On voit qu’il a été écrit par de savants sophistes tant la démonstration y est aussi subtile que vicieuse :

    « Sovereignty is inherently abstract. It is foundational to the concept of the modern state, yet it has no natural form. It relies on acceptance and recognition by individual citizens, organizations, and other nation states.
    It is made tangible and real by the national institutions that carry out actions on the state’s behalf, fulfil the state’s obligations to its people, and ensure the functioning of a rules-based society. For a rules-based order to function, there must be trust that each individual will be treated fairly and equally, and that those who fail to adhere to the community’s standards will be punished. This is true for all forms of government as even the most oppressive must ultimately respond to the desires of its populace if it is to be sustainable. But it is particularly true in democratic ones and is true at every level: from a small financial transaction through to the peaceful transfer of political power from one government to another. Where this trust breaks down—through government corruption, persecution of minorities, or the failing of key institutions—societies cease to function effectively. » http://www.atlanticcouncil.org/images/publications/Sovereign_Challenge_Report_091718_web.pdf (page7)

    Il est essentiel de garder à l’esprit cette inversion rhétorique et son mécanisme pseudo-logique tel que décrit dans le texte de Atlantic Council. C’est sur ce point que devrait se focaliser la controverse et qu’une réponse de principe cinglante peut être simplement trouvée à l’ensemble du projet subversif (intellectuellement et politiquement) décrit dans ce document.

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  • Catalina // 20.10.2018 à 12h48

    et hop; on critique Soros et on est antisémite !!!! ça marche à chaque coup !!! Soros est une or**re, et c’est l’homme et non le Juif qui est critiqué et qu’on a le droit et même le devoir de critiquer ! Sa juiverie n’excuse absolument pas les actions de ce monstre apatride !

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  • Louis Robert // 20.10.2018 à 16h04

    Nous avons assisté, ces dernières années, à la naissance d’une nouvelle ère du secret. Désormais, ne pouvant plus, faute de démocratie, se déployer au-dessus du sol, la résistance à l’Empire et la lutte libératrice devront s’organiser, opérer et apprendre à survivre (puis à vaincre) en sous-sol, «underground ». Des précédents historiques existent, lourds de précieux enseignements, notamment au Vietnam. Qui veut survivre pourra ainsi plus facilement éviter d’être assassiné et démembré impunément à la face du monde entier par le Pouvoir insoutenable, devenu à la fois complice et bourreau.

    Comme pour le climat, davantage même, le temps presse. Les points de non-retour sont dépassés.

      +2

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