Les Crises Les Crises
25.septembre.201725.9.2017 // Les Crises

La CIA admet son rôle dans le coup d’État iranien de 1953

Merci 612
J'envoie

Source : The Guardian, Saeed Kamali Deghan & Richard Norton-Taylor, 19-08-2017

Des documents déclassifiés décrivent en détail comment les USA — avec l’aide des Britanniques — ont ourdi un coup d’État contre Mohammed Mossadegh.

Mohammed Mossadegh est décrit comme « lunatique, exaspérant, habile et provocateur » dans un document américain.

Lundi 19 août 2013

La CIA a publiquement admis pour la première fois qu’elle était derrière le fameux coup d’État de 1953 contre le Premier ministre démocratiquement élu Mohammed Mossadegh, dans des documents qui montrent aussi comment le gouvernement britannique a tenté de bloquer l’information sur sa propre implication dans le renversement.

Au moment du 60e anniversaire d’un événement souvent invoqué par les Iraniens comme une preuve de l’ingérence occidentale, les archives de la sécurité nationale des États-Unis à l’université George Washington ont publié une série de documents déclassifiés.

« Le coup d’État militaire qui a renversé Mohammed Mossadegh et son cabinet de Front national a été conduit sous la direction de la CIA comme une action de politique étrangère, conçue et approuvée par les plus hautes instances de l’État », est-il écrit dans un chapitre auparavant censuré d’une histoire interne de la CIA intitulée « La bataille pour l’Iran ».

Ces documents, publiés sur le site des archives dans le cadre des lois sur la liberté de l’information, décrivent en détail la façon dont les États-Unis — avec l’aide britannique — ont ourdi le coup d’État, sous le nom de code « TPAJAX » par le biais de la CIA et de l’opération Boot du MI6 de Grande-Bretagne.

La Grande-Bretagne, et en particulier Sir Anthony Eden, le ministre des Affaires étrangères, voyait Mossadegh comme une sérieuse menace contre ses intérêts économiques et stratégiques après la nationalisation par le leader iranien de l’Anglo-Iranian Oil Company, plus tard connue sous le nom de British Petroleum. Mais le Royaume-Uni avait besoin du soutien des États-Unis. L’administration Eisenhower à Washington ne fut pas difficile à convaincre.

Des documents britanniques montrent comment de hauts responsables des années 70 ont tenté d’empêcher Washington de rendre publics des documents qui seraient « très gênants » pour le Royaume-Uni.

Les journaux officiels britanniques sont restés muets, bien que le rôle de la Grande-Bretagne soit de notoriété publique. En 2009, le secrétaire aux Affaires étrangères Jack Straw a fait allusion aux nombreuses « interférences » britanniques dans les affaires iraniennes au 20e siècle. Lundi, le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’il ne pouvait ni confirmer ni démentir l’implication de la Grande-Bretagne dans le coup d’État.

Les documents américains jusque-là classifiés comprennent des télégrammes de Kermit Roosevelt, le responsable de la CIA sur le terrain en Iran au moment du coup d’État. D’autres, y compris un projet d’histoire interne de la CIA rédigé par Scott Kock Zendebad Shah ! (Viva Shah !), indiquent que, selon Monty Woodhouse, le chef du MI6 à Téhéran à l’époque, la Grande-Bretagne avait besoin du soutien américain pour fomenter un coup d’État. Eden était d’accord. « Woodhouse a estimé que ses mots avaient valeur d’autorisation de poursuivre le projet », avec les USA, écrit Kock.

Le renversement de Mossadegh, encore aujourd’hui évoqué comme la raison de la défiance iranienne à l’égard des politiciens britanniques et américains, a consolidé le régime du Shah pour les 26 années suivantes, jusqu’à la révolution islamique de 1979. Il visait à s’assurer du fait que la monarchie iranienne préserverait les intérêts pétroliers occidentaux dans le pays.

Les documents archivés de la CIA incluent une ébauche interne relatant le coup d’État, intitulée « Campagne pour instaurer un gouvernement pro-occidental en Iran », qui définit l’objectif de cette campagne : « faire chuter le gouvernement de Mossadegh par des moyens légaux ou quasi-légaux ; le remplacer par un gouvernement pro-occidental sous le règne du Shah avec Zahedi comme Premier ministre ».

Un de ces documents décrit Mossadegh comme « l’un des leaders les plus lunatiques, exaspérants, habiles et provocateurs à qui ils (les États-Unis et le Royaume-Uni) aient jamais eu affaire ». Ce document indique que Mossadegh trouvait les Britanniques « mauvais, pas incompréhensibles » et que « lui et des millions d’Iraniens croyaient que, depuis des siècles, la Grande-Bretagne manipulait leur pays à son profit ». Un autre document fait allusion à la conduite d’une « guerre des nerfs » contre Mossadegh.

L’historien irano-arménien Ervand Abrahamian, auteur du livre « Le Coup-d’État : 1953, la CIA et les origines des relations modernes US-Iran » a déclaré dans une interview récente que le coup d’État avait pour but de « se débarrasser d’une personnalité nationaliste qui voulait que le pétrole soit nationalisé ».

Selon Abrahamian, à la différence d’autres leaders nationalistes comme Gamal Abdel Nasser en Egypte, Mossadegh incarnait une figure « anticolonialiste » unique qui était aussi engagée en faveur des droits de l’homme et des valeurs démocratiques.

Certains analystes soutiennent que Mossadegh a échoué à trouver un compromis avec l’Occident et que le coup d’État est survenu sur fond de crainte du communisme en Iran. « Mon étude des documents me convainc qu’il n’y a jamais eu d’offre de compromis équitable faite à Mossadegh. Tout ce qu’ils voulaient que Mossadegh fasse, c’était abandonner la nationalisation du pétrole. Bien sûr, s’il avait fait ça, le mouvement nationaliste serait devenu insignifiant », a-t-il déclaré au journal iranien en ligne Tableau magazine.

« Je pense qu’il n’y a jamais vraiment eu de menace réelle du communisme. […] Les discours et la manière de justifier n’importe quoi, c’était d’évoquer le danger communiste. En fait on s’en servait pour le public, particulièrement le public américain et britannique. »

En dépit de ces dernières révélations, il y a un nombre significatif de documents sur le coup d’État qui restent secrets. Byrne, le directeur des archives de la Sécurité nationale, a demandé à ce que le reste de ces documents soit publié.

« Il n’y a plus de raison valable de garder des secrets sur un épisode aussi critique de notre passé récent. En gros, les faits sont déjà connus de la plupart des écoliers en Iran », a-t-il déclaré. « Éluder les détails ne fait que déformer l’histoire et alimenter les mythes de tous bords. »

Ces dernières années, les politiciens iraniens ont cherché à comparer la polémique autour des activités nucléaires du pays à celle de la nationalisation du pétrole sous Mossadegh : les partisans de l’ex-président Mahmoud Ahmadinejad évoquent souvent le coup d’État.

Les autorités américaines ont déjà exprimé leurs regrets au sujet du coup d’État, mais sont encore loin d’avoir présenté des excuses officielles. Le gouvernement britannique, quant à lui, n’a jamais reconnu son rôle.

Source : The Guardian, Saeed Kamali Deghan & Richard Norton-Taylor, 19-08-2017

Commentaire recommandé

ns // 25.09.2017 à 07h53

Dans 60 ans que de révélations à venir sur le 11/09 , sur l’Irak , la Syrie , la Tunisie , l’Égypte , le Vénézuela , la Yougoslavie , l’Afghanistan , le Vietnam etc …..

Toujours le même qui met le monde en danger pour du pétrole et des dollars ….

Philippe

28 réactions et commentaires

  • ns // 25.09.2017 à 07h53

    Dans 60 ans que de révélations à venir sur le 11/09 , sur l’Irak , la Syrie , la Tunisie , l’Égypte , le Vénézuela , la Yougoslavie , l’Afghanistan , le Vietnam etc …..

    Toujours le même qui met le monde en danger pour du pétrole et des dollars ….

    Philippe

      +58

    Alerter
    • Cédric // 26.09.2017 à 08h00

      vous pouvez dire à vos collègues de bureau que les documents déclassifiés de la CIA elle-même prouve tout ça, qu’ils ne vous croiront pas et vous prendront pour un farfelu complotiste – au mieux.

        +9

      Alerter
    • Bellefontaine // 27.09.2017 à 00h55

      « Dans 60 ans que de révélations à venir sur […] »

      Mais aujourd’hui, comment le peuple américain peut-il alors exercer « in vivo » son consentement éclairé sur la gouvernance de Sa République qu’on dit démocratique ?

        +1

      Alerter
  • Patrique // 25.09.2017 à 07h54

    Le complotiste Rudy Reichstadt va faire une attaque en lisant cet article.

      +37

    Alerter
    • caliban // 25.09.2017 à 09h07

      Il était pas né, ça compte pas 🙂
      Et pis c’est pas lui le complotiste, c’est les autres. Lui il fait juste qu’à démasquer les complotistes qui complotent des complots.

        +26

      Alerter
      • Madudu // 25.09.2017 à 11h12

        Il doit se demander quel est ce complot qui suscite tous ces complotistes, le pauvre.

          +9

        Alerter
    • rosecestlamort // 25.09.2017 à 21h03

      quand Rudy Reichstadt et Ornella Guyet se retrouvent, qu’est-ce qu’ils font ?
      de la complote (à) 2 pommes

        +12

      Alerter
    • Lysbeth Levy // 27.09.2017 à 09h49

      Et non, c’est le seul « complot » de la CIA qu’il « reconnait » justement, il ne fait que « coller » a ce qui est décidé en « haut lieu » (la VO) et prétends que depuis la CIA a changé surtout après la Commission Church : https://en.wikipedia.org/wiki/Church_Committee Selon lui tout le reste n’est que pure invention de malades « complotistes » anti-américains qui voit la main de la CIA partout.

        +1

      Alerter
      • lvzor // 28.09.2017 à 05h13

        La CIA a délégué ses complots :
        http://www.ned.org/

          +1

        Alerter
      • Juju // 28.09.2017 à 06h37

        Pour le coup d’etat au Chili en 1973 contre Salvador Allende, le role pilote rt déterminant de la CIA esr aussi largement reconnu notamment dans des archives déclassées

          +2

        Alerter
  • JNX75 // 25.09.2017 à 08h37

    Très intéressants, toujours instructif à relire. La liste des coup d’état US est longue..

    Par contre, en quoi ces éléments apportent-ils qqch de neuf à l’historiographie actuelle ? L’opération AJAX est dans les (bons) livres d’histoire (ou sur WIKI ehee) depuis un bout de temps 😉

      +6

    Alerter
    • Yann // 26.09.2017 à 22h09

      Eh bien apparemment, un ayatollah très en vue à l’époque, a fait appel à l’aide financière de la CIA pour mener le complot à bien. C’est l’élément nouveau, un peu cocasse, de ces docs déclassifiés.

        +2

      Alerter
  • Crapaud Rouge // 25.09.2017 à 08h53

    Donc, 60 ans après les faits, quand on peut enfin « ouvrir les archives », c’est : « Ooooooh ben mince alors ! Qui l’aurait cru ! Un complot ! »

    Donc, en 2001+60, on aura peut-être la Vérité sur le 9/11, mais une Vérité qui ne contestera sûrement pas le rapport du NIST, parce que le 9/11 est inattaquable sur des bases physiques.

    Donc, aujourd’hui, ceux qui disent sur des bases physiques que le 9/11 est un complot, sont soit de parfaits crétins, soit de parfaits manipulateurs. CQFD.

      +7

    Alerter
    • caliban // 25.09.2017 à 09h04

      Il me semble que le financement des attentats par le gouvernement et des princes d’Arabie Saoudite est déjà établi (depuis le rapport officiel) et que cela a été diffusé par la presse depuis peu.

      Dans 60 ans (et sans doute beaucoup moins), je pense qu’il sera temps de constater que les attentats du 11 septembre ont été à l’origine d’un schisme. Entre les crédules et les incrédules, chacune des deux religions se renvoyant le qualificatif de l’autre.

        +25

      Alerter
      • Crapaud Rouge // 25.09.2017 à 13h50

        « chacune des deux religions se renvoyant le qualificatif de l’autre » : je vois que cette proposition, qui met tout le monde dans le même sac, a recueilli 13 likes quand mon post, (auquel elle répond), ne s’en prend que 2, (à l’heure où j’écris bien sûr). De quoi supposer que ces 13 likes ne sont pas dans mon jardin. Votre assertion me scandalise un tantinet, parce que les bases de l’une « des deux religions » sont aux antipodes de la science : je vous laisse deviner laquelle.

          +1

        Alerter
      • Mr K. // 26.09.2017 à 00h21

        Je crois que l’on peut même dire qu’il y a eu dissimulation de preuves de la part de l’administration Bush, donc au sommet de l’état américain, lorsque ces 28 pages du rapport du congrès US ont été classifiées pour en éviter la parution.

        Ce rapport conjoint des comités du renseignement du sénat et de la chambre des représentants a été publié en décembre 2002.

        Si ces 28 pages avaient été publiées dès 2002, les USA n’auraient sans doute pas attaqué l’Irak en 2003. Un sacré complot contre l’Irak si on y rajoute les armes de destruction massive inexistantes.

          +5

        Alerter
  • Chris // 25.09.2017 à 09h01

    Je suis incapable d’accréditer les nouvelles officielles occidentales -je veux dire les motifs- qui justifient au bon peuple les heures et malheurs de la géopolitique.
    Est-ce grave Docteur ?
    Chaque fois, me revient en mémoire un trait d’esprit d’un ami qui ironisait sur les apparences : c’est « propexénète » (une extrapolation du travers suisse d’ordre et de propreté : »c’est propre, c’est net »).
    Quand je tente d’établir les comptes de tout ce que je sais des actes de « nos » gouvernements, je suis convaincue d’une chose : nous devons le très bon niveau de vie acquis au cours du XIX-XX-XXI siècle, aux vols, pillages et massacres de populations appartenant aux pays désignés hors de notre civilisation.
    La globalisation est l’étape ultime de cet écumage systématique, l’effet de ruissellement s’amenuisant.
    Le paysage ne sera pas beau à voir d’ici une vingtaine d’années… car le processus de destruction ne peut que s’accélérer.

      +20

    Alerter
    • christian gedeon // 25.09.2017 à 10h19

      Ah bon…ainsi donc,nous devons notre niveau de vie aux « vols,pillages et massacres et patin couffin ». Pas aux savants,ingénieurs,médecins et autres inventeurs,pas aux « avancées comme on dit démocratiques »…et pour ce qui est des massacres,cher ami,l’Europe a connu depuis le début du XIXème siècle pas moins de quatre affrontements titanesques,les guerres napoléoniennes,la guerre de 1870,la première et la seconde guerre mondiales,sans compter les plaisanteries comme la guerre de Crimée,les guerres balkaniques,la « révolution « (sic!) russe,la guerre d’Espagne…des dizaines de millions de morts,des destructions incalculables…and yet,comme disent les anlo-saxons,nous avons en effet le niveau de vie le plus élevé…cherchez l’erreur dans votre raisonnement.

        +5

      Alerter
    • TuYolPol // 25.09.2017 à 10h39

      « nous devons le très bon niveau de vie acquis au cours du XIX-XX-XXI siècle, aux vols, pillages et massacres de populations appartenant aux pays désignés hors de notre civilisation. »

      Oui, c’est probablement 80% de la ressource, les 20% restants étant l’expertise dans le pillage et l’expertise dans la justification du pillage. Et puis j’oubliais, l’expertise dans l’autosatisfaction voire l’autoglorification.

      Nous avons sous les yeux, avec les USA, la caricature du procédé. Comment une nation a accumulé 23 000 milliards de $ de dette publique, et pour être sûr de ne jamais avoir à en rendre un seul, s’octroie encore 700 milliards de $ de budget militaire (financé par de la dette, évidemment). Si c’est pas du vol.

      Ce qui est rigolo, c’est que les extrémistes sont ceux qui le dénoncent. Malheur aux vaincus.

        +26

      Alerter
  • christian gedeon // 25.09.2017 à 10h34

    les Anglos ont foutu la merde comme d’habitude…mais,car il y a un mais. Il est faux d’affirmer que Mossadegh n’a pas été influencé et dans une certaine mesure lié par le parti Toudeh. La marche forcée vers des réformes « socialistes » a été imposée par le Toudeh. C’est la conjonction d’une « socialisation très soviétique dans l’esprit » et de la nationalisation des pétroles , qui eut pu se dérouler sous de meilleurs auspices ,qui a « justifié »(sic!) les manoeuvres anglos en Iran…l’histoire étant farceuse,les mollahs et autres ayatollahs ont apporté un soutien silencieux à cette « contre révolution  » à cause de son côté socialiste,et déjà de réforme agraire profonde(le « clergé » iranien est un énorme propriétaire foncier) et évidemment de libéralisation des moeurs…autrement dit,les anglos étaient déjà les alliés de mollahs,comme ils le sont encore aujourd’hui,malgré les gesticulations destinées à donner le change…voyez vous,l’orient est compliqué.Et les « journalistes occidentaux  » fonctionnent de façon tellement binaire qu’il ne sont pas près de « connaître  » au sens étymologique du terme,le fond des soubresauts orientaux. Toujours ce sentiment de supériorité intellectuelle,qui au lieu de rechercher la vérité,veut faire rentrer l’histoire dans les cases pré-préparées.

      +9

    Alerter
    • Alfred // 25.09.2017 à 14h58

      Je veux bien vous croire. On a pus constater cela ailleurs aussi: les barbus (respectivment les liberaux) font des allers-retours en prison (suivant qui du binome est au pouvoir) mais les seuls sur la tete de qui on tape sans arrêt c’est les coco et les syndicalistes. Faurait pas que le petit peuple se prenne à réver.

        +8

      Alerter
  • Crapaud Rouge // 25.09.2017 à 10h49

    L’on peut d’ores et déjà parier que, dans 60 ans, quand certaines « archives » seront « ouvertes », l’on découvrira, bien sûr avec « stupéfaction », que le 9/11 a été fait avec la complicité sans équivoque des US eux-mêmes. Malheureusement, cela ne donne pas raison aux « complotistes » d’aujourd’hui, car la Vérité n’est pas plus devinable à l’avance qu’un tirage de loterie : aucune hypothèse ne saurait être vérité.

    Autrement dit, complot ou pas, les proches des victimes ne connaîtront la Vérité que quand ils seront tous morts. Pour l’heure, ils doivent se contenter d’un ersatz : la « bonne foi » de leur gouvernement.

    Mais cela interpelle sur ce qu’il conviendrait d’attendre d’une vraie démocratie : au lieu d’y voir le prétendu « pouvoir du peuple », il faudrait la repenser comme le régime se donnant le devoir de dire la Vérité sans faire attendre (le peuple) plus d’un demi-siècle.

      +2

    Alerter
  • Sam // 25.09.2017 à 15h17

    J’ai sous la main un Paris Match du 7 octobre 1967 avec le Shah et son épouse en mode prince et princesse Disney : « ils répètent pour match leur couronnement » (où l’on comprend bien qu’il s’agit d’un spectacle…).
    Sous titre : « le Shah et Farah posent comme au jour où ils recevront la couronne impériale, le 26 octobre ». Impériale, rien que ca…
    L’article est nullissime, infantile. On s’amuse, le petit Ali fait des facéties, la « Shahbanou Farah Palhevi » (1ère impératrice d’Iran depuis plus de 2500 ans…) répond au téléphone, et est pour les iraniens ce que la reine Astrid est aux belges…
    On apprend que la robe fut dessinée par Dior, que 20 ouvrières travaillent déjà dessus depuis 3 mois…
    Lorsqu’on assassine là bas, chez nous on raconte de très beaux contes de fées…

      +12

    Alerter
  • Duracuir // 25.09.2017 à 20h21

    Ainsi, la CIA reconnait son implication pour Iran 53. Bon. On apprend que c’est bien la CIA qui a mis du LSD pour le tester dans la farine à Pont-Saint-Esprit dans les années 50. Bon. On apprend que F. Wiesner Senior ne s’est jamais remis de l’échec de Budapest 56 qu’il avait personnellement supervisé. Bon.
    Qui c’est déjà qui parle de théorie du complot?

      +16

    Alerter
  • RGT // 25.09.2017 à 22h02

    Le plus intéressant, c’est quand un pays arrive à se débarrasser d’un « Grand Dirigeant Bienveillant » soutenu par les occidentaux…

    Dans ce cas, on a droit à toutes les invectives et à un matraquage de cerveaux en règle qui oublie systématiquement d’expliquer pourquoi ces pays ont spontanément basculé dans « l’horreur ».

    J’avais déjà parlé de l’implication des USA dans le coup d’état contre Mossadegh, connue depuis très longtemps de la population iranienne qui avait à l’encontre des USA et du Royaume Uni une certaine « rancœur »…

    Certes, les ayatollahs ne sont pas le top, mais si on les compare à l’ancien régime, pour un iranien, ils sont le summum de la démocratie. Dixit des étudiants iraniens que j’ai connu dans ma jeunesse.

    Encore aujourd’hui les iraniens se souviennent de la SAVAK, les gentils distributeurs de bisous formés par la CIA et le MI6 pour enchanter la population.

    Suite à la révolution iranienne, les USA ont allègrement financé les moudjahiddines du peuple pour combattre les nouveau régime.
    Cette organisation était autant haïe par les iraniens que le « divin Shah »…

    Ensuite, les USA se plaignent que les iraniens ne les aiment pas…

    Allez savoir pourquoi.

      +11

    Alerter
  • Koui // 26.09.2017 à 07h50

    Et nous quand est ce qu’on ouvre les archives des complots français?

      +4

    Alerter
  • L’Ardennais // 26.09.2017 à 08h49

    Tant que vous parlerez des gouvernements de tel ou tel pays vous ne serez jamais d’accord, c’est de ceux qui sont derrière ces gouvernements (britanniques et US) et qui tirent les marrons du feu qu’il faut disserter, c’est eux qui mènent le bal depuis longtemps et sont les véritables responsables de tout ces coups d’états et surtout de toutes ces guerres.

      +1

    Alerter
  • Max // 26.09.2017 à 11h34

    C’est la preuve par l’exemple que pour empêcher une révolution de couleur, il faut écrémer ses centres de décisions.
    L’Ukraine ne l’a pas fait.
    La Turquie et Cuba l’ont fait et dans une moindre mesure les Philippines.
    Car le prix à payer pour rejoindre le monde occidental est la mise en place, sous un vernit de démocratie, d’hommes et de femmes compatibles USA.
    Certains pays comme le Vietnam et le Cambodge l’ont tenté mais ils devaient sacrifier leur propre classe politique et le souvenir des horrible guerres que les USA leurs ont fait subir les a contraints à faire une pause.
    Le Japon et Seoul sont des exemples typiques de soumissions de pays sans ressort.
    Pour l’Iran cela a aboutit a la situation actuelle, qui bien évidement n’est pas celle que les USA voulaient et les USA/GB ne peuvent maintenant plus rien y faire.

      +1

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications