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22.septembre.201422.9.2014 // Les Crises

[Reprise] La construction européenne a transformé l’histoire, par Serge Sur

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Intervention de M. Serge Sur, professeur émérite à l’Université Panthéon-Assas, directeur de l’Annuaire Français de Relations Internationales (AFRI), rédacteur en chef de Questions internationales, à la table-ronde l’Europe sortie de l’histoire ? Réponses du lundi 20 janvier 2014.

Vous m’avez donné la redoutable charge d’être le premier à vous répondre et je dois me situer par rapport à vous, par rapport à votre ouvrage, par rapport à votre question : « L’Europe sortie de l’histoire ? ». C’est une question mais ce sont aussi deux dates « 1914 – 2014 ». Je me suis donc demandé quelles places respectives il fallait accorder au conflit et à la situation actuelle de l’Europe. Il m’a semblé que c’était cette deuxième perspective qui devait nous retenir davantage. Mais comme vous avez parlé vous-même de la guerre, peut-être me limiterai-je à deux brèves remarques à ce sujet. Le souci de ne pas être trop long veut que je simplifie un peu mon propos, que je lui donne un caractère un peu abrupt qu’il n’aurait pas s’il était plus nuancé, plus développé. Mais c’est aussi la logique d’un premier tour d’horizon où l’on se prépare à débattre.

– I –

Sur la Guerre de 1914, j’ai des idées assez claires et assez simples.

– Première remarque : il y a une responsabilité politique claire, c’est celle de l’Autriche-Hongrie et de l’Allemagne. Je n’en veux pour preuve que les Mémoires du chancelier Von Bülow [1] qui, établissant très clairement ce processus d’entrée en guerre, ne cache pas les fautes de l’Allemagne qu’il décrit, qu’il critique. Je voudrais aussi me référer très brièvement à une lettre écrite en 1905 à l’empereur, qui figure dans sa correspondance, publiée en 1931 chez Grasset [2]. À cette époque, vous avez tout à fait raison, on envisageait une guerre anglo-allemande. Et cette guerre fut effectivement plus anglo-allemande que franco-allemande, ce qu’avait très bien vu Thibaudet en 1922 dans son ouvrage La Campagne avec Thucydide [3]. Nous sommes dans l’équivalent d’une guerre du Péloponnèse, écrivait-il, qui oppose une puissance continentale et une puissance maritime. La puissance maritime, c’est l’Angleterre. Précisément, dans la lettre que je viens d’évoquer, Von Bülow envisage l’hypothèse que l’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne ou attaque l’Allemagne et il écrit à l’empereur :

« Il faut que Votre Altesse envoie aussitôt un télégramme à Bruxelles et un à Paris, avec sommation de se déclarer dans les six heures pour ou contre nous. Nous entrerons immédiatement en Belgique quelle que soit sa réponse. Pour la France, il s’agit de savoir si elle restera neutre, ce qui est peu vraisemblable mais non impossible. Si la France mobilise, c’est une menace de guerre dirigée contre nous au profit de l’Angleterre. Il faudra alors que les régiments russes marchent avec nous. Et je crois que la perspective de se battre et de se livrer au pillage dans la belle France sera un appât suffisant à les attirer. À l’occasion, on pourrait voir s’il ne serait pas possible d’offrir une compensation à la France afin qu’elle se comporte bien à notre égard, comme par exemple un arrondissement de territoire au détriment de la Belgique. Cela la dédommagerait de l’Alsace-Lorraine. »

On observe là une vision allemande de conquête, de partage qui n’était pas du tout celle de la France entrant en guerre.

– Deuxième remarque, sur la mémoire de cette guerre. Nous allons commémorer en cette année 2014 l’entrée dans la Grande Guerre. Je redoute beaucoup d’être exposé à une logique victimaire nous expliquant que les soldats ont été massacrés et, en partie, massacrés par nos propres généraux. Je dois dire que je trouve ce discours insupportable. Je crois qu’il faut au contraire considérer que ces soldats furent des héros. Ils se sont battus pour défendre le sol français. Pour moi qui suis de famille alsacienne, cette Guerre de 1914 signifie quelque chose. Ils doivent être célébrés comme de vaillants combattants qui sont morts les armes à la main. S’ils sont dignes de compassion, ils méritent surtout qu’on les admire parce que cette génération est tout à fait admirable.

– II –

Ayant dit ceci, qui peut évidemment prêter à controverse, je voudrais en venir à la question principale : « L’Europe sortie de l’histoire ? »

L’Europe, c’est l’Union européenne, aussi bien dans son processus – les communautés (CECA, CEE, CEEA) puis la Communauté puis l’Union – que dans son état actuel. Cette question, a priori, m’est apparue un peu paradoxale parce qu’on pourrait dire, à l’inverse, que c’est la construction européenne qui a réintroduit l’Europe dans l’histoire. En 1945, l’Europe était sortie de l’histoire. Elle était occupée, détruite, divisée. Elle était déconsidérée, par le nazisme pour les uns, par le colonialisme pour les autres.

Où en est l’Europe aujourd’hui ?

Elle a surmonté tout cela. Elle est en bien meilleur état aujourd’hui qu’elle ne l’était en 1945. Alors que l’après Première Guerre mondiale avait été pour elle un désastre, l’après Deuxième Guerre mondiale a été plutôt une réussite. Réussite due à une innovation conceptuelle, qu’on peut très longuement discuter, de Jean Monnet. Ce dernier avait certes une ambition à laquelle on peut ne pas souscrire mais l’instrument qu’il a dégagé, le concept de communauté, était une innovation intellectuelle extrêmement féconde. À vrai dire, dans le domaine des relations internationales – où les institutions, les concepts sont relativement rares et où nous vivons depuis la fin du Moyen-Âge sur le concept d’État – le concept de communauté a été une innovation majeure, et nous vivons toujours sur son héritage. De sorte que je crois que la construction européenne et le concept de communauté qui en a été l’instrument ont permis à l’Europe d’entrer à nouveau dans l’histoire et d’y entrer avec un nouveau visage.

Où serait aujourd’hui l’Europe sans l’Union européenne ? Il me semble qu’on ne peut pas répondre à cette question. On ne peut pas répondre aux questions qui n’ont pas d’objet. Mais mon sentiment est qu’elle serait dans une situation moins favorable qu’elle ne l’est, même aujourd’hui. Je ne veux pas être l’Européen de service. Je ne suis pas un militant de l’Europe. Je suis idéologiquement neutre sur ce plan et je suis très attaché à l’idée nationale. Mais il me semble que, précisément, l’idée nationale a tiré profit de la construction européenne, notamment en Europe. Construction européenne et idée nationale, loin d’être antagonistes, sont selon moi indissociables.

La question : « L’Europe est-elle sortie de l’histoire ? » tourne autour de l’histoire et de l’idée qu’on se fait de l’histoire. Que va-t-on appeler « histoire » ? De quelle histoire l’Europe sortirait-elle ? Sans prétendre répondre à la question, j’essaierai d’en dégager quelques éléments, quelques sens possibles. Il s’agit de savoir ce qu’est l’histoire. Nietzsche écrivait, dans Généalogie de la morale : « […] n’est définissable que ce qui n’a pas d’histoire » [4]. C’est une observation que je livre au Président Soutou. Il ne sera peut-être pas d’accord sur ce point, mais cela me semble vouloir dire que l’histoire non plus n’est pas définissable. Simplement il peut y avoir plusieurs perceptions de l’histoire. Alors je vais me fonder sur différentes perceptions pour tenter d’analyser la question : L’Europe est-elle sortie de l’histoire… mais de quelle histoire ?

– La première idée qui vient à l’esprit, c’est que l’histoire, c’est la guerre. Carl Schmitt, qui était juriste, n’écrivait-il pas en substance que l’histoire du droit international depuis son origine n’est rien d’autre que l’histoire de la guerre [5] ? C’est juste, mais je me demande si l’on ne peut pas généraliser son propos à l’histoire tout court. Il est vrai que l’histoire de l’Europe et du monde – et l’histoire du monde façonnée par l’Europe – a été longtemps celle de la guerre, jusqu’aux guerres paroxystiques du XXe siècle. Indiscutablement, de ce point de vue l’Europe est sortie de l’histoire, elle est sortie de l’histoire de la guerre. Personne ne contestera que c’est une bonne chose. Elle a réussi à créer une paix structurelle entre ses membres, à partir de l’entente franco-allemande et à condition que cette entente franco-allemande se maintienne, ce qui veut dire que c’est une entente à laquelle chacun de nous doit veiller comme à la prunelle de ses yeux. Une condition clé du maintien de la paix en Europe, et une condition permanente est le maintien de l’entente franco-allemande.

Si l’Europe, du point de vue de la conception guerrière de l’histoire, est sortie de l’histoire et pour son bien, je crois qu’en revanche on peut dire que l’histoire n’est pas sortie de l’Europe. L’histoire n’est pas sortie de l’Europe dans la mesure où elle n’a pas eu les moyens d’universaliser son modèle. Elle n’a d’abord pas servi de modèle à l’extérieur. Le modèle de la réconciliation franco-allemande aurait pu servir de base pour la question palestinienne. Il pourrait aussi servir de base pour les relations entre l’Inde et le Pakistan, par exemple. Certains de ces couples infernaux que connaissent les relations internationales pourraient, tout d’un coup, transcender leurs conflits par leur entente même, et transformer des conflits stériles en un jeu à somme positive. Cela ne s’est malheureusement pas produit, et l’Union européenne est demeurée une entreprise tout à fait singulière.

L’histoire extérieure, ensuite, a frappé et frappe encore l’Europe. Elle l’a frappée avec la guerre froide, puis avec le phénomène des États défaillants, y compris à ses portes. Le terrorisme international ne l’a pas épargnée, soit que certains réseaux y aient trouvé refuge, soit qu’ils l’aient prise pour cible. En d’autres termes, l’Europe a su pacifier son espace entre ses membres, mais elle n’a su ni exporter cette pacification ni se protéger entièrement des tribulations d’origine extérieure. On l’a bien vu à ses frontières même, pratiquement en son cœur, avec l’affaire yougoslave. Face à l’effondrement du pays, à sa partition en plusieurs étapes, elle a été largement défaillante tant politiquement, diplomatiquement que militairement. Je me borne là pour cette première approche de l’histoire, présentée de façon très sommaire comme le veut la logique du propos.

– Deuxième approche possible : on peut dire que l’histoire, c’est la compétition pour la puissance. C’est la conception de Paul Kennedy : l’histoire des relations internationales n’a jamais été que celle de l’ascension et de la chute des grandes puissances [6]. Il est vrai que l’Union européenne a rompu avec un modèle de puissance qui était le modèle historique de la domination, de la force, de la prépondérance sur autrui, celui de l’empire – domination sur l’Europe elle-même – comme celui de l’hégémonie – domination du monde extérieur. On peut dire que l’Europe a échangé avec les États-Unis ce modèle de puissance auquel elle avait renoncé, ou qui lui a échappé avec la destruction des empires – Première Guerre mondiale – et la destruction des empires coloniaux – Deuxième Guerre mondiale.

Au moment où les États-Unis ont triomphé après les deux guerres mondiales, ils ont en quelque sorte repris à leur compte ce modèle de puissance abandonné par l’Europe. Très éclairant est à cet égard l’ouvrage de Robert Kagan sur Mars et Vénus [7] symbolisant les vertus viriles des États-Unis et les faiblesses féminines de l’Europe. Très significatif également dans l’imaginaire américain cet archétype du western, High Noon ou Le train sifflera trois fois [8]. On voit dans ce film le shérif Kane (Gary Cooper) affronter seul des truands, confronté à la lâcheté de la ville qu’il défend et qui l’abandonne. Il est très intéressant de noter qu’au moment de la guerre d’Irak, en 2003, les journaux américains présentaient les Européens comme des sissies (tapettes), des lâches… les comparant aux habitants de Hadleyville, le village de Kane, tandis que Kane se dresse seul face à ses ennemis. High Noon [9] est, selon leur dire, le film préféré des présidents Bill Clinton et George W. Bush. Il y a là une sorte d’ethos consensuel américain très révélateur.

Ceci étant, si l’Union européenne a rompu avec un modèle de puissance, elle n’a pas rompu avec la puissance. Elle incarne une autre forme de puissance, les normes, les valeurs, la conditionnalité, les partenariats, l’attractivité et, en dépit des difficultés internes qu’elle peut connaître, l’Union européenne reste très attractive. Tous ses voisins souhaitent appartenir à l’Union européenne. Elle reste aussi la première puissance économique et commerciale du monde, même dans le cadre de la mondialisation, et sa capacité de négociation au sein de l’OMC est forte. On ne peut donc pas dire que l’Union européenne est inexistante sur ce plan.

Si elle a une faiblesse – et là je rejoins tout à fait les observations du président Chevènement – c’est sur le plan monétaire. Mais il ne s’agit pas seulement de l’euro. Le problème est beaucoup plus large, c’est celui du dollar. Il n’existe pas de système monétaire international. C’est une carence – pas pour tout le monde – à laquelle l’euro sert un peu de palliatif. L’euro a cherché à compenser l’absence de système monétaire international, absence qui entraîne fragilité sur le plan bancaire et dépossession de la capacité de décision en matière monétaire. Au fond, aujourd’hui, ce sont les États-Unis qui maîtrisent la monnaie. Le dollar est à la fois monnaie nationale et monnaie internationale dominante, ce qui est sans exemple dans l’histoire. De là un phénomène de domination qui n’a pas de précédent : une monnaie nationale est en même temps la monnaie internationale exclusive ou quasi exclusive. L’euro ne l’est que de façon très secondaire.

En définitive, l’économie mondiale dépend des décisions de la FED et non des décisions de la Banque centrale européenne. L’euro est donc une monnaie dominée. Le véritable problème est ainsi moins celui de l’euro que celui du système monétaire international. Pour y remédier, il conviendrait que non seulement les États européens mais tous les États du monde, et notamment les puissances émergentes, dont cela serait également l’intérêt, s’assemblent pour mettre en place un véritable système monétaire international. Quel qu’il soit, un système monétaire international serait préférable à la domination du dollar.

Cette domination du dollar va de pair avec celle des normes. Les normes américaines (normes bancaires, normes comptables, normes industrielles…) sont en train de se répandre voire de se mondialiser. Toutes les normes ne sont pas juridiques mais les plus importantes le sont, et la loi américaine aspire à s’universaliser. Derrière les États-Unis comme derrière l’Union européenne il y a des normes. Or aujourd’hui une sorte de lutte pour le droit est menée pour déterminer les systèmes juridiques qui seront dominants, voire pourront faire l’économie de régulations internationales. Sur beaucoup de plans, de façon assez discrète, ce sont aussi bien les normes américaines que la compétence des tribunaux américains qui se développent. Internet notamment repose très largement sur la loi américaine, sur des contrats qui, soumis à une loi californienne, échappent totalement à une régulation internationale – avec, d’ailleurs, la complicité tacite des gouvernements.

Au-delà du plan commercial, économique, on assiste sur le plan des droits de l’homme à une lutte sourde entre le Premier amendement (qui consacre une totale liberté d’expression) et la conception européenne des droits de l’homme (la Convention européenne des droits de l’homme pose des limites à la liberté d’expression). La liberté d’expression n’est qu’un exemple particulier de conceptions différentes des droits de l’homme entre l’Europe et les États-Unis. On voit bien, notamment à propos d’internet que les systèmes juridiques peuvent être en conflit ouvert et que le Premier amendement l’emporte de plus en plus grâce à l’ubiquité d’internet. Si l’Union européenne n’est pas dépourvue de moyens de lutte contre cette pression diffuse et multiple, il n’est pas certain qu’elle ait la volonté de les mettre en œuvre.

– III –

On peut alors retenir une approche plus prospective de la question. Le Plan Marshall a certes joué un rôle au départ de la construction européenne, mais la dynamique communautaire s’était depuis lors largement autonomisée. Pour l’Europe, la sortie de l’histoire ne risque-t-elle pas finalement d’être la dissolution de l’Union européenne dans l’Otanie ? C’est le cœur du problème. Je ne crois pas du tout que l’Union européenne soit sortie de l’histoire mais elle peut en sortir, voire elle serait en passe d’en sortir – et avec elle les nations qui la composent – dans la mesure où elle se dissoudrait dans une Otanie qui est en gestation – Otanie que l’on baptise du doux nom d’Occident.

– Cette perspective est évidemment liée à la zone de libre-échange transatlantique. Si cette zone de libre-échange est mise en place, la conception britannique qui dès les années cinquante s’opposait au marché commun, l’emporterait. Il en résulterait une domination totale de l’anglosphère. L’Europe telle que nous la connaissons serait vassalisée si cette zone de libre-échange voyait le jour. Ce risque, qui pour certains Européens mêmes est une chance, est très présent parce que la pression américaine est très forte. Les lobbies américains en particulier sont extrêmement puissants et très présents à Bruxelles. Sur ce point, je rejoins tout à fait le président Chevènement : le Parlement européen est aujourd’hui totalement dominé par les lobbies, notamment américains. Il y a quelques semaines, James Baker s’est ainsi rendu à Bruxelles pour féliciter les lobbies américains de leur activité et de leurs succès.

Une telle domination viendrait compléter la domination monétaire et bancaire des États-Unis. Cette tutelle économique et financière serait la deuxième mâchoire, la première étant celle de l’OTAN qui exerce déjà une tutelle militaire, une tutelle sécuritaire sur l’Europe. Je me souviens d’avoir entendu l’ambassadeur Gabriel Robin, après la chute de l’URSS, devant la Société d’histoire générale et d’histoire diplomatique, utiliser une image antique. J’ai évoqué la guerre du Péloponnèse, et lui parlait de triomphe (triumphus) à la romaine. Et il décrivait le « triomphe » de l’OTAN… et derrière le char de l’OTAN s’avancent les vaincus qui sont présentés à la foule… d’abord les anciennes démocraties populaires, le Pacte de Varsovie, l’URSS, et un peu plus loin l’Europe. Avec ce projet, nous y sommes.

Un élément clef est l’industrie de défense. Une bataille, ouverte ou souterraine, se livre entre les industries américaines et les industries européennes. La question du Rafale est très caractéristique. Les États-Unis ont lancé une fatwa contre le Rafale. Personne ne doit l’acheter. C’est une manière de domestiquer l’industrie européenne. C’est aussi l’une des dimensions du problème ukrainien. Derrière les accords d’association avec l’Union européenne il y a les normes OTAN. L’Ukraine, en cas de ratification, devrait commercer selon les normes OTAN. Dès lors firmes et produits américains s’implanteraient. Ce sont au demeurant des dirigeants américains, pas les Européens, qui sont venus haranguer la foule [10] en Ukraine. C’est pourquoi la question de la présence de l’Europe dans l’histoire est selon moi interne à l’Europe.

– Mais l’Union peut-elle dégager et défendre un intérêt européen commun ? Cela suppose des conditions qui ne sont pas remplies aujourd’hui. Nous rejoignons la problématique du livre : quelle que soit la conception qu’on s’en fait, il n’y a pas de puissance sans identité politique. L’Europe cherche son identité politique autour de la démocratie, de la liberté, de la solidarité sociale, des droits de l’homme. Mais la démocratie suppose un peuple. Or il n’y a pas de peuple européen, il n’y a pas de démos européen. Il y a différents peuples dont certains tendent d’ailleurs à se définir comme ethnos plutôt que comme démos. La conception ethnique de la nationalité tend malheureusement à se développer en Europe, autre menace pour l’Union.

De même que la démocratie, les droits de l’homme ne peuvent être garantis que dans un cadre national. On peut avoir une conception déclaratoire des droits de l’homme, comme avec la Convention européenne des droits de l’homme, mais la véritable garantie se trouve dans les systèmes juridiques nationaux. Ils peuvent présenter entre eux certaines différences, liées à leur culture et à leur tradition politique. L’efficacité de la Convention européenne des droits de l’homme est liée à la bonne volonté des États et à l’efficacité de leur système judiciaire. Un certain nombre de décisions prises par la Cour européenne des droits de l’homme ne sont pas appliquées, purement et simplement. Je pense à l’Irlande, je pense à la Pologne et encore, me limitant aux pays membres de l’Union européenne, je ne parle pas de la Turquie ni de la Russie.

Je crois que les nations restent au cœur de l’Union européenne. Elles l’ont été au départ. Je ne sais pas si Jean Monnet voulait vraiment détruire les identités nationales. Il était certainement hostile au nationalisme mais, pour avoir lu ses très intéressants Mémoires [11], je n’ai pas le sentiment qu’il était un ennemi de l’idée nationale. Le rôle qu’il a joué pendant les deux guerres mondiales montre qu’il avait un sens national indiscutable. De Gaulle et lui ont défendu deux conceptions différentes de l’intérêt national. Ceci étant, je ne défends pas l’Europe de Jean Monnet. Elle a eu sa part d’efficacité, elle doit aujourd’hui être dépassée. L’Europe est toujours l’Europe des nations. L’intergouvernementalisme de l’Union tend au demeurant à l’emporter aujourd’hui sur les institutions communautaires intégrées.

Au cœur de cette Europe des nations, l’entente franco-allemande. Nous en partons et nous y revenons. Le problème actuel me semble être d’en persuader l’Allemagne, parce que je crois qu’en France tout le monde en est convaincu. Mais on a un peu le sentiment qu’aujourd’hui l’Allemagne est de plus en plus attirée par le grand large et qu’elle souhaite jouer son destin seule, que l’Europe est un héritage dont elle aimerait bien accepter l’actif et rejeter le passif. C’est peut-être une perception inexacte, peut-être M. Maldacker me contredira-t-il… j’en serais tout à fait heureux.

– IV –

Je conclurai sur une observation qui rejoint également le propos du président Chevènement. Il me semble qu’un des grands échecs de l’Europe est d’avoir manqué la Russie. Après la guerre froide et la chute de l’URSS, la Russie était en quelque sorte en jachère. Elle était dans une situation flottante, ne savait pas très bien où elle allait. Or l’on a recréé des antagonismes artificiels, un nouveau « rideau de fer », une fausse guerre froide. On a eu grand tort. L’élargissement nous a amenés à épouser un peu trop vite les antagonismes et les frustrations des pays d’Europe centrale et orientale. Nous aurions peut-être mieux fait de nous intéresser au grand partenaire qu’est la Russie.

De ce point de vue, la responsabilité est partagée parce que la Russie a connu quant à elle une sorte de « bovarysme politique ». Ne se consolant pas de la fin du duopole américano-soviétique, elle voulait à tout prix maintenir ce dialogue, elle considérait que l’Europe était trop petite pour elle, que ses seuls interlocuteurs dignes d’elle étaient les « grands ». On voit bien aujourd’hui la résurgence de cette aspiration au duopole. Mais nous avons laissé passer la chance d’avoir un partenariat réel. Or il serait plus utile à mon sens d’avoir une zone de libre-échange ou un partenariat paneuropéen avec la Russie qu’un partenariat transatlantique avec les États-Unis. Puisque nous avons ici de grands ambassadeurs, je terminerai par une conclusion à la Norpois : « La route de Berlin, pour la France, passe par Moscou ». [12]

Jean-Pierre Chevènement
Merci, Monsieur le professeur. Votre exposé était tout à fait passionnant. Il y a un point avec lequel je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous, c’est Jean Monnet. Il faudrait que nous en reparlions à l’occasion…

Serge Sur
Je ne suis pas monnetiste mais je suis indulgent pour Monnet.

Jean-Pierre Chevènement
Vous savez que le 18 juin il a refusé de suivre le Général de Gaulle et qu’il est devenu chef adjoint de la mission britannique d’approvisionnement aux États-Unis. Pour le reste, je vous renvoie à un excellent petit livre : La faute de M. Monnet [13].

Serge Sur
À Alger, en 1943, il a soutenu de Gaulle.

Jean-Pierre Chevènement
Non, il était là pour soutenir Giraud…

Serge Sur
Oui mais il a lâché Giraud et a soutenu de Gaulle.

Jean-Pierre Chevènement
Giraud s’est planté tout seul. Et de Gaulle, qui n’avait que lui « en magasin », a fait de Monnet son commissaire à l’approvisionnement, ce qui était sa fonction depuis toujours.

Serge Sur
… puis au Plan où il a quand même été extrêmement efficace.

Jean-Pierre Chevènement
En effet.


    1. Mémoires du Chancelier Prince de Bülow :
      • 1849-1896 Sa jeunesse et sa carrière de diplomate, t. 4
      • 1897-1902 Le Secrétariat d’État des Affaires étrangères et les premières années de Chancellerie, t. 1
      • 1902-1909 Du renouvellement de la Triplice jusqu’à la démission du Chancelier, t. 2
      • 1909-1919 La Grande Guerre et la Débâcle, t. 3
      • Denkwürdigkeiten, Bernhard von Bülow (trad. Henri Bloch et Paul Roques), Paris, éd. Plon, 1931

    1. Correspondance secrète de Bülow et de Guillaume II, Guillaume II, Bernhard von Bülow. Préface de Maurice Muret, éd. Grasset, 01/01/1931.

    1. La Campagne avec Thucydide, Albert Thibaudet, Collection Blanche, Gallimard, Parution : 01 06-1922

    1. In La Généalogie de la morale (Zur Genealogie der Moral), Friedrich Nietzsche publié à Leipzig, éd. C.G. Naumann en 1887. 2e dissertation La « faute », la « mauvaise conscience », ce qui leur ressemble (16).

    1. Carl Schmitt, Le Nomos de la Terre, 1950 ; avec présentation de Peter Haggenmacher, PUF, Quadrige, 2008.

    1. Paul Kennedy, The Rise and Fall of Great Powers, 1987 ; Naissance et déclin des grandes puissances, Payot, 1989.

    1. Of Paradise and Power: America and Europe in the New World Order, Robert Kagan, New York, Knopf, 2003. Tiré d’un essai paru dans la revue Policy, cet ouvrage est paru en français aux éd. Plon en mars 2003 sous le titre La puissance et la faiblesse, l’Europe et les États-Unis ont-ils encore un avenir commun ?

    1. Le train sifflera trois fois (titre original : High Noon), western réalisé en 1952 par Fred Zinnemann. Avec Gary Cooper, Grace Kelly, Thomas Mitchell…

    1. High Noon, au sens propre, signifie « plein midi » et, au sens figuré, désigne l’« heure de vérité »

    1. Les sénateurs américains Christopher Murphy et John McCain sont intervenus le dimanche 15 décembre 2013 devant les militants pro-UE rassemblés sur la place de l’Indépendance (Maïdan Nezalejnosti) à Kiev pour leur exprimer leur soutien. « L’avenir de l’Ukraine est dans l’Europe et les États-Unis soutiennent ce choix », a déclaré le démocrate Murphy. Mais Mme Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État des États-Unis en charge de l’Europe et de l’Asie, est à la manœuvre. On connaît son propos sommaire, fin janvier 2014 dans un entretien téléphonique avec l’ambassadeur américain en Ukraine : « Fuck Europe! ». Mme Nuland est l’épouse de Robert Kagan, néoconservateur précité.

    1. Mémoires, Jean Monnet, éd. Fayard, Paris, 1976

    1. « Si tous les chemins mènent à Rome, en revanche, la route qui va de Paris à Londres passe nécessairement par Pétersbourg », citation du Marquis de Norpois dans À la recherche du temps perdu, (volume 3) Marcel Proust.

  1. La faute de M. Monnet, Jean-Pierre Chevènement, coll. « L’idée Républicaine », publié en octobre 2006 aux éditions Fayard avec le soutien de la Fondation Res Publica.

Source : colloque de la Fondation Res Publica

La construction européenne, Gilbert Le Clainche (republikart.free.fr)

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57 réactions et commentaires

  • FLURY // 22.09.2014 à 10h55

    Est-il contradictoire de dire à la fois que les soldats sont des héros et qu’ils ont été massacrés aussi par incompétence des généraux et au profit d’une minorité qui elle ne se battait pas.

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    • ISTINA // 22.09.2014 à 13h39

      Pourquoi incriminer les Généraux ? Il y a des cons partout y compris chez nos
      Politiciens qui, par bêtise ou nullité, nous ont entrainés dans deux Guerres Mondiales ne
      serait- ce que pour 1939/ 1945 précédées de 1914/ 1918 ! et ce, rien que pour la IIIème
      République excusez du peu ! il en fut ainsi par la soumission des Politiques Français
      à la perfide Albion; la City Dominante ! la City qui avait organisé et financé les Sept
      coalitions Européennes anti-FRANCAISES de 1792 à 1815 !!! A ne pas oublier !

      .

        +1

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      • Popy // 22.09.2014 à 14h34

        > Pourquoi incriminer les Généraux ?

        Disons qu’on est habitués aux bêtises des politiques, donc on les oublie un peu. Mais en effet, les généraux français ont fait preuve de beaucoup d’incompétence pendant cette guerre.

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        • Charles Michael // 22.09.2014 à 18h21

          Mais absolument tous les belligérants et leurs généraux Allemands, Anglais, Russes, Autrichiens, Italiens n’avaient encore rien compris à ce qu’allaient être cette guerre.
          Les épuisants mouvements tournant des généraux allemands dans les Flandres autour d’un pivot, l’offensive à outrance des Français, la bataille de Galipoli, le siège du Kurt en Irak.
          Les généraux avaient un solide esprit de caste et un grand mépris des pertes.

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          • Olivier M // 26.09.2014 à 21h58

            Quand je discute avec un(e) indien(ne), je lui parle de Krishnamurti et il(elle) aime cela, quand il(elle) prétend que son pays est civilisé, je lui parle de la caste des intouchables, celle de ceux que les indiens-dans leur majorité- pensent encore qu’ils peuvent exploiter ou lapider sans risquer de passer devant les tribunaux; et il(elle) prend son air de jeune vierge effarouchée.

            Quand je pense aux élites françaises, je pense à cette caste indienne des intouchables, une caste occidentale intouchable, mais à l’opposé de la caste indienne du même nom, c’est à dire au dessus des lois. La lapidation ne m’inspire que du dégout, pourtant, je pense que les élites françaises devraient, aux yeux des français, faire partie de la caste indienne des intouchables. Les fourches, c’est dépassé, la pierre, c’est les fondations d’une nation digne de ce nom.

            L’intelligence ayant déserté ce monde, je compte sur la barbarie pour réveiller les moutons, ISIS POWER! OBAMA POWER! EU POWER! « Same same but different »; je ne perdrai aussi pas mon temps à comparer le nombre des morts à l’actif de chacun des protagonistes, je préfère préparer mon tas de cailloux.

            J’ai été éduqué pour être tolérant, je pense aujourd’hui que nos élites ne méritent que la barbarie. Je n’ai pour le moment fait aucune provision de boites de conserve et bouteilles d’eau, mais ceux qui le font dès aujourd’hui me semblent de plus en plus avoir de l’avenir.

            Quand la Chine déclarera la guerre aux USA, je saurai que j’ai eu tort de ne pas avoir creusé ma caverne d’ali baba.

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    • ANTK // 22.09.2014 à 17h30

      Ma famille de paysans français dont le nom est écrit 147 fois sur le monument aux morts du village (3 guerres) remercie les généraux français au passage.
      S’il faut être honnête, autant l’être à tous les niveaux, non ? je suis certain que les bretons et les corses, peuples qui ont toujours été sous-considérés par la république jacobine, ont été heureux d’être saignés à blanc pour l’Alsace (qui aujourd’hui rêve d’être allemande: tradition régionale du vol au secours de la victoire peut-être).

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      • Globule rouge // 23.09.2014 à 12h19

        je sais pas d’ou vous tenez que l’alsace reve d’etre allemande…. beaucoup d’alsaciens travailleur frontalier ont ete au premiere loge pour voir le prix du redressemnent allemand dont pas mal en ont fait les frais directement….

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    • ploi // 22.09.2014 à 18h04

      Quelques lignes plus haut :

      « Le souci de ne pas être trop long veut que je simplifie un peu mon propos, que je lui donne un caractère un peu abrupt qu’il n’aurait pas s’il était plus nuancé, plus développé. Mais c’est aussi la logique d’un premier tour d’horizon où l’on se prépare à débattre. »

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  • BA // 22.09.2014 à 11h15

    La construction européenne a transformé l’Histoire …

    … et l’Histoire détruira la construction européenne.

    La construction européenne finira comme finissent toutes les constructions supranationales : un effondrement.

    La solidarité européenne, ça n’existe pas.

    La solidarité existe dans le cadre d’un couple, dans le cadre familial, dans le cadre amical, dans le cadre d’un quartier, dans le cadre d’un village, dans le cadre d’une ville, dans le cadre municipal, dans le cadre cantonal, dans le cadre départemental, dans le cadre régional, dans le cadre national, mais la solidarité n’existe pas au-delà du cadre national.

    Il n’existe pas de sentiment de solidarité à l’échelle de l’Europe.

    L’exemple le plus tragique est ce qui arrive à la Grèce depuis 2009 : les pays européens riches ont refusé de DONNER de l’argent à la Grèce depuis 2009.

    Mais en revanche les pays européens riches ont PRETE des dizaines de milliards d’euros à la Grèce, et ils lui ont imposé des « réformes » qui ont détruit la Grèce.

    Ce que les pays européens riches font subir à la Grèce depuis 2009 est un scandale insupportable.

    Cela confirme encore une fois que la soi-disant « solidarité européenne », ça n’existe que dans les belles paroles, dans les belles phrases, dans les beaux discours. Mais au moment de DONNER de l’argent, il n’y a plus personne.

    L’Union Européenne va s’effondrer car elle a été construite sur des fondations qui n’existent pas dans le monde réel : il n’existe aucune solidarité à l’échelle d’un continent.

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    • barre-de-rire // 22.09.2014 à 11h52

      la solidarité à l’échelle européenne elle existe,
      on appelle ça le BAILING OUT….

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      • BA // 22.09.2014 à 13h55

        Dette publique de la Grèce :
        2004 : dette de 98,6 % du PIB
        2006 : dette de 106,1 % du PIB
        2008 : dette de 112,9 % du PIB
        2010 : dette de 148,3 % du PIB
        2012 : dette de 157,2 % du PIB
        Premier trimestre 2014 : dette de 174,1 % du PIB.
        Conclusion :
        La Grèce est en faillite.

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        • Olivier M // 26.09.2014 à 22h23

          NSA Souda Bay… La Grèce n’est pas en faillite, elle est sous occupation américaine. Depuis son entrée dans l’euro grâce aux manipulations comptables de goldman sachs.

          Les actionnaires de la FED attaquent les banques européennes pour non respect des lois US; y’a t-il un gouvernement européen pour attaquer les banques pour les scandales du LIBOR et de l’EURIBOR? ou pour manipuler les cours de l’or et autres métaux précieux? Sarkozy, Hollande: TRAITRES à la nation, un conseil: suicidez-vous avant que le peuple n’impose aux tribunaux de vous décapiter.

          En attente d’un Martin Luther King européen.

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    • Nihil // 22.09.2014 à 12h08

      A propos de la Grèce, le blogue Okeanews – un peu né « sous X » ici-même – se transforme et cherche des contributeurs :

      http://www.okeanews.fr/

      Avis à la blogulation !
      🙂

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    • ISTINA // 22.09.2014 à 13h50

      Mais en revanche les pays européens riches ont PRETE des dizaines de milliards d’euros à la Grèce, et ils lui ont imposé des “réformes” qui ont détruit la Grèce
      ********************************************************************************************************************Sous les auspices du F.M.I la MACHINE à exploiter les Peuples ! tous les biens du
      Peuple Grec appartiennent aux Banques qui ont prêté l’argent qu’elles ne possédaient pas:
      allez voir en Espagne les ruinés de la Movida Socialiste ! le Peuple ayant été spollié de ses
      appartements, les Espagnols continuent à payer les intérêts des saisies devenues propriétés
      des Banques ! c’est-y pas beau ça ?
      des Banques.

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    • Popy // 22.09.2014 à 14h38

      Les canons, départements et régions sont tout autant artificiels qu’une construction supra-nationale.
      Je pense que le problème est plutôt identitaire. Quand tu te sens savoyard plutôt que Français, tu deviens indépendantiste. Tant qu’on se sentira Français plutôt qu’européen (ou que citoyen du monde), on voudra une France indépendante. Et bien entendu, les actions des dirigeants peuvent faire changer dramatiquement l’identité des individus. En Ukraine, tout allait à peu près bien jusqu’au moment où des dirigeants ont commencé à faire une distinction d’identité.

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  • Alae // 22.09.2014 à 11h55

    « L’Union Européenne va s’effondrer car elle a été construite sur des fondations qui n’existent pas dans le monde réel : il n’existe aucune solidarité à l’échelle d’un continent. »

    L’UE a été bâtie sur le modèle des USA, avec, en prime, un leadership non élu et un Parlement quasi-invisible à l’échelle des pays de l’union – qui, en France, se tient au courant de ce qui se vote à Bruxelles ?
    L’autre différence avec les USA : là-bas, ils ont une langue commune à tous les états, une presse et des plate-formes de dialogue qui couvrent tout le territoire, et une culture partagée.
    En Europe, nous n’avons rien de tout ça. Celui qui, comme moi, ne parle pas allemand, tchèque, polonais, grec ou hongrois, n’a aucun moyen de savoir autre chose sur ces pays que les bribes qu’en disent les médias officiels. Autrement dit, c’est le brouillard complet.
    Pour lier les pays de l’UE, la seule idéologie proposée est un vague moralisme droit-de-l’hommiste aussi déplacé qu’agaçant par sa cécité aux vrais problèmes des pays – qui, pendant qu’on leur fait la leçon sur les vertus du vivre-ensemblisme à la sauce bisounours, se tiers-mondisent à toute allure dans l’indifférence des médias et des leaders.
    Comment voulez-vous construire une identité européenne dans ces conditions ?

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    • Sébastien // 22.09.2014 à 12h56

      J’adore décortiquer les éléments de langage pour en tirer une parcelle de vérité. A ce titre le terme de « Construction Européenne » est très révélateur de l’artificialité du concept et de son échec programmé.
      De même que le fait de calquer un quelconque modèle sur un autre, qu’il soit américain en plus, démontre le manque d’imagination totale de nos élites et leur stupidité crasse.
      Ce château de cartes ne tient debout que grâce aux mots-colles qui permettent de faire adhérer les cartes entres elles et servent d’attrape-mouches pour les populations.

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  • Drômois // 22.09.2014 à 12h22

    « Construction de l’Europe … » »
    Exposé sans intérêt pour nous les gueux, les sans-dents, ou est camouflé le comportement de ces crapules politiciennes sanguinaires qui détruisent toute opposition à leur captation des richesses de la planète.
    La lettre de Von Bülow à l’empereur est caractéristique: « on » prétend disposer des peuples par la force et c’est toujours d’actualité.
    « Le modèle de la réconciliation franco-allemande aurait pu servir de base pour la question palestinienne. » ?. Une telle « réconciliation » ce serait, par exemple, un « accord » par la soi disant autorité palestinienne qui trahirait le combat des gazaouis et qui les désarmeraient.
    « la domination monétaire et bancaire des États-Unis .. » n’est plus d’actualité depuis les accords commerciaux bilatéraux excluant le dollar et la création de la banque des BRICS.
    En définitive les BRICS et les populations du Donbass et de Gaza, par leurs combats héroïques contre ces empires du mal, enterrent cette vision obsolète du Monde dans les poubelles de l’Histoire et c’est bien regrettable qu’il n’y ait pas de « Nietzsche » pour glorifier cette « Morale ».

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  • Barberousse // 22.09.2014 à 12h27

    La France, la Russie et le Royaume-uni voulaient autant cette guerre que les empires centraux. La question de l’Alsace-Lorraine alimentait une fièvre nationaliste qui était encouragée dès les bancs de l’école. Je m’étonne de lire encore aujourd’hui une appréciation aussi partisane de ces évènements.

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    • gracques // 22.09.2014 à 13h33

      Cette propagande scolaire qui s’appelle revanche était en très nette perte de vitesse depuis 1900.

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    • Marie Genko // 22.09.2014 à 13h40

      @Barberousse

      La Russie ne la voulait certainement pas!
      L’empereur Nicolas II était tout à fait conscient que son pays n’était pas prêt à entrer en guerre…

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      • Dommage // 22.09.2014 à 14h13

        La Russie a largement poussé la Serbie à ne pas se laisser intimider par les austro-hongrois, en l’assurant de son soutien, par la guerre si besoin. Elle était sûre de son alliance française et réciproquement.
        La Russie a été le tout premier pays à mobiliser.
        Et le tsar ne faisait pas tout seul la politique de son pays.

        « Les somnambules ,
        Eté 14 : comment l’Europe a marché vers la guerre »
        Christopher Clark

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        • Perekop // 22.09.2014 à 18h13

          Je ne crois pas qu’on puisse dire ça. La Russie ne voulait certainement pas la guerre, mais elle avait des liens étroits avec la Serbie et ne voulait pas la voir écrasée par les « Centraux » pour toutes sortes de raisons
          D’autre part, si elle a réellement été la première à mobiliser (j’avoue que je ne sais pas), ne pas oublier que, de par ses dimensions, un tel pays avait besoin de beaucoup plus de temps que les autres pour cela. D’autre part, il me semble bien me souvenir qu’un argument souvent répété à l’époque était : « la mobilisation n’est pas la guerre.
          La Russie se devait d’être prête, en raison de la fameuse alliance française (hélas), mais cela ne veut pas dire qu’elle souhaitait la guerre.
          Je me souviens aussi que le tsar a fait de nombreux efforts pour tenter de dissuader son « cousin » teuton de pratiquer une politique aussi agressive.
          Bref, en l’occurrence, je ne crois pas du tout qu’on puisse mettre la Russie sur le banc des accusés au même titre que les autres grands protagonistes de l’été 1914. Elle n’avait absolument rien à y gagner.

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          • Dommage // 23.09.2014 à 09h41

            Ben, je réitère mon invitation à lire le bouquin que je cite, bien autrement sourcé et argumenté que tout ce que je pourrai vous dire.

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    • ioniosis // 22.09.2014 à 19h59

      la france et la russie , n’ont été que des facteurs secondaires , la ligne directrice s’est joué entre

      le royaume-uni empire et 1°puissance maritime , d’avec l’allemagne d’alors (voir les cartes)

      empire continental où terrestre, qui avait pour projet un oléoduc sur rail , de bagdad- berlin,

      cela aurait donné à l’allemagne le pouvoir sur le robinet du pétrole , à une époque qui passait

      des moteurs à vapeur (au charbon) à ceux au gaz-oil . lire l’histoire du bagdad -bhan , et nous avons les racines de la 1°guerre mondiale, d’ailleurs il n’y a que les livres d’histoires français qui n’en parlent pas !

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  • Maud // 22.09.2014 à 12h45

    Jean Monet est effectivement arrivé à Alger pour soutenir Giraud et on peut aisément ajouter : à la demande des américains. Mais il est des moments où il faut savoir être souple quand le vent tourne.
    Les américains contre mauvaise fortune bon coeur s’y sont résolus également en coordination avec leur sous marin.
    On comprend pourquoi Pierre Mendes France a refusé de voter le Traité de Rome (relire son discours disponible sur internet, édifiant). Il décrit dans le détail ce qui nous arrive aujourd’hui. Mais c’est Monnet qui est au Panthéon

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  • Marie Genko // 22.09.2014 à 12h52

    Merci pour cette exposé de Serge Sur, il est tout à fait passionnant et très clair!

    L’élément qui me dérange dans cet exposé est une vue uniforme de la grande diversité des Nations européennes!
    Pourquoi ne pourrions nous pas maintenir un marché économique européen dans une Europe des Nations?
    Une Europe qui respecterait les différences religieuses et culturelles des peuples qui la composent?

    Ce qui est insupportable aujourd’hui avec Bruxelles, c’est qu’une équipe de vieux soixante huitars en fin de carrière, veuillent nous imposer leur vision d’un changement de civilisation!

    Le Nouvel Ordre Mondial, soumis à l’idéologie et à la puissance des USA !

    Une idéologie qui avance par le fer et le feu, détruisant tout ce qui s’oppose à sa volonté d’uniformiser le monde à son image !

    l’Idéologie des soit disant Droit de l’Homme, qui veut faire des habitants de la planète une race unique consumériste, narcissique, privée de ses racines, de sa culture et de sa Foi!

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    • James Bernard // 22.09.2014 à 15h57

      Plutôt une Europe des Régions ?

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    • ioniosis // 22.09.2014 à 20h05

      @marie genko « Merci pour cette exposé de Serge Sur, il est tout à fait passionnant et très clair! »

      en effet il est trés clair que « serge sur  » n’a pas compris grand chose des évènements dont il parle

      avec un miroir déformant qui satisferait l’agent de la CIA , qu’était jean monnet !

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  • Crapaud Rouge // 22.09.2014 à 12h54

    Pour l’euro, ça ne colle pas du tout, il dévie du sujet faute de pouvoir en parler : « Si elle a une faiblesse – et là je rejoins tout à fait les observations du président Chevènement – c’est sur le plan monétaire. Mais il ne s’agit pas seulement de l’euro. Le problème est beaucoup plus large, c’est celui du dollar. » Ce n’est pas dans ce cadre que se pose le problème européen de l’euro, mais dans celui-ci : euro + austérité + traités. La politique d’austérité aggrave tous les problèmes au lieu de les soulager, les traités introduisent des automatismes apolitiques, (Cf. Lordon), et l’euro cimente le tout. A cause de cet euro dont il ne veut pas parler, cette « entente à laquelle chacun de nous doit veiller comme à la prunelle de ses yeux » finira par voler en éclats. Les fissures apparaissent déjà : les merdias ne résonnent plus du « couple franco-allemand », l’Allemagne freine les ardeurs de l’OTAN, (http://lesmoutonsenrages.fr/2014/09/22/otan-en-emporte-le-vent/), tandis que la France fait carpette devant l’Amérique. Quant aux merdias allemands, je ne crois pas qu’ils nous aiment vraiment…

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  • Crapaud Rouge // 22.09.2014 à 13h08

    Cet exposé est fort intéressant mais beaucoup trop pro-européen. Sans doute a-t-il eu raison de relever les éléments positifs de la « construction européenne », (unique en son genre), mais il manque le contre-champ. Il ne lui reconnaît qu’une faiblesse, l’euro, alors que tous les analystes pointent du doigt son manque absolu de démocratie. Bref, il évite de parler de tout ce qui fâche, de sorte que l’Europe se retrouve avec de belles couleurs.

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  • Demoralisateur // 22.09.2014 à 13h27

    Ce que cet homme ne voit pas c’est que la guerre est de nouveau en Europe. Mais c’est une guerre économique, féroce. On a échangé les fusils contre les billets de banque. Mais le rapport de force est extrêmement hostile et la violence sociale redoutable.

    Pour ce qui est de la suprématie du dollar. Je ne comprends pas que personne ne propose, à d’autre pays de crée une monnaie d’échange commune. Spécifique pour les transactions transnationales. Pour mettre fin au conflit monétaire et grandir ensemble plutôt que les uns contre les autres.
    Il manque ce discours fédérateur. La formation d’une banque transnationale, dont la direction est partagée également entre tous les membres, qui fixe la parité entre la monnaie nationale et la monnaie commune par décision politique commune.
    Bref, une vrai entité de collaboration.

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    • An QUen // 22.09.2014 à 15h20

      Si si la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie y travaillent … merci l’Ukraine !

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  • Laurent Dup // 22.09.2014 à 13h30

    Il est assez extraordinaire pour beaucoup de se rendre compte à quel point la construction Européenne transforme l’histoire de chacun d’entre nous. La majorité pense que ce sont des « vents » nationaux, la faute à pas de bol ou un truc qui leur tombe du ciel.
    Dans son horreur elle est vraiment parfaite l’UE…
    Le dernier article du Blog à Lupus est vraiment bien.
    http://leblogalupus.com/2014/09/21/les-clefs-pour-comprendre-du-dimanche-21-septembre-2014-professions-liberales-noubliez-jamais-ceci-celui-qui-donne-tout-peut-aussi-tout-reprendre-par-bruno-bertez/

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  • Nicolas Anton // 22.09.2014 à 16h15

    Sans doute déjà posté mais au cas où, je mets ce lien, à écouter! édifiant!! bingo! sur le pourquoi et l’enjeu de l’Ukraine, en ligne avec ce qui est décrit dans ce blog.

    Sergei Glaziev : économiste et conseiller de Poutine
    https://www.youtube.com/watch?v=cikvqdMRTTA

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    • Nerouiev // 22.09.2014 à 17h25

      J’avais déjà visionné cette vidéo et vous avez bien fait de la remettre sur le tapis. Pour moi tout est dit par cet excellent Glazief. De toute façon on ne peut pas parler de l’Europe comme une entité vivante et homogène, elle n’est qu’un instrument grandement utile à la politique américaine qui, comme il le dit est en retard de 30 ans et n’est plus adaptée aux nouveaux enjeux plus humanitaires.
      En fait, suivre Bruxelles c’est faire le seul jeu des élus de Bruxelles à nos dépens. Pour ce qui est de l’Ukraine il me semble qu’elle était quand même un peu une « colonie » de la Russie et qu’elle deviendra celle des Européens. La Crimée a rapidement compris ses intérêts.
      C’est pour ça que si une guerre devait avoir lieu en Europe je serais ravi qu’elle déborde largement sur le territoire américain.

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      • ISTINA // 22.09.2014 à 18h59

        Ces guignols ont créé l’Europe, l’Europe invivable autour d’une monnaie factice!
        plaçant la charrue devant les boeufs qui eux, avancent toujours automatiquement sans savoir où ils vont! contrairement au jugement de de Gaulle, ce n’étaient pas des veaux mais, des boeufs.
        Seule la monnaie est unique ou commune.
        , Quant au reste, ces fumistes n’ont pas pensé à équilibrer les charges, les Salaires, les Retraites, les taxes, les impôts, le minimum vital et chacun tire à Hue et à Dia.
        Notre Agriculture est en phase terminale, 90% de nos Paysans ont disparu.
        La seule Religion imposée fut l’antinazisme que tout le Monde condamna sauf
        exception faite à l’Ukraine où de prétendus Démocrates Révolutionnaires mais, NAZIS
        menèrent le jeu, personne ne s’en soucia, le Nazisme séquelle de la Guerre de 39/45,
        le voilà de retour au pouvoir en Ukraine et les ennemis de la Russie jubilent
        jusqu’à Washington qui bouche cousue décrète sanctions contre Poutine, ce pelé,
        ce tondu, l’agresseur d’où leur viendrait tout le mal ??? alors que les vautours ont
        au nom de la Démocratie, isolé la Russie par l’OTAN en commençant par la Turquie,
        en englobant les anciennes DEMOCRATIES dites Populaires; le glacis entourant la
        Russie, il accusent Poutine de Délits d’Intentions qui n’existent dans aucun Droit !
        Il y a fort longtemps, avec mes deux frères ainés qui eux , ne connurent pas le
        bonheur de voir grandir leurs enfants, nous avons lutté Cinq ans et, pour quels résultats ? contre ces dangers que d’aucun appellent Fascisme ou Nazisme mais; qui en parlent à tous bouts de champs alors qu’ils n’ont jamais rencontré le moindre Fasciste ou Nazis. Je ne me permets pas de le leur reprocher, ce n’est pas de leur faute; ils n’étaient pas encore nés!
        C’est sans doute à cause de cela qu’ils ne cessent de nous rebattre les oreilles et, en font leur Dada pour informations, {{ en Russe Dada signifie Oui, Oui ! }}
        Au fait, un tout peu d’Histoire, il y a près de 70 Ans, vers 17 heures en Autriche, nous
        nous sommes trouvez nez à nez avec l’Armée Rouge c’était le 7 Mai 1945 je n’avais que 22 ans ! Je n’en retire aucune gloire, c’est trouvé alors que nous n’y pensions
        pas. Il en est ainsi lorsque durant des années, on vit au jour le jour !

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  • David D // 22.09.2014 à 16h43

    Pour la première guerre mondiale, je suis largement d’accord, c’est l’Allemagne qui a signé auprès de l’Autriche-Hongrie pour précipiter la guerre, qui a dès le mois d’août un plan de dépeçage de non belligérants comme la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas (avec le gag de la province du Luxembourg qui passe de la Belgique au Luxembourg, mais le Luxembourg devient allemand, et cet autre gag que les Pays-Bas ne sont finalement jamais entrés dans le conflit) Ce sont les allemands qui ont fait monter l’emploi des armes chimiques et qui ont traité de façon inhumaine les prisonniers de l’est Les roumains à Sedan (ou je ne sais plus quelle ville exactement) étaient secourus par la population française choquée
    Et plus avisés, il aurait fallu envahir une partie de l’Allemagne et faire signer la défaite par des militaires et des Ludendorf pour empêcher le mythe qui a suivi que l’Allemagne n’a pas été vaincue, mais trahie politiquement, mythe hélas qui a été utile
    Les allemands ont parlé de diktat du traité de Versailles, mais ils avaient causé une guerre qu’ils ont perdu et on peut comparer avec le prix à payer de la défaite française en 71 pour apprécier leur côté fort de café
    Une grosse erreur française a été les sudètes qui auraient dû rester allemandes
    L’Autriche-Hongrie a été découpée, mais pas véritablement en fonction des peuples qui la composaient, puisqu’un tiers des hongrois ne sont pas en Hongrie
    Les anglais et américains ont exigé l’existence de pays à l’est, mais seule la France était soucieuse à l’époque de la défense de leurs frontières Les anglo-saxons s’en lavaient les mains et jusque tard dans les années trente les anglais peu lucides se méfieront plus de la puissance de la France que de l’Allemagne préparant sa revanche avec un pouvoir aux idées pires

    Pour ce qui est de l’Europe, il y a des choses qui se discutent et des erreurs évidentes Parmi les erreurs évidentes, il y a l’élargissement à l’est, le pilotage américain qui dit qui va être dans l’Europe ou quel traité conclure comme le traité transatlantique (déjà de bonnes raisons d’être anti-européen), il y a des institutions d’une légitimité étrange comme le tribunal pénal international, il y a l’absence d’origine démocratique des institutions européennes et des lois européennes Une loi européenne est mise au-dessus des constitutions des pays, par commodité hiérarchique (le prétendu mais invisible génie kelsénien), mais il n’y a plus de régulation démocratique au niveau européen, donc on met au-dessus des lois issues de quatre pelés qui se réunissent dans une pièce et font les choses selon leur envie pure et simple
    Au lieu de s’occuper du tissu industriel, de relancer l’économie réelle, l’Europe s’occupe de finances (nouvelles sacrées raisons d’être anti-européen) Les prix montent, le passage du franc à l’euro : c’est, sauf la technologie, tout deux fois plus cher : la bouffe dans les marchés, les consommations dans les bars, le train, le loyer, etc Et dire que des années 70 aux années 90, on passait progressivement de pauvres qui ont de l’épargne à ceux qui n’en ont pas Ici, quand on a un bas salaire ou le chômage, pour peu qu’on a des dettes ou des crédits, on crève de faim, on ne va plus chez le médecin ou en pharmacie Fini d’avoir une voiture ou deux ou ne fût-ce qu’un enfant
    Quelle monde logique
    Après on peut discuter s’il y avait moyen malgré tout d’harmoniser des pays aux économies et cultures différentes, si l’Allemagne n’a pas raison de nous demander de la suivre dans la rigueur et le refus de l’inflation (moi je crois que oui elle a raison), etc, etc Mais une Europe, ça doit être la rigueur, l’industrialisation, et pas la finance et l’Amérique

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  • lon // 22.09.2014 à 17h17

    Le jour où l’Allemagne devra vraiment choisir entre l’Europe et le grand large, c’est à dire l’Est, elle choisira le grand large et bye bye le couple franco-allemand fondé sur des mythes et la culpabilité .
    On ne décrète pas comme ça une nation européenne, malheureusement .
    La soumission aux intérêts américains ( l’élargissement à marche forcée aux anciennes républiques du pacte de varsovie ) n’a bien sûr pas arrangé les choses .

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    • ioniosis // 22.09.2014 à 20h27

      il n’y a jamais eu de couple franco-allemand , c’est un mythe crée par washington et amplifié

      au fil des ans par les propagandistes US .

      /www.youtube.com/watch?v=4a4bn9xKIok&list=UU7OMeUFuZMacpPk2fc9UlOA

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  • Charles Michael // 22.09.2014 à 18h43

    L’histoire et tout ça et tout ça,
    ou comment parler en évitant, à peu près, le sujet qui fâche: la fin de la guerre froide, la réunification de l’Allemagne et l’élargissement aux pays de l’Est.

    Il y a une Europe, plus ou moins acceptable, de l’immédiat après-guerre, celle de la reconstruction, de la réconciliation et plus ou moins pardon des offenses. Le tout sur fonds de guerre froide et parapluie nucléaire.
    Et puis il y a une construction d’un machin poilitico-économique, une addition du RU, un assemblage carpes et de lapins. Au nom de l’Union des pays démocratiques dont certains fraichement (Espagne, Portugal, Grèce). C’est déjà plus du tout équilibré socialement et économiquement, d’où les ingérences pour imposer un modéle unique, commun.

    Mais le grand schisme c’est la fin de la guerre froide et la victoire idéologique de l’économie libérale inégalitaire US (& UK). Avec en bonus les guerres de Yougoslavie, où ce fameux « couple franco-allemand » divorce sur ces anciennes alliances de 1914.

    Contrairement à ce que ce bon professeur nous raconte l’idée européenne est effectivement morte à cette époque, précisément à Sarajevo. Les USA ont lancé leur OPA, l’Otan ses bombardements, le FMI ses préts et la solution euro n’a profité qu’à l’industrie allemande.

    L’Europe de la paix et devenue l’Europe des Guerres US.
    La solidarité, la compétitivité et l’europe sociale une mascarade droits de l’hommiste, c’est moins cher.
    Casser tout ça pour reconstruire, ou pas, telle est l’évident nouveau projet que les citoyens d’Europe attendent et réclament.

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  • lon // 22.09.2014 à 19h21

    C’est ici

    http://www.bundestag.de/presse/hib/2014_09/-/330226

    Je ne vois pas de réponse à la question posée par Die Linke

    Par contre la série complète de questions vaut son pesant d’or

    http://dip21.bundestag.de/dip21/btd/18/025/1802535.pdf

    Si je trouve le temps j’essaye de traduire mais c’est un pavé énorme

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    • Lamonette // 22.09.2014 à 19h27

      Pas capable de faire là ce que je fais pour l’Ass Nat et le Sénat.

      Un grand merci pour cette réponse, un grand merci pour cet effort.

      Semble-t-il néanmoins , il existerait une réponse….

      Et je ne sais pas manœuvrer là.

      Néanmoins encore, je sens la jolie bombe.

      Bien cordialement

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  • Vallois // 22.09.2014 à 20h59

    Mister Jean Monnet of Cognac… qui se veut plus américain que les américains.
    Très bon planificateur que JP Chevènement reconnaît qu’il a mis au service des Etats-Unis (cf le livre du directeur de la fondation Nobel – Europamerique – Geir Lundestad et ce prix Nobel de la paix pour l’Europe), un rapport haineux et pathologique à la France : il met en place la technique des petits pas, applique la théorie de l’engrenage, jamais à découvert… celle qui met en place l’Europe pour que la France disparaisse.

    Dire que je passe tous les jours devant sa maison à Bazoches-sur-Guyonne…

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  • ioniosis // 22.09.2014 à 21h09

     » Réussite due à une innovation conceptuelle, qu’on peut très longuement discuter, de Jean Monnet. Ce dernier avait certes une ambition à laquelle on peut ne pas souscrire mais l’instrument qu’il a dégagé, le concept de communauté, était une innovation intellectuelle extrêmement féconde. 

     De sorte que je crois que la construction européenne et le concept de communauté qui en a été l’instrument ont permis à l’Europe d’entrer à nouveau dans l’histoire et d’y entrer avec un nouveau visage. »
    Serge sur .
    Le concept de communauté nous été dicté et écrit
    par washington , qui est un pays communautariste et racialiste ,
    « Mr sur  » vit apparemment sur la planète que lui a forgé l’empire américain ,
    La France est une république , pas forcément une démocratie puisque plus de 30% des citoyens ne sont pas représentés .

    Etymologie : du latin res publica, chose publique.

    La république est un système politique dans lequel la  souveraineté appartient au  peuple qui exerce le pouvoir politique directement ou par l’intermédiaire de représentants élus. Ceux-ci reçoivent des  mandats pour une période déterminée et sont responsables devant la nation . Par ses représentants, le peuple est la source de laloi. L’autorité de l’ éta^t qui doit servir le « bien commun », s’exerce par la loi sur des individus libres et égaux.

    Dans leur sens originel les termes « république » et démocratie sont assez proches, cependant « république » permet de faire la distinction avec les régimes monarchiques.
    République unitaire : France (République une et indivisible), Italie…
    République fédérale et démocratie représentative: Allemagne, Etats-Unis…
    Fédération d’Etats et combinaison de démocraties directe et représentative : Suisse

    http://www.youtube.com/watch?v=zBfrKgi5Cac&list=UUf9dEiQAcHb25GTgFX-cfQg&index=37

    La réalité européenne vu par xavier moreau rédacteur realpolitik tv
    http://www.youtube.com/watch?v=toBZ8C42p2E&list=TLsDFv4YG35VVoY_R0POK1i40MMoQYJ1oj

    Comment un ex-soviétique voit l’UE

    http://www.youtube.com/watch?v=-5bdhn0IKKU&index=31&list=UUf9dEiQAcHb25GTgFX-cfQg

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  • Serge // 22.09.2014 à 21h42

    @ ANTK Le 22 septembre 2014 à 17h30
    ———————-
    Ce que vous dites sur les bretons et les corses ,qui auraient été sacrifiés ,relève des idées reçues .
    Et surtout de la pleurnicherie victimaire des autonomistes anti-France de tous polis.
    Voici une carte de la géographie des morts de la grande guerre ,établie par Henri Gilles, Jean-Pascal Guironnet et Antoine Parent parue dans la Revue économique de mai 2014.

    http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18-decryptages/article/2014/05/13/la-geographie-des-morts-pour-la-france_4415163_4366930.html

    Elle montre nettement que le taux le plus élevé concerne les zones très rurales .Pas seulement la Bretagne et la Corse .

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  • perceval78 // 22.09.2014 à 22h01
    • Serge // 22.09.2014 à 23h32

      Ce qui est dit par S.Sur à propos de la Pologne,sur ce blog de Ouest-France , est juste .mais pas besoin non plus d’être une lumière pour le voir . Les trois hypothèses qu’il avance ne s’opposent pas d’ailleurs,elles peuvent s’empiler

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  • Vallois // 22.09.2014 à 22h19

    Dominique Strauss-Kahn, affirmait dans un rapport remis à Romano Prodi en mars 2004 :
    « Aujourd’hui la méthode Monnet est arrivée à épuisement. Le déséquilibre qu’elle a généré — des compétences politiques de plus en plus importantes confiées à une institution de nature technique — provoque une crise institutionnelle profonde : l’Union européenne est malade de son déficit démocratique. »

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    • Crapaud Rouge // 22.09.2014 à 23h19

      « malade de son déficit démocratique » : de cette « construction » farcie de légalisme, on peut ajouter qu’elle est dépourvue de toute légitimité. Elle a survécu jusqu’à présent par la fuite en avant, mais, quand il ne sera plus possible de « faire plus d’Europe« , elle tombera en ruines. Comme toutes les constructions mal foutues. Mais elle ne devrait plus en avoir pour longtemps, la « la méthode Monnet » l’ayant conduite dans une impasse qui s’appelle l’Euro. (Quand les grandes villes donneront ce nom à une vraie impasse, ce sera le signe qu’au moins une leçon de l’Histoire aura été retenue…)

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  • claude // 22.09.2014 à 23h49

    Vous ne croyez pas qu’on devrait être largement informés de ce qui se trame ?
    ————————————————————————————————————————————
    Assemblée des Régions d’Europe organise sa 5ème Sommet de la mer Noire le 3 Octobre au Palais du Parlement, Bucarest, Roumanie.
    Gardant à l’esprit le contexte politique difficile qui affecte ce domaine, notre sommet se penchera sur la place de la synergie de la mer Noire dans le cadre de la Politique européenne de voisinage (PEV). Des représentants de tous les pays de la mer Noire ont été invités à échanger sur des questions clés, y compris: Quel est l’impact des accords d’association Union européenne avec la Géorgie, la République de Moldova et l’Ukraine sur la PEV? Les stratégies et les programmes de la PEV adaptées aux défis actuels du pays du voisinage oriental? Quelle place pour la future stratégie de la mer Noire dans tout cela? Après avoir traité de ce cadre macro-géopolitique, notre sommet mettra l’accent sur ​​les outils disponibles pour promouvoir efficacement la coopération interrégionale dans le bassin de la mer Noire. Une attention particulière sera accordée Tothe programme de coopération transfrontalière de la mer Noire nouveau ENI, qui est l’une des principales sources de financement pour les régions disposées à coopérer dans la mer Noire. ARE a largement contribué dans les derniers mois de la nouvelle stratégie pour le programme 2014-2020 . Notre Sommet sera une occasion opportune pour obtenir des informations de première main de l’autorité de gestion conjointe du programme, qui est basé à Bucarest, sur les objectifs thématiques du nouveau programme et permettre aux parties prenantes d’échanger des premières idées de projet. Une académie de formation le 2 Octobre terminera ce tour d’horizon en fournissant aux membres intéressés de plus amples détails sur les priorités du programme.
    ————————————————————————————————————————————

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  • Serge // 22.09.2014 à 23h57

    HS.Je m’adresse directement à Olivier Berruyer :
    Je m’étonne et regrette que vous n’ayez pas versé au dossier ukrainien,la publication récente ,sur « La voix de la Russie », »Le courrier de Russie » ,de textes de Soljenitsyne ,concernant les rapports Ukraine-Russie .Ces textes ( 1990,1991,1998 ;2006 ,outre leur grande sensibilité,sont d’une cruelle actualité .

    http://french.ruvr.ru/2014_08_16/Discours-aux-Ukrainiens-et-aux-Bielorusses-9102/

    http://french.ruvr.ru/2014_08_18/Laissez-chaque-culture-croitre-naturellement-7932/

    http://french.ruvr.ru/2014_08_19/Soyons-de-bons-voisins-4768/

    http://www.lecourrierderussie.com/2014/03/soljenitsyne-anti-russe-ukraine-etats-unis/

    http://french.ruvr.ru/2014_08_20/Les-evenements-en-Ukraine-me-causent-de-la-douleur-et-de-lamertume-4325/

    Comme quoi ,un grand écrivain est souvent aussi prémonitoire.
    Je trouverais cela utile de les relayer ici ,ça clouerait le bec à ceux qui jadis l’encensait pour son anticommunisme ,mais qui aujourd’hui ,ont transmuté le leur en haine de la Russie !

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  • Krystyna Hawrot // 23.09.2014 à 00h13

    Ce texte est vraiment mauvais. Complètement ahistorique. Comme si on pouvait parler de la construction européenne sans parler du capitalisme, de l’impérialisme US, de la rivalité (et pas du out entente franco-allemande, Adenauer n’ayant cédé à de Gaulle que parce qu’il n’avait pas le choix la RFA était encore un pays occupé et Adenauer s’est appuyé sur le traité franco-allemand et les bonnes relations avec de Gaulle pour récupérer de la respectabilité et donc de la puissance. Depuis que de Gaulle est mort ce sont les Allemands qui imposent leur modèle ordo-libéral et atlantiste). On ne peut non plus pas évoqué le fameux couple franco-allemand sans parler du pacte entre Mitterand et Kohl de 1989 à la chute du communisme: l’Allemagne devait prendre tout l’Est en échange la France avait les mains libres en « Franceafrique ». C’est comme cela que les entreprises allemandes ont pris les meilleurs morceaux de l’industrie polonaise, tchèque et hongroises dès 1991 et quand la France est arrivée – il n’y avait de place que pour Carrefour et Auchan – en 1995. Puis la soft power française a été détruite dans les pays de l’Est – y compris tout ce qui y avait été construit avant 1989 car la France depuis de Gaulle entretenait de très bonnes relations culturelles et scientifiques avec les pays de l’Est – Institut Français, institut de formation d’enseignant de Français, présence de films, de littérature française, présence de la conception du monde et de la politique française, échange universitaire… tout cela est mort. La France a même diminué le nombre de bourse pour les étudiants de l’Est et a limité le champ d’études de boursiers à la gestion (pour faire des managers pour Carrefour). En 1995 l’Institut Français de Varsovie n’existait quasiment plus. Sa bibliothèque était fermé, il n’y avait ni film ni conférences. Il n’existait que pour enseigner le « Français des affaires »!

    Aujourd’hui la conception de l’Europe est la allemande – tout sert cette conception. De l’idée de « subsidiarité » chères aux ordolibéraux allemands au service de la dette comme instrument de domination. Pour comprendre le rôle de l’Allemagne dans l’asservissement des pays de l’Est et le rôle de leur soft power – les fondations allemandes, lisez l’excellent ouvrage de Dorota Dakowska, Maitre de conférence à l’Université de Strasbourg –  » Le pouvoir des fondations. Des acteurs de la politique étrangère allemande » – Presse Universitaire de Rennes 2014. Elle y décrit comment les fondations Adenauer et Ebert mais aussi Bosch et Krupp ont littéralement acheté les élites polonaises politiques et intellectuelles. Avec de l’argent – bourses, subventions, création de partis… On est déniaisé une fois qu’un a lu ce livre basé sur un patient travail sur des archives. Ce travail fait suite à un DEA soutenu à Sciences Po Paris en 1999 qui avait pour objet de comparer les politiques française et allemande en Pologne de 1989 à 1999.

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  • master t // 23.09.2014 à 12h35

    « Jean Monnet. Ce dernier avait certes une ambition à laquelle on peut ne pas souscrire mais l’instrument qu’il a dégagé, le concept de communauté, était une innovation intellectuelle extrêmement féconde. »

    Le principe de « communauté » était déjà induit dans l’esprit de collaboration francais ou on chantait, à l’unisson, l’hymne internationaliste du IIIeme reich En effet, depuis le saint empire de Charlemagne, vibrait dans les esprits des années 1940 le revivalisme d’un empire europeen sous l’égide absolue de l’Allemagne que l’on anticipait victorieuse. Dans de telles prédispositions intellectuelles, s’imposait une coopération élargie, par la géographie et le rang lié à la race, mais aussi, les pays vassaux du reich composeraient les organes afferants du cerveau/coeur germanique.
    L’esprit de competition inter-état ne devait plus exister puisque les répartitions de compétences géo-industrielles étaient rationalisées selon les atouts nationaux historiquement établis. Les nazis, dans le cadre prospectif d’une conquete assurée, devait assurer la dissolution des états-nations, les pouvoirs politiques ex-nationaux étant réduis à des organismes de relais (protectorat) et les frontieres dissolues… chaque pays devenant non plus un etat unis mais desunis par la construction de poles régionaux.

    A « l’homme nouveau » selon la doctrine hierarchique verticale aryenne, étagée selon le sang, s’opposait celle de l’homo sovieticus horizontalisé, en apparence, du proletaire hybride paysan/ouvrier (faussille/marteau).
    Aujourd’hui, « l’homme nouveau » est un automate du systeme qui consomme ce qu’il produit et reconditionne, par la répétition, son logiciel à la faveur des medias eux meme fruits standartisés d’un monstro-plante cultivé hors-sol. « L’homme nouveau » se doit etre lui meme un tableau vierge ou s’inscrivent une réécriture de son histoire, une memoire prolongée du consumérisme en tant que « praxis » et pensée réflexive.
    Cette collectivisation des actes/pensées constitue le socle civilisationnel sur lequel echoie le sort de l’Occident. L’américanisme est un syndrome viral qui se répend insidieusement sur le mode transgénérationel.
    L’Europe s’americanise par affinité et correspondance et par soudoiement intellectuel ou encore plus explicitement par corruption. L’Europe se perd à mesure que gagne en domination l’Amerique… mais l’Amerique n’a jamais été aussi dangereuse que depuis qu’elle perd de son influence dans le monde. Son statut de leviathan hégémonique est contesté légitimement. L’arme de domination massive que represente le dollar n’effraie plus la Chine, Russie, Inde et autres dépendances du « peuple elu » americain. Le virus est combattu partout sauf en Europe ou elle trouve à son sommet une élite collaborationniste zélée.

     » L’Europe est toujours l’Europe des nations »… le transfert de souverainete, monétaire en particulier mais aussi le régionalisme aigu, dissolve la notion traditionnelle « d’etat-nation » au niveau pratique et relegue la politique nationale à des superficialités d’intendance. Quant à l’OTAN, il devient visible qu’il se substitue à tout esprit souverain de la défense militaire.
    L’Europe est devenue une filliale des USA… cela constitue un danger immanent et imminent pour celle-ci… les alliances sont à double tranchant, elles peuvent constituer une sécurité mais au prix, chérement payé, de la liberte de choix.

    « L’élargissement nous a amené à épouser un peu trop vite les antagonismes et les frustrations des pays d’Europe centrale et orientale. Nous aurions peut-être mieux fait de nous intéresser au grand partenaire qu’est la Russie ». Effectivement, la chose est entendue, mais la stratégie US consistait justement à isoler l’Europe à défaut de pouvoir détruire la Russie. L’Europe affranchie de sa relation objective avec la Russie se retrouve totalement phagocytée. » La route de Berlin, pour la France, passe par Moscou « .? plus maintenant!!

    Une 3eme guerre mondiale semble en gestation, elle infuse dans les alcoves feutrés des « think tanks » et autres lobbyistes americains et trouve par la meme une resonnance positive au sein de l’élite mondialiste europeenne. Tout bien considéré, aux 2 monstres créés pour cette occasion (Russie et daesh) on rajoutera la Chine présentée comme imperialiste et menacante.

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  • Un lecteur // 24.09.2014 à 20h04

    Difficile d’adhérer aux idées exprimées dans cet article sur les responsabilités du déclenchement guerre de 14…

    Il est d’ailleurs étonnant de voir comment le rôle de la France et du français -lorrain- Poincaré est passé sous silence.

    Qu’il y ait eu des bellicistes en Allemagne, c’est évident, mais il y en a dans tous les pays, nous bien avons bien notre Anders Fogh Rasmussen aujourd’hui. Qu’il y ait eu des tensions avec l’Angleterre est normal, l’économie allemande était en pleine croissance, menaçant de rivaliser avec les britanniques, et elle commençait à construire une marine qui inquiétait outre-Manche. Il y avait également eu l’affaire du Transvaal, comme il y avait eu les crises d’Agadir et de Tanger avec la France.

    Mais tout ceci ne suffit pas à expliquer la guerre. L’Allemagne savait très bien que, coincée entre la France et la Russie, elle n’avait qu’une seule chance de l’emporter, vaincre très rapidement la France pour ensuite reporter son effort sur la Russie (plan Schieffen). C’était sa seule chance et il s’agissait là d’un plan de défense. Lorsque la Russie à mobilisé la première fin juillet 1914, l’Allemagne n’a pas eu d’autre choix que d’activer le plan Schlieffen et d’attaquer la France…

    Ce que personne ne dit, c’est que la France a tout fait pour pousser la Russie à mobiliser, et notre lorrain national, Poincaré le voilà, était en Russie avec le tsar en juillet 1914 pour s’assurer que la Russie allait s’engager dans la guerre. Et pendant ce temps là, en France, les journaux s’occupaient exclusivement du procès Caillaux, le procès de l’assassinat du directeur du Figaro par Mme Caillaux, la femme d’un important homme politique, Caillaux, le seul qui aurait pu s’opposer à Poincaré et éviter la guerre. Les français n’ont quasiment découvert la guerre que lorsqu’elle a été déclarée !

    Tout ceci ne nous donne cependant pas la raison principale, pourquoi un conflit localisé entre la Serbie et l’empire austro-hongrois a-t-il été transformé en conflit généralisé impliquant l’Allemagne ?
    C’est pourtant simple, Poincaré, Président du Conseil, français, mais surtout lorrain, n’avait qu’un objectif, reprendre à l’Allemagne sa propre terre natale, l’Alsace-Lorraine perdue en 1870…

    Et c’est Poincaré, le lorrain qui a manigancé, truqué, intrigué pour déclencher cette guerre. Tout ceci est fort bien décrit par des auteurs contemporains de Poincaré, des auteurs qui, entre les 2 guerres, ont publié toutes les notes, les mensonges et les manipulations de Poincaré.

    Pour références:
    – Le mythe des guerres de légitime défense, Georges Demartial (1922)
    – La Victoire, Alfred Fabre-Luce (1924)
    – M. Poincaré et la guerre de 1914, Gustave Dupin (1935)

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  • RGT // 24.09.2014 à 22h33

    J’avais lu « La constriction européenne a transformé l’histoire » !!!

    J’ai pensé immédiatement : « Ah ! Voici la réponse à mon interrogation concernant le fait que je me sente étouffé en ce moment !!! ».

    Ensuite j’ai réalisé que j’avais mal lu, enfin presque…

    L’UE nous étouffe bel et bien !!!

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