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7.avril.20127.4.2012 // Les Crises

[Invité] La crise financière mondiale, entre rupture et continuité, par Jean-Pierre Allegret

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Introduction : J’ai le plaisir de publier ce jour un billet invité de Jean-Pierre Allegret, économiste à l’UMR CNRS et à l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense. Il vient de préfacer le livre La Crise dans tous ses états, ouvrage collectif dirigé Yann Échinard et Fabien Labondance.

La crise financière mondiale ouverte en août 2007 avec l’effondrement du marché du crédit hypothécaire des ménages à risque aux Etats-Unis est une crise d’ampleur systémique. Comme toutes les crises de ce type, elle marque à la fois une rupture profonde avec « le monde d’avant », et se situe dans la continuité des mouvements observés depuis le début des années 90. Dit autrement, cette crise – majeure – peut être vue comme le dernier avatar d’une longue liste de crises ayant ponctué la libéralisation financière internationale.

Nous voudrions éclairer cette continuité – rupture autour de quatre thèmes principaux : les pays émergents, la régulation financière internationale, la gouvernance mondiale et enfin le déficit de construction politique au sein de l’Union européenne.

Depuis le début des années 90, l’économie mondiale est marquée par le poids croissant occupé par les pays émergents tant du point de vue de leur part dans le PIB mondial que de celui de leur part dans les flux commerciaux et financiers mondiaux. La crise a profondément accéléré ce processus de basculement du centre de gravité de l’économie mondiale. Cette accélération se manifeste dans la résilience accrue des pays émergents face aux turbulences financières mondiales. Alors que les années 90 avaient été marquées par une succession de crises dont les épicentres étaient situés dans des pays émergents, la crise financière liée aux subprime trouve son origine dans la première puissance économique mondiale. Il s’agit là d’une rupture importante qui a d’abord accentué une continuité. Cette dernière réside dans la persistance, puis dans l’accroissement, des écarts de croissance entre les pays développés et les pays émergents. Il est ici important de rappeler que, depuis le début de la décennie 90, ces derniers ont tendanciellement de meilleures performances en termes de croissance économique. La résilience nouvelle des pays émergents repose sur différents ressorts. Citons en premier lieu l’amélioration structurelle de leurs fondamentaux. D’une certaine manière, ce groupe de pays a appris et retenu les leçons des crises passées. Les déficits budgétaires et courants ont été réduits – à l’exception notable de certains pays d’Europe centrale et orientale et des pays baltes – et, dans le même temps, des réformes ont été menées pour asseoir la stabilité financière. En second lieu, pour les pays émergents producteurs de matières premières, il convient de souligner l’effet d’aubaine lié au boom des prix de ces produits de base. Beaucoup de pays émergents ont tiré profit de cette évolution pour « re-nationaliser » une partie importante de leur dette publique. Là encore, il est frappant de constater la différence de trajectoires entre les pays d’Amérique latine et les pays émergents d’Europe. Si les premiers ont dé-dollariser leur dette en émettant des titres en monnaie domestique, les seconds ont profondément accru leur endettement en devises.

Cet éclairage des conséquences de la crise financière mondiale ne doit pas pour autant sous-estimer les ruptures induites par celle-ci. Une des plus importantes est peut-être celle de la recherche d’un développement davantage auto-centré, c’est-à-dire moins dépendant de l’activité économique dans les pays développés. C’est ici que la thèse du découplage nous semble prendre toute son importance. La volonté d’un développement plus autonome a ceci de fondamental qu’elle passe par la constitution d’un marché intérieur dynamique. Or, celui-ci nécessite l’émergence d’une classe moyenne dotée d’un réel pouvoir d’achat. La question de la répartition des richesses est donc posée en écho, question porteuse de transformations encore plus profondes, notamment en termes de processus démocratique.

La crise financière mondiale ouverte en 2007 a aussi révélé une crise de la régulation de la finance mondialisée. Il est alors apparu une continuité – préoccupante par certains côtés – des thèmes mis en avant pour stabiliser les systèmes financiers. Plus précisément, il est frappant de constater la proximité des thématiques mises en lumière après l’effondrement de Lehman Brothers le 15 septembre 2008, la crise asiatique et la quasi-faillite de Long Term Capital Management en septembre 1998. Dès ces années ont été mis en doute l’efficacité et la crédibilité des agences de notation. Les institutions financières internationales ont clairement identifié à ce moment-là l’impact déstabilisant de l’effet de levier. Le manque de transparence de certains marchés sophistiqués mais opaques a été souligné comme une des causes des crises financières. De même, les années 1997-2000 ont été marquées par une floraison de prises de position favorables aux contrôles sur les mouvements internationaux de capitaux, y compris au sein du Fonds monétaire international.

A nouveau ce panorama ne doit pas masquer les ruptures introduites par la crise, et ce, même si on est loin parfois des ambitions affichées initialement. Parmi ces ruptures, on peut faire référence à la reconnaissance effective de la politique macroprudentielle comme outil incontournable de la stabilité financière. La mise en place au sein de l’Union européenne d’un Comité européen du risque systémique doit ici être soulignée. Il convient aussi de mettre en avant les progrès réalisés quant à la régulation des fonds spéculatifs. Rappelons qu’après la faillite de LTCM très peu de choses avaient été faites. Enfin, avec Bâle 3, la politique microprudentielle connait aussi des avancées importantes. Changement important, dans différentes publications, la Banque des règlements internationaux a reconnu que le coût d’une régulation plus stricte des banques était inférieur aux coûts macroéconomiques des crises financières systémiques.

La crise financière liée aux subprime a montré une nouvelle fois les limites de la gouvernance internationale. Là encore, la crise contemporaine fait un étrange écho avec les thèmes initiés lors de la crise mexicaine de 1994, qualifiée en son temps par le Gouverneur du FMI de l’époque (Michel Camdessus) de « première crise du 21ème siècle ». Cette crise avait alors enclenché une série de débats sur les biens publics mondiaux, la nouvelle architecture du système financier internationale et la place du FMI ou de la BRI dans la régulation de l’économie mondialisée. Les questions de la légitimité de ces institutions, plus particulièrement celle du FMI, et de l’articulation d’une gouvernance mondialisée avec les souverainetés nationales avaient été au cœur de nombreuses discussions. Force est de constater que la crise des subprime a remis au goût du jour ces questions.

De manière assez symptomatique, peu de ruptures nous semblent avoir été induites par la crise au niveau de la gouvernance mondiale. Certes, le « club » du Groupe des huit a été élargi aux pays émergents pour former un Groupe des vingt. Cependant, ce dernier souffre des mêmes limites que le premier : peu de décisions effectives sont prises à l’issue de ses réunions. La gouvernance du FMI reste déséquilibrée en faveur des pays développés. A ce niveau, les récentes tractations pour nommer un nouveau Gouverneur marquent de notre point de vue un réel recul. En effet, alors que l’on soulignait depuis plusieurs années la nécessité de confier la direction de l’institution de Bretton Woods à un représentant d’un pays émergent, c’est à nouveau un européen qui est amené à en prendre les rennes.

Enfin, la crise financière a montré une nouvelle fois, à travers notamment la crise grecque, le déficit de gouvernement économique au sein de l’Union européenne. La question du gouvernement économique est récurrente depuis les années 90 et, a fortiori, le passage à l’euro. Sa faiblesse, voire son absence, est sans doute liée à la croyance exagérée dans les vertus de la convergence nominale comme moyen de réguler « naturellement » les différences de conjoncture. Elle repose aussi sur la croyance dans la capacité des investisseurs à discriminer entre les pays émetteurs de dettes et donc à éviter qu’un endettement excessif apparaisse. La crise grecque montre qu’il n’en est rien. Cette crise nous semble marquer une rupture profonde pour l’Union européenne au sens où elle met l’Union à la croisée des chemins. C’est sans doute ici que le diptyque continuité – rupture est le plus marqué. Continué au sens où on retrouve le caractère inédit de la construction européenne avec une monnaie sans espace politique intégré. Rupture dans la mesure où la crise grecque interpelle le sens même de l’intégration, à savoir la solidarité entre les pays membres. Sur un plan technique, il est souhaitable de mettre en œuvre des mécanismes de surveillance plus contraignants pour les pays membres. Cependant, cette dimension, importante, ne doit pas faire oublier la vraie question : celle de la création à l’échelle de l’Union d’une entité d’émettre des titres publics comme l’Etat fédéral américain peut le faire. Si une telle solution était adoptée, la crise grecque déboucherait sur une rupture, mais celle-ci serait salutaire pour le devenir de l’Union.

Jean-Pierre Allegret

EconomiX – UMR CNRS et Université de Paris Ouest Nanterre La Défense

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24 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 07.04.2012 à 05h55

    Excellent article, mais à mon avis, pas encore assez pertinent. Jean-Pierre Allegret se focalise sur le présent en se basant sur le passé. Un visionnaire se doit aussi et surtout de prévenir l’avenir !
     
     » éclairer cette continuité – rupture autour de quatre thèmes principaux : les pays émergents, la régulation financière internationale, la gouvernance mondiale et enfin le déficit de construction politique au sein de l’Union européenne. » On ne peut pas résoudre les problèmes actuels, sans voir et préparer l’avenir : rareté du pétrole et de certaines ressources, détérioration de notre planète, crises du travail et crises sociales etc.
     
    Excellente vision :  » Si les premiers ont dé-dollariser )Amérique Latine) leur dette en émettant des titres en monnaie domestique, les seconds (pays émergenants d’Europe) ont profondément accru leur endettement en devises.
    Excellent thème aussi : « les limites de la gouvernance internationale »
     
    Mais les solutions proposées risquent fort d’être dépassées par les événements futurs :  » il est souhaitable de mettre en œuvre des mécanismes de surveillance plus contraignants pour les pays membres »   et    » la vraie question : celle de la création à l’échelle de l’Union d’une entité d’émettre des titres publics comme l’Etat fédéral américain peut le faire. »
     
    Finalement je ne suis pas encore sûr que la finance guide ainsi l’économie … je dirais plutôt que la finance essaie toujours de profiter au maximum des opportunités qu’offrent l’économie réelle. A mon avis, avec le ralentissement des commerces mondiaux, la finance devra se réinventer …

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  • BA // 07.04.2012 à 09h09

    Jean-Pierre Allegret écrit : « cette dimension, importante, ne doit pas faire oublier la vraie question : celle de la création à l’échelle de l’Union d’une entité capable d’émettre des titres publics comme l’Etat fédéral américain peut le faire. Si une telle solution était adoptée, la crise grecque déboucherait sur une rupture, mais celle-ci serait salutaire pour le devenir de l’Union. »

    Jean-Pierre Allegret fait l’erreur historique que font tous les partisans de l’Union Européenne. 

    Jean-Pierre Allegret compare les Etats-Unis et l’Union Européenne.

    Or ce n’est pas du tout comparable.

    1- Les Etats-Unis sont une nation. La solidarité nationale, ça existe aux Etats-Unis. Le patriotisme, ça existe aux Etats-Unis. Le consentement a l’impot, ça existe aux Etats-Unis. Les citoyens des Etats-Unis acceptent de donner de l’argent au pot commun pour aider les Etats pauvres : le budget fédéral est de 25 % du PIB des Etats-Unis.

    2- L’Union Européenne est un groupe de 27 nations, avec 23 langues différentes, avec 3 alphabets différents : alphabet latin, alphabet grec, alphabet cyrillique. La solidarité européenne, ça n’existe pas. Les européens riches n’acceptent pas de donner au pot commun pour aider les européens pauvres. Le budget de l’Union Européenne restera au niveau minable de 1 % du PIB de l’Union Européenne pour la période 2014-2020.

    Les Etats européens riches ont refusé la création d’euro-obligations car ils ne veulent pas payer un taux d’intéret supérieur au taux d’intéret qu’ils paient aujourd’hui lorsqu’ils lancent un emprunt.

    Les Etats européens riches ont refusé de donner plus d’argent au budget de l’Union Européenne car ils ne veulent pas donner de l’argent qui serait ensuite transféré aux Etats européens pauvres.

    Lisez cet article :

    Le président-candidat Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi à Paris en présentant son projet que la France demanderait le gel de sa contribution au budget de l’Union européenne s’il était réélu, une économie annuelle selon lui de 600 millions d’euros.
     
    « Je vous annonce que la France demandera à ce que sa contribution au budget européen soit gelée, ce qui représentera une économie de 600 millions d’euros par an », a déclaré Nicolas Sarkozy lors de sa conférence de presse.
     
    La contribution annuelle de la France au budget de l’UE s’élève actuellement à près de 19 milliards d’euros, soit la deuxième contribution après l’Allemagne.
     
    La France, avec huit autres pays européens, avait entamé en 2011 un bras de fer avec Bruxelles, pour éviter que les contributions nationales n’augmentent pour la période 2014-2020, face au contexte de rigueur généralisée.
     
    Une précédente lettre réclamant, fin 2010, un gel du budget de l’UE, avait réuni Nicolas Sarkozy, l’Allemande Angela Merkel, le Britannique David Cameron et les Premiers ministres Mark Rutte (Pays-Bas) et Mario Kiviniemi (Finlande).
     
    « La dépense publique européenne ne peut s’exonérer des efforts considérables des Etats membres visant à maîtriser leurs dépenses publiques », écrivaient les cinq dirigeants européens dans leur courrier.
     
    Le budget actuel de l’UE représente environ 1% du Produit intérieur brut européen, soit 143 milliards d’euros environ par an et quelque 1.000 milliards d’euros sur sept ans.
     
    http://www.boursorama.com/actualites/sarkozy-la-france-demandera-le-gel-de-sa-contribution-au-budget-de-l-ue-efc70ef6a61426a5ace4653f8461f41c

     

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    • Patrick Luder // 07.04.2012 à 10h08

      Bravo à l’Europe pour ce point précis : il ne sert à rien de trouver des moyens pour continuer de s’endetter … il faut trouver des moyens pour arrêter de vivre en dessus de ses moyens, dans l’immédiat, mais aussi dans le future avec tous les défis à relever … une véritable gageur donc !

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    • Mor // 07.04.2012 à 11h05

      « Jean-Pierre Allegret compare les Etats-Unis et l’Union Européenne. »
      Non, il réclame que nous nous dotions d’un des outils qu’ils ont – outil inventé et modernisé par les européens mais utilisé dans une version anachronique par les USA avec leur mic-mac du privé qui se surveille à lui-même -, il ne compare ni les peuples, ni les institutions politiques.
       
      « Le consentement a l’impot, ça existe aux Etats-Unis. »
      Heureusement qu’il en reste, un peu, de ce consentement, chez eux. Ce consentement a entrepris le voyage, il y a très longtemps lui aussi, comme l’idée d’une BC, depuis le continent puis, après avoir effleuré les îles perfides, a poursuivi son périple vers l’ouest. Les habitants des État-Unis n’ont pas encore compris à quoi sert le fisc. Beaucoup d’entre-eux pensent qu’il est britannique, d’autres bolchevique mais pour la plupart, c’est toujours le diable puisque le seul impôt sacré est la dîme.
       
      « La solidarité européenne, ça n’existe pas. »
      Ah bon ? M. voyage de temps en temps ? M. lit des livres d’Histoire dans lesquels, juste à côté de glorieuses pages écrites de sang, vous avez leurs correspondances humanistes pleines de désir de réconciliation et de reprise du projet commun qui persiste sous-jacent à travers toute l’histoire européenne.



      « Les européens riches n’acceptent pas de donner au pot commun pour aider les européens pauvres. »
      Les salauds ! Ils devraient prendre exemple sur les riches de tous les pays et de toutes les couleurs qui n’ont dans le cœur que du bohneur…
       
      Donc, M. l’infatigable europhobe, manqué, à l’eau, peau de balle, quoi !
       

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  • BA // 07.04.2012 à 11h34

    Les Etats européens pauvres veulent la création d’euro-obligations : le Portugal, l’Irlande, l’Italie, la Grèce, l’Espagne ont demandé la création d’euro-obligations.
     
    Mais en revanche, les Etats européens riches ont répondu qu’ils étaient contre la création d’euro-obligations.
     
    1-     Allemagne :
     
    Angela Merkel déclare qu’elle est contre les euro-obligations : « Les euro-obligations seraient une erreur absolue. Pour avoir des taux d’intérêt communs, il faut des niveaux de compétitivité similaires et des situations budgétaires similaires. On n’arrive pas à cela en mettant en commun des dettes. »
     
    http://www.latribune.fr/depeches/reuters/les-euro-obligations-seraient-une-erreur-absolue-dit-merkel.html
     
    2-     Autriche :
     
    Le Premier ministre autrichien Werner Faymann déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Austrian Chancellor Werner Faymann joined Germany and France in rejecting common euro-area bonds and said a centralized economic government for the region is unrealistic because it would require a treaty change. »
     
    http://www.bloomberg.com/news/2011-08-23/austria-s-faymann-rejects-euro-bonds-echoing-merkel-criticism.html
     
    3-     Finlande :
     
    Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Jyrki Katainen a par ailleurs répété l’opposition de son pays, qui bénéfice d’une notation triple-A, à la création d’euro-obligations. »
     
    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE77M0R420110823?pageNumber=1&virtualBrandChannel=0
     
    4-     Estonie :
     
    Le Premier ministre estonien Andrus Ansip déclare qu’il est contre les euro-obligations :
     
    Ansip : Estonia does not support Euro-bonds. “We see very high moral risks involved in the Euro-bonds,” said Ansip at the Government press conference on Thursday. According to him, it would be difficult to explain why the should countries that have kept their financial affairs in order – and can thus get funds from financial markets at cheaper prices – sacrifice anything for the countries where financial matters are not in order. He added that if all Euro area countries would be made dependent on one single interest rate, some countries would see the interest rate increase from the current level while others would see theirs fall.
     
    http://www.baltic-course.com/eng/finances/?doc=45898
     
    5-     Slovaquie :
     
    La Slovaquie opposée aux euro-obligations. La Slovaquie a rejoint vendredi 10 décembre 2010 l’Allemagne et la France dans leur opposition à l’idée d’euro-obligations pour aider la zone euro à sortir de la crise. « Moi, je dis non. Cela pourrait constituer une étape évidente vers une union budgétaire », a déclaré le ministre slovaque des Finances Ivan Milkos au journal SME.
     
    http://www.europe1.fr/International/La-Slovaquie-opposee-aux-euro-obligations-332367/
     
    6-     Pays-Bas :
    Le Premier ministre des Pays-Bas Mark Nutte déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré mardi 16 août 2011 ne pas être en faveur de l’idée d’euro-obligations («eurobonds») ou d’un renforcement du fonds de sauvetage européen, et qu’il préférait des sanctions automatiques contre les mauvais élèves de la zone euro. »
     
    Ces six exemples montrent une chose très importante :
     
    Les Etats européens riches sont contre les euro-obligations, car les Etats européens riches ne veulent pas payer un taux d’intérêt supérieur au taux d’intérêt qu’ils paient aujourd’hui lorsqu’ils lancent un emprunt.
                        
    Les Etats européens riches ne veulent pas payer pour sauver les Etats européens pauvres.
     
    La solidarité européenne, ça n’existe pas.

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    • Mor // 07.04.2012 à 14h51

      « La solidarité européenne, ça n’existe pas. »
       
      Pas plus, ni moins, que la nord, sud ou centre-américaine, la chinoise, indienne, arabe, perse, slave ou tout simplement humaine. Le cercle le plus restreint au sein duquel peut se propager l’altruisme, véhiculé par l’empathie, est la famille et pourtant, elle est déjà le terrain où le manque de solidarité et sa cruauté se manifeste souvent ( d’où le besoin d’un Droit ). Alors, de quoi parlez-vous, au juste, en invoquant la sacro-sainte solidarité ? D’un prétendu ordre naturel solidaire sous un drapeau éternel ? Lequel ?

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      • chris06 // 07.04.2012 à 17h03

        mais vous savez pas, BA ne peut raisonner qu’en termes de la prétendue sacro-sainte-super-géniale-fameuse « solidarité nationale »…

        on peut voir d’ailleurs oh combien cette fameuse solidarité nationale est en action dans de nombreux pays.

        Il n’y a qu’a traverser la manche, ce n’est pas très loin, et ça ne fait pas partie de la zone euro pourtant, et voir comment vivent des millions de retraités pauvres dans ce pays. Ah mais ça n’émeut apparemment pas la célebrissime solidarité nationale britannique!  

        @BA,

        la solidarité, c’est comme toute bonne chose, ça se travaille, et ce n’est pas en déversant à longueur de journée sur tous les blogs de France et de Navarre pendant des années vos présupposés sur l’absence de solidarité intra-européenne que vous changerez le cours de l’histoire ni la volonté d’un nombre toujours grandissant d’européens d’affirmer leur solidarité avec tous les européens. 

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        • BA // 07.04.2012 à 17h09

          Vous osez comparer :

          – la solidarité qui existe entre les citoyens du Royaume-Uni,

          – et la solidarité entre les habitants de l’Union Européenne ? 

          Vous plaisantez ?

          Non, franchement, vous plaisantez ? 

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          • Mor // 07.04.2012 à 17h15

            Sûrement. Il faut vraiment avoir l’esprit plaisantin pour comparer la solidarité indéfectible qui existe entre les écossais et les anglais ou même la ferme intention des bretons de ne jamais laisser mourir de faim les franciliens avec une hypothétique solidarité entre des peuples un peu fatigués de se foutre sur la gueule constamment.

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          • BA // 07.04.2012 à 17h29

            Il y a un moyen très simple de comparer :

            il suffit de regarder quel pourcentage du PIB ils acceptent de donner dans le pot commun. 

            Je rappelle que le budget de l’Union Européenne reste au niveau ridicule de 1 % du PIB de l’Union Européenne depuis des décennies.

            C’est bizarre, non ?

            Tous les bla-bla-bla sur la soi-disant « solidarité européenne » sont explosés par la réalité :

            au moment de payer pour donner son argent dans le pot commun européen, il n’y a plus personne.

            Au moment de payer pour passer AUX ACTES CONCRETS, il n’y a plus personne. 

            Tous les bla-bla-bla n’ont plus aucune importance : la réalité des années 2007-2008-2009-2010-2011 a montré que la soi-disant « solidarité européenne », c’était du pipeau.

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          • Mor // 07.04.2012 à 18h03

            Bon. Trêve de bla bla bla. Vous dites n’importe quoi pour justifier vos délires souverainistes, ce qui vous rend ridiculement nuisible. Vous en arrivez à louer l’esprit civique du contribuable du pays qui contient le plus puissant courant antiétatique du Monde : le libertarianisme américain. Je crois que Ron Paul, de vous entendre, vous ferait mettre à Guantanamo qu’il ne demanderait pas de fermer, juste pour vous.
             
            Sur ce, je vous laisse à votre propagande duponteigneux-aselino-chuminettienne.

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          • BA // 07.04.2012 à 18h16

            J’ai justement pris l’exemple des Etats-Unis car les citoyens des Etats-Unis acceptent de donner 25 % du PIB dans le pot commun du budget fédéral.

            Pourtant, les Etats-Unis sont LE pays du libéralisme économique.

            Les citoyens des Etats-Unis acceptent de donner dans le pot commun une somme très importante car la solidarité nationale existe aux Etats-Unis.

            Les citoyens des Etats-Unis acceptent de donner dans le pot commun une somme très importante car le sentiment national, le patriotisme, ça existe aux Etats-Unis.

            Alors quand je vois que le budget de l’Union Européenne reste coincé au niveau minable de 1 % du PIB de l’Union Européenne depuis des décennies, j’éclate de rire  !
             
             
            Il faudra bien un jour regarder la réalité en face et abandonner les bla-bla-bla sur la soi-disant « solidarité européenne ». 

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          • Mor // 07.04.2012 à 18h33

            Mais c’est justement parce qu’il n’y a ni fiscalité commune, ni budget à proprement parler commun, que l’auteur de l’article réclame ce qu’il réclame, bougre de manipulateur intéressé !
             
            D’autre part, vous êtes aussi nul en Histoire politique qu’en Économie, le pays du libéralisme c’est l’Angleterre. Pour finir en beauté et placer la bouse de vache sur le pet de nonne, vous vantez la solidarité fiscal des USA alors que leur fédéralissime président se voit absolument incapable de faire voter une protection sanitaire universelle pour ces concitoyens. Mais, vous riez aux éclats… là, installé dans votre ignorance.
             
               

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          • BA // 07.04.2012 à 18h42

            Mais justement  !

            Les Etats européens pauvres répètent qu’ils veulent un budget de l’Union Européenne beaucoup plus important en pourcentage du PIB, ET LES NEUF ETATS EUROPEENS LES PLUS RICHES REFUSENT DE DONNER DAVANTAGE D’ARGENT DANS LE POT COMMUN EUROPEEN.

            Vous comprenez, ça ?

            Vous comprenez, ou alors vous ne voulez pas comprendre ?

            La Commission Européenne a demandé que le budget de l’Union Européenne passe au niveau de 1,11 % du PIB de l’Union Européenne pour la période 2014-2020.

            Je dis bien : 1,11 % du PIB.

            Or les neuf Etats européens les plus riches ont refusé car ils disent que c’est beaucoup trop.

            Résultat : pour la période 2014-2020, le budget de l’Union Européenne sera, comme d’habitude, de seulement 1 % du PIB.

            Où est-elle, votre « solidarité européenne » ?

            Hein ?

            Où est cette merveilleuse « solidarité européenne » ?

            Elle est dans vos bla-bla-bla, mais quand il s’agit de donner de l’argent, il n’y a plus personne.

            Quand il s’agit de donner de l’argent dans le pot commun européen, il n’y a plus personne. 
             

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          • Mor // 07.04.2012 à 19h15

            « ET LES NEUF ETATS EUROPEENS LES PLUS RICHES REFUSENT DE DONNER DAVANTAGE D’ARGENT DANS LE POT COMMUN EUROPEEN »
             
            Ils refusent dans l’état où est ce que vous appelez pot commun européen – vous croyez-vous en colonie de vacances ? – qui est inexistant – justement, l’auteur réclame sa création – et n’est autre qu’un Trésor Européen soutenu par une fiscalité commune. Les deux choses qui hérissent le plus au monde le poil des souverainistes et qu’ils ne manquent pas de combattre à chaque instant. Votre originalité consiste à critiquer l’absence de mécanisme réel – le MES n’en est pas vraiment un – de solidarité fiscale et budgétaire européenne afin d’asseoir l’idée que celle-ci est impossible et qu’il est inutile d’essayer de la mettre en place. J’avoue que c’est beaucoup trop tordu pour moi. Là, je vous laisse pour de bon à vos copié-craché. 

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          • chris06 // 07.04.2012 à 19h21

            @BA,

            je vous l’ai déjà expliqué, il me semble sur le blog de P.Jorion, mais pour créer une union fédérale de transferts entre les pays de l’eurozone nul n’est besoin  d’augmenter le budget de fonctionnement de l’Union Européenne. Réflechissez encore un petit peu, je suis sûr que vous comprendrez! 

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          • BA // 07.04.2012 à 19h24

            Les neuf Etats européens les plus riches refusent de payer davantage pour porter le budget de l’Union Européenne au niveau de 1,11 % du PIB pour la période 2014-2020.

            Concernant les euro-obligations, Jean-Pierre Allegret écrit : « cette dimension, importante, ne doit pas faire oublier la vraie question : celle de la création à l’échelle de l’Union d’une entité capable d’émettre des titres publics comme l’Etat fédéral américain peut le faire. Si une telle solution était adoptée, la crise grecque déboucherait sur une rupture, mais celle-ci serait salutaire pour le devenir de l’Union. »

            Comme d’habitude, on est dans la pensée magique car les Etats européens riches ont dit, ont répété, ont répété encore qu’ils étaient contre la création d’euro-obligations.

            1-     Allemagne :
             
            Angela Merkel déclare qu’elle est contre les euro-obligations : « Les euro-obligations seraient une erreur absolue. Pour avoir des taux d’intérêt communs, il faut des niveaux de compétitivité similaires et des situations budgétaires similaires. On n’arrive pas à cela en mettant en commun des dettes. »
             
            http://www.latribune.fr/depeches/reuters/les-euro-obligations-seraient-une-erreur-absolue-dit-merkel.html
             
            2-     Autriche :
             
            Le Premier ministre autrichien Werner Faymann déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Austrian Chancellor Werner Faymann joined Germany and France in rejecting common euro-area bonds and said a centralized economic government for the region is unrealistic because it would require a treaty change. »
             
            http://www.bloomberg.com/news/2011-08-23/austria-s-faymann-rejects-euro-bonds-echoing-merkel-criticism.html
             
            3-     Finlande :
             
            Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Jyrki Katainen a par ailleurs répété l’opposition de son pays, qui bénéfice d’une notation triple-A, à la création d’euro-obligations. »
             
            http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE77M0R420110823?pageNumber=1&virtualBrandChannel=0
             
            4-     Estonie :
             
            Le Premier ministre estonien Andrus Ansip déclare qu’il est contre les euro-obligations :
             
            Ansip : Estonia does not support Euro-bonds. “We see very high moral risks involved in the Euro-bonds,” said Ansip at the Government press conference on Thursday. According to him, it would be difficult to explain why the should countries that have kept their financial affairs in order – and can thus get funds from financial markets at cheaper prices – sacrifice anything for the countries where financial matters are not in order. He added that if all Euro area countries would be made dependent on one single interest rate, some countries would see the interest rate increase from the current level while others would see theirs fall.
             
            http://www.baltic-course.com/eng/finances/?doc=45898
             
            5-     Slovaquie :
             
            La Slovaquie opposée aux euro-obligations. La Slovaquie a rejoint vendredi 10 décembre 2010 l’Allemagne et la France dans leur opposition à l’idée d’euro-obligations pour aider la zone euro à sortir de la crise. « Moi, je dis non. Cela pourrait constituer une étape évidente vers une union budgétaire », a déclaré le ministre slovaque des Finances Ivan Milkos au journal SME.
             
            http://www.europe1.fr/International/La-Slovaquie-opposee-aux-euro-obligations-332367/
             
            6-     Pays-Bas :
             
            Le Premier ministre des Pays-Bas Mark Nutte déclare qu’il est contre les euro-obligations : « Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré mardi 16 août 2011 ne pas être en faveur de l’idée d’euro-obligations («eurobonds») ou d’un renforcement du fonds de sauvetage européen, et qu’il préférait des sanctions automatiques contre les mauvais élèves de la zone euro. »

            Conclusion :

            – il n’y aura pas d’euro-obligations ;

            – il n’y aura pas de budget européen de plus de 1 % du PIB de l’Union Européenne pour la période 2014-2020 ;

            – la solidarité européenne, ça n’existe pas.

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  • leveau // 07.04.2012 à 13h27

    Il est évident que la solidarité Européenne à trouvé sa limite avec la Grèce. Personnellement (indépendant libéral) j’ai déjà du mal à lâcher l’impôt quand je vois ne pas être au même traitement qu’une grosse entreprise qui délocalise et surtout quand je vois ce qu’y en est fait. Alors de là à imaginer qu’un Hollandais assure le train de vie d’un Espagnol !!! je ne crois pas non.
    Le problème récurent soulevé est le paradoxe entre une Europe souveraine et capable de maîtriser son avenir si elle est unie et une Europe assurée de trimer « chacun de son coté » et de toute façon peu à peu vidée de sa substance (si tant est que la consommation et le fric soit des substances à produire du bonheur) par le reste du monde si elle reste ainsi. Allez! c’est bientôt pâques, soyons généreux j’accorde un petit répi en cas de mise en place d’un peu plus de protections, de justice et de projets communs.
    Enfin bref, comme disait l’autre, la question est et demeure: Pourquoi l’Europe tient et doit elle tenir.
    Est ce pour être le moins chahuté possible par une éventuelle désintégration du modèle de dérégulation financière dont l’épicentre est attendu aux US? 
    Est ce dans l’optique de faire bosser et consommer au mieux tout ce petit monde de frères ennemis, dans une grande partouze sociale faite d’un niveau de vie bien supérieur à la capacité de production?
    Est ce, plus machiavélique, de conserver un pouvoir oligarchique en divisant ces peuples d’Europe qui n’aspirent qu’à la paix.
    Ou plus simplement par bêtise, naïveté, arrogance et cupidité des dirigeants …et donc des M et Mme tout le monde puisque c’est la base du modèle de gouvernance que l’on retient comme étant la panacée. Cette fameuse démocratie, décrite par une constitution et foulée des pieds dès l’article 2. (promis Olivier je te remets pas sur la table ma stochocratie) mais…j’aimerai comprendre.
     

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  • BA // 08.04.2012 à 06h26
    • Mor // 08.04.2012 à 15h33

      [modéré : ce blog n’est pas un substitut de Skype, pas de « dialogue » entre 2 commentateurs sans apport de fond svp]

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  • Ratapoil // 08.04.2012 à 09h33

    A périmètre constant, il n’y aura pas de sortie de crise.
    Ni dans un an, ni dans 10 ans.
    Vous aurez beau bomber le torse ou faire l’autruche.

    Tous les indicateurs de la pseudo-civilisation sont dans le rouge vif.
    Démographie.
    Energétique.
    Alimentaire.
    Biodiversité.
    Pollution.
    Economie.
    Education.
    Egoïsme, égotisme et égocentrisme exacerbés.
    Crétinisation et lobotomisation poussés à leur paroxysme.
    Perte totale des valeurs humaines.

    Sauf à changer totalement, rapidement et malheureusement certainement très brutalement de paradigme, le mur se rapproche dangereusement et pas seulement pour les français mais pour l’humanité.

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  • Patrick Luder // 08.04.2012 à 12h27

    Une lueure d’espoir Ratapoil (quel drôle de nom) … les campagnes grèques revivent grâce à la crise, marché direct, échanges etc. … presque que du bonheur !

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