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20.mai.201720.5.2017 // Les Crises

«La diplomatie au péril des valeurs» – 3 questions à Jean de Gliniasty, par Pascal Boniface

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Source : Le Blog Mediapart, Pascal Boniface, 18-05-2017

Jean de Gliniasty est directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste des questions russes. Ancien ambassadeur de France au Sénégal, au Brésil et en Russie, il répond à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage : « La diplomatie au péril des valeurs : pourquoi nous avons eu tout faux avec Trump, Poutine et d’autres », aux éditions l’Inventaire.

En quoi l’invocation des valeurs est-elle incompatible avec la défense de nos intérêts géopolitiques ?

Nos valeurs constituent le socle de la société française et une base, à peu près partagée par tous en Europe Occidentale, sur laquelle s’édifie l’Union européenne. Mais cet héritage commun, condition de la construction européenne (les principes de Copenhague), ne permet pas pour autant une action efficace pour la paix et la stabilité dans le monde et plus particulièrement dans notre voisinage. Au contraire l’invocation permanente de nos valeurs dans notre action extérieure est perçue comme une immense hypocrisie camouflant des intérêts de puissance et nous conduit souvent à des erreurs d’analyse, sources d’affaiblissement de notre politique étrangère et de nouveaux troubles dans notre environnement géopolitique (Libye, Syrie, Ukraine…). C’est une véritable idéologie des relations internationales que l’on a appelée « néo-conservatisme » aux États-Unis et qui s’oppose à une vision raisonnée des rapports de force internationaux, des buts que nous devons poursuivre et des moyens pour y parvenir. Le droit d’ingérence, devenu la responsabilité de protéger, est une invention française qui a souvent été perçue, dans le monde arabe notamment, comme un nouvel esprit de croisade dès lors qu’il court-circuitait les processus intergouvernementaux, à l’ONU ou ailleurs, communément admis comme le seul moyen légal de régler les problèmes internationaux. La méfiance qu’il suscite affaiblit le message et risque de discréditer notre politique extérieure car nous sommes souvent obligés d’agir selon l’adage « deux poids, deux mesures » et d’épargner les puissants.

Cette invocation des valeurs peut-elle être le masque d’une politique de puissance ?

C’était sans doute le cas des États-Unis sous Georges W. Bush en Irak, qui voulait remodeler le Moyen-Orient au profit de son pays. Cela a été aussi le cas pour la France sous Napoléon où l’idéologie révolutionnaire coïncidait presque totalement avec les intérêts de puissance de la France. À l’heure actuelle, c’est plus ambigu. L’idéologie de l’interventionnisme au nom des droits de l’homme et de la démocratie, exacerbée par l’immédiateté de l’information et par les réactions émotionnelles de l’opinion publique, peut inspirer des actions irréfléchies. C’est aussi que la notion d’intérêt national a perdu de sa clarté : doit-on raisonner en Occidentaux, en Européens, en Français ? Dans l’incertitude, les « valeurs » font office de boussole : la politique qu’elles induisent est défendable devant l’opinion et suscite le consensus auprès de nos alliés. Donc, paradoxalement, l’invocation des « valeurs » peut aussi camoufler une démission, une renonciation par le gouvernement à son autonomie d’analyse et d’action.

Vous mettez en lumière un danger potentiel de la réintégration dans l’OTAN qui passe inaperçu, « distraire les meilleurs cadres de notre armée d’un théâtre majeur pour la France : l’Afrique ». Pouvez-vous développer ?

L’Afrique est un des derniers théâtres où les intérêts spécifiques de la France sont évidents et où notre pays a encore les « moyens de sa politique ». La stabilité et le développement de ce continent sont des facteurs importants pour l’avenir de notre pays (terrorisme, francophonie, migrations, relations commerciales…). Nos meilleurs soldats y ont été formés sur le terrain dans la connaissance des réalités locales et souvent dans l’expérience du combat. Traditionnellement, ils constituaient les hauts cadres de l’armée française et le « cursus » africain se retrouvait dans les parcours de nos chefs d’État-Major et de la plupart des titulaires de grands commandements. Il est à craindre que l’immense machine bureaucratique de l’OTAN ne suscite une nouvelle génération de cadres, imprégnés d’une pensée militaire formatée, auréolés d’une prétendue technicité et d’une expérience multilatérale assez standardisée et promis aux carrières les plus brillantes. Cette situation que connaissent la plupart de nos alliés risque de se produire en France. Elle marquerait une étape supplémentaire dans l’uniformisation de notre armée et, contrairement à ce que pensent ceux qui se réjouissent de cette évolution, un obstacle à la construction d’une défense européenne autonome.

Source : Le Blog Mediapart, Pascal Boniface, 18-05-2017

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Vassili Arkhipov // 20.05.2017 à 07h37

Je suis moyennement convaincu par tous ces geopolitologues qui nous expliquent que si nos diplomaties font n’importe quoi c’est parce qu’elles sont trop préoccupées de valeurs…
La réponse se trouve dans les actes, les alliés, et les résultats. Je ne vois pas beaucoup de valeurs dans les actions, les alliés et les résultats de l’Occident. Quelles valeurs nous poussent à soutenir les milices neonazies en ukraine? Les decapiteurs « modérés » en syrie ? A nous allier aux petromonarchies du Golfe?

Peut on être directeur de recherches à l’iris et être naïf comme un enfant?

28 réactions et commentaires

  • Caliban // 20.05.2017 à 06h28

    L’effet de diversion provoqué par l’OTAN est sans doute vrai pour la France (dernier paragraphe).

    Cependant ce (trop) court échange me semble ne pas insister suffisamment sur ce point important : l’alliance militaire de l’OTAN permet de plus en plus de contourner l’ONU. Tout comme d’ailleurs la Commission européenne permet de contourner l’OMC (je ne sais pas à quel point ce rapprochement est pertinent).

    Ce n’est pas l’intérêt diplomatique de la France d’encourager ainsi la loi du plus fort. Et si on y réfléchit avec l’expérience historique accumulée, ce n’est l’intérêt d’aucun peuple, quelles que soient ses prétendues « valeurs ».

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  • DUGUESCLIN // 20.05.2017 à 06h46

    Il apparaît évident, pour beaucoup, que les ingérences au nom des droits de l’homme cachent des buts non avoués et qui ne sont pas forcément ceux des intérêts de la France, ni de l’Europe. Ce que Pascal Boniface, sans accusation directe, fait ressortir de façon diplomatique.
    En termes plus clairs, nous soutenons des intérêts financiers qui non seulement nous discréditent par le mépris des valeurs que nous invoquons, mais nous affaiblissent moralement, économiquement et socialement chez nous, tout en semant la guerre et la misère chez les autres.
    Seule la haute finance internationale y trouve un intérêt, soutenue honteusement par les « ténors » du droit d’ingérence. Notre alliance avec les financiers qui prétendent dominer le monde, est une alliance contre nature, elle est à l’opposé de nos vraies valeurs, celles que nous ne cessons de dégrader et mépriser en prétendant les défendre.

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    • RGT // 20.05.2017 à 09h48

      « Donnez moi le contrôle sur la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois. » Mayer Amshel Rothschild (1743-1812)

      Il avait TOUT compris et personne ne s’est opposé à la mise en place de son objectif.
      Il faut dire que ses successeurs ont abondamment fait bénéficier de leurs « bienfaits » tous ceux qui avaient quelque pouvoir décisionnaire (où qu’ils ont réussi à « écarter » ceux qu’ils ne pouvaient pas soumettre).

      Toute la politique est désormais basée sur le fric et comme la finance peut en créer à loisir les vannes sont désormais grandes ouvertes pour permettre à une minuscule « élite » totalement inconnue de la population d’imposer ses vues sans se soucier de l’avis du reste de l’humanité.

      Et si d’aventure un homme ou un « parti » venait à mettre en péril cette belle machine bien huilée il se verrait immédiatement corrompu ou marginalisé, voire même « suicidé » s’il est trop « dangereux ».

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  • Vassili Arkhipov // 20.05.2017 à 07h37

    Je suis moyennement convaincu par tous ces geopolitologues qui nous expliquent que si nos diplomaties font n’importe quoi c’est parce qu’elles sont trop préoccupées de valeurs…
    La réponse se trouve dans les actes, les alliés, et les résultats. Je ne vois pas beaucoup de valeurs dans les actions, les alliés et les résultats de l’Occident. Quelles valeurs nous poussent à soutenir les milices neonazies en ukraine? Les decapiteurs « modérés » en syrie ? A nous allier aux petromonarchies du Golfe?

    Peut on être directeur de recherches à l’iris et être naïf comme un enfant?

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    • Wakizashi // 20.05.2017 à 09h47

      Je souscris sans retenue à votre commentaire ; je suis profondément sceptique vis-à-vis de cet intellectualisme qui consiste à prendre un problème simple pour en faire un schmilblick incompréhensible.

      Le problème simple, en l’occurrence, s’appelle « hypocrisie » : l’Empire cherche à justifier ses interventions impérialistes par de prétendue « valeurs » qui n’ont de valeur que le nom. Et pour ce faire, l’outil principal est la novlangue, qui permet en général d’inverser le sens des valeurs justement : le mal devient le bien, et réciproquement.

      Pas besoin d’être chercheur en ceci ou docteur en cela pour comprendre ça : le bon sens est amplement suffisant. Ce n’est pas comme si l’on parlait de la projection de la fonction d’onde sur une observable…

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      • moshedayan // 20.05.2017 à 22h57

        Même souscription, beaucoup de mots, d’arguties voilées pour peu de choses que l’on ne sait déjà en plus simple. Ah si, l’IRIS vient de me confirmer qu’au Quai d’Orsay : on compte « monnayer » l’Armée française en Afrique contre une clémence « otanienne » ou « allemande » pour alléger la charge financière (participation française dans l’OTAN et tolérance du déficit budgétaire français).
        A ses décideurs du Quai d’Orsay, j’ai une info « exclusive » « secret service! » : « Vous vous fourrez le doigt dans l’oeil ! »
        Mme Merkel vous répondra « Nein ! » (ou un autre allemand d’ailleurs après les élections) [Fous nouss afez bien fait riree avek votre Front Nazionall !]

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    • Vladimir // 21.05.2017 à 06h45

      Naïf, Vassiliï? Vous y croyez, vous? On pourrait parler de l’inconscience volontaire, mais même à ça je ne crois pas trop. Le cas qui me rappelle une blague soviétique  » Certes, il est dourak, mais il est président du notre kolkhoz tout de même, alors… ». Vasiliï, avec votre permission je posterai cette « masturbette pseudo intellectuelle sur ma page de FB ». Merci d’avance:)

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  • LBSSO // 20.05.2017 à 07h50

    Juste pour mémoire, juin 2015:

    « Un ex-diplomate français suggère que Washington pourrait être à l’origine de la crise ukrainienne »
    http://www.lefigaro.fr/international/2015/06/21/01003-20150621ARTFIG00162-un-ex-diplomate-francais-accuse-washington-d-etre-a-l-origine-de-la-crise-ukrainienne.php

    Cet ex-diplomate est Jean de Gliniasty.

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  • Linder // 20.05.2017 à 08h19

    Une défense européenne autonome ? C’est la dernière phrase du texte … Mais c’est virtuellement IMPOSSIBLE par les traités européens. L’article 42 du TUE dit :

     » La politique de l’Union au sens de la présente section n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres, elle respecte les obligations découlant du traité de l’Atlantique nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) et elle est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre. »

    L’UE s’interdit donc d’avoir une politique un tant soit peu incompatible avec celle de l’OTAN …

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  • Georges Clounaud // 20.05.2017 à 08h38

    « L’invocation permanente de nos valeurs dans notre action extérieure est perçue comme une immense hypocrisie camouflant des intérêts de puissance »
    N’utilisons pas le langage diplomatique : c’est une immense hypocrisie camouflant des intérêts de puissance.
    N’oublions pas que le devoir d’ingérence est un concept qui a été théorisé et promu par un certain Bernard Kouchner qui prétend même en être l’inventeur (voir le sidérant ouvrage de Pierre Péan, le monde selon K). Normalement il devrait être universel comme le « droitdel’hommisme ». Mais en fait ces concepts sont à géométrie variable. Il ne s’applique que quand les « intérêts » des États-Unis et/ou de ses vassaux sont menacés. Et cela fait plus de 40 ans que cette ignoble hypocrisie fonctionne !

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    • Fritz // 20.05.2017 à 10h59

      « une immense hypocrisie camouflant des intérêts de puissance », et qui ne sont pas forcément les intérêts de la France. A mon sens, cette hypocrisie recouvre un délire infantile et régressif : nous les démocraties, nous avons le droit de renverser les dictatures ; nous les gentils, nous avons le droit de bombarder les vilains dictateurs pour libérer les gentilles populations.

      J’approuve les réponses de M. de Gliniasty. Il montre notamment que les « gouvernements » de l’UE sont à la merci de leurs « opinions publiques », en fait de leurs bourgeoisies (20 % de la population). S’agit-il encore de gouvernements ? Quant au « droit d’ingérence », ce fut une sacrée subversion du vocabulaire, car l’ingérence était condamnée, comme étant le droit du plus fort, se mêler des affaires des autres, et elle était explicitement rejetée par la charte de l’ONU.

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      • Caramba! // 20.05.2017 à 13h32

        Vous avez totalement raison de même que l’immense majorité des commentateurs ici qui ne sont pas dupes. Les pays occidentaux n’ont pas de « valeurs », ils n’ont que des intérêts ou si l’on veut parler de « valeurs », des valeurs sonnantes et trébuchantes. Différents exemples ont été mentionnés. Je voudrais ajouter les cas du Yémen et de Mossoul en comparaison avec l’hystérie médiatique qui s’est développée dans le cas d’Alep. Sur les crimes de guerre commis au Yémen et en Irak par ceux qui détiennent les « valeurs » (en fait qui détiennent le contrôle des médias), c’est silence. Il suffit aussi de comparer les cas de la Yougoslavie et de l’Ukraine. Pas de problème pour faire éclater la Yougoslavie. Où est le respect de la démocratie quand l’adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie est déclarée être une « annexion ». Une des valeurs de l’occident est l’égalité femme-homme: où cette valeur était-elle le mieux respectée: chez Saddam Hussein, chez Kadhafi, chez El-Assad ou en Arabie et au Qatar?

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      • Farah // 21.05.2017 à 12h07

        les “gouvernements” de l’UE sont à la merci de leurs “opinions publiques” mort de rire puisque ce sont les mêmes qui formatent ces opinions et les contournent auquel cas où ils font une boulette (faire un referendum par exemple). Je ne crois pas que 20% des Français ont incité Mr Sarkozy à foutre le bordel et semer la mort en Libye.

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    • Josephine // 21.05.2017 à 11h35

      Ces concepts ne font pas partie du droit international. Ils ne veulent rien dire. Dès lors les États ne s’autorisent que d’eux mêmes pour intervenir dans un autre Etat, de manière parfaitement illégale. La légitimité apparente n’enlève rien à la violation du droit international.

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  • Georges Clounaud // 20.05.2017 à 08h45

    « Il est à craindre que l’immense machine bureaucratique de l’OTAN ne suscite une nouvelle génération de cadres, imprégnés d’une pensée militaire formatée, auréolés d’une prétendue technicité et d’une expérience multilatérale assez standardisée et promis aux carrières les plus brillantes. »
    Si vous remplacez l’OTAN par l’ENA et que vous enlevez « militaire », la phrase fonctionne parfaitement pour qualifier la génération de « marcheurs » qui vient de prendre le pouvoir en France et qui risque bien de remporter les mêmes « succès » que l’organisation militaire…

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  • Lysbeth Levy // 20.05.2017 à 08h48

    « La responsabilité à protéger » ou « R2P » remplace « l’ingérence humanitaire » mais c’est cosmétique hein, comme les concepteurs ne peuvent ouvertement dire » on va coloniser, pacifier, piller les ressources » on écrit euphémiquement « l’ingérence humanitaire » afin de sauver le peuple tué par son « tyran » « nouvel Hitler ». Et on crée le problème sur place, ensuite quand la catastrophe est atteinte, on intervient « pour sauver » un peuple ou des minorités persécutés même si tout ça n’est qu’un montage savamment orchestré avec l’aide des médias et des spécialistes en guerres psychologiques. Le cas de l’ex-Yougoslavie, Serbie, Kosovo, Irak, Lybie, Syrie et Ukraine sont là pour nous le prouver, de nombreux livres font état de la vérité sur le terrain comme la Yougoslavie par exemple : http://arretsurinfo.ch/jacques-merlino-les-verites-yougoslaves-ne-sont-pas-toutes-bonnes-a-dire/ Et ce depuis la chute de l’Urss, les américains, dont les néocons ont décidé de partir à l’assaut du monde./
    le livre gratuit est instructif : https://docs.google.com/file/d/0B7yP55-q4swpX3ItR3hnWFBka2s/edit

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    • fanfan // 22.05.2017 à 08h18

      et le trafic d’organes conduit par le « groupe de la Drenica », un petit noyau de combattants de l’UCK regroupés autour de deux figures clés : M. Hashim Thaçi, ancien Premier ministre du Kosovo et aujourd’hui Président du Kosovo, et M. Shaip Muja, alors responsable de la brigade médicale de l’UCK et aujourd’hui conseiller pour la santé de ce même Hashim Thaçi.
      Le Monde diplomatique, Jean-Arnault Dérens, 04-01-2011 https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-01-04-Kosovo
      Le traitement inhumain de personnes et le trafic illicite d’organes humains au Kosovo. Rapporteur : M. Dick MARTYhttp://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-DocDetails-FR.asp?fileid=12608&lang=FR&search=RGljayBNYXJ0eQ==

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  • Amora // 20.05.2017 à 08h51

    Sous couvert de la « francophonie », continuer les dérives du colonialisme français en Afrique continueraient. Pas joli et pas mieux que ce que fait l’OTAN.

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  • David D // 20.05.2017 à 10h00

    Bizarre, cette façon de répondre : « Nos valeurs le socle une base à peu près partagée par tous », condition ici mais cela ne permet pas ailleurs, au contraire notre invocation « est perçue comme », invention française le droit d’ingérence « qui a été souvent perçue comme » notamment dans le monde arabe (nota bene : pourquoi ne pas considérer la réalité de cette perception en France même au-delà encore des musulmans ?), « la méfiance qu’il suscite affaiblit le message », « nous sommes souvent obligés d’agir », masque de puissance oui oui pour Bush et pour Napoléon, mais aujourd’hui je dirais « actions irréfléchies », « la notion d’intérêt national a perdu de sa clarté », avec l’incertitude les « valeurs » sont une boussole, cela « peut aussi camoufler » une démission. Le 2 premières réponses on dirait du Macron.

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  • Lysbeth Levy // 20.05.2017 à 10h13

    Selon le politologue et Historien canadien Patrick Mbeko la France est le « sous -traitant » des Usa depuis de nombreuses années, a travers son enquête sur la mort de Kaddhafi et la destruction de son pays, il le dit clairement et explique le rôle de « voiture balais », de proxy, des la France :
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1210&v=tAQKer2_RQw voilà comment ça se passe au niveau de « nos grands hommes politiques » et nos institutions. La France a perdu son indépendance, elle ne fait qu’obéir aux Usa, le Maitre du monde, le pays exceptionnaliste qu’a décris Obama et d’autres avant.

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  • Gérard // 20.05.2017 à 11h10

    Chaque nation a sa psychologie, et ses problèmes psychologiques, que sont les valeurs d’une nation si elle n’a pas acquis (au moins partiellement) et montré un « sens des responsabilités » afin de mener au mieux ses affaires nationales et internationales. Si les valeurs d’une nation sont des caractéristiques de son âme, comme l’est sa culture, il serait temps qu’elle se penche sur sa réhabilitation psychologique pour comprendre pourquoi ces valeurs ne sont pas retranscrites dans ses actes. Cela vaut pour la plupart des nations d’aujourd’hui, qui ont des psychologies d’adolescents, émotionnellement pas stabilisées, avec des constructions mentales à parfaire, avec tous les problèmes qui vont avec ca. Cela nous donne un monde « de cour de récréation » sauf que c’est plus tragique, les bombes qu’on largue sur des populations ne sont pas des boules de papier froissées, les ressources que l’on pille chez les autres ne sont pas un vol de bonbons dans un cartable.

      +2

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  • Fritz // 20.05.2017 à 13h08

    Les valeurs. D’où vient le succès actuel de ce mot ? De la bourse ? Du NSDAP ? De Nietzsche ?
    « Umwertung aller Werte », transvaluation de toutes les valeurs…
    Quand j’entends le mot « valeurs », je sors mon revolver.

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  • Fabrice // 20.05.2017 à 13h24

    On voit au niveau des investissements mis en avant par le président Macron l’orientation de notre politique extérieur :

    – Un deuxième porte-Avion signifie plus d’interventions du type Lybie, Syrie, Irak, …

    Alors que l’acquisition de frégates voir de sous-marins signifiait un investissement plus important dans sa ZEE.

    Personnellement j’en déduis que nous continuerons notre orientation de supplétif de l’OTAN dans des conflits qui ne nous regardent pas forcément, déstabilisateurs d’états tiers avec les contrecoups déjà éprouvés, attentats au sein du pays, augmentation du flux de personnes déracinés par leur états réduits à l’état de barbarie, mais aussi abandon de notre ZEE (forcément il faut faire des choix d’investissement, on préfère le coûteux et hasardeux, à ce qui pourrait nous rapporter, or un Porte-Avion n’est pas seul il est accompagné par des frégates et sous marins qui auraient eut un meilleur usage pour la présence française sur ses territoires éparpillés partout dans le globe).

      +9

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  • Louis Robert // 20.05.2017 à 13h39

    « … l’invocation permanente de nos valeurs dans notre action extérieure est perçue comme une immense hypocrisie camouflant des intérêts de puissance… »

    ***
    En clair, le néocolonialisme français en Afrique ainsi que les interventions françaises à l’étranger (en Libye, en Syrie, en Ukraine, etc.) demeurent la confirmation des valeurs réelles de la France qui trahissent, précisément, les valeurs françaises affichées. Pour compléter ce tableau, il suffit de se pencher sur la part qui revient au trafic d’armes de guerre dans l’économie française, et d’examiner brièvement quels intérêts sert l’utilisation de ces armes.

    Il semble aujourd’hui que la France dite en marche (vers où?…) ne soit pas près de dévier de cette route de travers…

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  • Dahool // 20.05.2017 à 16h56

    Bonjour

    L’invocation des valeurs est un paravent qui permet à nos élites dirigeantes de faire croire aux gueux que tout est sous contrôle, en de bonnes mains (sur le coeur).

    La mafia a des valeurs que le peuple n’a pas.

    D’ou la mascarade ambiante…du style notre nouveau premier ministre qui prétend avoir appris l’être la presque veille de sa nomination officielle. Comme si un gouvernement se décidait dans la précipitation…
    Toute la narrative journalistique tourne autour de cela, la comédia del arte.
    Une prise de pouvoir se construit pour être prête le moment venu, le reste n’est que doigt dans le derch.

    Les élites font des coups d’états, les peuples la révolution, quand ils se réveillent.

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  • Dominique // 21.05.2017 à 10h43

    « L’idéologie de l’interventionnisme au nom des droits de l’homme et de la démocratie, exacerbée par l’immédiateté de l’information et par les réactions émotionnelles de l’opinion publique »
    Euh, là, je suis un peu perplexe. Il me semble que les réactions émotionnelles viennent plutôt de ceux qu’on appelle nos élites, les hommes politiques et journalistes, qui essaient de les imposer au bon peuple. Un exemple parmi tant d’autres, la photo de ce petit syriens échoué sur une plage, répandue dans l’ensemble des médias et commentée par toute la classe politique.

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