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28.janvier.201528.1.2015 // Les Crises

La Grèce peut forcer l’Europe à changer, par Yannis Varoufakis

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Yannis Varoufakis (qui est un espèce de Lordon grec, en un peu plus mou 🙂 ) a été nommé nouveau ministre des finances – en charge de la dette.

Cela va devenir très intéressant…

Propos recueillis par Romaric Godin, à Athènes – 20/01/2015

Dans cette interview accordée à « La Tribune » le 20 janvier dernier (à une semaine des élections), Yanis Varoufakis, qui vient d’être nommé, ce mardi, ministre des Finances du gouvernement Tsipras, explique son engagement et le sens qu’aurait pour l’Europe une victoire du parti dirigé par Alexis Tsipras.

Pourquoi avez-vous décidé de vous engager en politique avec Syriza ?

Pendant très longtemps, je n’étais pas proche de Syriza. J’ai conseillé, avant qu’il ne devienne Premier ministre en 2009, George Papandréou. Mais, lorsqu’en juin 2010, j’ai commencé à écrire que, contrairement à ce qu’affirmaient les politiques grecs, la Grèce était en faillite et qu’il fallait accepter ce fait, plusieurs hommes politiques de tous horizons m’ont contacté, y compris Alexis Tsipras. Progressivement, nos positions se sont rapprochées au fil des années. Je n’avais jamais eu l’intention d’entrer en politique, mais lorsque vous avez établi, en tant qu’économiste, un ensemble de recommandations pour votre pays, et qu’un dirigeant politique vous propose de les mettre en œuvre, il est difficile de refuser.

Si Syriza gagne, pensez-vous mettre réellement en œuvre ces recommandations ?

Non, la seule certitude que l’on a en Grèce, c’est l’incertitude. Mais, si vous avez une chance de pouvoir le faire, vous devez la saisir.

Comment comprenez-vous les pressions de la Troïka sur votre pays en cette période de campagne électorale ?

La Troïka tente de nous asphyxier et de faire pression sur le choix démocratique en nous disant : ou vous suivez nos exigences, ou vous serez jetés en enfer. Ils présentent en réalité leurs propres menaces comme des circonstances exogènes à la situation, alors qu’elles en sont une simple partie. Ils tentent de terroriser les électeurs grecs.

Comment y répondre ?

Pour ma part, j’aime à croire que la meilleure arme que l’on peut opposer à la Troïka est de disposer d’un gouvernement élu avec une bonne majorité. Une fois ce gouvernement élu, il me semble que l’on doit pouvoir s’asseoir à une table pour discuter enfin du règlement définitif de la crise grecque et de mettre en place une nouvelle approche de la part du reste de l’Europe. Car cette crise n’est pas qu’une crise « grecque », c’est aussi une crise européenne. Si la Grèce n’avait pas été dans la zone euro, elle n’en serait pas là. Sans doute serait-elle aussi en difficulté, mais pas à ce point. Si la France se trouve elle-même dans une impasse, en raison de sa dette et de sa situation politique et sociale, elle le doit aussi à l’organisation actuelle de la zone euro.

La crise de 2008 est une crise comparable à celle de 1929 et l’on se souvient que cette dernière crise a libéré des forces qui ont détruit l’Europe. Or, nous n’avons jamais été autorisés à traiter de cette crise comme d’une crise systémique. L’Europe a toujours insisté sur le fait que la crise en Grèce était une crise grecque. Ce n’en est pas une. Nous devons enfin comprendre que si nous voulons une union monétaire, nous devons créer un réseau de solidarités internes. Une victoire de Syriza serait l’occasion de traiter enfin la crise dans sa vraie dimension.

Mais, lors de son élection en 2012, François Hollande voulait aussi changer la zone euro et il disposait aussi de la légitimité démocratique. Cela n’a pas suffi.

En réalité, il n’a jamais essayé. Il s’est contenté de mettre l’accent sur l’aspect « croissance » du pacte de stabilité et de croissance, mais en dehors de ce changement sémantique, il ne s’est rien passé. Mais la situation de la France en 2012 n’est pas celle de la Grèce d’aujourd’hui. La France n’est pas en faillite, nous y sommes et nous n’avons rien à perdre. Si l’Europe et Berlin pensent qu’ils ont le droit moral de nous asphyxier, de nous assassiner, je pense qu’il faut être prêt à les laisser faire.

Comment expliquez-vous la politique européenne de François Hollande ?

Le Parti socialiste français a une lourde responsabilité dans la façon dont la zone euro s’est structurée. Il y a, depuis le début des années 1990, la volonté du PS de capturer la Bundesbank pour permettre à la France d’être riche au-delà de ses propres limites. Cette volonté – qui prend ses racines dans la première proposition d’union monétaire qui date de 1964 – a mené à une « danse de la mort » entre Paris et Francfort et qui a fait du PS le complice de tous les développements de la zone euro. En réalité, la France est en guerre avec l’Allemagne, et cela conduit à une véritable vassalisation de la France, à la création de ce que j’appelle un « Vichy post-moderne. » Et le seul à profiter de cette situation, c’est le Front National… Je crois qu’une victoire de Syriza en Grèce représentera la dernière chance pour François Hollande de changer cette donne.

Quelles seront vos propositions à la troïka ?

Nous demanderons d’abord un délai de 10 à 15 jours pour finaliser notre plan que nous voulons à la fois très détaillé et très complet. Ce plan sera organisé autour de quatre piliers.

Le premier pilier concernera la dette grecque. Nous voulons faire des propositions que même Wolfgang Schäuble [le ministre fédéral allemand des Finances, Ndlr] ne pourra pas refuser. Il n’y aura donc pas de défaut, de coupes franches dans la dette. Nous allons proposer une formule où le remboursement de la dette dépend de l’évolution du PIB nominal. L’idée, ce sera que l’Europe devra être notre partenaire dans la croissance, et ne devra pas plus compter sur notre misère. Le second pilier, ce sera les réformes.

Mais l’Europe et la Troïka prétendent que le gouvernement d’Antonis Samaras est le meilleur garant des « réformes »…

C’est évidemment faux. Antonis Samaras a fait de la chirurgie avec un couteau de boucher. Nous, nous voulons utiliser le laser, pour ne pas tuer le patient. Mais nous voulons évidemment des réformes, nous voulons en finir avec la kleptocratie qui ruine ce pays. Et cela ne signifie pas détruire les emplois et les conditions de travail, ou vendre à vil prix les entreprises nationales.

Et le troisième pilier ?

Il concerne l’investissement. Le problème de l’investissement en Grèce ne peut pas concerner seulement la Grèce. Syriza s’est engagée à maintenir un budget équilibré, nous ne pouvons donc pas attendre de l’Etat grec qu’il résolve ce problème. Il faut donc un plan ambitieux au niveau européen.

Mais Jean-Claude Juncker n’a-t-il pas déjà lancé un tel plan ?

Je ne cesse pas de m’étonner de la stupidité de ce plan. C’est comme donner de l’aspirine à un homme mort. Du reste, l’assouplissement quantitatif (QE) de Mario Draghi n’est pas davantage une bonne idée. Il ne servira sans doute qu’à alimenter des bulles sur les marchés financiers. L’Europe dispose pourtant d’un instrument pour investir, la Banque européenne d’Investissement (BEI) qui est aujourd’hui trop pusillanime dans ses actions, non seulement parce qu’elle craint pour sa notation, mais parce que ses investissements doivent être cofinancés.

Il faut donc libérer la capacité d’action de la BEI pour entamer une vraie « nouvelle donne » pour l’Europe et injecter 6 à 7 % du PIB de la zone euro dans l’économie. Et si Mario Draghi veut racheter de la dette publique, il serait plus utile qu’il rachète sur le marché secondaire des obligations de la BEI. Ce sera bien plus utile que d’acheter de la dette allemande. Les taux de cette dernière seraient ainsi maintenus bas et nous pourrons financer une nouvelle vague d’investissement dont l’Europe – et pas seulement la Grèce – a besoin.

Et le dernier pilier du programme de Syriza ?

Ce sera de gérer enfin la crise humanitaire en Grèce. Mais là encore, je pense qu’il faut réfléchir au niveau européen. Aux Etats-Unis, les bons d’alimentation ont permis de sortir de la pauvreté des centaines de milliers de ménages. Pourquoi ne pas utiliser les bénéfices de l’Eurosystème, le réseau des banques centrales de la zone euro, pour financer de tels bons en Europe ? Cela créerait de la solidité politique en Europe, les gens pourraient constater concrètement les effets positifs de l’appartenance à la zone euro.

On a cependant l’impression que ce type de propositions risquent immanquablement de se heurter à un refus, notamment allemand, puisque, à Berlin, on ne veut pas d’une union des transferts…

Je ne suis pas d’accord. Quoi que fasse ou dise l’Allemagne, elle paie, de toute façon. Et dès 2010, j’ai considéré que nous n’avions pas, nous autres Grecs, le droit moral d’accepter de l’argent des contribuables allemands, pour payer nos créanciers. En réalité, cet argent va dans un trou noir et, ce que nous leur demandons, c’est qu’ils dépensent leur argent plus intelligemment. Pourquoi demander à la Grèce d’emprunter l’argent des contribuables allemands pour rembourser la BCE ? Parce que Jean-Claude Trichet, le plus mauvais banquier central de l’histoire, l’a décidé jadis ? Faisons plutôt en sorte que la BEI fasse le travail pour lequel elle a été créée.

Précisément, la Grèce devra rembourser 6 milliards d’euros à la BCE en juin. Le fera-t-elle ?

Si nous avons l’argent, évidemment. Sinon, il faudra discuter. Je voudrais néanmoins souligner combien cette idée de devoir rembourser la banque centrale est stupide. C’est une première dans l’histoire et cela n’est jamais arrivé. La question que doit se poser l’Europe est : pourquoi, avec de telles décisions continuer à alimenter des mouvements comme Aube Dorée ou le FN ?

Mais la BCE fait pression sur la Grèce en exigeant un accord avec la Troïka. Pensez-vous qu’elle puisse, en cas de victoire de Syriza, bloquer l’accès des banques grecques à la liquidité ou, du moins, menacer de le faire comme dans le cas irlandais ?

On peut voir l’attitude de la BCE sous deux aspects. Le premier : la BCE fait pression sur la Grèce. Le second : elle fait pression sur la troïka. Ce qu’elle veut, c’est un accord. Nous aussi. Alors, faisons en sorte qu’il y en ait un. Quant au cas irlandais, je voudrais souligner que la situation est très différente. Si l’Irlande a accepté la Troïka, c’est parce que le gouvernement irlandais d’alors n’a pas tenté de résister. Il sera jugé négativement pour cela par l’histoire. Mais dans ce cas, Jean-Claude Trichet a complètement outrepassé son mandat en forçant l’Irlande à transformer de la dette privée en dette publique. Il brûlera en enfer pour cela ou, au moins, il devrait être jugé devant un tribunal européen… Un gouvernement Syriza ne se comportera pas comme le gouvernement irlandais d’alors.

Mais si aucun accord n’est possible, ni trouvé ?

Alors, je le dis clairement : « la mort est préférable. » Le vrai déficit de la Grèce, c’est un déficit de dignité. C’est à cause de ce manque de dignité que nous avons accepté des mesures stupides et cela a alimenté un cercle vicieux de l’indignité qui, elle-même, entretient le mécontentement, la peur et le ressentiment. Tout ceci n’est pas bien. Nous devons retrouver notre dignité, l’esprit qui, le 28 octobre 1940 nous a fait dire « non » à l’ultimatum de l’Italie mussolinienne. A ce moment, nous n’avions pas non plus les moyens de dire « non » et pourtant, nous l’avons fait. (ndlr : le 28 octobre 1940, le dictateur grec Metaxas avait refusé par un « non » devenu légendaire de se soumettre à l’ultimatum italien. Dans la guerre qui a suivi, les Grecs ont repoussé l’armée italienne). Il faut retrouver l’esprit du 28 octobre.

Qu’entendez-vous par « la mort » ? La sortie de la zone euro ?

Le terme de « mort » était allégorique. Et comme toute allégorie, moins on l’explique et mieux on le comprend. Quant à la sortie de la zone euro, je veux insister sur le fait que nous avons le droit de rester dans la zone euro. Nul ne peut nous le contester.

Dans votre ouvrage Le Minotaure Planétaire*, vous indiquez que la crise de 2008 signale la fin d’une époque pour l’économie mondiale, celle où le double déficit américain alimentait les excédents germano-chinois et la croissance financière. Quelle nouvelle époque est-elle en train de naître et quel rôle la victoire de Syriza peut jouer dans cette nouvelle ère ?

Je ne sais pas à quoi va ressembler l’économie mondiale dans l’avenir. Mais il est certain que ce que j’ai appelé le « Minotaure » est en train de mourir. La croissance américaine actuelle ne peut cacher deux réalités : les emplois créés sont souvent des emplois précaires et le recyclage des excédents créés par les déficits américains à Wall Street n’est plus possible. Pour moi, l’élément décisif sera la naissance de nouvelles Lumières. La Grèce peut être une petite lueur d’opportunité. Nous ne sommes pas assez grand pour changer le monde, mais nous pouvons forcer l’Europe à changer.

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(*) Le Minotaure planétaire – L’ogre américain, la désunion européenne et le chaos mondial, par Yanis Varoufakis, Editions Enquêtes et Perspectives (2014), 384 pages.

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POUR ALLER PLUS LOIN

Repères

Agé de 54 ans, Yanis Varoufakis a été formé au Royaume-Uni. Professeur à l’université de Sidney (il a la double nationalité grecque et australienne) jusqu’en 2000, il est ensuite revenu en Grèce où, de 2006 à 2008, il a conseillé George Papandréou, alors leader de l’opposition.

Dès 2010, il s’est opposé au discours dominant en Grèce et a défendu l’idée qu’il fallait assumer la faillite du pays. Auteur d’une « modeste proposition pour régler la crise de l’euro », notamment saluée par Michel Rocard, il s’est rapproché de Syriza. En cas de victoire du parti d’Alexis Tsipras, on évoque son nom pour diriger les négociations avec la troïka.

Le « Minotaure planétaire », publiée en 2013 en anglais a été traduit en plusieurs langues. Il commente sur un blog l’actualité économique.

Fiche de lecture

L’ouvrage de Yanis Varoufakis reprend une de ses intuitions, formulés dès le début des 2000 : l’économie mondiale a tourné jusqu’en 2008 autour du « recyclage » des déficits jumeaux américains.

Après l’effondrement du système de Bretton Woods en 1971, les Etats-Unis ont en effet préféré organiser l’économie mondiale autour de leurs déficits comme ils l’avaient fait auparavant autour de leurs excédents. Ainsi, les économies excédentaires profitaient de ces déficits pour faire des bénéfices qu’elles recyclaient ensuite à Wall Street, assurant ainsi à la croissance américaine. Pour Yanis Varoufakis, la zone euro est devenue une sous-zone de cette logique, centrée sur la capacité de l’Allemagne à faire des excédents.

Cette situation rappelle à l’auteur le mythe du Minotaure, monstre mi-homme, mi-taureau enfermé dans le labyrinthe par son père Minos et qui se nourrissait des otages envoyés chaque année par Athènes, comme le Minotaure américain se repaissait des excédents du reste du monde. Jusqu’à ce que Thésée le mette à mort, métaphore du vieux monde minoéen tombé sous les coups du « nouveau monde » mycénien…

La crise de 2008 est précisément, cette mise à mort du vieux monde. Pour Yanis Varoufakis, c’est l’absence de conscience de ce changement d’ère, la volonté du « vieux monde » de résister qui rend la crise si pénible et si longue, car l’économie mondiale ne peut pas encore mettre à jour le « nouveau monde. »

Yanis Varoufakis, Le Minotaure planétaire – L’ogre américain, la désunion européenne et le chaos mondial, Editions Enquêtes & Perspectives (2014), 384 pages, 23 €.

Source: La tribune


Sa vision en mars 2014 :

Le « Dr. Doom » grec. C’est par ce surnom -« M. Catastrophe »- que nombre de ses concitoyens connaissent Yanis Varoufakis, ancien conseiller de Georges Papandréou. Mais c’est en critiquant les plans de sauvetage d’Athènes, en 2010 et 2011, qu’il s’est rendu célèbre, s’attirant au passage l’hostilité des cercles dirigeants du pays, au point de devoir s’exiler aux Etats-Unis, en 2011. A quelques jours d’un Conseil européen important (le 20 mars) et à quelques semaines d’élections européennes à haut risque, Varoufakis juge – sévèrement – les politiques menées face à la crise par les institutions du Vieux Continent. Alors que la Grèce préside depuis le 1er janvier l’Union européenne, celui qui enseigne désormais à l’Université du Texas à Austin fait aussi part de son inquiétude pour son pays.

La Commission européenne estime que la Grèce commence à sortir la tête de l’eau. Qu’en pensez-vous?

C’est une absurdité. La Commission met en avant les indicateurs qui l’arrangent. Elle soutient que le taux auquel le pays emprunte a baissé, mais la Grèce n’est pas retournée sur les marchés depuis 2010! Par ailleurs, une grande partie de la dette est désormais détenue par les autres Etats européens. Donc, cela n’a pas vraiment de signification.

De la même manière, on nous explique que la Bourse d’Athènes reprend des couleurs. Mais la plupart des grandes entreprises sont parties s’installer au Luxembourg ou au Royaume-Uni. Il n’y a plus guère que les banques qui soient cotées. Or les hedge funds parient que leur cours va un peu se redres -ser : c’est la seule raison pour laquelle la Bourse remonte !

A quels indicateurs peut-on se fier?

Il faut regarder, en premier lieu, l’investissement. C’est la force qui entraîne l’économie. Il a diminué sans discontinuer depuis quatre ans, y compris au dernier trimestre de 2013. Deuxième indicateur : l’emploi. Le chômage continue à augmenter. Enfin, dernier élément : le crédit, notamment les prêts destinés aux start-up et, plus généralement, aux petites et moyennes entreprises.

Là aussi, on observe une chute. Voilà les vrais indicateurs, et l’histoire qu’ils racontent est très triste. Le plan adopté pour le pays en 2010 a été une énorme erreur de politique économique : on a échangé un sauvetage financier contre une austérité très violente, qui a fait exploser la dette au lieu de la réduire. Il aurait mieux valu laisser le pays faire faillite. La Grèce paie aujourd’hui encore les conséquences de cette décision.

Comment jugez-vous la situation actuelle du pays, sur le plan économique et social?

La Grèce est un Etat exsangue, avec une minorité qui prospère grâce à la corruption, et une majorité qui dépérit. Les véritables décisions sont prises par les commissaires européens. Les seuls biens que nous exportons, ce sont nos jeunes, partis s’installer sous d’autres cieux.

Comment évaluez-vous les risques politiques et sociaux dans le pays?

C’est bien connu : l’Histoire se répète parfois sous forme de tragédie, parfois sous forme de farce. Les premières années de la crise ont été marquées par de nombreux troubles sociaux ; il y en a beaucoup moins maintenant. Les gens rentrent chez eux et lèchent leurs plaies. Ils essaient de joindre les deux bouts, et de mettre de quoi manger sur la table. Pour résumer, les rues sont calmes, mais le mécontentement est fort, et la pauvreté, un cancer qui tue les gens psychologiquement.

De très nombreux ménages sont surendettés. Ce que j’ai pu observer au sein des familles, c’est une forme de dépression au sens clinique du terme, qui s’apparente beaucoup aux états bipolaires. Un jour, les gens sont catatoniques et, le lendemain, ils sont dans une forme d’optimisme bizarre, où ils éprouvent le sentiment totalement irréaliste que tout est possible. Puis la dépression revient. Pas besoin d’être grand clerc pour savoir de quoi tout cela est le terreau, on l’a déjà expérimenté dans les années 1930, et pas seulement en Allemagne…

Aube dorée, le parti d’extrême droite, ne recueille pourtant qu’une minorité des suffrages…

Aube dorée n’est pas au gouvernement, mais cela ne veut pas dire que ses idées ne sont pas au pouvoir. En 2012, juste avant les élections législatives, le gouvernement socialiste a ordonné que les femmes SDF à Athènes soient soumises sans leur consentement à des tests VIH et que, si elles étaient séropositives, elles soient emprisonnées et que leurs photos soient affichées à l’extérieur des commissariats.

A l’été 2012 encore, des députés du parti au pouvoir [sous le gouvernement conservateur d’Antonis Samaras] ont déposé au Parlement un amendement qui stipule que, pour entrer dans la police ou l’armée grecque, il ne faut pas seulement être citoyen du pays, mais pouvoir prouver que l’on est de sang grec. Si les partis traditionnels font cela, que feront les fascistes ?

Après avoir longtemps été professeur à l’université de Sydney, vous êtes revenu en Grèce en 2000, où vous avez été conseiller économique de Georges Papandréou entre 2004 et 2006. Puis vous avez à nouveau quitté le pays à la fin de 2011. Pourquoi?

Je suis revenu effectivement en Grèce en 2000. Le pays était alors traversé par une vague de xénophobie, et j’avais trouvé que Papandréou, en tant que ministre des Affaires étrangères, y avait bien répondu. C’est pour cela que j’ai accepté de le conseiller. Puis j’ai commencé à avoir des divergences avec lui à propos de son management, mais aussi de la politique économique menée. J’ai démissionné en 2006, et j’ai commencé à alerter sur les risques de crise financière mondiale. J’ai été traité comme l’idiot du village.

Ensuite, la crise a éclaté et a touché la Grèce, en 2009. En tant qu’ancien conseiller de Papandréou, j’étais un des seuls à dire : il ne faut pas accepter le plan de sauvetage, il aura des conséquences catastrophiques; mieux vaut laisser l’Etat faire défaut. Dès lors, j’ai commencé à être considéré en Grèce comme un « agent du mal », celui qui voulait que le pays fasse faillite. Cela ne s’est pas arrangé l’année suivante, quand j’ai critiqué le second plan de sauvetage, qui alimentait la corruption financière, avec la bénédiction de la troïka [NDLR: Union européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international]. Ma famille a alors commencé à recevoir des menaces, et j’ai décidé de quitter le pays. Voilà pourquoi je vous parle aujourd’hui depuis l’Université du Texas, à Austin.

Au-delà de la Grèce, que pensez-vous de la situation de la zone euro? Bruxelles estime là encore que la situation s’améliore, tandis que certains experts s’alarment du risque de déflation…

Notre premier devoir, c’est de conceptualiser les problèmes que nous rencontrons. Prenez, par exemple, le changement climatique. Vous observez des inondations en Australie, un dégel en Sibérie, des ouragans à New York ou à La Nouvelle-Orléans. Si vous considérez ces phénomènes séparément, vous n’avez aucune chance de résoudre le problème. C’est pourtant ce que l’on a fait avec la zone euro, alors que la pauvreté en Grèce, le chômage en Espagne, les minijobs en Allemagne, le déficit de compétitivité de la France sont tous liés aux dysfonctionnements de l’architecture de la zone euro. On a voulu résoudre ces difficultés par des politiques d’austérité généralisées, avec le succès que l’on sait.

Le risque de déflation est-il réel?

La spirale déflationniste est d’ores et déjà enclenchée. Les prix manufacturiers ont commencé à chuter dans certains secteurs. L’Allemagne vient d’annoncer que les salaires réels avaient baissé en 2013. Si les salaires diminuent en Allemagne, que va-t-il se passer en France ou en

Espagne? Il faut rappeler que cette stratégie de déflation salariale a été mise en oeuvre sciemment par la Commission pour remédier à la crise. Dans sa grande sagesse, elle a récem -ment demandé au Portugal de baisser encore les rému -nérations ! Mais je ne blâme pas les autorités politiques : si l’on considère que l’architecture de la zone euro est sacrosainte, alors la BCE ne peut pas monétiser la dette, elle ne peut pas non plus jouer les inter médiaires entre les établissements financiers et les Etats… Elle ne peut rien faire!

Vous proposez justement dans un ouvrage récent (1) plusieurs mesures pour résoudre ces problèmes sans modifier les traités…

Nous proposons en premier lieu que la BCE puisse émettre elle-même des obligations pour le compte des Etats, ce qui permettrait de faire baisser les taux d’intérêt auxquels ils empruntent. Deuxièmement, il faudrait autoriser la BCE à recapitaliser directement les banques en difficulté via le Mécanisme européen de stabilité. Cette faculté romprait le lien entre les banques et les Etats dont elles sont originaires.

Troisièmement, la BCE pourrait s’associer à la Banque européenne d’investissement (BEI) pour lancer un grand programme d’investissement dans les infrastructures. Enfin, il faudrait prendre des mesures sociales en faveur des citoyens européens les plus fragiles. Toutes ces dispositions permettraient de résoudre la crise, et peuvent être entreprises dans le cadre institutionnel actuel, sans modifier les traités.

On parle beaucoup du retour de la croissance aux Etats-Unis. Réalité ou story-telling?

Les Américains ont réussi une chose que les Européens ne sont pas parvenus à faire : stabiliser leur économie. La crise leur a beaucoup coûté en termes d’activité, mais ils ont réussi à atterrir en douceur. Comment? Grâce à leur système fédéral, ils n’ont pas, contrairement à nous, à gérer un hiatus entre des politiques économiques, qui demeurent nationales, et un système monétaire qui fonctionne au niveau fédéral. En outre, la politique active de la Fed a permis de sauver les établissements financiers et de remettre l’économie à flot en injectant massivement des liquidités.

L’exploitation des gaz de schiste leur a aussi permis de regagner en compétitivité. Les Etats-Unis, enfin, conservent une formidable capacité d’attirer les talents étrangers. Malgré tout cela, ce pays demeure dans une « stagnation séculaire », ainsi que l’a décrit Larry Summers, l’ancien secré taire au Trésor. Il a en partie perdu le rôle, qui était le sien avant la crise, de capter les excédents des pays exportateurs : Chine, Japon et une partie de l’Europe – l’Allemagne principalement.

En échange, ces pays trouvaient des débouchés auprès du consommateur américain. Ce cercle donnait le sentiment d’une certaine solidité de l’économie mondiale, ce que l’on a appelé la « Grande Modération ». Mais la crise a cassé cette mécanique, sans que rien de stable ne s’y substitue vraiment.

Certains économistes craignent l’explosion de bulles financières en Chine. Est-ce aussi votre cas?

Oui, j’ai très peur de cette éventualité. J’ai beaucoup de respect pour les autorités chinoises, qui, au moins, reconnaissent les problèmes auxquels elles sont confrontées. Afin d’éviter un atterrissage brutal de l’économie, Pékin a essayé de maintenir la cohésion du pays par des investissements publics, dans les infrastructures en particulier, mais en gonflant des bulles d’actifs. Et, à présent, il existe un grand risque que ces bulles explosent. Voilà pourquoi le gouvernement tente de limiter les dégâts en sortant progressivement des liquidités du marché. En définitive, on voit bien que l’économie mondiale hésite entre deux voies : soit un ralentissement graduel, soit une nouvelle secousse brutale. Tout cela confirme ma grande peur : la crise de 2008 n’a pas disparu, elle a simplement changé de nature.

Yanis Varoufakis en 6 dates :

1961 Naissance à Athènes. 1987 Doctorat d’économie de l’université d’Essex (Royaume-Uni). 1988 Maître de conférences en économie à l’université de Sydney. 2000 Professeur d’économie à l’université d’Athènes. 2004-2006 Conseiller économique de Georges Papandréou. Depuis 2013 Professeur d’économie à l’Université du Texas à Austin.

(1) Modeste Proposition pour résoudre la crise de la zone euro, par James Galbraith, Yanis Varoufakis et Stuart Holland. Ed. Les Petits Matins, 80p., 5€.

Source

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Commentaire recommandé

rakosky // 28.01.2015 à 05h26

Il me semble,avec toute la modestie nécessaire,que cet homme commet une erreur fondamentale,celle de croire que la politique suivie par l’UE relève d’une erreur dont il suffirait de les convaincre
Comme si nous discutions entre gens de bien du meilleur monde possible.
Mais nous sommes face à des voyous qui mènent une. politique délibérée de pillage dont le succès se mesure en terme de transfert des revenus du travail vers ceux du capital,toutes leurs mesures portent le sceau de la lutte des classes
Quelle que soit la volonté de compromis des dirigeants de SYRIZA,ils devront aller jusqu au bout de l affrontement ou mourir
A nous de les aider de toutes nos forces dans le combat qui s annonce

92 réactions et commentaires

  • Louis Robert // 28.01.2015 à 03h59

    Non seulement la Grèce, mais Syriza et cet homme, Varoufakis, sont littéralement en danger de mort. La guerre ici déclarée au Pouvoir fondamental s’avère on ne peut plus dangereuse. La victoire ne sera possible qu’en déployant impitoyablement les grands moyens.

      +23

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    • Figuigien // 28.01.2015 à 08h30

      T as tout résumé concitoyen du monde. Solliciter des calements là ou il faut de la chirurgie pure et dure …

        +7

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    • V_Parlier // 28.01.2015 à 14h04

      Il me semble que tout ceci n’est encore qu’un rêve (qu’il soit selon chacun: bon ou mauvais, raisonnable ou excessif). Ils ne veulent pas sortir de l’euro, donc ils ont accepté le « business as usual », c’est tout.

        +9

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      • Louis Robert // 28.01.2015 à 17h50

        Et si nous attendions quelques jours de plus pour voir? … et juger?

          +4

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      • Parquet // 06.07.2015 à 00h35

        Bah non oxi 61 % voilà voilà

          +0

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  • Vladimir K // 28.01.2015 à 05h02

    Le monde a soutenu en masse « Charlie » et la liberté d’expression, et bien j’aimerais qu’il y’ait autant de gens qui sortent et se rassemblent pour soutenir les grecs, leur liberté (et éventuellement dire m… aux euro-atlantistes)

      +64

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    • Bruno // 28.01.2015 à 05h38

      Il n’y aura pas d’operation Charlie pour les grecques. Cela n’arrivera pas. Tout est verrouillé. Nos ennemis officiels sont ailleurs. Ce n’est pas le pouvoir financier. Ce sont ceux qui ne pensent pas comme nous. Ce sont ceux qui ne sont pas avec nous.

      Cela englobe les grecques !

      S’ils enclenchent pour de bon le processus pour lequel ils ont voté, les grecques vont s’en prendre plein les gencives. Les marchés financiers vont leur faire tous les coups possibles. Les Muscovici, Lagarde, Coen Bendit, Valls, Merkel-Sarko et Hollande et tous les européistes réunis qui sont au service des premiers, les enfonceront autant qu’ils le pourront.

      Comment les aider ? Que pouvons-nous faire ?

        +16

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      • Vladimir K // 28.01.2015 à 13h30

        C’est justement pourquoi il faudrait les soutenir, ne serait-ce que moralement.

          +6

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        • V_Parlier // 28.01.2015 à 14h07

          Il se peut fort que tous ces problèmes ne se posent pas et que Syriza se révèle être du hollandisme 2.0. Mais j’aimerais BEAUCOUP me tromper cette fois!

            +5

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      • Chris // 28.01.2015 à 18h01

        La Bourse grecque a déjà dévissé de 9,24% ce mercredi.

          +2

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    • Louis Robert // 28.01.2015 à 14h53

      Questions:

      1. Depuis qu’en France il est interdit de manifester pour les Palestiniens mais non pas pour Charlie, a-t-on le droit de manifester, en France, pour les Grecs et pour la Grèce de Syriza?

      2. A-t-on même le droit de parler de ceci, ou doit-on s’autocensurer et se taire afin de ne pas être accusé, puis sévèrement condamné de façon expéditive, pour apologie du terrorisme économique et financier?

      Ou en est-on rendu à être terrorisés au point de devoir s’abstenir spontanément de seulement poser ces questions?

      Qu’en dit Big Brother?

        +10

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  • rakosky // 28.01.2015 à 05h26

    Il me semble,avec toute la modestie nécessaire,que cet homme commet une erreur fondamentale,celle de croire que la politique suivie par l’UE relève d’une erreur dont il suffirait de les convaincre
    Comme si nous discutions entre gens de bien du meilleur monde possible.
    Mais nous sommes face à des voyous qui mènent une. politique délibérée de pillage dont le succès se mesure en terme de transfert des revenus du travail vers ceux du capital,toutes leurs mesures portent le sceau de la lutte des classes
    Quelle que soit la volonté de compromis des dirigeants de SYRIZA,ils devront aller jusqu au bout de l affrontement ou mourir
    A nous de les aider de toutes nos forces dans le combat qui s annonce

      +77

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    • V_Parlier // 28.01.2015 à 14h10

      A 90% d’accord. La lutte des classes n’est pas ici le but principal (c’est plutôt une conséquence, elle même cause de grands dangers). Le but est l’asservissement du monde, toutes classes confondues, aux USA. A tout prix et avec la coopération de n’importe quel régime politique, tant qu’il est obéissant. Ni plus ni moins.

        +12

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  • Kiwixar // 28.01.2015 à 05h42

    « La crise de 2008 est une crise comparable à celle de 1929 et l’on se souvient que cette dernière crise a libéré des forces qui ont détruit l’Europe. »

    … et qui ont considérablement enrichi les Etats-Unis… De là à imaginer que les Zuniens souhaiteraient une rebelotte euro-suicidaire qui les sauveraient de la ruine, il n’y a qu’un pas que je saute allégrement. Tiens, soutenir et financer des nazis, puis les lancer à l’assaut de l’URSS, en voilà une idée qu’elle est re-bonne.

      +45

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  • Bruno // 28.01.2015 à 05h56

    C’est exactement ma vision des choses.

    La liberté passera par un combat impitoyable. La peur de la contagion aux autres pays de la zone euro est trop forte.

      +14

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  • arthur78 // 28.01.2015 à 06h26

    il serait peut être temps d’organiser un Maidan en Grece histoire de ne pas laisser le dictateur Tsipras terroriser l’europe avec ses idées d’un autre temps. Vive le marché libre … transatlantique

      +8

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    • stephp // 28.01.2015 à 11h16

      Pas d’inquiètude, cela se prépare, déjà l’AFP nous informe que Tsipras est un ami de Poutine (voir l’autre billet d’Olivier ce jour), bientôt on nous expliquera qu’il est lui aussi un bouilleur d’enfants…

      Yannis Varoufakis est optimiste, il a raison, mais il se heurtera inévitablement au mur des intérêts de la bête immonde (la vraie), c’est pourquoi ce qui se passera en Grèce dans les semaines à venir est fondamental, notre avenir se joue en grande partie là-bas…

        +17

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      • Chris // 28.01.2015 à 18h04

        Je disais dans un billet précédent qu’une victoire grecque était aussi importante pour nous, qu’une victoire russe/BRICS sur l’Empire.

          +5

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  • Kiwixar // 28.01.2015 à 06h29

    C’est l’intérêt stratégique primordial de la Russie et de la Chine d’aider la Grèce à sortir de l’UERSS et de l’OTAN, puis à couper l’Europe en deux en convainquant l’Europe du Sud que l’asservissement par le Nord et le TAFTA n’est pas dans leur intérêt.
    Turquie et Grèce sont deux pays très importants sur lesquels Russie et Chine sont en train de jouer dans cette affrontement Otanie x le reste du monde.

      +32

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  • papy // 28.01.2015 à 07h03

    « mon ennemi c’est la finance ! » et pchitttttttt …
    ça ne vous rappelle rien !
    La dernière fois qu’il y a eu des actions contre l’UE en Grèce ?
    Papandreou et son référendum en 2011, vous vous souvenez ?
    Les députés d’aube dorée toujours en prison; vous vous souvenez ?
    Et c’est un australo-grec, qui bosse pour une grosse société américaine au Texas qui va jouer à Karl Marx à Athènes ?
    N’oubliez pas que la Grèce est un laboratoire et qu’en cas de politique réussie « alternative » de celle de l’UE, il y aura contagion aux autres PIGS !
    L’espoir fait survivre …

      +16

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    • Alexandre Hanin // 28.01.2015 à 12h42

      Prenez la peine de lire le blog et les livres de Varoufakis avant d’écrire ce qui vous passe par la tête.

        +14

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  • fendu du chichoule // 28.01.2015 à 07h34

    Le vrai opposant, celui qui ne passe pas dans les médias à l’instar syriza, c’est celui qui propose clairement de sortir de l’UE, de l’europe, de l’Otan. Syriza est à l’UE ce qu’Hollande est à la finance.

      +13

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    • stephp // 28.01.2015 à 11h20

      Ne vous est-il jamais venu à l’esprit que la politique vaudou peux aussi marcher en sens inverse : mentir aux gredins dans l’intérêt du peuple ?
      Ok c’est osé comme idée, mais déjà il faudrait arrêter les procès d’intention. De toute façon, réponse dans quelques semaines…

        +15

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  • Caramba! // 28.01.2015 à 08h08

    La Grèce devrait rejoindre les BRICS;enfin, je dis ça, c’est ptêt une énormité?
    bon, tant qu’elle est dans l’UE, elle peut pas, ca sinon, il y aura un coup d’état, ou le meurtre, ou une école attaquée par l’armée régulière(ou tous scénarios de déstabilisation précédé par un choc)Mais l’UE(enfin, les USA) ne laissera pas faire, les profits espérés sur les nouveaux gisements de gaz et pétrole « Pétrole et gaz, nouvelle donne en Méditerranée » sont à eux.

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/petrole-et-gaz-nouvelle-donne-en-130905

      +10

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  • Grognard // 28.01.2015 à 08h12

    Je ne suis pas assez féru en économie pour m’autoriser un commentaire.
    Toutefois, je me garderai bien de mettre dos au mur un peuple qui peut se rappeler dans quelles conditions il a remporté la bataille de Marathon.

      +7

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  • Werrebrouck // 28.01.2015 à 08h16

    Le QE de la BCE a ceci d’innovant que ce sont les banques centrales nationales qui vont se charger d’avaler la dette. Cette relative autonomie risque de donner des idées au nouveau gouvernement grec d’où ma proposition de la mise sous tutelle de la Banque de Grèce: http://www.lacrisedesannees2010.com/2015/01/modeste-conseil-au-gouvernement-grec-ou-comment-en-finir-avec-la-tyrannie-allemande.html

      +8

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    • Caramba! // 28.01.2015 à 08h59

      Tant qu’à faire, faisons les choses jusqu’au bout, mettons TOUTES les banques sous tutelle.

      🙂

        +17

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    • caroline Porteu // 28.01.2015 à 10h04

      Oui , je me suis fait exactement la même réflexion .
      Non pour la tutelle .
      En fait cette décision de Draghi est tellement synchrone avec les évènements qu’on peut même se demander si c’est une coincidence .

      Cela permettrait à la Grèce de gagner du temps sans remettre en cause le sacro saint modèle Européen dans sa forme actuelle … et surtout on ne dit rien pour ne pas montrer que l’Euro ne correspond plus à rien puisque sa valeur dépend des risques pris par les banques centrales nationales ..

      Chuuuut …

        +10

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    • François // 31.01.2015 à 23h15

      Ce QE change sensiblement la nature de l’euro. Ce n’est plus une monnaie « commune », mais une monnaie relative et, semble-t-il, illégale: une déconstruction européenne. Toutes les contradictions sont en place, la Suisse quitte le navire… L’Allemagne devrait suivre, car comme chacun sait, la mauvaise monnaie, chasse la bonne.

        +0

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  • Gaïa // 28.01.2015 à 08h35

    Maintenant il faudra voir l’évolution de ces belles contradictions qui peuvent faire éclater des lignes et en construire d’autres. Comme je l’ai déjà dit plus rien ne me surprend en politique. Qui aurait cru que la Russie reprenne force et dignité après l’effondrement de l’Union Soviétique et les braderies permises par l’ivrogne Boris Eltsine sous les applaudissements de ses complices occidentaux? Donc à voir et les Grecs ne sont pas seuls dans ce procès contre l’UE qui va instruire pas mal de citoyens européens de toute façon.

      +8

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  • FifiBrind_acier // 28.01.2015 à 08h39

    Tsipras a été reçu avec les honneurs en janvier 2013, aux USA:
     » J’espère vous avoir convaincus que je ne suis pas aussi dangereux que certains pensent »

    http://www.wsws.org/en/articles/2013/01/26/tsip-j26.html

    Au journal allemand Die Zeit en octobre 2012:
    « La fin de l’euro serait la fin de l’idée européenne, nous devons les défendre, peu importe le prix »

    http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/article-alexis-tsipras-rassure-le-journal-allemand-bourgeois-die-zeit-la-fin-de-l-euro-ce-serait-la-fin-113370252.html

    Le plan de Syriza consiste à faire croire que les responsables de la Troïka sont idiots ou incompétents, que Syriza a des idées géniales auxquelles ces nuls n’ont jamais pensé.
    Alors qu’ils savent pertinemment ce qu’ils font: faire tourner la pompe à phynances des intérêts de la dette. L’idée géniale de Syriza, c’est de faire croire que soudain, un pommier peut donner autre chose que des pommes…

    Nous allons probablement assister aux négociations, en direct, avec tragédie grecque à la clef, rebondissements et médias survoltés. Les médias savent désormais très bien transformer n’importe quel évènement en tragédie planétaire, on peut leur faire confiance sur ce point.

    « Tremblez, braves gens, le sort de l’ UE est en jeu, votre sort est en jeu, il faut sauver la Grèce, l’ UE et l’euro, sinon, ce sera le chaos!! » Comme si c’était pas le chaos actuellement, passons.

    La Grèce obtiendra sans doute quelques bouffées d’oxygène, grande victoire saluée par la Gauche (et le FN qui soutient Syriza), quelques subsides pour tenir jusqu’à la saison prochaine, faut pas désespérer Billancourt, puis la Troïka refusera le plan de Syriza.

    Ce sera la faute de la Troïka, qui s’en bat l’oeil.
    Ces trois Institutions sont hors de Grèce, hors de portée des citoyens, car non élus et totalement indépendantes de l’avis des citoyens. Cause toujours, tu m’intéresses…

    Tsipras en sortira en héros, en martyr, ce qui lui permettra de renforcer sa majorité, de durer et de continuer à gérer le machin. What else?

      +6

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    • Renaud 2 // 28.01.2015 à 09h19

      Très éclairant votre premier lien. Après son petit tour à Brookings Institution (dans les 3 « think tank » les plus influents) et au FMI, Tsipras semble avoir reçu la bénédiction des « big bankers ». Après tout, s’il a dit qu’il admirait l’administration Obama et le US Federal Reserve Board, et qu’il promettait de rester dans l’OTAN et dans l’UE, ce n’est pas très étonnant…

        +9

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    • Homère d’Allore // 28.01.2015 à 09h32

      @fifibrindacier

      Ok, on est bien d’accord. Tsipras n’est pas Lénine et Varoufakis n’est pas Boukharine.
      On reste dans le réformisme bon teint.
      Mais l’Histoire, dans ses moments tragiques, fait que certaines personnes se découvrent obligées de dépasser leurs prises de positions antérieures.

      Les liens que vous avez cités, de plus, présentent Tsipras dans une obligation « diplomatique » de parole à l’étranger dans un processus de conquête du pouvoir.
      Il est logique que son propos fasse montre de retenue.

      Quant au fait que Varoufakis ait enseigné dans une université américaine, c’est un procès d’intention. Les universités américaines sont assez libres de leur recrutement et, par exemple, ce type d’arguments pousserait à exclure Chomsky ou Zinn…

      Que Varoufakis pense faire évoluer les positions de la Commission et de Berlin, c’est, en effet, demander, selon votre expression, à un pommier de donner autre chose que des pommes. Mais le pense t’il vraiment ? Cela semble être un positionnement pour rejeter la responsabilité de la rupture sur Bruxelles au moment où celle-ci enverra Tsipras et Varoufakis se faire voir ( chez les…).

      Soyons attentifs, certes.

      N’attendons pas « le grand soir » de la part de Syriza et demain de la part de Podemos.
      Mais si la Grèce fait défaut, suivie par L’Espagne puis par L’Italie, ça mettrait de l’ambiance, non ?

      Or, c’est une possibilité. Certes, pas une certitude, mais un événement de plus en plus probable.

        +26

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      • Gaïa // 28.01.2015 à 11h00

        C’est bien ce que je pense: la multiplication des contradictions et l’utilisation habile de celles-ci fait une microchirurgie bien plus efficace.

          +4

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      • TC // 28.01.2015 à 13h21

        @Homère : « Or, c’est une possibilité. Certes, pas une certitude, mais un événement de plus en plus probable. »

        Certes non, ce n’est pas une option pour les européistes car cela signifierait non seulement la fin de la zone euro mais aussi de l’UE.

        Votre Tsipras si bien intentionné chez lui mais bien aligné à l’extérieur, démontre une fois de plus que tout est bien verrouillé dans le bouzin européen. Et pour s’en sortir, il n’y qu’une solution, le quitter !

          +2

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        • Homère d’Allore // 28.01.2015 à 13h50

          Oui, TC.

          Ce n’est pas une option envisageable par les européistes, certes. Mais un engrenage toutefois possible voire probable comme l’explique Jacques Sapir.

          http://russeurope.hypotheses.org/3355

          Ce ne serait pas le premier exemple dans l’Histoire où un blocage amène une rupture non prévue.
          Le refus du divorce d’Henry VIII par Léon X a entraîné l’acte de suprématie et des conséquences gigantesques. Or, personne à l’époque ne voulait une rupture entre Rome et Londres.

          De même si Bruxelles et Athènes campent sur leurs positions (et selon les propos de Varoufakis, il n’a pas l’air de vouloir se coucher), le clash sera inéluctable.

          Cette rupture amènerait les européistes, comme vous les qualifiez, en terres inconnues, avec un défaut de paiement non négligeable et une contagion à toute l’Europe du sud.

          Je ne vois pas la raison pour laquelle ce scénario se doit d’être exclu à priori. Je le trouve même assez probable.

            +5

          Alerter
          • TC // 28.01.2015 à 18h05

            Ce qui m’inquiète, c’est que beaucoup de gens, dont vous faites partie semble t-il, pensent avoir un espoir en la personne de ce monsieur Tsipras à la tête d’un parti qualifié de « gauche radicale » alors qu’il tient un double discours.

            Personnellement, je me méfie toujours des gens et surtout des politiques qui ont un double discours, d’autant que dans le contexte européen, ce monsieur est largement minoritaire alors que pour changer une seule virgule des traités, il faut l’unanimité. Je ne vois donc pas comment, il pourrait « changer l’Europe » comme je le lis ici ou là.

            C’est bien d’être optimiste mais là, c’est carrément un refus de voir la réalité en face !

              +3

            Alerter
            • Homère d’Allore // 28.01.2015 à 18h20

              Bien sûr, la Grèce ne pourra pas changer une seule ligne des traités.
              Donc, la logique veut qu’elle sorte de l’UE ou que L’Allemagne et ses satellites proches fassent de même.
              Et c’est là que ça devient intéressant.

              En revanche, il paraît moins probable que la Grèce reste dans l’UE en obtenant beaucoup d’aménagements, pour les raisons que vous avez citées.

                +2

              Alerter
    • P.Lacroix // 28.01.2015 à 11h05

       » une nation qui refuse de s’ endetter enrage les usuriers  » Ezra Pound  » Le travail et l’ usure ».

        +7

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      • bourdeaux // 28.01.2015 à 11h51

        Et les gens qui s’obstinent à rester en bonne santé enragent les médecins,
        Et les poissons qui ne mordent pas les hameçons enragent les pêcheurs,
        Et les gens qui ferment leur porte à clé enragent les voleurs, etc, etc…
        Je regrette de vous piquer là-dessus, mais est-il nécessaire d’aller chercher Pound dans sa tombe pour citer ce genre de fadaises ? Ne sont-ils pas assez nombreux, nos contemporains qui croient voir dans l’endettement des états le fruit d’un complot international, quand il n’est que la conséquence bêtement politique d’un faux arbitrage entre conservation du pouvoir et gestion transparente?

          +2

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        • François // 31.01.2015 à 18h53

          Pas plus que ceux qui assènent avec dédain des formules toutes faites, sans aucun étayage factuel et à qui vont l’encontre de toutes les analyses historiques un peu fouillées, lesquelles, eh oui, s’opposent généralement aux versions officielles pour attardés (911/Kennedy…etc)
          Saviez-vous que le ratio de pertes des présidents américains dépasse celui des soldats du débarquement de Normandie?
          Il est temps de vous réveiller mon ami.

            +0

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  • dan // 28.01.2015 à 08h41

    Je ne pense pas que Syrisa et les grecs puissent forcer l’europe à changer. La machine européenne est bien établie avec des institutions, des moyens financiers, des bureaucrates par milliers qui s’accrocheront bec et ongles à leurs prébendes. Le changement de l’europe se fera par des crises profondes qui l’amèneront au bord de la destruction. C’est à ce moment seulement que les changements pourront avoir lieu car il faudra choisir entre la survie et la mort. Ce grand choc pourra être la crise financière ou la guerre ouverte, avec la Russie par exemple. Il ne faut pas oublier que les institutions européenne sont éminemment anti-démocratiques et que les bureaucrates européens ont intériorisés depuis longtemps cet état de fait.

      +10

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  • LBSSO // 28.01.2015 à 09h07

    Bonjour ,

    trois lectures possibles (et sans doute beaucoup plus….)

    -Syrisa contribue à une réorientation , de l’intérieur, de la politique européenne actuelle.
    -Syrisa par effet de contagion entrainera une scission de l’Europe ( Sud/Nord)

    Mais aussi:

    -Syrisa chassera les représentants de l’archéo capitalisme grecque ( grandes familles, église, foncier…) pour le remplacer par un modèle capitaliste plus moderne (=anglo saxon).

    On a déjà vu l’anarcho-capitalisme faire le lit du (néo)libéralisme. Syrisa ferait t il le sale boulot ?

      +9

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  • soleil // 28.01.2015 à 09h14

    La France n’est pas la Grèce. Les partis politiques n’ont plus.

    Lutter contre la corruption est une mesure evidente et urgente.

    La crise du politique est installée et doit se résorber par l’intelligence du politique

      +0

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  • Patrick Luder // 28.01.2015 à 09h32

    Tout est simple.

    Soit la grèce se plie,
    soit elle se démerde toute seule.

    (soit elle rejoint les BRICGS ;o)

      +5

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  • Demoralisateur // 28.01.2015 à 10h08

    J’ai été agréablement surpris de la victoire de Syriza mais plus ça va et plus je me dis que cet événement fera un flop et que rien ne changera.

    Ces propositions ne sont pas du tout radicales, or il faut renverser la table.

      +5

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    • bourdeaux // 28.01.2015 à 13h24

      Je ne partage pas votre pessimisme. Que dit varoufakis ? « j’y suis, j’y reste » ! Autrement dit, vous avez voulu créer une zone monétaire unique, nous y sommes avec vous, donc nous vous demandons d’aller au bout de la démarche si vous voulez qu’elle survive.
      Je ne crois donc pas au « flop », mais plutôt que la Grèce va pousser l’UE à avancer jusqu’à l’obstacle qui la fera trébucher sur le chemin qu’elle suit depuis la création de l’Euro: celui des opinions publiques qui ne souhaitent pas TOUT mutualiser, tout harmoniser, tout partager..

        +5

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  • soleil // 28.01.2015 à 10h26

    le droit français est d’une lenteur. Dans une communauté, est il demandé aux autres de sursoir à la dette de l’un des leurs. Pourquoi la dette grecque ? Pourquoi les régimes politiques en sont arrivés là ?
    Faut il une guerre en France pour faire avancer ces puritains ?

      +0

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  • Alain // 28.01.2015 à 10h39

    Malheureusement ils s’attaquent à trop forte partie, l’Europe est irréformable. La seule solution serait de la dissoudre et de partir d’une page blanche. Mais comme l’ « élite » ne le permettra jamais, il faudrait d’abord une catastrophe de grande ampleur et puis reconstruire sur les ruines

      +3

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    • Renaud 2 // 28.01.2015 à 14h12

      Tout est dit dans cet article sur l’imposture de Tsipras, merci. Il faudra bien finir par comprendre (et merci à Olivier Berruyer pour son remarquable travail concernant la propagande médiatique) qu’à partir du moment où un candidat bénéficie du soutien médiatique, il est DE FACTO un candidat promu par le système. Désolé de jouer le rabat-joie pour tous ceux qui ont encore l’espoir que l’UE puisse changer, mais l’espoir qui nous reste, il faut le canaliser sur des choses que l’on peut effectivement changer, nous, au niveau local (développer son autonomie en eau, nourriture, énergie, promouvoir l’économie locale, créer des vrais réseaux solidaires – pas virtuels -, etc).

        +6

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  • papy // 28.01.2015 à 11h11

    J’avais dit à un ami avant l’élection, que les seules nationalisations pour donner le change, porteraient sur les actifs chinois … 🙂

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/0204114027134-grece-a-peine-forme-le-gouvernement-stoppe-la-privatisation-du-port-du-piree-1087480.php

      +3

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    • Chris // 28.01.2015 à 18h14

      Première leçon US…

        +0

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  • FifiBrind_acier // 28.01.2015 à 11h29

    Compte rendu de la visite de Tsipras à Washington en 2012, au FMI et aux Affaires Étrangères.
    « Entretien d’embauche »

    https://www.wsws.org/fr/articles/2013/fev2013/tsip-f02.shtml

      +4

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    • FifiBrind_acier // 28.01.2015 à 11h30

      Pardon, visite en 2013.

        +0

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    • Timothée // 28.01.2015 à 15h37

      Fifi, votre argumentation est trop mince, cette fois…
      Ce n’est pas une position (politique ou économique) tout juste un anathème !

        +1

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  • dan // 28.01.2015 à 12h50

    Je crois que le vote Grec ne va pas changer la face du monde et modifier d’un iota les plans de l’oligarchie qui nous gouverne et pour qui la démocratie n’est qu’un paravent.

    « Quoi qu’il en soit, les mois qui viennent seront l’occasion, pour le peuple grec, de découvrir l’ampleur de l’escroquerie politique dont ils viennent de nouveau d’être les victimes.

    Lorsque les flonflons du cirque médiatique se seront éteints, ils se rendront compte que l’élection de M. Tsipras :

    -ne modifie pas le moindre article des traités TUE et TFUE,
    -n’infléchit pas la moindre décision de la Commission européenne et de la BCE,
    -ne change pas d’un iota la politique économique et monétaire voulue par les gouvernements de l’Allemagne, de la Finlande, des Pays-Bas et du Luxembourg,
    -ne remédie en rien à la totale inadéquation de l’économie, du tissu industriel, et du corps social grecs à l’euro,
    -n’arrête en rien la diplomatie guerrière que Washington impose à l’UE vis-à-vis de la Russie et du reste du monde. »

    Qui vivra, verra mais je souhaite vivement me tromper.

      +4

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    • Damien D // 28.01.2015 à 16h37

      La question n’est pas de savoir si tous ces facteurs, extérieurs à la Grèce, vont changer, mais bien si la Grèce va continuer d’y plier, en particulier aux desideratas de la Troika (ultra-libéralisme, dépiéçage des services et patrimoines publics, etc. – malheureusement le mal est fait), ou se « rebiffer » et refuser les conditions (comme le menace clairement Syriza)

      La conséquence serait bien la fin des aides (prêts) de la troika, donc faillite de fait du pays.

        +2

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  • William Dal // 28.01.2015 à 14h29

    Comme beaucoup je pense que les chances de la Grèce de se sortir du piège de l’endettement catastrophique dans lequel on l’a enfermée , passent par un abandon d’une monnaie mortelle pour leur économie. Donc Grexit. Choisir la mort comme dit Varoufakis. Sauf que ce serait en quelques années une renaissance pour la grèce (avec à n’en pas douter un soutien intermédiaire venant de pays sans muselière, je songe à la russie bien sûr). Pour eux la mort c’est d’avoir la même monnaie que les allemands en premier. Quand l’idéologie européiste ignore les fondamentaux d’une économie on aboutit à ça. La grèce n’avait rien à faire en zone euro, les grecs n’ont pas à subir les conséquences du fanatisme de quelques uns.
    Ou la liberté sans la mort ou une lente agonie, leur choix se verra dans quelques mois.
    Aux futurs candidats pour l’euro on pourrait susurrer à l’oreille avant la signature « Vous qui entrez ici abandonnez toute espérance… »

      +4

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  • Gribouille // 28.01.2015 à 15h04

    La première chose qui me frappe dans les entretiens de Varoufakis c’est sa vision globale de la crise économique et son approche de la crise grecque qu’il relie aux malfaçons de la construction européenne. On sort de l’autisme Européen qui traite les problèmes de la Grèce comme le résultat exclusif de ses propres faiblesses. Faiblesses que des réformes « structurelles » forcément douloureuses corrigeront si la Grèce avale le médicament sans rechigner.

    En lisant ses réponses, qui tournent autour d’une réforme en profondeur des institutions européennes pour résoudre la crise. Varoufakis fait preuve d’une vision hétérodoxe du fonctionnement de l’économie qui tranchera avec la vision de ses autres homologues européens. Je pense qu’il a parfaitement conscience que les politiques d’austérité sont une impasse pour les pays européens alors que ses partenaires européens sont encore dans le déni. Nous somme également dans un contexte social aggravant dans lequel les peuples européens sont épuisés par la crise économique. Et Syriza n’est que le premier parti à émerger des ruines des politiques austéritaires.

    Dès lors, je me demande comment, si Syriza n’arrive pas à pousser ses partenaires européens dans sa direction, comment la Grèce pourra rester dans l’Euro.

      +3

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    • Damien D // 28.01.2015 à 16h31

      La Grèce ne va pas rester dans l’Euro, elle n’a rien à y faire.

      La question est de savoir si la Troika va jouer le jeu, ou faire payer la Grèce (bon d’accord elle a déjà payé) En quelques mois nos merdias peuvent faire passer la Grèce de gentil petit dernier de la classe au méchant garçon qui tire les couettes des filles (ils sont copains avec les Russes, c’est louche déjà)

      On va ressortir les comptes falsifiés à l’entrée dans l’Euro (on va oublier de mentioner que Goldman et Draghi étaient impliqués) et nous expliquer que le Grec ne travaille pas, ne paye pas d’impôts et exploite ses enfants.

        +3

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      • Gribouille // 28.01.2015 à 18h31

        Je pense aussi que c’est le scénario le plus probable est une sortie de l’Euro. Et mes craintes sont des mesures de rétorsion contre la Grèce pour dissuader d’autres pays de sortir. Il ne faut pas oublier que l’aide à la Grèce n’a jamais eu pour but de sortir le pays de sa situation mais de sauver les banques et de sauver la monnaie unique. Si tuer la Grèce permet de sauver ce pilier de la construction Européenne, qu’est l’Euro, ils n’hésiteront pas.

          +3

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  • Timothée // 28.01.2015 à 15h45

    Varoufakis a un projet. Il connaît les mécanismes, les causes et les solutions. Il est dans le vrai, même si cette « vérité » est basée sur le postulat d’une conservation de la zone Euro (mais avec des règles modifiés).

    Au final, il laisse comme ultime possibilité « la mort » (comme il dit) mais, sur ce dernier point, Alexis Tsipras a déjà déclaré qu’il demanderait un accord explicite du peuple grec.

    Compétence et sens aiguë de la démocratie, c’est déjà beaucoup plus que ce qui nous offrent nos politiciens chez nous.

    Il y a plus qu’à attendre l’épreuve de la réalité. Je suis impatient de connaître le fin mot de l’histoire. Car sur ce point, il n’y a aucun doute, les Grecs sont en train d’écrire l’Histoire.

      +3

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  • alexg81 // 28.01.2015 à 17h13

    A part que l’UE est irréformable. Ceux qui ont rédigé les traités ont fait en sorte qu’il soit impossible de les modifier, à part par un accord commun entre tous les pays membres. Suffit qu’un pays s’oppose par exemple à une renégociation de la dette mutualisée par exemple (même s’il n’a aucun intérêt dans l’affaire) pour qu’aucun accord ne soit trouvé.

    C’est le principe du stratagème des chaînes : de cette manière, chaque pays est pieds et poings liés au 27 autres dans un système néolibéral de grand marché libre et incontrôlable pour le plus grand plaisir de l’oligarchie apatride mondiale et des grandes banques d’affaires comme Goldman Sachs. Et pour contrôler tout ce petit monde, il fallait un fédérateur extérieur comme l’appelait le Général de Gaulle : ici c’est les Etats-Unis qui ont tout fait et poussé les pays à intégrer la construction européenne par tous les moyens (contrôle des médias, formation des hommes politiques, implantation d’ONG et de syndicats dévoués, chantage dans tous les domaines).

    Les grecs n’ont pas encore compris qu’ils se sont fait une fois de plus rouler dans la farine, comme le seront les espagnols avec Podemos et nous avec le FN. A moins que Tsipras comprenne qu’il n’a plus d’autre choix que de tout renverser pour sauver son pays de la ruine avec l’aide de mentors extérieurs, comme Poutine et son South Stream.

      +4

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  • TC // 28.01.2015 à 18h19

    « Quant à la sortie de la zone euro, je veux insister sur le fait que nous avons le droit de rester dans la zone euro. Nul ne peut nous le contester. »

    Tout est dit dans cette phrase, le reste n’est que du blablabla.

      +1

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  • tchoo // 28.01.2015 à 18h21

    Je ne sais si Syriza avance masqué, mais cette absence de volonté de renverser la table peut laisser douter de leur réelle volonté de changer les choses, s’adapter en faisant le moins de dégâts sociaux possibles ne les mènera pas loin

      +4

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  • lanQou // 28.01.2015 à 19h32

    Il y a quand même des éléments inquiétants dans cette interview, celui-ci en particulier:

     » -Et le dernier pilier du programme de Syriza ?
    – Ce sera de gérer enfin la crise humanitaire en Grèce. Mais là encore, je pense qu’il faut réfléchir au niveau européen. Aux Etats-Unis, les bons d’alimentation ont permis de sortir de la pauvreté des centaines de milliers de ménages. Pourquoi ne pas utiliser les bénéfices de l’Eurosystème, le réseau des banques centrales de la zone euro, pour financer de tels bons en Europe ? Cela créerait de la solidité politique en Europe, les gens pourraient constater concrètement les effets positifs de l’appartenance à la zone euro.  »

    Nourrir les affamés avec des coupons eurocertifiés par les banques et consorts? L’UE donne la charité pour redorer son image? c’est de gauche ça? On abandonne en rase campagne l’idée que chaque être humain est en droit d’avoir des moyens dignes d’assurer sa subsistance sans avoir à quémander sa pitance auprès des possédants?

    L’économiste de gauche s’est sûrement mal expliqué, ça doit être ça, je ne vois pas comment il peut soutenir de tels arguments (pas l’ombre d’un revenu de base, tout droit vers la charité…).
    En attendant, je vous raconte pas la tête de ma grand-mère quand je lui parle de coupons d’alimentation…
    Tu parles d’une révolution, ça s’appelait l’occupation….

      +11

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  • bertgil // 28.01.2015 à 19h36

    Tsipras n’aura pas d’autres choix que de quitter les traités européens et donc sortir de l’euro.Sans attendre il devrait lancer la fabrication de la monnaie qui remplacera l’euro.
    Les représentants des créanciers de la gréce ne lacheront rien.Tsipras et son gouvernement n’auront le choix qu’entre passer sous la table ou culbuter la table.

      +1

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  • 1Direct // 28.01.2015 à 19h48

    Voyons, voyons si nous avons bien compris.

    Mode opératoire:
    A- Au début:
    Les dettes, celles de la Grèce mais pas que, sont détenus en majorité par la finance (banque, assurance … Aïe).
    B- Constatation:
    Si il y a défaut sur les dettes ce sont les détenteurs privés qui vont en être de leurs poches. Voire, éventuellement, faire faillite.

    C- 2 solutions principales apparaissaient:
    Ces derniers avaient le choix entre :
    – Nous acceptons le(s) défaut(s)
    – Nous refusons tout défaut.

    D- Solutions possibles
    1) Le(s) défaut(s) est(sont) acté(s). Les détenteurs/actionnaires de dettes privés en sont « pour leurs frais ». Pertes sèches.
    Les sociétés « trop importantes », celle vraiment indispensable (pas celle des copains), sont nationalisées pour 0 Euro, sans reprise des dettes.
    On évite:
    -Des licenciements globaux
    -On conserve uniquement les activités/fonctions nécessaires aux pays et au système que remplissaient ces entreprises privées.
    De mémoire, c’est ce qui c’est fait en Grande-Bretagne pour certaine(s) entreprise(s) (banque(s)…). Pays Ô combien communiste il est vrai. 😉

    2) « Ils » estiment que le privé, les actionnaires etc., ne doivent pas, au nom de …, supporter les pertes de leurs investissements, leurs risques.
    Dans cas, à ma (petite) connaissance, il faut que soit les autres pays/institutions payent pour les pays en finançant les dettes.
    Ça c’est la formulation claire et sincère.

    Mais voilà … cette solution 2 ne peut être dite et faite au grand jour, ouvertement.
    C’est « politiquement » pas possible (hum! politiquement mais pas que … peut-être).

    E- Ce qui c’est fait
    En vertu des intérêts de …, pas question déclarent nos dirigeants « marionnettisés » (qualificatif aimable. D’autres pourraient être utilisés) que ce soit les détenteurs privés (qui perdent de l’argent).

    Aie! Comment faire pour faire passer « la pilule » aux peuples?

    Le discours:
    En clair, et en premier lieu, pas question pour les copains des dirigeants (les notre, ceux des pays l’U.E. …) d’en être de leurs poches.
    « … Too big to fail » …
     » … C’est systémique … »

    Ayez peur brave gens, ayez peur!

    La solution adoptée
    En vertu de « l’article 1 » (pas de perte majeure pour le privé), ils ont fait passer les dettes de la poche gauche à la poche droite.
    De la poche droite oui, MAIS la poche droite des états, des institutions.
    Donc, d’une façon non virtuelle 😉 , très réelle, dans votre poche droite.
    Aujourd’hui, le privé est « tranquille » car quasiment vierge de ces dettes toxiques.
    Les dirigeants de nos pays aussi. (Hum! pas sûr. Question de temps. Espérons)
    Et nous? … A terme, en l’état, beaucoup moins.

    une conclusion (possible?)
    A moins que, pris de remords 🙂 nos dirigeants décident que les pays (Grèce mais pas que) fassent défaut et que les compteurs comptables sont remis à 0.
    En gros, effacement des lignes « débits » des uns et « crédits » des autres. Ils n’ont jamais « existé ».
    Serait ce la solution n°3?

      +5

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    • Chris // 28.01.2015 à 20h13

      Un défaut grec, c’est, si je me souviens bien, 40 milliards supplémentaires pour le CONtribuables français.

        +0

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      • 1Direct // 28.01.2015 à 22h46

        Sauf si la solution n°3 est adopté? Nous, français et les autres, n’aurions rien à
        Bizarre qu’il est été possible de le faire pour l’IRACK à hauteur de 120 milliards en 2003.

          +0

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    • stephp // 28.01.2015 à 21h32

      En résumer, en matière de fric, notre belle Europe au service des peuples c’est à peu près ça :
      https://www.youtube.com/watch?v=NC7VJu8qffk

        +2

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  • DUGUESGLIN // 28.01.2015 à 20h57

    Un coin est enfoncé dans l’UE. Les grecs se sentent plus proches des russes que des anglo-saxons.
    Suivront peut-être les bulgares après la Hongrie. Et peut-être aussi l’Autriche. Comment l’UE va-t-elle gérer cette évolution?

      +2

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    • anne jordan // 29.01.2015 à 18h53

      l’Autriche ? sûrement pas !
      voir le billet de J.Sapir .

        +0

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  • Ataraxi // 28.01.2015 à 22h22

    Au delà d’un certain niveau d’endettement, c’est le débiteur qui tient le manche.
    Au fait, comment va L’Islande ?

      +3

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    • 1Direct // 28.01.2015 à 22h37

      Ça va bien pour eux … Maintenant 🙂 😉 Mais pas vraiment grâce à l’U.E. and Co
      Merci.

        +3

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  • coinfinger // 28.01.2015 à 23h07

    Je souhaite qu’il réussisse Varoufakis , à l’énoncé de ses intentions .
    Hélas , je n’ai aucune idée , et peut étre lui non plus , de comment , il va régler tout çà à l’intérieur .
    C’est à dire mettre fin au pouvoir oligarchique et kleptocratique selon ses termes en Gréce . Cela suppose une administration , et méme d’autres , dévouée à ces objectifs .
    Ou alors une forte mobilisation populaire en ce sens . Pour contrebalancer les faiblesses administratives . Pour moi tout celà reste un point d’interrogation .

      +0

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  • 1Direct // 28.01.2015 à 23h26

    A propos de la notion de dette je voudrais mettre en avant une notion fort (très très) intéressante.
    En 2003 l’IRAK a vu sa dette effacée de 120 milliards.Soit donc quand on veut on peut.

    Mais il me semble que le plus important est là:
    « Les Américains justifient alors leur démarche en qualifiant la dette contractée par le régime baassiste d’« odieuse » : une notion – non juridique – énonçant que la dette souveraine encourue sans le consentement des populations et sans bénéfice pour elles ne doit pas être transférée à l’Etat successeur »
    bien sûr s’étend apercu des conséquences, les américains n’ont pas répété cette affirmation.
    Mais c’était dit. 🙂
    Une notion que Washington se gardera par la suite d’invoquer de peur de créer un précédent (source:http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/01/27/effacer-la-dette-grecque-le-mauvais-exemple-irakien-de-melenchon_4564350_4355770.html)

    En voilà une notion « qu’elle est bonne ». Non?
    Par conséquent, transposé au cas de la Grèce, il est clair que la peuple grec n’a pas voulu ces dettes. Les manifestations (violentes pour beaucoup) en atteste.

    Pire non seulement cela signifie qu’il n’étaient pas d’accord mais qu’ils en ont subi et subissent toujours les conséquences. Là aussi, l’état de délabrement de beaucoup de service public (santé …) le prouve.

    Par conséquent, en vertu des déclarations américaines citées ci-dessus, cela s’applique à 100%.
    Ce n’est que mon avis 😉

    Une belle « brèche » que voilà !!

    Une remarque:
    Par extension, je pense il devrait être possible de traduire en justice (haute trahison?) des dirigeants qui auraient fait des fautes de gestion et/ou une gestion qui n’aurait pas été faite pour le bien de la population du pays.
    Un équivalent de l’interdiction de gérer pour un chef d’entreprise qui commet une faute de gestion reconnue lors d’une faillite. Cela se traduirait par une interdiction de gouverner/ inéligibité (… à vie?) avec, dans la mesure des moyens des dirigeants en cause, la confiscation des biens de ces derniers … pour « remboursements »/dédommagement (même si cela serait symbolique au vue des montants).

    On peut rêver, non? 🙁

      +6

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    • 1Direct // 28.01.2015 à 23h51

      Oui mais j’oubliais cet autre précédent:
      « Responsable mais pas coupable ». Vous vous souvenez?
      A elle seule cette formule avait expliqué et explique toujours la « mentalité » des politiques dirigeant notre pays:
      Nous sommes le roi nous faisons et signons ce que nous voulons (puisque nous avons votre procuration) mais nous ne sommes responsable de rien et devant personne.
      De plus ils se l’appliquent pour tout et en toutes circonstances.

      Ces « Mes Seigneurs », et leurs cohortes, confondent très/trop facilement procuration et droit à signer n’importe quoi et n’importe comment alors qu’ils cachent (ou oublie d’informer clairement et correctement) une grande partie des actes (signatures, accords, lois etc.) qu’ils font car ils savent pertinemment que la population ne serait, pas d’accord.
      Dans la vie courante, pour Madame et Monsieur « Tout Le Monde » je crois qu’utiliser une procuration de façon abusive cela s’appelerai de l’abus de pouvoir ou de l’escroquerie.

      Enfin …
      Braves gens, continuez à leur donner cette procuration puisque la majorité (des votes exprimés) les ont élus et continueront à élire les mêmes tant au niveau local que national.
      Je vous entends! Oui mais pour qui voter?
      C’est vrai, là est le premier problème à résoudre:
      Qui (d’autre) pourrait se présenter en alternative aux sempiternels candidats de toutes les élections?

        +1

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  • Makhnov // 28.01.2015 à 23h37

    Je souhaite la réussite de Varoufakis mais malheureusement je pense qu’il se trompe en croyant pouvoir convaincre par la logique nos chères politiciens.

    Parce que si ont été logique on virerais toute la troîka qui en 6 ans a réussis à faire passer, en gros, la dette grec de 200 milliards à 300 milliards aujourd’hui.

      +1

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  • Kncok // 29.01.2015 à 12h36

    Une petite contribution sur la Grèce dont le ton ne peut que déclencher l’hilarité tant il est dogmatique :
    http://www.lesechos.fr/monde/europe/0204116993914-sanctions-contre-moscou-athenes-met-les-pieds-dans-le-plat-1087899.php#xtor=CS1-1

    « En tant que communiste, Alexis Tsipras peut aussi être indulgent envers la mère patrie de la révolution soviétique. En écho à la propagande du Kremlin, il affirme que le gouvernement ukrainien compte des « néo nazis », et son premier entretien officiel a été avec l’ambassadeur russe »

    Une perle je vous dis !

      +2

    Alerter
  • Fulub // 29.01.2015 à 12h58

    Il ne se passera rien en Grèce.

    La venue de Siriza au pouvoir ne changera rien car ce sont les financiers qui commandent à tous les pays d’Europe ou d’ailleurs.

    La Souveraineté des Peuples a disparu depuis longtemps, hélas.

    Beaucoup de bruit pour rien en tout cas.

      +1

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    • mistermask // 30.01.2015 à 16h36

      Boah, ils vont se faire piétiner jusqu’à ce que mort s’en suive… On connait le schema, ca a commencé, ils ne vont rencontrer que des murs.

      C’est beau de rêver…

        +0

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  • Renaud // 29.01.2015 à 13h17

    Le tamtam des gauches « européennes » se serait-il mis en marche dès l’annonce, en Grèce, de la victoire électorale du parti grec syriza ? Le titre immédiat du Nouvel Observateur du 26 janvier immédiatement, le lendemain de la victoire du parti syriza ne laisse presque pas de doute à ce sujet…

    Ça voudrait dire que le prévaricateur-molusque François Hollande (devenu soudain vertébré à la faveur d’une tuerie qui l’arrange bien!…) pourrait se retrouver mandaté par les « gauches européennes » pour faire ce qu’il a renoncé à faire une fois « élu » en France après avoir promis le contraire avant d’être élu (mais lui-aussi fit le pèlerinage à la City de Londres en février 2012 peu avant les élections présidentielles françaises. Confirmation de l’allégeance au triomphe de la finance usuraire actuelle sur tout le reste. Le misérabilisme « politique » « européen » va chercher à s’unir par la « gauche » politique gélatineuse et insipide. Cette « gauche politique » derrière l’ectoplasme du rideau de fumée politique « européen », cautionnera mieux que quiconque, mieux que toutes autres formations politiques, l’obéissance à la City et à Wall-Street et le grand marché transatlantique sera une dépendance très accrue de l’ « Europe » par les USA. La politique américaine préfère tout à fait ce genre de gauche (gauche caviar) à tout autre force politique

    http://tempsreel.nouvelobs.com/edito/20150125.OBS0737/la-victoire-de-syriza-met-hollande-face-a-une-responsabilite-historique.html

    Yannis Varafakis dit ceci: « Je crois qu’une victoire de syriza en Grèce représentera la « dernière chance » pour François Hollande(ndlr, pour F. Hollande et lui quasi seul ! car pour nous, ne serait-ce pas plutôt une malchance !!??) de changer cette donne (la domination de l’Allemagne sur la France). Si cette combinatoire est encore et toujours en perspective, ce qui semble, alors, ce serait foutu d’avance…

    Je peux me tromper évidemment, mais j’ai toutes les craintes cette « nouvelle » donne (François Hollande a invité Tsipras à se rendre rapidement à Paris…) va tout faire pour conserver cette « Europe » artificielle et délétère. J’ai envie de dire que le nouveau gouvernement grec, c’est encore et toujours la City et Wall-Street aux commandes, plus le Ché pour capter toutes les attentions… Les ‘couleurs’ politiques, désormais entièrement délavées, n’ont plus la moindre signification pour la coterie ploutocratique qui prétend « diriger le monde.

    Mais, au fait, dans cet article Yannis Varafakis ne dit pas un mot de l’accord commercial transatlantique, ce qui et un indice de son ‘proeuropéisme’, c’est à dire que dans son propos l’ « union » avec les États-Unis serait sous-entendue; ce qui est le cas, d’ailleurs, dès le début du projet « européen » durant les années 50. Mais je crois savoir que ce changement politique en Grèce est très bien vu outre Atlantique et Y. Varafakis, formé à l’anglo-saxonne comme tant et tant d’autres dirigeants actuels ou futurs, à l’évidence, est proeuropéen et veut que l’euro perdure. On est pas sortie de l’auberge. Affaire à suivre, mais pendant ce temps-là……

      +0

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  • nicolasjaisson // 29.01.2015 à 16h51

    Une dette déjà soutenable
    Contrairement à une idée répandue, l’effacement d’une partie
    des prêts officiels n’est pas nécessaire pour rétablir la
    soutenabilité des finances publiques grecques. Comme nous
    l’avons déjà évoqué2
    , le ratio d’endettement public n’est qu’un
    élément parmi d’autres pour juger de la soutenabilité de la
    dette. Dans le cas de la Grèce, le ratio d’endettement public, à
    175% du PIB, ne permet pas de rendre compte des multiples
    aménagements concédés par les créanciers (publics et privés)
    afin alléger son service. Ainsi, la maturité moyenne de la dette
    grecque est désormais d’environ 16 ans et le taux d’intérêt
    implicite de 2,4%. Par ailleurs, ces derniers éléments ne
    tiennent pas compte des nombreux moratoires dont
    bénéficient déjà l’Etat grec : jusqu’en 2020, ce dernier ne
    devra s’acquitter que du remboursement des prêts du FMI, du
    paiement d’intérêts faibles aux créanciers privés ayant
    participé à l’échange de dette de 20123
    et du paiement
    d’intérêts extrêmement faibles sur les prêts bilatéraux (le taux
    d’intérêt est égal à Euribor +50pb, soit aujourd’hui 0,56%). Il
    devra également rembourser les obligations détenues par la
    BCE. Ce dernier point mérite également une observation.
    Depuis mars 2012, les profits (gains en capital et revenus
    d’intérêts) réalisés par la BCE et les banques centrales
    nationales sur leurs portefeuilles d’obligations grecques (EUR
    27mds) sont reversés subséquemment à l’Etat grec. Cela
    signifie non seulement que la Grèce ne paye plus d’intérêts sur
    cette partie de sa dette, puisque ces derniers lui sont
    redistribués ex post, mais aussi que son stock de dette est
    allégé. Si la Grèce rembourse effectivement au pair les
    obligations que l’Eurostystème a acquis avec une décote, cette
    différence (i.e. le gain en capital de l’Eurosystème) lui est
    ensuite reversée.
    La conséquence de ces divers arrangements est que la charge
    réelle de la dette est déjà considérablement allégée. En tenant
    compte de la redistribution des profits de la BCE et du
    moratoire sur les paiements d’intérêts au FESF, celle-ci ne
    représente plus qu’environ 2,5% du PIB, soit un niveau très
    proche de la moyenne de la zone euro et bien inférieur aux
    autres pays périphériques.

    http://economic-research.bnpparibas.com/Views/DisplayPublication.aspx?type=document&IdPdf=25294&src=mail&publication=EcoFlash

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    • Timothée // 29.01.2015 à 18h50

      Et comment vous expliquez que la dette est passée de 103% à 175% en six ans ?
      Et le chômage ? Et 30% des entreprises fermées ?

      C’est sans doute grâce au succès de votre « recette » merveilleuse.

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  • Drômois // 29.01.2015 à 19h14

    Pourquoi la Grèce devrait-elle rembourser sa dette alors que la France et autres pays « du club Med » vont bénéficier du QE européen de 1 000 milliards (la machine à fabrique de la monnaie de singe) pour racheter leurs dettes ?

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  • Noob // 29.01.2015 à 21h03
  • FDM // 29.01.2015 à 21h32

    « Vous n’êtes pas certain d’avoir compris ? « Dire que tout va changer parce qu’il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c’est prendre ses désirs pour des réalités », ajoute encore Jean-Claude Juncker, qui lâche une phrase terrible, qui résume toutes les limites de la démocratie dans l’Union européenne :

    Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »

    .. Mais quelle horreur… ce n’est pas possible … c’est un cauchemar !

    « Juncker dit « non » à la Grèce et menace la France »

    Menace, c’est tout ce que l’Europe propose, des menaces..

    Avec la crise Ukrainienne et tous les soucis économiques et autres, nous nageons en plein 1984…

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  • Contrescarpe // 01.02.2015 à 13h36

    J’aurais dit « un peu moins radical que Lordon », plutôt que plus mou, qui ne semble pas caractériser le bonhomme 🙂

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