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13.juin.201713.6.2017 // Les Crises

La première victoire de Hitler [sa conquête du pouvoir en Allemagne], par François Delpla

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Né en 1948, François Delpla est normalien et agrégé d’histoire. Il a notamment travaillé sur une biographie d’Adolf Hitler et sur le nazisme.

LA PREMIÈRE VICTOIRE

DE HITLER

[SA CONQUÊTE DU POUVOIR EN ALLEMAGNE]

Né d’une défaite humiliante, nourri d’une profonde crise de la démocratie allemande et du désastre économique de 1929, le nazisme se hisse en vingt ans, dans le sillage de son maître charismatique Adolf Hitler, jusqu’au pouvoir absolu, et aux portes de la guerre.

L’Allemagne, en 1918, est vaincue… et elle est la première à le savoir. Guillaume II a défié le monde en lançant ses armées dans deux directions à la fois, en 1914. Il espérait remporter d’un côté, celui de la France, une victoire expéditive, pour s’occuper ensuite à loisir de la Russie. Ayant échoué de très peu grâce au « miracle de la Marne », le pays a dû subir pendant quatre ans une guerre d’usure pour laquelle il n’était ni fait ni préparé, et qui a été très durement ressentie par les civils. La défection russe, en 1917, a certes compliqué les affaires du camp adverse et rouvert une perspective de victoire, mais très brièvement.

En tentant d’affamer l’Angleterre par une guerre sous-marine étendue aux neutres, dont les États-Unis, Berlin n’avait réussi qu’à provoquer l’entrée en guerre de ces derniers et ils avaient irrésistiblement fait pencher la balance, à partir du milieu de 1918.

D’un tel effort, couronné d’insuccès, un pays se remet difficilement, et il est sans exemple qu’aucun soit jamais revenu à la charge au bout de deux décennies. Imagine-t-on la France ci-devant napoléonienne repartir en guerre contre l’Europe en 1836 ? L’Angleterre monter une nouvelle expédition dès 1474 contre la France ? La Grèce coalisée contre la Macédoine, à supposer que le roi Philippe n’ait pas été assassiné et que l’épopée d’Alexandre n’ait pas eu lieu, 21 ans après la désastreuse bataille de Chéronée, en 338 av. J-C ?

L’Allemagne est trop nettement vaincue peut-être, et le fait que son redressement rapide soit inconcevable va sans doute le favoriser. Le traité de Versailles l’épargne largement, tout en

LA PREMIÈRE VICTOIRE DE HITLER

l’humiliant bêtement, car c’est d’une France dominatrice qu’on craint alors la résurgence, surtout à Londres, maintenant que l’obstacle allemand ne se dresse plus devant elle. La peur distillée par Lénine fait le reste : une Allemagne capitaliste puissante semble indispensable pour endiguer la révolution russe, dont un désespoir germanique trop profond favoriserait au contraire, craint-on, la contagion. De ce fait, cette Allemagne, à l’instar par exemple du Japon d’après 1945, a de belles cartes à jouer sur le terrain économique, tout comme avant 1914, et on peut espérer qu’elle n’aura pas la folie de relancer une tentative d’expansion territoriale qui a si mal fini. Au reste, on a créé, pour veiller au grain, une Société des Nations qui a certes, avec le recul, démontré son impuissance, notamment à cause d’un mauvais fonctionnement de son directoire franco-anglais, mais justement : en cas de regain de l’agressivité germanique, l’instrument existait pour y faire face en commun dès le temps de paix et, si guerre il y avait, pour redonner rapidement une leçon à l’Allemagne.

Si rien de tout cela n’a fonctionné, on le doit très largement à un homme.

LA MARCHE VERS LE POUVOIR

Au commencement, on trouve l’ambiance bavaroise d’après-guerre. Le grand État du Sud sert de réceptacle aux vaincus revanchards qui sont aussi des contre-révolutionnaires vainqueurs. Soit qu’ils aient participé à l’écrasement en deux temps de la gauche bavaroise, par l’assassinat du modéré Kurt Eisner en janvier 1919 puis par la liquidation d’une éphémère république communiste fin avril, soit que, regroupés dans des « corps francs », ils soient allés faire le coup de feu dans les régions baltiques pour contenir le plus à l’est possible la révolution russe.

L’antisémitisme, sans être constant ni systématique, est fréquent dans ces milieux. Le mouvement « völkisch », déjà puissant avant 1914, mêle au nationalisme le racisme biologique, qui amène à voir chez les Juifs – peu nombreux en Allemagne mais souvent influents – un corps étranger plus ou moins responsable de la défaite. On accueille avec une crédulité intéressée les « Protocoles des sages de Sion », un faux antisémite russe, concocté à la fin du siècle précédent dans les officines du tsar, et réactivé par les adversaires d’une révolution dont beaucoup de dirigeants sont Juifs. Ce texte, importé et traduit fin 1919 par des réfugiés baltes parmi lesquels se distingue Alfred Rosenberg1, montre les Juifs en train de fomenter un complot pour dominer le monde. Sa traduction allemande va essaimer rapidement dans le monde anglo-saxon, et le milliardaire américain Henry Ford, connu pour ses méthodes de production avant-gardistes, va, pendant quelques années, s’extasier sur ce plat réchauffé dans des journaux et dans des livres.

Hitler lors d’un « congrès » (Parteitag) du parti nazi à Munich, en janvier 1923. (US National Archives)

Adolf Hitler émerge lentement au sein de cette nébuleuse. C’est d’abord un homme de parole, dans tous les sens du terme. Un orateur inspiré d’une trentaine d’années qui fanatise les foules, toutes classes confondues, mais aussi un idéaliste assez naïf qui pense canaliser une grande partie des Allemands vers une revanche rapide sous un chef déjà connu tel que le général Ludendorff, dont il ne serait que « le tambour ». Et le voilà qui court les putschs : celui de Kapp, en 1920, est l’occasion de son premier voyage à Berlin en compagnie de son mentor intellectuel Dietrich Eckart, mais il arrive après la bataille. Plus sérieuse à tous égards est la tentative de Munich, en 1923, sur fond d’effondrement du mark et d’occupation militaire française dans la Ruhr. Les révoltés proclament la sécession du grand État du Sud, non point pour recréer la Bavière indépendante d’avant 1870 mais pour faire basculer toute l’Allemagne dans un régime musclé, revanchard, antidémocratique et mettant au pas Berlin, cette capitale rouge et décadente. Mais Hitler est alors irrémédiablement déçu par Ludendorff, incohérent, et la bourgeoisie bavaroise, pusillanime. Il pense mourir à la tête des manifestants du 9 novembre, au centre d’un Munich dégrisé après le triomphe apparent de l’insurrection la veille, et espère que son cadavre servira de terreau. Mais il survit miraculeusement à la fusillade où son principal lieutenant, Göring, est grièvement blessé, et se croit, après un moment de profond découragement, distingué par la « Providence » pour être non plus le tambour, mais bien le chef d’un pouvoir sans partage qui reprendra l’affaire de zéro, pour la mener implacablement à son terme.

Hitler, l’air farouche, sous une haie de SA à la sortie d’un meeting. Les Sturmabteilungen (en chemise brune) forment une milice à tout faire, souvent violente, dont l’influence sera supplantée par celle des SS (beaucoup moins débraillée) après la nuit des Longs couteaux du 30 juin 1934. (US National Archives)

Son procès, médiatisé surtout en raison de la présence de l’accusé Ludendorff, est l’occasion pour l’orateur de prendre son essor national même si, au terme de son année de prison, la plupart des ministres de l’Intérieur des Länder croient malin de l’interdire de parole pendant quelques années. Il en profite pour soigner l’écrit, que ce soit dans les deux tomes de “Mein Kampf” (1925 et 1927) ou dans la vie interne de son parti « nazi » alors refondé. La doctrine se précise, la stratégie également. On va jouer le jeu électoral sans s’interdire l’action illégale, menée principalement par les milices SA qui provoquent leurs concurrentes de gauche. Le patronat, approché, commence à financer l’entreprise, d’une façon d’abord modeste et très minoritaire. Un échec électoral aux législatives de 1928 (2,6% des voix) paraît sonner le glas du mouvement tout en consolidant la république dite de Weimar, qui apparaît de moins en moins comme un régime étranger imposé par la défaite. Mais Hitler, déployant des prodiges de foi et de sang-froid, exploite habilement la question des réparations de guerre dues principalement à la France, en vertu du traité de Versailles et au nom d’une analyse fort discutable qui rend l’Allemagne entièrement responsable du déclenchement de la guerre, en 1914.

Un plan « Dawes », adopté d’un commun accord en 1924 pour sortir du chaos financier, imposait à l’Allemagne des paiements diminués mais encore assez lourds. Il arrive à échéance en 1929 et une commission internationale accouche d’un « plan Young », aux annuités plus faibles mais courant jusqu’aux années 1980. Le gouvernement allemand penchant pour l’acceptation, les nazis exigent et obtiennent un référendum qui les remet en selle et leur permet de nouer une première alliance avec une partie de la droite, même si le « oui » (au rejet du plan) ne rassemble que 20% des suffrages.

Ce scrutin a opportunément servi de tremplin pour celui de 1930, qui fait suite à une dissolution du Reichstag motivée par des raisons qui ne dépayseront pas le lecteur d’aujourd’hui : la crise de 1929, d’emblée très sévère en Allemagne, voit le parti socialiste, qui gouvernait depuis 1928, déchiré entre ceux qui ne veulent pas entamer le niveau de vie ouvrier et les « réalistes » qui, au nom des « sacrifices nécessaires », sont prêts à gouverner avec une partie de la droite — la surenchère communiste, aujourd’hui estompée, compliquant fort les choses. Hitler apparaît dès ce moment expert dans l’utilisation du communisme, autochtone ou étranger, comme un épouvantail, propre à pousser les riches vers ses bras protecteurs et à discréditer la démocratie, accusée de favoriser le marxisme, cette « peste juive ». Toujours est-il que son parti cause au monde une première stupéfaction, en grimpant d’un coup à 18% des voix.

Ce résultat, bien éloigné encore de la majorité, suffit cependant pour paralyser le Parlement. Les nazis et les communistes (dont le score électoral est de 10%) étant considérés comme infréquentables, les socialistes ne peuvent plus gouverner faute d’alliance et il ne reste qu’à confier le pouvoir au Zentrum, le parti catholique, ancêtre de la démocratie chrétienne. Il ne trouvera jamais de majorité et vivra sous la menace constante d’une censure du SPD5 en raison de ses mesures « antisociales ». Le chancelier, Brüning, prend la détestable habitude de gouverner par décrets-lois au nom de l’article 48 de la constitution, prévu pour les cas de péril national plus que de bisbille parlementaire. Ce qui, contrairement à une idée reçue, permettrait quand même au Reichstag de le renverser, puisque ces décrets peuvent être désavoués après coup, mais personne ne s’y risque. La démocratie est donc violée allègrement et Hitler noue alors une alliance assez souple avec le politicien milliardaire Hugenberg, qui dirige à la fois un parti de droite (le DNVB6) et un empire médiatique.

L’année 1932 est décisive : la droite classique en général et Brüning en particulier montrent d’emblée leur faiblesse en présentant à l’élection présidentielle, pour un mandat de 7 ans, le maréchal Hindenburg, devenu après la guerre un leader de droite peu imaginatif, âgé de 82 ans et président sortant. Du coup, le candidat Hitler, qui se présente à une élection pour la première fois, séduit par sa jeunesse et son dynamisme beaucoup d’électeurs de droite, rassurés par la présence à son côté de Hugenberg. Et comme les socialistes, au nom du « moindre mal », votent Hindenburg dès le premier tour, les nazis ont beau jeu de se présenter comme les champions d’une droite pure de toute contamination « marxiste ». Hitler est certes battu mais, au second tour (dont l’existence même est un désastre pour Hindenburg, soutenu par les deux tiers des forces parlementaires), il gagne encore des voix et recueille 37% du total. Il prend alors un risque : pour stabiliser la situation politique par la formation, enfin, d’une majorité, il faudrait que les nazis acceptent d’entrer au gouvernement… surtout après la dissolution de la Chambre qui a vu leur parti, en juillet, confirmer son score de 37%. Le nouveau chancelier, Franz von Papen7, propose alors la vice-chancellerie à Hitler, qui refuse au risque de mécontenter une partie de ses électeurs et de ses militants.

Voilà qui semble se confirmer lorsque Papen provoque une nouvelle dissolution. Les nazis « tombent » alors (en novembre 1932) à 34% et, malgré ce chiffre encore énorme, bien des observateurs à travers le monde prédisent un écroulement aussi rapide que celui d’un château de cartes. Le jeu des ambitions fait le reste : l’homme fort, derrière le faible Papen, était Kurt von Schleicher, général et ministre de la Guerre8. Il croit son heure venue, s’empare de la chancellerie et commence à négocier avec les syndicats, comme avec certains nazis impatients d’un ministère, pour dégager enfin une majorité. Mortifié, Papen se rapproche alors de Rider qui a l’habileté de se dire d’accord pour gouverner avec lui, tout en mettant provisoirement de côté la question de la chancellerie, alors que Papen entend bien la récupérer.

Cette coalition de droite, en se dessinant, coupe l’herbe sous les pieds de Schleicher qui tombe fin janvier, cependant que Hitler abat son jeu : il veut bien n’avoir qu’un ministre nazi — celui de l’Intérieur… — mais tient mordicus à la chancellerie. La droite — et Hindenburg, parmi les derniers — se résigne, le 30 janvier 1933, à tenter une expérience Hitler, en considérant que en limitant la participation des nazis au ministère de l’Intérieur et à la vice-chancellerie avec Papen, ils seront suffisamment muselés par tous les autres ministères. D’autant plus que, dans l’accord Hitler-Papen-Hindenburg, figure l’engagement du premier nommé de gouverner avec le Zentrum, ce qui permettrait de conserver jusqu’à son terme le Reichstag élu en novembre, avec une large majorité en faveur du gouvernement.

En 2009 encore, beaucoup de gens pensent que Hitler a été « élu démocratiquement » ou, dans une version moins diamétralement opposée aux faits, est parvenu « légalement » au pouvoir. Le rappel qui précède montre ce qu’il faut en penser. Les nazis ont menti sur l’essentiel. Ils violent d’emblée leur engagement de gouverner avec une majorité, sans dissolution nouvelle. Les négociations avec le Zentrum s’ouvrent bien le 31, mais sont immédiatement rompues par les nazis, et Hitler se rend chez le président pour annoncer leur échec. Voilà un épisode classique de crise ministérielle, qui se conclut normalement par la démission immédiate du chef de gouvernement nommé, incapable de former son équipe. Mais Hindenburg signe un nouveau décret de dissolution, ouvrant par le fait même une campagne dont l’équité est garantie par un ministre de l’Intérieur adepte d’une idéologie violente, disposant de milices pour saboter les réunions électorales dans les quartiers ouvriers : la légalité, déjà malmenée par trois ans de détournement de l’article 48, a pris, en 24 heures, un coup de vieux.

LA MISE AU PAS

On a longtemps exagéré le rôle de la terreur dans la transformation rapide de la République fondée sur le suffrage universel en une dictature de parti unique. Il ne faut pas la nier, mais constater qu’elle forme un couple indissoluble avec la séduction. Hitler, plasticien manqué, dessine (il a commencé vers 1920) la plupart des symboles graphiques de son régime, à commencer par la croix gammée sur fond blanc au sein d’un étendard rouge. Très vite, il s’adjoint un décorateur, Albert Speer, qui sera aussi l’un de ses principaux architectes avant de finir sous le harnais d’un très efficace ministre de l’Armement. D’où une profusion de cérémonies, esthétiques et bien réglées, censées matérialiser l’union du peuple et de son Führer. Tout le monde ne s’y rend pas et tous les participants ne sont pas des exaltés — ils comptent leur lot d’opportunistes.

Mais au moins ils sont, de ce point de vue, libres. On n’est pas chez Staline et aucun goulag ne menace les récalcitrants… s’ils restent chez eux sans faire de politique.

Alors que la campagne électorale est émaillée de violences croissantes orchestrées par la police de Göring (ministre de l’Intérieur en Prusse), l’incendie du Reichstag est, à sa façon, la première grande mise en scène du régime. La crémation mystérieuse au centre de Berlin d’un bâtiment notoirement haï par Hitler, au début de la nuit d’hiver, juste quatre semaines après la prise du pouvoir, est attribuée aux communistes, qu’un lien ténu et périmé unit à Marinus van der Lubbe, un jeune maçon hollandais arrêté sur les lieux. Un décret suspendant les libertés est émis aussitôt, et elles ne seront jamais rétablies, même si officiellement ni la République ni sa constitution ne sont abolies. Une seconde crise à grand spectacle, un an et demi plus tard, est organisée par les nazis pour parfaire leur mainmise, sous le nom de « nuit des Longs couteaux ». Cette purge sanglante tous azimuts est approuvée, au nom de l’ordre, par un Hindenburg agonisant, cependant que l’armée, dirigée par le ministre de la Guerre von Blomberg, a prêté aux exécutants, les SS10, sa logistique et ses armes ; il ne reste plus à Hitler, lorsque Hindenburg meurt le 2 août 1934, qu’à supprimer sa fonction en se proclamant lui-même « Führer » du Reich, cependant que Blomberg fait prêter aux officiers un serment de fidélité à sa personne, qui pèsera lourd.

Pendant ce temps, les partis non nazis ont été interdits, les Églises mises au pas, les syndicats ouvriers et patronaux autoritairement regroupés en un « front du Travail », la jeunesse embrigadée sous le commandement énergique de Baldur von Schirach11. La structure de l’État reste cependant inchangée en apparence, mais les nazis, qui poursuivent leur mainmise sur le ministère de l’Intérieur par la nomination du chef SS Himmler à la tête de toutes les polices (1936), se répandent plus discrètement dans les autres secteurs. Le maître d’œuvre de cette infiltration est Heydrich, commandant en second des SS et maître d’un « service de sécurité » (Sicherheitsdienst ou ST) qui deviendra, en 1939, l’axe du RSHA (Reichssicherheits-hauptamt), regroupant toutes les forces de renseignement et de sécurité non militaires.

Cependant, une crise artificiellement déclenchée par des dossiers de mœurs concernant les généraux von Blomberg et von Fritsch permet de délester le gouvernement d’un certain nombre de bourgeois non nazis, fort utiles dans la période antérieure, au début de février 1938. Ainsi se trouve parachevée la mainmise de Göring sur les secteurs-clés de l’économie, de Ribbentrop12 sur les Affaires étrangères et de Hitler lui-même sur les forces armées, lorsque la chute de Blomberg, comme naguère la mort de Hindenburg, permet de supprimer son poste et de faire du Führer lui-même le chef de la Wehrmacht — assisté d’un petit état-major efficace, l’OKW13, que dirigent le général Keitel et le colonel Jodl.

Source : La Dernière Guerre, 2010


Edit : précision de l’auteur :

J’écris dans cet article de magazine de 2010 :

”D’un tel effort, couronné d’insuccès, un pays se remet difficilement, et il est sans exemple qu’aucun soit jamais revenu à la charge au bout de deux décennies. Imagine-t-on la France ci-devant napoléonienne repartir en guerre contre l’Europe en 1836 ? L’Angleterre monter une nouvelle expédition dès 1474 contre la France de Charles VII ? La Grèce coalisée contre la Macédoine, à supposer que le roi Philippe n’ait pas été assassiné et que l’épopée d’Alexandre n’ait pas eu lieu, 21 ans après la désastreuse bataille de Chéronée, en 338 av. J-C ?”

Bravo et merci au premier commentateur qui a signalé la faute (aucun lecteur du magazine de 2010 ne l’ayant encore fait) : Louis XI bien sûr ! Il faudrait toujours tout vérifier… Par ailleurs, dans mon souvenir d’école primaire consolidé lors de tous les stades scolaires ultérieurs, la victoire de Castillon (1453) mettait un terme définitif aux espoirs anglais de reconquête et je vois que la chose n’était pas si nette puisqu’ils remettent (mollement) le couvert à l’époque où Louis est aux prises avec le Téméraire, le traité de Piquigny qui s’ensuit étant celui qui met fin à la guerre de Cent ans, simplement assoupie après Castillon. Dont acte !

Les deux autres exemples, touchons du bois, semblent confirmés par défaut, et la règle par la même occasion : une défaite aussi lourde que celle de 1918, on n’en fait pas appel vingt ans plus tard. L’entreprise de 1939, et ses retentissants succès initiaux, sont une preuve du diabolique talent de Hitler en même temps qu’une relative excuse pour ses rivaux, sidérés et incrédules devant une telle audace.

Je signale par la même occasion que j’ai approfondi cette question de la prise du pouvoir lors de l’anniversaire de 2013, par un livre dont l’avant-propos est en ligne :

http://www.delpla.org/site/articles/articles-8-107+la-prise-du-pouvoir-hitler-30-janvier-1933-la-veritable-histoire.php?com=0

ainsi qu’un résumé (payant) dans le n° 151 de Commentaire https://www.cairn.info/revue-commentaire-2015-3-page-563.htm .

François Delpla, 08/2017

Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 13.06.2017 à 08h23

Quel est le but de ce rappel de l’histoire qui montre comment un mouvement, qu’aucun parti politique ne soutenait, a pris le pouvoir?
Faut-il faire des parallèles avec la France de 2017?
Est-ce une mise en garde contre la montée des extrémismes, ou déclarés tels, qui pourraient prendre le pouvoir avec 34 % des voix?
Alors que, dans la pratique, un « mouvement sans parti » qui, actuellement, représente 23 % des électeurs, va avoir une majorité plus qu’écrasante au parlement, avec quasiment tous les pouvoirs, que le ministère de la défense a été remplacé par le ministère des armées sous les ordres directs du Président de la République, que celui-ci gouvernera par ordonnances, qu’il disposera d’une équipe de l’état d’urgence placée sous son autorité, qu’il dispose déjà du soutien éhonté de la presse et de ceux qui la financent. Faut-il s’interroger sur les dangers d’une prise de pouvoir par 34 % alors que 23 % l’aura, sans doute, sans partage?

73 réactions et commentaires

  • André // 13.06.2017 à 06h45

    Ne perdez pas votre temps à lire cet article où l’on nous refait le coup du Hitler charismatique qui aurait séduit les foules, si vous voulez comprendre l’ascension de ce sinistre personnage, lisez plutôt ceci:

    https://www.fichier-pdf.fr/2015/09/05/pauwels-jacques-r-big-business-avec-hitler/

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    • Jules Vallés // 13.06.2017 à 11h15

      Lisez la bio d’Hitler par Delpla, et ça vous évitera d’adhérer à la doxa qui sous-estime, et a sous-estimé systématiquement les incroyables qualités politiques de ce personnage diabolique!

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    • Dominique // 13.06.2017 à 12h25

      Je pense qu’on peut lire et l’un et l’autre, car loin de se contredire, ils se complètent.

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    • Alae // 13.06.2017 à 19h09

      C’est quand même noté en creux, je cite « une Allemagne capitaliste puissante semble indispensable pour endiguer la révolution russe, dont un désespoir germanique trop profond favoriserait au contraire, craint-on, la contagion. »
      Bien sûr qu’Hitler a bénéficié de soutiens puissants de l’Occident, principalement des USA. On ne compte plus les articles et les livres qui les détaillent, au hasard, https://www.theguardian.com/world/2004/sep/25/usa.secondworldwar
      Etant donnée la situation économique de l’Allemagne, les communistes menaçaient de s’emparer du pouvoir. Dans les rues, leurs clashes avec l’extrême droite étaient quotidiens. L’Oncle Sam est arrivé à la rescousse, les banques US ont payé, les corporations des USA ont investi, la presse américaine a soutenu Hitler jusque tard dans les années 30, et tout cela bien plus que le charisme inexistant d’Hitler l’a fait élire.
      Merci pour le PDF !

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    • martin // 14.06.2017 à 09h14

      Excellent document. (André)

      Ou l’on voit que le national-socialisme n’avait rien de socialiste et qu’il a manqué ( heureusement) de la planification nécessaire, au moins jusqu’à Speer.

      Intéressant aussi, le rôle des banques anglo-saxonnes dans le financement de l’industrie de guerre allemande par l’intermédiaire de la BRI, que le livre n’aborde pas.

      Merci

        +4

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  • .Catalina // 13.06.2017 à 07h48

    C’est moi ou beaucoup d’éléments ressemblent à s’y méprendre à la situation française actuelle ?

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  • openmind // 13.06.2017 à 07h50

    Que sous entendez vous par cet article?

    Que le terrorisme est toujours d’Etat et l’instrument violent d’un pouvoir totalitaire quel qu’il soit…je n’ose y croire…

    Heureusement qu’on a évité l’extrême droite alors!!!

    On aurait eu: état d’urgence, lois liberticides, stigmatisation de coupables (musulmans au hasard), une assemblée caisse enregistreuse du plan de soumission à l’ordre dictatorial…ouf, on est sauvé…

    Quand le peuple endormi par de puissants soporifiques médiatico-politiques s’éveillera, la réaction (la vraie) fera très mal ou bien il n’y aura pas de réveil et la France sera morte dissoute dans le grand bain mondialiste sauvage dont la Russie des années 90 est une image à méditer.

      +26

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    • Libraire // 13.06.2017 à 08h40

      Malencontreusement on a pas évité Macron.
      On aura: la poursuite de l’état d’urgence, les lois liberticides passées par ordonnances, la fin de la neutralité du net, une assemblée aux ordres, stigmatisation de l’islam et des sans dents, la marchandisation du vivant, et toujours la pensée unique véhiculée par les médias.

        +43

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    • Laurence // 13.06.2017 à 09h19

      Heureusement qu’on a évité l’extrême droite alors!!!
      Je suppose que cette phrase se veut ironique. L’extrême droite n’est qu’un leurre qui permet au vrai totalitarisme, celui du capital, de régner sans discontinuer et même aujourd’hui de nous asservir totalement une bonne fois pour toute avec sieur Macron! Pour rappel, c’est ce même Capital qui avait porté Hitler au pouvoir.
      Pour ceux qui en doutent :
      Jacques Pauwels : https://www.youtube.com/watch?v=DTNW0e2xVbM
      « Que le terrorisme est toujours d’Etat et l’instrument violent d’un pouvoir totalitaire quel qu’il soit…je n’ose y croire… »
      Pour t’en convaincre écoute les conférences d’ Henri Guillemin.

        +33

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      • castel // 13.06.2017 à 22h20

        Certe certe… Mais il faut aussi savoir garder raison.
        Macron ne plaît peu être pas à tout le monde; mais de là à le comparer à un pouvoir totalitaire, il y a un pas à ne pas franchir.

        Si l’on veux lutter contre les idées que défends Mr Macron, il faut savoir rester raisonnable dans ses comparaisons et ses moyens de lutte. Des comparaisons caricaturales ne feront que servir le pouvoir, en ridiculisant l’opposition.

        Rappelons nous, toutes les horreurs qu’on fait sarkosy et Hollande, et combien on crié au loup. Pourtant on est encore en démocratie et en république. Peu être un peu abimé sur certain côté; mais pas de quoi crier à la dictature pour autant.

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        • Subotai // 14.06.2017 à 06h59

          Juste un truc.
          Il faut toujours écouter attentivement et prendre au premier degré ce que dit un politique. Parce que s’il ne fait pas toujours tout ce qu’il a dit, tout ce qu’il fait a été dit avant.

          Donc, après avoir écouté tout ce qu’a dit Macron, de sa vision du monde, de la vie, de la politique et de ses projets, je comprend parfaitement que c’est le totalitarisme qui est En Marche.
          Tout a été dit.
          Il n’y a plus qu’à attendre la mise en œuvre.
          C’est là que nous verrons ce que sont vraiment les citoyens de ce pays…

            +12

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          • Thierry // 14.06.2017 à 22h18

            Macron comme Hitler, il faut les lire pour les comprendre, et mieux encore, lire ou connaitre leurs influenceurs. (Ricoeur pour Macron, en particulier sur la démocratie) .
            Je vous suggère de le faire, ça donne une excellente grille de lecture.

              +0

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  • calal // 13.06.2017 à 08h11

    rien dans l’article sur l’hyperinflation qui sevissait sous la republique de weimar,rien sur les morts de faim allemands,rien sur les problemes economiques de l’epoque ni sur les solutions (economiques) mises en place par les nazis.
    je veux bien qu’il y ait plusieurs angles sous lequel aborder une question et que l’aspect politique peut dominer l’aspect economique mais si on veut expliquer l’ascension hitlerienne et le consentement du peuple allemand,cet aspect economqiue est primordial.

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    • Charles Michael // 13.06.2017 à 09h31

      calal,

      oui, mais je décéle chez cet historien un petit je ne sais quoi anti-russe:

      – ressortir le Protocol en rappelant son origine tzariste
      – miracle de la Marne , miracle non: offensive Russe à l’Est
      – la défection russe de 1917: révolution de Février, démission du Tsar, entrée des USA en guerre, révolution d’Octobre, négociations de Brezt-Litvok sur l’Ukraine

      alors la prise en considération de conditions sociales…. la misère et l’humiliation comme apport aux extrémismes, pffft !
      ce serait déjà du bolchévisme rampant.

        +11

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      • Owen // 13.06.2017 à 11h22

        Merci calal, c’est bien la crise qui a engendré le monstre. Le présupposé ancré dans nos esprits est que la démocratie conditionne l’existence d’un pays. Ce qui est faux, ce n’est « que » un must, la forme la plus aboutie des systèmes politiques.
        La pyramide des besoins de Maslow rappelle qu’il est vain de stabiliser une identité et une communauté de valeurs si les besoins physiologiques et de sécurité ne sont pas pourvus. Engels a montré que l’infrastructure et son économie de production est préalable à la superstructure : les conventions sociales, juridiques, politiques et culturelles que se donne la communauté.

        Hitler est celui qui a reconstruit l’économie nécessaire du pays pour permettre aux habitants de subvenir à leurs besoins d’existence. Il est contemporain de Roosevelt qui a réduit la crise de 29 avec le New Deal.

        L’accident idéologique a été la compréhension répandue à partir de Darwin, en 1859, de l’évolution du vivant par la sélection des espèces. Et la déclinaison de cette théorie naturaliste avec le versant anthropologique de Spencer.
        La France, vieux pays, n’avait plus besoin de justifier sa raison d’être. Elle a externalisé le darwinisme social avec le filtre des droits consacrés en 1789, pour aller apporter la civilisation dans les pays « sauvages ».

          +6

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    • Sandrine // 13.06.2017 à 09h58

      L’économie est fondamentale pour comprendre la soumission des Allemands au nazisme – mais, une fois seulement la « mise au pas » politique effectuée. Les Allemands, en bons luthériens (même si tous ne sont pas protestants,) révèrent l’Etat, la loi et le droit : pour se faire accepter, les nazis avaient besoin de ce masque de légalité et de l’adoubement par les notables.

        +5

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    • Micmac // 13.06.2017 à 11h42

      L’hyperinflation, c’est en 1922, et ça dur un an… 10 ans avant. L’hyperinflation n’est pas la cause de l’accession d’Hitler au pouvoir.

      Les nazis émergent effectivement dans un contexte de crise économique terrible, dû à la politique déflationniste suivie par le Chancelier Brüning pour répondre à la crise de 29. Les résultats seront catastrophiques. Laval suivra la même politique en France, mais cela aboutira aux succès du Front Populaire (et à la disparition de Laval dans le néant politique, dont il ressortira en profitant de certains événements…).

      C’est la même politique qu’impose aujourd’hui l’Allemagne à toute l’Europe.

        +18

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  • Pierre Bacara // 13.06.2017 à 08h13

    MOT-CLE : VÖLKISCH, 1ère partie

    « Le mouvement « völkisch », déjà puissant avant 1914, mêle au nationalisme le racisme biologique […] »

    VÖLKISCH : de l’allemand « Volk » (prononcer folk), peuple.

    Version allemande du nationalisme, qui sous-entend une fusion entre un peuple biologique et l’âme qui l’habite. Ce sentiment diffus naît au Siècle des Lumières dans une Allemagne contrite de n’être pas encore une nation au sens où on l’entend en France ou en Angleterre. Il se cristallise en réaction à la domination napoléonienne puis s’exalte lors de la revanche victorieuse de 1813 qui lui permettra de prendre racine au point d’être l’une des sèves cardinales de l’avatar allemand des révolutions de 1848.

    L’essence du « Volk » se durcit ensuite par une évolution vers l’antijudaïsme au sens « traditionnel » du terme, à savoir un faisceau de préjugés attribués aux juifs en tant que communauté religieuse et sociale, au point que des lois antijuives sont votées, puis abrogées dans les années 1860. […]

      +8

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  • Pierre Bacara // 13.06.2017 à 08h17

    MOT-CLE : VÖLKISCH, 2ème partie

    […] Au crépuscule du XIXe siècle, la flamme du « Völkisch » est violemment ranimée sous l’effet de l’appel d’air du retentissant essai de Julius LANGBEHN : « Rembrandt als Erzieher » – « Rembrandt comme précepteur », très grand succès de librairie qui métamorphose l’antijudaïsme culturel « classique » en une sensibilité mutante, l’antisémisime raciste biologique. Une décennie plus tard, le Britannique germanophile Houston CHAMBERLAIN y ajoute une solide épaisseur avec ses « Fondements du XIXe siècle » qui forgent la théorie de la « race aryenne ».

    Alors que pointe le XXe siècle, le mouvement, ou courant völksich se « modernise » en se politisant, sous des draps antiparlementaristes pour commencer. Lorsque, le 5 janvier 1919, est fondé le Parti des Travailleurs Allemands (Deutsche Arbeiterpartei) nationaliste ET anticommuniste ET anticapitaliste, il se définit comme un parti « völkisch ».

    En mars 1920, il devient le NSDAP, le parti nazi. En juillet 1921, prend pour président Adolf Hitler.

      +12

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    • Sam // 13.06.2017 à 09h53

      Au siècle des lumières, l’Allemagne n’existe pas et les germains se rêvent encore en Saint Empire Romain Germanique (quatre mots clés qui expliquent beaucoup de choses sur l’Allemagne d’aujourd’hui).
      Le nationalisme est probablement issu des lumières, mais n’arrivera outre Rhin qu’avec Napoléon et la fin de l’empire (le 1er Reich).
      C’est avec Bismark que le nationalisme allemand prend son essor, il sera l’instrument clé de la réunification (et le 2ème Reich).
      La fin du XIXè, c’est aussi l’essor du scientisme, où tout doit être expliqué par la science. Ce n’est pas étonnant que les questions raciales, aussi stupides et abjectes qu’elles puissent être, aient été « scientisées ».

        +10

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      • Pierre Bacara // 13.06.2017 à 16h08

        « Au siècle des lumières, l’Allemagne […] se rêve encore en Saint Empire Romain Germanique (quatre mots clés qui expliquent beaucoup de choses sur l’Allemagne d’aujourd’hui) ».

        Au Siècle des Lumières, les trois derniers sont en vigueur depuis les temps carolingiens, tout de même, et le premier depuis Barberousse. Le Saint Empire n’est pas un rêve mais une réalité ; par contre, effectivement, il n’est PAS un Etat.

        « C’est avec Bismarck que le nationalisme allemand prend son essor […] ».

        Signalons au passage que le ci-devant Bismarck, déjà, dresse une herse entre les juifs allemands et le pouvoir politique et administratif.

        « La fin du XIXè, c’est aussi l’essor du scientisme […]. Ce n’est pas étonnant que les questions raciales […] aient été “scientisées” ».

        Piste intéressante que votre lien entre scientisme et courant Völkisch au XXe siècle ; à méditer.

          +3

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        • Sam // 15.06.2017 à 09h25

          « Au Siècle des Lumières, les trois derniers sont en vigueur depuis les temps carolingiens, tout de même, et le premier depuis Barberousse. Le Saint Empire n’est pas un rêve mais une réalité ; par contre, effectivement, il n’est PAS un Etat. »

          Rivalité avec l’église puis guerre des religions puis protestant (pour un saint romain…). L’empire n’a jamais existé de fait, c’est plutôt une sorte de pré-UE avec des institutions qui tentent d’imposer un cadre et des lois à ses Etats membres, qui se seront querellés jusqu’au bout.

          Ni saint, ni empire, ni romain, et guère plus germanique que le reste de l’Europe. C’était un rêve prétentieux de continuer Rome et de dominer l’Europe, basé sur les quatre mensonges précédents.

            +0

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  • Maxhno // 13.06.2017 à 08h23

    Nous voici de nouveau plongé dans une question existentielle et à l’Instar de l’oeuf ou de la poule est ce que c’est le délire d’un pauvre type qui est prédominant dans l’apparition d’une dictature où est ce le peuple désoeuvré qui se réfugie dans un rationalisme monolithique ?

      +3

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    • lvzor // 13.06.2017 à 10h31

      Comment ça, « le délire d’un pauvre type? » ??
      Vous ne pensez pas printemps, vous! Attention, vous êtes sur une mauvaise pente. 😉

        +6

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  • DUGUESCLIN // 13.06.2017 à 08h23

    Quel est le but de ce rappel de l’histoire qui montre comment un mouvement, qu’aucun parti politique ne soutenait, a pris le pouvoir?
    Faut-il faire des parallèles avec la France de 2017?
    Est-ce une mise en garde contre la montée des extrémismes, ou déclarés tels, qui pourraient prendre le pouvoir avec 34 % des voix?
    Alors que, dans la pratique, un « mouvement sans parti » qui, actuellement, représente 23 % des électeurs, va avoir une majorité plus qu’écrasante au parlement, avec quasiment tous les pouvoirs, que le ministère de la défense a été remplacé par le ministère des armées sous les ordres directs du Président de la République, que celui-ci gouvernera par ordonnances, qu’il disposera d’une équipe de l’état d’urgence placée sous son autorité, qu’il dispose déjà du soutien éhonté de la presse et de ceux qui la financent. Faut-il s’interroger sur les dangers d’une prise de pouvoir par 34 % alors que 23 % l’aura, sans doute, sans partage?

      +62

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    • Raoul // 13.06.2017 à 09h31

      Sans oublier ça dont je ne sais pas trop que penser, mais qui ne me rassure pas :

      https://www.legrandsoir.info/emmanuel-macron-se-nomme-chef-des-services-secrets.html

        +15

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      • Subotai // 14.06.2017 à 07h16

        C’est une belle connerie, au delà du totalitarisme que la décision sous entend.
        Parce que le Président de République est un Homme Public de fait.
        Le Chef des Services Secret est un homme de l’ombre. Le mettre en pleine lumière le désigne comme cible.
        Trop facile de foutre le pataquès, rien que par la menace.
        Danger…

          +3

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    • Sandrine // 13.06.2017 à 12h07

      Au debut des années 30 le parti communiste allemand parlait de parti pré-fasciste pour caractériser les sociaux-democrates (en utilisant notamment le terme « social-fascisme »). Les nazis étaient rangés dans la catégorie « fascisme ».
      Aussi reducteur que cette analyse puisse paraitre, elle recèle certainement une part de vérité. A mon avis, elle permet d’expliquer des parcours comme celui de M. Deat ou d’autres collaborationnistes pendant la guerre.

        +4

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      • Pierre Bacara // 13.06.2017 à 16h13

        « […] le parti communiste allemand parlait de parti pré-fasciste pour caractériser les sociaux-democrates […] »

        Il s’agit d’une analyse marxiste-léniniste : le social-démocrate, en se compromettant politiquement avec la bourgeoisie capitaliste, fait de lui-même un rouage de l’impérialisme, « stade ultime du capitalisme ».

          +2

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    • tepavac // 13.06.2017 à 12h13

      Vous oubliez la prise de contrôle de la cour de cassation par le ministre de la justice.
      Et surtout, surtout, la succession ininterrompue depuis l’ère Sarkozy, de lois liberticides passées totalement sous silence par tous les partis et seulement dénoncées par les magistrats eux-mêmes, dans une alarme, jamais vue, sur le web.

      Première fois dénoncée par les parties judiciaires les plus sociales et sociables qui soient, tant par les conseils, puis par les magistrats du sièges et fait inouïe, par les représentants du ministère public.

      Années après années, quelques soit le gouvernement, la plus part du temps en catimini, par une sorte d’entraide par « courte-échelle », à été mis en place un ensemble de lois sans lien apparent, et pourtant d’une redoutable emprise totalitaire lorsqu’elles sont mises en action de concert.

      Rien ne semble justifier à l’heure actuelle une telle entreprise, ni vers qui ou quoi elle est destiné, mais la main armée du sabre est là, brandie, en attente.

      Je ne peux croire à une entreprise criminelle par Etat interposé, reste donc un moyen de défense, mais défense de quoi?
      crash pire que 2008?
      Révoltes identitaire?
      Guerres?

        +12

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      • sandrine // 13.06.2017 à 14h51

        Contrairement à une opinion répandue, l’ultra-liberalisme a besoin d’in état fort, voir autoritaire. Hayek l’a dit très clairement quand il s’est engagé en faveur de la dictature de Pinochet.

          +14

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    • Bourdeaux // 13.06.2017 à 12h51

      oui duguesclin, mais que faut-il blâmer, le parti de 23% qui rafle la mise, ou bien les institutions qui le permettent ? J’entends nos chérubins du PS quémander des votes pour dimanche prochain en pleurnichant au motif qu’il faut empêcher la REM de gouverner sans partage, que c’est « mauvais pour la démocratie », touça touça, mais je ne me souviens pas avoir entendu ces gens-là suggérer la moindre modification de la constitution lorsqu’elle leur donnait les bonnes cartes.

        +9

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      • Tunk // 13.06.2017 à 22h36

        Dans notre constitution :

        C’est celui qui gagne le jeu, qui gagne le droit d’en changer les règles.
        Mais pourquoi quelqu’un voudrait changer les règles d’un jeu lui offrant la victoire ?

        Il ne reste qu’une solution :
        Il faut s’arroger le droit de changer les règles pour qu’elle ne soient plus décidées par le vainqueur, mais bien par la masse des vaincus…

        Sauf que, sauf que…
        Pour qu’on en arrive à ce stade d’alliance « populaire », il va falloir que beaucoup plus de monde crève la faim. Car tant qu’il y a du pain et des jeux…

        Au final, rien n’a changé pour homo sapiens depuis des milliers d’années.

          +5

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  • Bruno // 13.06.2017 à 08h36

    « la crise de 1929, d’emblée très sévère en Allemagne, voit le parti socialiste, qui gouvernait depuis 1928, déchiré entre ceux qui ne veulent pas entamer le niveau de vie ouvrier et les « réalistes » qui, au nom des « sacrifices nécessaires », sont prêts à gouverner avec une partie de la droite »

    LOL quoi ! Le comparaison s’arrête là…

      +9

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  • Toff de Aix // 13.06.2017 à 09h00

    Chacun peut voir ce qu’il veut dans cet article..

    Pour ma part, j’en tirerai les conclusions suivantes :

    -en période de crise économique, le peuple souffre mais voit rarement les vrais responsables
    -il va donc chercher un ou plusieurs boucs émissaires (l’étranger, l’immigré…)
    -ces périodes de crise économique s’accompagnent d’une instabilité croissante des institutions, particulièrement au niveau politique
    -la gauche socialiste « réaliste » est en général à côté de la plaque, et provoque systématiquement la colère du peuple en jetant de l’huile sur le feu, par des mesures inappropriées
    -des gouvernants/aspirants au pouvoir/opportunistes assez malins en profiteront : soit en faisant main basse sur les institutions, soit en détournant le pouvoir à leur profit, soit pour détourner complètement la colère du peuple sur les boucs émissaires cités plus haut, soit en déclenchant une guerre, ce dernier moyen ayant en plus le double avantage d’éclaircir les cohortes de chômeurs et de faire tourner la machine économique
    -le capitalisme adore les guerres, au moins autant qu’il hait le spectre communiste : il est prêt à toutes les bassesses pour éloigner le péril rouge (cf le financement du parti nazi par les industriels et les banques US… Jusqu’au débarquement maintes fois retardé en Normandie)
    Ce dernier point étant avéré historiquement : récente ouverture d’archives US sur les camps de la mort nazis, les alliés étaient au courant et ont laissé faire pour contenir les bolcheviques…

      +23

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  • Ratgemini // 13.06.2017 à 09h05

    Y a-t-il un parallèle entre l’ascension fulgurante de Hitler et celle – médiatisée – de Macron ?
    Le raz-de-marée des nazis reposait sur une idéologie : la conviction que l’identité d’un peuple (allemand en l’occurrence), sur un territoire donné, était la condition de son unité et donc de sa victoire. Cela a plutôt bien marché (l’Europe occidentale très vite submergée), jusqu’à la rupture du pacte germano-soviétique.
    A l’unité d’un peuple et à son identité, la contre-idéologie préfère la « diversité « , le brassage des populations par guerres interposées, la perte de repères moraux, culturels et historiques, garants de la servilité. La Marseillaise sera-t-elle remplacée par des gospels pour parachever l’œuvre d’infantilisation macronienne ?
    L’Occident (la France notamment), est-il en marche vers cette fameuse apocalypse annoncée dans les « saintes écritures » ?
    Vote blanc au second tour, plutôt qu’une abstention neutralisée par le matraquage médiatique.

      +7

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    • Anne de Kiev // 13.06.2017 à 10h20

      Absolument . Le vote blanc est al seule façon de marquer politiquement notre refus de choisir entre la peste et le choléra .Quand il n’ya plus de candidat FN , DLF , DVD , voire FI càd ds la majorité des circonscriptions .

        +2

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      • Jean Aymard // 13.06.2017 à 18h34

        Encore et toujours cette même stupidité à propos du vote blanc :

        Le vote blanc ne marque le refus de choisir QUE pour celui le pratique ! Il est INVISIBLE du point de vue de la loi électorale !!! Il ne compte POUR RIEN dans le résultat électoral, donc il revient à dire « Je vous laisse choisir » pour moi. Combien de fois faudra t’il encore le répéter ?

        Tant que le vote blanc ne sera pas compter comme une vote ACTIF, c’est à dire réellement compté au même titre que les vote nominaux, il ne sert STRICTEMENT A RIEN !!!

        Votez pour le programme qui va instaurer le compte du vote blanc, ensuite, vous pourrez voter blanc. D’ici, vous ne faites que le jeu du parti le plus médiatisé.

          +16

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        • Anne de Kiev // 13.06.2017 à 22h08

          Pas du tout . les résultats publiés mentionnent toujours les votrs blancs , et les votes nuls . Dans l’un et l’autre cas , il s’agit de votes , donc de gens qui se sont déplacés . Si on ne veut pas choisir , pourquoi aller voter ? Eh bien justement pour que sa démarche soit bien comprise comme le rejet de l’un et l’autre candidat , et non comme une négligence « civique » ou une habitude de s’exclure de la vie « citoyenne » . Le fait que les résultats soient comptabilisés en pourcentage des votes exprimés n’ôte rien au fait que le vote blanc soit réellement publié . Imaginez A=1000 voix , B=500 voix , Blanc=500 voix . Le vote blanc n’étant pas , comme vous dites , « pris en compte » , on aurait A=66,7% et B=33,3% . Il est certain que s’il était « pris en compte , on aurait A=50% , B=25% , Blanc=25% , ce qui paraît plus impressionnant certes , mais pas beaucoup plus que Blanc=500 voix , lorsque le total exprimé =1500 voix …Et , encore une fois , lorsque les résultats sont proclamés , au moins au niveau du ministère de l’Intérieur , mais aussi ds toutes la presse un peu sérieuse , l’effectif des « blancs ou nuls » apparaît clairement , et chacun peut le comparer à l’effectif des exprimés . Il en va de même avec l’abstention . Dont chacun aura pu voir que c’est le premier « parti » de France..
          Cela étant le « stupide » ira voter blanc et il vous emmerde .

            +1

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          • Jean Aymard // 15.06.2017 à 17h30

            Vous m’excuserez, mais je ne vous ai pas insulté. Je ne vous ai jamais traité de « stupide », relisez mon propos au lieu de tout prendre pour vous.

            Ceci dit, si le vote blanc était réellement pris en compte, on le verrai affiché lors des soirées électorales, et les journalistes à la soldes du pouvoir ne crieraient pas à la « vague Macron » avec 24% des suffrages exprimés (vous corrigerez le pourcentage réel, mais je ne dois pas en être loin.)

              +0

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        • Tunk // 13.06.2017 à 22h39

          Le vote blanc est compté.

          Mettez-vous à jour.
          Il faut désormais demander qu’il soit pris en compte dans les pourcentages.
          Et qu’en cas de victoire de « blanc », que le siège soit laissé vide.

            +3

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          • xc // 14.06.2017 à 18h05

            Les sièges vides auront-ils le droit de voter ?

              +1

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  • Yves Delacroix // 13.06.2017 à 09h13

    Prophétique Jacques Bainville….

    « Devant quoi la France, au sortir de la grande joie de sa victoire, risque-t-elle de se réveiller ? Devant une République allemande, une république sociale-nationale supérieurement organisée et qui, de toute façon, sera deux fois plus peuplée que notre pays. Cette république (si l’Allemagne reste une république, ce qui n’est pas encore assuré) ne sera pas, comme dirait M. Roosevelt, « du type flasque ». Elle sera productrice et expansionniste. Elle aura une politique étrangère et économique. Cette république des Allemands-Unis, qui aura achevé l’unité allemande, continuera l’empire. C’est contre elle, à un contre deux, que nous aurons à défendre notre industrie d’abord, et bientôt les provinces que nous lui auront reprises et auxquelles elle n’aura renoncé qu’en grinçant des dents. »

    Jacques Bainville – Action Française du 14 novembre 1914

      +19

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  • Sam // 13.06.2017 à 09h27

    Que de lieux communs.
    Soigner Mein Kampf ? C’est un torchon, mal écrit.
    Un grand orateur ? Il parle avec un accent bavarois à couper au couteau, d’une voix éraillée.
    Prodiges de foi et de sang froid, expert, … vous ne seriez pas hitlerophile ?

    Pour passer de 2% à 18, ce n’est pas l’hitlerophilie mais la finance. Il n’y a qu’à voir chez nous comment en un an on peut prendre un gamin et en faire un président (sans compter le comptable précédent). Pas besoin de prodiges.
    « D’où une profusion de cérémonies, esthétiques et bien réglées », et extrêmement couteuses…

    « la surenchère communiste, aujourd’hui estompée, compliquant fort les choses ». Le KPD, principale force d’opposition, le parti communiste le plus puissant d’Europe, une « surenchère » ?

    Hitler a bénéficié de l’appui de la finance européenne, mais aussi de l’incapacité des communistes à se rassembler. En plus des obstacles habituels (médias, finance), ils durent aussi subir Staline qui tel un pape excommuniait à tour de bras, pour faire des PC européens des consulats bolcheviques. Et après 1933, c’est la purge. Les communistes sont envoyés en masse dans les camps.

      +12

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    • Pierre Bacara // 13.06.2017 à 16h21

      « Un grand orateur ? Il parle avec un accent bavarois à couper au couteau, d’une voix éraillée ».

      Aujourd’hui, il est certes difficile de parvenir à se « caler » psychologiquement sur la fréquence d’Hitler pour de tenter de ressentir ce qu’ont ressenti ceux qui l’ont écouté de son vivant. Néanmoins, tous les témoins oculaires attestent son magnétisme en public ET en privé ; magnétisme exercé sur des registres qu’il adapte à la situation, d’une manière presque toujours composée et calculée.

        +5

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      • Sam // 14.06.2017 à 09h11

        http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/02/15/hitler-et-la-question-du-charisme_1832305_3260.html

        Le sujet est effectivement controversé. Certes son entourage était fasciné, mais c’est le propre des entourages. Pour le reste, la débauche de moyens mis dans les grands rassemblements, une idée moderne de la propagande, la télévision naissante, et une presse aux ordres remplacent avantageusement le charisme.

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        • Lysbeth Levy // 14.06.2017 à 13h17

          Ah c’est bien le Monde qui comme les révisionnistes font semblant de croire que c’est le « charisme » d’Adolf Hitler qui aurait séduit le peuple allemand, oubliant les bailleurs de fonds dans l’ombre, mais il y a des veilleurs : http://www.mariosousa.se/quiavaitpayeetarmehitler.html Comme si il était sorti du « caniveau », alors que c’était un « petit bourgeois », rêvant de son Reich de 1000 au service des ces mêmes banquiers et autres multinationales de l’époque, un patin dès le début qui a tenté ensuite d’échapper a « ces créateurs ». Avec la terreur et la violence il s’est imposé au peuple allemand, ce n’est pas son « charisme » mais ces « escadrons de la mort » qui ont assassinés des milliers de gens de gauche, communistes, juifs bien avant le conflit. Les « corps-francs » sont les futurs nazis du 3 ème reich, ils avaient le quitus des politiciens et des alliés juste après la fin de la 1 ère guerre mondiale. https://www.youtube.com/watch?v=K__pdp5Qw0c Un des meilleurs films d’Arte sur la question Il fallait abattre le début d’une révolution en Allemagne touchée par le blocus meurtrier qui a vu mourrir des millions d’allemands par la faim et manque de soins. ..

            +1

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        • Pierre Bacara // 15.06.2017 à 01h26

          RECETTES NAZIES

          Au sujet du charisme d’Hitler, j’avance qu’il se décline selon deux registres principaux : le registre public et le registre privé.

          En public, l’impact psychologique du leader du NDSAP résulte de longs efforts et tâtonnements. Hitler construit son image publique consciemment, laborieusement, avec efforts et discipline. C’est qui lui, par exemple, finit par inventer ce salut nazi « décontracté » et très éloigné du bras tendu comme un éclair des caricatures. Ce salut nazi « à la Hitler » possède un important pouvoir magnétique car il en émane une assurance de soi qui donne une impression surnaturelle. Il s’agit d’un geste travaillé, sculpté au centimètre.

          Pour le décor, c’est Goebbels, dont l’inventivité est inépuisable, qui s’échine. Exemple : les immenses drapeaux nazis verticaux, longs et étroits, juxtaposés. L’effet visuel est écrasant mais ne nécessite que des moyens limités.

          Tout cela est très technique, pas intuitif.

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          • Pierre Bacara // 15.06.2017 à 02h28

            HITLER : DES PISTES… PERSONNELLES

            Pour finir, j’avance quelques pistes comme celle du profil psychologique-type du collaborateur d’Hitler : sans exception, un nazi convaincu voire fanatique ; souvent, un individu muni d’un cursus intellectuel respectable – au passage, l’un des paradoxes du nazisme les plus douloureux à assimiler.

            Cependant, il me semble que ces individus-là partagent un point commun : le formalisme de leur bagage intellectuel, qui en fait souvent à la fois des spécialistes talentueux et des esprits assoiffés de référentiels, donc perméables aux certitudes. Un tel public me semble intellectuellement fragile face à un démon comme Hitler, habité d’une flamme rare.

            Autre piste : le paramètre de l’ultra-spécialisation, récurrent chez les responsables nazis, qui sont souvent des perfectionnistes psychologiquement étroits, goûtant peu la pluridisciplinarité et le recul. Face au touche-à-tout curieux et affamé de connaissances techniques qu’est Hitler, ces dignitaires me font penser à des borgnes à l’oeil acéré qui seraient désemparés par une araignée myope.

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        • Pierre Bacara // 15.06.2017 à 01h59

          Le registre du magnétisme d’Hitler en privé :

          en petit comité, le charisme d’Hitler est proverbial et, à mes yeux, beaucoup plus difficile à saisir. En effet, bien qu’il s’agisse d’un homme intelligent, voire très intelligent, ses lacunes intellectuelles sont nombreuses et parfois abyssales. Et pourtant, celles-ci ne semblent pas avoir de prise sur ses relations avec autrui, y compris avec des individus qui, eux-mêmes, sont loin d’être des idiots comme certains chefs de la Wehrmacht ou de la SS ; si quelques hommes, comme Model ou Heinrici, ne se laissent pas impressionner, ils sont plutôt l’exception qui confirme la règle. Il y a quelque chose en Hiter qui frappe ceux qui l’ont approché de très près – je ne parle pas des diplomates avec lesquels il joue une comédie repoussante assez répétitive, je parle des gens dont il a besoin et qu’il veut réellement convaincre.

          La version « intime » du charisme d’Hitler reste encore aujourd’hui, je crois, un mystère. Peut-être vient-elle de l’énergie surhumaine qui habite le personnage, et qui transpire dans son comportement même lorsque ses propos sont peu convaincants d’un point de vue strictement formel.

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          • Sam // 15.06.2017 à 09h49

            « un démon comme Hitler, habité d’une flamme rare. »
            « l’énergie surhumaine qui habite le personnage »

            Non non, il s’agissait bien d’un humain, plutôt quelconque, aigri et rabougri, à qui l’aristocratie industrielle de son pays a donné des moyens colossaux pour en finir avec les communistes.

            Mein Kampf ne devrait pas être interdit, mais enseigné dans les écoles, pour bien montrer la vacuité du personnage, son absence de raisonnement, la lourdeur de sa pensée, …

            Et si la classe moyenne s’est jointe à lui, ce n’est pas du magnétisme, mais de l’opportunisme et de la lâcheté.

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            • Guepe // 20.06.2017 à 16h10

              Et voilà, encore du cinéma. Oui hitler était charismatique, il suffit de voir un de ces meetings et le plébiscite dans la Sarre, malgré une propagande française anti hitlérienne féroce.
              Mais si pour vous, le charisme se résume à un bg comme Brad Pitt avec un bel accent, c’est que vous n’avez rien compris, mon vieux

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  • marc // 13.06.2017 à 09h41

    je ne vois rien sur l’aide venue des usa pour aider à la conquête du pouvoir d’hitler, une aide fournie par la famille bush elle-même, prescott bush, pere et grand pere des deux presidents :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Prescott_Bush#La_controverse_sur_les_liens_financiers_entre_l.27Union_Bank_et_l.27Allemagne_nazie
    https://www.theguardian.com/world/2004/sep/25/usa.secondworldwar

    ça me semble tout de même incontournable, avec par exemple, dans la foulée de la victoire, l’opération paperclip qui exfiltre et recrute au moins 1500 scientifiques nazis vers les usa

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Paperclip

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    • Pierre Bacara // 13.06.2017 à 16h26

      « Je ne vois rien sur l’aide venue des usa pour aider à la conquête du pouvoir d’hitler […] »

      Il s’agit là d’une piste encore peu défichée si l’on excepte le cas Henry Ford. Seule certitude : les piliers sur lesquels Hitler s’appuie pour s’imposer sont l’aristocratie prussienne et la bourgeoisie industrielle allemande.

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      • marc // 13.06.2017 à 20h47

        en 2007 il y a eu le documentaire indépendant zeitgeist qui insistait là dessus, mais il faut voir le lien vers le guardian : en tant que confirmation probable d’hypothèses, c’est une nouveauté pour ces auteurs-là…

        on pense aussi au projet de communauté européenne comme projet nazi et plus tard projet de la cia…? les-crises.fr a évoqué ces choses-là

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        • Pierre Bacara // 13.06.2017 à 21h39

          WASHINGTON ET HITLER

          A ce sujet, quelqu’un a posté ici même il y a quelques semaines – hélas tel quel et sans analyse mais merci encore à cette personne – le lien que voici : http://franceusa.blogspot.fr/2008/01/comment-les-firmes-us-ont-travaill-pour.html, et qui pointe sur un travail du journaliste français Pierre Abramovici.

          Je n’ai hélas pas encore eu le temps de lire ce document à tête reposée mais, à toute première vue, il semble présenter des affirmations nombreuses et précises.

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  • openmind // 13.06.2017 à 09h51

    Pour paraphraser un illustre premier ministre anglais:

    « Vous avez eu à choisir entre le « fascisme identitaire » et le dépeçage de la France ; vous avez choisi le dépeçage, et pour le faire passer vous aurez le fascisme bancaire sauvage ».

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  • claude // 13.06.2017 à 09h51

    Pas la peine d’être agrégé d’histoire pour nous raconter comme un perroquet ce que l’histoire officielle nous narre déjà. En somme le vilain Hitler a pris le pouvoir par des coups tordus ce qui est vrai mais avec l’aide qui ? Là est la question.
    Relisez Jacques Bainville « Conséquence du traité de Versailles » Regardez aussi le rôle de Ludwig Kaas, prêtre et chef du parti du Centre qui permettra la remise des pleins pouvoirs à Hitler. M Kaas étant en étroite relation avec le nonce et donc avec le Vatican dont il était chargé de défendre les intérêts au mépris des intérêts du peuple.
    Comment expliquer aussi que l’Allemagne ruinée en 1933 soit parvenu non seulement à éradiquer le chômage, à couvrir le pays d’autoroutes et à acquérir la première armée du monde dans les années 36-37 ? Lisez les livres d’Anthony Sutton et dHonbing Song pour savoir qui a financé.

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    • tepavac // 13.06.2017 à 12h44

      « Comment expliquer aussi que l’Allemagne ruinée en 1933 soit parvenu non seulement à éradiquer le chômage, à couvrir le pays d’autoroutes et à acquérir la première armée du monde dans les années 36-37 ? »

      Avant hier par les frères rapetout, France/Angleterre
      hier par la Fed, Capitalisme/ communisme,
      aujourd’hui par le FMI et la BCE; mondialisme/souverainisme.

      Open crédit for war, ou comment cristalliser un antagonisme débouchant sur une finalité meurtrière..

      Cela fait un peu « complotiste », mais puisque M. Bloch l’a supposé, que De Gaulle l’à sous entendu, que Mitterrand l’a énoncé, que tant d’historiens l’évoquent et que tant d’archives le révèle, il devient difficile de l’ignorer.

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  • Sandrine // 13.06.2017 à 09h57

    Texte un peu mal ficelé au début avec pas mal d’inexactitudes (ex : en 1474 c’était Louis XI et non pas Charles VII le roi de France) dont l’intérêt essentiel réside dans la description précise de la prise de pouvoir par les Nazi : prise de pouvoir non pas démocratique comme on l’entend trop souvent, mais « légale », ou du moins avec les apparences de la légalité.
    Le véritable coup d’état a eu lieu avant l’arrivée d’Hitler à la chancellerie : il a commencé par le mode de gouvernement par décret de Brüning en 1932. Et Bruning n’était pas un « extremiste ». A bon entendeur…

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    • tepavac // 13.06.2017 à 12h54

      Merci de rappeler la prépondérance, en aval, de la mise en œuvre des lois par une action bien antérieure à leur application. Mais il semble bien que nul ne prête attention à ce mécanisme qui suppose évidemment un plan anticipatif.

      Il semble même que le terme de « complotisme » ne soit destiné qu’à ligoter toute interrogation sur ce type de sujet.

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      • Sandrine // 13.06.2017 à 13h56

        « Hindenburg signe un nouveau décret de dissolution, ouvrant par le fait même une campagne dont l’équité est garantie par un ministre de l’Intérieur adepte d’une idéologie violente, disposant de milices pour saboter les réunions électorales dans les quartiers ouvriers : la légalité, déjà malmenée par trois ans de détournement de l’article 48, a pris, en 24 heures, un coup de vieux. »
        La légalité est respectée mais l’esprit de la loi et de la démocratie est totalement subverti, violé.
        Quand Rafarin (certainement en service commandé…) dit que les 50% d’abstention à l’élection de dimanche dernier équivalent à un acquiescement tacite de la politique future de Macron, on est exactement dans cette même logique de pervertissement de l’esprit de la démocratie.

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  • cadel // 13.06.2017 à 11h06

    Souvent, l’histoire se répète. Et il a lieu de s’inquiéter des évènements qui ont (peut-être ?) porté au Pouvoir un jeune surdoué de la fumisterie et de la « Société du Spectacle » : d’autant plus facilement que les jeunes générations, « privées » de l’Histoire du passé, sont devenues crédules et impuissantes que les familles ont été dispersées et que l’appartenance des médias à une poignée de milliardaires a vérouillé et corrompu les informations, trahissant les capacités naturelles et spirituelles de l’ humanité.
    Ainsi, nos contemporains ont été préparés à la « soumission volontaire »… Tout cela sent tout de même le soufre ! (je souhaite évidemment me tromper… )

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  • Le Rouméliote // 13.06.2017 à 12h01

    C’est un exposé pour sciences po’, donc plat, certes factuel, mais pêchant par omission. Quid de la politique déflationniste de Brüning ? En 1932, le chômage atteint en Allemagne les valeurs de la Grèce en 2012 (25% de chômeurs). Les Allemands se sont réfugiés au maximum avec 37,7% des voix dans le vote nazi en juillet 1932, ce qui a permis à Hitler d’exercer une minorité de blocage au Reichstag, jusqu’à que ce que Hindenburg cède au « caporal bohémien » comme il surnommait Adolf. Ensuite, c’est fini, puisque les nazis disposent de l’appareil d’État.
    C’est la conjonction de la misère économique et sociale et des humiliations – réelles ou supposées – du « Diktat » de Versailles qui ont fait les résultats électoraux des nationaux-SOCIALISTES, porteurs d’une image révolutionnaire, mais dans l’ordre et en évitant les changements radicaux, avec en prime le coupable idéal, le « Juif ». Ça ne rappelle pas En Marche, le « Juif » mis à part, remplacé par les « Russes » ?

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  • Outis // 13.06.2017 à 12h15

    « Langages totalitaires – critique de la raison/économie narrative » de Jean-Pierre Faye n’est pas facile à lire, mais, édité en 1972, l’ouvrage décrit bien comment un pouvoir se met en place par le discours.

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  • georges glise // 13.06.2017 à 13h04

    le capitalisme allemand de l’époque, comme tout le capitalisme actuel, a toujours deux fers au feu: le fascisme soft, qui commence a détruire les libertés publiques et les conquêtes sociales, en allemagne, c’était hindenburg et ses chanceliers, la droite et la social-démocratie qui avait assassiné liebknecht et rosa luxembourg, comme aujourd’hui la grande coalition autour de merkel. en france c’est aujourd’hui la grande coalition de la droite et des socialistes autour de macron; mais si ce fascisme soft ne parvient pas à étouffer la contestation anticapitaliste, alors le capitalisme fait appel au fascisme hard, le nazisme en allemagne d’alors, ou l’afd aujourd’hui, et le cas échéant le effe haine en france!

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    • Bruno // 13.06.2017 à 17h56

      Effectivement, jamais aucune honte à en appeler au fascisme dur en cas de besoin.

      D ou la nécessité d’une opposition claire, forte, parfois même simplement de principe aux projets du capitalisme. Sinon tout glisse lentement toujours dans le même sens.

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  • Louis Robert // 13.06.2017 à 14h14

    Le fascisme ne reviendra pas avec la swastika et la mention « produit en Allemagne », mais accompagné de tromperies, de préjugés et d’incitations hystériques à la peur, notamment envers la paix et les négociations collectives de travail. Il ne portera même pas le nom de « fascisme ».

    « When and if fascism comes… it will not be labeled « made in Germany », marked with a swastika; it will not even be called fascism…The high-sounding phrase « the American way » will be used by interested groups intent on profit… Never, probably, has there been a time when there was a more vigorous effort to surround social and international questions with such a fog of distortion and prejudices and hysterical appeal to fear, … against many causes of human welfare, such as concern for peace and the rights of labor to bargain collectively. »

    (Prof. H. E. Luccock (Yale), NY Times, Sept. 12, 1938)

    https://technoccult.net/archives/2010/03/03/who-really-said-when-fascism-comes-to-america-it-will-come-wrapped-in-the-flag-and-waving-a-cross/

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  • laertes // 13.06.2017 à 15h27

    Monsieur Delpla : « Imagine-t-on ……l’Angleterre monter une nouvelle expédition dès 1474 contre la France de Charles VII » Pour un historien , vous n’êtes pas très érudit !!
    1) En 1474 Charles VII était mort et c’est son fils Louis XI qui règnait.
    2) Manque de bol, il y a eu une expédition anglaise en…………..1475 contre la France.
    J’ai lu votre livre sur Hitler, certes parfois intéressant mais incroyablement foutraque. Désolé.

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    • Pierre Bacara // 13.06.2017 à 23h30

      LOUIS XI – PAUL REYNAUD, MEME COMBAT ?

      La glissade de M. DELPLA semble résonner ici comme une bille tombée sur le carrelage d’une cuisine. Oublions la coquille, peut-être anecdotique. L’histoire se répète-t-elle ? La France de Paul Reynaud face à l’Allemagne est-elle le reflet de celle de Louis XI face à l’Angleterre ?

      Oui, le royaume de 1475 partage des points communs avec sa descendante, la République de 1940. Ces deux France lèchent leurs plaies, respectivement celles de la guerre de Cent Ans et de la Grande Dépression. Ce sont deux phénixs économiques dont la cour est gardée par une armée puissante, auréolée d’une victoire à la fois récente et indiscutée.

      Pourtant, l’ennemi de Paul Reynaud n’est pas l’ennemi de Louis XI. Si l’Allemagne d’Hitler est économiquement ressuscitée de la déculottée militaire qu’elle a enduré, ce n’est pas le cas de l’Angleterre d’Edouard IV. Politiquement, le IIIe Reich est un monolithe ; l’Angleterre de la guerre des Deux-Roses est l’inextricable jeu de go hérité de son shakespearien « Faiseur de rois ». Enfin, le Berlin du Westfeldzug joue dans la cour des grands – le mot est faible – tandis que l’Albion qui débarque à Calais ne le fait que dans l’ombre du Grand Duc d’Occident.

      Les deux France de M. Delpla se ressemblent donc, pas leurs ennemis. La comparaison est bancale, mais la métaphore est saisissante.

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  • Lysbeth Levy // 14.06.2017 à 11h58

    Oui c’est quasiment ce qu’on apprends à l’école, alors qu’historiquement il est indéniable qu’Adolf Hitler était un « pion » mis à l’étrier par les banques Us et anglaise mais bon on dira que c’est « complotiste » de parler de la corruption des élites, par contre on accusera le peuple (allemand) lui d’avoir soutenu « le monstre » du siècle comme si il était le seul qui avait le « génocide dans le sang ». Hitler fut une bénédiction pour les capitalistes, patrons, transnationales et les banques. Je crois savoir qu’il ne soutient pas Annie Lacroix Riz qui elle met les vrais responsables (l’élite économique et politique) en face de ces grosses responsabilités. Cette élite qui fait tout pour « se défausser » sur le « méchant peuple » qui lui « conspire » par contre ..Les affaires IBM, Coca Cola, Hollywood et moults entreprises ayant tirés profit de cette guerre a octante millions de morts, sont là pour prouver ce que Desplat ne dit pas …

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  • Sam // 15.06.2017 à 10h43

    « la surenchère communiste, aujourd’hui estompée, compliquant fort les choses”

    Ils menèrent une lutte sans merci, firent preuve d’un courage et d’un sens du sacrifice alors même qu’ils étaient assassinés dès la fin de la guerre, qu’ils luttaient en même temps contre la bourgeoisie de leur pays et Staline. Malgré tout, ils réussirent presque à l’emporter, sinon un mouvement de panique de la bourgeoisie qui installa Hitler grâce à la technique dites du « front républicain »…

    Et je ne pense pas que l’on puisse comprendre l’ascension de Hitler sans passer par l’acharnement de la bourgeoisie envers les communistes.

    Ils ont fini dans les camps, et aujourd’hui on a des historiens qui voudraient presque nous faire croire que Hitler c’est de leur faute, ou au moins qu’ils ont tout fait pour faire empirer la situation. C’est du négationnisme pur.

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  • christian gedeon // 16.06.2017 à 12h02

    Modéré une fois,deux fois…alors pourquoi pas une troisième fois? Pour les uns,c’est la finance anglo saxonne en général qui a mis Hitler au pouvoir. Cette assertion est juste sans commentaires,cette finance étant à l’époque dominée par ceux qui avaient tout sauf intêret à lettre Hitler au pouvoir. Pour les autres,Hitler a fasciné les foules (stupides bien sûr) et son « magnétisme » a fait le reste. Pour moi,qui suis vraiment d’origine montagnarde et paysanne,je me dis simplement qu’il aurait pu être écrasé au moment de la remilitarisation de la Rhur. IL ne l’ a pas été,on se demande bien pourquoi,sujet tabou aujourd’hui…mais chut,il ne faut pas le dire,il faut même le cacher,parce qu’il ne faut pas désespérer un endroit qui n’existe plus…et un et deux et trois modérations,mdr! Ce qui est terrible avec la vérité des faits,c’est que c’est la vérité des faits.

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