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La révolution qui progresse en Haïti est directement liée à celle du Venezuela

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Source : Venezuela info, Kim Ives, 16-02-2019

On lit souvent que le coup d’Etat dont rêvent les Etats-Unis au Venezuela est lié à leur soif de pétrole. Ce n’est qu’en partie vrai. Dans les années 80 je travaillais au Nicaragua et il nous était déjà évident que ce pays essentiellement agricole n’était pas la cible de l’empire pour son sous-sol. Sa matière première principale, c’était sa révolution, portée par un peuple qui avait relevé la tête et rejetait l’ordre du monde. C’est aussi parce qu’Haïti fut la première révolution indépendantiste noire du monde que l’Occident y a nommé Bill Clinton comme “second président” et n’en parle, dans ses “news”, que dans la langue des ONGs « humanitaires ».

Le Venezuela doit être détruit non seulement parce qu’en 20 ans la révolution bolivarienne y a organisé 25 élections reconnues par les observateurs internationaux, mais parce qu’il avance chaque jour dans sa démocratie participative, avec ses milliers de conseils communaux, ses centaines de communes en gestation, exemple dangereux de synthèse créatrice entre de vieilles structures étatiques, une redistribution plus équitable de la rente pétrolière, et une démocratie plus fine, qualitative, où les citoyens inventent sans cesse de nouvelles formes de participation et prennent au jour le jour toute sorte de décisions sur leur destin. C’est pourquoi l’obsession des grands médias a été d’en faire une dictature. La révolution bolivarienne les force depuis vingt ans à occulter 90% de la population vénézuélienne parce qu’elle tente de s’organiser, que ce soit dans les quartiers populaires ou dans les zones rurales.

Nul hasard si c’est au moment où s’active une offensive d’une ampleur jamais vue contre le Venezuela que le peuple haïtien a décidé de se révolter. Les forces spéciales états-uniennes qui ont débarqué secrètement en Colombie et dans les Caraïbes pour parfaire l’encerclement médiatique de la révolution bolivarienne, réactivent une Histoire commune. Au début du 19ème siècle, l’oligarchie de Bogota et la Sainte Alliance européenne combattaient l’unité des révolutions vénézuélienne et haïtienne. Un des déclencheurs de la première indépendance latino-américaine fut le sauvetage par les Jacobins Noirs d’un Bolivar en déroute, au bord du suicide. Dès qu’il comprit la vision haïtienne de l’indépendance, il vola de victoire en victoire à la tête d’une armée d’ex-esclaves, passant les Andes glaciales à pied pour créer l’Amérique du Sud des Egaux. Il put compter pour cela sur les hommes, les armes, les bateaux, les finances et l’imprimerie offerts par Pétion. C’est de cette dialectique historique que Chavez se fit le pédagogue, portant ses doigts dans ses cheveux crépus pour rappeler au peuple d’où il venait : la rébellion de Jose Leonardo Chirino, dont le corps démembré par les espagnols fut exposé aux quatre vents, pour avoir annoncé avant Bolivar la libération des esclaves. Ce désir d’égalité est toujours vivant à Port-au-Prince, à Caracas. C’est un moteur extraordinaire du point de vue démocratique.

Thierry Deronne, Caracas, le 17 février 2019

La révolution qui progresse en Haïti est directement liée à celle du Venezuela.

16 FÉVRIER 2019

Pour le septième jour consécutif, la révolte populaire gronde à Haïti mais le mouvement actuel présente tous les signes d’un mouvement aussi profond et irrésistible que celle d’il y a 33 ans, contre le dictateur playboy Jean-Claude « Baby Doc » Duvalier, dont la fuite le 7 février 1986 vers un exil doré en France à bord d’un avion-cargo C-130 des Forces Aériennes US, après deux mois de rébellion, a marqué le début de cinq ans de tumulte populaire.

Malgré une répression sauvage, des massacres, une élection truquée et trois coups d’état, ce soulèvement a abouti à la remarquable révolution politique du 16 décembre 1990, lorsque le théologien de la libération et anti-impérialiste Jean-Bertrand Aristide fut massivement élu président et déclara ensuite la « deuxième indépendance » de Haïti lors de sa prestation de serment le 7 février 1991.

A une époque où les sandinistes du Nicaragua et l’Union Soviétique venaient d’être défaits, le peuple Haïtien a vaincu les manoeuvres électorales de Washington pour la première fois en Amérique Latine depuis la victoire de Salvador Allende au Chili deux décennies plus tôt. L’exemple d’Haïti inspira un jeune officier de l’armée vénézuélienne, Hugo Chavez, à adopter la même tactique, inaugurant une “marée rose” de révolutions politiques par la voie électorale dans toute l’Amérique du Sud.

De la même manière que Washington avait fomenté un coup d’état contre Aristide le 30 septembre 1991, un autre coup d’état similaire fut organisé contre Chavez le 11 avril 2002, mais ce dernier a été contrecarré après deux jours par le peuple vénézuélien et les hommes de troupe de l’armée.

Malgré cette victoire, Chavez comprit que la révolution politique de 1998 au Venezuela qui l’avait mené au pouvoir ne pouvait survivre seule, que Washington utiliserait ses vastes mécanismes de subversion et son pouvoir économique pour épuiser son projet de construire un « socialisme du 21ème siècle » au Venezuela. Il comprit que sa révolution devait poser des ponts et faire office d’exemple pour ses voisins latino-américains, qui étaient aussi sous le joug de l’Oncle Sam.

Alors, en utilisant l’immense richesse pétrolière du Venezuela, Chavez entama une expérience inédite de solidarité en faisant fleurir les capitaux dans d’autres pays. Il s’agit de l’Alliance Petrocaribe, qui fut lancée en 2005 et s’étendit finalement à 17 nations dans les Caraïbes et l’Amérique Centrale. Cette alliance fournissait des produits pétroliers à bas prix et des conditions de crédit fabuleuses aux nations qui en étaient membres, leur lançant une bouée de sauvetage économique alors que le pétrole se vendait à 100$ le baril.

Entre 1990 et 2006, Washington a puni le peuple Haïtien avec deux coups d’état (1991, 2004) et deux occupations militaires étrangères – gérées par les Nations Unies – pour avoir élu Aristide à deux reprises (en 1990 et 2000). En 2006, le peuple Haïtien avait réussi à atteindre une espèce de match nul, en élisant René Préval (un allié d’Aristide à ses débuts) comme président.

Le jour de sa prise de fonctions, le 14 mai 2006, Préval a signé l’accord Petrocaribe, contrariant fortement Washington, comme Haïti Liberté l’a mis en évidence dans ses articles de 2011 basés sur des câbles diplomatiques secrets états-uniens fournis par WikiLeaks. Après deux ans de lutte, Préval a finalement réussi à accéder au pétrole et au crédit vénézuéliens, mais Washington a fait le nécessaire pour le punir, lui aussi. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le Pentagone, le Département d’Etat et Bill Clinton, avec quelques larbins de l’élite haïtienne, ont virtuellement pris le contrôle du gouvernement haïtien, et au cours du processus électoral qui s’est déroulé entre novembre 2010 et mars 2011, ils ont écarté le candidat présidentiel de Préval, Jude Célestin, et introduit le leur, Michel Martelly.

Entre 2011 et 2016, le groupe de Martelly n’a cessé de détourner, de dilapider et d’égarer la majeure partie du capital connu sous le nom du “Fonds Petrocaribe”, qui avait permis de garder Haïti à flot depuis sa création en 2008.

Martelly a aussi utilisé cet argent pour aider son protégé, Jovenel Moïse, à accéder au pouvoir le 7 février 2017. Malheureusement pour Moïse (qui est arrivé au pouvoir juste après Donald Trump), celui-ci allait bientôt devenir l’un des dommages collatéraux de l’escalade guerrière de Washington contre le Venezuela.

Entouré d’une bande de néo-conservateurs anti-communistes, Trump a immédiatement intensifié les hostilités contre la République Bolivarienne, imposant des sanctions économiques sévères contre le gouvernement de Nicolas Maduro. Haïti était déjà en retard dans ses paiements au Venezuela, mais les sanctions US rendaient maintenant impossible d’honorer leurs factures de pétrole à Patrocaribe (ou leur donnaient une excuse en or pour ne pas le faire), et l’accord Petrocaribe avec Haïti prit réellement fin en octobre 2017.

Le 12 février, sur le Champ de Mars de Port-au-Prince, un manifestant haïtien brandit un drapeau vénézuélien en solidarité avec la révolution bolivarienne. Les causes de la révolte actuelle en Haïti sont la faim et la colère, mais aussi l’indignation face à la trahison par Jovenel Moïse à Nicolas Maduro. Photo: Daniel Tercier / Haïti Liberté.

La vie en Haïti, qui était déjà extrêmement difficile, devint alors intenable. Maintenant que le robinet de brut vénézuélien était fermé, le Fonds Monétaire International (FMI) – préposé aux sales besognes de Washington – a indiqué à Jovenel qu’il devait augmenter le prix du gaz, ce qu’il tenta de faire le 6 juillet 2018. Le résultat fut une explosion populaire qui dura 3 jours et annonçait la révolte d’aujourd’hui.

A peu près au même moment, un mouvement de masse commença à poser la question de savoir ce qui était arrivé aux 4 milliards de dollars de revenus pétroliers vénézuéliens qu’Haïti avait reçus au cours de la décennie précédente. Une foule toujours plus grande de manifestants demandaient : “Kote kòb PetroCaribe a?” – « Où est l’argent de PetroCaribe ». Le Fonds PetroCaribe était censé financer des hôpitaux, des écoles, des routes et d’autres projets sociaux, mais la population n’a quasiment rien vu se concrétiser. Deux enquêtes du Sénat, en 2017, ont confirmé que la majorité des fonds avaient été détournés.

Alors, quelle a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase? Cela a été la trahison de Jovenel Moïse contre les Vénézuéliens alors que leur solidarité avait été exemplaire. Le 10 janvier 2019, au cours d’un vote de l’Organisation des Etats Américains (OEA), Haïti a voté en faveur d’une motion soutenue par Washington pour déclarer « illégitime » Nicolas Maduro, alors qu’il avait obtenu plus de deux tiers des votes aux élections de mai 2018.

Les Haïtiens étaient déjà furieux contre la corruption omniprésente, affamés à cause de l’inflation galopante et du chômage, et frustrés par les années de promesses mensongères, de violence et d’humiliation militaire étrangère. Mais cette trahison spectaculairement cynique de la part de Jovenel et de ses amis, qui tentaient d’obtenir l’aide de Washington pour les sauver d’une situation qui les mettait toujours davantage en péril, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Surpris et tétanisé par l’absence de perspectives (et ses propres querelles internes), Washington est maintenant le spectateur horrifié de l’écroulement prévisible de l’édifice politique et économique putride qu’il a construit en Haïti au cours des 28 dernières années depuis le premier coup d’état contre Aristide en 1991 jusqu’au dernier « coup d’état électoral » qui a permis l’accession de Jovenel au pouvoir en 2017.

L’ambassade US tente certainement fébrilement de mettre au point une solution de dernier recours, en s’appuyant sur l’aide de l’ONU, de l’OEA, du Brésil, de la Colombie et de l’élite haïtienne. Mais les résultats n’en seront pas plus durables qu’ils ne l’ont été à la fin des années 1980.

Il est ironique de constater que c’est peut-être la solidarité du Venezuela qui a postposé de dix ans l’ouragan politique qui secoue à présent Haïti. C’est aussi un juste retour des choses que l’agression états-unienne contre la révolution bolivarienne au Venezuela ait créé une avalanche de conséquences imprévues et un retour de flamme, nourri de la profonde reconnaissance du peuple haïtien pour l’aide que le Venezuela leur a apportée – rappelons que Hugo Chavez et Nicolas Maduro ont souvent répété que Petrocaribe a été mis en place « pour rembourser la dette historique que le Venezuela a contractée envers le peuple haïtien »

Kim Ives

Haïti Liberté / Traduction : Venesol

Source : Venezuela info, Kim Ives, 16-02-2019

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Commentaire recommandé

Caliban // 02.03.2019 à 20h05

• La prédation des Aides humanitaires par la fondation Clinton est bien documentée (https://www.youtube.com/watch?v=wNQf0UNe5sE par exemple)
• l’auteur ne compare pas le Vénezuela et Haïti, il informe sur les liens d’entraide (sa thèse est dans le titre : « La révolution qui progresse en Haïti est directement liée à celle du Venezuela »)

Soit vous avez mal lu, soit vous aviez juste envie d’informer les lecteurs de l’article que vous étiez allé en Haïti le siècle dernier.

21 réactions et commentaires

  • calal // 02.03.2019 à 09h00

    haiti m’a toujours fait marrer.Une grosse ile partagee en deux,une partie qui a l’air de bien se demerder,et l’autre partie qui coule depuis « toujours »: Depuis que je me souvienne, je n’ai jamais entendu parler de la rep Dominicaine sauf comme destination dans des brochures de voyage et toujours entendu parler d’haiti a cause d’une tuile.Comment expliquer cela? Y a un mur entre les deux parties de l’ile qui empeche les haitiens d’aller en republique dominicaine?Ils ont signe le pacte de marrakech? franchement je trouve cela fascinant.

    Pays Population (hab.) Superficie (km2) densité (hab./km2)
    Haïti 10 911 819 27 75014 393
    R dominicaine 9 980 243 48 73015 205

      +7

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    • Fritz // 02.03.2019 à 12h03

      La disparition des Amérindiens d’Haïti, l’importation des esclaves africains, les atrocités commises par les troupes de Bonaparte, la capture de Toussaint Louverture par traîtrise, les massacres de Blancs organisés par Dessalines : y a de quoi se marrer, en effet.

      Et ça, c’est de l’histoire ancienne… le séisme du 12 janvier 2010 vous a bien fait marrer ?

        +24

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      • calal // 02.03.2019 à 12h55

        oui surtout l’aide des ong clintoniennes…j’adore les progressistes qui ne font rien progresser du tout…

          +3

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      • Chris // 02.03.2019 à 14h51

        @Fritz
        Vous oubliez l’embrigadement mental de centaines de sectes évangélistes US qui se sont abattues sur Haïti prêchant la bonne parole de soumission aux desseins de Dieu contre quelques kits de maisons en carton et malbouffe yankee !
        Pas un dixième de l’aide collectée aux USA n’arrive aux Haïtiens dans le besoin… Corruption à toutes les phases.
        Il faut le voir pour le croire, ce que j’ai fait en accompagnant des amis haïtiens en 2015. J’en garde un souvenir traumatisé, alors que j’ai eu l’occasion de visiter de nombreux pays dans la misère mais pas à ce point. Heureusement, ils ont le soleil, sinon ils ne survivraient pas ! Une société inégalitaire à l’instar du grand voisin, écoles payantes (les quelques publiques surchargées dysfonctionnent totalement), assainissement et infrastructures absents, mouroirs plutôt qu’hôpitaux, les médecins cubains animent les dispensaires et ne font payer que les médoc, etc…
        Les rares investissements sont dédiés au confort de la classe supérieure.
        N’empêche que ça barde suffisamment pour que les ONG évacuent leurs expatriés, me dit la filleule dont je parraine -directement- les études de médecine à Port au Prince.

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        • Chris // 02.03.2019 à 14h51

          Pour la petite histoire, le 17 avril 1825, le roi de France Charles X a concédé « l’indépendance pleine et entière » à l’ex-colonie d’esclaves française moyennant une somme de 150 millions de francs-or (la somme sera ramenée en 1838 à 90 millions de francs). Cette somme sera obtenue par la contraction d’une dette qui ne sera remboursée en totalité qu’en… 1972.
          Comme quoi l’asservissement par la dette n’a rien de nouveau !
          Haïti importe massivement sa nourriture des USA (le reste aussi !), alors qu’il y a 20 ans, le pays était encore auto-suffisant.
          Le séisme de 2010 a été ravageur à tous points de vue et les cyclones récurrents. La Dominique voisine a peu connu ces dégâts naturels.

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      • Christian Gedeon // 04.03.2019 à 03h55

        Ok Fritz Ok….mais bon tout ne s’explique pas par le colonialisme ( il n’y a pas plus d’amerindiens enRépublique dominicaine) ou par les tremblements de terre,n’est ce pas? Et en effet la différence entre les deux parties de l’île est stupéfiante. Vous savez je crois aussi que n’importe qui que le regime macoute a été terrible,mais que hélas les régimes démocratiques ne lui ont cède n’en rien pour l’incompetence et la corruption…des sommes astronomiques ont été englouties dans la reconstruction…toute la question est de savoir de quoi.

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    • Casimir Ioulianov // 04.03.2019 à 15h17

      N’empêche , je suis curieux de savoir si vous auriez pu dire la même chose dans les années 50. Entre Trujillo d’un côté et Papa Doc de l’autre … c’était un peu deux façons horrible de mourir à petit feu.
      Enfin à Haïti il y avait autre chose à bouffer que du sucre ; ça , de « immigration » et quelques petits massacres liées au taux de mélanine peuvent expliquer la différence démographique actuelle.

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  • jean pierre de cornulier // 02.03.2019 à 10h08

    Un régal. Merci pour ces magnifiques analyses.

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  • RGT // 02.03.2019 à 10h11

    Il ne manque plus qu’une base militaire russo-chinoise en Haïti pour sanctuariser le territoire et calmer les ardeurs de l’oncle Sam vis à vis de ces populations sur-exploitées.

    Quelle est la « ressource naturelle » d’Haïti ?

    Simplement une main d’œuvre peu qualifiée et corvéable à merci qui est utilisée entre autres par Levi’s pour fabriquer des jeans à un prix largement inférieur à celui qu’ils devraient payer s’ils étaient fabriqués en extrême_orient.

    Quand on voit le prix d’un jeans « de marque » et son prix de fabrication il n’est pas étonnant que les fabricants défendent bec et ongles leur source de profits.

    L’hallali a été lancé quand Aristide a décidé DICTATORIALEMENT une augmentation UNILATÉRALE des salaires en Haïti, ne l’oublions surtout pas.

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  • Christian Gedeon // 02.03.2019 à 13h41

    Cet article est honteux et je pèse mes mots. Pas de bol je connais bien Haïti et chaque mot est faux et mensonger . Les US? Non seulement il n’en ont rien à foutre mais c’est une épine indesiree et indésirable dans leur pied. Le problème de Haïti ce sont les haïtiens ou du pond la minorité qui a tout accaparé avec la complicité je dis bien active des organisations internationales bien pire qu’a l’epoque De papa doc et des Duvallier. Et des tontons macoutes. Venezuela Haïti qu’elle stupide comparaison. Je n’en reviens pas. Jusqu’ou mènera le dogme. [modéré]

      +5

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    • Caliban // 02.03.2019 à 20h05

      • La prédation des Aides humanitaires par la fondation Clinton est bien documentée (https://www.youtube.com/watch?v=wNQf0UNe5sE par exemple)
      • l’auteur ne compare pas le Vénezuela et Haïti, il informe sur les liens d’entraide (sa thèse est dans le titre : « La révolution qui progresse en Haïti est directement liée à celle du Venezuela »)

      Soit vous avez mal lu, soit vous aviez juste envie d’informer les lecteurs de l’article que vous étiez allé en Haïti le siècle dernier.

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  • fanfan // 02.03.2019 à 14h33

    Plaidoyer d’un citoyen Haïtien Indigné, en guise de lettre ouverte au CORE GROUP,
    Plaidoyer pour la raison dans le chaos qui règne en Haiti depuis toujours et qui s’est intensifié depuis le 7 février 2019 par la colère légitime des masses.
    De l’État de droit à l’État de passe-droit, Erno RENONCOURT
    https://www.legrandsoir.info/de-l-etat-de-droit-a-l-etat-de-passe-droit.html

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    • Chris // 02.03.2019 à 15h23

      Un plaidoyer qui n’est pas en contradiction avec le présent article, mais le complète.
      Et qui pointe la résurgence des luttes des classes qui s’emparent des peuples floués, exacerbée par les inégalités produites par le système néo-libérale mondialisant mis en place depuis Reagan et Thatcher (TINA).
      Je tiens néanmoins à relever, que le changement de tête d’affiche, ne changera en rien le remboursement de la dette contractée auprès des prêteurs dont le FMI, lesquels exigent taxes sur l’énergie et sur les produits de consommation pour se rembourser. Les Ukrainiens, Grecs (Troïka) et autres nations (dont les Gilets jaunes !) sont en butte aux mêmes effets de l’économie financiarisée.
      Que des malins en profitent pour se sucrer au passage ne change rien au problème de fond : paupérisation et asservissement par la dette.

        +6

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      • Catalina // 03.03.2019 à 20h15

        oups, il parle de Haiti ou de la France dans ce pladoyer ?
         » Vouloir maintenir au pouvoir, du seul fait de la validité d’un mandat, un Président, rejeté par son peuple, inculpé et épinglé par des institutions judiciaires et administratives nationales dans des affaires de corruption, multipliant les liens d’amitié et d’affaires avec les gangs et les trafiquants de drogue et d’armes recherchés par vos juridictions compétentes, se complaisant dans des postures indignes d’un chef d’État, illégitimité par son incompétence, décrédibilisé par son arrogance, est un risque institutionnel d’une extrême gravité. »

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  • Subotai // 02.03.2019 à 18h51

    Pour ce que ça vaut.
    J’ai l’impression que les Haïtiens n’aiment pas les étasuniens.
    En transit il y a 4 ans, je me suis fais emmerder – c’est le mots – par les services de sécurité de l’aéroport de Port au Prince jusqu’au moment où ils ont découverts que j’étais Français et qui plus est Antillais…
    Ils m’avaient pris pour un ressortissant US.

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    • Chris // 03.03.2019 à 01h15

      Lors de ma visite en 2015, ils en étaient au point de caillasser les voitures climatisées de l’UN faisant leurs rondes, tellement ils en ont marre des Ricains.

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  • Wadler // 03.03.2019 à 11h02

    Et c bien à partir de l’histoire ancienne seulement qu’on peut bien ou sinon mieux comprendre le présent!!!

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  • le voyeur // 03.03.2019 à 23h04

    Difficile de cerner le problème de pauvreté chronique qui sévit depuis des années en Haïti! Pourtant leur voisin, République Dominicaine, semble s’en tirer beaucoup mieux! L’écrasement de ce peuple par l’enseignement religieux (la soumission et l’acceptation de tout relevant de la volonté de Dieu) par la domination d’une élite égoïste qui a réduit le peuple à l’esclavage, l’abus des pays usurpateurs à tout point de vue, la culture de la peur (Vaudoo) par les sorciers haïtiens, le manque d’établissement scolaire gratuit subventionné par exemple par l’ONU ou autre organisation internationale, pour garder ce peuple dans l’ignorance pour mieux l’exploiter sont pour moi déterminants! La République Dominicaine de descendance Espagnole et l’autre de descendance ??? est la réponse! Manque de leadership et de visions de ses dirigeants égoïstes…et profiteurs! Tout le monde a les mains dans le plateau sauf le peuple!

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    • Phil // 04.03.2019 à 23h41

      Ne vous inquiétez pas, coté RD c’est aussi très religieux. Ils cassent les oreilles avec leurs messages. Les évangélistes ça dépote.
      Ici pas de baron samedi c’est le baron cimetière.
      Lors de fêtes de palo pour un saint il y a des possessions, des trances.
      On parle de la dette plus haut, elle n’est pas étrangère à la différence entre les pays.
      Du coté Haïti ils ont gardé un système commercial pyramidal efficace pour le remboursement mais une vrai merde avec ses intermédiaires. La banane plantain est plus chère coté Haïti qu’en RD malgré que le revenu ne permet pas d’en vivre. En RD la banane est moins chère et permet d’en vivre.
      Le système éducatif coté RD c’est pas la gloire mais un âge moyen de 23 ans fait qu’il y a trop d’apprenants par rapport aux sachants.
      Tant qu’Haïti ne retrouvera pas sa couverture d’arbres ce sera un pays perdu. Un même cyclone chez moi fait pas trop de dégâts avec la couverture, en 4 ans c’est régénéré. Coté Haïti c’est toute la terre arable qui se retrouve dans les rivières avant la mer où ce sera un massacre écologique, les coraux n’apprécient pas du tout.
      Ca fait 2 ans que je ne vais plus aider, l’équipe au pouvoir ne peut pas survivre démocratiquement, il leur faut du chaos. C’est devenu trop limite, ce n’est pas la population qu’il faut craindre.
      Les Clintons ont en bien profité et y ont laissé un sacré bordel. Que de fric détourné. L’ONG Clinton une bonne affaire quand même pour les restaurants haut de gamme, j’ai vu des souches de notes à 7200$.

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  • petitjean // 04.03.2019 à 19h09

    Se défausser ne permet pas d’affronter le réel
    Trop facile d’accuser les « autres », le colonialisme passé , les USA, le FMI et j’en passe
    Ce petit territoire est indépendant depuis deux siècles ! Qu’ont-ils fait de cette liberté ? Pourquoi ce petit pays ne produit-il pas les cadres dont il aurait besoin pour son développement ? Les ingénieurs, les médecins, les scientifiques, les professeurs, où sont-ils ? C’est encore la faute des « autres » ??
    Comment se fait-il que la République Dominicaine, qui se trouve sur la même île qu’Haïti, et qui est elle aussi exposée aux cyclones, aux tremblements de terre et aux maladies tropicales, a un PIB par habitant 7 fois plus élevé ?
    « Se prendre en charge », ne serait-ce pas le maitre mot à employer ?
    Les Haïtiens ont le droit et le devoir de se prendre en charge depuis…1804 !…

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  • Ji // 04.03.2019 à 19h51

    Ça fait des années que je lis les crises. J’ai toujours agréablement été surprise des commentaires pertinents, et pleins de réflexion qui font les joyaux de ce site.
    Je lis les commentaires et je suis partagée entre agacement et ignorance.
    Les haïtiens n’ont pas attendu les Etats-Unis pour se reprendre en main. Depuis les années 1980, les citoyens les plus diplômés et instruits s’en vont de ce pays. Oui ce pays produit des cadres, des directeurs de talent mais ils ne sont pas à l’intérieur de ce pays. En témoignent les milliards de dollars que les haïtiens envoient à leur famille de partout dans le monde.
    Le tourisme la bas reprend des couleurs également et peu à peu, les haïtiens reviennent pour bâtir. Cela me fait rire lorsque l’on compare la république dominicaine comme étant « mieux » car c’est un pays criblé par une extrême pauvreté, la prostitution et le racisme. Le tourisme est leur SEULE arme.
    Avant de jeter son mépris, se renseigner sur ce pays est fondamental avant de se moquer.
    De la part d’une antillaise…

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