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2.juillet.20162.7.2016 // Les Crises

La stratégie des partisans du Brexit : ne rien changer

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Amusant article, qui semble s’étonner que les Brexiteurs veulent conserver l’accès au marché unique (!) et qui estime que, s’ils y arrivent, « rien n’aura changé » – ils n’auront juste plus à subir les décisions de la Cour de justice, à suivre des politiques décidées à Bruxelles, à voir leur budget scruté par la Commission, à devoir coordonner une politique étrangère… « Rien » quoi

Source : Le Temps, Eric Albert, 27-06-2016

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Boris Johnson souhaite conserver l’accès au marché unique européen

Mais où est passé Boris Johnson? Alors que la chambre des communes se réunissait ce lundi pour la première fois depuis le résultat du référendum, un absent s’est fait remarquer: le leader du camp du Brexit. «Je ne suis pas responsable des présences à la chambre des communes», souriait le premier ministre britannique David Cameron, quand un député lui a fait remarquer l’étrange manquement de son possible successeur.

Depuis vendredi matin, Boris Johnson a disparu de la circulation. Samedi, il a été pris en photo en train de jouer au cricket. Et lundi, il a publié sa chronique hebdomadaire dans le Daily Telegraph. De cette présence minimale ressort l’absence complète de préparation du camp du Brexit. «Les Britanniques ont voté pour sortir de l’Union Européenne, mais pas pour la solution alternative qu’ils voulaient», résume Mark Boleat, le président des politiques de la corporation de la City.

Néanmoins, les grandes lignes de la stratégie de Londres commencent à apparaître. Ce mardi, David Cameron sera au sommet européen exceptionnel qui se déroule à Bruxelles. Il ne déclenchera pas le fameux article 50 du traité de Lisbonne, qui entame officiellement la procédure de divorce et ouvre une période de négociations de deux ans. Il l’a répété devant la chambre des communes lundi: c’est à son successeur de le faire.

Et si Boris Johnson prenait la Norvège comme modèle

D’ici là, l’actuel premier ministre a créé une cellule de hauts fonctionnaires au sein de son gouvernement pour réaliser un maximum de préparations techniques, une sorte de «ministère du Brexit». Il espérait aussi entamer des discussions informelles avec les Vingt-Sept, mais l’Allemagne, la France et l’Italie ont rejeté cette idée.

Par ailleurs, le camp du Brexit commence à donner de premières indications de ce qu’il compte obtenir. Dans sa chronique, Boris Johnson laisse entendre qu’il souhaite ne surtout pas changer grand-chose, pour conserver des relations avec l’Union Européenne proche de ce qui est actuellement en place. «Les citoyens européens qui vivent dans ce pays vont avoir leurs droits entièrement protégés, et il en va de même pour les citoyens britanniques qui vivent dans l’UE.» Il va même plus loin: il souhaite conserver un accès au marché unique. En clair, le favori pour succéder à David Cameron dessine un accord proche du modèle de la Norvège.

Un accord à l’opposé des promesses de campagne

Il sait ce que cela signifie: une contribution au budget européen, l’obligation d’appliquer la réglementation européenne et surtout conserver la libre circulation des personnes. Un tel accord irait à l’opposé de ses promesses pendant la campagne du référendum. En particulier, la réduction de l’immigration, brandie tant de fois comme l’objectif principal, serait très difficile à mettre à place.

Ce modèle est celui demandé par tous les lobbys économiques et financiers du pays, qui veulent limiter au maximum les perturbations. Juridiquement, il serait sans doute l’un des plus simples à mettre en place. Cela n’en rendrait pas moins les négociations très longues. Chris Grayling, l’un des tenants du Brexit, estime que celles-ci devraient être terminées «largement à temps pour les élections législatives de 2020.»

Source : Le Temps, Eric Albert, 27-06-2016

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Macarel // 02.07.2016 à 08h09

Il feront comme la Norvège, ils payeront un droit d’accès au marché européen.

Apparemment dans l’UE ils versaient de l’ordre de 16 milliards d’euro (livres ?) à l’UE.

L’UE leur en retournait 6, « I want my money back ». Au final il contribuaient pour 10 milliards.

Est-ce qu’ils devront payer à peu près autant pour avoir accès au marché européen, tout cela dépend de l’issue des négociations.

Par contre, ils n’auront plus à se plier aux décisions de la bureaucratie de l’UE. Et pour eux cela n’a pas de prix. D’ailleurs pour nous, ça commence à se payer cher : voir le chaos économique et social, qu’induit le fait de vouloir implémenter dans un pays qui n’en veut pas des directives venues de Bruxelles (enfin l’on nous fait croire que c’est venu de Bruxelles mais les gouvernant français utilise cet alibi pour faire passer une pilule, qu’ils ont du mal à justifier au plan national. Car ils ont eux-même approuvé ces directives dans les réunions bruxelloises. C’est ce que l’on appelle de la duplicité.). Je pense en disant cela au fameux feuilleton de la « Loi travail ».

Les anglais, sont historiquement une nation de pirates, de corsaires, ou si l’on veut être plus convenable de commerçants. Ils sont pragmatiques, il feront tout pour pouvoir commercer avec le reste du continent. Mais politiquement ils retrouvent leur indépendance. « Life is beautiful ! »

32 réactions et commentaires

  • kasper // 02.07.2016 à 01h24

    On en parle tout le temps et je suis embêté car je ne comprend pasnce que signifie « conserver l’accès au marché unique ».

    Il faut absolument avoir signé un accord avec Bruxelles pour exporter vers l’UE ? Ou alors il s’agit d’un acces sans tarif douanier ?

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    • Silk // 02.07.2016 à 01h51

      Marche unique ou marche intérieur :
      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Marché_intérieur_(Union_européenne)

      D’après ce qui est dit, c’est un pack biens + marchandises + personnes.
      Sinon faut passer par les règles de l’OMC.
      Après je suppose qu’il doit y avoir un paquet de subtilité (accès aux biens mais un contrôle aux frontières de la circulation des personnes …)

        +1

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    • Macarel // 02.07.2016 à 08h09

      Il feront comme la Norvège, ils payeront un droit d’accès au marché européen.

      Apparemment dans l’UE ils versaient de l’ordre de 16 milliards d’euro (livres ?) à l’UE.

      L’UE leur en retournait 6, « I want my money back ». Au final il contribuaient pour 10 milliards.

      Est-ce qu’ils devront payer à peu près autant pour avoir accès au marché européen, tout cela dépend de l’issue des négociations.

      Par contre, ils n’auront plus à se plier aux décisions de la bureaucratie de l’UE. Et pour eux cela n’a pas de prix. D’ailleurs pour nous, ça commence à se payer cher : voir le chaos économique et social, qu’induit le fait de vouloir implémenter dans un pays qui n’en veut pas des directives venues de Bruxelles (enfin l’on nous fait croire que c’est venu de Bruxelles mais les gouvernant français utilise cet alibi pour faire passer une pilule, qu’ils ont du mal à justifier au plan national. Car ils ont eux-même approuvé ces directives dans les réunions bruxelloises. C’est ce que l’on appelle de la duplicité.). Je pense en disant cela au fameux feuilleton de la « Loi travail ».

      Les anglais, sont historiquement une nation de pirates, de corsaires, ou si l’on veut être plus convenable de commerçants. Ils sont pragmatiques, il feront tout pour pouvoir commercer avec le reste du continent. Mais politiquement ils retrouvent leur indépendance. « Life is beautiful ! »

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      • Kaiel // 04.07.2016 à 21h06

        Ce qui vient de Buxelles, selon Yanis Varoufakis : Ce sont les banques et le FMI qui écrivent les lois que votent les « parasites » ( ou les « ministres »).
         » Certains disent qu’il y a un déficit de démocratie en Europe, c’est comme dire qu’il y a un déficit d’oxygène sur la lune… »
        Pour résumer : « Quelques efforts qu’ils déploient, les hommes politiques et autres dirigeants ont de plus en plus de difficultés à maîtriser le cours des événements et à garder leur cap. »

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    • Olivier Berruyer // 02.07.2016 à 10h16

      oui, sans taxes…

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      • red2 // 02.07.2016 à 13h00

        D’accord, mais combien se montent les droit de douanes à l’entrée dans le marché commun pour les autres pays de la planète ?

        Qui saurait ou trouver cette information ?

        J’observe qu’on est envahi de produits fabriqués en Asie et ce malgré les dumpings sociaux, fiscaux et écologiques de ces pays, c’est donc bien que les droits de douane à l’entrée dans le marché commun sont juste ridiculement faibles, non ? (et même en présence de dumpings majeurs et avérés du coup…)

        Par ailleurs il serait bien de rappeler aussi que la France a réalisé en 2015 plus de 12 milliard d’excédent commercial avec le RU…

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  • Kiwixar // 02.07.2016 à 02h34

    Les Britanniques souhaitent avoir accès au marché commun (leur volonté d’entrer dans le Common Market de 1973 confirmé par référendum en 1975) mais ne veulent pas l’union politique et budgétaire (et la perte de souveraineté qui va avec) qui est sur les rails, de manière furtive, depuis Maastricht/Lisbonne. Ils devraient pouvoir défendre ce point facilement : l’UE exporte plus vers le RU que l’inverse (voitures allemandes par exemple).

    Restent d’autres points clé :
    – la libre-circulation et installation des personnes (différence entre Europe de l’Ouest et Europe de l’Est / ex-Yougoslavie?)
    – la libre-circulation des capitaux
    – la contribution du RU au budget de l’UE qui devrait passer à 0

    L’intérêt du RU est de faire traîner les négociations pour avoir l’UE affaiblie par (1) d’autres pays quittant l’UE et souhaitant un retour à l’union douanière seule (2) les élections de 2017 en France et Allemagne (3) les problèmes bancaires et financiers de l’eurozone et de la BCE (4) des problèmes de migrants et de frontières (5) les débats de sortie qui feront émerger des points intéressants à chaque fois (travailleurs détachés, etc.) (6) garder l’Ecosse dans le RU pendant les négociations avec l’UE.

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  • Feubeuh // 02.07.2016 à 02h39

    Boris Johnson… Après avoir compris que son camp ne voulait pas le suivre, il renonce a se présenter à l’élection anticipée pour élire le 1er ministre.
    Peut être bien que son « plan » ne changeait pas grand chose en réalité…

    Un article pas mauvais, écrit après la décision de Cameron de faire un référendum :

    http://www.robert-schuman.eu/fr/questions-d-europe/0355-si-le-royaume-uni-quittait-l-union-europeenne-aspects-juridiques-et-consequences-des

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  • Renard // 02.07.2016 à 03h51

    Je suis moi plutôt d’accord sur le fond de l’article, bien sûr qu’il s’agit pour les élites britanniques pro-brexit de « tout changer pour ne rien changer » avant que la gauche ne comprenne et se mette à demander un brexit assortie de mesures anti-libéral, toutefois celle-ci est tellement longue à la détente qu’il se pourrait que les néo-libéraux anti-brexit ait grillé leur joker trop tôt..

    Le modèle neo-liberal continuera d’être appliqué au R-U même si celui n’est plus imposé par Bruxelles, un plan d’austérité est d’ailleurs déjà dans les tiroirs..

    Le chômage de masse structurel induit par ces politiques va perdurer mais désormais les élites ne pourront plus se défausser sur l’UE, ils devront assumer et défendre d’eux même les agissements de l’oligarchie, leurs bêtises sera nue. Le brexit change tout de même ça. L’Histoire va accélérer.

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  • Boyington // 02.07.2016 à 04h29

    Si j’ai bien compris Farage tout le monde a accès au marché de l’Union européenne.

    La GB sans renégociation n’aura plus accès au tarif préférentiel à ce marché, mais à celui établi par l’OMC. Après de nombreux cycles du GATT, le tarif par défaut est très bas et en rien similaire à ceux en vigueur dans les années 70 quand il était avantageux de rejoindre la CEE pour la GB.

    Selon Farage, le prix pour appartenir à l’Union européenne (la cotisation nette) serait supérieur à la ristourne accordée sur ces tarifs de l’OMC. C’est pourquoi, pour lui, mieux vaut aucun nouvel accord commercial plutôt qu’un autre mauvais accord commercial. La position de la GB dans les négociations pour un habile négociateur est très favorable : les pays de l’UE veulent-ils vraiment se priver de leur meilleur client alors que chaque année les 27 vendent nettement plus à la GB qu’à l’UE? (De mémoire, environ 90 milliard de livres de surplus commercial par an pour les 27 ans.)

    https://www.ons.gov.uk/economy/nationalaccounts/balanceofpayments/bulletins/uktrade/apr2016

    Taïwan, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont déjà fait savoir qu’il voulait passer des accords commerciaux avec la GB le plus tôt possible.

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    • LS // 02.07.2016 à 09h16

      Oui tout à fait d’accord. Il suffit pour l’Angleterre de rester au conseil de l’Europe et d’avoir le statut  » d’économie de marché  » comme cherche à l’avoir, la Chine.
      Bon, évidement, ce n’est pas ma tasse de thé. La libre circulation des capitaux (et des titres de propriété des actifs) et l’ouverture obligatoire au marché des services sociaux posent tout un tas de problème qu’il faudra bien résoudre un jour (vite de préférence).

        +0

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    • Boyington // 02.07.2016 à 16h24

      Désolé pour les fautes d’inattention (j’avais de la visite), il fallait lire

      « les 27 autres pays de l’UE veulent-ils vraiment se priver de leur meilleur client alors que chaque année les 27 vendent nettement plus à la GB que la GB à l’UE ? (De mémoire, les 27 autres pays de l’UE ont un surplus commercial annuel d’environ 90 milliards de livres avec la GB.) »

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  • Owen // 02.07.2016 à 07h06

    La concurrence non faussée date du traité de Rome.
    La concurrence libre date du traité de Maastricht.
    Le TCUE, repassé sous le traité de Lisbonne a consacré la « concurrence libre et non faussée »

    On a vu que la société de marchés est devenue elle même une société à vendre par tous les bouts (sociétés nationales, infrastructures de ressources domestiques, de santé, cellules vivantes, informations personnelles…).

    On a vu que le principe de concurrence libre est devenu le moyen pour les multinationales d’écraser le petites entreprises (interdiction de vendre des semences, même des simples tisanes, normes beaucoup trop onéreuses pour les petites entreprises agro-alimentaires pendant qu’on met du cheval dans les lasagnes et toutes sortes d’épaississants dans les produits de supermarchés, enfermement fiscal et juridique pour les petites entreprises qui ne concerne pas les multinationales, etc…).

    Peut-être faut-il, avec ce Brexit, encore apprendre une autre imposture: les producteurs et consommateurs de l’UE captifs des desiderata de nos apparatchiks dans le commerce mondial.

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    • Homère d’Allore // 02.07.2016 à 09h30

      Je ne suis pas sûr que la concurrence « non faussée » date du Traité de Rome.
      Je crois que les Etats pouvaient subventionner, dans une certaine mesure, certains secteurs stratégiques. Par exemple l’aéronautique.

      Ce qui est devenu totalement impossible depuis Lisbonne.

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      • Owen // 02.07.2016 à 10h11

        Bonjour Homère

        La concurrence non faussée est renseignée dans l’article 85 du Traité de Rome, avec les exceptions.
        Expliqué ici: http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/approfondissements/politique-concurrence.html
        L’article lui-même ici: http://www.constitutioneu.eu/cariboost_files/trait_c3_a9_20de_20rome.pdf

        Mon propos, ici, n’était pas de juger, s’il faut plus ou moins de libéralisme. Mais au moins d’interroger la cohérence dans le temps: on fait un choix d’orientation de politique économique, puis on voit ce que cela donne, puis on confirme ou réoriente afin que les activités et emplois se développent dans les pays concernés. Ce qui n’est évidemment pas l’objet de l’UE.

        Déjà, une constitution est organique et n’a pas à se prononcer sur des choix économiques.

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        • Owen // 02.07.2016 à 10h14

          En France, 5 marques se partagent 80 % de la distribution des biens de consos et 85% de ceux alimentaires (sans doute plus maintenant). L’accès à ce secteur pour vous, habitant lambda vous est barré. Pourtant l’abus de position dominante (oligopole) est interdit dès le Traité de Rome.

          Concernant les aides aux entreprises, une étude de 2007 a montré que c’était en France le premier budget de la nation et qu’il était récupéré à 90% par les entreprises du CAC 40. Donc aggravation volontaire de distorsions de concurrence (J’ignore s’il y au une synthèse plus récente sur ce sujet).
          http://www.m-pep.org/Entreprises-sous-perfusion

          Donc le problème du libéralisme, c’est que les habitants ne peuvent même pas mesurer les effets d’un choix de politique économique puisque que tout est faux entre les traités déclaratifs et les réalités. Et tous les amuseurs politiques et fonctionnaires eurocrates peuvent inventer les discours qui leur conviennent, comme des joueurs de bonneteau.

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          • fanfan // 03.07.2016 à 15h38

            J’hallucine !
            Le rapport (janvier 2007) sur les aides publiques aux entreprises estime à près de 65 milliards d’€ l’ensemble des aides publiques aux
            entreprises soit un peu plus que le total du budget de
            l’Education nationale, près de deux fois le budget de la Défense, près de deux fois le total des dépenses hospitalières, plus de trois fois le budget de l’Enseignement supérieur et de
            la Recherche. C’est aussi un chiffre supérieur au déficit public (estimé à 41 milliards d’euros pour 2007).
            Au total, ces aides aux entreprises se placent au premier rang des budgets publics. Les 5 millions de personnes privées d’emploi, par exemple, ne reçoivent que 29 milliards d’euros des ASSEDIC sous forme d’indemnités journalières de chômage (estimation 2006), et 2,5 milliards d’euros de l’Etat au titre de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS). Deux poids, deux mesures !
            Qu’il s’agisse de l’Etat, des collectivités locales ou de l’Union européenne, ces aides aux entreprises leur sont versées à partir des impôts payés par les contribuables. Ces 57 milliards d’euros représentent 949 euros par habitant, c’est-à-dire presque le SMIC. Autrement dit, dans ce pays, chaque « smicard » paye en quelque sorte un 13e mois à son employeur (dans le secteur privé) !

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          • fanfan // 03.07.2016 à 15h39

            91 % des aides vont aux grandes entreprises, notamment celles qui font partie du CAC 40 qui ont battu tous les records de profits et de valorisation boursière en 2006. Avec 9 % seulement du montant total des aides, les PME sont marginalisées. Leur développement est pourtant affiché comme une priorité par les gouvernements successifs. Mais il y a plus ! Alors que les grandes entreprises détruisent l’emploi, elles touchent des subventions ; tandis que les PME qui créent des emplois n’en touchent pas !
            A l’échelle nationale, lorsque l’on fait le total de l’impôt sur les sociétés que les entreprises payent et le total des aides qu’elles perçoivent, le solde est très largement en leur faveur (les contribuables participent à leurs profits).

              +3

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            • Owen // 03.07.2016 à 16h26

              Ah quand même. Merci fanfan.

              (D’après des chiffres 2011) : il y a 243 (oui…) grandes entreprises en France, de + de 5 000 salariés (qui se prennent donc les 90% des aides d’Etat) et 30 155 531 autres entreprises (4999 à 1 salariés) qui se partagent les 10% restants de l’aide publique.
              Les grandes entreprises concentrent 30% des salariés, les autres catégories d’entreprises se partagent les 70% restants.
              Et ce ne sont pas les TPE et PME qui ont capacité à délocaliser.

              En bref, l’aide aux entreprises consiste purement et simplement à aider les grandes entreprises à siphonner les activités des autres entreprises du pays. Aussi simple que ça.

              Je n’ai jamais compris pourquoi la CGPME n’a toujours pas claqué la porte au CNPF (ou je n’ose pas comprendre…).

              Et tant qu’à faire, autant payer les smicards ou les chômeurs avec ce budget, au moins ce sera une politique de relance.

              http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=if4

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          • fanfan // 03.07.2016 à 15h40

            Au total, un gouvernement qui aurait renoncé à dépenser ces 64 milliards d’euros en pure perte et qui aurait préféré payer directement des salaires, saurait qu’un salaire « chargé » lui coûtera 38 119 euros par an (20 708 euros de salaire net + 5 571 de cotisations sociales salariales + 11 839 de cotisations sociales patronales). Combien pourrait-il, dès lors, payer de salaires avec ces 64 milliards d’euros ? Le calcul est simple : 64 milliards divisés par 38 119. Le résultat donne 1 679 000 salaires et donc autant d’emplois.
            [Modéré]

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        • Homère d’Allore // 02.07.2016 à 10h50

          Bonjour et merci Owen pour votre source.

          Au temps pour moi.

          En même temps, le lien que vous apportez cite les services publics comme exceptions prévues en 1957. Comme ceux-ci sont démantelés depuis Maastricht et plus encore depuis Lisbonne (exemple du ferroviaire), mon erreur était excusable.

          Mais il est bon de se rappeler que, dès l’origine, le ver était dans le fruit et je vous remercie de votre mise au point.

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          • Owen // 02.07.2016 à 11h54

            La difficulté de notre rapport à l’UE est qu’elle d’origine française, depuis R.Schumann et J.Monnet. Avec la main US derrière, certes, mais si la France s’est laissée influencée, c’est aussi son/notre problème.

            L’UE est pour une bonne part le miroir, difficile à regarder, de ce qu’est notre notre pays: La PAC, l’interdiction d’emprunter à la banque nationale, l’interdiction de vendre des semences (ce n’est pas d’origine US). Pour les domaines que je connais mieux, la France est le plus gros utilisateur de pesticides du continent, le premier pays à avoir autorisé les essais d’OGM plein champs (sous Chirac, Jospin et Voynet, belle brochette), on a vu avec l’affaire de l’asso Bloom et le chalutage profond que c’était Intermarché qui imposait sa loi.

            Le mécanisme français des privatisations était de sortir les Directives (le Conseil de l’Europe, donc les ministres en l’occurrence français) et de dire ensuite, ah désolé, l’Assemblée Nationale est obligée d’appliquer mais on est bien tristes.

            La mise en vente des biens publics avec « les noyaux durs » pour que les grandes entreprises se récupèrent les profits juteux, c’est du cocorico Balladur.
            La France ne s’est jamais débarrassée du capitalisme d’Etat (mur d’argent, 200 familles…): après le programme du CNR, elle n’a fait que le reconstruire avec l’UE.

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      • Wilmotte Karim // 02.07.2016 à 20h30

        Il n’y avait pas encore eu le « coup d’état » des cours européennes…

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  • moi // 02.07.2016 à 07h08

    « Amusant article, qui semble s’étonner que les Brexiteurs veulent conserver l’accès au marché unique (!) et qui estime que, s’ils y arrivent, “rien n’aura changé” – ils n’auront juste plus à subir les décisions de la Cour de justice, à suivre des politiques décidées à Bruxelles, à voir leur budget scruté par la Commission, à devoir coordonner une politique étrangère… “Rien” quoi »

    Pour la Cour de justice, d’accord. Pour le reste…. le RU n’étant pas dans l’euro et n’ayant pas signé le pacte de stabilité, leur budget n’est pas soumis à la Commission, les Anglais ne se privent d’ailleurs pas d’avoir des déficits publics importants. Quant à la politique étrangère, vous savez bien que l’UE n’en a pas, c’est celle des USA, rien à changer pour le RU qui a toujours été très atlantiste.

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  • Maud // 02.07.2016 à 10h45

    Le montant des exportations des pays de l’Union vers la Grande Bretagne est si important (93 milliards je crois pour les Allemands), que les coups de menton ne sont que l’expression du cirque médiatique pour frapper les esprits des sans dents qui pourraient mal voter. Il est certain qu’ils auront accès au marché européen moyennant quelques concessions de part et d’autres. Ils garderont le meilleur sans subir le pire comme toujours. Après tout ils savent défendre leurs intérêts ce que les membres du clergé européen ne savent plus faire totalement soumis à des intérêts mondialisés de la finance et autres intérêts hors sol.
    Les travaux de recherche d’E Todd, si on prend le temps d’en prendre connaissance réellement, ont bien mis en avant les différentes caractéristiques de chaque population. Pour les Anglais c’est : la liberté d’abord.Il n’en reste pas moins que les écarts de richesse, la précarité, la pauvreté qui touchent la majeure partie de la population ont joué comme des détonateurs.

      +5

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  • thmos // 02.07.2016 à 11h08

    Et avant même le travail de Todd qq siècles de guerre auront nettement « marquer les différences » ! Pacifiquement il s’agissait par la communauté ECONOMIQUE de faciliter les échanges selon l’intérêt de chaque pays souverain et non de fabriquer un sous-empire politique ! Tous les ratages et abus conséquents seront jusqu’à la fin dûment décortiqués pour distraire et gagner du temps, chaque container chaque semi remorque compte

      +0

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    • Ailleret // 02.07.2016 à 11h43

      @thmos @Homère d’Allore
      « il s’agissait par la communauté ECONOMIQUE de faciliter les échanges selon l’intérêt de chaque pays souverain et non de fabriquer un sous-empire politique ». Voilà pourquoi il est important de distinguer la CEE ou Marché commun (Traité de Rome, 1957) de l’UE (Traité de Maastricht, 1992).
      Certes, le ver était dans le fruit dès l’origine, mais entre la CEE et l’UE, il y eut une mutation supranationale. Alors ministre de Mitterrand, Roland Dumas l’avait admis : « nous avons pris le parti d’une mutation fondamentale vers une entité supranationale ».

      http://www.diploweb.com/france/34.htm

      Déclaration à l’Assemblée nationale, le 27novembre 1991.

        +5

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  • Louis Robert // 02.07.2016 à 13h03

    Alors que l’Empire décline et se meurt,

    alors que l’ordre mondial s’effondre,

    devant cet « excès de démocratie »,

    et à la lumière de cette demande de « Brexit »,

    ils tentent désespérément d’ajouter aux profondes maximes d’Orwell:

    « Le changement, c’est le statu quo. »

      +3

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  • stef1304 // 03.07.2016 à 05h42

    Si j’ai bien compris l’article, la stratégie de Boris Johnson est de:
    1 – surfer sur la vague du mécontentement populaire
    2 – chiper la place de 1er ministre a son ancien copain de promo, Cameron.
    3 – rester le plus proche possible du status quo.
    On est loin de la position de Farage…
    Bref, se pourrait-il en définitive que Boris Johnson soit à fidèle à sa caste (modèle … demandé par tous les lobbys économiques et financiers du pays) et traitre à l’expression de la volonté populaire ? Si on postule que les citoyens réclament le rétablissement d’une souveraineté nationale pleine et entière ?

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  • christian gedeon // 04.07.2016 à 16h43

    Johnson comme farage se sont « exités » tous seuls,[Modéré] Boris que la reine déteste dit on,je m’y attendais; mais l’explication de Farage sur sa démission sonne archi faux…je ne suis pas comportementaliste,mais il avait une sacrée gueule de faux derche en l’annonçant,cette démission; Chaude la patate,chaude bouillante!

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