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13.mai.201513.5.2015 // Les Crises

« L’action de la gauche a participé au désarroi français » J P Chevènement

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Entretien de Jean-Pierre Chevènement accordé à « Marianne », le 28 août 2014. Propos recueillis par Eric Conan.

Marianne : Vous avez publié peu avant l’élection présidentielle de 2012 La France est-elle finie ? (Fayard). Deux ans après la victoire de François Hollande la question se pose plus que jamais vue la situation très inquiétante de notre pays. Ne faut-il pas ajouter une autre question – la gauche française est-elle finie ? – étant donné ce mélange de panique et d’impuissance dont elle fait preuve, qu’il s’agisse de la dernière crise du gouvernement Valls ou de l’ambiance délétère régnant au Parti socialiste qui se réunit ce week-end à La Rochelle ?
Jean-Pierre Chevènement : Ces soubresauts étaient prévisibles mais ce n’est que l’écume des choses. Aucun redressement n’est possible sans une prise de conscience beaucoup plus profonde. Car le désarroi français vient de très loin. Je le résumerai ainsi : nous ne savons plus qui nous sommes. A cette désorientation intime, l’action des gouvernements de gauche depuis trente ans n’est malheureusement pas étrangère. Me revient un propos de François Mitterrand prononcé sur le ton de la confidence, en 1979, à la veille du Congrès de Metz : « Nous sommes d’accord sur tout, Jean-Pierre, à une différence près : je ne crois pas qu’à notre époque, malheureusement, la France puisse faire autre chose que de passer à travers les gouttes ». Hubert Védrine, dans un remarquable ouvrage [1], a fort bien décrit le changement de paradigme opéré, de 1983 à 1985, par François Mitterrand et par le Parti socialiste à sa suite : substituer à un dessein national de transformation sociale l’ambition de « construire l’Europe », fût-ce sur la base du néolibéralisme qui triomphait alors dans le monde anglo-saxon. Là est la racine du mal : l’abandon de notre Etat stratège et la profonde désindustrialisation du pays.

François Mitterrand n’était pas cet acteur politique que continue de vénérer le Parti socialiste ?…
Il avait vécu l’effondrement de la France en 1940, produit de notre affaissement démographique, économique et surtout moral après 1918. François Mitterrand qui avait mesuré, à Vichy en 1941-42, les impasses de la « France seule », était persuadé, dès 1943, que l’hégémonie des Etats-Unis bornerait, désormais, notre horizon historique. Comme pour beaucoup de Français, « l’Europe à Six » pouvait lui apparaître comme une « France en grand ». C’était une erreur de perspective : l’Allemagne, divisée, voyait d’abord dans une Europe appuyée sur les Etats-Unis le moyen de refaire son unité. Mais c’était un pari jouable sur l’idée d’une Europe un jour capable d’exister par elle-même. Après l’effondrement de l’URSS, François Mitterrand eut le bon réflexe de proposer une Confédération incluant la Russie. Idée rejetée avec force par les Etats-Unis et par les pays anciennement membres du pacte de Varsovie : l’élargissement se fit donc avec ceux-ci. D’où cette Union européenne non seulement ouverte à tous les vents mais à la fois « germanocentrée » et sous influence américaine.

Que s’est-il produit dans l’histoire de la gauche pour qu’elle soit passée si rapidement avec Mitterrand de l’extrême volontarisme des années 70 – avec le Programme commun – au suivisme néo-libéral actuel ?
Ce fut le choix d’une toute petite élite de socialistes libéraux dont le grand architecte fut Jacques Delors. L’histoire de ce grand retournement du PS dans la décennie 1983-93 a bien été décrite dans l’ouvrage d’un professeur d’économie à Harvard, RAWI Abdelal [2] que je vais citer pour éviter d’avoir à me citer moi-même [3]. Il montre que c’est Delors qui a été en 1985 à l’initiative de la complète libéralisation des mouvements de capitaux non seulement à l’intérieur de l’Europe mais vis-à-vis des pays tiers. C’était un retournement historique de la position de la France. Le branle ayant été donné, le représentant de la France au sein de l’OCDE, M. Chavranski, a fait prévaloir en 1989 la codification de la libération des mouvements de capitaux entre les pays développés. Abdelal éclaire le donnant-donnant franco-allemand : après avoir obtenu la libéralisation des mouvements de capitaux, le chancelier Kohl a levé son veto à la mise sur orbite de la monnaie unique. Jacques Delors, écrit Abdelal, « a su imposer à travers l’Acte Unique les règles les plus libérales qu’on puisse imaginer. La suppression du système dirigiste qui avait encadré l’économie française pendant quarante ans donna lieu – je cite toujours Abdelal – avant mars 1983 à une discussion qui apparaît rétrospectivement comme une lutte pour l’âme du socialisme français ». Abdelal montre que le choix d’accrocher définitivement le franc au mark en mars 1983 a entraîné toute la politique de libéralisation ultérieure. Et voilà pourquoi votre fille est muette, suis-je tenté de dire aux socialistes qui s’interrogent aujourd’hui sur « la mort de la gauche ». Ils devraient faire des lectures du livre d’Abdelal à La Rochelle !

Une légende de gauche s’accroche pourtant au rôle de la droite des années 80 et 90 dans la dérégulation et les privatisations…
C’est l’inverse : Rawi Abdelal montre que la droite française n’aurait pas osé lever les contrôles sur les opérations en capital. Comme le dit Pascal Lamy : « Lorsqu’il s’agit de libéralisme, il n’y a plus de droite en France. … La gauche devait le faire, parce que ce n’est pas la droite qui l’aurait fait ». Cette ardeur à surpasser la droite s’explique, selon Abdelal, par le souci de « gagner en crédibilité » : « Ces socialistes libéraux étaient mus par le souci de se doter d’une identité politique attrayante et d’un profil moderne, compétent, tranchant avec « l’archaïsme de la gauche traditionnelle » ». La « parenthèse » libérale ouverte en 1983 ne s’est jamais refermée et le PS n’a jamais remis en cause le parti pris ultralibéral qui est au cœur des traités qu’il a élaborés et votés depuis près de trois décennies. Et pour cause ! La globalisation a été voulue par les Etats-Unis mais elle a été codifiée par des Français !

La paralysie de François Hollande viendrait donc plus de cet héritage idéologique dans lequel il a toujours baigné que de cette incapacité à décider qui lui est reprochée ?
Il n’y a pas lieu de faire un reproche particulier à François Hollande d’avoir renié son fameux discours-programme du Bourget : tous les présidents de la République, depuis Maastricht, se sont empressés d’oublier le programme sur lequel ils s’étaient faits élire : Jacques Chirac, inspiré par Philippe Seguin, voulait, en mars 1995, « réduire la fracture sociale » : six mois après, c’était, à la requête du Chancelier Kohl, l’annonce du « Plan Juppé ». En 2002, le PS a préféré attribuer son échec à la dispersion des voix de gauche au premier tour que s’interroger sur ses causes profondes et d’abord sur le vide du projet porté par son candidat. Nicolas Sarkozy, inspiré par Henri Guaino, voulait, en 2007, rassembler sur la République. Rarement Président divisa-t-il autant les Français. Il voulait « aller chercher la croissance avec les dents ». Il se les y est cassées. Certes, la conjoncture ne lui a pas été favorable, le capitalisme financier libéralisé lui étant tombé sur la tête, mais il s’en était fait, comme les autres, le thuriféraire !

Les malheurs français résulteraient donc de la fidélité de François Hollande à François Mitterrand ?…
Non, car même si François Mitterrand avait pronostiqué « Après moi, il n’y aura plus de grand Président… Il y aura l’Europe », je crois qu’il n’aurait jamais accepté que l’Europe se fasse contre la France : à une situation intenable comme celle d’aujourd’hui, il aurait cherché des portes de sortie, bref une autre Europe… L’orthodoxie allemande met l’Europe dans l’impasse. Le peuple français sent tout cela. Il constate l’impuissance, la duplicité et l’incapacité de ses élites à le sortir du piège dans lequel elles l’ont précipité à grand renfort de promesses illusoires et mensongères [4].

L’ennui est que ceux qui veulent sortir du « carcan européen » s’en servent souvent pour négliger de réelles faiblesses et de sérieux retards français qui ne lui doivent rien…
En effet le carcan européen n’explique pas tout. La France a perdu les rentes de situation qui étaient les siennes à l’époque de la Guerre froide. La classe ouvrière était alors mieux considérée : le communisme faisait peur. Aujourd’hui, le capitalisme financier s’est installé avec le chômage, la libération des capitaux et l’exploitation de la main d’œuvre à bas coût, avec l’ouverture de la Chine communiste aux multinationales et l’élargissement à l’Est de l’Europe. De nombreux pays qu’on dit « émergents » maîtrisent la science et la technologie aussi bien que nous. Jadis dominés, mais mus aujourd’hui par une ambition conquérante et le désir d’effacer les humiliations du passé, ils nous obligent à élever nos capacités de travail, à combattre l’assistanat, à moderniser notre « Etat social ».

Mais ces défis nécessaires pouvaient-ils être relevés sous le joug d’une monnaie asphyxiant notre croissance, et par l’abandon d’un « Etat stratège » qui avait fait ses preuves ? La crise dans laquelle nous nous débattons depuis 2008, hélas, fournit la réponse. François Hollande a eu raison de suivre les recommandations du rapport Gallois faisant de la reconquête de notre compétitivité l’axe central de notre politique. Mais peut-on y parvenir par la voie de dévaluations internes (baisse des salaires, des pensions et des prestations sociales) qui enferme toute l’Europe dans une stagnation de longue durée ? L’effort, oui, à condition qu’il ait un sens !

François Hollande ne parvient pas à convaincre les Français du sens de sa politique, au point qu’ils l’éliminent de leur intention de vote d’un premier tour de présidentielle…
Le sondage de l’IFOP publié par Marianne donnant 26 % des voix à Marine Le Pen au premier tour en 2017 n’a pas eu l’écho qu’il mérite. Mais à deux ans et demi de l’élection, l’élimination du candidat de la gauche par Nicolas Sarkozy au premier tour n’est nullement avérée. Par contre, la probabilité d’un duel opposant Marine Le Pen à un candidat de l’UMP ou du PS au deuxième tour est forte. Elle ne sera pas élue mais elle peut hisser le Front National à un niveau impressionnant. Cela signifie que si le candidat qui l’emportera au deuxième tour, qu’il soit PS ou UMP, n’est pas un candidat de salut public, capable de changer la donne en profondeur, le FN s’installera partout et se trouvera en mesure de dicter sa loi.

Pour faire face, la gauche doit, par la voie monétaire mais aussi par des réformes sans tabou, rétablir la compétitivité de la France. C’est en renversant sa hiérarchie des priorités et en revenant à la tradition de l’indépendance nationale que la France pourra donner toutes ses chances à l’idée d’une « Europe européenne » et redevenir un pont entre les pays émergents et l’Occident. Cela passe par un nouveau patriotisme français. Nos élites, dont l’avidité est devenue le principal ressort, peuvent-elles retrouver la patrie ? Et notre peuple, emporté par le vent de l’hyper-individualisme, peut-il sortir de son repliement pour renouer avec l’idée d’un dessein collectif ?

Vous avez l’air d’en douter… Pourquoi restez-vous si minoritaire alors que ces dernières années vous ont plutôt donné raison, qu’il s’agisse de l’Europe, de l’euro, de la diplomatie, de l’insécurité ou du désastre scolaire ?

C’est parce que j’étais en avance sur beaucoup de sujets que je suis resté minoritaire ! J’ai essayé de peser sur la politique du PS, de l’intérieur pendant vingt-neuf ans, puis de l’extérieur depuis 1993. Je ne renie rien des batailles menées au gouvernement ou hors du gouvernement, sur la recherche, l’industrie, l’école, la défense, la police de proximité, l’intercommunalité, l’accès à la citoyenneté des jeunes issus de l’immigration, ou bien contre la guerre du Golfe ou le projet de Constitution européenne. Elles ont fourni des repères à la conscience collective et sont loin d’être terminées : je crois à la force des idées.

Ceux qui m’ont combattu depuis trente ans l’ont toujours fait comme si la tradition républicaine que je maintenais était synonyme de « repli national » ou autres fariboles. Ceux qui ne veulent pas entendre parler de nation sont bien souvent ceux qui ne veulent pas entendre parler de démocratie. Ils ne comprennent pas que seul un sentiment d’appartenance partagé peut fonder l’acceptation de la loi de la majorité par une minorité de citoyens. Mais la nation républicaine n’a qu’une définition politique : c’est la communauté des citoyens. Elle ne s’oppose nullement à l’idée d’une Europe des peuples et à des délégations de compétences à un niveau supranational, dès lors que l’exercice de celles-ci reste démocratiquement contrôlé.

Cette idée de la nation politique formulée en 1789 reste éminemment moderne : la situation mûrit pour que ce qui était hier considéré comme un combat à contre-courant devienne une source d’inspiration pour les générations nouvelles. La question qui se pose est de savoir si le PS, enkysté dans des choix libéraux qui l’ont conduit dans l’impasse actuelle, peut revenir au paradigme républicain…

Vous n’y croyez pas ?…
Après sa défaite de 1993, le PS n’a apporté aux problèmes du pays qu’une réponse tactique : la « gauche plurielle » où les Verts servaient d’éclaireurs et le Parti communiste de voiture-balai. Mais l’alliance avec les Verts a corrompu l’idéologie socialiste, traditionnellement ancrée dans le rationalisme et la croyance au progrès. La « gauche plurielle » n’avait pas de projet. Cela s’est vu assez vite. La seule tentative idéologiquement cohérente a été celle du think tank « Terra Nova » : substituer à l’antique définition d’un parti de transformation sociale ayant vocation à rassembler autour de lui d’abord les couches populaires, l’addition de diverses minorités dans l’espoir d’obtenir ainsi une majorité arithmétique. Cette vision s’accorde parfaitement avec les deux tendances complémentaires que sont l’hyper-individualisme libéral et la floraison des communautarismes. Triomphe idéologique de « la gauche américaine », que je voyais venir dans les années 70 ! Comment gagner une élection quand on cesse de s’adresser au peuple tout entier. La logique des partis tend à dominer l’Etat : comment expliquer autrement un projet de réforme territoriale qui ne procurera aucune économie ? Un projet aussi absurde et dispendieux que la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité ? Un projet aussi diviseur que le bouleversement du droit de la filiation ?

Je ne crois pas que le sursaut républicain puisse venir de la gauche seule. Un gouvernement de salut public qui réponde à la question fondamentale : qui sommes-nous ? permettrait seul de remonter la pente. Il n’est pas interdit d’y réfléchir dès à présent.

Que faire avec Merkel ? Comment changer cette Europe sous impérium allemand ?
Il faut retrouver le cap d’une Europe où la France et les autres pays se sentent à l’aise, de ce que le général de Gaulle appelait une « Europe européenne », définissant un intérêt général européen vis-à-vis du monde. La première condition est un changement d’échelle. L’Europe à vingt-huit n’est pas la bonne mesure : trop grande pour que s’y retrouve le centre de gravité de nos intérêts spécifiques, trop petite pour peser à l’échelle du monde, elle est économiquement dominée par l’Allemagne et géopolitiquement par le grand protecteur d’Outre-Atlantique. Elle laisse de côté ce qui est la zone d’influence naturelle de la France : la Méditerranée, l’Afrique et le Moyen-Orient.

La deuxième condition est la réforme de la monnaie unique dont j’avais dénoncé à sa création le principe vicié : elle accroît l’hétérogénéité de la zone euro au lieu de la réduire. En 1982, alors que j’étais ministre de l’Industrie, Otto von Lambsdorff, ministre allemand de l’Economie, m’expliquait le déficit commercial français sur l’Allemagne (alors de 28 milliards de francs) par le fait que le SME [5] jouait le rôle d’un système de subventions à l’industrie allemande, compte tenu des taux de change et d’inflation respectifs entre les deux pays et de leurs différences de structures économiques. Depuis trente ans cela ne s’est pas arrangé : en francs courants, le déficit français sur l’Allemagne atteint 108 milliards, soit près de quatre fois plus ! La France ne doit pas laisser confondre l’idée européenne avec une politique de régression économique et sociale qui érode continûment son tissu industriel. Une vue d’homme d’Etat est nécessaire : le niveau de l’euro doit impérativement baisser d’environ 20 % pour l’économie française.

De quelle manière ?
Il est possible d’introduire une flexibilité à l’intérieur du système de l’euro sans modifier les traités. Le statut des banques centrales et de la banque centrale européenne autorise la constitution de réserves obligatoires (article 19) et d’autres instruments de contrôle monétaire (article 20). Il suffit de moduler ces instruments par pays, en instaurant par exemple des montants compensatoires monétaires (MCM) qui pourraient, le cas échéant, déboucher sur la transformation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune externe, avec des « subdivisions nationales » ajustables. Pour rendre viable ce système de monnaie commune externe il faut une forte volonté politique entre les deux nations fondatrices de l’euro : la France et l’Allemagne.

Comment imaginez-vous que l’Allemagne l’accepte ?
La France a un argument de poids qu’elle n’utilise pas : sans elle la monnaie unique ne peut exister ! Seule l’Autriche, les Pays-Bas, le Luxembourg, pourraient faire une union monétaire avec l’Allemagne, recréant ainsi une zone mark dont le cours ne manquerait pas de se renchérir fortement. L’eurofranc flotterait entre l’euromark et le dollar, tout comme la livre britannique. Mais la France maintiendrait sa proposition de créer avec l’Allemagne et les autres pays volontaires un euro « monnaie commune externe » : ainsi une identité monétaire européenne viable serait-elle préservée. Cette mutation pourrait se faire plus facilement en période de crise, si elle avait été préparée, au préalable, par des conversations approfondies.

Sans partenaire actif, la pente de l’Allemagne est d’imposer son orthodoxie à l’Europe tout en y relayant la politique des Etats-Unis. A la France de défendre l’idée d’une « Europe européenne » pour qu’alliance américaine ne rime pas avec vassalité. Tel est à long terme l’intérêt de l’Europe, y compris de l’Allemagne. L’idéologie a gangréné l’héritage du gaullisme : l’invocation des droits de l’Homme sert de paravent à une politique d’ingérence qui va au-delà même de l’alignement sur celle des Etats-Unis : sur la Lybie, sur la Syrie, sur Gaza, sur l’Iran, on peut se demander si la France, aujourd’hui, ne se situe pas bien souvent « à l’Ouest de l’Ouest »

Que faire avec Poutine ? La crise ukrainienne a été l’une des rares occasions d’accord entre partenaires européens…
Oui, mais de la pire manière : en plaçant l’Ukraine devant un choix impossible entre l’Europe et la Russie ! Cette faute à ne pas commettre, nous l’avons commise, à la traîne des autres Européens et, surtout, des Etats-Unis qui excitent certaines forces qui n’ont pas besoin de l’être. En 1998, le toujours influent Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de Jimmy Carter, écrivait dans Le Grand échiquier que « le seul moyen d’empêcher la Russie de redevenir un Empire est de soustraire l’Ukraine à son influence ». Voilà pourquoi l’Union européenne est allée chatouiller les moustaches de l’ours russe.

La crise ukrainienne doit au contraire être l’occasion de faire reculer l’esprit de Guerre froide. Mais au lieu de chercher un compromis sur la création d’un espace de libre circulation commun à l’Europe, à la Russie et à l’Ukraine en faisant de celle-ci un pont entre l’Europe et la Russie, l’Europe a soutenu le mouvement de Maïdan, la destitution du Président Ianoukovitch contraire à la Constitution et aux accords qu’elle avait elle-même parrainés le 21 février 2014 ! Ainsi a été engagé, pour le seul bénéfice des Etats-Unis, un bras de fer avec la Russie, contreproductif pour les deux parties.

Politique de bras de fer qui sied aussi à Poutine…
Est-il raisonnable de méconnaître le fait que l’Etat russe a été depuis le milieu du XVIIIe siècle et reste aujourd’hui une puissance mondiale majeure ? Est-il sensé de vouloir défaire les synergies existantes en matière économique entre l’Ukraine et la Russie ? Vouloir exporter à toutes forces nos « critères », nos « standards », nos « valeurs », bref notre idéologie des « droits de l’Homme » vers l’Ukraine et vers la Russie est une forme de nationalisme condescendant qui n’est pas sans rappeler l’état d’esprit qui prévalait dans les « Empire centraux » avant 1914. Il serait temps de s’aviser que l’URSS a disparu, que la Russie actuelle, quels que soient ses défauts, n’est pas un « Etat voyou » mais une grande nation qui porte légitimement un projet national de modernisation et entend être internationalement respectée. C’est une erreur majeure de vouloir construire l’Europe contre la Russie : sans elle il manquerait quelque chose d’essentiel à l’Europe et celle-ci demeurerait un protectorat américain. Notre pays, de par son Histoire, est le mieux placé pour le comprendre et le dire. Or, la France, qui avait un moment cherché à rapprocher Poutine et Porochenko, ne fait pas suffisamment entendre une voix distincte, alors que la relation franco-russe a toujours été un élément essentiel de l’équilibre européen. La France trouverait des alliés, y compris en Allemagne, si elle prenait le parti d’une « Europe européenne », étendue à la Russie. Naturellement cela demande de l’imagination et de l’audace…

Source : Marianne

—————–
[1] Hubert Védrine, Les mondes de François Mitterrand, 1996, Fayard.
[2] Un chapitre de son livre Capital Rules, très documenté, a été reproduit dans la Revue Champ libre sous le titre « Le consensus de Paris ».
[3] Jean-Pierre Chevènement, La France est-elle finie ? Fayard, 2011
[4] Lire à cet égard Le Bêtisier de Maastricht, Jean-Pierre Chevènement, Editions Arléa, 1993.
[5] Système monétaire européen.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

BA // 13.05.2015 à 07h13

19 mai 1974 – 19 mai 2015 : les années de construction européenne.

Le 19 mai 1974, il y a 41 ans, c’était l’élection de Valéry Giscard d’Estaing. C’est une gigantesque rupture dans l’histoire de France. L’européiste Valéry Giscard d’Estaing succède aux souverainistes Georges Pompidou et Charles de Gaulle.

Depuis mai 1974, les européistes du centre, les européistes de gauche, les européistes de droite dirigent la France, sans interruption.

Depuis mai 1974, tous les présidents de la République et tous les premiers ministres ont comme priorité numéro un : la construction européenne.

Depuis mai 1974, les élites politiques et les élites médiatiques nous expliquent que plus on fera l’Europe, mieux ce sera.

Depuis mai 1974, la majorité du peuple français a cru les belles promesses des européistes, la majorité du peuple français a voté pour les européistes …

… mais le résultat a été exactement le contraire de ce qui avait été promis.

Depuis mai 1974, cette construction européenne aboutit à un désastre industriel, à un désastre économique, à un désastre financier, à un désastre social, à un désastre moral, à un désastre démocratique, à un désastre politique.

Mais cette période se termine.

Dans les années qui viennent, les partis politiques européistes vont être balayés par les peuples en colère, par les passions nationales, par les fureurs populaires.

Voici ce qui va se passer en France :
– effondrement
– et ensuite révolte
– et ensuite libération de la France
– et ensuite épuration.

L’Histoire est un éternel recommencement.

62 réactions et commentaires

  • purefrancophone // 13.05.2015 à 00h48

    « La France trouverait des alliés, y compris en Allemagne, si elle prenait le parti d’une « Europe européenne », étendue à la Russie. Naturellement cela demande de l’imagination et de l’audace… »
    Ah mais l’audace notre vénéré normal 1er l’a ; il est allé se pavaner devant Fidel plutôt que de commémorer la victoire des Russes (URSS à l’époque , mais peuple Russe ) contre les nazis .
    Et pire , il défend un régime Ukrainien en alliance avec les nazis de Bandera !!!

    L’un , dictateur avéré qui a opprimé son peuple , l’autre dictateur supposé par normal 1er et son toutou Fabius !!

    La France , grande Nation de diplomates , le Français comme langue de la diplomatie de part le monde , est terminée , KO , Kapput !!!!

      +14

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    • Marco Polli // 14.05.2015 à 07h27

      C’est l’une des plus remarquables analyses sur le mal français et européen. On en redemandé. Décidément, Chevenement est un visionnaire !

        +6

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      • anne jordan // 15.05.2015 à 15h49

        visionnaire ,
        oui , sur beaucoup de points sauf sur la question nucléaire !

          +0

        Alerter
  • adil // 13.05.2015 à 01h52

    la France de choisir entre un monde unipolaire ou un monde multipolaire dirigé par l uerasie, la noyade dans l’océan du mondialisme me parait inéluctable après tout la France fais partie de la zone d influence us, comme l’Afrique du nord l’as été pour la France, simple vue de l esprit ou perspective ?

      +0

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    • personne // 13.05.2015 à 13h18

      Je me pose une question : la « FRANCE » A T ELLE EU LE CHOIX ? ou bien les choses se sont-elles présentées de cette façon de façon si progressive qu’on ne les a pas vues venir ? on peut toujours accuser nos dirigeants d’un manque de clairvoyance et/ d’audace mais qui, dans le public lambda, a vu ce qui était en train de se passer depuis de très nombreuses années ?
      Je m’explique, mon fils ainé, pas du tout versé dans la géopolitique est parti faire sa vie en ASIE à la fin des années 1980 en disant que le monde basculerait là-bas désormais. il sortait d’une école d’ingénieurs (rien d’une grande école) mais il semble qu’il ait reçu des informations inconnues du public. en tout cas, il n’avait pas tort dans son propos. Il a fait souche là-bas et ne se plaint jamais de ses choix.

      Pouvions nous « voir » et empêcher les choses qui étaient en train de se faire à notre insu ? enfin, pas tout à fait, j’avais pour ma part compris que la France n’était plus grand chose sur l’échiquier mondial. Il me semble qu’il faut aussi accepter l’histoire en train de se faire et qu’il y a toujours eu « un bon vieux temps » à évoquer en soupirant comme l’ont fait nos ancêtres, de tous temps. bien entendu, comme tout le monde, je regrette (mais pas à 100% : nous aimions le bonhomme mais n’aimions pas son dirigisme) qu’aucun de Gaule ne se présente aux commandes de l’état.
      Enfin, j’dis ça, j’dis rien, je ne suis qu’une Mme Michu parmi les autres dames Michu de France et de Navarre …

        +2

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      • Marco Polli // 14.05.2015 à 07h42

        Il n’y a pas de fatalité, ni face au cancer, ni en politique. La démocratie est obligatoirement volontariste, c’est sa nature. Dès lors qu’elle l’oublie, elle entre en crise et se délite. C’est ce que décrit avec brio Chevenement. Pour reprendre l’exemple du cancer: on peut choisir de développer la médecine, la recherche, ou alors sombrer dans toutes les superstitions et incantations face à l’impuissance. On en est là, avec une virulence des débats qui substitue les attaques ad personnam à l’argumentation, comme le fait systématiquement Valls, qui dévoile au jour le jour une inculture dramatique, dans son ambition de jouer dans la cour des grands.c’est Monsieur Jourdin qui rêves de se faire sacrer Grand Ma ma mouche par le patronat et le monde de la finance et se fait banane comme un premier communiant.

          +1

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      • Pierre // 18.05.2015 à 10h00

        L’Histoire est faite par les Hommes ! En 1962, de Gaulle décide de sortir la France du commandement intégré de l’OTAN. Ceci signifie clairement, sur le terrain, le départ des bases américaines en France. Les historiens peuvent très simplement calculer le coût économique et politique de cette décision. En 1962, la France est sortie de la guerre d’Indochine, d’Algérie et de l’affaire de Suez. Elle n’a plus de raison d’en vouloir aux Etats-Unis qui ont soutenu les mouvements anti-colonialistes. Alors est-ce la maîtrise de la dissuasion nucléaire -succès de la bombe française ? Peut-être ? Mais même dans ce domaine, elle pouvait faire comme la Grande-Bretagne et rester dans le commandement intégré de l’OTAN. Aujourd’hui, toutes les cartes ont été rebattues. Et 1962 n’existe plus. Si l’OTAN décide d’aller plus loin à l’Est, la France sera de facto engagée, et aujourd’hui le président français Hollande n’aura pas de neutralité en la matière, d’après ce qu’il dit.

          +0

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  • Serge // 13.05.2015 à 03h27

    Cherche désespérément gauche qui appliquerait réellement la partie souverainiste et gaulliste du programme du FN mariniste .
    Pour cela et pour ne pas pratiquer la politique du pire (sic),dit-il ,il contribue à faire élire à chaque fois ,ceux dont il est sûr qu’ils s’assoiront sur ses idées !
    A moins qu’on arrive à me prouver qu’il ait réussi à infléchir quelque part,un tant soit peu ,la ligne de ses petits camarades .Moi,ça m’a échappé …

      +6

    Alerter
  • BA // 13.05.2015 à 07h13

    19 mai 1974 – 19 mai 2015 : les années de construction européenne.

    Le 19 mai 1974, il y a 41 ans, c’était l’élection de Valéry Giscard d’Estaing. C’est une gigantesque rupture dans l’histoire de France. L’européiste Valéry Giscard d’Estaing succède aux souverainistes Georges Pompidou et Charles de Gaulle.

    Depuis mai 1974, les européistes du centre, les européistes de gauche, les européistes de droite dirigent la France, sans interruption.

    Depuis mai 1974, tous les présidents de la République et tous les premiers ministres ont comme priorité numéro un : la construction européenne.

    Depuis mai 1974, les élites politiques et les élites médiatiques nous expliquent que plus on fera l’Europe, mieux ce sera.

    Depuis mai 1974, la majorité du peuple français a cru les belles promesses des européistes, la majorité du peuple français a voté pour les européistes …

    … mais le résultat a été exactement le contraire de ce qui avait été promis.

    Depuis mai 1974, cette construction européenne aboutit à un désastre industriel, à un désastre économique, à un désastre financier, à un désastre social, à un désastre moral, à un désastre démocratique, à un désastre politique.

    Mais cette période se termine.

    Dans les années qui viennent, les partis politiques européistes vont être balayés par les peuples en colère, par les passions nationales, par les fureurs populaires.

    Voici ce qui va se passer en France :
    – effondrement
    – et ensuite révolte
    – et ensuite libération de la France
    – et ensuite épuration.

    L’Histoire est un éternel recommencement.

      +33

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    • Phil Defair // 13.05.2015 à 10h38

      Pourquoi « depuis mai 1974 » ? Pompidou était tout autant européiste et atlantiste que ses successeurs, à ma connaissance. Et si De Gaulle affichait un européisme moindre, c’était que l’idée de partager les pleins pouvoirs ne lui plaisait guère. Tout comme ce « machin » que représentait l’O.N.U. lorsque celle-ci a eu l’affront d’émettre des réserves quant à notre gestion des « évênements » d’Algérie.

        +7

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      • BA // 13.05.2015 à 15h10

        Le 15 juin 1969, Georges Pompidou est élu président de la République. Il continue la politique européenne du général de Gaulle. Il est lui-aussi partisan d’une Europe des Etats.

        Serge Berstein et Jean-Pierre Rioux écrivent :

        « Bien entendu, le nouveau président est éloigné de toute conception d’une Europe supranationale. Pour lui comme pour le Général, l’Europe ne saurait être que celle des Etats, la seule réalité par laquelle s’exprime l’identité d’une nation. Cette Europe doit enfin être « européenne », c’est-à-dire non dépendante des Etats-Unis, et « équilibrée », c’est-à-dire appelée à nouer des liens de coopération politique avec les pays de l’Est, la Chine ou le Tiers-Monde. Sur ce point, on chercherait en vain la moindre divergence entre le premier président de la Vème République et son successeur. »

        (Serge Berstein, Jean-Pierre Rioux, Nouvelle histoire de la France contemporaine, tome 18, Seuil Points Histoire, page 39)

          +6

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        • Phil Defair // 13.05.2015 à 16h06

          C’est vrai. Et c’est d’ailleurs très probablement la raison pour laquelle la construction de l’Europe a été au point mort jusque dans les années 80, et le duo Mitterrand/Kohl. Par ailleurs, Mitterrand aussi était favorable à une europe confédérale, permettant à chaque nation de trouver sa place. Pourtant, cela n’a pas empêché que l’U.E. fasse le choix de la fédération soumise à une autorité centrale, plutôt qu’une confédération, via le traité de Maastricht, puis l’escroquerie de Lisbonne.

          Pour autant, à la différence de De Gaulle qui manifestait son désaccord par le jeu de « la chaise vide » dès 1965, Pompidou avait conscience du côté irréversible de l’intégration de la France dans l’Europe. Dès lors, sa politique économique et monétaire en a été impactée Ce qui ne l’a pas empêché de manifester de sérieux désaccords, notamment sur l’évolution des institutions souhaitée par certains de ses petits camarades.

          Un petit bouquin à ce sujet: « Georges Pompidou et l’Europe », par Vaisse et Woimant, ed. Broché, 34€ à la FNAC (une fortune !)

            +5

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  • FifiBrind_acier // 13.05.2015 à 07h22

    Chevènement approuve le rapport Gallois, ça tombe bien, c’est exactement ce que demande la Commission européenne: en finir avec le modèle social français issu du CNR, au nom de la sacro sainte « compétitivité ».

    Et il est pour une Europe des Nations, donc rester dans la construction européenne.
    La messe est dite, Chevènement est européiste, tout le reste n’est que discours inutiles.

      +23

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    • Melissa // 13.05.2015 à 13h19

      Vous avez tout à fait raison, Fifi, de considérer qu’un  » Europe des nations », telle que la conçoit Chevènement ne serait qu’ une autre mouture d’une union européenne dans laquelle la France serait tenue par des engagements spécifiques et communs avec ses voisins.

      La souveraineté ne peut pas être partielle et la librerté des peuples d’Europe est inversement proportionnelle à la construction de quelle qu’Europe politique que ce soit.

      Je crois que l’Europe dont parlait de Gaulle est un malentendu qui sert de prétexte à certains pour proposer, sous couvert de pseudo-gaullisme, une autre organisation politique européenne qui remplacerait l’Union Européenne actuelle, mais qui permettrait quand-même que la « soupière » soit régulièrement approvisionnée…(même si, à priori, Chevènement a les moyens de s’en passer…)

      Pour le bonheur des peuples d’Europe, il ne peut y avoir d’Europe que « géographique », comme il ne peut y avoir de souveraineté que « nationale ».
      Je tenais à le préciser.

        +8

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  • arthur78 // 13.05.2015 à 07h28

    « je ne crois pas qu’à notre époque, malheureusement, la France puisse faire autre chose que de passer à travers les gouttes »

    Mitterrand a sans doute fait ca toute sa vie : passer entre les gouttes

    Pendant qu’il passait les gouttes entre 40 et 45 d’autres affrontaient la tempête, tout est dans le caractère …

      +23

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    • vallois // 13.05.2015 à 08h38

      Tout le monde se tenait sans doute par la barbichette, dans une zone grise ou une solidarité de classe, un art du camouflage ?

      D’un côté Louis Renault, de l’autre côté les types de la Cagoule s’en sont tirés très honorablement dont, pour parler d’un industriel aussi, Eugène Schueller et son empire l’Oréal, et son ami André Bettencourt lui aussi cagoulard qui a fini ministre et marié à sa fille Liliane.

      D’un côté Brasillach, de l’autre des centaines de journalistes propagandistes de la collaboration non jugés ou graciés à la Libération.

        +12

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  • Scorpionbleu // 13.05.2015 à 08h43

    Cette interview est majeure. Claire et réaliste.

    Chevènement connait et analyse le passé et regarde lucidement le présent et l’avenir.

      +13

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    • V_Parlier // 13.05.2015 à 09h36

      Ce qu’on peut critiquer, c’est que Chevènement semble croire un peu naïvement à une modification de l’UE en douceur, probablement pour ne pas choquer trop le milieu politique conventionnel et garder un droit d’expression (sinon il fera aussi partie des non fréquentables). Mais il voit tout à fait juste, en effet.

        +12

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      • step // 13.05.2015 à 10h48

        bah on finira tous rouge brun, c’est le bonnet d’Âne à la mode. Sapir est étiqueté depuis longtemps, todd est dans la lessiveuse. Plus la situation réelle échappera au pouvoir en place, plus cette étiquette sera commune, et à vrai dire, sans intérêt, avant de devenir sans importance.

          +17

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  • jacky-olivier // 13.05.2015 à 09h19

    Intéressant de voir les médias de grande diffusion donner la parole à Chevènement, c’est un signe ! Mais la France et les Français semblent avoir été réduits à un tel niveau d’impuissance…

    Sur l’Europe et la Grèce, un autre son de cloche que les romances qu’on peut lire dans la presse française (y compris dans la Tribune…) sur la réalité des négociations : http://www.contretemps.eu/interventions/gr%C3%A8ce-heure-rupture
    L’auteur est un membre du comité central de Syriza, il explique que l’exécutif de Syriza est complètement soumis à l’oligarghie européiste et en appelle (naïvement) à un sursaut populaire. Ca change de ce qu’on nous fait croire ici ou là sur le thème « Syriza ces grands stratèges ».

      +8

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  • achriline // 13.05.2015 à 09h24

    « … la France … ne fait pas suffisamment entendre une voix distincte », « … Naturellement cela demande de l’imagination et de l’audace… »

    Un message qui revient plusieurs fois dans l’interview, une façon diplomatique de dire que nos politiciens n’ont rien dans le pantalon ?
    Nous nous en étions rendu compte mais c’est bien que ce soit dit par quelqu’un comme Chevénement (et ça fait toujours plaisir).

      +7

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  • Nerouiev // 13.05.2015 à 09h33

    Pour quelle valeur européenne donnerions-nous notre vie pour nos enfants et les générations futures? Si la réponse est « aucune », alors cette Europe n’est pas la nôtre.

      +6

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  • jacky-olivier // 13.05.2015 à 09h37

    Comme le dit le valeureux Stathis Kouvelakis, il faudrait en finir avec cette « bande de djihadistes du néo-libéralisme » ! Mais le vent de l’hyper-individualisme annihile toute capacité des peuples occidentaux à le faire. C’est plié.

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    • christian gedeon // 13.05.2015 à 11h24

      Ce n’est JAMAIS plié…mais j’aime cette expression de jihadistes du libéralisme….elle est tellement exacte…mais ce n’est jamais plié,en fait…quelle que soit la puissance du système libéral,quelle que soit sa prégnance par la peur,quelle que soient les tentacules de ce krakken répandus à travers toutes les dictatures,y compris dans cette Asie de plus en plus terrible,il secrète le poison qui le tuera…qui vit par l’épée périra par l’épée…ce système vit à travers une pompe aspirante d’iniquité et de domination…il périra par une pompe refoulante de désir de justice des peuples,même s’il s’allie pour maintenir sa domination avec les pires extrémistes,à travers le monde…quoiqu’on en pense,la liberté de penser,en dépit des terribles manipulations possibles,n’est pas un leurre…leur force,à ces salopards,c’est la PEUR…la peur de l’autre,la peur pour le lendemain,la peur d’être licencié,la peur,la peur,la peur…un certain Jésus a dit il y très longtemps,n’ayez pas PEUR…la peur est la mort…alors,arrêtons d’avoir peur de tout..de ce que nous débitent les « journaux » télévisés ou radiophoniques à longueur de journée..à chaque jour sa peur,sans arrêt…pour bien imprimer dans les esprits la soumission.Mais ce process ne dure pas…

        +16

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      • jacky-olivier // 13.05.2015 à 19h19

        J’aimerais partager votre optimisme ! Il faudrait savoir dans quelle temporalité il s’inscrit également… Lénine disait que la stade suprême du capitalisme était l’impérialisme. Ce n’était qu’un stade intermédiaire. On pourrait penser aujourd’hui que le mondialisme en est le stade suprême, et nous n’y sommes pas encore totalement. Ca pourrait être en réalité le transhumanisme, le stade suprême du capitalisme, c’est pour 100 ou 200 ans…
        Vos formules sont sympas et encourageantes, mais ce ne sont que des incantations il me semble. Les conditions de possibilité d’un changement, d’une révolution, me semblent de moins en moins visibles chaque jour. Ces conditions sont un peuple 1. uni avançant 2. dans la même et bonne direction. Aujourd’hui les sociétés occidentales sont de plus en plus atomisées et on a ce faux ennemi de l’Islam qui durera aussi longtemps que le faux ennemi du communisme… Dans quelle temporalité vous situez-vous Christian ? 5, 25, 50, 100, 500 ans ?

          +2

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        • marianne // 14.05.2015 à 10h01

          Hello,

          Je ne suis pas sûre qu’on puisse déterminer vraiment les conditions d’un basculement, d’un mouvement d’ensemble d’une population. Il y a de l’impondérable dans la cristallisation d’un mouvement ou d’une idée. Mais on peut semer des petites graines, multiplier les facteurs favorisant une pensée rigoureuse, la lucidité, l’examen des faits autour de soi, et espérer qu’elles germent un jour au bon moment…

          Quant à Chevènement, qu’il reprenne le refrain de l' »assistanat » et c’est son discours qui est dès lors « plié » pour moi : NOS services publics, nés des travaux du CNR, comme tout notre système de sécurité sociale, sont des mécanismes de SOLIDARITE et du SALAIRE DIFFERE. Ca fait partie de ces multiples subversions de mots et de choses (la mécanique orwellienne) que nous font subir les idéologues du néo-libéralisme depuis au moins 1981.

            +4

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  • Bordron Georges // 13.05.2015 à 10h24

    Caliban réaction pleine de bon sens bien qu’un peu irrévérencieuse!
    Au point où en sont rendues les choses, il sera impossible de reprendre politiquement,
    en mains, une construction européenne, sans casser la baraque et remettre à plat les traités.
    Le traité de Maastricht: 1992, 23 ans! + une quantité énorme de personnages intérieurs comme extérieurs qui prospèrent sur le système!
    C’est quand il s’est retrouvé au pouvoir que Sarkozy, effrayé de toutes les oppositions qui lui ont été signifiées aussi bien par certains chefs d’Etats (suivez mon regard!), qu’à l’intérieur par nos politiques, qu’il a battu en retraite devant le résultat du référendum sur le traité de constitution européenne. (Il croyait faire ainsi un gros coup démocratique, convaincu que le résultat serait du même genre que celui de 1992).
    Hollande, lui, avait adopté d’emblée la soumission totale. il promène maintenant, sa silhouette bedonnante d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, accueilli avec indulgence par les uns ou les autres afin de permettre à toute la kyrielle médiatique qui l’accompagne de promouvoir son image en vue des prochaines élections.
    Devant un tel constat, tous les souverainistes sont effrayés de la dimension des actions politiques que cela nécessite. Et pourtant ce sont bien les traités qu’il faut reprendre et arrêter rapidement le prochain, le traité transatlantique.

      +7

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    • Melissa // 13.05.2015 à 13h49

      Bordron Georges,

      Vous insistez sur la « remise à plat » des traités et feignez d’ignorer que toute modification de ces traités supposent l’unanimité des 28, fut-ce pour y changer la moindre virgule.

      L’unique « verset » de la bible des « euro-talibans »,… le traité de Lisbonne…, qu’un état puisse invoquer en se passant de l’avis de 27 autres, c’est l’article 50, pour sortir unilatéralement du bousin…

      Cessons d’évoquer un changement des règles de l’UE, alors que celles-ci ont été conçues pour demeurer irréversibles.
      Merci.

        +13

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      • Bordron Georges // 13.05.2015 à 14h19

        La remise à plat se fera dès que la France manifestera son intention de sortir de l’Europe, comme la Grande-Bretagne. Allez hop! Un petit référendum et c’est parti!

          +0

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        • Phil Defair // 13.05.2015 à 15h00

          Référendum ? Vous avez dit référendum ? Pardon, mais je rigole… 😀

          Il me semble que nous en avions réalisé un, en 2005, de référendum. Justement pour ne pas mettre en oeuvre le bouzin actuel. On a vu ce que not’président (Sarko 1°) en a fait ensuite. Il en a même profité pour modifier la constitution afin de ne plus avoir à passer les questions d’ordre européen via référendum…

          Par ailleurs, au vu de la levée de boucliers des dirigeants européens, assortie de je-ne-sais quelles menaces, dès qu’un des membres du club avance l’idée saugrenue de demander à son peuple s’il est d’accord pour être bouffé à la sauce européenne, c’est pas demain qu’on refera un référendum chez nous ! 😀

          Ou alors, faut le réclamer. Mais très fort, hein ! Parce que bon. On a le droit de réclamer un référendum, si on est assez nombreux, mais il faut que les députés estiment notre demande comme étant digne d’être étudiée…

          Comme quoi, c’est vraiment, vraiment pas gagné.

            +13

          Alerter
          • Bordron Georges // 13.05.2015 à 15h07

            D’accord c’est pas gagné! Il faudra demander très très fort, mais c’est ça qu’il faut.

              +4

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      • Léa // 13.05.2015 à 17h24

        Irréversibles ? Mon Q

        Comme l’expliquait de Gaulle, pour échapper à un traité il suffit de dire « allez vous faire voir « 

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        • Melissa // 13.05.2015 à 18h20

          Léa,

          Il vous a échappé que je ne parlais pas des traités mais de l’irréversibilité de leur contenu, du fait de l’unanimité requise pour le modifier.

          De Gaulle, à l’époque, avait affaire avec l’Europe des six… Six pays riches, dynamiques, peu ou pas endetés, et possédant encore l’usage de leurs frontières, de leur banque centrale et de leur propre monnaie…
          Quitter sans prévenir cette alliance n’aurait eu que peu d’incidence sur l’économie de chacun d’eux.
          A 28 pays, endetés jusqu’au yeux, liés depuis si longtemps par une même monnaie et une législation commune qui s’étend du libre échange au volume des chasses d’eau,… »foutre le camp », comme le disait de Gaulle, aurait forcément pour certains peuples de l’union qui n’y seraient pas préparés, des conséquences économiques et sociales très préjudiciables…
          Les deux années de délais prévues dans l’application de l’article 50 sont précisément justifiées par le temps nécessaire à la normalisation des rapports entre l’état sortant et l’UE. En ratifiant le traité de Lisbonne, la France s’est engagée vis-à-vis de ses partenaires à respecter cette procédure, comme chacun d’eux l’a fait vis-à-vis de la France.
          On peut se foutre de nos partenaires et des conséquences d’une sortie de l’UE « à la sauvage »…, mais demain, ils seront toujours nos voisins et si l’attitude irresponsable de la France déclenche ici ou là des pénuries ou des émeutes, nos nouvelles relations seront d’abord un contentieux… Quel intérêt ?

            +3

          Alerter
          • Léa // 14.05.2015 à 12h48

            Si on ne fait plus confiance à l’ UE, je ne vois pas comment on pourrait lui faire confiance pour la sortie organisée selon l’article 50, écrit par les mêmes nazes qui voudraient superviser l’opération. Pour moi ils sont disqualifiés. C ‘est à eux d’écouter et pas l’inverse.

            Sapir a pondu un article ( 9 mai ) sur la sortie de l’ Euro.

            Effectivement il n’est pas pour une sortie désorganisée, suite à un référendum, expliquant que c’est d’abord un problème technique et non pas politique..

            J ‘espère qu’ Olivier en fera un article pour en discuter.

              +1

            Alerter
            • Melissa // 14.05.2015 à 15h03

              Léa,

              Il n’est pas question de faire confiance à qui que ce soit, quel que soit le moyen utilisé.

              L’article 50 ne représente pas plus ni moins de garanties du bon-vouloir de nos partenaires, de mettre leur bonne volonté pour faciliter la sortie de la France. Cette bonne volonté sera motivée par l’intérêt de toutes les parties à vouloir conserver des relations fructueuses et ne dépend pas du procédé choisi par la France.

              L’article 50 est seulement la garantie, pour un pays sortant, qu’il sera inattaquable si les conséquences de sa sortie créent des problèmes pour l’UE dans son ensemble ou pour certains de ces membres, en particulier.

              Et puisque vous dites que tout est « naze » dans les traités européens, pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups et sortir carrément de l’UE ?
              Des négociations pour la sortie de l’euro trouveraient naturellement leur place dans la période de deux années (maximum…) de concertations consécutives à l’application de l’article 50.

              Les contorsions de Sapir, même si elles soulignent très justement les dificultés et les pièges d’un retour à une monnaie nationale, ne doivent pas être étrangères au fait qu’il ne veut pas sortir de l’UE…

                +2

              Alerter
            • Léa // 14.05.2015 à 15h40

              @Melissa

              « Et puisque vous dites que tout est “naze” dans les traités européens, pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups et sortir carrément de l’UE ? »

              Pour moi la pierre fera forcément deux coups. Sortir de l’un et pas de l’autre n’a aucun sens.

                +3

              Alerter
            • Mélissa // 14.05.2015 à 17h10

              Lea,
              Vous me rassurez !

              Mais pourquoi préférez-vous sortir de l’euro d’abord, alors que rien n’est prévu pour ça, plutôt que de l’UE, alors qu’on a l’article 50 ?

                +2

              Alerter
            • Léa // 14.05.2015 à 18h14

              Il ne faut pas lâcher la proie pour l’ombre.

              Et parce que Asselineau il m’emm… avec son article 50.

              Y a pas besoin d’article 50.

                +0

              Alerter
  • cording // 13.05.2015 à 10h27

    Jean Pierre Chevènement : un brillant commentateur, analyste et exégète de la politique française mais qui oublie avec la complaisance des journalistes de prendre sa part de responsabilité dans la situation actuelle. Il s’est toujours couché, il peut le rester cela ne changera rien, on se passera bien de lui.

      +13

    Alerter
    • Phil Defair // 13.05.2015 à 10h53

      Voilà Cording. Je n’aurais pas dit mieux.

      Même si Chevênement a marqué son désaccord à quelques reprises lorsqu’il était en « puissance », jamais il n’a pris le risque de s’engager dans une lutte d’opposition faisant valoir les opinions qu’il affiche aujourd’hui.

      D’accord, lire son analyse de l’évolution économico-politique française et européenne nous fait chaud au coeur, tellement cela retranscrit notre opinion, mais bon. Chevênement était membre du gouvernement, à l’époque. Ou s’il ne l’était pas, il était leader politique. C’est à ces instants qu’il aurait été bien de l’entendre s’opposer à Delors. Autant que je me souvienne, Delors était encensé par toute notre classe politique, droite comme gauche, à l’époque.

        +11

      Alerter
      • Julian // 13.05.2015 à 14h22

        Effectivement.

        Delors a toujours été l’Oing du Seigneur, intouchable. Tabou.

        Il fut pourtant la tête pensante, le maitre d’œuvre dans rival, à Paris, puis à Bruxelles, des lois et directives ultra-libérales qui ont dénaturé et corrompu le Marché Commun puis l’Union Européenne et ont provoqué l’impasse actuelle.

        Icône adulée de la quasi totalité de la classe politique et médiatique, il a réalisé le prodige de faire avaliser par les « gauches » le basculement tatchérien et reaganien du milieu et de la fin des années 80 dont les droites rêvaient sans oser le proposer ou l’entreprendre.

        Je souscris à la juste critique portée contre Chevènement : il n’a jamais ouvertement mené de combat politique contre Delors, celui qui incarnait tout ce qu’il détestait et dénonçait très souvent à juste titre.

        Pour notre malheur collectif, Delors n’a pas eu d’adversaire à gauche.

          +10

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    • Homère d’Allore // 13.05.2015 à 11h39

      Vous connaissez d’autres ministres qui ont démissionné pour protester contre l’alignement de la France sur la politique américaine au Moyen-Orient ?
      Si c’est ce que vous appelez se coucher…

        +7

      Alerter
      • Phil Defair // 13.05.2015 à 12h00

        C’est bien ça: Chevênement a su marquer son désaccord sur certains points, et de manière véhémente, comme par exemple sa démission du poste de ministre de la défense lorsque nous avons rallié les américains à l’occasion de la première guerre du golf.

        Par contre, il n’a pas du tout fait preuve de la même détermination au sujet de l’U.E. dans les années 80-90. Certes, il a fait partie des prônant du « non » au référendum de Maastricht, mais sans pour autant se mettre vent debout face aux gouvernements de l’époque, ni même développer son opposition de manière aussi claire et évidente qu’aujourd’hui.

          +6

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      • Melissa // 13.05.2015 à 14h03

        Dans le même genre, nous avons eu le discours gaulliste et enflamé de Villepin à l’ONU contre la guerre de golfe souhaitée par les américains, alors qu’il fait partie, par ailleurs, de la caste européiste qui brade la souveraineté nationale et qui nous soumet aux dictats de ces derniers…

        Aucune logique…,juste de l’enfumage…

          +6

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        • Phil Defair // 13.05.2015 à 16h30

          Ah si ! Il y a une différence, tout de même. Bon. Cette différence ne nous fait ni chaud, ni froid, mais quand-même:

          Villepin manifeste haut et fort le désaccord Français quant à mener une guerre contre l’Irak. La France est titulaire d’un droit de veto, à l’ONU… Son « non » aurait dû aboutir logiquement à l’arrêt immédiat des velléités guerrières américaines. On a vu ce qu’il en a résulté. Ainsi, si on avait des doutes, on a eu la preuve flagrante que l’ONU ne sert que son maître: les Etats-Unis d’Amérique. L’ONU, à l’instar de toutes les institutions internationales, est un paravent ne servant qu’à justifier une intervention occidentale à l’encontre d’un pays plus faible, ayant l’outrecuidance de ne pas vouloir se soumettre à la notre volonté hégémonique.

          Et je n’aborde même pas la farce que représente le « tribunal international »…

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      • cording // 14.05.2015 à 10h43

        Il a démissionné en janvier 1991 quelques jours avant le début de la guerre de la coalition contre Saddam Hussein qui avait envahi et conquis en toute illégalité au regard du droit international un état souverain et reconnu mondialement ce qui était inacceptable. Le dit Saddam Husssein a refusé les perches tendues entre août 1990 et janvier 1991 par la diplomatie française pour se retirer du Koweït dans la dignité, sans déroute.
        Donc JPC a démissionné au mauvais moment et pour de mauvaises raisons.

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    • Melissa // 14.05.2015 à 20h25

      Léa,
      Et puisqu’il veut favoriser les échanges avec la Crimée, vous n’y mettrez jamais les pieds ?!!

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  • christian gedeon // 13.05.2015 à 11h03

    La quoi de la quoi? L’action ?de la gauche? C’est comme le dahu çà,et un double dahu encore…Mitterrand,gauche? Fabius,gauche? Lang,gauche? C’est comique…Il y en bien eu un,de gauche,Feu M. Bérégovoy,Dieu ait son âme… mais arrêtons donc de parler de droite et de gauche en France …les mêmes écoles,les mêmes milieux,les mêmes fréquentations,les mêmes clubs,et les mêmes loges ou presque…c’est comme à la bouse,je prends ,je donne…je ne m’énerve pas,j’explique…je ne suis pas « populiste « ,je constate…chacun son écurie,mais la même ligne d’arrivée pour tous…j’en ai autant au service de la « droite « … quelle droite? y a t il une droite dans l’ avion? les « commentateurs autorisés » se demandent doctement pourquoi abstention,radicalisation,marginalisation et autres tions. ben qu’ils descendent un peu de leur Olympe parisien de quelques quartiers,et qu’ils viennent écouter ce que les « citoyens  » pensent de leur classe politique,toutes catégories confondues…à part une certaine classe fonctionnarisée à outrance(oh la belle histoire de la grève pour…vacances à Toulouse);et une autre classe archi possédante qui de toute façon s’en bat les glaouis,le reste de la population n’ a plus que mépris pour les menteurs patentés qui gouvernent,qu’ils soient de droite ou de gauche (sic!)…je sais,je sais çà fait poujadiste,bof,bas du front (tiens elle est marrante celle là)…mais la classe politique est arrivée à ce qu’elle cherchait en fait..;que les Français se désintéressent de sa politique…ce qui lui permet d’encore mieux asseoir son pouvoir partagé…Chevènement,tu as dit ceci et celà…mais qu’as tu fait de tes talents? Tu as aussi dit,on ferme sa gueule ou on démissionne… ben tu as démissionné en fait,pour ne plus faire que de la parlotte…alors le conseil est de t’appliquer,quoiqu’à l’envers,tes propres paroles…tu n’es pas la statue du commandeur,même pas une statuette… en fait,et pour ce qui me concerne,tu es une immense déception,à la hauteur des espoirs que j’avais mis en toi,camarade!

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    • Roulio // 13.05.2015 à 14h15

      Exactement…

      Et Mélenchon pareil…

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  • Aspietoyendefrance // 13.05.2015 à 11h31

    Chevènement a essayé un compromis qu’il n’est plus possible de maintenir actuel. Et jean claude juncker le dit « il n’est pas possible de changer démocratiquement les traités »

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  • rototo // 13.05.2015 à 13h04

    et sinon on rigole toujours autant avec nos medias pavloviens, : quelques millions d’articles ce matin pour nous dire que le ministre de la defense nord coreen a ete executé (jusqu’ici ça va)…au canon anti aerien (wtf…)

    rappelons que ces memes debilo-lemmings du copier-coller nous juraient aussi tous en coeur que le tonton de Kim avait été donné… à devorer par des chiens la fois precedente…

    je sais pas, ils devraient etre habitués depuis le temps avec les assaisonnements hilarants des depeches sud coreennes qui n’ont pas grand chose à envier dans le portnawak à leurs freres ennemis au nord ^^

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  • Alae // 13.05.2015 à 14h54

    Bref, c’est le seul de nos hommes politiques qui aurait fait un président crédible pour la France.
    Arguments impeccables, souci du pays, recherche de solutions négociables, étatisme, tout y est pour relever la France. Mais voilà, ses idées ont un gros défaut : les Allemands perdraient leur ascendant et les USA seraient balayés. Donc, personne parmi les médiocres, les vendus ou les décérébrés de la France-aux-commandes ne l’écoute.
    Un seul bémol, je cite « Mais au lieu de chercher un compromis sur la création d’un espace de libre circulation commun à l’Europe, à la Russie et à l’Ukraine en faisant de celle-ci un pont entre l’Europe et la Russie. »
    M’sieur JP, la Russie est géographiquement EN Europe, au moins jusqu’à l’Oural. Vous avez fait un eurolapsus* : vous avez confondu Europe et UE.

    * euronéologisme de mon cru.

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  • Thierry G // 13.05.2015 à 15h56

    Chevènement a raison mais les élites françaises (gauche et droite réunies) sont dans une servilité volontaire via à vis de l’Allemagne. Cette dernière s’appuie même aujourd’hui sur des états satellites (Pologne, Slovaquie) dont la main d’oeuvre lui fabrique les pièces qu’elle assemble ensuite (made by Germany). En comparaison, les pays du sud se sont fortement désindustrialisés et le cas de l’Italie est particulièrement inquiétant. La France doit rééquilibrer les choses car le couple franco-allemand est le socle de l’UE. Pourquoi ne pas commencer par interdire la directive concernant les travailleurs détachés ? La France n’a pas de problème démographique et avec 10 % de chômeurs quel est l’intérêt pour la France de ce genre de directive européenne ?

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    • V_Parlier // 13.05.2015 à 16h57

      Quel est l’intérêt de la directive? Le dumping social, pardi, cette clé de la « productivité » qui fera tout accepter aux candidats à l’embauche! Et les « 10% » de chômeurs (en réalité bien plus) sont pour l’instant payés par l’endettement et ne coûtent rien aux multinationales, donc c’est du tout bon.

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    • christian gedeon // 13.05.2015 à 19h01

      Vous en faites pas pour les Italiens que j’adore et que je respecte …les rois de l’adaptabilité…des PME partout,un vrai foisonnement…une réactivité formidable…des créateurs de solutions nés…Bon,c’est plutôt le Nord que le Sud,quoique, çà bouge aussi en bas….mais pour qui vadrouille régulièrement chez nos cousins transalpins,on ne peut qu’être épatés par le nombre de TPE,de PE et de ME qui maillent le pays…de sacrés bosseurs,et de sacrés bosseurs avec le sourire…jamais vous ne donnez l’impression de les emmerder avec vos demandes…ils cherchent …et ils trouvent…oui je sais,c’est une déclaration d’amour…oui,c’en est une…Viva Italia…ils sont top…avec eux,il n’y a pas de problèmes,il y a des solutions…

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      • Melissa // 13.05.2015 à 21h55

        Christian gedeon,

        Pour m’y rendre assez souvent, pour des raisons professionnelles ou pas, je partage totalement votre avis sur le peuple Italien.
        Concernant le maillage d’entreprises, il faut quand-même signaler que de nombreuses ZI autour de Turin, et d’autres grands centres industriels, ont terriblement souffert de la crise. Ce sont les petits sous-traitants des grosses boîtes comme la FIAT qui ont le plus souffert. Je suppose qu’une grande partie des équipements sont aujourd’hui fabriqués eu Turquie ou au Vietnam… Merci à l’article 63 du TFUE !

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        • christian gedeon // 16.05.2015 à 13h39

          C’est vrai aussi…c’est vrai que les grandes zones « artisanales  » ont été en grande partie désertées…ils sont partis un peu plus loin…certains ont émigré vers les US,le Canada l’Australie,entre autres,avec leur savoir faire et leur niaque…ais beaucoup se sont « rétrécis « ,ont remonté les manches,et sont repartis sur de nouvelles bases au lieu de se regarder le nombril… ils ont comme çà les Ritals,c’est forza et avanti…même s’il faut « s’arranger  » de ci de là… ils aiment bosser et ont une imagination débordante.

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  • FifiBrind_acier // 13.05.2015 à 17h12

    Pendant longtemps les citoyens ne s’intéressaient pas à l’ Europe.
    D’ailleurs, dans les JT, il n’y a jamais eu de « page européenne », personne ne savait exactement ce qui se passait à Bruxelles.

    Désormais, de nombreux hommes politiques font des critiques extrêmement pertinentes et virulentes de l’ Union européenne. A partir de 2008, la forfaiture au sujet du référendum de 2005 à fonctionné comme un réveil brutal après un long sommeil.

    Désormais des millions de Français cherchent à comprendre ce qui se passe dans cette usine à gaz, et comment nous en sommes arrivés là?

    Les critiques de l’ UE sont les bienvenues, surtout venant de ceux qui ont participé ou accompagné les évènements. Mais pour la grande majorité, ils ne proposent rien d’ autre « qu’une Autre Europe à la St Glinglin », sans jamais expliquer comment ils comptent y arriver?
    Ni ce qu’ils comptent faire ensuite?

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    • Phil Defair // 13.05.2015 à 20h02

      Pendant longtemps on n’a pas dit aux français ce qu’il se passait à Bruxelles, nuance… Les gens ne peuvent s’intéresser à une organisation ou un évênement qu’à partir du moment où on lui donne l’opportunité de le faire. Si personne ne relaye d’information, sur que ça ne peut faire qu’un flop…

      Nos politiques ne s’intéressaient pas à l’europe jusqu’à il y a peu. Sauf pour s’y faire élire député. Une fois député, l’énorme majorité de nos élus brillent par leur absentéisme. Et nos journalistes ont suivi le même chemin. Comment voulez-vous, dans ces conditions, que le français moyen s’implique dans la construction européenne ? Comment voulez-vous que la France ait un poids décisionnel ?

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  • M.Mestiri // 14.05.2015 à 02h00

    L’action de la gauche? La gauche ne se résume pas à un gouvernement ni même au PS et PC. Ce qui plonge dans le désarrois c’est la scandaleuse situation économique du monde dont la gauche est loin d’être responsable. LES BANQUE, LE PATRONAT, LES ACTIONNAIRES DICTENT LA POLITIQUE MONDE, PAS LA GAUCHE

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  • riri // 14.05.2015 à 16h27

    François de Rugy, éminent penseur vert, vient de dire que si certains socialistes étaient contre la réforme du collège, c’était un problème générationnel et que , trop vieux, ils croyaient toujours au « mythe de l’acsenceur social », texto. Il ose dire ça ouvertement, ça montre ce qu’est la gauche socialo-verte aujourd’hui.
    « François de Rugy invoque plutôt une posture générationnelle: «Chez les anciens membres de la gauche le mythe de l’ascenseur social est toujours très présent. Ils ont une vision de l’éducation finalement assez proche de la droite, et ils s’érigent en gardiens du temple dès qu’on veut toucher à l’école.»

    http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/decryptages/2015/05/13/25003-20150513ARTFIG00333-reforme-des-colleges-la-contre-attaque-tardive-de-la-gauche.php

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  • Charlie BECKMAN // 14.05.2015 à 18h38

    Derrière l’Europe, il y a l’Allemagne, derrière l’Allemagne, il y a les Etats Unis, derrière les Etats unis il y a la réserve fédérale et le FMI.

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