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L’Australie est incitée à entrer en guerre contre la Chine, par John Pilger

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Source : Consortium News, John Pilger, le 12/04/2017

Le 12 avril 2017

Le gouvernement américain est si perturbé par l’érosion de sa domination sur un « monde unipolaire » qu’il entraîne des alliés comme l’Australie dans des conflits potentiellement dévastateurs, affirme John Pilger.

Par John Pilger

Tel un somnambule, l’Australie marche vers une confrontation avec la Chine, en ne réalisant pas que des guerres peuvent survenir subitement dans une atmosphère de manque de confiance et de provocation, notamment si une puissance mineure, comme l’Australie, abandonne son indépendance pour une « alliance » avec une superpuissance instable.

Le porte-avion USS Carl Vinson en Mer de Chine méridionale, le 8 avril 2017. (Photo Navy par Matt Brown, Officier de 3ème classe)

Les États-Unis se trouvent à un moment crucial de leur histoire. Ayant exporté sa base de production considérable, amaigri son industrie et réduit à la pauvreté des millions de personnes, la puissance américaine actuelle réside principalement dans la force brute. Lorsque Donald Trump a lancé une attaque de missiles sur la Syrie – faisant suite à son bombardement d’une mosquée et d’une école – il dînait en Floride avec le président Chinois, Xi Jinping.

L’attaque de Trump sur la Syrie avait peu de lien avec les armes chimiques. Il s’agissait, avant tout, de démontrer aux détracteurs et sceptiques au sein des institutions guerrières de Washington – le Pentagone, la CIA, le Congrès – sa force et de sa préparation au risque d’une guerre avec la Russie. Il a fait verser du sang en Syrie, un protectorat russe ; il fait indubitablement partie de l’équipe maintenant. L’attaque avait également pour but de signifier directement au président Xi, son hôte d’un soir, que c’est ainsi que nous agissons avec ceux qui défient le grand manitou.

La Chine a bien reçu le message. Dans son accession en tant que puissance commerciale et industrielle la plus importante au monde, la Chine a été encerclée par 400 bases militaires américaines – une provocation décrite par un ancien stratège du Pentagone comme un « parfait nœud coulant ».

Ce n’est pas la manière de faire de Trump. En 2011, le président Barack Obama s’est déplacé en Australie pour déclarer, dans un discours au parlement, ce qui est désormais connu comme le « pivot américain vers l’Asie » : la plus importante concentration de forces navales et aériennes américaines dans la région Asie-Pacifique depuis la Seconde Guerre mondiale. La cible était la Chine. L’Amérique avait un nouvel ennemi absolument inutile. Aujourd’hui, des navires de guerre, des missiles, des bombardiers, des drones opèrent aux portes de la Chine.

En juillet, l’un des plus importants exercices militaires dirigés par les États-Unis, l’exercice biennal Operation Talisman Sabre, simulera un blocus des couloirs maritimes qui alimentent les activités commerciales chinoises. Ce « jeu de guerre », basé sur un plan d’entrée en guerre contre la Chine par voie aérienne et maritime qui prescrit une attaque préventive d’aveuglement, sera joué par l’Australie.

Ce ne sont pas des nouvelles urgentes. Mais, la nouvelle, c’est la « menace » que la Chine pose à la « liberté de navigation » en Mer de Chine méridionale en construisant des pistes d’atterrissage sur des îlots et des coraux dont la souveraineté est contestée. La raison de ceci – le « nœud coulant » – n’est jamais mentionnée.

S’inventer des ennemis

L’Australie du 21e siècle n’a aucun ennemi. Aucune imagination coloniale mélancolique n’a fait apparaître l’effondrement de l’Asie sur nous comme si elle pouvait inventer un seul ennemi contemporain par la force de gravité. Personne ne veut bombarder ou occuper l’Australie ou du moins, pas encore.

Des îles au cœur d’un contentieux territorial entre la Chine et le Japon. (Crédit Jackopoid)

Tandis que les forces australiennes politiques, militaires et les services de renseignement sont intégrés aux plans de guerre d’une obsession américaine croissante – le basculement du commerce, de la finance et du développement vers l’est – l’Australie se construit un ennemi avec lequel elle n’a jamais eu à faire. Une ligne de front a déjà été précisée à Pine Gap, la base secrète de la CIA implantée près d’Alice Springs dans les années 1960, qui cible les ennemis de l’Amérique, ce qui invite bien entendu à des représailles massives.

En octobre dernier, un porte-parole de l’opposition au Labor Party, Richard Marles, a enchanté les amiraux et généraux américains lors d’une conférence à Hawaï en demandant à ce que les commandants de la force navale australienne disposent de l’autorité suffisante à provoquer la puissance nucléaire chinoise dans le secteur contesté de la Mer de Chine méridionale. Qu’arrive-t-il à ces quelques politiques australiens dont la servilité prend le contrôle de leurs raisons ?

Même si la coalition gouvernementale de Malcolm Turnbull résiste, du moins jusqu’à présent, à ce danger manifeste et imminent, elle a formé un arsenal militaire de 195 milliards de dollars, l’un des plus importants sur Terre – dont plus de 15 milliards de dollars ont été dépensés pour acquérir des chasseurs F-35 américains déjà considérés comme des « pièges » de haute technologie. Il est clair que tout ceci vise la Chine.

Cette vision de la région australienne est mise sous silence. Les dissidents sont peu nombreux, ou effrayés et les persécutions anti-Chine ne sont pas rares. En effet, qui, à part l’ancien Premier ministre Paul Keating, nous met clairement en garde ? Qui explique aux Australiens que, en réponse au nœud coulant autour d’elle, la Chine a déjà probablement consolidé sa position nucléaire, en élevant son niveau d’alerte de faible à haut ?

Et qui ose proférer l’hérésie que les Australiens ne devraient pas avoir à choisir entre l’Amérique et la Chine ? Qui nous dit que nous devrions, pour la première fois dans notre histoire, être réellement modernes et indépendants de toute grande puissance, que nous devrions jouer un rôle diplomatique, respectueux, imaginatif et réfléchi, pour prévenir une catastrophe et ainsi protéger « nos intérêts », qui sont les vies de nos concitoyens ?

John Pilger est un journaliste australo-britannique basé à Londres.

Source : Consortium News, John Pilger, le 12/04/2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Max // 03.06.2017 à 08h47

Aux coté des USA/UK, depuis 1834, l’Australie a participé, comme supplétif, a presque tous les conflits extérieurs (cela a son importance), en passant par la guerre des Boers, guerre de Corée et Vietnam
L’Australie, avec le Canada, la Nouvelle Zélande, le Royaume-Uni et les USA fait partie des Five Eyes, c’est une alliance de pays Anglo-saxons pour les pays anglo-saxons, l’Allemagne et le Japon n’ont jamais pu en faire partie.
L’un des objectifs des Five Eyes et de maintenir la suprématie Anglo-saxonne par tout les moyens, c’est un lien beaucoup plus fort que l’OTAN.
Dans un monde changeant les Five Eyes voyant leurs sphères d’influences se rabougrir peuvent être tenté par une folie.
Si l’Australie s’engage dans un conflit avec la Chine, il sera aussi sur le sol Australien, il n’y aura pas beaucoup d’Australiens qui survivront pour le commenter.

50 réactions et commentaires

  • Louis Robert // 03.06.2017 à 07h46

    « Qui ose proférer l’hérésie que les Australiens ne devraient pas avoir à choisir entre l’Amérique et la Chine ? »

    Kishore Mahbubani le fait depuis longtemps déjà.

    Ancien embassadeur de Singapour à l’ONU, doyen de la Lee Kuan Yew School of Public Policy à la National University of Singapore et auteur de “The Great Convergence: Asia, the West and the Logic of One World”, le professeur Mahbubani invite les pays voisins de la Chine et du Pacifique (ainsi que les États-Unis) à se déterminer désormais politiquement en considérant probable que la Chine deviendra bientôt la première puissance mondiale.

    « What Happens When China Becomes Number One? » | Institute of Politics, Kennedy School of Government, Harvard University.

    https://www.youtube.com/watch?v=bVkLqC3p0Og

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  • Fabrice // 03.06.2017 à 07h50

    « les Australiens ne devraient pas avoir à choisir entre l’Amérique et la Chine ?  » étonnant ou pas mais c’est exactement ce que je pensais pour la France pour la Russie.

    Les clivages dans lesquels nous pousse les USA devient une stratégie type, mais on se demande si ils sont prêts à en assumer les conséquences apocalyptiques et oseront encore dire (si ils le peuvent encore) qu’ils ne savaient pas que cela irait si loin et que ce fut à leur corps défendant.

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    • Pierre Tavernier // 03.06.2017 à 08h02

      Bonjour Fabrice
      Non cela n’a rien d’étonnant. Le biais idéologique et l’incompétence crasse dont ont fait preuve les Hollande, Fabius et Ayrault (pour ne citer qu’eux) n’est malheureusement pas une spécificité française.
      La stupidité ne connaît ni le racisme, ni les frontières.

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      • RGT // 03.06.2017 à 09h45

        Ce ne sont ni les biais idéologique et l’incompétence mais simplement leurs intérêts personnels qui guident les dirigeants dans toutes leurs décisions.

        S’ils défendaient réellement leurs peuples ils arrêteraient de les mettre en danger par des alliances à la con qui ne peuvent qu’envenimer la situation internationale déjà bien compliquée.

        Mais bon, défendre le peuple ça rapporte des prunes, alors que prendre parti pour un puissant permet d’obtenir les « petits avantages » qui font la différence entre une vie « confortable » et une vie de m***.

        Selon vous, quel est donc le seul choix qui leur reste, connaissant la frugalité de leur mode de vie ?

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        • Pierre Tavernier // 04.06.2017 à 23h41

          Bonsoir RGT
          « défendre le peuple ça rapporte des prunes » : tout à fait d’accord
          Mais cela ne m’empêche pas de penser qu’à force de prendre les gens pour des c..s, il se montrent eux-mêmes aussi c..s que des valises sans poignées.
          Mais on en revient toujours au même mantra : on a le gouvernement que l’on mérite…

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    • Louis Robert // 03.06.2017 à 08h10

      L’Empire d’Occident avoue viser l’hégémonie mondiale absolue et en tout (« full spectrum dominance »). La documentation gouvernementale officielle qui le confirme montre que, sans l’ombre d’un doute, ledit Empire en marche sait ce qu’il fait et va droit devant, sans états d’âme. — Pour un temps encore, ce sera donc « America über alles!

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  • manuel // 03.06.2017 à 08h25

    dépêche AFP
    « L’ampleur et les effets des activités de construction de la Chine en mer de Chine du sud diffèrent de ceux des autres pays de plusieurs façons décisives. » Lors du sommet régional de défense de Shangri-La à Singapour, le chef du Pentagone, Jim Mattis, s’en est pris vivement samedi 3 juin à la Chine, dont les agissements en mer de Chine du sud démontrent selon lui un « mépris » pour les intérêts de ses voisins.
    Il a cité « la nature de sa militarisation », « son dédain du droit international » et « son mépris pour les intérêts des autres nations » avec lesquelles elle entretient des conflits de souveraineté sur cette mer.
    Le secrétaire américain à la défense visait les énormes travaux entrepris ces dernières années par l’armée chinoise pour construire et renforcer des îles ou îlots artificiels, sur lesquels des infrastructures, dont des pistes d’atterrissage, sont installées, dans des eaux revendiquées par plusieurs des voisins de la Chine.
    Jim Mattis a pressé les États de la région impliqués – outre la Chine, le Vietnam, les Philippines et la Malaisie notamment – de rechercher des solutions à travers le dialogue.
    « Nous allons devoir travailler ensemble », a-t-il lancé, ajoutant : « Je ne pense pas qu’il y ait maintenant de place pour pousser à des approches contradictoires ».
    La Chine revendique la souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une artère de premier plan du commerce maritime international.

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  • Nikos Synguélakis // 03.06.2017 à 08h32

    Bonjour, juste une précision, la traduction de « Turkey » en piège est hasardeuse, et peu prêter à confusion. En argot aéronautique américain, un turkey est un F14, et en argot aéronautique français, un piège est juste un… avion.

    Le F14 est un avion qu’il est possible d’embarquer, par extension on peut considérer que ce sont des avions d’attaque. Techniquement, l’Australie aurait dû commander des avions de chasse avec décollage au sol, uniquement pour sa défense.

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    • Ozie // 03.06.2017 à 10h28

      A turkey = Un désastre d’ingénierie (il vole comme une dinde).
      voir http://sploid.gizmodo.com/the-designer-of-the-f-16-explains-why-the-f-35-is-such-1591828468

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    • Alfred // 03.06.2017 à 11h01

      La précision technique est intéressante mais où voyez vous que l’Australie s’est passé d’avions « à decollage au sol »? Ça donne envie de voir ces avions australiens.

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    • JCH // 04.06.2017 à 01h26

      Qu’est-ce que le F14 vient faire dans cette histoire??
      Le F35 est un avion aux performances en combat aérien notoirement inférieures aux appareils des générations précédentes. Ceci est censé être compensé par sa furtivité et une électronique embarquée supérieure (avec partage des données entre F35), tout ceci pour un prix incroyablement élevé, et sans garantie absolue du succès de la formule face aux appareils russes ou chinois existants, ce qui crée la polémique.
      L’Australie n’a (finalement, comme précisé par Ozie) commandé que des F35A, à décollage conventionnel (à terre) qui ne peuvent pas être embarqués.

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    • koui // 04.06.2017 à 22h17

      Le seul pays au monde a utiliser encore des F14, c’est l’Iran. L’australie va peut être acheter les vieux F14 de l’Iran 🙂 ?

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  • Max // 03.06.2017 à 08h47

    Aux coté des USA/UK, depuis 1834, l’Australie a participé, comme supplétif, a presque tous les conflits extérieurs (cela a son importance), en passant par la guerre des Boers, guerre de Corée et Vietnam
    L’Australie, avec le Canada, la Nouvelle Zélande, le Royaume-Uni et les USA fait partie des Five Eyes, c’est une alliance de pays Anglo-saxons pour les pays anglo-saxons, l’Allemagne et le Japon n’ont jamais pu en faire partie.
    L’un des objectifs des Five Eyes et de maintenir la suprématie Anglo-saxonne par tout les moyens, c’est un lien beaucoup plus fort que l’OTAN.
    Dans un monde changeant les Five Eyes voyant leurs sphères d’influences se rabougrir peuvent être tenté par une folie.
    Si l’Australie s’engage dans un conflit avec la Chine, il sera aussi sur le sol Australien, il n’y aura pas beaucoup d’Australiens qui survivront pour le commenter.

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    • Ozie // 03.06.2017 à 11h04

      En 1975 un coup d’état a renversé (à l’incitation et avec l’assistance de la CIA) le gouvernement travailliste de gauche de Gough Whitlam qui avait menacé de fermer une base militaire US sur le sol australien si les USA interféraient avec son gouvernement.

      Depuis, les dirigeants australiens de toutes persuasions (Nous avons maintenant une alternance de néolibéraux de droite et de néolibéraux travaillistes (comme vous avez maintenant vous-mêmes une gauche néolibérale vous comprendrez ce que je veux dire) ont compris que nous étions une province de l’empire et que toute résistance était futile.

      Ils ont tous compris que s’empresser de participer aux guerres des USA est le meilleur moyen de s’attirer les bonnes grâces de Washington et l’indulgence des médias, dont acte.

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      • Vert-de-taire // 05.06.2017 à 12h38

        Bien vu – léger traumatisme en Australie ..

        L’Australie VIT en grande partie de ses exportations vers la Chine !!!
        Donc avant qu’elle se rebelle contre la Chine il y aura (il lui faudra) bcp d’ « aménagements » pour son économie …

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    • Alain // 04.06.2017 à 08h18

      Les Angles et les Saxons viennent d’Allemagne du Nord; ils ont chassés les peuples celtes de Grande Bretagne, puis les 4 autres pays ont également été formé au détriment des populations locales, souvent jusqu’au génocide. Il est logique que ce monde ne vive que sur base de la force brute puisqu’il a été créé de cette manière.

      Il faut noter qu’il en est de même pour les mondes arabe et turc.

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      • laertes // 05.06.2017 à 15h34

        Les Angles et les Saxons se sont installés en Grande Bretagne uniquement à cause d’un contexte politique favorable (départ des romains et désunion des autochtones). En cela ils sont exactement comme les autres. Ils ont essayé de s’installer dans le nord de la France mais ils ont été tout de suite rejetés par les Francs.
        De plus les anglo saxons ont subi des invasions autrement plus violentes par la suite (les danois, les norvégiens et surtout les normands qui ont complètement détruit leur système politique). En résumé les soi-disant anglosaxons n’ont pas plus que les romains, les celtes, les arabes et les autres la fibre dominatrice. C’est complètement absurde.

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      • laertes // 05.06.2017 à 15h42

        Et n’oubliez pas aussi que les celtes bretons qui en majorité étaient avec Guillaume le concquérant ne se sont pas privés de piller et de déposséder les populations du sud ouest de l’Angleterre qui parlaient la même langue qu’eux (brittonique). Cela n’a rien à voir avec l’origine ethnique.

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  • John B // 03.06.2017 à 08h54

    Les Etats-Unis vont (ou veulent) nous mener vers une 3ème guerre mondiale, et tout les politiciens de « haut rang »/diplomates sont pour moi complice dans le fait qu’ils ne font rien du tout pour empêcher ca.

    La Suisse à ce niveau a beaucoup plus de responsabilité que la France, et notre neutralité est compromise car pour moi la neutralité ne consiste pas à laisser les « agresseurs » faire mais à tout faire pour éviter les guerres. Mais elle ne fait rien.

    On sait que la France est soumise aux USA, la Suisse aussi forcément (la preuve avec Snowden et les sanctions bancaires entre autre), mais vu son rôle dans l’Histoire, elle a le devoir de se mêler de la politique internationale et de condamner et inciter les autres pays à condamner les actes des USA

    Mais nos politiciens sont soumis, comme partout.

    Le seul espoir de changement ? Le tirage au sort(ou autre). Tous les problème ont comme base commune l’incompétence(au mieux) et la malhonnêteté des politiciens, qui doivent être soumis si ils veulent garder leur « travail », car le problème est que la politique est un travail.

    Quand on a compris ca, on a compris que rien ne peut changer et qu’au contraire ca ne fera qu’empirer.

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    • Chris // 03.06.2017 à 13h13

      Une neutralité bien écornée avec le PPP* qui lie la Suisse à l’OTAN.
      En 1996, la Suisse fut intégrée à la suite d’une «opération commando» en Yougoslavie dans la sous-organisation de l’OTAN appelée «Partenariat pour la paix» (PPP).
      Bel euphémisme pour une attaque en règle de la Yougoslavie !
      (*) le PPP est un statut au sein de l’OTAN, pour lier à l’OTAN les anciens Etats du bloc de l’Est ainsi que les Républiques soviétiques et pour les préparer successivement à l’adhésion complète.
      A noter que cet accord ne fut jamais soumis au vote national… donc théoriquement illégal !
      [Modération : lien vers une page inexistante]

        +9

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  • relc // 03.06.2017 à 09h32

    « Aucune imagination coloniale mélancolique n’a fait apparaître l’effondrement de l’Asie sur nous comme si elle pouvait inventer un seul ennemi contemporain par la force de gravité.»
    Limpide.

    On se reporte donc à l’original :
    « Not even a melancholy colonial imagination that conjured Asia falling down on us as if by the force of gravity can conjure a single contemporary enemy. »

    qui donne quelque chose comme
    même l’imagination d’une colonie s’abandonnant aux idées noires et qui avait montré l’Asie nous tombant dessus comme sous l’effet de la pesanteur ne peut exhiber un seul état qui serait aujourd’hui notre ennemi.

    =================
    pour reprendre la remarque de Nikos Synguélakis Le 03 juin 2017 à 08h32

    un « turkey », en argot tout court, c’est un catastrophique échec, un fiasco.

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  • martin // 03.06.2017 à 09h39

    Pour ma part, je ne souscris pas à la vision de Pilger.

    A la mi-mai, à Beijing, la Chine a acceuilli les pays qui souhaitent entrer dans le projet OBOR d’intégration eurasiatique. Tout le monde était là (Japon, Russie, France, les deux Corées etc.). Il nest plus rien que les Usa puissent faire pour empêcher l’intégration eurasiatique maintenant que les européens s’engagent.

    Dans le même temps, à l’ouest, la marine américaine remplace les circuits métalliques par de la fibre optique. D’une façon générale, les armes électromagnétiques russes menacent de griller les plates-formes US avant même leur activation. Tout le monde a compris, les australiens comme les autres. Il n’y a plus de force brute américaine.

    Et la France (les autres suivront) renoue avec la Russie, se donnant par là une place de choix dans le processus d’intégration de l’ « île-monde ».

    L’Amérique boude dans son coin? Ca lui passera! La transition énergétique se fera sans elle, peut-être plus vite que prévu.

    Le reste est gesticulation, car le monde a déjà basculé.

    DM

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    • Theo Van Creyers // 03.06.2017 à 13h00

      Non ,Martin ,le monde n’a pas(encore) basculé… La France n’aura pas de politique Arabe et elle restera Otanisée encore 2 générations . Mr Macron n’est pas De Gaulle.
      Voyez le trajet Européen d OBOR..Pas de liaison terrestre directe Istambul-Rotterdam ! L’aveu.

        +7

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      • Chris // 03.06.2017 à 13h17

        Cette liaison suivra… le gazoduc Turkish Stream ! LOL

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      • martin // 03.06.2017 à 21h54

        Tout le monde est dans le projet OBOR, France comprise. La discussion commence seulement, mais au niveau planétaire. L’Otan n’est plus qu’une ombre, car la technologie militaire US est obsolète. Parallèlement, l’or se déploie en tant que monnaie internationale qui ronge le Dollar. La connexion entre France et Russie inaugure un basculement progressif de l’Europe. De l’Europe et non pas de l’UE, qui n’est plus elle aussi qu’un fantôme nuisible, mais de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne, et des autres. La connexion eurasiatique a débuté. Ira-t-elle à sonterme? Trop tôt pour le dire.

        M.

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  • douarn // 03.06.2017 à 10h09

    Pour avoir vécu dans le pacifique, je peux affirmer que les australiens sont les « americains du pacifique ». Les australiens ont des colonies économiques (Nauru, Vanuatu, Samoa, …) et lorgnent (comme la Chine et les USA) sur les ressources d’îles telles que la polynésie ou la Nouvelle Calédonie. http://www.tahiti-infos.com/Terres-rares-les-fonds-marins-de-Polynesie-en-regorgent_a43588.html http://www.20minutes.fr/economie/1454485-20141003-chine-convoite-plus-plus-nickel-nouvelle-caledonie
    Le couplet de fin de Pilger sur l’Australie moderne, respectueuse, réfléchie, est de l’enfumage anglosaxon.

    L’économie australienne est une bulle qui risque d’imploser. L’Australie n’exporte plus autant de fer, charbon, cobalt, …, vers la Chine « atelier du monde », elle souffre d’un excès d’endettement, perd de son poids et devient aggressive.
    https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2012/05/09/leconomie-australienne-la-plus-grande-bulle-economique-de-lhistoire-recente-selon-albert-edwards/

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    • Ozie // 03.06.2017 à 11h25

      « Le couplet de fin de Pilger sur l’Australie moderne, respectueuse, réfléchie, est de l’enfumage anglosaxon. »

      douarn, vous faites un mauvais procès à Pilger:
      Il dit qu’une Australie qui serait moderne, respectueuse, et réfléchie devrait agir autrement qu’elle ne le fait. Impliquant donc qu’elle n’est pas moderne, respectueuse, etc…

        +4

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      • douarn // 03.06.2017 à 13h53

        Bonjour Ozie
        Vous avez peut être raison sur le mauvais procès fait à Pilger et j’aimerais espérer qu’il soit de bonne fois. Cependant, au travers de l’histoire j’ai l’impression que ce genre de rhétorique a toujours été un voile de vertu permettant de dissimuler bien des appétits
        Beaucoup de français imaginaient la présence française dans les colonies justifiée par le progrès et la modernité apporté à ces peuples, beaucoup de gens voyaient d’un bon oeil la christianisation car ils se pensaient les représentants d’une civilisation respectueuse, moderne et réfléchie.

        J’aurais préféré que Pilger finisse son article par un truc style :  » nous devrions foutre la paix au monde », cela aurait suffit.

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  • Hyac // 03.06.2017 à 10h21

    Oui John B, notre démocratie directe a elle aussi engendré des incapables qui s’accrochent au pouvoir et qui se prennent pour une élite face à un peuple  »qui de sait pas ». C’est pourquoi nous n’avons pas été consultés sur aucun accord bilatéral. Ces nouveaux accords signés à la hâte sous la pression de l’UE engagent pourtant notre pays pour des décennies. Nos dirigeants sont aux ordres et préfèrent adhérer aux sanctions contre la Russie par exemple que de choisir la voie laborieuse des bons offices que réclame notre neutralité-

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  • khedron // 03.06.2017 à 10h36

    24 millions d’australiens vont peut être y réfléchir à deux fois avant d’agresser 1 371 millions de chinois…
    arrêtons d’avoir peur de notre ombre.

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    • martin // 03.06.2017 à 22h16

      Le gouvernement australien sait très bien que le F.35 « lightning » (hi,hi) est un « turquey », un dindon selon le mot de Pierre Sprey, concepteur de l’ex-prodigieux F.15. Hollywood sort un Top Gun II. On va se marrer avec le F.22 (obsolète) et le F.35 (une enclume) à la place du F.14 et du F.18, et Cruise avec 20 ans de plus. Sans doute affronteront-ils de vieux Mig.29 pour faire plus crédible. Parodie ridicule, les Usa commencent déjà à se singer eux-même.

      M.

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  • ui // 03.06.2017 à 10h38

    Dans un monde ou il n’y a jamais autant d’informations librement disponibles, il est choquant qu’une si grande part de personnes se laissent si facilement manœuvrer par de information dirigée unilatérale. Le monde (administrateurs comme administrés) est volontairement inconscient des enjeux d’avenir qui sont en train de se jouer maintenant.

    Je suis sidéré que rien n’est encore activement préparé pour limiter la consommation (c’est toujours l’ancien fantasme de la croissance qui est mise en avant) et partager les ressources stratégiques non renouvelables ou difficilement renouvelables (comme l’eau) => notre soumission à la loi des marchés nous conduit directement à des crises d’ampleurs encore inconnues.

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  • Sébastien // 03.06.2017 à 12h42

    Parler sans cesse « des Etats-Unis » comme va-t-en guerre est un peu juste quand on veut faire de la géo-politique sérieuse. La terminologie est bien pratique quand on ne veut pas nommer les vrais instigateurs, les mêmes depuis toujours d’ailleurs.
    Trump est un isolationniste mais il semble qu’il n’ai pas tellement le choix que de plier face à cette puissante force. Qu’en est-il exactement d’une force aussi puissante et pourtant quasiment occultée, même pour les commentateurs avertis?
    Il y a des idéologies dont le monde voudrait bien se débarrasser mais qui collent aux doigts et agacent. Un début de réponse: qui sont les plus gros clients des Etats-Unis dans le domaine de l’armement? Je veux dire, à qui les Etats-Unis, et certains de ses alliés, font-ils des cadeaux royaux militairement mais qui, bizarrement, ne leur apporte que des ennuis et une réputation exécrable, dont les bénéficiaires se fichent éperdument qui plus est? La réponse ne tarde pas à venir.

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    • Caramba! // 03.06.2017 à 16h09

      « La terminologie est bien pratique quand on ne veut pas nommer les vrais instigateurs, les mêmes depuis toujours d’ailleurs. »

      Laissez-moi deviner? S’agirait-il d’une petite réserve d’irréductibles sis au Moyen-Orient?

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  • Joanna // 03.06.2017 à 13h07

    Demandez donc aux kangourous, ornithorynques, koalas et autres casoars d’Australie s’ils ont envie de faire la guerre aux tigres, loups, ours et chauve-souris de Chine et les décimer ?
    Surement pas et inversement c’est pareil.

    La sagesse n’est plus chez l’homme, si tant est qu’elle y a jamais été.

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  • UltraLucide // 03.06.2017 à 16h55

    Une des clés de la stratégie militaire mondiale de l’empire états-unien, ce sont ses multiples bases, dont le nombre invraisemblable, l’équipement et la logistique sont en train de ruiner les USA. On assiste à une dangereuse fuite en avant financière, doublée d’une menace permanente contre ses adversaires, qui entretient, sous couvert de défense et contrôle de la paix, une tension croissante.
    Les bases sont high-tech ou classiques. Les secondes servent à positionner armes et troupes en grand nombre, comme Camp Bondsteel au Kosovo, pour intimider les Serbes et les Russes. Les premières sont moins connues car infiniment plus secrètes et high tech. Ce sont des instruments indispensables d’une guerre du futur, et celle de Pine Gap en plein coeur de l’Australie, est un pion stratégique essentiel dans le Pacifique. D’où pour les USA, la nécessité d’un contrôle complet de l’Australie aujourd’hui. Renseignez-vous sur Pine Gap, en dépit des spéculations, c’est clairement une clé pour comprendre ce qui se passe.

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  • UltraLucide // 03.06.2017 à 17h16

    En complément, pour se faire une idée de l’importance stratégique de ce site australien pour la machine de guerre US dans la zone Chine-pacifique: (désolé, en anglais..)
    http://www.news.com.au/technology/innovation/pine-gap-on-standby-as-tensions-rise-between-the-us-and-north-korea/news-story/b1427d52fc7c2ef70bfb7d59b6a4f672
    http://www.news.com.au/technology/innovation/pine-gap-spy-base-alice-springs-what-you-never-knew-about-topsecret-facility/news-story/b684b7e9ea355860379e50498f236486
    En clair, Pine Gap espionne et/ou contrôle l’essentiel des communications ce qui concerne satellites, missiles, drones et sous-marins depuis l’Australie jusqu’à la Corée du Nord, incluant bien sûr la Chine. Ce qu’en pensent les Australiens n’intéresse guère les neo-cons.

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  • Alain // 04.06.2017 à 08h21

    L’Australie devrait se poser des questions sur se vulnérabilité face à une puissance nucléaire: plus de la moitié de sa population vit dans les 5 principales villes du pays, leur avenir peut être rapidement réglé. L’aveuglement des populations face au bellicisme de leurs dirigeants (dans tout pays) est proprement sidérant

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  • Joanna // 04.06.2017 à 08h31

    J’ai un ami assez coquin qui me souffle qu’en général c’est les nippons qui attaquent la Chine …

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  • Christian gedeon // 04.06.2017 à 12h20

    Attaquer la Chine,donc. Que l’Australie et la Nouvelle Zélande fassent partie d’une espèce de ceinture de containement,c’est une évidence. Mais l’obsession usienne qui anime certains ne doit pas laisser les scénarios les plus débridés,pour ne pas dire fantaisistes,prendre le pas sur les faits.Et les faits sont que pour le moment,c’est la Chine qui avance ses pions avec détermination,en militarisant rochers et atolls les uns après les autres,et pas l’inverse,non?

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    • Haricophile // 04.06.2017 à 19h19

      Comment, la chine ne se laisserait pas marcher dessus et se réarmerait contre la menace et devant les provocations US ? Que les chinois sont va-t-en-guerre…

      Bref, pour moi, si c’est l’inverse, avec un empire finissant dirigé par un personnage avec pas mal de caractéristiques qui ont valu une lettre ouverte signée par mal de psy US, et ce n’est rien par rapport aux personnages qui se cachent derrière. Un empire finissant qui puise dans la caisse sociale et de l’éducation pour transférer l’argent à son armée. Un empire finissant et dangereux comme il ne l’a jamais été.

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    • koui // 04.06.2017 à 22h25

      Tu confonds, c’est les USA qui ont des centaines de bases dans le monde, sur tous les continents, dont certaines sont prés de la Chine. Ils en ouvrent d’ailleurs de nouvelles tous les ans, en ferme d’autres, sans que personne ne soit capable d’en faire le compte, même pas eux mêmes. La Chine s’intéresse aux iles qui sont prés de chez elles, et loin de l’Australie ou des USA. on peut compter les bases chinoises hors du continent avec ses doigts.

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    • Alain // 05.06.2017 à 06h30

      J’ignorais que la Chine avait des bases qui encerclaient l’Australie et la Nouvelle-Zélande et menait des manœuvres simulant le blocus de leurs accès maritimes. Comme quoi ….

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    • Louis Robert // 05.06.2017 à 16h52

      Non. Comment non?! Pourquoi non?

      Voyez, de John Pilger, « The Coming War With China » (« La guerre à venir contre la Chine »)

      http://www.mondialisation.ca/john-pilger-jai-fait-ce-film-pour-briser-le-silence-sur-la-guerre-nucleaire/5559587

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  • JLR72 // 05.06.2017 à 02h12

    Malcolm Turnbull, ancien CEO Australie de Goldman Sachs…no comment!

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  • Nanker // 05.06.2017 à 14h43

    Vous avez maintenant compris pourquoi les Américains ne se sont pas opposés à la vente par la France de 12 sous-marins aux Australiens. Ces baignoires ne serviront pas défendre les récifs coraliens mais serviront à aller asticoter les Chinois au plus près de leur côtes.

    On espère que « Gros Piteux » (le petit surnom d’Hollande) ne pleurera pas trop tôt en voyant les douze joujoux qu’ils aura vendus aux Australiens être coulés un par un par la marine chinoise…

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    • UltraLucide // 05.06.2017 à 18h46

      Oui, ils seront drivés par Pine Gap et feront escale à Okinawa. Et on peut penser que cette vente a été organisée par oncle Sam pour atténuer la camouflet de l’interdiction de vendre les Mistral à la Russie. Guimauve le Conquérant n’a servi que d’intermédiaire officiel et de spectateur impuissant.

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