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6.juin.20166.6.2016 // Les Crises

Le dollar plonge au moment où le monde prend le risque d’esquiver ses responsabilités, par Ambrose Evans-Pritchard

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Source : The Telegraph, le 03/05/2016

Les marchés parient que Janet Yellen, la présidente de la Fed, ne durcira pas sa position. Ils pourraient avoir tort | CREDIT: JACQUELYN MARTIN/AP PHOTO

Les marchés parient que Janet Yellen, la présidente de la Fed, ne durcira pas sa position. Ils pourraient avoir tort | CREDIT: JACQUELYN MARTIN/AP PHOTO

Par Ambrose Evans-Pritchard | 3 mai 2016

Le dollar américain a plongé à son niveau le plus bas depuis 16 mois, lors de la dernière en date des manœuvres chaotiques qui affectent le système financier mondial, resserrant ainsi l’étau monétaire sur la zone euro et le Japon au moment où ils se débattent pour sortir du piège de la déflation induit par la dette.

L’indice du dollar, surveillé de près, est passé sous la barre des 92 pour la première fois depuis janvier 2015, catapultant l’or à 1300 dollars l’once en début de séance et provoquant de fortes chutes dans les Bourses d’Asie et d’Europe.

Les dernières données en date de la Commission à terme des marchandises des É-U montrent que les spéculateurs sont passés à une position de vendeur à la baisse pour le dollar.

Cette attitude montre que les esprits ont changé profondément depuis la fin de l’année dernière quand les investisseurs pariaient tous azimuts que la Réserve fédérale des États-Unis réfléchissait à une série de hausses des taux, qui attirerait un afflux de capitaux dans les actifs en dollars.

Les marchés ont maintenant, pour une bonne part, exclu une augmentation des taux en juin et n’estiment qu’à 68% la probabilité d’une hausse cette année.

La baisse du dollar a été une planche de salut pour les emprunteurs étrangers qui ont 11 000 milliards de dollars (soit 7500 milliards de livres sterling) de dette en devise américaine, et cela concerne surtout des sociétés de Chine, du Brésil, de Russie, d’Afrique du sud et de Turquie qui se sont repues des liquidités américaines à bas prix quand le robinet de la Fed était ouvert, et qui se sont trouvées ensuite piégées par d’abominables restrictions quand la Fed a refermé le robinet et que le dollar s’est envolé en 2014 et 2015.

L'indice du dollar plonge alors que les marchés mettent la Fed au pied du mur | CREDIT: STOCKCHARTS.COM

L’indice du dollar plonge alors que les marchés mettent la Fed au pied du mur | CREDIT: STOCKCHARTS.COM

Cette baisse accroît cependant les difficultés pour la zone euro et le Japon au moment où leurs devises montent en flèche. Le monde risque, en effet, gros dans ce jeu d’esquive des responsabilités avec des pays surendettés qui essaient, par tous les moyens, d’exporter leurs problèmes déflationnistes chez les autres en faisant baisser légèrement les taux de change.

Le yen japonais s’est apprécié à 105.6, son niveau le plus élevé depuis septembre 2014, ce qui a consterné les exportateurs qui comptaient sur une moyenne de 117.5 cette année. Les décisions chaotiques des dernières semaines ont mis à mal la stratégie de reprise du Japon. Des analystes de Nomura ont affirmé qu’Abenomics était maintenant « mort dans l’œuf ».

La zone euro aussi est en danger, même si, dans le premier trimestre, elle a vu avec plaisir sa croissance augmenter légèrement. L’euro a touché, en début de journée, la barre des 1.16 face au dollar. Il a grimpé de 7% en données corrigées des échanges commerciaux depuis que la Banque centrale européenne a lancé son assouplissement quantitatif dans un effort déguisé pour faire baisser le taux de change.

L'indice en données corrigées de l'euro continue à monter depuis que, sous les yeux horrifiés des dirigeants de l'EU, l'assouplissement quantitatif a commencé | CREDIT: ECB

L’indice en données corrigées de l’euro continue à monter depuis que, sous les yeux horrifiés des dirigeants de l’EU, l’assouplissement quantitatif a commencé | CREDIT: ECB

Les prix ont chuté de 0.2% en avril et la déflation s’installe plus profondément dans l’économie de la zone euro, dépourvue de filets de protection contre un choc extérieur. La Commission européenne a, cette semaine, réduit fortement ses prévisions d’inflation à 0.2% pour cette année, alors qu’en novembre dernier seulement on prévoyait encore 1.0%.

Il n’y a pas grand-chose que la Banque du Japon ou la BCE puissent faire pour arrêter cette appréciation malvenue. L’administration Obama a averti ces pays, au sommet du G20, en février, que toute nouvelle utilisation de taux d’intérêt négatifs serait considérée par Washington comme une dévaluation déguisée et ne serait pas tolérée.

« Ces banques centrales ont atteint les limites de ce qu’elles peuvent accomplir avec la politique monétaire pour influencer le taux de change de leur monnaie, et cette attitude fait actuellement courir des risques à toute leur économie, » a déclaré Hans Redeker, le directeur du département des devises chez Morgan Stanley.

L’Europe et le Japon opèrent dans « une trappe à liquidité » keynésienne. Nous approchons d’un point critique comparable à celui de 2012 où on a failli assister au dégagement du marché des actifs. Cependant, nous n’y sommes pas encore, » a-t-il précisé.

Les spéculateurs parient maintenant que le dollar va baisser, ce qui reflète un spectaculaire changement d'état d'esprit | CREDIT: ANZ RESEARCH

Les spéculateurs parient maintenant que le dollar va baisser, ce qui reflète un spectaculaire changement d’état d’esprit | CREDIT: ANZ RESEARCH

Stephen Jen de chez SLJ Macro Partners, a affirmé que la Fed menait une « politique du dollar faible », en réagissant aux événements mondiaux d’une façon radicalement nouvelle. « Ils forcent les économies plus faibles à apprécier leur monnaie. C’est irrationnel, » a-t-il souligné.

Il se pourrait cependant que cela ne dure pas très longtemps si l’économie américaine repart à la hausse lors du second trimestre, après une période de légère dépression. « Je doute cependant que cela ne marque, pour le dollar, la fin d’une compétition qui dure depuis de nombreuses années, » a-t-il dit.

Selon Neil Mellor, de chez BNY Bellon, la hausse de l’euro va finir par se corriger toute seule puisque la zone euro ne va pas pouvoir supporter encore longtemps les difficultés qu’elle engendre, et quand ça deviendra une évidence il commencera de nouveau à baisser.

M. Mellor a affirmé que les données des flux des dépôts ont indiqué, ces dernières huit semaines, une envolée des sorties de capital effectuées par des « investisseurs en argent réel » hors de la zone euro. Ce mouvement a concerné surtout l’Espagne et le Portugal où les politiques menées inquiètent.

Ces éléments suggèrent que les flux spéculatifs à court terme font, en ce moment, monter l’euro. La banque BNY ayant 29 000 milliards d’actifs en dépôt — le plus important du monde —, elle a donc une excellente connaissance des actifs cachés.

Les flux des investissements cachés montrent que les capitaux sont en train de quitter la zone euro, même si les spéculateurs enchérissent sur l'euro | CREDIT: BNY MELLON

Les flux des investissements cachés montrent que les capitaux sont en train de quitter la zone euro, même si les spéculateurs enchérissent sur l’euro | CREDIT: BNY MELLON

Le destin du dollar dépend maintenant de la Fed. Les marchés parient que Janet Yellen, sa présidente, va continuer à retenir le feu, mais cela pourrait être une erreur de jugement.

Eric Rosengren, le directeur de la succursale de la Fed à Boston, une colombe de longue date, a averti deux fois ces derniers jours que les marchés sous-estimaient le rythme des hausses des taux d’intérêt cette année. Ces avertissements ont trouvé un écho dans les paroles prononcées à Londres, vendredi, par Robert Kaplan, le directeur de la succursale de la Fed à Dallas.

Si la Fed est en repli en mars, c’est surtout en raison du resserrement des conditions financières, ce qui vaut trois hausses de taux, selon Lael Brainard, son gouverneur. Cette situation s’est cependant renversée depuis : la panique à propos de la Chine s’est calmée, le marché des matières premières a repris et un dollar plus faible est, en soi, un stimulant pour les États-Unis.

Le professeur Tim Duy du Conseil de surveillance de la Fed a déclaré que cette institution mourait d’envie de se remettre à faire des plans avec des hausses de taux de trois quarts de point, de préférence dès juin, septembre et décembre, en sachant que tout retard supplémentaire pourrait la laisser à la traîne.

« Attention ! Si les données changent, on regardera de très près ce qui se passera en juin. Je ne serais pas surpris de voir des colombes se défaire de leurs plumes pour nous montrer les faucons qu’elles abritent, » a-t-il déclaré.

Si le professeur Duy a raison, sans doute le dollar va-t-il remonter de plus belle et de nombreux spéculateurs et fonds spéculatifs pourraient bien se trouver piégés, du mauvais côté de certains gros paris sur les devises, les obligations et les actions, et cela dans le monde entier. »

Source : The Telegraph, le 03/05/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Macarel // 06.06.2016 à 08h40

Si les Etats-Unis étaient un pays comme les autres (normal, comme notre président), il y a longtemps qu’il seraient en faillite, pire que la Grèce.

Mais voilà, les USA sont le centre de l’Empire, ils ont l’arsenal d’armes de destruction et le complexe militaro-industriel le plus phénoménal de la planète. C’est pour cela que le dollar qui n’a plus vraiment de valeur que nos assignats de la période révolutionnaire, est toujours notre problème.

Le dollar, c’est le meilleur moyen pour les USA de « racketter » le reste du monde.

D’ailleurs tous les pays qui se risquent à remettre en cause l’hégémonie américaine, donc celle du dollar, se voient immédiatement mis sous pression du bras armé de l’Empire : l’OTAN.

L’UE ce sont les marches de l’Empire en Europe, et elles incluent la Turquie. Si l’Empire tombe, l’UE tombe aussi, c’est pourquoi les satrapes qui gouvernent ces marches obéissent au doigt et à l’oeil aux diktats venus de Washington.

Le roi est nu, mais il faut surtout pas le dire.

La chute de l’Empire US, risque d’être moins pacifique que la chute de l’ex-URSS.

35 réactions et commentaires

  • Caroline Porteu // 06.06.2016 à 07h20

    Inutile de chercher Midi à 14 h : Le destin du dollar est déjà connu : celui d’une monnaie comme n’importe quelle autre monnaie .
    Il a perdu son statut de monnaie étalon depuis le début de l’abandon progressif de la cotation des matières premières (or et pétrole ) . qui était le principal facteur de soutien du dollar .
    Et sur çà , à part augmenter les taux , pour ralentir la chute, la Fed n’a plus aucun moyen d’action .

    Ou une guerre , externalisée , habitude assez courante des US .

      +40

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    • Kiwixar // 06.06.2016 à 09h03

      Il y a d’autres possibilités novatrices ou anciennes :
      – protectionnisme (taxes d’import) : dynamisation de l’économie qui attirera les investisseurs et les capitaux
      – interdiction du Made in China sous des prétextes géopolitiques
      – contrôle des changes
      – moratoire sur les paiements des intérêts par le Trésor US
      – faire sortir tous les dollars des paradis fiscaux, vers le Delaware
      – une combinaison de tout ça

      Trump est un spécialiste de la DETTE. S’il est élu, toutes les politiques non-conventionnelles sont possibles. Il sait bien qu’à partir d’un certain montant, c’est le créancier qui a un problème, pas le débiteur.

        +22

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      • Marvinik // 06.06.2016 à 11h52

        @Kiwixar: Intéressant, comme souvent vos commentaires, merci.

        Vu que vous avez l’air de maîtriser un peu le sujet, je me permets de vous poser une question:

        Quelle conséquences -en terme monétaires et économiques*- aurait une telle politique américaine, radicalement différente, sur les autres pays/zones?

        Dans l’hypothèse où ces pays/zones sont toujours dirigés par les mêmes gugusses qu’aujourd’hui, c’est-à-dire, pour les nôtres au moins, pas capables d’imaginer et comprendre une politique alternative.

        *je ne vais pas vous demander d’imaginer les conséquences géopolitiques d’une interdiction du made in china^^

        Si vous avez le temps de donner qqs éléments de réponse, merci! Car autant j’arrive à comprendre et juger la pertinence d’articles décrivant ce qui se passe, autant je suis bien incapable de faire des hypothèses prospectives.

          +3

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        • Kiwixar // 06.06.2016 à 17h48

          Je ne maîtrise pas le sujet, je ne suis pas économiste, et même un économiste ne peut pas « maîtriser » ce sujet puisque ce sont des sauts dans l’inconnu, avec une grande partie des conséquences qui dépendront de décisions POLITIQUES publiques (exemple la réaction de la Chine) ou privées (FED/BCE et taux d’intérêts) ou de conséquences sociales (révolutions dans tel pays à cause d’émeutes de la faim).

          Les Etats-Unis ont montré dans l’histoire qu’ils étaient capables de politiques non-conventionnelles ou novatrices au niveau international (Perry et la fin de l’isolation du Japon, la suspension « temporaire » de la convertibilité du dollar en or par Nixon, etc), et ils sont d’autant plus audacieux qu’ils n’ont jamais été envahis. Globalement, leurs décisions sont leurs décisions, et les conséquences pour les autres sont le problème des autres (ce qui est logique quelque part).

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          • pascalcs // 07.06.2016 à 07h44

            A propos de politiques non conventionnelles, n’oubliez pas la confiscation de l’or par Roosevelt en 1934, et aussi cette idée qui peut paraître saugrenue, et mise pour l’instant au frigidaire, d’avoir la US Mint (émetteur de pièces et monnaies en métaux précieux aux US) de frapper une pièce en platine d’une valeur de 1 trilliard de $ (1000 milliards) à conserver dans le coffre de la FED, en garantie de dette. L’élégance de cette manip consistant à faire frapper cette pièce par un organisme libre d’en fixer la valeur sans pour autant qu’il y ait une quelconque contrepartie financière à cette manip.
            En matière de pirouettes et fumisteries financières les anglo-saxons sont imbattables.

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        • Kiwixar // 06.06.2016 à 17h49

          Dans leur situation, un isolationnisme « sélectif » serait peut-être bénéfique, et la cible serait forcément la Chine (fournisseur), d’autant qu’il est facile de trouver un prétexte géopolitique (îles de Mer de Chine sud, Taïwan) ou politique (« dictature ») ou de provoquer un incident style Tonkin. Les pays de l’Otanie seraient ravis puisqu’ils auraient une situation bénéfique (marché US à la recherche de nouveaux fournisseurs) sans aucune responsabilité ou culpabilité.

          De toute façon, il ne faut pas se leurrer : les 20 prochaines années vont être un saut dans l’inconnu (finance, banques, robotisation, climat, migrants, nouvelles technologies, entraide, etc). Les pays qui s’en sortiront sont ceux qui seront audacieux, qui penseront à leurs citoyens plutôt qu’aux entreprises des pays lointains, qui sauront souder leur population grâce à des politiques JUSTES (même si difficiles).

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      • Olivier Berruyer // 06.06.2016 à 14h29

        « Il sait bien qu’à partir d’un certain montant, c’est le créancier qui a un problème, pas le débiteur. »

        Ca vaut quand c’est le banquier seul qui prête. Pas quand il a besoin que A lui prête son argent pour rembourser B, là, c’est lui qui a un problème…

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        • Kiwixar // 06.06.2016 à 20h47

          Pour payer les créanciers (intérêts, maturité) sur la dette existante et financer le déficit, le Trésor US peut emprunter autant qu’il veut à la FED (open bar) et c’est trop risqué pour la FED de monter les taux : risque de changement de paradigme (nationalisation de la FED). Dans le même ordre d’idée, il me semble que 70% des acheteurs de la dette du Trésor japonais, c’est la BOJ.

          De manière générale, je ne suis pas sûr que les créanciers étrangers aient bien compris que les US peuvent fournir des papiers marqués « ceci vaut 1 trilliard $ » pour rembourser des papiers marqués « je vous dois 1 trilliard $ ». C’est pas la même poche (FED vs Trésor US), mais je pense que de toute façon nous sommes à la veille d’un changement de paradigme de même ampleur que août 1971 (fin de la convertibilité du dollar en or).

            +6

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      • Jo_Blue // 13.06.2016 à 11h46

        N’oubliez pas les « amendes » du genre Société Générale, ou même les centaines de milliards de liquidités « gelés » pour cause de « sanctions »; par exemple les milliards toujours bloqués de l’Iran qui iront peut être « dédommager » les victimes du 11/09, malgré le faite que ce soit l’Arabie Saoudite et non l’Iran qui était impliqué… Ou même l’argent libyen de Khadafi?

        Ce sont eux les juges du monde: Les banques françaises qui traitent avec l’Iran ou Cuba (pourtant légalement aux yeux de l’UE et de l’ONU et hors du territoire des USA!) sont par exemple « rançonnées » par les procureurs américains, seuls « juges » du « monde libre ». C’est uniquement le maitre du monde « libre » américain qui peut décider quand les sanctions contre Cuba ou l’Iran peuvent être levés.

        Bref je pensais que le dollars allait se casser la gueule, mais vu l’agressivité des USA si ils ont besoin de billets verts ils les prendront quelque part ne vous inquiétez pas! 🙂

        (Au même titre que la France pourrait se servir dans les 12 000 milliards d’épargne des français pour rembourser sa dette de 2 000 milliards)

          +0

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    • rastignac // 06.06.2016 à 12h22

      guerre externalisée: aux usa on considère ça comme un pléonasme

        +8

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  • Macarel // 06.06.2016 à 08h40

    Si les Etats-Unis étaient un pays comme les autres (normal, comme notre président), il y a longtemps qu’il seraient en faillite, pire que la Grèce.

    Mais voilà, les USA sont le centre de l’Empire, ils ont l’arsenal d’armes de destruction et le complexe militaro-industriel le plus phénoménal de la planète. C’est pour cela que le dollar qui n’a plus vraiment de valeur que nos assignats de la période révolutionnaire, est toujours notre problème.

    Le dollar, c’est le meilleur moyen pour les USA de « racketter » le reste du monde.

    D’ailleurs tous les pays qui se risquent à remettre en cause l’hégémonie américaine, donc celle du dollar, se voient immédiatement mis sous pression du bras armé de l’Empire : l’OTAN.

    L’UE ce sont les marches de l’Empire en Europe, et elles incluent la Turquie. Si l’Empire tombe, l’UE tombe aussi, c’est pourquoi les satrapes qui gouvernent ces marches obéissent au doigt et à l’oeil aux diktats venus de Washington.

    Le roi est nu, mais il faut surtout pas le dire.

    La chute de l’Empire US, risque d’être moins pacifique que la chute de l’ex-URSS.

      +71

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    • Macarel // 06.06.2016 à 08h49

      Armes de destructions massives, et le stock américain est bien réel, contrairement à celui qu’était censé avoir l’Irak de Saddam.

        +18

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      • georges dubuis // 06.06.2016 à 09h41

        Une autre arme mentale impressionante des USA est sa puissance de feu d’artifice, le divertissement/fantaisie sous toutes ses formes, pub, cinéma, musique.
        Pour paraphraser la Marseillaise
        Ne voyez vous dans nos campagnes fleurir ces féroces images !
        What else comme dit George Clooney, membre du CFR qui dialogue avec Jean Dujardin ?

          +14

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        • Macarel // 06.06.2016 à 09h55

          Ben oui les USA, ce sont le Corporate Power + le Soft Power

          « Show must go on ! »

            +9

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        • Toff de Aix // 06.06.2016 à 13h04

          Ou la théorie de Gramsci, sur la production de culture qui permet le contrôle idéologique et politique des masses…

            +14

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          • alexk // 06.06.2016 à 20h24

            Un diplomate américain m’a dit un jour que hollywood avait fait bien plus pour le rayonement état-unien dans le monde que le département d’état.

              +12

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            • ToscanduPlantier // 07.06.2016 à 06h49

              D’où l’arnaque de cette Europe. Où est ce soft power européen équivalent à Hollywood censé soutenir et accompagner la construction européenne depuis 50 ans ? Nos stratèges de Bruxelles auraient-ils oublié de vendre le rêve européen sans papier cadeau ?
              Au lieu de ça, des fonds européens financent la propagande américaine. Comment voulez-vous que les gens croient en un rêve Européen éduqués avec Captain américa dès le biberon ? Et d’ici quelques années Netflix, youtube auront remplacé TF1 , canal+ et dailymotion.

              les diseuses de bonne aventure parlent depuis des lustres de la chute dollar et de l’Empire mais on dirait que l’on va plutôt vers une annexion de l’Europe par l’Empire 🙂

                +4

              Alerter
    • cording // 06.06.2016 à 11h05

      Cela dépend aussi de l’élection du prochain président : si Madame Clinton, la reine du chaos telle que la définit la journaliste US Diana Johnstone parce qu’elle a approuvé depuis 1992 toutes les guerres US à travers le monde cela sera pire que Donald Trump qui sera plus isolationniste et soucieux d’abord du peuple des US.

        +15

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    • Alex Hanin // 06.06.2016 à 11h10

      Faut arrêter avec cette histoire d’assignats, qu’on ressort chaque fois qu’on veut faire croire qu’une monnaie est sur le point de s’effondrer.

      Les assignats étaient basés sur les biens du clergé. Face à l’émission ininterrompue d’assignats représentant des biens limités, les gens ont fini par se rendre compte de la divergence entre « assignats » et « valeur assignée ».

      Le dollar (et les autres monnaies fiduciaires) ne reposent pas sur des biens concrets et ne peuvent donc pas être comparés à des assignats.

        +8

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      • georges dubuis // 06.06.2016 à 17h42

        Excusez MONSIGNOR, vous plaisantez ! Un audit de Fort Knox, une autre église très forte, ne semblerait pas à l’ordre du jour depuis environ 60 ans, que s’y cache t il, les allemands ont même du mal à récupérer le leur.Attendez 2020 disent ils !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
        http://nsnbc.me/2013/04/18/federal-reserve-refuses-to-submit-to-an-audit-of-germanys-gold-held-in-u-s-vaults-2/

          +6

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        • alexk // 06.06.2016 à 20h37

          L’or n’a plus qu’une importance marginale dans la valeur des monnaies. Sa seule importance c’est d’être le canari des mineurs le signal d’alarme qui pourrait créer une panique bancaire c’est pourquoi ce marché est sous contrôle des banques qui évitent grâce aux produits dérivés des fluctuations trop importantes.
          L’or n’a de valeur que par son histoire et la facination qu’il produit chez beaucoup d’hommes, il a peu d’utilités industrielleset malgré sa rareté relative, des stock immenses sont disponibles. C’est a bien des point de vue un drole de métal mais ce n’est plus un élément important de l’économie.
          Celà reste toutefois le moyen le plus simple et le plus liquide pour les particuliers de stocker de la valeur en dehors du systéme bancaire

            +3

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  • Charlie Bermude // 06.06.2016 à 09h43

    Evans-Pritchard a forcemment raison , quoiqu’il force le trait , à mon avis . Il me parait clair qu’au point de vue économique et politique , les positions au sein des Etats unis se durcissent autour de la question , plus d’Empire ou moins ( en tout cas par quoi commencer dans l’immédiat ) , et l’immédiat c’est les élections . La stratégie économique de l’Empire a échoué ( gaz de schistes , Syrie , etc ) mais l’alternative qui se présente , c’est l’Empire terminus .
    C’est pourquoi le Fed prendra le parti de la guerre ( Clinton ) , le financement de l’état d’abord , l’augmentation des taux , parce que sans la complicité de l’état fédéral , elle cesse d’exister .

      +6

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    • Charlie Bermude // 06.06.2016 à 13h59

      ce qui me renforce dans mon hypothése , c’est la trés mauvaise volonté d’Obama vis à vis des Russes et çà se précise . Il existe à celà , à mon avis deux raisons : une à cours terme l’élection de la Clinton , une autre à plus long terme le refuge de toutes les oligarchies dans le giron du $ .
      Quelque chose de trés concret se met en place : base Roumaine ambigue , réunion de l’otan en Pologne en juillet , probablement tonitruante , esbrouffes en Mer Baltique , Mer Noire , Syrie , Lybie , et et surtout tergiversations sur le traité anti balistique .
      Supposons que la tension monte à point pour novembre : l’élection , exemple au hasard , menace de premiére frappe des Russes en Roumanie ou en Pologne . Alors la Clinton , malgré ses casseroles et sa destestation populaire ; elle passe !

        +4

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  • theuric // 06.06.2016 à 09h44

    Bon, le processus suit son cours, le dollar s’effondre et rien ni personne n’y peut quoi que ce soit.
    La cause en est la désindustrialisation internationale et le désaccouplement dollar/pétrole, le reste c’est du blablabla.
    L’euro et le yen vont donner l’impression de monter jusqu’au ciel quand ce ne sera que le signe de cette baisse, ensuite elles, ces monnaies, rejoindront le dollar dans cet enfer de fin de parti.
    Ce ne sera plus que l’or qui sera le mètre étalon de la vaillance économique réelle des pays et des monnaies et nous risquerions d’avoir des surprises.
    Suivez l’indice baltic dry, si j’ai raison il va, sous peu, s’effondrer lui aussi.
    Surveillez également les rayons des grands magasins, ils devraient progressivement se vider, signe du ralentissement du commerce international.
    Et puis, faites des réserves, il n’est plus que temps!

      +9

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    • Alex Hanin // 06.06.2016 à 11h16

      A force de répéter la même chose, on finit par avoir « raison ». Moi j’annonce la disparition du christianisme… dans un certain temps.

      L’effondrement des monnaies/hyperinflation, c’est toujours pour « bientôt », « si pas cette année, alors l’année prochaine », et « j’étais sûr que c’était pour hier, et encore plus sûr que c’est pour demain ».

      Ca fait maintenant 8 ans que les Nostradamus de service qu’on est au bord du précipice. C’est bon, on a compris le message.

        +10

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      • theuric // 06.06.2016 à 14h33

        La question n’est pas de savoir si l’empire U.S. va disparaître et, avec elle, l’idéologie qui en accompagne le déroulement, mais quels sont les processus qui y conduisent.
        Si, jusqu’à présent, les avertissements continuels qui datent depuis au moins trois ans ne sont pas suivis d’effet c’est que, justement, seule l’intuition guidait ces alertes et non pas une réflexion sur les-dits processus.
        Or, ce que je propose ici c’est de les montrer, comme il en fut du bref rebond du commerce international dû aux particuliers ne voulant pas que les banques leur confisquent leur avoirs et dépensant à tout va (un toit est en train d’être refait à deux pas de chez moi, plus trois appartements au moins dans mon immeuble).
        C’est pourquoi, prenant en compte mes hypothèses exposées précédemment, j’en apporte un certain nombre de conclusions, comme l’effondrement du baltic dry et le vide prochain des grands magasins.
        L’effondrement idéologique en cours peut aussi se penser et, là encore, il est possible d’en prévoir le résultat, soit un puissant stress post-traumatique et/ou la négation que le néolibéralisme puisse disparaître.

          +5

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  • Arcousan09 // 06.06.2016 à 10h09

    Et dire que ces américains prétendent que la monnaie imprimée en Russie pour la Libye est une monnaie de singe ….

    Et le dollar ?????????????????

    Et nos monnaies ????????????

    Elles représentent quoi au juste ???????

      +3

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  • Toff de Aix // 06.06.2016 à 13h08

    En même temps la prédiction est toujours un exercice difficile. L’empire s’accroche, comme la Rome antique, et refuse de voir la réalité en face. 40 millions de sdf ou en passe de l’être aux USA. 4 enfants sur 10 en situation de pauvreté. 1% de la population incarcérée.

    Les chiffres sont là, ergoter sur la réalité de l’effondrement n’est même plus réaliste. Quand à savoir quand… Qui pense réellement en terme d’effondrement « lent », et pas uniquement d’écroulement soudain ? Les Usa sont déjà en train de s’effondrer. Nous assistons au spectacle en direct live, et c’est un spectacle avec beaucoup de rebondissements.

    Mais la fin est déjà connue de tous.

      +16

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    • Alex Hanin // 06.06.2016 à 13h20

      Je ne défends absolument pas les USA. Le pays est miné de l’intérieur par ses inégalités et son oligarchie.

      Cela dit, il suffit de jeter un coup d’œil à l’UE, à la Chine ou au Japon pour comprendre que dans la catégorie « effondrement », les USA ont de la compagnie.

      « Mais la fin est déjà connue de tous. » C’est bien sûr faux. Vous n’avez aucune idée de ce qui va se passer.

        +12

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    • UltraLucide // 06.06.2016 à 14h20

      Le monde est objectivement dans une situation dangereuse:
      1-La crise économique actuelle n’est pas conjoncturelle mais structurelle, elle signe l’incapacité de la « mondialisation » a assurer à l’ensemble de la planète un développement homogène et équitable, et l’échec de l’ultra-libéralisme, qui apparait pour ce qu’il est, une idéologie, une utopie de plus.On n’a pas de modèle de remplacement qui ferait consensus.
      2-Les tensions géostratégiques entre empires et nations sont de plus en plus vives, très semblables à celles qui ont précédé la 1ère guerre mondiale.
      3-La montée de l’Islam totalitaire qui tend à subvertir l’ensemble des démocraties d’Europe ressemble fortement à celles du Nazisme et du communisme Stalinien dans les années qui ont précédé la seconde guerre mondiale.
      4-La construction européenne est dans une impasse politique et économique totale, nos nations européennes s’affaiblissent et tombent en décadence de civilisation, à un point jamais encore atteint depuis des siècles. L’Europe est un dangereux trou noir politique.
      4-Ces menaces se cumulent et se renforcent mutuellement, aucune n’entrave l’autre, au contraire. Nous sommes donc entraînés par une spirale vers un noeud gordien qui bloquera tout le monde sans aucune issue de secours.
      Aucune action rationnelle n’est capable de défaire ce noeud. Le monde sera à l’arrêt et dans une impasse totale. A ce moment-là, l’Histoire le dénoue à sa façon, brutale, que nous connaissons tous, hélas……..

        +20

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  • Nico 13 // 07.06.2016 à 01h51

    Au-delà de la baisse du dollar, il y a plus inquiétant à mes yeux.
    Vous avez vu les derniers chiffres concernant l’emploi ?
    Ils ne sont vraiment pas bons du tout.
    Le taux d’emploi a baissé de 0,2 point (alors qu’il était déjà au plus bas) et 36 000 emplois ont été supprimés au total dans les secteurs productifs (secteur miniers, secteur de la production et secteur de la construction).

    A peine 38 000 emplois ont été créés.
    Pour ce dernier chiffre, cela fait depuis 2010 que la création d’emplois n’avait pas été aussi faible.
    L’économie US est à la dérive.
    Quasiment un tiers de la population en âge de travailler est inactive et bénéficie donc de peu (voir pas) de revenus.
    Du jamais vu comme l’a déclaré Olivier Delamarche.

    J’espère sincèrement que l’autre foldingue ne sera pas présidente des USA.
    Parce qu’avec elle, c’est sûr que le complexe militaro industriel fonctionnera à plein régime pour que les US « retrouve leur splendeur ».

      +4

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  • Dominique // 10.06.2016 à 16h39

    « sortir du piège de la déflation induit par la dette. »

    Bonjour.
    Cette affirmation me surprend.

    Je situe plus la cause de la déflation dans la baisse des salaires et tout ce qui vise la compétitivité. Y-a-t’il toujours eu dans l’histoire corrélation entre dette et déflation ?

      +0

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