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Le Donald au pays des merveilles

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Source : Consortium News, 17-09-2018

Une question à l’approche des élections de mi-mandat de novembre, véritable référendum sur le président, est : Donald Trump pourrait-il être une version solo d’Enron ou de Lehman Brothers, quelqu’un qui a « falsifié les comptes » jusqu’à l’implosion ? demande Nomi Prins.

Par Nomi Prins 17 septembre 2018

Il était une fois une société énergétique peu connue appelée Enron. Au cours de ses 16 ans d’existence, elle est passée du statut d’entreprise la plus innovante d’Amérique décernée par Fortune Magazine à celui d’enfant vedette de la tromperie des entreprises américaines. Utilisant une recette classique pour falsifier les comptes, Enron s’est retrouvé en faillite et les personnes impliquées ont été condamnées à des peines de prison. Ses actionnaires ont perdu 74 milliards de dollars au cours des quatre années qui ont précédé sa faillite en 2001.

Il y a dix ans, l’embrasement de la société financière internationale Lehman Brother, mon ancien employeur, s’est avéré beaucoup plus dévastateur, car il a contribué à une série d’événements qui ont déclenché une crise financière mondiale. Dans ce chaos, les Américains y ont perdu environ 12800 milliards de dollars.

Malgré la différence d’ampleur de ces catastrophes, il y avait un point commun : les deux sociétés ont utilisé des astuces financières pour afficher une santé meilleure que ce qu’elle était en réalité. Elles ont toutes deux falsifié les chiffres, grâce à des opérations hors livres ou à l’étranger et ont échappé aux enquêtes… jusqu’à ce qu’elles s’effondrent.

Et voilà une question qui vous est destinée alors que nous nous approchons des élections de mi-mandat de novembre, qui seront certainement considérées comme un référendum sur le président : Donald Trump pourrait-il être une version solo d’Enron ou de Lehman Brothers, quelqu’un qui a trafiqué « les livres » jusqu’à l’implosion ?

Comme on n’a jamais vu ses déclarations d’impôts, on ne le sait pas pour l’instant. Ce que nous savons, c’est qu’il esquive les tirs depuis que le ministère de la Justice l’a accusé de violer le Fair Housing Act dans son exploitation de 39 immeubles à New York en 1973 [Le Fair Housing Act est une loi fédérale aux États-Unis qui vise à protéger l’acheteur ou le locataire d’un logement contre toute discrimination de la part du vendeur ou du propriétaire. Son interdiction principale rend illégal le refus de vendre, de louer ou de négocier avec une personne en raison de son appartenance à une catégorie protégée, NdT]. Contrairement au célèbre patron de la mafia des années 1920, Al Capone, il ne se fera peut-être jamais avoir par quelque chose d’aussi simple que l’évasion fiscale, mais l’avenir nous le dira.

Une chose est sûre : il ne tombera pas facilement, même s’il fait déjà l’objet de multiples enquêtes et d’une pléthore de coups et de flèches juridiques [Allusion à un passage d’Hamlet : « Whether tis nobler in the mind to suffer the slings and arrows of outrageous fortune, Or to take arms against a sea of troubles, And by opposing end them », NdT] Bien sûr, ses méthodes devraient nous être familières. Comme l’a si bien dit le président Calvin Coolidge, « en Amérique, les affaire sont les affaires ». Et le boulot c’est de déjouer ou d’éviter de se brûler les ailes… jusqu’à ce que ce ne soit plus possible.

Le coffre

Jusqu’à présent, Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor et ancien président du financement de la campagne électorale de Trump, est resté en dehors de la mêlée juridique qui est en train de balayer certains de ses collègues de campagne. Certes, lui et sa femme ont des goûts de luxe. Et, oui, son affirmation selon laquelle son fonds d’investissement, Dune Capital Management, a utilisé les paradis fiscaux offshore uniquement pour ses clients, et non pour l’aider à échapper aux impôts lui-même, relève de l’imaginaire. Mais à part cela, il ne semble pas y avoir grand-chose d’autre à examiner – pour l’instant. Néanmoins, en tant que secrétaire du Trésor, il supervise une agence fédérale qui représente beaucoup pour Donald Trump, à savoir l’Internal Revenue Service, qui se trouve juste en face de l’hôtel Trump International situé sur la Pennsylvania Avenue à Washington.

Il se trouve que l’IRS [Internal Revenue Service, agence du gouvernement fédéral des États-Unis qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses, NdT] à l’époque de Trump n’a toujours pas de commissaire, seulement un chef intérimaire. Ce qu’il y peut avoir, dans le style du National Enquirer [c’est un tabloïd, NdT], ce sont de véritables secrets présidentiels sous la forme des insaisissables déclarations de revenus de Donald Trump. L’automne dernier, le commissaire sortant de l’IRS, John Koskinen, a déclaré qu’il était prévu de les transférer dans un nouveau coffre resplendissant où elles resteraient bien évidemment.

En 2016, Trump est devenu le premier candidat depuis le président Richard Nixon à ne pas divulguer ses déclarations de revenus. Pendant la campagne, il a insisté sur le fait que ces déclarations faisaient l’objet d’une vérification de l’IRS et qu’il ne les divulguerait pas avant qu’elles aient été remplies. (Personne à l’IRS n’a jamais confirmé que le fait d’être vérifié interdit de quelque façon que ce soit la divulgation de renseignements fiscaux). La promesse du président de le faire n’a pas été tenue et l’an dernier, la conseillère du président Kellyanne Conway a fait remarquer que la Maison-Blanche « n’allait pas publier ses déclarations d’impôts », ajoutant – sans doute en pensant à sa base – que « les gens s’en moquent ».

Le 17 avril, la Maison-Blanche a annoncé que le président reporterait même le dépôt de ses déclarations de revenus de 2017 jusqu’en octobre prochain. Comme tous les présidents depuis Nixon ont été soumis à la vérification obligatoire pendant leur mandat, vous pouvez compter sur les contribuables américains qui vont entendre la même excuse pour le reste de son mandat, même si le Congrès décidait d’invoquer une disposition de 1924 de l’IRS pour les examiner.

Conway : Les gens s’en fichent.

Mais Conway a peut-être raison quand il s’agit du public. Après tout, l’évasion fiscale est aussi américaine que les feux d’artifice du 4 juillet. Selon une étude, chaque année, les États-Unis perdent 400 milliards de dollars en impôts impayés, dont une grande partie est cachée dans des paradis fiscaux.

Pourtant, les révélations financières que Donald a faites pendant la campagne électorale de 2016 indiquent qu’il y a plus de 500 entreprises dans plus de deux douzaines de pays, la plupart avec peu ou pas d’employés ou de bureaux réels, qui le présentent comme leur « président ». Soyons réalistes, quelqu’un comme Trump ne créerait un univers d’affaires d’une telle complexité à Wall Street que s’il voulait cacher quelque chose. Il essayait probablement d’échapper à l’impôt, de se soustraire et de soustraire sa famille à toute responsabilité financière, ou de cacher la santé douteuse de certaines parties de son empire commercial. Comme l’a dit un de mes collègues de Bear Stearns, lorsque les entreprises de paradis fiscaux s’entassent comme du linge sale, il y a de fortes chances que leur utilisation ne soit pas complètement propre.

Maintenant, considérons ce que nous savons des aventures financières de Donald Trump, des impôts et tout le reste. C’est toute une histoire et, même si on a déjà l’impression qu’elle dure depuis toujours, elle ne fait que commencer à être racontée.

L’organisation Trump

Au sommet de la branche hors Maison-Blanche de la dynastie Trump se trouve l’Organisation Trump. Pour se conformer aux exigences fédérales en matière de conflits d’intérêts, Donald a officiellement cédé les rênes de l’entreprise à ses fils, Eric et Donald Jr. Pour toutes ces raisons évidentes, il devait prendre ses distances avec ses affaires internationales tout en dirigeant le pays.

Mais cela ne s’est pas produit et pas seulement parce que tous les diplomates et lobbyistes de la ville ont commencé à fréquenter son nouvel hôtel lucratif sur Pennsylvania Avenue. Aujourd’hui, selon le New York Times, le bureau du procureur de Manhattan envisage de porter des accusations criminelles contre l’Organisation Trump et deux de ses hauts responsables parce que l’avocat du président, Michael Cohen, a payé une actrice de cinéma pornographique et un ancien mannequin de Playboy afin qu’elles ne divulguent pas leurs relations sexuelles avant les élections.

Bien que Cohen ait effectivement donné 130 000 $ à Stormy Daniels et 150 000 $ à Karen McDougal pour les faire taire, l’organisation Trump a ensuite versé à Cohen encore plus, 420 000 $, des fonds qu’elle n’a pas classés comme un remboursement de dépenses, mais comme une « provision ». Dans ses documents internes, elle a alors qualifié cette somme de « frais de justice ».

Le bureau du procureur concentre manifestement son enquête sur la façon dont l’organisation Trump a classé ce paiement de 420 000 $, en partie pour les fonds que Cohen a amassés sur les fonds propres de sa maison pour calmer la tempête (pour ainsi dire) [jeu de mot sur le nom de Stormy Daniels, « storm » signifiant « tempête », NdT]. La plupart des gens prennent des prêts sur valeur domiciliaire pour construire un garage ou rembourser une partie de leurs dettes. Pas Cohen. C’est une situation qui pourrait devenir beaucoup plus épineuse pour Trump. Comme Cohen le savait déjà, Trump ne pouvait pas exercer son pouvoir de grâce pour absoudre son ancien avocat, puisqu’il ne s’applique qu’aux personnes reconnues coupables d’accusations fédérales, et non à celles d’États.

Et c’est une mauvaise nouvelle pour le président. Comme l’a dit Lanny Davis, l’avocat de Cohen : « Si ces paiements étaient un crime pour Michael Cohen, pourquoi ne le seraient-ils pas pour Donald Trump ? »

Cohen : un étrange prêt immobilier

La grande question est : qu’y a-t-il d’autre ? Après tout, ces deux pots-de-vin ne représentent peut-être que le début des malheurs auxquels sont confrontées l’Organisation Trump et la Fondation Trump, qui a servi de parapluie aux entreprises qui ont été accusées d’infractions sur le lobbying (ne pas divulguer le paiement à un journal local pour promouvoir une législation favorable aux casinos) et d’infractions au droit des jeux. Son organisation a également été accusée d’avoir induit en erreur des investisseurs, de s’être livrée à des délits concernant les déclarations sur les opérations monétaires et d’avoir mal comptabilisé l’argent utilisé pour acheter des jetons de jeu, parmi une myriade d’autres transgressions. Il ne serait pas exagéré de supposer qu’il s’agit d’une fraude d’entreprise généralisée.

Contrairement à ses casinos, l’Organisation Trump n’a pas (encore) fait faillite, et – si cela se produisait – cela ne serait pas comparable avec Enron ou Lehman Brothers. Pourtant, il a quelque chose en commun avec les deux : des accumulations d’argent dissimulées dans des endroits conçus pour cacher ses origines, ses utilisations et peut-être ses utilisateurs finaux. La question qu’une administration pourrait se poser un jour est : Si Donald Trump était prêt à participer à un stratagème pour cacher l’argent payé à d’anciennes maîtresses, ne ferait-il pas la même chose pour ses entreprises ?

La fondation Trump

Depuis la campagne de 2016, les questions sur la Fondation Donald J. Trump, l’organisme de bienfaisance de Trump, abondent. Elles ont incité la procureure générale de New York, Barbara Underwood, à intenter une action en justice contre la fondation le 14 juin, en nommant également son conseil d’administration, y compris ses fils et sa fille Ivanka. Elle cite « un ensemble de comportements illégaux persistants… qui se sont produits pendant plus d’une décennie et qui comprennent une coordination politique illégale et étendue avec la campagne présidentielle de Trump, des abus de biens sociaux répétés et volontaires au profit des intérêts personnels et commerciaux de M. Trump et des violations des obligations légales fondamentales des fondations sans but lucratif ».

Comme l’a rapporté le New York Times, « L’action intentée met en cause l’organisation caritative et les membres de la famille de M. Trump pour violation flagrante des lois sur le financement des campagnes, abus de bien social et coordination illégale avec la campagne présidentielle de M. Trump ». Elle allègue également que pendant quatre ans – 2007, 2012, 2013 et 2014 – M. Trump lui-même a apposé sa signature sous des déclarations inexactes dans les déclarations fiscales de la fondation.

Le principale problème en question : La Fondation Trump a-t-elle utilisé une partie de ses fonds au profit de Donald ou de l’une de ses entreprises directement ? C’est ce que pense Underwood. Comme elle l’a souligné, « il ne s’agissait que d’un carnet de chèques pour les paiements de M. Trump ou de ses entreprises à des organismes sans but lucratif, sans considération de leur objet ou de leur légalité ». Autrement, il semble qu’il n’ait employé personne et, selon la plainte, son conseil d’administration ne s’est pas réuni depuis 1999.

Comme Trump dirigeait toutes ses entreprises, il était aussi personnellement responsable de la signature de leurs déclarations de revenus. Sa fondation caritative n’a pas fait exception à la règle. S’il avait sciemment fourni de faux renseignements dans ses déclarations de revenus, il pourrait un jour faire face à des accusations de parjure.

Le 31 août, les avocats de la fondation ont riposté en déposant leurs propres documents, qualifiant le procès, comme l’a rapporté le New York Times, « d’attaque politique motivée par « l’antipathie notoire » de l’ancien procureur général contre M. Trump ». Ils parlaient d’Eric Schneiderman, qui a démissionné en mai dernier, ce qui est ironique dans ces circonstances, après avoir été accusé d’agression sexuelle par d’anciennes petites amies.

Le système judiciaire de l’État de New York est en fait apparu comme une force essentielle dans l’action menée contre le président et ses manigances financières. Comme l’a souligné Zephyr Teachout, récent candidat démocrate au poste de procureur général de New York, c’est « l’un des bureaux juridiques les plus importants du pays tout entier pour à la fois résister et présenter une alternative à ce qui se passe au niveau fédéral ». Et en effet, il avait commencé à assumer cette responsabilité avec Donald bien avant que l’enquête Mueller ne soit lancée.

En 2013, M. Schneiderman a intenté une poursuite civile contre l’Université Trump, la qualifiant d’institution factice qui s’est livrée à des comportements frauduleux répétés. En 2016, Trump a finalement réglé cette affaire devant les tribunaux en acceptant un paiement de 25 millions de dollars à ses anciens élèves, ce qui (bien que nous n’ayons pas, bien sûr, les déclarations de revenus pour le confirmer) s’est probablement avéré être aussi une déduction fiscale pour lui.

De nos jours, le bureau du procureur général de New York pourrait essentiellement créer une succursale uniquement pour les affaires concernant Trump. Jusqu’à présent, il a intenté plus de 100 poursuites judiciaires ou administratives contre le président et les républicains du Congrès depuis son entrée en fonction.

Trump et son reflet à 20 000 dollars.

Mais ne sous-estimez pas la fondation. En fin de compte, il a trouvé un moyen de travailler pour une grande cause – lui-même et son épouse Melania, par exemple, se sont servis de l’« organisme caritatif » pour acheter un portrait de lui-même de six pieds pour 20 000 $ – et, comme on pourrait s’y attendre, selon le Washington Post, même cet achat pourrait s’avérer être un délit fiscal. Une telle « opération personnelle » est considérée comme illégale. Bien sûr, il s’agit de quelqu’un qui a « utilisé 258 000 $ de la fondation pour payer des règlements juridiques qui concernaient ses entreprises à but lucratif ». Cela ressemble à la définition de l’abus de bien social.

L’équipe Trump

Le président jure qu’il a la capacité étrange de jauger quelqu’un en quelques secondes, en se basant sur son attitude, son assurance et une poignée de main – autrement dit, tout comme il y a l’art de la négociation , il y a aussi celui de choisir ceux qui vont le représenter le soutenir et recevoir les balles pour lui, sa Maison-Blanche et ses entreprises commerciales. Et pendant un certain temps, il a en effet semblé être un champion lorsqu’il s’agissait de s’entourer de gens qui avaient un don particulier pour cacher de l’argent, des documents fiscaux et des pots-de-vin secrets aux yeux du public.

De nos jours – considérez-les comme l’ère de l’usure pour Donald Trump – ce décor semble beaucoup plus vide et moins attrayant.

Le 21 août, son ancien directeur de campagne, Paul Manafort, a été reconnu coupable en Virginie de « cinq accusations de fraude fiscale, deux accusations de fraude bancaire et une accusation d’omission de divulguer un compte bancaire étranger ». (Le 14 septembre, il a conclu une entente avec Robert Mueller et plaide coupable pour deux chefs d’accusation de complot. Le même jour d’août, l’avocat personnel de Trump, Michael Cohen, a également plaidé coupable pour huit différents crimes fédéraux dans le bureau du procureur de Manhattan, y compris – ouais – l’évasion fiscale.

Trois jours plus tard, les procureurs de l’enquête Cohen ont accordé l’immunité au directeur financier de la Trump Organization, Allen Weisselberg. Fidèle employé de la famille Trump pendant plus de quatre décennies, il a également été trésorier de la Fondation Donald J. Trump. Si quelqu’un d’autre que le président et ses enfants connaît les secrets financiers et fiscaux de l’empire Trump, c’est lui. Et maintenant, il est peut-être prêt à parler. Son futur témoignage risque d’être un catalyseur de plus pour une débâcle fiscale à venir de Trump.

Et n’oubliez pas David Pecker, PDG d’American Media, la société qui publie le National Enquirer. Pecker a acheté et enterré des histoires pour Donald pour ce qui semble être une éternité. Lui aussi jouit maintenant d’une immunité dans l’enquête fédérale sur Cohen (et donc Trump), évidemment en échange d’informations sur l’achat de son silence par le président pour enterrer divers exploits qu’il en est venu à trouver désagréables.

La question est la suivante : Trump était-il au courant des paiements secrets de Cohen ? Cohen a certainement indiqué qu’il l’a fait et Pecker semble avoir raconté une histoire semblable aux procureurs fédéraux. Comme Cohen a dit devant le tribunal au sujet de Pecker, « moi et le PDG d’une société de médias, à la demande du candidat, avons travaillé ensemble » pour garder le public dans l’ignorance de ces paiements et de l’implication de Trump dans ceux-ci.

L’ancien avocat du président risque jusqu’à 65 ans de prison. C’est assez de temps pour qu’il réfléchisse à d’autres histoires qu’il pourrait raconter en échange d’une peine plus légère, y compris la possibilité de dévoiler diverses techniques de fraude fiscale que lui et son ancien client ont mises au point.

Et ne pensez pas que Cohen, Pecker et Weisselberg seront les derniers à nous présenter de telles histoires alors que l’équipe de Trump commence à se désagréger.

Dans les cas d’Enron et de Lehman Brothers, les deux sociétés ont été démantelées après l’implosion de plusieurs tours de passe-passe. Les pertes d’Enron étaient cachées dans de multiples entités offshore. Dans le cas de Lehman Brothers, des actifs incroyablement surévalués étaient mis en gage pour emprunter encore plus d’argent pour acheter des actifs similaires. Dans les deux cas, des jeux truqués se jouaient dans l’ombre, alors que des informations vitales n’étaient pas divulguées au public – jusqu’à ce qu’il soit beaucoup trop tard.

Les tours de passe-passe équivalents de Donald Trump restent encore largement à révéler. Il peut s’agir simplement de cacher des traces d’argent pour échapper à l’impôt ou pour acheter secrètement du pouvoir politique et de l’influence commerciale. Il n’y a, pour l’instant, aucun moyen de le savoir. Une chose est cependant claire : la seule façon de commencer à obtenir des réponses est de voir les déclarations de revenus du président, vérifiées ou non. N’est-il pas temps d’ouvrir ce coffre-fort ?

Cet article a été publié à l’origine sur TomDispatch.

Nomi Prins est un habitué de TomDispatch. Son dernier livre est Collusion : How Central Bankers Rigged the World (Nation Books). Parmi ses six autres livres, le plus récent est All the Presidents’ Bankers : Les alliances cachées qui conduisent le pouvoir américain. Elle est une ancienne cadre de Wall Street. Nous remercions tout particulièrement le chercheur Craig Wilson pour son superbe travail sur cet article.

Source : Nomi Prins, Consortium News, 17-09-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Wollaston // 20.10.2018 à 08h31

Je ne suis pas certain de l’intérêt de cette article.
Énième attaque ad hominem juste avant des élections ou réelle souhait de transparence?
de toute façon, même transmit, les comptes de nos présidentiables sont faux jusqu’à l’os (clinton, macron ect…)
Et on ne devient pas richissime sans soustraire de grosses parties de ses recettes via les paradis fiscaux.
La moralisation de la politique passe par le tirage au sort et l’écriture d’une constitution par le peuple lui même (cf Chouard)

18 réactions et commentaires

  • calal // 20.10.2018 à 08h27

    lol
    Trump est responsable de tout alors qu’il n’est au pouvoir que depuis 2ans et qu’on lui met des batons dans les roues a chaque instant.

    « Il y a dix ans, l’embrasement de la société financière internationale Lehman Brother, mon ancien employeur, s’est avéré beaucoup plus dévastateur »

    Et je devrai croire un gars qui a travaille pour la finance mondialisee plutot que trump? On verra si les citoyens americains,les plus a meme de juger pertinamment son action, lui conservent leur confiance .
    Trump c’est tyrion lannister, pas ned starck…

      +15

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    • sassy2 // 20.10.2018 à 14h21

      Je suis un fan de Nomi Prins (vous devriez voir la photo de cette homme car cela vaut détour …. ;-))

      ces sommes sont peanuts
      le enron est à chercher du cote des banques ou grosses CIES (que Prins connait fort bien)

      Des amis de Prins ne pensent pas comme elle
      les fondation sont une spécifité US dans laquelle Trump a probablement le moins à se reprocher
      le business de trump est fort simple il est de donner en hypotheque des immeubles: il ne peut le faire qu’une fois
      (contrairement à LEH enron ou DB ou à la BCE )
      il y a peu de dérivés contrairement à total ou air france par exemple

      business surtout NYC, pas transnational: on prend la valeur des immeubles et on rapporte aux dettes et c’est tout

      le pb n’est pas là : il n’y a à mon sens qu’une seule transac qui pose pb
      cohen vote democrat
      manafort est un lobbyst transnational
      trump a leaké sa declaration (en troll client copy): celles ci n’ont aucun interet
      il ya x0personnes (?) qui travaillent pour bernard arnault a optimiser ses tax

      Trump est le premier à s’être plaint du système débile des fondations… qu’utilisent ses adversaires. Il y a bcp à dire…

        +2

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    • sassy2 // 20.10.2018 à 14h27

      je signale que tous les réassureurs sont dans les paradis fiscaux
      c’est à dire que votre baraque est réassurée dans les paradis fiscaux

      trump est le PLUS GROS rapatrieur de cash US depuis 1945?

        +1

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  • Wollaston // 20.10.2018 à 08h31

    Je ne suis pas certain de l’intérêt de cette article.
    Énième attaque ad hominem juste avant des élections ou réelle souhait de transparence?
    de toute façon, même transmit, les comptes de nos présidentiables sont faux jusqu’à l’os (clinton, macron ect…)
    Et on ne devient pas richissime sans soustraire de grosses parties de ses recettes via les paradis fiscaux.
    La moralisation de la politique passe par le tirage au sort et l’écriture d’une constitution par le peuple lui même (cf Chouard)

      +25

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  • Duracuir // 20.10.2018 à 09h21

    Je suis ulcéré. Encore à me demander si Olivier nous a infligé ça comme un clin-d’oeil ou s’il plussoie ce machin.

    Et qu’est ce qui m’ulcère? C’est que titre et chapeau suggère que comme dans les cas d’Enron ou de Lehman, on aurait trafiqué les comptes DE LA NATION. Eu égard à l’aspect cataclysmique dont il est question. Et là, je me demande comment un homme seul, traqué de toutes parts, aurait pu, à lui seul trafiquer les comptes de la nation.

    Et me voilà embarquer à perdre mon temps à lire un article dont l’auteure semble typiquement frappée du syndrome affectant les trumpophobes et sue à nous démontrer besogneusement que le méchant rouquin est un affreux manipulateur de comptes…. perso…

    NON MAIS QUEL RAPPORT SVP?????

    Un titre honnête eu été « les affaires personnelles de Trump sont-elles claires ».

    Alors soit Olivier, comme il le fait souvent nous titille en nous montrant comment, même un bijou comme Consortium peut tomber dans le new-york-timisme le plus bidon soit lui même est atteint du syndrome de Trump.

      +16

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    • Touriste // 20.10.2018 à 11h11

      « Et qu’est ce qui m’ulcère? C’est que titre et chapeau suggère que comme dans les cas d’Enron ou de Lehman, on aurait trafiqué les comptes DE LA NATION. »

      Bonjour,
      Moi, j’avais compris plutôt que Trump aurait trafiqué ses comptes PERSONNELS; ce qui entrainerait (notez le conditionnel) une faillite personnelle aussi bien financière que populaire. Un article qui s’attaque au mythe du « self-made man » et le présente comme plus magouilleur que véritablement doué en affaires. Bref, un type plus malin qu’intelligent, donc pas taillé pour la fonction de POTUS.
      Au moins, cet article donne une petite idée de l’ampleur du pugilat politique aux USA avant les élections de mi-mandat. C’est rigolo : on dirait du catch mexicain.

      « Je suis ulcéré. Encore à me demander si Olivier nous a infligé ça comme un clin-d’oeil ou s’il plussoie ce machin. »
      Petit rappel :
      « Nous vous proposons cet article afin d’élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. »

        +5

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    • AG // 20.10.2018 à 11h18

      Pour rappel, à la fin de tout article publié ici on a ceci : « Nous vous proposons cet article afin d’élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici ».

        +3

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    • Caliban // 20.10.2018 à 14h14

      « Alors soit Olivier, comme il le fait souvent nous titille en nous montrant comment, même un bijou comme Consortium peut tomber dans le new-york-timisme le plus bidon soit lui même est atteint du syndrome de Trump. »

      Il ne vous vient pas à l’esprit une autre hypothèse ?
      Un peu moins interprétative quant aux intentions du propriétaire de ce blog et au « new-york-timisme » de l’auteur ?

      • Rendez-vous compte que pour défendre votre position selon laquelle M. Trump serait une victime de l’Etat profond, vous en êtes rendu à critiquer le titre parodique d’un article ?
      • Etes-vous capable d’un minimum d’humilité vis-à-vis de l’auteur qui non seulement dispose de plus d’informations que vous mais est également directement concernée (c’est son Président, pas le vôtre) ? Le « new-yorkisme » m’a beaucoup fait rire … vous êtes plus yankee que les yankee eux-mêmes, merci Hollywood.
      • Etes-vous capable d’un peu de réflexion, à prendre ce terme dans le sens littéral d’un miroir ? Qu’est-ce qui vous pousse à faire d’un milliardaire verreux la victime du « système » ? Votre aversion pour ce « système » vous pousse à tordre excessivement le bâton dans l’autre sens. Mais à part étancher votre soif de justice, je ne vois pas que cela éclaire le débat de façon rationnelle.

      Renseignez-vous davantage sur les procès en cours, cela évitera de sombrer dans le manichéisme.
      C’est une question de salubrité psychique.

        +3

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      • Papagateau // 21.10.2018 à 16h55

        Si Trump était seulement le président d’une petite république, alors les habitants d’Irak, de Libye, de Syrie et d’Ukraine vivraient en paix.

        Mais les USA … sont la république du monde.

        Donc oui, l’auteur , bien que français , a le droit de s’intéresser à qui est Trump.

          +0

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  • J’écris ton nom // 20.10.2018 à 09h30

    Le style du président Trump est inédit.
    Sa résilience et sa détermination à tenir ses promesses de campagne sont en revanche admirables.
    Le système judiciaire étazunien permet, voire encourage des formes multiples de ce qu’il faut appeler un « terrorisme judiciaire » : si on veut « avoir » quelqu’un, que ce soit dans le cadre de procédures civiles, ou en relation avec des affaires publiques ou criminelles, la partie qui a le bras le plus long peut engager une série de procédures judiciaires qui in fine épuiseront – financièrement et psychiquement, leur adversaire moins bien doté.
    Il est difficile d’épuiser Donald Trump financièrement, et il est bien entouré, même si le terrorisme judiciaire dont il fait l’objet a également pour but de dissuader toute personne de bon sens de travailler pour lui, sauf à s’exposer à des tracasseries sans fin.
    Ce qui est sûr, c’est que (i) pour ses adversaires mondialistes, il est clairement l’homme à abattre, et (ii) ils ne lésinent pas sur les moyens, comme cet article en est une nouvelle preuve.

      +4

    Alerter
  • Caliban // 20.10.2018 à 11h50

    Merci pour cet article, qui fait un point sur enquêtes.

    Si Trump fait un jour l’objet d’une procédure de destitution, ce sera donc probablement en raison de son comportement de fraudeur. Ce qui, pour un milliardaire yankee, ne constitue pas un talon d’Achille bien surprenant.

    Ce qui me surprend en revanche est que la Justice lui ait cherché des poux dans la crinière seulement après les élections (dysfonctionnement gravissime) et seulement à propos de ses relations supposées avec l’Etat russe. Il semblerait que cette accusation fasse finalement pschiiit d’un point de vue juridique, elle repose :
    • sur la volonté des Services secrets de limiter les marges de manœuvres de leur président en matière de de diplomatie ; à en juger par les actes de la diplomatie US actuelle, c’est une pleine réussite.
    • sur le besoin qu’ont eu les citoyens yankee après la victoire surprise de Trump en 2016 de se trouver un récit « post-traumatique » sur le refrain habituel, « c’est pas de not’ faute, c’est un coup des Russes » ! J’imagine que la mayonnaise russe n’a pas tout à fait pris dans la population, cela a dû renforcer les clivages pro et anti Trump ** …

    Je crois que l’on retrouve ces hypothèses chez Noami Klein : https://www.youtube.com/watch?v=A-Ye2INN67U

    ** le clivage pro / anti Trump semble même contaminer certaines personnes en France, la lecture de certains commentaires sur cet espace l’atteste.

    Cette absence de recul et cette propension au manichéisme me paraît très inquiétante. S’informer et s’enfumer en même temps semble tout à fait possible 🙁

      +4

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    • sassy2 // 20.10.2018 à 14h24

      tout ce qui est fiscal a été validé par le fisc
      chaque année
      ça fait >50ans

        +3

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  • Xavier // 20.10.2018 à 20h10

    Pas d’accord avec cet article qui lie Trump avec Enron & Lehman Brothers.
    M. Trump faisait-il partie de ces organisations ?
    TOUS ces financiers responsables des affaires Enron & Lehman ont-il été inquiétés ?
    Justice a-t-elle vraiment été rendue ?

    Ce déchainement médiatique contre une seule personne montre bien qu’il gêne
    et pas pour les raisons qu’on croit … Son élection était inattendue et a certainement bouleversé pas mal d’agendas.

    Voyons voir ce qui sort du chapeau après les élections de mi-mandat.
    Je pressens que beaucoup seront surpris …
    Et … juste pour rappel : M. Donald a évité une guerre avec la Corée du Nord et avec la Russie …
    A suivre …

      +7

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    • Caliban // 20.10.2018 à 21h13

      @Xavier

      « il gêne »
      > c’est une évidence, il gêne toutes les personnes sensées qui estiment que l’élection à la tête de la première puissance d’un bonimenteur de foire, escroc notoire, xénophobe et climatosceptique, n’est pas une bonne nouvelle pour la planète
      > il gêne également bon nombre de Yankee qui croyaient que leur pays était naturellement, quasi-mystiquement, un modèle universel à suivre et qui ont maintenant la preuve devant les yeux que leur « démocratie » est une mascarade capable d’envoyer n’importe quel guignol de téléréalité dans le bureau oval

      « M. Donald a évité une guerre avec la Corée du Nord et avec la Russie … »
      > vos sources ?
      > les tweets de Donald ou ceux de Mickey ?

      Bref, vous êtes comme tant d’autres une victime collatérale du manichéisme, automatisme de pensée (= sans réflexion) consistant à poser que « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ».

      Une lecture plus attentive et sans œillères manichéennes des évènements passés vous apprendrait que Donald ne respecte aucun engament « anti-système » de son discours électoral (il n’y a jamais eu autant de Goldman Sachs à la Maison Blanche par exemple). Il n’est donc pas l’ennemi du « système » que vous abhorrez, mais son parfait complice. Quant à l’idée d’une guerre évitée, le rétablissement des barrières douanières correspond au déclenchement d’une guerre économique au profit des multinationales US. Qui soit dit en passant n’ont jamais payé si peu d’impôts.

      Je me demande ce qui peut bien faire croire – contre tant d’évidences – que Trump ne mérite pas les torrents de boue qu’il reçoit. En faire une victime du système relève peut-être d’un processus d’identification (https://fr.wikipedia.org/wiki/Identification_projective) ? Sauf que ce n’est pas un personnage de roman, faut se réveiller !

        +2

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  • jdautz // 21.10.2018 à 16h57

    Il n’y a QUE Leman Brothers qui a falsifié ses comptes, violé lois et règlements et truandés ses propres clients qui lui faisaient confiance ? A une époque on m’avait pourtant susurré en tête de liste le doux nom de Goldman Sachs, voire Deutch Bank, et même bien d’autres encore…

    Peut être que les rapports troubles entre Goldman Sachs et la CIA et quelques autres organisations ou personnes bien placées changent quelques peu la définition de ce qui est bien ou mal ?

    Et puis quand il y a autant de milliards en jeu il s’agit forcément du camps du bien. On parle toujours du blanchiment de l’argent, c’est idiot, dans la réalité c’est l’argent qui blanchit tout.

      +0

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  • Philvar // 21.10.2018 à 17h31

    C’est tout de même très curieux que seul Trump soit attaqué alors que ses adversaires qui ont été au pouvoir pendant bien plus longtemps et qui, de notoriété publique, (j’utilise le même procédé que l’article ci-dessus) ne brille pas par sa parfaite honnêteté. La fondation Clinton est un véritable panier de crabes et Hillary est très loin d’être la blanche colombe. Tout ceci serait très désagréable si le scrutin démocratique ne remettait pas les choses en ordre d’importance. Le bilan économique de Trump est exceptionnel et devrait être mis en exergue chez nous. Et, pourquoi pas, copié !

      +2

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    • Myrkur34 // 22.10.2018 à 06h48

      Des scrutins démocratiques caviardés, ce n’est pas très dur à mettre en place. Il suffit d’ajuster les variables, les proportions, le dosage, le découpage et la communication roulements de tambour ou musiquette en sourdine. En fait, c’est une énième cuisine électorale.
      Bon appétit !

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      • jdautz // 22.10.2018 à 22h26

        Ça me fait penser que j’avais déjà vu quelque part une description du découpage électoral « confettis » aux USA. Au fil des années, les limites géographiques des conscription ou je ne sais quel est le terme utilisé est devenu une dentelle digne d’une œuvre graphique de pixel-art sur laquelle on aurait appliquée une fonction basée sur un générateur de nombres aléatoires.

        Ça serait intéressant de ressortir ces cartes si ça dit quelque chose a quelqu’un.

        ———
        Je me répond a moi même : Même l’Immonde en parle : https://lactualite.com/monde/2017/10/12/etats-unis-le-casse-tete-du-decoupage-electoral/

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